Liafa Reels

R EPRÉSENTATIONS DES NOMBRES RÉELS DANS
UN SYSTÈME DE NUMÉRATION ABSTRAIT
Michel Rigo
Département de Mathématique, Université de Liège

http://www.discmath.ulg.ac.be/
LIAFA, 12 janvier 2007

P LAN DE L’ EXPOSÉ
E NSEMBLES RECONNAISSABLES D ’ ENTIERS
S YSTÈMES DE NUMÉRATION ABSTRAITS
R EPRÉSENTATION DES RÉELS
A LGORITHME DE REPRÉSENTATION
S YSTÈME DYNAMIQUE ASSOCIÉ
β- DÉVELOPPEMENTS GÉNÉRALISÉS
E NSEMBLES RECONNAISSABLES D ’ ENTIERS
Q UESTION
Soit X ⊂ N infini. Existe-t-il un algorithme simple reconnaissant
exactement les éléments de X ?
E CRITURE EN BASE p
Soient p ≥ 2 et n > 0, des entiers. Il existe k ≥ 0 tel que
k
X
n= di p i , 0 ≤ di < p, dk 6= 0, repp (n) = dk · · · d0 .
i=0
X est p-reconnaissable, si repp (X ) est accepté par automate

fini.
A. C OBHAM (1969)
Soient p, q ≥ 2 multiplicativement indépendants.
Si X ⊂ N est p-reconnaissable et q-reconnaissable,
alors X est ultimement périodique (i.e., =union finie de p.a.).
R APPEL
p, q ≥ 2 sont multiplicativement indépendants
si p k = q ℓ ⇒ k = ℓ = 0 ou, si log p/ log q est irrationnel.
S. E ILENBERG ’74 ( P.118)

“The proof is correct, long and hard. It is a challenge to find a
more reasonable proof of this fine theorem”
C OROLLAIRE
Il existe des ensembles
◮ k-reconnaissables pour tout k (ens. ult. périodiques),
◮ k-reconnaissables pour un k (minimum) et tous les k m ,
◮ k-reconnaissables pour aucun k.
E XEMPLE
{2n | n ≥ 0} est 2-reconnaissable mais pas 3-reconnaissable.
{n2 | n ≥ 0} n’est jamais p-reconnaissable.
{n | n premier} n’est jamais p-reconnaissable.
S YSTÈME NON STANDARD
Soit (Un )n≥0 une suite d’entiers telle que
◮ Ui < Ui+1 , non ambiguïté
◮ U0 = 1, tout entier est représentable
◮ (Ui+1 /Ui ) borné, alphabet fini de “chiffres”
ℓ
X
n= ci Ui , avec cℓ 6= 0
i=0
représentation gloutonne repU (n) = cℓ · · · c0 .

X ⊂ N est U-reconnaissable, si repU (X ) est rationnel.
Q UESTIONS NATURELLES
Quels ensembles sont U-reconnaissables ?

En particulier, Quand N est-il U-reconnaissable ?
−→ J. Shallit ’94, N. Loraud ’95, M. Hollander ’98,. . .
S YSTÈME NON STANDARD
Soit (Un )n≥0 une suite d’entiers telle que
◮ Ui < Ui+1 , non ambiguïté
◮ U0 = 1, tout entier est représentable
◮ (Ui+1 /Ui ) borné, alphabet fini de “chiffres”
ℓ
X
n= ci Ui , avec cℓ 6= 0
i=0
représentation gloutonne repU (n) = cℓ · · · c0 .

X ⊂ N est U-reconnaissable, si repU (X ) est rationnel.
Q UESTIONS NATURELLES
Quels ensembles sont U-reconnaissables ?

