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FISCALITE – MASTER 1
IMPOT DIRECT : IBIC- IMPOT INDIRECT : TVA
AMAN-BROU//07 99 02 48
2019-2020
Tva/ibic
AMAN-BROU FISCALITE
INTRODUCTION
Le droit fiscal est l’ensemble des règles relatives à la détermination et au recouvrement de l’impôt.
L’impôt est une contribution à la charge des personnes publiques et privées et définit par la loi.
L’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et des personnes morales de droit
privé ou public (EPIC) par voie d’autorité, à titre définitif, sans contrepartie directe en vue de la couverture
des charges publiques.
Les sources sont diverses car le droit fiscal fait appel à d’autres branches du droit tels que le droit
commercial et la comptabilité. On retiendra que le droit fiscal est une matière pluridisciplinaire.
a / La constitution
L’article 71 de la constitution de 2000 dispose du taux, de l’assiette et des modalités de recouvrement des
impositions de toute nature.
On les trouve dans les différents codes. Le code général des impôts, le code pétrolier, le code minier, le code
des douanes et le code des investissements.
c/ la jurisprudence
La jurisprudence fiscale en Côte d’Ivoire est presque inexistante car il y a très peu de décisions.
d/ la doctrine administrative
Publiée dans ‘’le bulletin officiel de la DGI’’. Elle prend la forme d’instruction ou de circulaire dans
lesquels l’administration indique sa position relativement à l’application d’un texte.
Nous avons essentiellement les conventions internationales fiscales signées par la Cote d’Ivoire. Il y en a
deux types : les conventions bilatérales et celles multilatérales. Il faut aussi ajouter les directives
communautaires prises dans le cadre de l’UMOA.
La Côte d’Ivoire a signé plusieurs conventions fiscales bilatérales avec la France, la Belgique, la Grande
Bretagne, la Norvège, l’Allemagne et l’Italie, le Canada, la Tunisie et le Maroc, la Suisse etc…
Ces conventions ont essentiellement pour but d’éviter les doubles impositions soit par des exonérations soit
par un système de crédit d’impôt.
Les conventions multilatérales sont celles signées par plusieurs parties (l’ex OCAM et l’ex CEAO).
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Les directives communautaires quant à elles sont prises dans le cadre de l’harmonisation des législations
fiscales. (Exemple : La directive N°2 de décembre 1998 qui a harmonisé les règles dans le cadre de la
TVA).
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PREMIERE PARTIE :
L’ORGANISATION DU SYSTEME FISCAL IVOIRIEN
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LA FISCALITE IVOIRIENNE
DEFINITION DE LA FISCALITE
La fiscalité est l’ensemble des lois, des mesures et des pratiques diverses relatives à l’impôt
La fiscalité est donc une matière juridique du droit fiscal qui concerne tous les comportements du fisc à
l’égard des citoyens
La fiscalité des entreprises est celle qui intéresse plus l’administration fiscale pour les raisons suivantes :
L’entreprise est une unité qui produit des biens et services.
L’entreprise regroupe d’autres contribuables par conséquent elles constituent un contribuable idéal,
mais que l’État évite d’étouffer.
L’entreprise constitue pour l’État une poule aux œufs d’or.
Le fondement de la fiscalité des entreprises est l’impôt mais :
a) Qu’est-ce l’impôt ?
b) Quel est le rôle de l’impôt ?
c) Quelles sont les caractéristiques de l’impôt ?
d) Quels sont les divers types d’impôt en côte d’ivoire ?
I-DEFINITION DE L’IMPÔT
L’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et morales de droit privé ou public
d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité à titre définitif et sans contrepartie directe en vue de
la couverture des charges publiques ou à des fin d’intervention de la puissance publique. Cette définition de
l’impôt fait ressortir quatre éléments à analyser.
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Certes l’impôt en nature a existé, seulement il a disparu pour des raisons techniques et économiques. En
effet le paiement en nature supposerait le paiement par des biens meubles ou immeubles corporels (igname,
patate, tomate, riz etc.) ces biens généralement périssables poseraient des problèmes techniques de
conservation de stockage. L’impôt en nature sur le plan technique ne satisfait plus les exigences de
l’économie moderne qui est fondée sur la monnaie et non sur le troc. Sur le plan économique l’impôt permet
à l’État d’augmenter son budget et faire des réalisations socio-économiques. De ce fait un paiement en
nature ne pourrait favoriser la consécration d’un tel objectif.
2-2 Identité du contribuable
Il s’agit d’abord des personnes physiques (commerçants, travailleurs, et propriétaires) ensuite des personnes
morales de droits privé (sociétés commerciales) et enfin des personnes morales de droit public
(établissement public à caractère industriel commercial et financier (BNI) qui sont des sociétés d’État.
L’impôt étant un transfert d’argent des caisses privées vers les caisses de l’État, il apparaît paradoxal que les
personnes de droit public soit soumises à l’impôt comme si l’État s’imposait lui-même l’impôt. Pour
l’histoire avant le 20ème siècle c’était la non imposition des personnes morales de droit public. Il s’agissait
de l’État gendarme qui ne devrait pas intervenir dans l’activité économique. Mais au début du 20ème siècle
l’État change de rôle en devenant entrepreneur comme une personne privée. Étant devenu état de providence
il s’avère nécessaire que toutes les personnes de droit privé soient imposées au respect de principe de la
neutralité fiscale par rapport à la nature de l’activité et par rapport à l’agent économique. Cette imposition a
pour objectif d’assurer d’une part l’égalité de traitement des agents économiques sur la base d’une économie
libérale et d’autre part de parvenir à une bonne gestion de l’activité de la personne dite de droit public.
2-3 Les modalités du prélèvement fiscal
Les prélèvements fiscaux sont soumis à quatre modalités
a- Faculté Contributive
L’impôt doit prendre en considération la capacité financière des contribuables afin d’éviter de tuer la poule
aux œufs d’or car trop d’impôt tue l’impôt.
b- Par voie d’autorité
Le paiement de l’impôt est une contrainte juridique légale sanctionnée en cas de non respect.
L’impôt est un attribut essentiel de la souveraineté de l’état.
L’impôt repose sur une base juridique.
L’impôt est consenti par la loi, il est donc obligatoire.
c- A titre définitif
L’impôt n’est ni remboursable ni restituable sauf lorsqu’il y a un trop perçu en cas de surtaxe.
d- Sans Contrepartie Directe
L’impôt n’est pas la rémunération d’un service rendu .Juridiquement l’impôt ne constitue pas le prix d’un
service rendu. Aussi le contribuable ne peut t-il pour contester sa dette et arguer de la mauvaise utilisation
des prélèvements effectués. Il ne peut d’avantage exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel service
public ou au financement de telle ou telle opération. Par ailleurs il ne peut refuser de payer l’impôt au motif
que celui-ci financerait des projets contraires à ses principes.
2-4 Les buts de l’impôt
On assigne à l’impôt trois (3) fonctions essentielles
Fonction financière
Fonction économique
Fonction sociale
a- La fonction financière
C’est la fonction classique de l’impôt. Elle consiste à la couverture des charges publiques. L’impôt sert à
financier les budgets de l’État et à réaliser de grands projets socio-économiques. Des mesures accordent des
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avantages fiscaux aux entreprises qui investissent où qui embauchent dans le but de résorber le chômage
.L’impôt peut être utilisé pour gérer l’inflation.
b- La fonction économique
Dans son rôle classique l’impôt sert à renflouer les caisses de l’État en vue de la couverture des dépenses
publiques. En effet c’est avec les recettes fiscales que l’Etat construit les routes, les écoles, les hôpitaux, paie
les salaires des fonctionnaires, des policiers, des militaires et réalise l’adduction d’eau potable etc.
c-La fonction sociale
L’impôt est l’un des moyens de la fonction sociale : la redistribution des revenus des contribuables les plus
fortunés afin d’accorder des aides aux plus démunis.
III-LES DIFFERENTS TYPES D’IMPÔT
Il existe deux types d’impôts
Les impôts directs et impôts indirects
1-L'impôt direct
L'impôt direct est assis sur des données constantes. Sa perception se fait par intervalles réguliers, une fois
par mois ou par an en principe. Autrement dit l'impôt direct frappe le capital, la perception d'un revenu.
Les impôts directs sont sensibles et douloureux car c’est à contre cœur que les contribuables paient chaque
fois leur part d'impôt sur le revenu. Ils comprennent les impôts suivants :
. Les impôts traitements et salaires (ITS)
. L’impôt général sur les revenus (IGR)
. L’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
. L’impôt sur les bénéfices non commerciaux (BNC)
. Les impôts fonciers
. L’impôt des revenus des valeurs mobilières (IRVM)
. L’impôt sur le revenu des créances (IRC)
. Les patentes
2-L'impôt indirect
L'impôt indirect porte sur les faits intermittents, les dépenses et sa perception se poursuit tout au long de
l'année. Il frappe les opérations au moment où elles se réalisent. Les impôts indirects sont plus discrets et
moins douloureux ; le contribuable le paie sans trop s'en apercevoir. (L’impôt sur le revenu et l'impôt sur la
dépense).
Les divers types d’impôts indirects sont :
Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
Les Taxes sur les prestations de service
Les personnes concernées sont les particuliers et les sociétés dont le chiffre d'affaires TTC est compris
entre : 50.000.000 et 150.000.000 pour les commerçants,
25.000.000 et 75.000.000 pour les prestataires de services et ceux exerçant simultanément les 2 activités.
3- Le régime de l’impôt synthétique
Sont de ce régime des sociétés et les particuliers qui ne sont pas du régime normal, du régime simplifié et
du régime de la taxe forfaitaire. Il s’agit des commerçants et des artisans dont le chiffre d’affaire est compris
entre 5.000 000 et 50.000 000 ainsi que les prestataires de services et ceux qui exercent concomitamment les
deux activités dont le chiffre d’affaire sont compris entre 5 000 000 F et 25 000 000 FCFA
4 -Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans :
Sont de ce régime les petits commerçants et artisans qui réalisent un chiffre d’affaire annuel inférieur ou
égal à 5 000 000 FCFA (vendeur ambulant).
V. ADMINISTRATION FISCALE
En côte d’Ivoire les administrations en charge de la fiscalité appelées les régies financières sont :
La Direction Générale des Impôts
Elle est chargée de l’assiette, le contrôle, le recouvrement et le contentieux des impôts directs, impôts
indirects intérieurs et des droits d’enregistrement
La Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor
Elle est chargée du recouvrement des impôts perçus par voie de rôle
La Direction Générale des Douanes
Elle a en charge l’assiette, le recouvrement, le contrôle et le contentieux des droits et taxes inscrits au tarif
des douanes.
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CHAPITRE II :
LA TECHNIQUE FISCALE OU LES MECANISMES
D’IMPOSITION
Définir la technique fiscale revient à expliquer les notions suivantes :
- Le champ d’application
- L’assiette fiscale
- L’exigibilité
- La liquidation
- Le recouvrement
I. LE CHAMP D’APPLICATION
1. Définition
C’est le domaine d’intervention de l’impôt. Définir le champ d’application d’un impôt donné, revient à préciser :
La matière imposable, les exonérations, les personnes imposables, et les règles de territorialité.
a. La matière imposable
C’est l’élément ou les éléments qui doivent être soumis à l’impôt dans la limite des dispositions fiscales qui les
prévoient ; ces éléments peuvent être un revenu, un bien, un capital, une propriété, une opération, un acte juridique…
-Le contribuable légal est celui qui entre dans le champ d’application de l’impôt et qui de ce fait est soumis
à l’obligation de déclaration fiscale. Exemple : En matière foncière, les impôts sont dus pour l’année entière
par le propriétaire ou le possesseur de l’immeuble au 1er janvier de l’année d’imposition.
Au regard de la TVA, le redevable légal est l’assujetti, c'est-à-dire celui qui réalise en Côte d’Ivoire les
opérations imposables que sont les livraisons de biens et les prestations de service.
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Dans tous les cas, le contribuable légal est celui visé par les textes ; sauf que dans la pratique, le poids de
l’impôt est quelque fois supporté par une tierce personne qui est le contribuable réel.
-Le contribuable réel est celui qui supporte la charge définitive de l’impôt. En matière de TVA c’est le
consommateur final parce que la TVA est un élément du prix d’achat.
En matière foncière, c’est le propriétaire de l’immeuble, même lorsque la déclaration d’impôt est faite par un
tiers comme par exemple l’administrateur d’immeubles.
d. La règle de territorialité
C’est l’espace géographique à l’intérieur duquel la matière imposable est appréhendée et l’impôt perçu.
L’assiette est l’ensemble des règles appliquées ou des opérations effectuées pour :
-Etablir l’existence de la matière imposable (éléments qui doivent être soumis à l’impôt)
Mais au sens strict, l’assiette peut être définie comme la base imposable ou base d’imposition.
-L’évaluation réelle
-L’évaluation approchée
-L’évaluation administrative
-L’évaluation indiciaire
Elle vise à connaitre le montant réel de la base imposable ce qui suppose dans la plupart des cas la tenue d’une
comptabilité précise et détaillée.
2. Le procédé du forfait
Dans ce système, l’administration fiscale et le contribuable se mettent d’accord pour fixer à un certain montant les
revenus et le chiffre d’affaire à imposer au titre d’une période déterminée. Ce procédé est appliqué en faveur des petits
et moyens contribuables.
3. L’évaluation approchée
Elle s’apparente au procédé du forfait à la seule différence que la base imposable est déterminée de façon
approximative par l’action fiscale à partir d’éléments jugés significatifs de l’activité du contribuable ou de sa capacité
contributive.
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4. L’évaluation administrative
Elle intervient lorsque le contribuable a fait la preuve de l’inexactitude de sa déclaration. Dans ces conditions, l’action
fiscale établie d’office la base imposable et l’impôt à payer.
5. Evaluation indiciaire
Elle se fonde sur des indices, des critères extérieurs à la base imposable. C’est l’imposition sur la base d’éléments au
train de vie. Nombre de résidences, voiture)
III. L’EXIGIBILITE
C’est l’évènement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable de l’impôt et qui donne naissance à la dette
fiscale envers la collectivité bénéficiaire de l’impôt.
Autrement dit, c’est le droit dont dispose le receveur des impôts de réclamer le paiement de la dette fiscale à un
moment donné.
L’exigibilité se distingue du fait générateur (la situation ou l’acte qui fait naître la dette fiscale comme cela se voit lors
du versement ou de la perception des salaires qui déclenchent l’imposition en matière d’impôt sur les traitements et
salaires).
IV. LA LIQUIDATION
1. Définition
La liquidation de l’opération de calcul de l’impôt : elle consiste à appliquer à la base d’imposition le taux prévu en vue
d’obtenir le montant de l’impôt.
2. Le tarif de l’impôt
Le tarif se définit comme l’ensemble des règles qui déterminent les opérations à effectuer sur la matière imposable
pour obtenir le montant de l’impôt.
On distingue différents tarifs :
- Le tarif proportionnel : les impôts proportionnels ont un tarif exprimé par un taux, ou pourcentage fixe ou
constant qui s’applique à la base imposable
- Le tarif progressif : les impôts progressifs ont un tarif exprimé soit par les taux ou pourcentage variables et
croissants, soit par des formules de calcul qui s’appliquent sur des tranches variables de la base imposable.
- Le tarif fixe : les impôts fixes ont un tarif exprimé par un barème fixe comportant un ou des montants fixés à
l’avance d’après un caractère précis de la matière imposable.
- Le tarif spécifique : les taxes spécifiques ont un tarif spécifique exprimé par une unité monétaire déterminée
d’après une caractéristique de la matière imposable qui s’applique à une unité de mesure de la matière
imposable.
