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Le pilotage de la performance
publique : la contractualisation
interne
EL KOUCHE AHLAM
1. La définition de la contractualisation
2. Les finalités de la contractualisation
3. Le processus de la contractualisation
4. La notion de la contractualisation interne
5. Le rôle de la contractualisation interne dans l’amélioration de la
performance des services publics
6. La contractualisation interne dans les systèmes de santé
Conclusion.
Introduction :
Aujourd'hui, un peu partout dans le monde, l'évaluation de la performance du secteur public
est devenue un impératif et une nécessité. Ceci porté essentiellement par le New Public
Management «NPM» qui cherche à formuler une réponse à la pression sociale qui veut que
l’on fasse bon usage des fonds publics pour réaliser des services de qualité dédiés aux
citoyens. Avec les nouvelles formes de gouvernance administrative et sous l’effet conjugué de
la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) de 2016 qui repose sur le
renforcement de la performance de la gestion publique et de l’administration par la mise en
place de la procédure de contractualisation et plus précisément la "contractualisation interne"
dans le but d’améliorer sa performance et parler d’une performance globale en son sein. A ce
titre, le secteur public est amenés à se doter des contrats internes favorisant notamment le
dialogue de gestion, au service d’une nouvelle gouvernance qui vise la performance globale
de l’organisation, dans le but de bien maîtriser la gestion publique et améliorer la performance
du secteur public qui présente un intérêt capital.
D’après de schéma, Être performant, c’est être efficace et efficient dans un contexte donné :
l’efficacité permet de savoir si l’organisation atteint ses objectifs,
l’efficience permet de savoir si l’organisation atteint ses objectifs au meilleur coût et
avec le minimum de moyens,
la pertinence permet de savoir si l’organisation s’est munie des moyens adéquats pour
atteindre ses objectifs.
La performance publique est l’art de combiner ces trois dimensions : elle repose donc sur la
compétence collective des organisations à concevoir des processus opérationnels alignés sur
des objectifs pertinents de politique et de gestion.
Pour obtenir des résultats, il faut avoir initialement défini des objectifs. Cela paraît trivial,
mais le principal problème rencontré dans l’évaluation des politiques publiques est l’absence
d’objectifs initiaux clairement définis : l’activisme remplace la réflexion stratégique.
Les résultats peuvent – et doivent – se mesurer en services rendus et en impacts sur la
société. Le rapport entre les objectifs et les résultats est l’efficacité. Pour obtenir des résultats,
il faut affecter des moyens à la réalisation des objectifs. Le rapport entre les moyens
consommés et les résultats obtenus est l’efficience, qu’il ne faut pas confondre avec
l’efficacité : on peut être efficient sans être efficace (bien gérer des objectifs non pertinents)
ou efficace sans être efficient (mal gérer des allocations de ressources à de bons objectifs). Le
but est bien sûr d’être efficace ET efficient. C’est le sens de l’exercice budgétaire: un objectif
qui n’est pas associé à des moyens reste une velléité et n’a aucune pertinence.
2.1. Le reporting :
Le reporting est important pour disposer d’une vue d’ensemble de l’activité de
l’établissement, et rendre compte des performances de la structure. Plus précisément c’est un
processus par lequel les informations relatives aux activités de niveau hiérarchique inférieur
remontent à la hiérarchie. Généralement, on rencontre deux outils qui s’inscrivent dans cette
approche. Il s’agit de la situation périodique et des rapports d’activité, Ces deux instruments
de reporting se composent d’un ensemble de documents destinés à rendre compte au moyen
d’une information synthétique à la hiérarchie ou à d’autres services, la réalisation de certaines
actions, activités ou projets. Ils constituent des instruments importants dans la démarche du
pilotage de la performance. En effet ils permettent de structurer l’information et d’assurer une
communication et un dialogue permanent entre les comités de directions et les gestionnaires
d’échelons inférieurs.
Le reporting est complété par le tableau de bord, qui lui est un outil d’évaluation de
l’organisation d'une entreprise ou d'une institution constitué de plusieurs indicateurs de sa
performance à des moments donnés ou sur des périodes données.