En particulier, Quand N est-il U-reconnaissable ?
−→ J. Shallit ’94, N. Loraud ’95, M. Hollander ’98,. . .
Q UESTION DE POINT DE VUE

Après un exposé de G. Hansel pendant les JM’94 à Mons et
connaissant le papier de Shallit, P. Lecomte avait la question
suivante :
◮ “Tout le monde” considère une suite (Un )n≥0 ,

◮ puis essaie de déterminer si LU = repU (N) est rationnel
(et étudie les ensembles U-reconnaissables).
◮ Pourquoi ne pas procéder “à l’envers” ?,
c-à-d., partir directement d’un langage rationnel !
R EMARQUE
Soient x, y ∈ N, x < y ⇔ repU (x) <gen repU (y).

suivante :

R EMARQUE

suivante :

R EMARQUE

suivante :

R EMARQUE
D ÉFINITION
Un système de numération abstrait est un triplet S = (L, Σ, <)
◮ L ⊆ Σ∗ langage rationnel infini
◮ (Σ, <) alphabet totalement ordonné
R EPRÉSENTER LES ENTIERS

Enumérer les mots de L par ordre généalogique (radiciel,
militaire) croissant fournit une bijection
repS : N → L, valS : L → N.
E XEMPLE ( LANGAGE POLYNOMIAL )
S = (a∗ b ∗ , {a, b}, a < b) n’est pas un système de position
n 0 1 2 3 4 5 6 ···
rep(n) ε a b aa ab bb aaa · · ·
val(ap b q ) = 12 (p + q)(p + q + 1) + q
E XEMPLE ( BASE ENTIÈRE )
L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

ε, 1, 2, . . . , p − 1, 10, 11, . . . , (p − 1)(p − 1), 100, . . .
E XEMPLE (F IBONACCI )
L = 1{0, 01}∗ ∪ {ε}, Σ = {0 < 1}
ε, 1, 10, 100, 101, 1000, 1001, 1010, . . .
n 0 1 2 3 4 5 6 ···
val(ap b q ) = 21 (p + q)(p + q + 1) + q
L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

ε, 1, 2, . . . , p − 1, 10, 11, . . . , (p − 1)(p − 1), 100, . . .
L = 1{0, 01}∗ ∪ {ε}, Σ = {0 < 1}
ε, 1, 10, 100, 101, 1000, 1001, 1010, . . .
n 0 1 2 3 4 5 6 ···
val(ap b q ) = 21 (p + q)(p + q + 1) + q
L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

ε, 1, 2, . . . , p − 1, 10, 11, . . . , (p − 1)(p − 1), 100, . . .
L = 1{0, 01}∗ ∪ {ε}, Σ = {0 < 1}
ε, 1, 10, 100, 101, 1000, 1001, 1010, . . .
n 0 1 2 3 4 5 6 ···
val(ap b q ) = 21 (p + q)(p + q + 1) + q
L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

ε, 1, 2, . . . , p − 1, 10, 11, . . . , (p − 1)(p − 1), 100, . . .
L = 1{0, 01}∗ ∪ {ε}, Σ = {0 < 1}
ε, 1, 10, 100, 101, 1000, 1001, 1010, . . .
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0 #a
0
1
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1 1
0 0 #a
0 1
1 0
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
0
1
0 1
1 0 #a
0 1
1 0
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
0
1
0 0
1 1 1
0 #a
0 1
1 0 0
1
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
011
100
00
11
0 1
1 0 1
0 #a
0 1
1 0 1
0
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
0
1
0
1
011
100
00
11
1 0
0 1 1
0 #a
0 1
1 0 0
1
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
0
1
0
1
0 0
1 1
0
1
0
1
011
100 1
0
00 1
11 0
0 1
1 0 1
0 1
0 #a
0 1
1 0 1
0 1
0
(p + q)(p + q + 1)/2 + q
#b
1
0
0
1
0
1
0 0
1 1
0
1
0
1
0 1
1 0
0 0
1 1
0
1
0
1
011
100 0
1 1
0
00 1
11 0 0
1
0 1
1 0 1
0 0 1
1 0 #a
0 1
1 0 1
0 0 1
1 0
2 OBSERVATIONS
◮ La valeur d’un mot (fini) est déterminée par sa position.

