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En analyse numérique, il existe une vaste famille d’algorithmes dont le but principal est
d’estimer la valeur numérique de l’intégrale définie sur un domaine particulier pour une
fonction donnée (par exemple l’intégrale d’une fonction d’une variable sur un intervalle).
On appelle formule de quadrature une expression linéaire dont l’évaluation fournit une
valeur approchée de l’intégrale sur un morceau typique (l’intervalle [0, 1] par exemple). Une
transformation affine permet de transposer la formule sur un morceau particulier. La formule
de quadrature fait intervenir des valeurs pondérées de la fonction (et parfois également celles
de sa dérivée) en certains nœuds : les coefficients de pondération et les nœuds dépendent de la
méthode employée. Ces formules de quadrature sont en effet obtenues à l’aide de la
substitution de la fonction par une approximation, c’est-à-dire par une fonction proche dont
l’intégrale peut être déterminée algébriquement.
Une indication grossière de l’efficacité d’une formule de quadrature est son ordre qui, par
définition, est la plus grande valeur entière pour laquelle la valeur approchée de l’intégrale
soit exacte pour tout polynôme de degré inférieur ou égal à .
Sommaire
[masquer]
1 Méthode de calcul d'intégrale à une dimension
o 1.1 Généralités
4 Articles connexes
Supposons que et soient finis : dans le cas contraire, il est conseillé d’effectuer un
changement de variable permettant de satisfaire cette hypothèse[1].
Mise en œuvre[modifier]
Cette relation est la formule composite associée à une formule de quadrature générale.
L’ordre du calcul des termes de cette double somme et certains arrangements permettent le
plus souvent de réduire le nombre d’opérations (évaluations de et multiplications par ).
Cette question est développée plus loin pour quelques formules de quadrature particulières.
Si n’est pas continue sur , une formule de quadrature d’ordre (ou plus)
présente peu d’intérêt.
Si est régulière par morceaux, il vaut la peine de décomposer en sous-
intervalles correspondant aux morceaux de régularité, puis d’appliquer une formule
composite de quadrature sur chaque morceau.
La même approche peut se révéler opportune pour intégrer une fonction régulière,
mais dont la variabilité est très dissemblable d’une zone à l’autre. L’intérêt se
manifeste toutefois principalement sur le volume des calculs.
Formules simples[modifier]
Ces méthodes utilisent l’interpolation des fonctions à intégrer par des polynômes dont la
primitive est connue.
La surface en rouge représente la valeur de l’intégrale estimée par la méthode du point milieu.
C’est la méthode la plus simple qui consiste à interpoler la fonction à intégrer par une
fonction constante (polynôme de degré 0).
Ainsi, le choix du point milieu améliore l’ordre de la méthode : celle du rectangle est exacte
(c’est-à-dire ) pour les fonctions constantes alors que celle du point milieu est
exacte pour les polynômes de degré 1. Ceci s’explique par le fait que l’écart d’intégration de
la méthode du point milieu donne lieu à deux erreurs d’évaluation, de valeurs absolues
environ égales et de signes opposés.
Formule du trapèze[modifier]
La surface en rouge représente la valeur de l'intégrale estimée par la méthode des trapèzes.
Formule de Simpson[modifier]
Remarque : comme la méthode du point milieu qui caractérise un polynôme de degré 0 et qui
reste exacte pour tout polynôme de degré 1, la méthode de Simpson caractérise un polynôme
de degré 2 et reste exacte pour tout polynôme de degré 3. Il s’agit d’une sorte d’anomalie où
se produisent des compensations bénéfiques à l’ordre de la méthode.
Généralisation[modifier]
Formule NC-m-m'[modifier]
Il s’agit d’une généralisation des formules NC-m dans lesquelles interviennent non seulement
la fonction évaluée en points équidistants, mais également la dérivée de la fonction évaluée
en points équidistants ; malgré l’abus de langage, on notera ici NC-m-m' une telle
formule.
Peu connues (et donc rarement présentées dans les cours), ces méthodes permettent de gagner
deux ordres de convergence par rapport à la méthode correspondante sans la dérivée, ceci en
nécessitant très peu de calculs supplémentaires : en effet, les coefficients de et de
sont opposés et ainsi, dans la formule composite (dont il est question ci-dessous), les dérivées
aux extrémités de deux intervalles adjacent se simplifient.