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La liquidation a pour but de calculer l’impôt et d’en déterminer le montant. Afin de déterminer le montant net de
l’impôt à payer, le montant de l’impôt calculé peut faire légalement l’objet de :
-Soit d’imputation de crédits et d’acomptes d’impôts
-Soit d’abattements et autres réductions d’impôts
V. LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT
1. Définition
C’est l’ensemble des opérations et pratiques, des règles et procédures qui permettent de faire passer l’impôt du
patrimoine du contribuable dans les caisses de l’Etat. Le recouvrement des impôts et taxes est assuré par le comptable
public.
En d’autres termes, le recouvrement est la perception de l’impôt par le comptable public ou le paiement de l’impôt par
le contribuable.
La fermeture de magasin et d’établissements (doit être autorisée ; effectuée par un agent de poursuite ; mesure de
poursuite pouvant être levée.)(3.1)
Interdiction d’exercer un commerce (doit être autorisée ; concerne les entreprise et leur dirigeant peut être levée)(3.2)
Saisie de marchandises et biens meubles (doit être autorisée, effectuée par un agent de poursuite)(3.3)
La vente des biens saisis (21 jours après la saisie) (soumise à autorisation spéciale du directeur général des impôts et
effectuée par le receveur chargé du recouvrement des redevances et des droits domaniaux)(3.4)
L’avis à tiers détenteurs (la notification préalable d’un commandement de payer n’est pas nécessaire)
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CHAPITRE III :
LA DISTINCTION IMPOT DIRECT – IMPOT INDIRECT
Cette distinction repose essentiellement sur deux critères de la matière imposable, l’assiette de l’impôt d’une
part et d’autre part la répercussion économique de celui-ci.
La distinction peut être faite au regard de la nature de la matière imposable mais également au regard de son
étendue.
Du point de vu de la nature de l’assiette, on peut distinguer les impôts sur le revenu, les impôts sur le capital
et les impôts sur la dépense.
1/ LA NOTION DE REVENU
Il existe une notion juridique du revenu tiré de la théorie des fruits civils qui se caractérisent par leur
périodicité. A côté de cette théorie économique de revenu, il y a tout ce qui s’ajoute à la fortune du
contribuable c'est-à-dire sa richesse sur une période données.
Il faut noter que c’est cette notion économique du revenu qui permet d’imposer les plus-values (les gains
exceptionnels).
Il existe trois catégories d’impôts sur le revenu. Les impôts sur le revenu du travail, les impôts sur le revenu
du capital et les revenus dit mixte qui combinent à la fois le revenu sur le capital et le revenu sur le travail.
Ces impôts frappent les salaires, les traitements, les soldes. Cet impôt est un agrégat de plusieurs sous
impositions. Cet impôt comprend :
Il y a les impôts sur le revenu foncier, c'est-à-dire les impôts qui frappent les revenus locatifs.
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Autre impôt sur le revenu du capital, impôt sur le revenu du capital mobilier, c’est à dire l’impôt perçu sur
les revenus des actions ou obligations (IRVM) l’impôt sur le revenu des créances (IRC).
En ce qui concerne les actions, les revenus de ces actions sont des dividendes et ces dividendes supportent
l’impôt sur le revenu des valeurs immobilières (IRVM) au taux de droit commun de 15% si la société
n’est pas cotée à la bourse des valeurs mobilières (BVM) et 10% dans le cas contraire.
S’agissant des obligations, il faut noter que le revenu des obligations émises en Côte d’Ivoire et payable sur
au moins 5 ans subissent l’IRVM au taux de 2%.
L’impôt sur le revenu des créances (IRC) est perçu sur les produits et les intérêts des opérations ayant le
caractère d’un prêt. Il est donc perçu sur le revenu des créances hypothécaire, chirographaire ou privilégié.
Sont exclu de l’IRC les intérêts de crédits commerciaux ; sont également soumises à l’IRC les dépôts de
somme d’argent à vue à terme, les comptes courants et enfin les intérêts des emprunts non obligataires.
Les taux de l’IRC, s’agissant des comptes de dépôt, il faut dire que ces taux varient en fonction de la durée
du dépôt donc pour les dépôts dont la durée est inférieure ou égale à 1 an, le taux est de 13,5% pour les
particuliers et 16,5% pour les entreprises.
Pour les dépôts dont la durée varie entre 3 et 5 ans, le taux est de 5% aussi bien pour les particuliers que
pour les entreprises. Au-delà de 5 ans, le taux est de 1% pour les particuliers et pour les entreprises. (Le
constat est que plus est la durée, moins est le taux pour motiver les gens à mettre leur argent en banque)
S’agissant des bons et obligations du trésor, lorsque la durée de remboursement varie entre 3 et 12 mois, le
taux est de 10% ; Pour les bons et obligations dont la durée varie entre 3 et 5 ans, le taux est de 5%.
Pour les comptes courants, le taux est identique à celui des comptes de dépôts. Il est de 13,5% pour les
particuliers et 16,5% pour les entreprises. Il faut noter que ces taux s’appliquent sous réserve des
dispositions particulières relatives au revenu versé par les compagnies d’assurance.
L’IRVM ou l’IRC est à la charge du créancier c'est-à-dire le bénéficiaire du revenu versé par les
établissements financiers ou le trésor public.
L’impôt sur les revenus mixtes, il s’agit essentiellement des bénéfices réalisé par les entreprises. Les
impôts qui sont applicables sont les impôts sur les impôts BIC ; les impôts BNC, les impôts BA.
Ils varient selon le statut juridique du redevable de cette impôt. Pour les personnes physiques le taux est de
25%. Aux titres des personnes physiques, entreprises individuelles, les SCS, les SNC, pour les SA et les
SARL, personnes morales en droit fiscal, le taux est de 25%.
Il faut noter que ces taux s’appliquent sur les bénéfices, lorsque les résultats sont excédentaires. L’IMF a été
supprimé.
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1/ LA PATENTE
Elle est aussi appelée la taxe professionnelle. Elle est due par tous ceux qui exercent en Côte d’ Ivoire un
commerce, une industrie ou toute profession non exempté sauf en cas d’exonération.
Exemple d’exonération : les activités de l’enseignement, les activités agricoles, les activités menées par les
artistes lyriques et dramatiques.
La patente est un impôt sur le capital parce qu’il s’assied non seulement sur le chiffre d’affaire de
l’entreprise mais également sur la valeur des immeubles affectés à l’activité professionnelle.
L’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties est du sur les immeubles et bâtiments non
productifs de revenu. L’impôt sur le patrimoine foncier et l’impôt sur le revenu ont la même assiette.
Il existe un taux de droit commun qui est de 11% et un taux dérogatoire qui est de 4% sur les immeubles
affectés à l’habitation de leur propriétaire, 4% également sur les résidences secondaires ; 4% sur les
immeubles vaquant (immeuble qui a été successivement inoccupé pendant 6 mois) ; le taux est de 15%
lorsque l’immeuble appartient à l’entreprise.
En la matière, ces taux s’appliquent sur la valeur locative annuelle. Cette valeur locative annuelle est
déterminée selon deux méthodes :
La méthode des loyers par laquelle le contribuable lors de sa déclaration indique le loyer en fonction de la
valeur d’immeuble.
La méthode de l’évaluation directe lorsque l’immeuble est inscrit au bilan de l’entreprise. Cette méthode
consiste à appliquer à la valeur brute comptable de cet immeuble le taux d’intérêt du placement immobilier
et ce taux varie selon l’affectation ou la nature de l’immeuble.
Cet impôt s’applique aux immeubles non bâties ou insuffisamment bâties en zone urbaine.
Il s’applique également aux exploitations agricoles des personnes morales ou aux entreprises agro
industrielles
L’assiette de cet impôt est constituée non plus par la valeur locative mais par la valeur vénale (la valeur du
bien de l’immeuble s’il était vendu) au 1er janvier de l’année d’imposition.
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Le taux applicable est de 0,5% pour les exploitations agricoles ; le tarif est fixé à l’hectare et il varie selon la
nature de l’exploitation. Ainsi pour l’hévéa le tarif est de 7000 francs l’hectare et 5000 francs pour le
palmier à huile, 2500 pour l’anacarde et 9000 francs pour l’exploitation de bananeraie.
Le principal impôt sur la dépense est la TVA, elle est incluse dans les prix de vente de sorte qu’elle est
imperceptible par le consommateur final.
A côté de la TVA, il y a les taxes spécifiques qui frappent le tabac ou l’alcool, il y a également le droit
d’entrée en douane.
La TVA s’applique aux livraisons de biens et aux prestations de services réalisés par les assujettis dès lors
que celles-ci (coopération et prestations de services) sont effectuées en Côte d’Ivoire.
La TVA s’applique non seulement aux ventes mais également aux opérations de commission, de courtage.
Mais le prix de revient pour l’acheteur est le prix hors taxe c’est à dire sans TVA auquel on ajoute la TVA.
Les taux de la TVA sont les suivant : Il y a un taux de droit commun qui est de 18%.
Il existe désormais sous réserve de dispositions particulières un taux unique de TVA qui est de 18%.
Il n’existe plus de taux TTC ni de taux hors taxe, juste un taux de 18%.
Mais il existe un taux réduit applicable à certains biens, il s’agit du taux applicable aux denrées de première
nécessité. Ce taux s’applique également à un certain nombre d’entreprises intervenant dans le secteur
alimentaire. Ce taux s’applique également aux installations de l’énergie solaire.
La TVA qui s’applique sur les biens de consommation est facturée par le vendeur mais elle est effectivement
supportée et cela définitivement par le consommateur final.
Le commerçant à ce niveau ne joue que le rôle du collecteur, cette Tva s’appelle la TVA collectée.
200.000 + TVA
200.000 + 18%
2.500.000 HT prix de revient des 10 cellulaires, soit 250.000 par cellulaire (avec sa marge bénéficiaire.
TTC= 2.950.000
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Mais étant consommateur intermédiaire, il a lui-même supporté une TVA donc ce qu’il reversera à l’Etat
c’est ce qu’il a collecté – ce qu’il a payé d’où :
NB: La TVA est pour l’Etat. Du point de vu de la loi c’est les opérateurs économiques qui supportent la
TVA mais en réalité c’est les consommateurs finaux.
Cette distinction tient compte de la manière dont l’assiette de l’impôt est constituée. Elle permet de poser les
impôts qui s’asseyent sur les bases simples à celles qui frappent les bases complexes.
Dans le premier cas on parle d’impôt analytique, dans le second on parle d’impôt synthétique.
Il s’agit essentiellement d’impôts sur le revenu et d’impôts sur le capital, c'est-à-dire l’impôt sur le revenu
du travail, les IRVM et IRC impôt sur le revenu des capitaux,
Le système cédulaire présente des avantages mais il comporte malheureusement des inconvénients. Au titre
des avantages, il permet par exemple d’adapter les règles d’assiette à l’importance économique des
entreprises étant bien entendu qu’il existe de grandes entreprises, celle dont le chiffre d’affaire est supérieur
à 1 milliard, les moyennes et les petites entreprises.
Les règles d’assiette tiennent donc compte de la surface financière de ses contribuables.
De la sorte, ces contribuables sont classés en trois (3) catégories selon qu’ils relèvent du RNI, du RSI ou
alors de l’impôt synthétique.
Malgré ces nombreux avantages, le système cédulaire présente des inconvénients : C’est un système bien
entendu parcellaire et ne constitue qu’une étape dans l’application de l’impôt aux particuliers parce qu’il
existe un impôt global qui vient se superposer aux impôts analytiques.
L’IGR est un impôt global qui soumet théoriquement l’ensemble des revenus perçus par les contribuables à
une cote unique.
L’IGR s’assied en principe sur la masse des revenus obtenus par un contribuable en fin d’année. Dans la
pratique il se passe autre chose, tout simplement parce que l’IGR est perçu à chaque application d’impôt sur
le revenu.
L’IGR a été modifié en 2007 mais cette réforme a été partiellement abandonnée. Dans tous les cas, le
système dit du quotient familial est toujours en vigueur (l’IGR tient compte de la situation familiale du
contribuable).
Toutefois, le statut du chef de famille qui faisait bénéficier aux seuls époux les avantages du quotient
familial a été abandonné. Dorénavant, la loi fiscale tire des conséquences de la loi sur le mariage selon
laquelle les époux assument ensemble la direction morale et matérielle de la famille.
La traduction au plan fiscal de cette égalité est l’octroi des avantages du quotient familial à chaque époux.
Il s’agit bien sûr d’un impôt progressif ; c'est-à-dire dont le taux varie en fonction de l’importance du salaire.
Il s’agit de taux légaux. Les taux réels tiennent compte des déductions et abattement (déduction à la base).
L’IGR est un impôt personnalisé dans la mesure où il tient compte de la situation de famille du salarié.
L’IGR est un impôt annuel de sorte que lorsque l’impôt est perçu sur une cédule, celui-ci apparait comme un
acompte (une avance) des impôts dus. Exemple : L’IGR sur le salaire
L’impôt synthétique est un impôt dû par les commerçants dont le chiffre d’affaire varie entre 5 et 50
millions de francs.
Pour les prestataires de service, les limites varient entre 5 et 25 millions de Francs TTC.
Cet impôt est dit synthétique parce qu’il est libératoire de plusieurs impôts que sont la patente, l’impôt BIC
et la TVA. En d’autres termes, l’impôt synthétique se substitue à ces différents impôts.
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La TVA est un impôt synthétique, il combine à la fois le système de la taxe unique et le système de la taxe
cumulative.
Il s’agit d’une taxe cumulative parce qu’elle est due à chaque stade du circuit de économique (production et
distribution). Mais il s’agit aussi d’une taxe unique parce qu’à chaque fois la TVA due est diminuée de celle
supportée en amont.
Sont donc considérés comme des impôts directs les impôts sur le revenu, ITS impôt sur le traitement des
salaires, impôt sur le revenu foncier, impôt sur le revenu des créances, les IRVM.
Sont également considérés comme impôts directs les impôts sur le capital, c'est-à-dire les impôts sur le
patrimoine foncier bâtis ou non bâti, la patente et la contribution à employeur appelée encore Taxe assise sur
les salaires.
Sont considéré comme des impôts indirectes la TVA, la Taxe sur les opérations bancaires (TOB), les droits
d’entrée en douane, les taxes spécifiques (sur tabac, alcool, cartouches) et la Taxe sur les prestations de
Services qui est l’équivalent de la TVA mais désormais appliqué sur les opérations de change et qui est en
voie de disparition.
La distinction repose en la matière sur la question de savoir qui supporte la charge définitive de l’impôt.
L’application de l’impôt, par un effet de translation permet de faire supporter la charge fiscale à un tiers. Sur
cette base, l’on distingue donc le contribuable légal du contribuable réel. Distinction dont il faut mesurer les
intérêts.
Le contribuable légal est celui qui entre dans le champ d’application de l’impôt et qui de ce fait est soumis à
l’obligation de déclaration fiscale. Exemple : En matière foncière, les impôts sont dus pour l’année entière
par le propriétaire ou le possesseur de l’immeuble au 1er janvier de l’année d’imposition.
Au regard de la TVA, le redevable légal est l’assujetti, c'est-à-dire celui qui réalise en Côte d’Ivoire les
opérations imposables que sont les livraisons de biens et les prestations de service.
Dans tous les cas, le contribuable légal est celui visé par les textes ; sauf que dans la pratique, le poids de
l’impôt est quelque fois supporté par une tierce personne qui est le contribuable réel.
Le contribuable réel est celui qui supporte la charge définitive de l’impôt. En matière de TVA c’est le
consommateur final parce que la TVA est un élément du prix d’achat.
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En matière foncière, c’est le propriétaire de l’immeuble, même lorsque la déclaration d’impôt est faite par un
tiers comme par exemple l’administrateur d’immeubles.
La distinction impôt direct- impôt indirect présente des intérêts du point de vu de la périodicité de l’impôt
mais il y a des limites à cette distinction.
A/ LA PERIODICITE DE L’IMPOT
Au regard du critère tiré de la répercutions économique, les impôts directes sont des impôts annuels.