◮ Les lettres n’ont plus véritablement de “poids”.
R EMARQUE
Pas de “zéro de tête”, car ils modifient l’ordre !
ǫ, 1, 10, 11, 100, 101, 110, 111, . . .

6=
ǫ, 0, 1, 00, 01, 10, 11, 000, 001, 010, . . .
0 < 00 < 000 < · · ·
Q UESTIONS
◮ “Autour” des ensembles S-reconnaissables d’entiers. . .
◮ Il serait raisonnable de pouvoir représenter les réels.
P OURQUOI “ REPARLER ” DES RÉELS ?

Powers of rationals modulo 1 and rational base number
systems, S. Akiyama, C. Frougny, J. Sakarovitch.
−→ arbre T p et évaluation de mots infinis dans T p . . .
q q
R EMARQUE
L’arbre T p est “hautement non régulier”.
q
Q UESTIONS
◮ “Autour” des ensembles S-reconnaissables d’entiers. . .
◮ Il serait raisonnable de pouvoir représenter les réels.
P OURQUOI “ REPARLER ” DES RÉELS ?

Powers of rationals modulo 1 and rational base number
systems, S. Akiyama, C. Frougny, J. Sakarovitch.
−→ arbre T p et évaluation de mots infinis dans T p . . .
q q
R EMARQUE
L’arbre T p est “hautement non régulier”.
q
Soit ML = (Q, s, Σ, δ, F ), l’automate minimal de L.
N OTATIONS POUR TOUT ÉTAT q

Pn
uq (n) := #(Lq ∩ Σn ), vq (n) := #(Lq ∩ Σ≤n ) = i=0 uq (i).
Analogie avec une base entière. . .
EN BASE 10
π − 3 = .14159265358979323846264338328 · · ·
1 14 141 val10 (wn )
, , , ..., , ...
10 100 1000 10|wn |
Soit ML = (Q, s, Σ, δ, F ), l’automate minimal de L.
N OTATIONS POUR TOUT ÉTAT q

Pn
uq (n) := #(Lq ∩ Σn ), vq (n) := #(Lq ∩ Σ≤n ) = i=0 uq (i).
Analogie avec une base entière. . .
EN BASE 10
π − 3 = .14159265358979323846264338328 · · ·
1 14 141 val10 (wn )
, , , ..., , ...
10 100 1000 10|wn |
S UITE DE L’ EXEMPLE , BASE 10
0 1,...,9
s t
0,...,9 0,...,9
L10 = {ε} ∪ {1, . . . , 9}{0, . . . , 9}∗ , vs (n) = 10n , ∀n ∈ N

π − 3 = .14159265358979323846264338328 · · ·
1 14 141 val10 (wn )
, , , ..., , ...
10 100 1000 vs (n)
R EMARQUE
◮ Convergence “en mots”,
suite de mots finis converge vers un mot infini limite.
◮ Convergence “numérique”,
suite de rationnels converge vers un réel limite.
Q UESTION
Peut-on procéder de manière analogue avec les systèmes
abstraits ?
b,c a,b,c
a a
s t p
b,c
w valS (w ) vs (|w |) valS (w )/vs (|w |)

bc 8 12 0.66666666666666667
bac 19 34 0.55882352941176471
babc 52 94 0.55319148936170213
babac 139 258 0.53875968992248062
bababc 380 706 0.53824362606232295
bababac 1035 1930 0.53626943005181347
babababc 2828 5274 0.53621539628365567
babababac 7723 14410 0.53594725884802221
valS ((ba)n c) 1 3
lim = √ + √ ≃ 0.53589838486224541.
n→∞ v2n+1 (s) 1+ 3 9+5 3
b,c a,b,c
a a
s t p
b,c
w valS (w ) vs (|w |) valS (w )/vs (|w |)