C’est un critère indispensable dans le choix des outils d’exploitation des données. Les usages
concrets pour les établissements vont des analyses financières et tableaux de bord, au pilotage
de l’établissement et à la mise en place de procédures telles que le Contrôle Interne
Comptable.
• Un indicateur doit être quantifiable : De préférence, un indicateur doit être chiffré, fiable
et vérifiable. Il peut parfois être souhaitable de définir des indicateurs permettant d’apprécier
non seulement la quantité mais aussi la qualité des prestations fournies. Dans ce cas,
l’indicateur peut être exprimé à travers une échelle de valeur.
Par exemple : un indicateur d’entretien des voies publiques peut classer les rues d’une ville en
4 catégories : propres, assez propres, un peu sales, et sales. A Washington, par exemple, les
évaluateurs disposent d’un jeu de photos de rues leur donnant des exemples pour leur
permettre de caractériser l’état d’une rue. Il s’agit bien d’un indicateur qualitatif. Toutefois,
si on veut connaître l’indicateur pour un quartier ou pour toute la ville, on aura tendance à
placer l’indicateur sur une échelle, en donnant par exemple la valeur 1 à propre et la valeur 4 à
sale. On sera ainsi en mesure de calculer une moyenne chiffrée. On opère de la même manière
pour l’exploitation des questionnaires de satisfaction des usagers.
But déterminé d’une Les ressources Ensemble des Résultats Résultats finals (ou
action. L’atteinte d’un humaines, productions d’un intermédiaires impacts) Non entièrement
objectif est mesurée par organisationnelles programme directement attribuable au
un ou plusieurs et physiques imputables au programme
indicateurs utilisées par le programme.
programme
Améliorer l’offre des soins Réhabilitation des Nombre de Taux de Taux de couverture
de santé de base formations formations fréquentation des sanitaire
sanitaires de base réhabilitées centres réhabilités
Favoriser l’insertion des Nombre de Nombre d’élèves Taux d’insertion Taux d’emploi des jeunes
jeunes dans le monde du formations diplômés des diplômés
travail initiales dispensées
Favoriser la lutte contre Offre de terrains Nombre de lots Degré de Réduction du nombre de
l’habitat insalubre viabilisés à bas attribués valorisation des ménages résidant en
lots par les
prix ménages bidonvilles
1. La définition de la contractualisation :
Le recours à la contractualisation joue un rôle très important en matière de gestion des
services publics. Il existe plusieurs formes de contrats qui confient l’exécution d’un service
public dans l’intérêt général à un tiers afin de décharger une collectivité publique (concession,
régie intéressée, affermage, gérance…). La délégation contractuelle de service public,
suppose la conclusion d’un contrat entre l’autorité délégante et le délégataire. Un tel contrat
confie l’exécution même d’une mission de service public à la personne privée qui contracte
avec la personne publique. Il existe plusieurs types de contrat permettant de confier la gestion
d’un service public à une personne privée en mettant à sa charge les risques et périls liés à
l’activité (voir les modes de gestion du service public).
Le contrat a pour rôle de matérialiser les engagements réciproques de deux ou plusieurs
parties autour d'intérêts communs. Il constitue à la fois une référence partagée et une
clarification de ces engagements réciproques.
Le contrat induit une meilleure connaissance du rôle de chaque acteur et des engagements
qu'il prend. Bien entendu, la démarche de contractualisation n'a pas vocation à interférer avec
la répartition des compétences entre les différents acteurs de l'Etat.
Les signataires d'un contrat, entre une entité publique (service déconcentré ou non,
établissement public, entreprise publique) et ses autorités hiérarchiques ou de tutelle,
s'engagent de réaliser une prestation après une négociation lors de laquelle ils se sont mis
d'accord. C'est là un type de relation nouveau et porteur d'améliorations dans tous les secteurs
du domaine public.
Par la signature d'un contrat, le responsable de l'entité en question s'engage à atteindre des
objectifs. Il passe ainsi, pour accomplir sa mission, d'une logique de moyens à une logique de
résultats c'est-à-dire l’atteinte des objectifs d’une façon performante, porteuse de progrès.
