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EFFICACE DES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
1999
Anita Campion
Cheryl Frankiewicz
Réseau MicroFinance
Document No. 3
Anita Campion est directrice du Réseau MicroFinance, une association universelle
d'institutions de microfinance avancées. Elle possède dix ans d'expérience en finance
structurée et informelle. Avant d'occuper ce poste, Mme Campion a travaillé trois ans au
Mali à titre de directrice du programme de développement des petites entreprises pour
Peace Corps (organisation américaine de Coopération pour les pays en voie de
développement), où elle supervisait 30 représentants qui offraient de l'assistance
technique aux institutions de Microfinance et à leurs clients entrepreneurs. Mme
Campion a également travaillé comme spécialiste des régimes de retraite et conseiller
financier pour diverses institutions financières structurées aux Etats-Unis.
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................................iii
PREFACE....................................................................................................................................................... v
INTRODUCTION.......................................................................................................................................... 1
1. MANDAT DU CONSEIL.......................................................................................................................... 3
1.1 RESPONSABILITÉS DE L'ENSEMBLE DU CONSEIL...................................................................................... 3
1.2 RESPONSABILITÉS INDIVIDUELLES DU DIRECTEUR ................................................................................. 7
2. FORMATION DU CONSEIL : SELECTION ET NOMINATION DES MEMBRES....................... 9
2.1 CARACTÉRISTIQUES COLLECTIVES DU CONSEIL ...................................................................................... 9
2.2 AFFILIATION ET REPRÉSENTATION DU DIRECTEUR ............................................................................... 11
2.3 RECRUTEMENT ET SÉLECTION .............................................................................................................. 14
2.4 MODALITÉS DE NOMINATION AU CONSEIL ............................................................................................ 14
3. STRUCTURES ET PROCEDURES DU CONSEIL ............................................................................ 17
3.1 RÔLE DU PRÉSIDENT ET DES AUTRES DIRECTEURS ................................................................................ 17
3.2 COMITÉS DU CONSEIL ........................................................................................................................... 19
3.3 RÈGLEMENTS ........................................................................................................................................ 23
3.4 PROCÉDURES DU CONSEIL..................................................................................................................... 23
4. DEVELOPPEMENT DU CONSEIL ET EVALUATION DU RENDEMENT ................................. 27
4.1 DÉVELOPPEMENT DU CONSEIL .............................................................................................................. 27
4.2 ÉVALUATION DU RENDEMENT DU CONSEIL........................................................................................... 29
5. GESTION DE LA DIRECTION ............................................................................................................ 33
5.1 EMBAUCHE DU DIRECTEUR ................................................................................................................... 33
5.2 DEFINITION DE LA RELATION ENTRE LE CONSEIL ET LA DIRECTION ...................................................... 34
5.3 INSTAURATION DES POLITIQUES ET DES OBJECTIFS............................................................................... 35
5.4 RÉMUNÉRATION DE LA DIRECTION ET PRIMES DE RENDEMENT............................................................. 36
5.5 PLANIFICATION DE LA SUCCESSION ...................................................................................................... 37
6. SUPERVISION ........................................................................................................................................ 39
6.1 CONCEPTION D'UNE STRATÉGIE EFFICACE DE SUPERVISION.................................................................. 39
6.2 INDICATEURS DE RENDEMENT .............................................................................................................. 42
6.3 CONTRÔLE DE L'EXACTITUDE ET DE LA FIABILITÉ DES RAPPORTS ........................................................ 45
7. PROPRIETE ET GOUVERNANCE ..................................................................................................... 49
7.1 EQUILIBRE ENTRE LES OBJECTIFS SOCIAUX ET ÉCONOMIQUES DE LA MICROFINANCE .......................... 49
7.2 IMF À BUT LUCRATIF ........................................................................................................................... 51
7.3 SOCIÉTÉS COOPÉRATIVES DE CRÉDIT .................................................................................................... 53
7.4 ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES ....................................................................................... 55
8. GESTION DU CHANGEMENT ET DES CONFLITS ....................................................................... 61
8.1 TRANSFORMATION INSTITUTIONNELLE................................................................................................. 61
8.2 CONFLITS D'INTÉRÊTS ........................................................................................................................... 65
i
Réseau MicroFinance
REMERCIEMENTS
iii
Réseau MicroFinance
Enfin, les hôtes de la conférence souhaitent remercier tous les participants à la conférence
pour leur participation active et candide aux discussions. Une liste complète des
participants à la conférence est présentée à l'annexe B.
Les lecteurs de chacun des groupes de travail ont lu l'ébauche de cette publication. Ils ont
identifié d'importantes erreurs et omissions afin de s'assurer que l'information transmise
représente les idées et les conclusions énoncées lors de la conférence. A cet égard, les
auteurs désirent exprimer leurs plus sincères remerciements aux personnes suivantes :
Shafiqual Choudhury, Hermann Krutzfeldt, Victor Telleria, Ted Vail, M. Machado,
Harry Mugwanga, Alex Silva, Anicca Jansen, Theresa Moyo et Ngwiza Mnkandala.
Les auteurs se sentent également redevables envers deux personnes ayant joué des rôles
importants à titre de conseillers et collaborateurs dans la rédaction de ce projet :
§ Craig Churchill, Directeur du bureau de Calmeadow à Washington, D.C. et membre
du Comité d'organisation du Réseau MicroFinance.
§ Maria Otero, Première Vice-Présidente d'ACCION International et Présidente du
Comité d'organisation du Réseau MicroFinance.
Les auteurs remercient Mohini Malhotra pour ses commentaires judicieux et son travail
de révision du document.