bc 8 12 0.66666666666666667
bac 19 34 0.55882352941176471
babc 52 94 0.55319148936170213
babac 139 258 0.53875968992248062
bababc 380 706 0.53824362606232295
bababac 1035 1930 0.53626943005181347
babababc 2828 5274 0.53621539628365567
babababac 7723 14410 0.53594725884802221
valS ((ba)n c) 1 3
lim = √ + √ ≃ 0.53589838486224541.
n→∞ v2n+1 (s) 1+ 3 9+5 3
Q UESTION
Si (wn )n≥0 ∈ LN converge vers W ∈ L∞ , peut-on toujours
S (wn )
assurer la convergence des approximations val
vs (|wn |) ?
R EMARQUE
L∞ doit être non dénombrable, pour pouvoir représenter un
intervalle [a, b] ⊂ R.
R EMARQUE
Par translations et dilatations, il suffit de savoir représenter un
intervalle.
VALEUR NUMÉRIQUE (/vs (|w |))
On dispose de ML . Soit w = σ0 · · · σ|w |−1 ∈ L
X |wX
|−1
valS (w ) = βq,i (w ) uq (|w | − i − 1)
q∈Q i=0
où βq,i (w ) = #{σ < σi | s.σ0 · · · σi−1 σ = q} + δq,s ≤ #Σ.
P ROPRIÉTÉS
◮ Les βq,i (w )’s peuvent être obtenus par un transducteur
construit sur ML .
◮ Si w = p x et w ′ = p x ′ avec |p| = ℓ,
alors βq,i (w ) = βq,i (w ′ ) pour i = 0, . . . , ℓ − 1.
Q UESTION ?
Conditions pour que valS (wn )/vs (|wn |) converge si wn →.
H YPOTHÈSES ( POUR TOUT ÉTAT q)
◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

◮ ∃θq ≥ 1, Pq (x) ∈ R[x] , bq > 0 :
uq (n)
lim n = bq
n→∞ Pq (n) θq
R EMARQUE (“ NORMALISATION ”) Pq′ = Pq /bq

∃θq ≥ 1, Pq′ (x) ∈ R[x] :
uq (n)
lim n = 1.
n→∞ Pq′ (n) θq
Q UESTION ?
◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

◮ ∃θq ≥ 1, Pq (x) ∈ R[x] , bq > 0 :
uq (n)
lim n = bq
n→∞ Pq (n) θq

∃θq ≥ 1, Pq′ (x) ∈ R[x] :
uq (n)
lim n = 1.
Q UESTION ?
◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

◮ ∃θq ≥ 1, Pq (x) ∈ R[x] , bq > 0 :
uq (n)
lim n = bq
n→∞ Pq (n) θq

∃θq ≥ 1, Pq′ (x) ∈ R[x] :
uq (n)
lim n = 1.
H YPOTHÈSES RAISONNABLES ?
L∩ (Σ2 )∗
300
250
200
150
100
50
5 10 15 20
R EMARQUE : (θs , Ps ) ≥ (θq , Pq )

θs ≥ θq et θq = θs ⇒ deg(Pq ) ≤ deg(Ps ), ou encore
θqn Pq (n)
lim < +∞
n→∞ θsn Ps (n)
car ∃w : |w | = k < #Q et s.w = q donc us (n) ≥ uq (n − k).

H YPOTHÈSES RAISONNABLES ?
L∩ (Σ2 )∗
300
250
200
150
100
50
5 10 15 20
R EMARQUE : (θs , Ps ) ≥ (θq , Pq )

θs ≥ θq et θq = θs ⇒ deg(Pq ) ≤ deg(Ps ), ou encore
θqn Pq (n)
lim < +∞
n→∞ θsn Ps (n)
car ∃w : |w | = k < #Q et s.w = q donc us (n) ≥ uq (n − k).