Cette logique contractuelle permet aussi des affichages plus lisibles vis à vis de l'extérieur : le
Parlement, les autres administrations, les médias, le public.
Le type de contrat concerné par cette section est celui qui est passé soit entre une autorité
hiérarchique de l'Etat et l'un de ses services (entre administration centrale et services
déconcentrés, entre une direction opérationnelle et une direction fonctionnelle d'un
ministère,...), soit entre un établissement public ou une entreprise publique et ses tutelles, soit
entre un ministère fournisseur de moyens et un ministère technique.
Il est indispensable que le contrat soit écrit. Il concrétise de façon précise et pérenne des
points importants pour le service public concerné. A ce titre, il constitue le plus souvent un
grand progrès, non seulement parce que, généralement, ces points n'étaient pas encore écrits,
mais aussi parce que, même quand ils l'étaient, ils n'étaient pas, le plus souvent, rassemblés
dans un texte unique et accessible.
Par ailleurs, la conclusion d'un contrat requiert l'adhésion de tous les protagonistes
De nombreux termes gravitent autour de la notion de contractualisation, qui constituent autant
de formulations d'une même démarche : Contrat, contrat de plan, contrat d'objectifs,
convention d'objectifs, charte, centre de responsabilités, lettre de mission, lettre d'objectifs,
plan objectifs - moyens, etc. Il est difficile de s'y retrouver devant ce foisonnement de termes
et d'expressions.
Il convient de reconnaître que leur définition est souvent purement contextuelle : à un moment
donné, le terme « contractualisation » est apparu pour marquer les progrès réalisés par rapport
à des démarches antérieures. Ce foisonnement est en réalité un signe encourageant. Il indique
que le sujet a donné lieu à des approches successives servant de socle au développement visé
de la contractualisation.
3. Le processus de la contractualisation :
La contractualisation est "un processus d'entente, sur un objet donné, entre différents acteurs
et basée sur un contrat". Il n'y a donc pas de contractualisation sans contrat ; mais le contrat
n'est que l'élément central d'un processus.
La contractualisation est un long processus qui conduit ses promoteurs des premières
discussions au renouvellement éventuel du contrat qu'ils ont signé. Ainsi, un processus de
contractualisation se présente comme une suite séquentielle d'étapes distinctes qu'il convient
de mener à bien si l'on veut que la relation contractuelle porte ses fruits. Ces étapes peuvent
être présentées de diverses manières ; ainsi, certaines distinguent la phase pré-contractuelle et
la phase de mise en œuvre du contrat, ces deux phases étant séparées par la signature du
contrat qui est stricto sensu un acte quasi instantané.
La préparation à la contractualisation
La formalisation de la relation contractuelle
La mise en œuvre du contrat
La fin du contrat
Arrêt
Evaluation
Renégociation
Cette phase commence lorsque des acteurs du secteur de la santé envisagent de recourir à la
contractualisation jusqu'au moment où ils vont effectivement procéder à la formalisation de
leur relation contractuelle;
Cette phase commence au moment où les partenaires ont reconnu leur intérêt à établir une
relation contractuelle et se terminera juste à l'issue de la signature du contrat;
Le contrat étant signé, les parties prenantes doivent l'exécuter selon les termes définis dans le
contrat;
Selon les termes du contrat, tout contrat a une fin programmée. A la fin du contrat, parfois
quelques moments avant, il sera procédé à une évaluation (cf. ci-dessous) afin de faire le bilan
et tirer les leçons de cette relation contractuelle.
Par cette méthode, le ministère de la santé entend tout d’abord améliorer l’efficacité de ses
services de santé en impliquant ses responsables. Les services de santé deviennent ainsi
concerner par leur avenir en définissant les résultats qu’ils pensent pouvoir atteindre et en
prévoyant les besoins qui seront nécessaire à cet effet. En corollaire, ils seront comptables de
leur performance et des résultats atteints. Par ailleurs, le ministère de la santé entend ainsi
mieux répondre aux besoins et aux attentes des populations en rapprochant d’elles les centres
de décision. Par cette proximité, il pense que les besoins spécifiques des populations seront
mieux pris en compte par les services déconcentrés qui vivent à leurs côtés. La vérification de
l’atteinte des résultats se fera moyennent d’indicateurs qui auront été définis ; ces derniers
devront être pertinents pour apprécier les résultats obtenus, solides, véritables et d’un coût
abordable.