Formule NC-1-2 : basée sur un polynôme de degré 2, elle est d’ordre 3 :
Formule NC-2-2 : basée sur un polynôme de degré 3, elle est d’ordre 3 :
Formule NC-3-2 : basée sur un polynôme de degré 4, elle est d’ordre 5 :
Formule NC-4-2 : basée sur un polynôme de degré 5, elle est d’ordre 5 :
Formule NC-5-2 : basée sur un polynôme de degré 6, elle est d’ordre 7 :
Concernant l’erreur globale d’une formule de quadrature linéaire d’ordre , elle est donnée
par
Ce procédé permet ainsi une généralisation des formules de Newton-Cotes. Avec points
pour la fonction et 2 points pour sa dérivée, il en découple une méthode
Formule NC-m-m'-m"[modifier]
Formules NC-4-2-2 : basée sur un polynôme de degré 7, elle est d’ordre 9 :
Remarques :
Une méthode NC-1-1-...-1 n’est autre que l’intégration d’un développement de Taylor.
Dans une formule NC-m-m'-m", m doit être positif afin de tenir compte d’une
translation sur .
Tout triplet d’entiers (m, m', m") ne conduit pas nécessairement à une formule de
quadrature. C’est le cas pour les triplets du type (2 p, 2 q +1, r), ainsi que quelques cas
du type (2 p + 1, 2 q, 2 r +1) [3].
Les triplets du type (2 p +1, 2 q, 2 r), (2 p +1, 2 q + 1, 2 r + 1) et (2 p, 2 q, 2 r +1)
présentent une anomalie dans le sens où la formule est basée sur un polynôme de
degré m + m' + m" - 1 (nombre de degrés de liberté) alors qu’elle est encore vraie pour
un polynôme de degré m + m' + m".
Formules composites[modifier]
Pour chacune des méthodes précédentes, le terme d’erreur dépend d’une puissance de b-a.
Cette imprécision étant le plus souvent trop importante, l’erreur peut être réduite en découpant
simplement l’intervalle [a, b] en n sous-intervalles (supposés de longueurs égales), ceci dans
le but de déterminer une valeur approchée de l’intégrale sur chacun d’eux, en application de la
méthode choisie. L’intégrale sur [a, b] est estimée par la somme des valeurs ainsi calculées.
Pour les formules de quadrature faisant intervenir des dérivées, donnons deux exemples, les
autres cas se déduisant par analogie (ici où ,
étant le nombre de points d’un sous-intervalle) :
Concernant l’erreur finale d’une formule de quadrature linéaire d’ordre , elle est donnée par
la relation
Méthode de Romberg[modifier]
Tirages aléatoires[modifier]
Pour intégrer une fonction sur un intervalle , la méthode de Monte-Carlo est ici
mentionnée à titre "presque anecdotique" : sa performance reste en effet très limitée et son
coût de traitement élevé à cause du grand nombre d’évaluations de qui sont nécessaires pour
espérer obtenir un résultat significatif.
Cette méthode est d’ordre 0 puisqu’elle donne un résultat exact pour toute fonction constante
(même avec un unique tirage).
Cependant, ne s’agissant pas d’une formule de quadrature, l’erreur ne peut pas être majorée
avec certitude par une quantité décroissante avec le nombre de tirages. En fait, à chaque
groupe de tirages correspond une estimation particulière de l’intégrale, c'est-à-dire une
réalisation d’une variable aléatoire dont la distribution dépend de , de et de .
On peut alors assurer que son espérance est égale à l’intégrale de et préciser une borne de
l’écart type de l’erreur.
Les résultats suivants permettent de caractériser la distribution de l’erreur et son écart type :
Soit l’écart type d’un tirage qui est défini par la relation
.
Si f est de classe (dérivable et à dérivée continue, en particulier bornée[4]),
alors et ainsi
[afficher]
Preuve
Remarque :
Tableau comparatif[modifier]
Degré
Nom de la Degré du Nombre de Degré Degré
d’exactitude
Méthode polynôme points d’erreur globale d’erreur finale
(ordre)
Rectangle 0 1 0 2 1
Point Milieu 0 1 1 3 2
Trapèze 1 2 1 3 2
Simpson 2 3 3 5 4
NC-5 4 5 5 7 6
NC-1-2 2 1+2 3 5 4
NC-3-2 4 3+2 5 7 6
NC-5-2 6 5+2 7 9 8
NC-4-2-2 7 4+2+2 9 11 10
n
Romberg (n) 2n+1 2 +1 2n+1 - 2n+2
Exemple numérique[modifier]
Afin d’illustrer par un exemple les résultats numériques obtenus avec les diverses méthodes,
considérons le cas particulier de la fonction et son intégrale sur
Remarques :
Méthode de Monte-Carlo
3. ↑ Les cas singuliers de ce type sont les suivants : (1, 0, r), (1, 2, {1,3,5}), (3, 0, {1,3,5}), (3, 2, {1,3}) et
(5, {0,2}, {1,3}).
Articles connexes[modifier]
Intégrale
o Table d'intégrales
o Calcul intégral
Primitive
o Table de primitives
Règles de Bioche