N OTATIONS ( POUR TOUT ÉTAT q)
On pose θ := θs et
uq (n)
lim = aq
n→∞ Ps (n)θ n
as > 0 et aq ≥ 0. (On peut imposer as = 1.)
R EMARQUE
θ est algébrique (valeur propre de la matrice d’adjacence).
T HÉORÈME
Si (wn )n∈N → W ∈ L∞ , alors
∞
valS (wn ) θ − 1 X aq X
lim = βq,j θ −j .
n→∞ vs (|wn |) θ2 as
q∈Q j=0
N OTATIONS ( POUR TOUT ÉTAT q)
On pose θ := θs et
uq (n)
lim = aq
n→∞ Ps (n)θ n
as > 0 et aq ≥ 0. (On peut imposer as = 1.)
R EMARQUE
θ est algébrique (valeur propre de la matrice d’adjacence).
T HÉORÈME
Si (wn )n∈N → W ∈ L∞ , alors
∞
valS (wn ) θ − 1 X aq X
lim = βq,j θ −j .
n→∞ vs (|wn |) θ2 as
q∈Q j=0
C ONSÉQUENCE
Nous pouvons représenter [1/θ, 1] par des mots L∞ :
Si (xn )n≥0 et (yn )n≥0 de LN convergent vers w ∈ L∞ , alors
valS (xn ) valS (yn )

lim = lim = z,
n→∞ vs (|xn |) n→∞ vs (|yn |)
w représente z, et val∞ (w ) := z
val∞ : L∞ → [1/θ, 1] est uniformément continu.
EN BASE 10
L = {ε} ∪ {1, . . . , 9}{0, . . . , 9}∗ , on représente [1/10, 1].
I1 I2 I9
1/10 2/10 3/10 4/10 8/10 9/10 1
I30 I31
3/10
31/100
39/100
4/10
D ÉFINITION
x ∈ Iw , s’il existe un mot infini représentant x et ayant w
comme préfixe.
EN BASE 10
p 1
Si x = 10n > 10 , alors
x ∈ Irep10 (p−1) ∩ Irep10 (p)
2 représentations 0.[rep10 (p)]0ω et 0.[rep10 (p − 1)]9ω
P OUR LES SYSTÈMES ABSTRAITS

Wℓ :=ensemble des mots de longueur ℓ qui sont
préfixes d’une infinité de mots de L. Soit W ∈ Wℓ ,
 
1 θ−1 X as.V 1 θ − 1 X as.V 
IW =  + ℓ+1 , + ℓ+1 .
θ θ as θ θ as
V <W , V ∈Wℓ V ≤W , V ∈Wℓ
D ÉFINITION
x ∈ Iw , s’il existe un mot infini représentant x et ayant w
comme préfixe.
EN BASE 10
p 1
Si x = 10n > 10 , alors
x ∈ Irep10 (p−1) ∩ Irep10 (p)
2 représentations 0.[rep10 (p)]0ω et 0.[rep10 (p − 1)]9ω
P OUR LES SYSTÈMES ABSTRAITS

Wℓ :=ensemble des mots de longueur ℓ qui sont
préfixes d’une infinité de mots de L. Soit W ∈ Wℓ ,
 
1 θ−1 X as.V 1 θ − 1 X as.V 
IW =  + ℓ+1 , + ℓ+1 .
θ θ as θ θ as
V <W , V ∈Wℓ V ≤W , V ∈Wℓ
θ − 1 as.W
|IW | =
θ ℓ+1 as
E XEMPLE , as.W PEUT ÊTRE NUL . . .

us.b (n) ne croît pas suffisamment : n v.s. τ n
a b a
a,c b
a b b
c a,c
b,c c
a,b,c
SUITE DE L’ EXEMPLE ...
un a b c
length n
Ia Ic
I
b
us.b (n)
us.b (n) = n + 1, lim =0
n→∞ us (n)
Un nombre peut avoir une infinité de représentations
a(b)ω , b(a)ω , bb(a)ω , . . . , (b)ω , c(ba)ω