Cette méthode est celle d’une administration moderne qui ne cherche plus à imposer ses choix
du haut en bas de la pyramide des services mais qui adopte une démarche participative de bas
en haut avec pour souci l’efficacité dans la prestation de ses responsabilités. Le budget-
programme devient ainsi l’objet d’une négociation entre le niveau central du ministère de la
santé et les services déconcentrés au niveau régional.
Etablir un budget-programme est toutefois impératif pour chaque région sanitaire.
L’administration centrale, tutelle du service déconcentré, en a fait une obligation à laquelle la
région sanitaire n’a pas la possibilité de déroger
Les mécanismes :
Cette première phase est donc celle qui conduit à l’adoption d’un budget-programme. Il est
préparé pour trois ans par le service déconcentré concerné, avec l’appui technique des
services centraux (orientations, lettre de cadrage, etc) : le processus d’élaboration du budget
programme est décrit dans le guide méthodologique de la stratégie. Avant l’entrée en
négociation, ce document est envoyé au niveau central : chacune des directions centrales aura
ainsi la possibilité d’apprécier son adéquation avec les stratégies nationales.
Ce budget-programme est ensuite négocié lors de rencontres au niveau central du ministère de
la santé. A l’issue de cette rencontre, une ‘’entente’’ est constatée. A ce niveau, cette entente
n’est pas contractuelle, à savoir qu’elle n’est pas opposable ou encore qu’elle n’engage la
responsabilité ni d’un parti ni de l’autre. Le budget-programme est indicatif à savoir que les
deux parties reconnaissent son bien-fondé et s’engagent moralement à mettre tout en œuvre
pour le réaliser. Toutefois, la mise en œuvre de ce budget-programme pourra ne pas se
dérouler comme prévu : par exemple, le ministère de la santé ne disposera finalement de
moyens budgétaires nécessaires (un service déconcentré ne pourra pas arguer de l’inscription
d’un investissement donné dans le budget-programme pour exiger que le ministère de la santé
s’exécute) ou bien le niveau déconcentré dera face à des éléments imprévus. En outre, en
raison du principe de l’annualité budgétaire, le budget-programme ne peut être considéré que
comme un plan indicatif. Ceci n’enlève rien cependant à la valeur de l’approche qui permet la
discussion et la négociation et doit découcher sur une amélioration de la confiance entre les
deux parties augmentant sans doute l’implication des deux parties dans la réalisation du
budget-programme
Cette entente sera signée par les parties prenantes attestant ainsi de la réalité de cette entente ;
celle-ci sera signée par la direction de la planification et des ressources financières (DPRF). Il
faut encore rappeler que cette signature n’a aucune vertu d’engagement formel. Elle est une
reconnaissance du bon déroulement du processus d’élaboration du budget-programme et du
réalisme de son contenu.
Le budget annuel se fera sur la base du budget-programme. Ainsi, une fois le budget-
programme (A+1,A+2,A+3) arrêté en septembre de l’année A, le budget de l’année suivante,
à savoir A+1, sera établi et arrêté dans les trois mois suivantes, à savoir de octobre à
décembre. Il sera procédé de la même manière un an plus tard pour le budget de l’année A+2
et encore de la même manière pour le budget de l’année A+3. Selon une telle procédure, il va
sans dire que le budget de l’année A+1.
Par contre, plus on ira dans le temps, plus il est possible que le budget annuel s’écarte des
prévisions établies dans le budget-programme. Il en est ainsi de tout exercice de planification.
La formalisation de l’entente qui découle de ces principes par les parties prenantes prend la
forme d’un « contrat », c'est-à-dire d’un acte dans lequel des partenaires s’engagent avec des
devoirs et des obligations réciproques et qui attendent chacun des bénéfices de leur relation.