Exemple : impôt sur les bénéfices, les impôts fonciers, la patente, L’IRVM, les ITS ou encore l’IRC.
Les impôts indirects sont plutôt des impôts occasionnels perçus à la faveur d’une opération économique.
La distinction impôt direct impôt indirect au regard de la périodicité des prélèvements doit être relativisée.
En effet, il existe des impôts directs payés mensuellement. Exemple: les ITS ; également en matière
foncière, les paiements sont périodique, il en est de même de la contribution employeur qui est payée à
l’occasion du versement de salaires.
Il faut également noter que les petits contribuables en matière de TVA, c'est-à-dire ceux qui relèvent du RSI
font une déclaration trimestrielle.
Enfin, malgré leur caractère annuel, certains impôts directs comme la patente sont payés par acompte.
Le système fiscal Ivoirien repose sur la distinction des prélèvements placés en impôts directs et impôts
indirects ; mais il existe une catégorie de prélèvement mi-figue et mi raisin qui échappe à cette distinction et
qu’on appelle droits d’enregistrement.
-Acompte provisionnel : c’est une avance d’impôt à imputer sur l’impôt exigible
-Assiette ou base d’imposition : le montant sur lequel l’impôt est assis. C’est une la base qui sert de calcul de
l’impôt.
-Assujetti : c’est la personne soumise à l’impôt et reconnue par la DGI pour faire la déclaration de l’impôt. Par
contre un non assujetti subit l’impôt sans pour autant faire la déclaration à la DGI.
-Crédit d’impôt : c’est le montant de l’impôt payé en trop par le contribuable (en cas d’acompte prévisionnel).
C’est une créance d’impôt du contribuable sur l’état.
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-DFE (déclaration fiscale d’existence ou de modification des conditions d’exploitation) : c’est un document qui
est établi par le contribuable en vue d’obtenir son immatriculation aux impôts ou en vue d’apporter des
modifications de son statut fiscal à la connaissance de la DGI.
-Exonération, exemption : c’est l’état de celui qui n’est pas soumis à un impôt ou qui ne doit supporter un impôt.
-Fiscalité intérieure : c’est le régime fiscal des impôts appliqué s à l’intérieur du pays par opposition à la fiscalité
de porte qui s’applique aux impôts payés à ‘importation ou à l’exportation.
-Impôt : c’est un prélèvement obligatoire effectué par la puissance publique auprès des personnes
physiques et morales par voie d’autorités et sans contre partie directe en vue de la couverture des dépenses
publiques et des fins d’interventionnisme étatique.
-Redevance : elle a les mêmes caractéristiques que la taxe : mais la contrepartie n’est pas toujours en liaison
directe du service rendu. Elle est fixe.
-Redressement fiscal : c’est la correction que fait l’administration suite à un contrôle en vue d’amener le
contribuable à payer les impôts qu’il aurait payé.
-Taxe : c’est une prestation requise par voie de contrainte avec une contrepartie qui est le bénéfice du service
directement rendu par la puissance publique ou ses établissements spécialisés
-Taxe parafiscale : c’est un prélèvement obligatoire versé à des organismes privés ou publics ayant un caractère
économique, social ou professionnel.
-Territorialité : c’est le lieu d’imposition d’une opération quelque soit le domicile du contribuable.
DEUXIEME PARTIE :
L’EXECUTION DU PRELEVEMENT FISCAL
CHAPITRE I :
IMPOT INDIRECT :LA TVA
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GENERALITE
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est une taxe qui s’applique sur le chiffre d’affaire réalisé par un agent économique
(producteur, grossiste, détaillant).
Elle est d’origine française. Elle empreinte ses caractères à la taxe unique à la consommation ainsi qu’à
la taxe en cascade dans la mesure où elle est supportée par le consommateur final alors qu’à tous les stades
successifs de la production à la consommation, tous les agents économiques intervenant ont un rôle de collecteur
d’impôt.
La TVA est une taxe assise sur une valeur ajoutée. On appelle valeur ajoutée la différence entre un prix de vente sans
taxe (hors taxe) et un prix d’achat sans taxe.
Le mécanisme de la TVA s’analyse comme suit :
L’entreprise facture la TVA à ses clients en déduisant de façon simultanée la TVA que ses fournisseurs lui ont
facturée. Par analyse, on déduit que la TVA ne représente pas une charge pour le distributeur, le producteur et le
détaillant sauf pour le consommateur final.
Le chiffre d’affaire de l’entreprise est soumis à plusieurs taxes telles que
bacs).
L’activité de téléphonie connaît dans notre pays, une expansion remarquable caractérisée
notamment par un accroissement important du chiffre d’affaires des entreprises du secteur et par l’évolution
rapide des technologies de pointe qu’elles déploient.
Pourtant, à l’instar de nombreux pays, les autorités de régulation et l’Administration fiscale ivoirienne éprouvent
d’énormes difficultés à appréhender les revenus réels générés par ce secteur d’activité, en raison notamment
de sa haute technicité ; de sorte que le rendement fiscal des entreprises du secteur demeure encore insuffisant.
Au plan international, l’Union internationale des Télécommunications, consciente de cette situation, a reconnu
depuis 1989 aux Etats et particulièrement aux pays en développement, le droit à une meilleure
maîtrise des revenus de ce secteur, par l’institution de systèmes de taxation spécifique.
Dans ce sens, l’article 54 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du18 décembre 2008 portant
Budget de l’Etat pour la gestion 2009, a institué une taxe de 20 francs la minute sur l’interconnexion
téléphonique internationale à la charge des entreprises de téléphonie installées en Côte d’Ivoire.
Des difficultés sont apparues dans la mise en œuvre de cette mesure notamment au regard des
engagements internationaux de la Côte d’Ivoire en matière de télécommunications, plus précisément de l’article
6.1.3 du règlement des télécommunications internationales signé à Melbourne en1988.
Ainsi, s’inspirant des expériences des autres pays en la matière, il est proposé de réaménager la taxe précitée
pour tenir compte des intérêts des opérateurs de téléphonie, de ceux de l’Etat et des consommateurs.
Par conséquent, il est créé une taxe sur les télécommunications qui se substitue à la taxe sur
l’interconnexion téléphonique internationale prévue par l’annexe fiscale 2009.
Cette taxe au taux de 3 %, est assise sur le chiffre d’affaires annuel hors taxe des entreprises de téléphonie
installées en Côte d’Ivoire.
Notre étude portera essentiellement sur la TVA.
TAUX LEGAUX
ELEMENTS Taux sur Mt HT
Taux normal (LFP 2003) 18%
Taux réduit (lait et pâtes alimentaires 100% blé, produits pétroliers, 9%
matériels de panneau solaire) LFP 2009
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le Mt HT
Taux (applicable aux commissions et autres prestations de services telles 10%
que les locations de coffre-fort) LFP 2002
Taux (applicable aux intérêts des prêts, escompte d’effet, etc) 10%
Taux sur les agios bancaires pour les crédits d’équipement informatique et 5%
industriel octroyés aux PME (LFP 2002)
Taux de la taxe sur les opérations bancaires pour l’acquisition de logiciels 5%
informatiques)
1) LA TERRITORIALITE DE LA TVA
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La TVA est impôt qui frappe les dépenses sur les productions consommées ou utilisées en Côte d’Ivoire. Les
biens et produits ivoiriens consommés à l’étranger sont exonérés de TVA. Dès lors que les affaires sont faites en C.I
par des entreprises installées en Côte d’Ivoire. Elles deviennent imposables à la TVA.
Concernant les prestations de service, elles sont imposables en Côte d’Ivoire.
Lorsqu’elles sont exécutées en Côte d’Ivoire par conséquent lorsqu’une prestation est exécutée dans un autre pays et
utilisée en Côte d’Ivoire l’imposition est faite en Côte d’ivoire (art 351 du CGI) La prestation exécutée en Côte
d’Ivoire et utilisée à l’étranger est no soumise en Côte d’Ivoire.
a) Les importations
Il convient d’entendre par importation, l’introduction sur le territoire national (ivoirien) d’un produit étranger ou
d’origine étrangère.
Selon l’article 338 (nouveau) du code général des impôts dans le souci d’assurer l’équilibre des charges fiscales entre
les exploitations étrangères et les exploitations locales ; les produits importés subissent la TVA si des produits
Ivoiriens identiques sont imposables à la TVA.
Exemple : si un produit Ivoirien taxable VIGOR est soumis à la TVA, alors une importation de produit VIGOR est
soumise à la TVA.
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- Livraison à soit même des biens ouvrant droit à déduction lorsque le prorata de déduction est < 100%
- La base taxable des livraisons à soi-même d’immeuble par les marchands de biens est le coût de revient
déclaré par l’entreprise. Les livraisons à soi-même d’immeuble construits sont hors du champ d’application de
la TVA par conséquent la TVA supportée sur tous matériaux qui concourent à la réalisation de l’immeuble
n’est pas déductible.
Exemple 1 : la société CONSERVATEUR a décidé d’utiliser l’un de ses camions fabriqués par elle-même pour le
transport de pièces détachées montant HT = 120.000.000 f.
TRAVAIL A FAIRE
1) Calculer la TVA sachant que le prorata de déduction est de 100% et passer les écritures comptables relatives à
cette opération.
2) Calculer la TVA sachant que le prorata de déduction est de 80% et passer les écritures comptables relatives à cette
opération.
Exemple 2 : Une entreprise industrielle fait construire dans ses ateliers une machine-outil sur une période de neuf
mois TVA = 18%
Les frais engagés sont les suivants :
Frais de recherche fondamentale : 4 800 000 HT
Matières premières consommées : 9 500 000 HT
Main d’œuvre directe : 5 000.000 HT
Autres charges directes de production : 6 500.000 HT
Frais financiers : 3 000.000 HT
Frais de sous activité : 4 000.000 HT
Frais de documentation : 2 500.000 HT
Frais d’essai : 1 800 000 HT
Frais d’administration générale : 2 800 000 HT
Travail à faire
Déterminer l’incidence de cette production au regard de la TVA.
1° Le prorata de déduction est de 100 %
2° Le prorata de déduction est de 85 %
Quel est le montant de la TVA à payer dans chacune des hypothèses ?
-Les lotisseurs (ceux qui achètent les terrains, les lotissent et les revendent)
Ce qui exclus les dépenses excessives de caractères somptuaires, les dépenses effectuées pour les besoins personnels
des dirigeants (ou de leur famille.)
- Les biens ne doivent pas être exclus du droit à déduction
-les biens doivent être affectés en totalité ou en partie à des opérations taxables.
L’article 362 (nouveau) du CGI défini les biens qui sont à exclure du champ de déduction de la TVA
Elle concerne les matières premières et agents de fabrication (produits pétroliers, source d’énergie)
consommées pendant la phase de production.
Exemple la loi de finances 2008 autorise la déduction de la tva relative au gaz utilisé comme combustible pour
le fonctionnement des usines.
La déduction physique est limitée par deux règles :
- Règle de l’utilisation
- Règle de butoir
a) La règle de l’utilisation
Selon cette règle, la déduction physique n’est autorisée que si les matières utilisées à la fabrication du produit
sont passibles de la TVA et que les biens fabriqués soient également imposables à la TVA.
b) La règle de butoir
Selon cette règle, si la TVA supportée est supérieure à la TVA collectée, le crédit qui en résulte n’est pas
remboursé, mais reporté sur les déclarations ultérieures à l’exception des cas suivants :
- Cas des affaires à l’exportation
- Crédit-bail
- Investissement réalisé conformément au code des investissements de 1995
- Acquisition de biens d’investissement déductible de TVA dont la valeur TTC est supérieure à 40 000 000 F
- Cessation d’activité de l’entreprise (dissolution, faillite)
- Investissement des entreprises industrielles assujetties à la TVA.
2) Les déductions financières
Elles consistent à analyser les investissements qui ouvrent droit à déduction et ceux sur lesquels la TVA n’est pas
déductible.
a) investissements ouvrant droit à la déduction
Selon l’article 362 (nouveau) ouvrent droit à déduction les investissements suivants :
- Les bâtiments et locaux directement affectés à l’exploitation.
- Les bâtiments et locaux sociaux
- Les bâtiments administratifs et commerciaux TVA acquis à partir de janvier 95
- Les réparations effectuées dans les bâtiments ouvrant droit à déduction
-Les véhicules utilitaires quel que soit leurs poids.
b) Investissements exclus du droit à déduction
Constructions/investissements immobiliers exclus du droit à déduction
Il s’agit des immeubles ci-après :
-Immeubles servant au logement des membres de l’entreprise
-Les bâtiments et locaux abritant les services sociaux non obligatoires : cantines, salles de fêtes, gymnases,
coopératives,…
-Les installations et réparations de nature immobilière effectuées dans les immeubles ci-dessus : chauffage, la
ventilation, l’électricité, climatisation, téléphone
-Les immeubles à usage mixte : lorsqu’un industriel fait construire ou se livre à lui-même un immeuble
qu’il affecte à un usage mixte, par exemple un bâtiment abritant à la fois des logements et un centre
d’apprentissage, seule est déductible la taxe affectée au coût de construction de la partie ne constituant
pas un bien exclu. Il appartient au redevable intéressé de déterminer et de justifier sous sa responsabilité la
part de la taxe déductible sous réserve du droit de contrôle de la DGI.
-Les biens mobiliers :
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-locations de matériels, machines, engins divers qui pour le compte des dirigeants de l’entreprise
ouvriraient droit à déduction s’ils étaient acquis par -services se rattachant à ses biens exclus, location,
l’entreprise réparation de matériels, locaux, objets ou véhicules
-frais engagés pour la réparation ou l’entretien de n’ouvrant pas droit à déduction
biens ouvrant droit à déduction -dépenses afférentes à des services exclus
-frais engagés pour la constitution ou la -services consistant dans la fourniture de soins
transformation d’une société personnels
-frais de tenue mécanographique de la comptabilité -frais d’hôtel, de restaurant et d’hébergement du
les achats de marchandises, de matières, de personnel et des mandataires de l’entreprise
fournitures et de carburant (consommé dans -frais de représentation
la fabrication) les frais de carburant pour les camions de
les règlements en espèces de factures l’entreprise
fournisseurs de montant < 250 000 f les règlements en espèces de factures
fournisseurs de montant ≥ 250 000 f
etc
Exemple1 : Une société a acquis une machine industrielle d’une valeur de 300.000.000 f HT (02) ans après
la machine est volée.
Travail à faire: Déterminer la TVA à reverser à l’Etat sachant que la machine est amortissable sur 6 ans.
Exemple2 : Une machine a été importée à 140.000.000 F hors douane. Les droits de douane et autres droits
à l’entrée (sans la TVA) se sont élevés globalement à 30% du prix d’achat. Le matériel est livré et mis en service le
01/06/98 .La durée d’utilisation est de 5 ans (amortissement linéaire). Le 31/03/2001 le bien a été cédé.
Travail à faire
Faite la situation complète de la TVA sur cette machine :
1°) En supposant que la machine a été ravagée par un incendie.
2°) En supposant que la machine est revendue pour 24.000.000 F hors taxe.
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NB : Les ventes à emporter sont qualifiées de livraison de biens ; tandis que les ventes à consommer sur place sont
qualifiées de prestation de service.
a-2 : Prestations de services et opérations assimilées
Pour les prestations de services proprement dites et les opérations considérées comme telles par l’article 343 du CGI
et, en particulier, les travaux immobiliers et les livraisons de biens meubles incorporels, le fait générateur et
l’exigibilité sont séparés.
Il se produit pour les prestations de services y compris les travaux immobiliers lors de l’exécution des services et des
travaux (article 361-1°-b du CGI).