C ONSÉQUENCE
Un réel peut posséder
◮ une représentation unique,
◮ un nombre fini de représentations,
◮ une infinité (dénombrable) de représentations.
La situation est complètement déterminée par l’automate.
P ROPOSITION
Les bornes des IW sont algébriques et possèdent au moins
une représentation (ultimement) périodique.
S IMPLIFIER L’ AUTOMATE
◮ si aq 6= 0 et p.w = q, alors ap 6= 0
◮ si aq = 0 et q.w = p, alors ap = 0
⇒ “élaguer” les composantes où aq = 0.
S IMPLIFIER L’ AUTOMATE
◮ si aq 6= 0 et p.w = q, alors ap 6= 0
◮ si aq = 0 et q.w = p, alors ap = 0
⇒ “élaguer” les composantes où aq = 0.
I DÉE
Soit x ∈ [1/θ, 1], on cherche une représentation de x. . .
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
Pour chaque état q, on connaît les “proportions limites”
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
I DÉE
◮ q=s
◮ x ∈ Ia , x ∈ Ib , x ∈ Ic ?
◮ x ∈ Ib
◮ ⇒ rep(x) = b · · · et q = s.b
◮ x ∈ Iba , x ∈ Ibb , x ∈ Ibc ?
◮ x ∈ Iba
◮ ⇒ rep(x) = ba · · · et q = s.ba . . .
uq.σ (n − 1)
lim , σ ∈ {a, b, c}
n→∞ uq (n)
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =1
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =1
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =1
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =10
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =10
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
F IBONACCI
1
0
0 1
A B C
UN RÉEL , REP =100
0 1/τ 1
A x B
A
B
A
N OTATIONS ( POUR TOUT q)
Proportions des mots commençant par a, b ou c. . .
uq.a (n−1)
[0, 1] = [0, lim uq (n) [ (Aq,a )
uq.a (n−1) uq.a (n−1)+uq.b (n−1)
∪ [lim uq (n) , lim uq (n) [ (Aq,b )
uq.a (n−1)+uq.b (n−1)
∪ [lim uq (n) , 1[ (Aq,c )
Si I = [a, b] ∋ x, alors fI : [a, b] → [0, 1] : x 7→ (x − a)/(b − a)

A LGORITHME
Soit x ∈ [1/θ, 1]
Initialisation
q←s
w ←ε
I ← [1/θ, 1]
x ← fI (x)
répéter
Déterminer la lettre σ ∈ Σ t.q. x ∈ Aq,σ .
q ← q.σ
w ← concat(w , σ)
I ← Aq,σ
x ← fI (x)
jusqu’à une condition d’arrêt.
S YSTÈME DYNAMIQUE ASSOCIÉ
N OTATION
h : Q × [0, 1] → Q × [0, 1] : (q, x) 7→ (q ′ , x ′ )
Il existe une unique lettre σ t.q. x ∈ Aq,σ donc
′
q = q.σ
x ′ = fAq,σ (x)
Q UESTIONS ?
Caractériser et étudier les réels ayant une représentation
ultimement périodique. . .
E NONCÉ GÉNÉRAL
existe-t-il i < j tels que hi (s, x) = hj (s, x) ?
Si on met bout à bout les copies de [0, 1]. . .
F IBONACCI ( SUITE )
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
0 1/τ 1
A B
A
B
A
A B
EN GÉNÉRAL TRÈS DIFFICILE
UN RÉSULTAT “À LA B ERTRAND ”, W. S TEINER , M.R.
Si ML possède une valeur propre dominante β qui est un
nombre de Pisot, alors tout x ∈ Q(β) ∩ [1/β, 1] possède (au
moins) une représentation ultimement périodique.
R ÉCIPROQUEMENT,
Sous les mêmes hypothèses, tout mot infini de L∞ ultimement
périodique représente un élément de x ∈ Q(β) ∩ [1/β, 1].
PAR CONTRE ,
Si ML possède une valeur propre dominante β qui n’est
ni Pisot ni Salem, alors il existe x ∈ Q(β) ∩ [1/β, 1] qui ne
possède aucune représentation (ultimement) périodique.
β- DÉVELOPPEMENTS GÉNÉRALISÉS
Pour coller aux “conventions”, θ = β
U NE NORMALISATION “ PARTICULIÈRE ”
On peut imposer
1
as = 1 −
β
C ONSÉQUENCE
Soit W = W1 W2 · · · ∈ L∞
∞
1 X X
x= + αs.W1 ···Wj−1 (Wj ) β −j avec αq (σ) = aq.τ .
β τ <σ
j=1
D ÉCOUPAGE “ HABITUEL”
1/ β 1
s.a /β s.b /β s.c /β s.d /β