Il faut souligner le contexte institutionnel. Les services déconcentrés de ministère de la santé
(ici la région sanitaire) ne sont pas dotés d’une personnalité morale spécifique. Au même titre
que l’administration centrale, ils sont des éléments constitutifs de l’administration sanitaire.
Par conséquent, seul le ministère de la santé, par délégation d’ailleurs du gouvernement, jouit
d’une personnalité morale. L’arrangement contractuel qui peut unir les deux composantes
d’une même personnalité morale que sont l’administration centrale d’une part et les services
déconcentrés d’autre part est alors d’une nature particulière. En effet, tel que l’entend le droit,
un arrangement contractuel est une alliance volontaire de partenaires indépendants ou
autonomes (au sens juridique du terme). A l’évidence, cette contractualisation ne s’inscrit pas
dans ce contexte : elle est « contractualisation interne », c'est-à-dire une contractualisation
entre des parties d’une même entité juridique.
Par la contractualisation interne il s’agit de développer les responsabilités et l’autonomie de
services par la mise en place de centres de responsabilités dans le cadre desquels sont élaborés
les projets de services qui définissent des objectifs et des moyens et qui font l’objet d’un
contrat signé entre l’administration centrale et les services déconcentrés. Au travers
l’adoption du budget-programme, l’échelon central délègue ses responsabilités au niveau
déconcentré.
b. Les mécanismes :
Une fois l’entente constatée sur le budget-programme, et en lien avec la budgétisation
annuelle définie ci-dessus, la contractualisation portera sur certains axes stratégiques
prioritaires du budget-programme et non pas sur la totalité du budget-programme. Plusieurs
raisons justifient ce choix :
La première, et le plus importante, concerne le principe de l’annualité budgétaire :
l’administration ne peut pas s’engager financièrement au-delà d’un an et par
conséquent ne peut pas s’engager sur la période de trois ans et pour l’entièreté du
budget-programme ;
Au travers d’un contrat, il s’agit de s(engager_ administration centrale d’un coté et
région sanitaire de l’autre, sur des actions ciblées qui constituent des priorités pour la
région sanitaire considérée ;
Ce contrat, qui n’en demeure pas moins une contractualisation interne, contrairement à
l’entente qui n’est qu’indicative, est un élément impératif ; il s’impose aux parties et les
oblige. Il devient opposable, selon des règles qui doivent être stipulées dans le contrat et en
conformité avec la réglementation en vigueur.
Les axes stratégiques qui auront été retenus seront rassemblés dans un seul contrat, pour
autant que chacun des axes stratégiques soient clairement stipulés. Ce contrat sera signé par le
responsable au niveau de la région sanitaire et par le secrétaire général du ministère de la
santé au nom de l’administration centrale (ou par son mandataire). Il convient de rappeler
qu’il s’agit de signatures institutionnelles et non de signatures personnelles. Le signataire
engage la responsabilité de son institution et non sa personne.
Néanmoins, il y a lieu de prévoir, tant au niveau central que régional, les conditions
nécessaires pour la mise en œuvre, sans difficulté, des éléments de cette stratégie, en
l’occurrence la mise en place d’une structure mandatée pour jouer le rôle d’interface et des
compétences responsables des aspects de suivi, d’accompagnement et de coordination.
La durée de ce contrat correspondra à la durée du budget-programme, c'est-à-dire trois ans. Le
contrat portera donc sur les résultats à atteindre à la fin du contrat (et à chacune de ses étapes
intermédiaires). Il définira les indicateurs de son suivi et de son évaluation. Il établira les
moyens financiers, année par année, nécessaire à sa réalisation. Pour la première année du
contrat, les moyens financiers valent engagement budgétaire. Pour les deux années suivantes,
ces moyens financiers seront adaptés et confirmés dans un avenant pour chaque année. Le
contrat stipulera clairement les conditions dans lesquelles les moyens financiers peuvent être
révisés. Par cette technique de l’avenant, on conserve la vision de développement stratégique
à moyen terme, le respect du principe de l’annualité budgétaire et la possibilité d’adapter les
besoins financiers à l’évolution de la mise en œuvre.