L’expression « prestation de service » recouvre; les opérations qui n’aboutissent pas à un transfert de propriété
portant sur un bien meuble corporel. Ce sont :
- les travaux à façon ;
- les locations de biens meubles corporels ;
- les réparations ;
- les transports ;
- les commissions des intermédiaires agissant au nom d’autrui ;
- le courtage ;
- les travaux d’études, de recherches et d’expertise ;
- les ventes de produits alimentaires ou de boissons à consommer sur place ;
- les travaux immobiliers ;
Le fait générateur se produit lors de l’exécution des travaux (article 361-1°-b du CGI). Dès lors le fait générateur est
entièrement constitué le jour de l’achèvement des travaux.
Cependant, si les travaux donnent lieu à des décomptes successifs, le fait générateur se constitue le jour de l’expiration
des périodes auxquelles les décomptes se rapportent.
- certaines opérations qui comportent transfert de propriété, que celles-ci soient ou non assorties d’une prestation de
service proprement dite ; c’est le cas, notamment des cessions ou concessions de biens meubles incorporels
(brevets, marques de fabrique).
Les ventes ou fournitures d’eau, d’électricité, de gaz ou de télécommunication ;
- Les ventes à consommer sur place ;
- Les ventes ou fournitures d’eau, d’électricité, de gaz ou de télécommunication. :
- la remise matérielle d’un bien meuble corporel en vertu d’un contrat de location-vente ;
- la remise matérielle d’un bien meuble corporel en vertu d’un contrat de vente à tempérament;
- la remise matérielle d’un bien meuble corporel en vertu d’un contrat de vente qui comporte une clause de réserve de
propriété ;
- la livraison d’un bien effectué en vertu d’un contrat de commission.
Remarque : Le contrat de crédit-bail est analysé comme une location suivie d’une vente et n’est pas concerné par
cette mesure.
a-3 : Importations
Le fait générateur est constitué par la mise à la consommation (article 388 alinéa 2). Celle-ci intervient au moment de
l’importation du bien lorsqu’il s’agit d’une mise à la consommation directe ou ultérieurement notamment,
lorsque l’imposition porte sur des biens issus d’un régime suspensif de taxes. L’exigibilité, comme le fait générateur
est constituée par la mise à la consommation.
a-4 : Livraisons à soi-même
Pour les livraisons à soi-même, le fait générateur et l’exigibilité interviennent lors de l’affectation du bien que
l’assujetti s’est livré à lui-même ou lors de la première utilisation du bien si elle est antérieure. La base taxable est
constituée par le prix de revient (entendre Coût de Revient) ; c’est la valeur hors taxe des biens et des services utilisés
pour la réalisation de la livraison à soi-même, ainsi que, le cas échéant, les dépenses relatives au personnel qui a été
mobilisé pour la réalisation de la livraison à soi-même. Ainsi, le coût des services que l’entreprise se rend à
elle-même à l’aide de ses propres moyens en matériel et en personnel se trouve inclus dans celui du bien obtenu
grâce à ces services.
b) L’exigibilité de la TVA
La notion d’exigibilité présente un intérêt essentiel dans le fonctionnement de la TVA. C’est l’exigibilité qui permet
de déterminer :
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- la période (mois ou trimestre) au titre de laquelle le montant des opérations imposables doit faire l’objet d’une
déclaration ;
-la date à laquelle le droit de déduction prend naissance chez l’utilisateur des biens ou services, dès lors qu’il a la
qualité de redevable.
Tels qu’ils sont définis par l’article 361 du CGI, le fait générateur et l’exigibilité dépendent essentiellement
de la nature des opérations réalisées.
Elle intervient en principe lors de l’encaissement des acomptes, du prix de la rémunération (article 361- 2°-b du CGI).
Quant à l’exigibilité, elle intervient (art. 361-2° CGI) :
- soit lors de l’encaissement des avances, des acomptes, du prix ou de la rémunération;
- soit sur autorisation expresse du Directeur général des Impôts, au moment du débit.
Par encaissements, il faut entendre toutes les sommes perçues du fait de la réalisation de l’opération ou de l’exécution
des travaux, à quelque titre que ce soit (avances, acomptes, règlements pour solde, etc.) Quant à la date de
l’encaissement, une distinction doit être opérée selon le mode de paiement utilisé :
Paiement en espèces : l’encaissement se situe le jour de la remise des espèces ;
- Paiement par chèque postal ou bancaire : l’encaissement se situe le jour de la remise du chèque ou, lorsque celui-ci
est adressé par la poste à son bénéficiaire, le jour de la réception du chèque ;
- Paiement par virement bancaire ou postal : l’encaissement intervient lors de l’inscription au crédit du compte
du redevable (par l’organisme postal ou bancaire) des sommes virées ;
- Paiement par effet de commerce : l’encaissement se situe à la date de paiement de l’effet par le client (date de
l’échéance de la traite) même si l’effet est remis à l’escompte auprès d’un établissement financier.
L’exigibilité est la date à partir de laquelle le trésor peut exiger le paiement de la TVA.
Généralement la TVA est exigible dès lors qu’elle est constatée (ventes de marchandises)
Cependant pour certaines opérations l’exigibilité intervient :
-Lors de l’encaissement de l’avance et des acomptes même si aucune facture n’est délivrée. Il s’agit de ceux qui
réalisent des opérations pour lesquelles l’exigibilité de la taxe est constituée par l’encaissement (prestations de
services, travaux immobiliers, ventes à consommer sur place, fournitures d’eau, d’électricité et de
télécommunication).
- Lors de la déclaration en douane pour les importations.
- Lors de la mise en service pour les livraisons à soi- même.
-A l’échéance pour les effets de commerce.
-A la remise du bien pour les réserves de propriété sans attendre le payement complet du bien
Pour les prestations continues effectuées dans le cadre de contrats d’abonnements et donnant lieu à
l’établissement de décomptes ou à des encaissements successifs (fourniture d’eau, d’électricité, de gaz et de
télécommunications), le fait générateur intervient lors de l’expiration des périodes auxquelles ces décomptes ou
encaissements se rapportent (art 361-1°-CGI)
NATURE DES OPERATIONS
EXIGIBILITE
(faits générateurs de la TVA)
Achats / Ventes de biens meubles ou Au moment de la livraison du bien ou à la
immeubles (biens matériel) facturation.
Au moment du payement des avances ou du
Achats / Ventes de services ou travaux
prix
Importation de biens ou de services Au moment de la déclaration en douane
Livraison à soi-même de biens ou de
Au moment de la mise en service
Services
rémunération est constituée par l’excédent de prix qu’elles réalisent à la revente. Sont considérées comme des
lotisseurs les personnes qui procèdent au lotissement et à la vente de terrains leur appartenant. Par lotissement, il
faut entendre la division de terrain en vue de l’implantation de bâtiments.
Aux termes de l’article 344 du Code général des Impôts, les opérations réalisées par les lotisseurs, les marchands
de biens et assimilés sont soumises à la TVA.
1-1) Marchands de biens
Sont imposables à la TVA les personnes qui, habituellement, achètent en leur nom, en vue de les revendre,
des immeubles, des fonds de commerce, des actions ou parts de sociétés civiles immobilières ou qui, habituellement,
souscrivent en vue de les revendre, des actions ou parts créées ou émises par les mêmes sociétés. Pour que la TVA soit
exigible, il est donc nécessaire que les opérations réalisées soient habituelles ; il est également nécessaire que les
achats ou les souscriptions soient effectués avec l’intention de revendre.
En outre, les achats ou les souscriptions et les ventes doivent porter sur des immeubles, des fonds de
commerce ou des actions ou parts de sociétés immobilières.
Enfin, les opérations sont imposables quelle que soit la qualité de la personne qui les accomplit.
En ce qui concerne les personnes physiques, l’habitude résulte généralement de la série des transactions intervenues
dans un laps de temps relativement court.
Quant aux sociétés, la condition d’habitude se trouve suffisamment établie :
- par la continuité et le grand nombre des reventes, même si ces reventes proviennent d’un achat unique
- ainsi que par l’importance des achats, alors même qu’il n’a été procédé qu’à une seule revente ou même par un
achat unique suivi d’une seule revente.
1-2) Lotisseurs
En principe, seules les divisions de terrains en vue de l’édification de constructions peuvent être qualifiées de
lotissement. Cette division de terrains en parcelles peut être le fait d’un organisme public ou privé. Les lotisseurs,
dans l’exercice de leur activité procèdent, au lotissement de terrains leur appartenant en parcelles, puis à la
vente desdites parcelles. La taxation de leurs opérations à la TVA s’apprécie au regard des critères applicables
aux marchands de biens à savoir notion d’habitude, intention de revendre et qualité des redevables.
2) - TERRITORIALITÉ
Les opérations réalisées par les marchands de biens et les lotisseurs sont imposables en Côte d’Ivoire
lorsqu’elles portent sur des immeubles ou des droits sociaux donnant vocation à des immeubles situés en Côte
d’Ivoire. En effet, l’article 352-1 du CGI précise que le lieu d’imposition des prestations de services se rattachant à un
bien immeuble est réputé se situer à l’endroit où le bien est situé. Il en est ainsi, quel que soit le lieu de signature des
contrats, celui où est effectué le paiement du prix et la nature de la monnaie utilisée pour le règlement.
3)- FAIT GÉNÉRATEUR-EXIGIBILITÉ
Le fait générateur est constitué par le transfert de propriété du bien.
Pour la DGI, les opérations des marchands de biens et des lotisseurs sont assimilées à des prestations de service au
regard de l’exigibilité. L’exigibilité est la même que celle prévue en matière de prestations de services. La taxe est
donc exigible lors de l’encaissement du prix ou, sur autorisation expresse du directeur général des Impôts, d’après
les débits.
Lorsque le prix est payable par fractions échelonnées, la TVA est exigible à chaque encaissement sur une fraction
de la base d’imposition proportionnelle à l’importance de l’acompte par rapport au prix total stipulé.
4) -BASE D’IMPOSITION
La TVA due par les marchands de biens et les lotisseurs est perçue sur le profit brut réalisé. La DGI applique le
régime des négociants en biens d’occasion.
Le profit est égal à la différence entre :
- d’une part, le prix de vente ;
- d’autre part, le prix d’acquisition constitué, selon le cas, soit par les sommes que le cédant a versées à
quelque titre que ce soit pour l’acquisition, soit par la valeur nominale des actions ou parts reçues en contrepartie des
apports en nature effectués.
. Remarque :
L’article355-4° du CGI précise que les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou d’usufruit
des biens immeubles, de fonds de commerce ou de clientèle visée aux articles550 et 556 du CGI sont exonérées de
TVA à l’exclusion des opérations de même nature visées à l’article553. Il est rappelé que pour la taxation des
opérations des marchands de biens et des lotisseurs, la TVA n’est pas liquidée sur le prix des cessions des biens
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immeubles. Elle est assise sur la rémunération ou sur le profit réalisé par les marchands de biens ou lotisseurs. Il
n’y a donc pas de taxation contraire aux dispositions de l’article 355-4° du CGI.
NB : Dans ce cas le redevable ne doit pas opérer de déduction sur la TVA Supportée en amont.
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OU
Ce crédit de TVA s’imputera sur les mois qui suivent la période d’option à l’assujettissement à compter du 1er mois.
Exemple :
Une entreprise a opté pour l’assujettissement à la TVA le 05/01/08. Du bilan au 31/01/09, on extrait les
informations suivantes.
Éléments Valeur comptable nette
Immobilisation financière 12.500.000 F
Matériel de transport de marchandise ouvrant droit à déduction
VO : 100 000 000 F Amortissable sur 10 ans 60 000 000
véhicule du directeur général VO : 30.000 000 F Durée d’amortissement 10 ans 15.000 000 F
Une entreprise réalisant des opérations de vente dont certaines sont passibles de TVA et d’autres exonérées
peut être autorisée par l’administration fiscale à ne déduire qu’une partie de la TVA relative à ses achats. On dit
que l’entreprise est partiellement assujettie à la TVA. Cette entreprise est un redevable partiel. Elle est tout
assujettie qui réalise des opérations imposables dont:
- certaines sont effectivement soumises à la TVA
- d’autres exonérées de la TVA.
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Il s’agit des personnes morales qui réalisent des opérations dont certaines sont situées dans le champ d’application
et d’autres hors du champ d’application de la TVA. S’agissant des opérations situées dans le champ d’application,
certaines sont effectivement soumises à la taxe, quand d’autres sont exonérées de la taxe. En Côte d’Ivoire, qu’il
s’agisse d’assujetti partiel, de redevable partiel ou d’assujetti redevable partiel, il est fait application soit de la règle de
l’affectation soit de la règle du prorata. Cette situation fiscale entraîne le calcul d’un taux de déduction appelé prorata
de déduction
A) LA REGLE DU PRORATA
Les articles 362-3° et 378 du CGI indiquent qu’en ce qui concerne les redevables qui ne sont pas passibles
de la taxe sur la valeur ajoutée sur la totalité de leurs opérations, les déductions sont réduites au prorata de la valeur
des produits soumis à cette taxe ou exportés. Le pourcentage de déduction présente les caractères suivants : le prorata
est annuel c’est-à-dire qu’il est déterminé sur toutes les opérations de l’année considérée ; Ensuite, il est général c’est-
à-dire que toutes les recettes réalisées par l’entreprise doivent être retenues pour son calcul. En principe, ce prorata
est unique en ce sens qu’un seul prorata est déterminé par entreprise. Cependant sur autorisation de
l’Administration, il peut être constitué au sein d’une entreprise des secteurs distincts d’activité. Dans ce cas, chaque
secteur est considéré comme une entité distincte pour l’exercice du droit à déduction. Il est alors déterminé des prorata
particuliers. C’est pourquoi on dit que le prorata est général lorsqu’il concerne l’ensemble des activités d’une
entreprise ou particulier lorsqu’il concerne une activité ou un secteur de l’entreprise. Enfin le prorata est provisoire.
Il est en effet calculé à partir des éléments de l’année ou de l’exercice précédent et est provisoirement appliqué sur
les éléments de l’exercice ou de l’année en cours. Il est provisoire par opposition au prorata définitif qui est
calculé en fin d’année ou à la clôture de l’exercice. Ce caractère provisoire entraîne obligatoirement une
régularisation des déductions opérées en fonction du prorata résultant des opérations réalisées au titre dudit exercice.
En effet, lorsque le prorata définitif est connu, la déduction antérieurement effectuée doit être rapportée au prorata
définitif. La régularisation consiste donc à comparer le prorata définitif au prorata provisoire : si le prorata provisoire
est égale au prorata définitif aucune régularisation n’est à effectuer ; si le prorata provisoire est supérieur au prorata
définitif, il y a reversement au Trésor d’une partie de la taxe antérieurement déduite si le prorata provisoire est
inférieur au prorata définitif, un complément de déduction est à opérer par l’assujetti.
B) LE CALCUL DU PRORATA
Le prorata de déduction s’applique aux biens et aux services qui concourent à la fois à la réalisation
d’opérations taxables et non taxables. Toute fois lorsqu’il n’est pas indiqué d’affectation pour les biens et services
on appliquera le prorata à l’ensemble des opérations d’achats à l’exception des marchandises. Le prorata est donc
utilisé pour les frais généraux, les immobilisations et les matières premières. Pour faciliter les calculs, le
prorata est arrondi à l’unité immédiatement supérieure. Exemple 85,012%=86%. Le pourcentage de déduction d’un
exercice ou prorata, résulte du rapport existant entre le montant des recettes afférentes à des opérations taxables et
le montant des recettes afférentes à l’ensemble des opérations réalisées par l’entreprise. Le prorata est obtenu par
la formule suivante :
Les éléments suivants sont pris en compte pour le calcul du pourcentage de déduction; ils sont exprimés toutes taxes
comprises (T.T.C.).
Le numérateur comprend :
- le chiffre d’affaires (livraisons et prestations de services) effectivement soumis à la TVA ;
-le chiffre d’affaires réalisé à l’exportation et celui correspondant à des opérations assimilées à des
exportations au sens des articles 356 et 357 du CGI. Ces chiffres sont majorés d’une TVA fictive qui correspondrait
à la taxe appliquée en régime intérieur ;
- le chiffre d’affaires exonéré de façon conventionnelle sans majoration de TVA fictive;
- les livraisons à soi-même taxables.