a a a a
a a a
s.ca s.cb s.cd
2 2 2
β β β
DANS LA SUITE
On va translater de 1/β pour se ramener à [0, 1 − 1/β[.
0 x 1−1/β

a a a a
a a
s.ca s.cb
2 2
β β
q0 = s et x0 = x ∈ [0, as [= [0, 1 − 1/β[,

⌊βx0 ⌋s = as.a + as.b = αs (c) ⇒ w1 = c
q1 = s.c et x1 = βx0 − ⌊βx0 ⌋s ∈ [0, as.c [
⌊βx1 ⌋s.c = as.ca + as.cb = αs.c (c) ⇒ w2 = c
q2 = s.cc et x2 = βx1 − ⌊βx1 ⌋s.c ∈ [0, as.cc [
0 x 1−1/β

a a a a
a a
s.ca s.cb
2 2
β β
q0 = s et x0 = x ∈ [0, as [= [0, 1 − 1/β[,

⌊βx0 ⌋s = as.a + as.b = αs (c) ⇒ w1 = c
q1 = s.c et x1 = βx0 − ⌊βx0 ⌋s ∈ [0, as.c [
0 x 1−1/β

a a a a
a a
s.ca s.cb
2 2
β β
q0 = s et x0 = x ∈ [0, as [= [0, 1 − 1/β[,

⌊βx0 ⌋s = as.a + as.b = αs (c) ⇒ w1 = c
q1 = s.c et x1 = βx0 − ⌊βx0 ⌋s ∈ [0, as.c [
0 x 1−1/β

a a a a
a a
s.ca s.cb
2 2
β β
q0 = s et x0 = x ∈ [0, as [= [0, 1 − 1/β[,

⌊βx0 ⌋s = as.a + as.b = αs (c) ⇒ w1 = c
q1 = s.c et x1 = βx0 − ⌊βx0 ⌋s ∈ [0, as.c [
0 x 1−1/β

a a a a
a a
s.ca s.cb
2 2
β β
q0 = s et x0 = x ∈ [0, as [= [0, 1 − 1/β[,

⌊βx0 ⌋s = as.a + as.b = αs (c) ⇒ w1 = c
q1 = s.c et x1 = βx0 − ⌊βx0 ⌋s ∈ [0, as.c [
β- TRANSFORMATION GÉNÉRALISÉE
TS : (x, q) 7→ (βx − ⌊βx⌋q , q ′ )

∞
X
x= αqi−1 (wi ) β −i dS (x) = (w1 w2 · · · , q0 q1 · · · )
i=1
A PPLICATIONS
◮ distribution de la fonction sommatoire de la fonction
“somme des chiffres”
k
X X
f (σ1 · · · σk ) = f (σi ), f (w )
i=1 w ∈L,w <W
◮ Odomètre
◮ Pavages
http ://www.discmath.ulg.ac.be/
B IBLIOGRAPHIE
◮ P. Lecomte, M. Rigo, Numerations systems on a regular
language, Theory of Comput. Syst. 34 (2001), 27–44.
◮ P. Lecomte, M. Rigo, On the representation of real
numbers using regular languages, Theory of Comput.
Syst. 35 (2002), 13–38.
◮ M. Rigo, W. Steiner, Abstract beta-expansion and
ultimately periodic representations, J. Theor. Nombres
Bordeaux 17 (2005), 288–299.