De la même manière que la région sanitaire peut développer une contractualisation avec
l’administration centrale, elle le peut également avec chacune de ses composantes, à savoir les
délégations provinciales et les instituts de formation aux carrières (IFCS). Cette
contractualisation interne suivant les mêmes principes que cette décrite ci-dessus entre la
région sanitaire et l’administration centrale aurait pour avantage de responsabiliser davantage
les différentes composantes de la région sanitaire dans la mise en œuvre du budget-
programme de la région.
De la même manière, on peut également développer une contractualisation entre la délégation
provinciale et ses différents composantes au niveau de la prestation de services de santé d’une
part l’hôpital et le service des infrastructures et des actions ambulatoires publiques (SIAAP) et
au niveau du service d’appui d’autre part qu’est le service administratif et économique.
Cette contractualisation interne en cascade a l’avantage de responsabiliser chacune des
structures au plus près des populations tout en respectant l’approche systémique, c'est-à-dire
celle de l’intégration des différents systèmes et niveaux de soins.
Ainsi, la contractualisation entre le niveau central et la région sanitaire constitue un préalable
à toute contractualisation entre la région sanitaire et ses composantes ; il en est de même au
niveau de la délégation provinciale. Toutefois, e, fonction de ses ressources autres que le
budget de l’Etat, une entité peut inclure dans son contrat des éléments qui ne figurent pas dans
le contrat entre la région et l’administration centrale.
Conclusion
La logique de performance bénéficie à la fois d’un engagement soutenu de la part des
pouvoirs publics et d’une mobilisation de ressources importantes. En revanche, la réussite de
cette démarche implique, également, un changement de culture de l’administration et des
rapports entre les acteurs. La logique de performance ne peut se déployer efficacement que
sur la base d’un contrat de confiance entre le politique et le gestionnaire public.
L’amélioration de la performance des services publics constitue le but ultime de toute
organisation, Donc la recherche de la performance dans le secteur public permetà
l’administration de s’appuyer sur un système d’indicateurs mesurant l’impact, l’effectivité,
l’efficacité, l’efficience et la satisfaction des usagers des différents programmes financés par
l’Etat. Ce cadre de gestion cherche ainsi à articuler la procédure de contractualisation interne
qui vise à assurer la réactivité du pilotage pour améliorer le rapport entre les moyens
mobilisés et les résultats produits et l’évaluation des politiques publiques qui vient apprécier
si les moyens mis en œuvre permettent d’atteindre les objectifs fixés. En instituant une
déclinaison systématique des objectifs stratégiques en indicateurs.
Le suivi de la performance passe par la mise en place de contrats de performance. Les contrats
portent sur l’année à venir et sur les années suivantes. Une évaluation commune aux parties
concernées intervient à leur sujet, après chaque année révolue. En effet, la contractualisation
interne en rendant explicite les performances attendues sur plusieurs années, donne tout son
sens à la responsabilité des gestionnaires publics. En leur confiant, pour atteindre ces
objectifs, des moyens globalisés, elle accroît leur autonomie. Couplée avec la généralisation
du contrôle de gestion, elle s’inscrit ainsi dans le triptyque d’une gestion publique moderne :
responsabilité, autonomie, transparence.
Le but de renforcement de la contractualisation des relations entre les administrations
centrales et leurs services extérieurs est de responsabiliser davantage les gestionnaires locaux
par l’établissement de contrats pluriannuels glissants fixant les objectifs qui leur sont assignés,
les moyens mis à leur disposition ainsi que les résultats attendus mesurés par les indicateurs
de performance. Cet effort devrait aller de pair avec la démarche de déconcentration
administrative qui sera poursuivie à travers l’élaboration et la mise en œuvre progressive des
schémas directeurs de déconcentration.
Donc nous pouvons conclure que la performance peut être améliorée par la pratique de la
contractualisation interne. Moderniser le secteur public, c’est en premier lieu le rendre plus
efficace et performent et le faire bénéficier d’une bonne gouvernance. Et ce dans l’objectif de
doter tout pays d’une administration moderne capable d’accompagner son développement
économique et sociétale.
Bibliographie &webiographie
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