Le dénominateur comprend :
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Il comprend toutes les sommes figurant au numérateur augmentées de certaines recettes correspondant à des
opérations exonérées de TVA ou situées hors du champ d’application de la TVA. Le chiffre d’affaires total au
dénominateur comprend :
Le pourcentage de déduction est appliqué à la TVA potentiellement récupérable ayant grevé les biens et services non
exclus du droit à déduction et ayant simultanément concouru à la réalisation d’opérations taxées.
Remarque : Les exportations ne peuvent figurer au numérateur que si les marchandises ou les produits ne sont pas
exonérés de TVA. Il doit s’agir de produits passibles de la TVA en régime intérieur. L’exportation de produits
exonérés n’ouvre aucun droit à déduction. Dès lors, le chiffre d’affaires correspondant est porté exclusivement au
dénominateur.
N° Opérations Numérateur Dénominateur
1 Vente de produits taxables TTC OUI OUI
2 Services après ventes taxables facturés TTC OUI OUI
3 Prestations de services taxables TTC OUI OUI
4 Toutes les ventes conventionnelles exonérées HT OUI OUI
5 Cessions courantes d’éléments d’actif NON NON
6 Exportations taxables TTC OUI OUI
7 Livraison à soi-même taxables de biens non immobiliers TTC OUI OUI
8 Subvention d’exploitations taxables TTC OUI OUI
9 Vente de produits taxables à une entreprise exportatrice TTC ; OUI OUI
10 Ventes locales exonérées légalement NON OUI
11 Exportations de biens exonérés légalement NON OUI
12 LASM de biens non immobiliers non taxables NON OUI
13 Cessions courantes d’éléments d’actif non taxables NON NON
14 Service après-vente facturé non taxables NON OUI
15 LASM de biens immobiliers construits non destinés à la vente. NON NON
16 Cessions occasionnelles. NON NON
17 Les affaires réalisées hors CI à ne pas confondre avec les exportations NON NON
18 Les subventions d’équipement reçues de l’Etat ; NON NON
19 Les affaires ou opérations à caractère civil : Dommages et intérêts reçus NON NON
20 Les remboursements de frais non taxables (débours) NON NON
21 Services après-vente (considérées comme achats). NON NON
22 Ports récupérés. NON NON
23 Produits financiers : dividendes, intérêts de placements NON NON
Exemple
Une entreprise dont les activités sont soumises partiellement à la TVA a réalisé en 2007 les ventes suivantes :
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C) L’UTILISATION DU PRORATA
Le prorata de déduction est utilisé pour régulariser la TVA sur les achats et les acquisitions. La régularisation a lieu
lorsque la variation du prorata est strictement supérieure en valeur absolue à 10% (pour les immobilisations). En d’autres
termes si la variation est égale à 10% il n’y pas de régularisation. La régularisation se fait par proportion de 1/5 sur une
durée de 5 ans (exercice d’acquisition du bien non compris). Elle prend également fin lorsque le bien est totalement amorti.
Lorsque le prorata varie de plus de 10 points, c’est à dire de 10% en valeur absolue par rapport au prorata initial de
déduction dans les 5 ans qui suivent la date d’acquisition du bien ayant fait l’objet d’une TVA déductible, une
régularisation s’impose. La régularisation peut se traduire soit en : Un complément de déduction lorsque le prorata définitif
est supérieur au prorata provisoire. Ce complément de déduction représente un gain pour l’entreprise .Un reversement de
TVA lorsque le prorata définitif est inférieur au prorata provisoire. Le reversement est une perte (charge) pour l’entreprise.
Il faut distinguer les régularisations portant sur les frais généraux et celles relatives aux immobilisations.
1) la régularisation des frais généraux
La régularisation des frais se fait en fin d’exercice quel que soit le niveau de variation du prorata. La régularisation
se fait sur un seul exercice
Pour les frais généraux, la régularisation se fait quelque soit la variation du prorata et sur un seul exercice (exercice
suivant celui de l’achat).
Pour les entreprises nouvellement créées et nouvellement assujetties le prorata prévisionnel (calculé sur la base
des données prévisionnelles) est utilisé sur deux exercices. Le prorata définitif obtenu à partir de ces deux
exercices occasionnera une régularisation quelque soit la variation du prorata pour le premier exercice. Pour les
autres exercices, les régularisations se feront selon les précédemment définies
Lorsque ces règles sont observées, la régularisation consiste à comparer le prorata définitif des années successives
pendant quatre ans, au prorata initial provisoirement appliqué au moment de l’achat du bien.
Quand les prorata applicables sont supérieurs au prorata initial, il y a un complément de déduction, dans le cas
contraire, il y a reversement de la TVA antérieurement déduite au profit du Trésor public.
Ainsi qu’il a été expliqué précédemment, pour les biens d’investissement, le principe est l’application de la règle de
l’affectation qui consiste à rattacher un bien à un secteur d’activité donné. Lorsque le bien est affecté exclusivement à
un secteur taxable, la récupération est totale. Symétriquement, Il n’y a pas de récupération quand le bien est
affecté exclusivement à un secteur exonéré. Enfin, lorsque le bien est affecté à la fois à des produits taxés et
exonérés, la déduction sur ce bien est soumise à la règle du prorata.
NB : Aucune régularisation n’est effectuée au cours de l’année d’acquisition du bien, de sorte que les
régularisations ne sont effectives que sur une période de 4 ans.
Exemple
La société anonyme FANGAN-CI partiellement assujettie à la TVA a réalisé pendant l’exercice 2007 les
opérations suivantes :
1°Ventes en Côte d’Ivoire de produits taxables : 250 000 000 HT
2°Achat de marchandises : 100 000 000 HT
3° Vente au Burkina de produits non taxables 75 000 000 HT
4° Livraison à soi-même d’un matériel industriel : 40 000 000 HT 5°Cession
(courante) de matériel au prix de : 15 000 000 HT
6° Livraison à soi-même d’un bâtiment pour l’habitation du DG : 30 000 000 HT
7°Ventes de produits non taxables à des titulaires d’attestation d’exo 48 000 000 HT
8°Travaux annexes effectués pour le compte de la société SAB : 25 000 000 HT
9°Ventes au Mali de produits taxables : 120 000 000 HT
10°Ventes de produits non taxables à des titulaires de permis d’exo : 11 000 000 HT
11°Subvention d’équipement reçue : 10 000 000 HT
12°Subvention d’exploitation reçue : 6 000 000 HT
13°Remboursement de frais de transport : 8 000 000 HT
14°Vente de produits taxables à des titulaires d’attestation d’exo 20 000 000 HT
TAF :
1° calculer le prorata de déduction applicable à l’exercice 2008.
2° le 01/04/2008, la société a acquis une machine-outil d’une valeur de 48 000 000 HT.
Le prorata connaîtra une évolution dans le temps. Les estimations sont prévues comme suit :
2009 : 85 %
2010: 62 %
2011: 90%
Quelles régularisations l’entreprise doit-elle opérer ?
VIII) LA RETENUE A LA SOURCE DE LA TVA DES EXPORTATIONS
La retenue à la source est opérée généralement par les entreprises exportatrices et les entreprises
conventionnellement exonérées. La loi de finances 2006 a supprimé la retenue à la source pour les entreprises
titulaires d’attestation d’exonération. . Il a été institué une procédure de remboursement accéléré pour ces derniers
lorsque le pourcentage de leur chiffre d’affaires taxables à l’exportation est supérieur ou égal à 75%.
Une entreprise est dite exportatrice si 75% de son chiffre d’affaire TTC réalisé l’année précédente résulte des
opérations d’exportation. (Loi de finances 2006)
Lorsqu’une entreprise est nouvellement créée, c’est son chiffre d’affaire TTC prévisionnel qui est apprécié.
IX) DECLARATION ET PAIEMENT DE LA TVA
La déclaration de la TVA diffère selon les régimes d ‘imposition. En C I il existe deux régimes soumis à la
TVA
Le régime du réel normal et le régime du réel du réel simplifié.
A) La déclaration mensuelle des assujettis au régime du réel normal
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2) Schéma de la déclaration
TVA / Vte = CA taxable mensuel x 18% (y compris les LSM)
+ TVA antérieurement déduite à reverser
=Total TVA brute
- TVA déductible du mois (immobilisations, matières marchandises frais d’entreprise)
- Retenues à la source de TVA subies
- Crédit reporté du mois précédent
= TVA nette du mois
-Prélèvement de 10% au profit du trésor
=TVA nette à payer ou crédit à reporter
3) Paiement de la TVA
La déclaration a lieu le 1er au 30 de chaque mois mais avant le 15 du mois suivant la période d’imposition la
déclaration doit être déposée.
Les contribuables ont l’obligation de produire un état récapitulatif, des achats et services par fournisseur chaque
trimestre.
Lorsque le montant de la TVA à payer est inférieur à 25 000 F le contribuable a la possibilité d’opter pour une
déclaration trimestrielle.
La déclaration trimestrielle d’acompte provisionnel de TVA et la déclaration annuelle de TVA supprimées par
la loi de francs 2004 sont remplacées par une déclaration trimestrielle de TVA qui intervient au plus tard le 15 du mois
qui suit celui du trimestre. (15 Avril pour le 1er trimestre, 15 juillet pour le 2è, 15 octobre pour le 3 e 15 janvier pour le
dernier)
Schéma de déclaration
TVA exigible (CA taxable du trimestre x 18%)
+ TVA antérieurement déduite à reverser
=Total TVA brute
- TVA déductible du trimestre (immobilisations, matières et marchandises frais d’ E
- retenues à source de TVA subies
- crédit reporté du trimestre précédent
TVA nette du trimestre
- prélèvement de 10% au profit du trésor
=TVA nette à payer ou crédit à reporter.
L’article 394 du Code général des Impôts dispose que les redevables relevant du régime simplifié
d’imposition sont tenus de souscrire au plus tard le 15 du mois suivant chaque trimestre civil, une déclaration
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récapitulant l’ensemble de leurs opérations et de déterminer la TVA nette y afférente. Quant à l’article 437 du
même Code, il prévoit une obligation de déclaration mensuelle des mêmes éléments à la charge de tous les
redevables soumis à un régime réel d’imposition. Il s’ensuit que ce dispositif met une double obligation à la charge
des contribuables soumis au régime du réel simplifié d’imposition. Il est par conséquent proposé de corriger
cette situation en éliminant l’obligation de déclaration mensuelle mise à la charge des contribuables relevant de ce
régime. Par ailleurs, il y a lieu d’intégrer dans l’article 394 du Code général des Impôts, les récents
aménagements relatifs aux dates de déclaration et de paiement de certains impôts et taxes, introduits par les annexes
fiscales de 2010 et 2011.
C’est un impôt à la charge des entreprises du régime du réel normal et du régime réel simplifié.
L’annexe fiscale pour la gestion 2001 a institué la taxe spéciale d’équipement pour le financement du programme
de développement de la Direction générale des Impôts
Cette taxe, assise au taux de 0,08 % sur le chiffre d’affaires total hors taxe des entreprises soumises à un régime
réel d’imposition, a permis la réalisation d’une grande partie des investissements prévus et l’amélioration des
prestations rendues aux contribuables par l’Administration fiscale.
Toutefois, la crise postélectorale survenue après les élections présidentielles d’octobre 2011, a eu un impact
négatif sur l’achèvement de ce programme et sur les investissements déjà réalisés.
En effet, les événements de novembre 2010 à avril 2011 ont eu notamment pour conséquence la
destruction et le pillage des investissements déjà réalisés (bâtiments, matériels de bureau,
matériels informatiques et électriques, etc.), hypothéquant ainsi la réalisation de l’ensemble du
programme. Afin de permettre à l’Administration fiscale de poursuivre et d’achever son programme
d’investissement, il est proposé de relever le taux de la taxe spéciale d’équipement de 0,08 % à 0,1 %.
Sa base imposable est déterminée comme suit :
Chiffre Affaire HT (y compris les affaires exonérées)
- Produits pétroliers exonéré
- LSM
= CA HT taxable
Exemple1
Une entreprise soumise au régime du réel normal a enregistré pour le mois de février 2006 les opérations suivantes :
-Ventes de produits taxables 120 000 000 F HT
-Ventes de produits exonérés 50 000 000 F
-Ventes à des titulaires d’exonération 30 000 000 F
-Livraison à soi-même 20 000 000 F
TAF : calculer la TSE et poser les écritures nécessaires
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Les sommes mises en paiement par le trésor public font l’objet d’une retenue à la source sauf si les bénéficiaires
font partie de la direction des grandes entreprises.
Les entreprises relevant de la direction des grandes sont celles qui réalisent un chiffre d’affaires TTC supérieur à
un milliard de franc (1 000 000.000 f).
TRAVAUX DIRIGES
EXERCICE 1
La SA ‘’GBANMLAI’’ a réalisé au cours du mois de février 2008 les opérations suivantes :
EXERCICE 4
1) Une société vend des véhicules neufs, des véhicules d'occasion. Elle effectue également des réparations sur tous
engins et véhicules.
Pour le mois d'août N+1 elle a été confrontée à des difficultés quant à la détermination de la TVA.
1er Août: Vente à crédit à un étudiant d'une moto neuve prix TTC 600 000 F Ce prix comprend les intérêts du crédit
s'élevant à 100 000 F.
2 Août : Vente d'un véhicule neuf à un ecclésiastique (prix TTC du véhicule : 5 000 000)
avec reprise de son ancien véhicule pour un prix de 1 000 000 F .
5 Août : Acquisition d'un véhicule de tourisme destiné à la vente 5 900 000 TTC
12 Août : Un grand-père paie comptant une moto 500 000 TTC dont son petit-fils prendra la livraison le 31 octobre,
au lendemain de sa majorité client sur une marchandise
18 Août : la société achète un groupe électrogène chez la société Bernanos et l'offre à la
Croix Bleu d'Agou. Prix TTC du groupe : 450 000 F.
20 Août : Un véhicule compris dans un lot de véhicules importés du Japon a disparu au cours du convoyage entre le
port et l'aire de stationnement, des véhicules. Prix d'achat TTC : 3 500 000 F.
TRAVAIL A FAIRE : Déterminer la TVA à payer au titre du mois d'Août.
EXERCICE 5
Une société dont le prorata général de déduction est de 90%, a acquis pour 800 000 F le 2 janvier N chez la société
Manutention portuaire « Port Manut » un moteur Diesel d'occasion que l'atelier d'électromécanique a transformé en un
générateur d'électricité de 30 KVA, Cette transformation a nécessité :
- des achats de pièces (dont TVA 15,25%) 3 000 000
- coût main-d’œuvre du personnel de l'entreprise 1 500 000
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EXERCICE 6
1) Une société vend des véhicules neufs, des véhicules d'occasion. Elle effectue également des réparations sur tous
engins et véhicules.
Pour le mois d'août N+1 elle a été confrontée a des difficultés quant à la détermination de la TVA.
1er Août: Vente à crédit à un étudiant d'une moto neuve prix TTC 600 000 F Ce prix comprend les intérêts du crédit
s'élevant à 100000 F.
2 Août : Vente d'un véhicule neuf à un ecclésiastique (prix TTC du véhicule : 5 000 000)
avec reprise de son ancien véhicule pour un prix de 1 000 000 F .
5 Août : Acquisition d'un véhicule de tourisme destiné à la vente 5 900 000 TTC
12 Août : Un grand-père paie comptant une moto 500 000 TTC dont son petit-fils prendra la livraison le 31 octobre,
au lendemain de sa majorité client sur une marchandise
18 Août : la société achète un groupe électrogène chez la société Bernanos et l'offre à la Croix Bleu d'Agou. Prix TTC
du groupe : 450000 F.