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R EPRÉSENTATIONS DES NOMBRES RÉELS DANS

UN SYSTÈME DE NUMÉRATION ABSTRAIT

Département de Mathématique, Université de Liège

LIAFA, 12 janvier 2007

E NSEMBLES RECONNAISSABLES D ’ ENTIERS

S YSTÈMES DE NUMÉRATION ABSTRAITS

R EPRÉSENTATION DES RÉELS

S YSTÈME DYNAMIQUE ASSOCIÉ

X est p-reconnaissable, si repp (X ) est accepté par automate

S. E ILENBERG ’74 ( P.118)

représentation gloutonne repU (n) = cℓ · · · c0 .

Quels ensembles sont U-reconnaissables ?

représentation gloutonne repU (n) = cℓ · · · c0 .

Quels ensembles sont U-reconnaissables ?

Q UESTION DE POINT DE VUE

◮ “Tout le monde” considère une suite (Un )n≥0 ,

Q UESTION DE POINT DE VUE

◮ “Tout le monde” considère une suite (Un )n≥0 ,

Q UESTION DE POINT DE VUE

◮ “Tout le monde” considère une suite (Un )n≥0 ,

Q UESTION DE POINT DE VUE

◮ “Tout le monde” considère une suite (Un )n≥0 ,

R EPRÉSENTER LES ENTIERS

E XEMPLE ( BASE ENTIÈRE )

L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

E XEMPLE ( BASE ENTIÈRE )

L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

E XEMPLE ( BASE ENTIÈRE )

L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

E XEMPLE ( BASE ENTIÈRE )

L = {1, . . . , p − 1}{0, . . . , p − 1}∗ ∪ {ε}, 0 < 1 < · · · < p − 1

◮ La valeur d’un mot (fini) est déterminée par sa position.

ǫ, 1, 10, 11, 100, 101, 110, 111, . . .

P OURQUOI “ REPARLER ” DES RÉELS ?

P OURQUOI “ REPARLER ” DES RÉELS ?

Soit ML = (Q, s, Σ, δ, F ), l’automate minimal de L.

N OTATIONS POUR TOUT ÉTAT q

Analogie avec une base entière. . .

Soit ML = (Q, s, Σ, δ, F ), l’automate minimal de L.

N OTATIONS POUR TOUT ÉTAT q

Analogie avec une base entière. . .

L10 = {ε} ∪ {1, . . . , 9}{0, . . . , 9}∗ , vs (n) = 10n , ∀n ∈ N

w valS (w ) vs (|w |) valS (w )/vs (|w |)

w valS (w ) vs (|w |) valS (w )/vs (|w |)

où βq,i (w ) = #{σ < σi | s.σ0 · · · σi−1 σ = q} + δq,s ≤ #Σ.

H YPOTHÈSES ( POUR TOUT ÉTAT q)

◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

R EMARQUE (“ NORMALISATION ”) Pq′ = Pq /bq

H YPOTHÈSES ( POUR TOUT ÉTAT q)

◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

R EMARQUE (“ NORMALISATION ”) Pq′ = Pq /bq

H YPOTHÈSES ( POUR TOUT ÉTAT q)

◮ ∃Nq ∈ N : ∀n > Nq , uq (n) = 0

R EMARQUE (“ NORMALISATION ”) Pq′ = Pq /bq

R EMARQUE : (θs , Ps ) ≥ (θq , Pq )

car ∃w : |w | = k < #Q et s.w = q donc us (n) ≥ uq (n − k).

R EMARQUE : (θs , Ps ) ≥ (θq , Pq )

car ∃w : |w | = k < #Q et s.w = q donc us (n) ≥ uq (n − k).

as > 0 et aq ≥ 0. (On peut imposer as = 1.)

as > 0 et aq ≥ 0. (On peut imposer as = 1.)

valS (xn ) valS (yn )

1/10 2/10 3/10 4/10 8/10 9/10 1

x ∈ Irep10 (p−1) ∩ Irep10 (p)