20 Août : Un véhicule compris dans un lot de véhicules importés du Japon a disparu au cours du convoyage entre le
port et l'aire de stationnement, des véhicules. Prix d'achat TTC : 3 500 000 F.
TRAVAIL A FAIRE : Déterminer la TVA à payer au titre du mois d'Août.
EXERCICE 7
a/ La Société BETA vous demande de déterminer la TVA à payer au titre du mois de décembre N, sachant que les
ventes taxables de 483 600 000 F HT représentent 65 % du total des ventes de N-l. Au cours de ce mois, l'Entreprise a
réalisé les opérations suivantes :
- Vente à crédit d'articles non taxables à un grossiste ; prix de vente HT 15 200 000, remise 4 % port payé 120 000 F
HT ;
- Vente au comptant par chèque d'articles taxables à la TVA : 11 500 000 F HT ; remise 4 %, escompte 2 %, port
facturé 810 000 F HT ;
- Facturation d'emballages consignés aux clients : 620 000 F HT ; Emballages consignés aux clients non restitués :
420 000 F HT ; Livraison de produits taxables à une entreprise qui nous a fait parvenir une attestation d'exportation
1 820 000 F HT
- Achats de produits non taxables : 3 530 000 F HT, rabais S % ; Transport facturé 120 000 F HT ;
- Acquisition à crédit d'une machine à laver destinée au domicile du DG : 560 000 HT ; remise 5% ; Port payé 60
000 F HT ;
- Reçu et comptabilisé les factures d'eau : 150 000 F HT, de téléphone 180 000 F HT et d’électricité 400 000 F HT.
Les règlements auront lieu le mois prochain ;
- Achat de fournitures de bureau pour 225 000 F HT payé au comptant en espèces ; Achat à crédit de produits
taxables : 10 500 000 F HT ; Remise 4 %, port récupéré par le fournisseur 315 000 F HT ; Paiement par chèque
pour la moitié du net à payer. Réparation des climatiseurs des bureaux et des magasins : 265 000 F HT ; Règlement
par traite à échéance du mois prochain.
- Achat de vêtements de travail et de chaussures de sécurité pour les vendeurs : 1 500 000 F HT ;
- Acquisition d'un immeuble destiné au stockage des produits : 15 000 000 F HT. Le vendeur Mr DOUMBIA vous
accorde d'étaler le paiement sur 3 ans par fractions égales.
- A la fin de l'année, la Société BETA envoie des cadeaux à certains de ses fournisseurs et clients ainsi qu'à ses
représentants. Cette année, elle offre :
100 bouteilles de Whisky achetées à 5 000 F HT pièces et portant une étiquette « mis spécialement en bouteille
pour la Société BETA » ;
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100 pendules de voyages achetées pour un montant global de 3 000 000 F HT, et ne comportant aucune
mention particulière ;
- La Société a vendu le 15 décembre une machine électronique qui a été achetée 800 000 F HT. Prix de cession : 500
000 F HT.
EXERCICE 8 :
Vous êtes chargés de rédiger la déclaration de TVA sur le chiffre d’affaires du mois de Janvier 2007 des Ets MORI,
entreprise de travaux immobiliers ; on vous précise que toutes les déductions de TVA ont été faites à bonne date.
Les éléments suivants sont à votre disposition :
Chiffre d’affaires HT sur chantier 123.678.000
Il s’agit de la construction d’un ensemble immobilier dont les ¼ au moins sont à usage d’habitation ; les travaux se
rapportent à la construction de locaux commerciaux prévus dans cet ensemble.
Chiffre d’affaires HT sur chantier B 28.647.000
(Il s’agit de l’aménagement d’un magasin)
Chiffre d’affaires HT sur chantier C 38.437.000
(Il s’agit d’une somme payée par la municipalité pour la construction de bâtiments annexes au lycée de la ville).
Chiffres d’affaires total 190.762.000
Les travaux immobiliers sont réglés moitié au comptant, moitié dans 60 jours.
A mi-décembre 2006, le livre d’achat donne les indications suivantes :
Matériaux payables à 90 jours (HT) 18.473.000
Fournitures de bureau payables à 30 jours (HT) 73.000
Gasoil pour matériels de chantier payables à 30 jours (HT) 373.000
Réparation d’un compresseur (machine) payable à 30 jours (HT) 93.000
Au cours du mois de Janvier 2007, un camion (10 tonnes) utilisé pour le transport de matériaux et qui figurait à l’actif
pour une valeur hors taxes de 65.000.000 a été vendu pour 25.000.000 F HT. Il avait été acquis le 1er Décembre 2005.
Réparation d’un camion payée comptant (HT) 103.000
Electricité du bureau payée comptant (HT) 33.000
(La compagnie d’électricité paye ses propres taxes sur les débits).
Réparation de la voiture de fonction du Directeur payée comptant (HT) 48.000
Cadeaux publicitaires d’une valeur unitaire de 1.030 F (HT), payables 60 jours (HT) 103.000
Frais de publicité payables 60 jours (HT) 103.000
Matériel de chantier payables 90 jours (HT) 1.473.000
La déclaration précédente faisait apparaître un crédit de 1.837.000
Au cours de Janvier 2007, le camion vendu a été remplacé, le prix d’achat de la nouvelle camionnette de livraison est
de 45.300.000 F HT.
TRAVAIL A FAIRE
Liquider les droits exigibles lors des actes de constitution et d’augmentation de capital (méthode favorable à
l’entreprise).
En N+6, le bâtiment industriel apporté lors de l’augmentation du capital du 1/4/N+4 est affecté à la cantine de
l’entreprise.
Quel est la conséquence fiscale en matière de droit d’enregistrement ?
EXERCICE 9
L’entreprise SA BETHEL au capital de 20.000.000 F sis à Koumassi zone industrielle, 16 BP 190 Abidjan 16, Tél : 21
24 10 18. Numéro du compte contribuable 99 162 30 Z a pour objet la fabrication et la vente de bicyclettes et de
matériels agricoles. Les matériels agricoles sont exonérés de TVA.
Au titre de l’année N-1, la SA BETHEL a réalisé un chiffre d’affaires total TTC de 3.500.000.000 F dont :
♦Vente de bicyclettes 2.500.000.000
-Ventes en Côte d’Ivoire 500.000.000
-Ventes au Burkina Faso 2.000.000.000
♦Vente de matériels agricoles 1.000.000.000
-Ventes en Côte d’Ivoire 300.000.000
-Ventes au Burkina Faso 700.000.000
Au cours du mois d’Avril de N, l’entreprise BETHEL a effectué les opérations suivantes :
♦1/04 Importation de pièces détachées pour les bicyclettes 10.000.000 F CFA
♦Droits de douane et taxes annexes : 2.500.000 F (document douanier N°3)
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CHAPITRE II:
IMPOT DIRECT : IBIC
En Côte d’Ivoire il existe quatre (04) régimes d’imposition.
- Le régime du réel normal
- Le régime du réel simplifié d’imposition
- Le régime de l’impôt synthétique
- Le régime de la taxe forfaitaire de petits commerçants et artisans
Chaque régime a une imposition particulière. Certains sont imposés sur leur bénéfice et d’autres sur leur CA ou de
façon forfaitaire
Aucun professionnel de la comptabilité ne saurait passer une écriture sans au préalable avoir fait la liaison
avec la fiscalité dans la mesure où il existe une complémentarité entre les deux disciplines.
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En effet, selon le du code général des impôts le bénéfice net est déterminé d’après les résultats d’ensemble des
opérations de toute nature effectuées par les entreprises. Sur le plan comptable le résultat net est la différence
algébrique entre les produits et les charges. Ainsi pour la comptabilité le résultat de l’entreprise comprend tous les
produits et toutes les charges aussi bien d’exploitation financière qu’exceptionnelle. Cependant certaines divergences
existent.
En effet, il ressort du code générale des impôts que diverses charges quand bien même qu’économiquement
justifiées ne pouvant être déduites du résultat imposable à l’impôt BIC et divers produits non compris dans la base de
l’imposition de l’impôt BIC. Il en ressort de ce fait des rejets de certaines charges et de l’intégration de certains
produits.
Du fait des divergences inhérentes aux principes applicable propre à chacune de ces deux disciplines le
résultat comptable diffère du résultat fiscal. Le passage du résultat comptable au résultat fiscal est assumé au moyen
des techniques de réintégration et déduction fiscales.
La réintégration concerne les charges non déductibles du fait de la loi ou de la doctrine fiscale suite à des actes
jugés anormaux de gestion. Elles consistent à ajouter au résultat comptable tous les éléments qui ont généré à tort une
économie d’impôt. A ce niveau toutes les charges non admises en déduction mais qui ont été régulièrement
enregistrées en comptabilité sont réintégrées dans la base imposable à l’impôt BIC.
Quant aux déductions fiscales elles consistent à soustraire du résultat déterminé par la comptabilité tous les
éléments non imposables afin d’éviter une double imposition et de préserver au profit de l’entreprise des avantages
prévus par la loi.
CHAMP D’APPLICATION
Sont soumis à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux les sociétés industrielles et commerciales
du régime réel normal, les sociétés de personne qui réalisent un chiffre d’affaire supérieur à 150 000 000 F, les
entreprises prestataires de services ou les sociétés à la fois commerciales et prestataires de services dont le chiffre
d’affaire est supérieur à 75 000 000f. Toutes les personnes morales sont du régime réel normal quelque soit leur
chiffre d’affaire et donc sont soumises à l’IBIC.
= Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous l’article 110 ex 84 et les plus-values placées
sous les articles 28, 30,32, et 33
- investissements placés sous l’article 110
- plus-values placées sous les articles 28, 30, 32, et 33
DEDUCTIONS EXTRACOMPTABLES
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Les déductions concernent les produits comptabilisés mais non imposables totalement ou partiellement sur la base des
dispositions fiscales. Ce sont :
-les intérêts de bon de caisse (100%)
-les reprises de provisions antérieurement taxées et réintégrées dans les résultats comptables de l’exercice
-les revenus des capitaux mobiliers (50%)
-les revenus des dividendes des sociétés cotées en bourse (90%)
-les revenus des valeurs mobilières provenant des sociétés bénéficiant du régime fiscal des sociétés mères (95%)
-les plus-values des cessions d’actif immobilisé en cours d’exploitation sous condition de réemploi (100% art.28 CGI)
-les plus-values exonérées en cas de fusion et d’apport partiel d’actif
-les plus-values de cession d’actif réalisées par les Holding
-la réduction d’impôt pour bénéfice réinvesti en Côte d’Ivoire (100% art.110 CGI)
-etc
REINTEGRATIONS EXTRACOMPTABLES
Les réintégrations concernent les charges comptabilisées mais fiscalement exclues comme telles.
En effet, en plus des conditions comptables de déduction des charges, celles-ci doivent satisfaire les conditions
fiscales ci-après :
-ne pas être exclue par une disposition fiscale spéciale
-satisfaire aux conditions déclaratives de déduction.
CHARGES FISCALEMENT EXCLUES A REINTEGRATION
-les amortissements non déductibles
-les amendes et pénalités (art.18)
-les dons et libéralités fiscalement non déductibles (art.18)
-les provisions non déductibles (provision pour congés payés, pour perte de change (art.18)
-les intérêts excédentaires des comptes courants d’associés
-les distributions occultes
-l’excédent des indemnités de fonction des administrateurs (art.18)
-les rémunérations de l’exploitant individuel
-l’IBIC
-l’IGR de l’exploitant individuel
-etc.
CHARGES SOUMISES A OBLIGATION DECLARATIVE
-les charges d’honoraires
-les provisions
-les rémunérations des employés
-les loyers (attestation de retenue à la source des acomptes d’impôt foncier)
-les amortissements (tableau d’amortissement)
-les frais financiers (tableau de remboursement des emprunts)
L'impôt minimum forfaitaire est calculé en fonction du chiffre d'affaire TTC selon les taux suivants :
0,5% du dit exercice (taux de droit commun)
0.15% pour les banques et établissements financiers et assurance
0,10% pour les entreprises de produits pétrolier.
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Pour un exercice le montant de l'IMF est compris entre un montant planché de 3 millions et un montant plafond de 35
millions à compter de l’exercice clos au 31/12/2013.
CA TTC = ventes + autres produits
-En régime réel normal d’imposition (RRNI) :
Le minimum de perception exigible au titre d’un exercice est de 3 000 000 FCFA à compter de l’exercice clos au
31/12/2013 et son maximum est de 35 000 000. Pour les exercices non prescrits et antérieurs à 2013, ce minimum est
de 2 000 000 FCFA.
Ce minimum de 2 000 000 FCFA est réduit à 1.000.000F pour les établissements hôteliers. Ce montant est ramené à
500 000 FCFA pour les entreprises distributrices de gaz butane (à compter de l’exercice 2013) et pour les stations-
services.
3.000.000 < IMF <.35.000.000
-Pour les entreprises relevant du régime réel simplifié d’imposition (RRSI) :
Le minimum de perception exigible au titre d’un exercice est de 400 000 FCFA à compter de l’exercice clos au
31/12/2014. Il n’y a pas de maximum de perception.
Exemple
L'entreprise SOURIRE-CI a été créée le 01-01-2014. Le 31-12-2014 son bénéfice fiscal est = 15.000.000. Son chiffre
d'affaire s'élève à 2.500.000.000 HT.
TAF : calculer le montant de son impôt dû.
Sont déductibles fiscalement, les frais généraux qui remplissent les conditions suivantes :
être liés à l’exploitation normale de l’entreprise
être justifiés par les factures et écritures comptables
être utilisés par des entreprises qui exercent leurs activités en Côte d’Ivoire
les dépenses doivent avoir le caractère des charges et non celui d’une immobilisation
Exemple : L’acquisition du matériel de transport est comptabilisée dans un compte d’immobilisation et non dans un
compte de charge
1- LES ACHATS (COMPTE 60)
Tous les achats sont généralement déductibles en (montant HT + TVA non déductible) sauf les achats
d’immobilisation : on utilise dans ce cas le terme acquisition d’immobilisation. Ces acquisitions représentent des
investissements amortissables et par conséquent la déduction se fait par le jeu des amortissements Cependant
sont déductibles les acquisitions suivantes :
-Les acquisitions de mobilier de bureau dont le prix unitaire TTC est inférieur ou égal à 300 000 F.
L’impôt B.I.C ou BA est perçu sur le bénéfice réalisé sur le territoire national
N’est donc pas imposable le bénéfice réalisé par une société ivoirienne dans ses succursales à l’étranger. Par
conséquent les dépenses de ses succursales ne sont pas déductibles au niveau de la société mère.
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Cependant l'article 20 du CGI autorise la déduction pendant les 3 premiers exercices les opérations suivantes ;
dépenses d'études, de prospection et de fonctionnement. A partir de la 4ème année ces dépenses engagées ne
constituent plus des charges déductibles. Au contraire à partir de cette 4ème année les dépenses déductibles des trois
années antérieures sont rapportées par 1/5 au résultat imposable de chacun des 5 exercices qui suivront. .
Exemple :
La SA BIENTOT située en Côte d’Ivoire a créé une succursale à GOUGUIN à OUAGADOUGOU au
BURKINA FASO.
Les dépenses d'études, et de prospection s’élèvent au cours des cinq premières années comme suit 2003 :
25.000.000 / 2004 : 30.000.000 / 2005 : 32.000.000 /2006 :19.000.000 / 2007 : 15.000.000
TAF : analyser le régime fiscal de ses dépenses de l’exercice 2003 à 2012
Les dépenses d’entretien et de réparation sont déductibles, si elles ne font que maintenir l’immobilisation en
bon état de fonctionnement sans modifier sa consistance.
Ne sont pas déductibles ; les dépenses de modification de structure (réaménagement d’immeuble,
réfection d’installation, pose de nouveaux agencements) car elles modifient la consistance initiale de
l’immeuble .Elles doivent être comptabilisées en immobilisations amortissables.
Ne sont pas également déductibles les dépenses d’échange standard (remplacement du moteur d’une voiture) si elle
modifie la valeur de la voiture ou sa durée d’utilisation.
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Cependant l’assurance-vie à titre de prévoyance n’est pas déductible si le versement du capital ne présente
pas un caractère indemnitaire pour l’entreprise.
La vignette auto.
La contribution foncière.
La contribution des patentes.
La contribution employeur.
Champ d’application
L’objectif des entreprises est la réalisation de profit. Elles n’ont donc pas pour fonction de faire la charité,
par conséquents les dons et libéralités consenties sont anormaux et donc non déductibles.
Cependant les dons, subventions et libéralités peuvent être déductibles, sous les conditions suivantes:
Cadeau : si le montant n’est pas excessif et s’il ne représente pas un caractère illicite
Les dons et libéralités déductibles sont ceux consentis :
- aux associations sportives reconnues par le ministère en charge des sports et désigns par arrêté conjoint du
ministre chargé des finances et du ministre en charge des sports;
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- aux organismes de recherche scientifique désignés par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du
ministre de la recherche scientifique ;
- aux associations et organismes œuvrant dans les domaines de la santé publique et de l’action sociale
désignés par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre de la santé et de la protection sociale ;
- aux associations œuvrant dans le domaine de la culture et de l’enseignement reconnu par le ministre de la
culture et de l’enseignement et désigné par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre de tutelle
concerné ;
- à l’Etat, ses démembrements ou aux populations dans les domaines de l’éducation de la santé ou des infrastructures
collectives;
- aux associations religieuses reconnues par le ministère en charge des cultes sur la base d’un programme ou
d’un bilan d’action sociale prouvé ;
- aux malades démunis présentés par les services sanitaires ou sociaux ou par les centres de santé publique ;
- aux élèves et étudiants ivoiriens non boursiers de l’Etat sous la forme de bourse d’étude annuelle ;
- aux personnes handicapées, par les entreprises qui engagent des dépenses pour la fourniture d’installations
de rééducation, de matériels orthopédiques et autres matériels spécifiques ;
- aux associations de jeunes et de femmes pour les aider à initier ou développer une activité lucrative ;
- aux associations qui œuvrent à la réadaptation des toxicomanes et des alcooliques ;
- aux organismes privés à but non lucratif qui œuvrant à la conservation de l’environnement ;
- aux mutuelles pour leurs opérations de financement, de construction au profit d’une collectivité ;
- par la LONACI à la demande de l’Etat et approuvées par son conseil d’administration sont déductibles en
totalité des résultats de ladite société. , de réhabilitation ou d’équipement d’écoles, de centres de santé ou de centres
polyvalents
NB : Le coût des véhicules offerts à l’occasion d’une tombola est une charge publicitaire.
Exemple 1 :
La SA SINCERE a réalisée au cours de l’exercice 2013 un chiffre d’affaire de 850 000 000 HT. Elle a
versé 59 500 000 de frais d’assistance technique pour un montant total de 340 000 000 de frais généraux.
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TAF : Déterminer le montant des frais d’assistance technique déductibles et le montant à réintégrer au résultat
comptable.
Exemple 2 :
La SA « SERIEUX» a enregistré 1 770 000 000 TTC de chiffre d’affaire. Les frais généraux sont estimés à
500 000 000 et les frais d’assistance technique à 75 000 000. Analysez la situation fiscale des frais d’assistance
technique
Exemple 3 :
La SA « FIDELITE » a fait des dons suivants au cours de l’année 2013 pour un CATTC de 8 750 000 000
ASEC MIMOSAS en Champion League : 250 000 000
TORNADE Club Football de la nièce de la belle sœur du cousin du PDG 8000 000
Construction d’un collège pour la municipalité de BROBO: 255 500 000.
Application
Une société mère A détient 80 % du capital d’une filiale B qui présente une situation nette négative de
500 000.000 de francs .A détient une créance inscrite en passif exigible chez B de 800 000.000 de francs.
Cette créance est abandonnée en totalité.
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Abandon=800 millions est égal à SN avant+SN après= 500 millions+(800 millions – 500 millions)
Alors l’entreprise mère doit considérer l’abandon de créance de 800 millions comme une charge normale.
Application
La SA « TOU’NTCHIBALÈ » crée depuis 10 ans a emprunté auprès deux actionnaires :
*ANITCHÈ: 13 500 000 le 01//05/N
*ANISOKOMAN : 19 000.000 le 01/09/N
Le taux d'intérêt appliqué par« TOU’NTCHIBALE » est de 16%. Le taux des avances BCEAO 10%.
Travail à faire :
1) analyser fiscalement les intérêts au 31/12/N
2) Calculer le montant des intérêts déductibles et non déductibles le 31/12/N+5 sachant que la SARL a effectué
un remboursement de 5500000f à l’associé ANITCHÈ
3-9-1) définition
Le SYSCOA définit l’amortissement comme une réduction prévisible répartie sur une période déterminée, du
montant porté à certains postes du bilan. L'amortissement est la constatation comptable de l'amoindrissement des
valeurs des immobilisations qui se déprécient de façon certaine et irréversible avec le temps, l'usage ou en raison
de changement des techniques du marché ou toutes autres causes. Elle est destinée à prendre en compte la diminution
de la valeur des éléments d’actif de l’entreprise. L’amortissement comme la provision sont des charges calculées mais
non encaissables.
3-9-2) Les conditions de déduction
Pour être déductible les amortissements doivent remplir les conditions suivantes :
L'amortissement doit porter sur un élément d'actif immobilisé appartenant à l'entreprise ou loué par elle.
L'amortissement doit porter sur un élément d'actif qui se déprécie avec l'usage ou par l’obsolescence
(changement technologique).
Les taux appliqués doivent être conformes à ceux appliqués par l'administration fiscale qui sont les suivants :
Immeuble en dur 20 5%
Construction légère 10 10%
Agencement et installation: 10 10%
Matériel et outillage lourd 5 20%
Matériel léger 10 10%
Matériel de bureau 5 20%
Matériel de transport 3 33,33%
Matériel informatique 2 50%
Mobilier de bureau 10 10%
Appareils divers 5 20%
L'amortissement doit être enregistré en comptabilité.
Dans le cas du soutien au secteur du transport, le matériel de transport est amorti sur 2 ans au lieu de 3ans.
3-9-3) Les modalités d'amortissement
La base d’amortissement est la somme du prix d’achat et des frais accessoires. La base est fonction du
prorata d’imposition de l’immobilisation à la TVA
VNC amortie sur la durée de vie de l'immeuble. Une régularisation doit être faite lorsqu’au cours de la durée normale
d’utilisation l’immeuble change d’affectation.
Exemple 1
Soit un immeuble acquis le 01/07/2002 à 90.000.000 destiné au logement du personnel amortissable sur 20 ans.
Travail à faire : déterminer l'amortissement de la 1ère annuité, 2ème annuité et 3èmeannuité et
comptabiliser-les.
Exemple 2
La SA « LAFLAI » a construit un immeuble d'habitation pour son personnel à 110 000 000 F à 4 mois de la clôture
de l'exercice. Deux (2) ans 4 mois plus tard l'immeuble est affecté aux magasins et aux bureaux administratifs.
Travail : Quelle est la régularisation qui s'impose ?
Ils sont amortissables uniquement en linéaire sur la durée normale d'utilisation et non sur la durée restant à courir.
3-9-4-3 : L'amortissement des biens donnés en location
L'amortissement se fait sur la durée du bail.
3-9-4-4 : L'amortissement des constructions faites sur sol d'autrui
L'amortissement se fait sur la durée de vie du bail. La durée légale est de 20 ans. L'excédent est à réintégrer
au résultat.
3-9-5) les régimes des amortissements différés
Les amortissements sont des charges déductibles qui constatent la dépréciation des immobilisations sans
toute fois entrainer un mouvement de crédit des comptes de trésorerie. De ce fait, les résultats de l’entreprise
étant médiocres, les gestionnaires de l’entreprise se soucient de l’allégement des charges dans le but de ne
pas augmenter les déficits. Mais selon la doctrine fiscale la pratique de l’amortissement est indépendante
du niveau du résultat. Ne pas pratiquer l’amortissement ou la pratiquer insuffisamment remet en cause la
régularité et la sincérité des états financiers notamment le bilan. Au plan fiscal, pour moraliser la pratique de
l’amortissement différé le législateur a édité la règle de l’amortissement minimal.
Application 1 :
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La société « LASSAPE » a réalisé pour l’exercice 2013 un bénéfice COMPTABLE de 72 000 000f parmi les charges
on relève 48 000 000f de charges non déductibles sur le plan fiscal et 60 000 000f d’amortissement. Les produits
exonérés et donc non imposables s’élèvent à 60 000 000f.
Les déficits fiscaux ordinaires sont les suivants.
2007== 64 000 000f
2008== 20 000 000f
2009== 40 000 000f
2010 == 32 000 000f
2011 == 24 000 000f
2012 == 20 000 000f
Travail à faire.
Déterminer le montant de l’ARD et faites la déclaration de l’BIC à payer pour un chiffre d’affaire HT de 1 280 000
000f
ELEMENT REINTEGRATION DEDUCTION
BC de 2013 72 000 000
+R : CND 48 000 000
-D :PNI 60 000 000
-DFO :
2012 : 20 000 000
2011 : 24 000 000
2010 : 32 000 000
2009 : 40 000 000
2008 : 20 000 000
totaux 120 000 000 196 000 000
RESULTAT FISCAL= R-D = - 76 000 000
DEFICIT FISCAL= 76 000 000 & ARD de 2013= 60 000 000
DFO =DF- ARD= 16 000 000 à reporter
Application 2
La SA « VIEUXDJO » a réalisé en 2013 un bénéfice de 155 000 .000 les déficits fiscaux antérieurs sont les suivants
2009 == 20 000 000f dont 10 000 000f d’ARD
2010 == 25 000 000f dont 15 000 000f d’ARD
2011 == 40 000 000f dont 20 000 000f d’ARD
2012== 80 000 000f dont 65 000 000f d’ARD
Travail à faire.
Calculer l’ARD à imputer et faites la déclaration
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Exemple
Une machine industrielle acquise le 05/01/2012 à 60.000.000F de durée d’utilisation de 3 ans est cédée à
45.000.000F. A la fin de la deuxième année, le cumul des amortissements s’élève à 30.000.000 contre 40.000.000F de
cumul linéaire.
Travail à faire.
1) Calculer l’AID
2) Calculer les plus-values comptables et les plus-values fiscales
3) Etablir la relation entre AID plus-value comptable et plus-value fiscale.
Exemple 1
La société « DINGO» a acquis le 1-08-2011 un matériel et outillage à 30 000 000f amortissable en dégressif
sur 5 ans. En 2012 « DINDON » le comptable à oublier d’amortir ce matériel et outillage
Travail à faire. Faites l’analyse fiscale.
Faites le tableau complet d’amortissement dégressif et linéaire.
Solution :
En 2012, le comptable a omis de pratiquer l’amortissement dégressif, donc cumul AD= 5 000 000
Et cumul AL en 2012= 8 500 000.
Nous avons un amortissement irrégulièrement différé
AID= 8 500 000 – 5000 000 = 3 500 000 à réintégrer au bénéfice comptable.
Exemple2
La société « DALTON » a acquis en début de l’exercice 2010 une machine industrielle de 59 000 000 TTC amortie
sur 5 ans selon le mode dégressif
Le 31-12-2011. M« BLAKISS » a décidé volontairement de ne pas pratiquer d’amortissement sur cette machine mais
de la récupérer en 2012
Travail à faire.
Déterminez le résultat fiscal selon les cas suivants en 2012
1er cas « DALTON » réalise un bénéfice de 150 000.000F
2e cas « DALTON » réalise un résultat déficitaire de 150 000. 000F
Exemple :
Soit une entreprise qui a une dette de 20 millions et une créance de 10 millions au moment de la réalisation
de l’opération A la clôture de l’exercice N, nous constatons que la valeur de la dette s’élève à 23 millions et la créance
12 millions.
Effectuer le traitement fiscal au regard de l’I/BIC.
En N+1, la dette évaluée en fin d’exercice est de 24 000 000 et la créance s’élève à 11 500 000.
Selon l’article 17 du CGI, les écarts de conversion sont déterminés à la clôture de chaque exercice en fonction du
dernier cours de change et pris en compte pour la détermination du résultat imposable de l’exercice :
- Il y a gain de change lorsque le solde global des changes de l’exercice est constitué par un excédent des
gains sur les pertes de change. Il en résulte que les gains de changes comptabilisés, constituent des produits
imposables de l’exercice de réalisation ;
- Il y a perte de change lorsque le solde global des changes de l’exercice est constitué par un excédent des
pertes sur les gains de change. Il en résulte que les pertes de changes comptabilisées, constituent des charges
déductibles pour l’exercice de réalisation.
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=
Cette quote-part de subvention est un produit imposable. Si le bien n'est pas amortissable la subvention doit être étalée
sur la durée d'inaliénabilité du bien ou sur 5 ans.
Lorsque le bien acquis au moyen de la subvention est cédé. ; la subvention non amortie doit être rapportée au
résultat à la clôture de l'exercice.
Plus-value = Prix de cession du bien cédé (enregistré au compte 754 ou 82) (-) Valeur
comptable de cession (ou valeur nette comptable du bien cédé, enregistré au compte
654 ou 81.)
NB : Pour la détermination de la Plus-value, la valeur nette à retenir est la valeur nette fiscale
La plus-value est calculée dans les seuls cas suivants :
- Lorsque le contribuable décide d’appliquer et de bénéficier des dispositions de l’article 28 du CGI (réemploi ou
réinvestissement des plus-values) ;
- Lorsque le contribuable décide d’appliquer les dispositions fiscales relatives à la plus-value résultant :
des fusions de société et d’apport partiels d’actif ;
de l’imposition des plus-values provenant de la cession
d’éléments d’actif en fin d’exploitation ou en cas de cession partiel d’entreprise.
Les plus-values de cession d’élément d’actif sont exonérées d’impôt BIC sous les conditions suivantes (CGI, Art.
28):
- La plus-value doit provenir d’une cession d’un élément d’actif immobilisé ;
- L’entreprise doit prendre l’engagement de réinvestir la plus-value dans un délai maximum de 3 ans, à partir de la
clôture de l’exercice au cours duquel la plus-value a été réalisée. L’engagement doit être donné dans une lettre
adressée au Directeur Général des impôts annexée à la déclaration des bénéfices ;
- La plus-value doit avoir été réalisée en cours d’exploitation. Sont donc exclues des dispositions de l’article 28, les
plus-values réalisées en fin d’exploitation qui sont placées sous un régime particulier ;
- L’entreprise doit réaliser l’investissement en immobilisation dans ses entreprises en Côte d’Ivoire ;
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- Le montant du réinvestissement doit être égal au montant de la plus-value majorée du prix de revient des
éléments cédés.
NB : Le traitement comptable existe au moment où on prend l’engagement de la réinvestir, on crédite le
compte 152 par le débit de 851.
Les plus- values ainsi distraites du bénéfice imposable de l’exercice viennent en déduction du prix de revient des
nouvelles immobilisations, soit pour le calcul des amortissements (s’il s’agit d’éléments amortissables), soit
pour le calcul des plus-values réalisées ultérieurement.
Le bien affecté au réemploi de la plus-value est inscrit en comptabilité pour son prix de revient et est amorti sur
cette valeur sur sa durée normale d’utilisation.
Au moment de la cession du bien acquis en réemploi, le solde de la plus-value de cession à réinvestir est réintégré
dans le résultat comptable.
Par ailleurs, si le contribuable vient à cesser sa profession ou à céder son entreprise au cours du délai ci-dessus, les
plus-values à réinvestir seront immédiatement imposées (art.71 CGI).
4-1-3-2 : Cession d’un bien acquis par réemploi de la plus-value et partiellement amorti au moment de la
cession
En cas de cession d’un bien acquis par réemploi de la plus-value et partiellement amorti à la date de cession, le
solde du compte 152(+ value à réinvestir) figurant au passif est à réintégrer au résultat de l’exercice au cours duquel
la cession est intervenue.
☻PLUS-VALUE A REINVESTIR = PLUS-VALUE NON ENCORE AJOUTEE AU RESULTAT +LA PLUS-VALUE REALISEE
b. Calcul de la retenue
La retenue à la source est assise sur 30% du montant brut des sommes versées.
Son taux unique est de 25% soit un taux effectif de 25% x 30% = 7,5% sur le montant brut sans abattement
Exemple
Soit une ristourne de 50 000 000f à verser à un revendeur principal par un fabriquant
Calculer la retenue à la source
c. Paiement de la retenue à la source
La retenue à la source opérée au cours d’un mois est exigible au plus tard le 15 du mois suivant. La retenue à la source
est imputable sur l’impôt BIC ou l’IMF par le contribuable qui l’a subie. Elle n’est donc pas remboursable mais
reportable.
Le retard de payement d’au moins un mois est sanctionné de 30% de pénalité et de 100% au-delà d’un mois.
Tableau de détermination de résultats
EXERCICE 1
La société "JU NYOZE" assujettie à la TVA a réalisé à la clôture de l’exercice N.
Un bénéfice comptable avant impôt de 100 000 000f dont 20 000 000f de plus-value sur la cession d’une machine
acquise à 32 000000 HT. A cette occasion elle a opté pour le réinvestissement de cette plus-value.
Les charges non déductibles et les produits non imposables pour l’exercice N
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sont respectivement de 76 000 000f et 40 000 000F " JU NYOZE " a décidé de différer les résultats déficitaires et
les amortissements suivants
N-1 : déficit 12 000 000 amortissement 28 000 000f
N-2 : déficit 24 000 000 amortissement 16 000 000f
TRAVAIL A FAIRE
1 °) Déterminer l’impôt BIC de la société "SUTRA DE LOTUS" au titre de l’exercice N
2°) Quelles sont les principales conditions de réemploi des plus-values sur cession sous l’article 28 du code générale
des impôts.
3°) Calculer le montant minimum à réinvestir
4°) Le 30 Avril N+3, une nouvelle machine est acquise à 56.640.000 TTC amortissable en linéaire sur 05 ans.
Quel est le montant de la quôte -part de plus-value virée au résultat de N+1
5°) Le 1er Décembre N+3la machine neuve du 30/04/N+3 est cédée à 34 253 600 HT.
" JU NYOZE " s’engage à réinvestir la plus-value réalisée
Déterminer la nouvelle plus-value à réinvestir et le montant minimum à investir.
6°) Quel est le montant de la quôte part de plus-value virée au résultat de N+3
EXERCICE 2
Vous êtes assistant manager dans un cabinet de conseil fiscal. La Société « KPAFLOKO » vous soumet un certain
nombre de préoccupation d'ordre fiscal afin que vous puissiez l'éclairer.
La Société Agro-industrielle «KPAFLOKO » installée à BOUAKE est une Société anonyme au capital de
300 000 000 entièrement libéré. Le bénéfice comptable avant impôt sur les bénéfices s'élève à 460 680 800.au.
31/12/N+10. ce résultat a été obtenu par la prise en compte, entre autres des charges et produit suivants :
1 - Les Charges
L'Entreprise a assuré les frais de rapatriement en France du Corps du Comptable qui s'est noyé en mer à
ASSINIE : 1 500 000 ; le contrat d'expatriation prévoit le rapatriement.
L'Entreprise a supporté des droits d'enregistrement pour .l'acquisition d'un terrain de dépôt : 2 000 000
La Société «KPAFLOKO » a constaté par voie de charge provisionnée les droits acquis de congé qui seront
utilisés au cours de l'exercice N + 11 : 130 000 000. Les congés à payer de l'exercice précédent, utilisés au cours
de l'exercice N + 10 se sont élevés à 10 500 000.
La Société a versé en rémunération du compte courant du PDG un taux d'intérêt de 12% l'an appliqué au solde
moyen de 400 000 000 du compte courant du PDG, soit 40 000 000 de francs en N + 10. Par hypothèse, le taux
des avances de la BCEAO est de 6,5 %.
Amortissement, dégressif d'un matériel acquis d’occasion, sa .durée de vie est de 10 ans. Montant des
amortissements déduits 5 000 000 l’acquisition a eu lieu en début de l’exercice.
Il a été enregistré dans les comptes de dons ce qui suit :
o don à l'ASEC (Association Sportive Reconnue) 5 000 000
o don au CIRES (Organisme de Recherche Scientifique reconnu) 8 000 000
o don au MASA (Marché des Arts et du Spectacle Africain) 4 000 000 .
o don au BURIDA (Bureau Ivoirien des Droits d'Auteur) 3 000 000 .
o don à l'Université de COCODY 1 500 000
Une provision pour garantie a été également constituée. Elle est chiffrée à 5% du montant des ventes de
l'exercice.
Une dotation aux amortissements a été constatée pour la dépréciation d'un matériel de bureau acquis à 6 000
000 le 1er Juillet N + l0. Durée d'amortissement 6.ans mode accéléré 1 000 000.
2 - Les produits :
EXERCICE N°3:
Au 31/12 /1999, la SA AKAZA a réalisé un chiffre d’affaire TTC de 958.160.000.
Il a été relève en outre :
-Au titre des produits :
*Les dividendes nets provenant d’une filiale pour 52.867.410
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EXERCICE 4
La SARL AMA est soumise au régime simplifié d’imposition. Au titre de l’exercice 2003, elle a réalisé un bénéfice
comptable avant impôt de 15.000.000.
Ce résultat a été obtenu par la prise en compte entre autres des charges et produits suivants :
LES CHARGES
1. Amortissement de la voiture de fonction du Directeur Général acheté le 1er/04/2003 à 17.000.000 F TTC
durée de vie : 3 ans, montant de l’amortissement : 9.000.000 F
2.Pénalité de paiement tardif de la patente 100.000 F
3.Salaire du personnel 5.000.000 F
4. Les associés ont fait le 1er Juin 2003 un prêt de 9.000.000 F à la SARL, rémunéré au taux de 15%
5.Provisions pour créance douteuses 1.000.000 F
6. Dons 12.000.000 F dont 3.000.000 F à l’ASEC, 4.000.000 au BURIDA, 2.000.000F au CNRA et le reste à
l’artiste musicien «ALPHA BLONDY».
LES PRODUITS
Intérêts de compte bloqué BICICI : 3.000.000 F
Dividendes perçus : 5.000.000 F dont 3.000.000 F provenant d’une société cotée à la BRVM.
Intérêt de bon de caisse 9.000.000 F.
RENSEIGNEMENTS DIVERS
Les déficits fiscaux antérieurs ont été les suivants :
2002 : 1.000.000
2001 : 1.500.000
2000 : 500.000
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1999 : 1.100.000
1998 : 800.000
1997 : 400.000
Le chiffre d’affaires TTC de l’exercice 2003 a été 94.400.000
Le capital de la SARL s’élève à 10.000.000.
QUESTIONS
Déterminer le résultat fiscal
Calculer l’IMF et l’I/BIC
Quels sont les dates et les montants des paiements d’impôts effectués au titre de l’exercice 2003 ?
NB : Taux BCEAO : 10%
EXERCICE 5
La société ABOZAN au capital de 600.000.000F à réaliser à la fin de l’exercice 2009, un bénéfice comptable avant
impôt de 86.736.400f.
L’analyse des charges et des produits a permis de faire ressortir des déductibles fiscalement de 25.146.200f et des
produits exonérés de 12.552.600f.
Il reste des charges et des produits suivants pour lesquels, la société sollicite vos connaissances en fiscalité.
1) Un pénalité de 120.000f pour retard e déclaration de TVA
2) Des droits d’enregistrement payés pour un montant de 3.400.000f qui devrait été immobilise, ne l’on pas encore été.
3) Les honoraires versés au cours de l’exercice 2009
–A l’architecte pour la construction du hangar pour le stockage des produits : montant : 5.000.000f
-Au notaire pour ses interventions 4.000.000f (la déclaration 302 a été effectuée)
-Au cabinet comptable AMALAI 3.000.000f (le nom du cabinet ne figure pas sur l’état 302)
4) Les dons suivants ont été octroyés au cours de l’exercice 2009
-Don de 5.000.000f pour le parrainage du bal de la promotion BTS 2007-2009 d’une grande école.
-Don de 30.000.000f au CNRA (organisation scientifiquement reconnue)
5) Les indemnités versées aux 5 administrateurs s’élèvent à 13.000.000f
6) Des intérêts des comptes courant associés ont été calculés pour l’exercice 2009 au taux de 15% l’an .Ces associés
ont fait les rapports suivants
-Associé MISSIBA 15.000.000f le 00001/01/02009
-Associé TARBO 40.000.000f le 01/05/2009
-Associé WARABA 20.000.000f le01/08/ 2009
Le taux des avances de la BCEAO est de 10%
7) Une caution de 5.000.000f a été versée à la SODECI pour avance sur consommation et a été enregistrée en charge.
8) Les revenus nets des participations en Côte d’Ivoire provenant des titres cotés à la BRVM : 400.000f
9) Dividende net d’IRVM provenant des filiales supérieure à 10% : 500.000f
10) Intérêts de bon de caisse émis par la banque : 100.000f
Autres renseignements
-Le chiffre d’affaires HT de l’exercice est de 400.000.000f
-L »état des ARD et déficits fiscaux :
2007 :5.000.000f dont ARD 2.000.000f
2008 :3.000.000f dont ARD 1.000.000f
TRAVAIL A FAIRE
Déterminer le résultat fiscal
Liquider l’IBIC, l’IMF et en déduire l’impôt à payer
Donner les montants et les échéances des règlements.
Généralités
Les entreprises du régime du réel simplifié sont soumises à l'impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux comme celle du régime normal Cependant lorsque cet impôt est inférieur à 2% du CATTC appelé impôt
minimum forfaitaire ; c’est ce dernier qui est exigible.
I- Champ d'application
Sont soumis à ce régime les particuliers et sociétés dont le chiffre d'affaire est compris entre 50 000000f et 150
000000fs pour les commerçants et entre 25000000f et 75 000000f pour les prestataires de services et ceux qui exercent
simultanément les deux activités.
La base de calcul de l’IBIC est le résultat comptable corrigé en respect de règles fiscales. Pour les
contribuables du réel simplifié le seul amortissement autorisé est l’amortissement linéaire. L’amortissement accéléré,
dégressif et réputé différé sont interdits. Pour la pratique de l'unique amortissement linéaire qu'ils ont droit, ils doivent
respecter les taux fiscaux suivants.
Le taux de l'impôt BIC est 25% pour les personnes physiques. Cependant ces personnes physiques doivent
payer sur cette même base 10% d'acompte IGR. Le montant de cet impôt est exigible au plus tard le 20 avril de chaque
année.
L'impôt BIC est exigible lorsqu'il est inférieur à 2% du CATTC. En effet à la fin de l'année comptable on
calcule parallèlement à l'impôt BIC un impôt minimum forfaitaire. Lorsque l'impôt BIC est supérieur à cet impôt c’est
l’impôt BIC qui est exigible dans le cas contraire c'est l'IMF qui est exigible
La base d'imposition est constituée de l'ensemble des recettes et produits tirés des activités de l'entreprise.
Sont à déduire de cette base car non pris en compte les produits suivants :
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Généralités
Ce sont des mesures qui accordent des réductions d’impôt ou des exonérations d’impôt aux entreprises qui
réalisent des opérations d’investissement en Côte d’Ivoire. Ces avantages sont plus importantes lorsqu’elles
sont réalisées en dehors de la zones d’Abidjan
I°) LE CODE DES INVESTISSEMENT DE 1995
Selon le code des investissements de 1995 (loi 95 620).
Les entreprises qui investissent en Côte d’Ivoire bénéficient de :
-La réduction d’impôt en cas d’investissement du bénéfice (article 110 LF 2006)
-L’exonération des plus-values en cas de leur réemploi,.
En plus il faut signaler pour motiver les entreprises dans leurs programmes de formation qualifiante des
jeunes en de leur insertion prochaine il est proposé un crédit d’impôt sil elles s’engagent à leur offrir
leur premier emploi
Le code d’investissement de 95 contient 2 régimes :
Le régime déclaratif des projets d’investissement
Le régime d’agrément à l’investissement
1-1) Le régime déclaratif des projets d’investissement
C’est un régime qui permet aux entreprises bénéficiaires d’être exonérées de l’IBNC et BIC, de la patente et
de la contribution des licences pour une durée de 5 ans pour les entreprises installées dans la zone A (Abidjan,
Adzopé, et Agboville) et 8 ans pour les entreprises installées dans le reste du pays du pays (zone B et C).
Les exonérations sont ramenées à 50% puis 25% pendant l’avant et la dernière année du bénéfice de ces avantages
Ce régime accorde par le CEPICI concerne les la création des activités dans les secteurs d’activités suivants :
-Agriculture
- Elevage
- Pêche
- Industries extractives et productions d’énergie, industries culturelles ou manufacturières
─ Santé, éducation et tourisme
─Autres secteurs sauf bâtiments, travaux publics, commerce, transport et services financiers et bancaires.
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Exemple
Soit l’entreprise ‘’EMERGENCE’’ sise à Abidjan a réalisé les résultats les suivants :
1999 = 25 000 000 ; 2000 = 30 000 000 ; 2001 = 45 000 000 ; 2002 = 35 000 000 ; 2003 = 40
000 000 ; 2004 = 50 000 000.
TAF : Au regard de l’IBIC appliquez le régime déclaratif de la loi 962
a) les conditions
L’avantage de ce régime concerne les sociétés et les entreprises individuelles. Il est limite aux impôts BIC et BA.
Peuvent bénéficier des prérogatives de l’article 110 les investissements remplissant les conditions ci-dessous : Il
s’agit particulièrement des immeubles et des biens d’occasion, des véhicules de toute nature à l’exception
des engins de manutention, de travaux publics, des aéronefs, des matériels et mobiliers de bureau sauf le matériel
informatique.
- L’investissement doit se rapporter à une création ou à une extension des entreprises agricoles, industrielles,
commerciales et prestataires de service soumis à l’IBIC au réel normal. - La réduction d’impôt n’est
accordée que si l’investissement, hors valeur des biens exclus, est au moins égal à 10 millions de francs hors taxe sur
la valeur ajoutée récupérable.
- L’investissement doit générer une augmentation du chiffre d’affaire de 15% à la clôture de chacun des 4 derniers
exercices après l’achèvement du programme
- L’investissement doit être réalisé au plus tard dans un délai de 2 ans à compter du 31 décembre de l’année de
laquelle le programme est approuvé
- L’entité doit avoir une situation fiscale régulière et tenir une comptabilité régulière
b) Procédure d’agrément
L’entreprise intéressée doit en faire une demande adressée au directeur général des impôts (DGI). Cette demande est
accompagnée du programme détaillé de l’investissement. La décision d’octroi ou de rejet total ou partiel de l’agrément
est prise par le ministre en charge des finances sur proposition du directeur général des impôts. La décision du
ministre ne donne lieu à aucun recours. Cette décision est notifiée, sous pli recommandé, au contribuable par le DGI.
c) les avantages fiscaux
La déduction de l’impôt est soumise à une double limite tenant à la fois au lieu de réalisation de
l’investissement et à la proportion du bénéfice. La déduction est admise dans une limite de :
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Les déductions sont limitées à 50% du bénéfice imposable. Le reliquat éventuel des sommes à déduire peut être
imputé sur les bénéfices des quatre exercices suivant celui de l’achèvement du programme agréé et ce, dans la limite
des 50% sus indiqués.
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