Nous désirons également remercier les membres du Réseau MicroFinance pour leur
soutien durant cette recherche et leur participation active à la conférence.
iv
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
PREFACE
Ce n'est que tout récemment que la gouvernance des institutions de microfinance est
devenue un élément essentiel au succès à long terme des institutions. Son importance est
soulignée par la conjoncture de la microfinance, un secteur appelé à faire partie intégrante
des systèmes financiers nationaux avec des liens vers les marchés financiers
internationaux. En aucun autre moment la compétence et l'engagement de la gouvernance
des institutions de microfinance n'apparut comme un problème aussi urgent à régler.
Cette publication comprend une partie d'un projet d'envergure entrepris conjointement
par C ALMEADOW, ACCION International et le Réseau MicroFinance. Ce projet a débuté
par l'étude de la documentation relative à la gouvernance et a résulté en une publication
qui procure une structure permettant d'aborder ce problème dans les institutions de
microfinance. Rédigé par ACCION International en août 1998 et publié dans le cadre du
projet Microenterprise Best Practices de USAID, Principles and Practices of
Microfinance Governance1 analyse les attributs particuliers aux institutions de
microfinance dont elles doivent tenir compte dans la gouvernance de leurs activités.
v
Réseau MicroFinance
Maria Otero
Première Vice-Présidente, ACCION International
Présidente, Comité d'organisation du Réseau MicroFinance
vi
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
INTRODUCTION
• Les IMF à travers le monde étendent leurs ramifications et gèrent des sommes
d'argent de plus en plus importantes, forçant ainsi leur direction à faire preuve
d'imagination pour maintenir les standards élevés de rendement et nécessitant une
implication accrue du conseil d'administration pour assurer la gestion efficace.
• Les IMF sont implantées dans des marchés de plus en plus concurrentiels. Le
maintien ou le gain d'une part de marché devient un objectif stratégique important. La
réalisation de cet objectif exige une surveillance vigilante de l'efficacité
opérationnelle, la rentabilité, la portée, la stabilité institutionnelle, la mobilisation des
capitaux et autres facteurs économiques.
• Les IMF sont souvent implantées dans des milieux financiers instables ; les
principaux dépositaires d'enjeux (donateurs, prêteurs et propriétaires) doivent alors
faire preuve de transparence et communiquer adéquatement l'information. Seul une
gestion efficace permet d'atteindre le niveau désiré de responsabilité.
Il est évident que le contexte entourant la gestion de la microfinance est complexe. Cette
complexité rend la gestion encore plus difficile et stimulante que dans les institutions
financières traditionnelles, les organisations non-gouvernementales ou les entreprises
1
Réseau MicroFinance
Aux fins de cette publication, le terme "gouvernance" est défini comme le processus
utilisé par le conseil d'administration pour aider une institution à remplir sa mission et
protéger l'actif de cette institution au fil des années.3 Cette définition comprend trois
éléments sur lesquels il est important de mettre l'accent.
Enfin, la gouvernance est un processus guidé par le conseil d'administration. Bien que les
IMF comportent plusieurs dépositaires d'enjeux, le processus de gouvernance relève du
conseil d'administration. Celui-ci doit donc être au courant des aspects clés d'une
gouvernance efficace, en termes de caractéristiques, responsabilités et mécanismes de
supervision.
Gardant en mémoire ces trois éléments, les chapitres 1 à 4 traitent du rôle du conseil
d'administration : son mandat, sa composition, sa structure, ses procédures, son
développement et son approbation. Les chapitres 5 et 6 discutent de la relation entre le
conseil d'administration et la direction, de même que les relations que doivent entretenir
le conseil avec les autres dépositaires d'enjeux pour établir une stratégie efficace de
supervision. Les chapitres 7 et 8 abordent les problèmes susceptibles d'intéresser tous les
dépositaires d'enjeux relativement à la gouvernance efficace d'une IMF : le défi qui
consiste à équilibrer les objectifs sociaux et commerciaux, les conséquences des
différents types de propriété sur la gouvernance, et le défi de gérer les changements et les
conflits au sein des IMF.
3
Définition provenant de Rock, Otero et Saltzman, p. 1.
2
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
1. M ANDAT DU CONSEIL
Ï
Le conseil d'administration d'une institution de microfinance a un mandat double : a)
aider l'institution à remplir sa mission d'entreprise et b) protéger l'actif de l'institution au
fil des années.
Un conseil d'administration doit bien comprendre son mandat avant de discuter des
tactiques et des stratégies de gouvernance efficace. Un énoncé précis du rôle du conseil
est essentiel pour assurer la gouvernance efficace d'une institution de microfinance. En
définissant le rôle du conseil, ce chapitre fournit des lignes directrices sur les
responsabilités de l'ensemble du conseil et celles de ses membres individuels.
Obligations légales
a) Le conseil s'assure que les institutions de microfinance (IMF) remplissent leurs
obligations légales et les protège contre toute action en justice inutile.
Le conseil vérifie la conformité de l'institution à ses articles de constitution en
société, ses règlements, ses politiques et procédures internes, de même qu'à certaines
lois et règles gouvernementales pertinentes. Les conseils des IMF à but non-lucratif
doivent s'assurer que celles-ci maintiennent leur statut d'exemption fiscale. Les
membres di conseil (également appelés directeurs) doivent savoir quels membres
peuvent être tenus responsables des activités de l'institution. La responsabilité varie
selon le pays et la structure de propriété institutionnelle, et les directeurs doivent
connaître le degré de responsabilité et d'immunité qui leur est conféré par la loi
locale.
3
Réseau MicroFinance
Direction stratégique
a) Le conseil s'assure que le mission de l'institution est bien définie, révisée
périodiquement et maintenue au fil du temps.
L'une des plus importantes responsabilités du conseil est de s'assurer que l'institution
est dotée d'une mission formellement énoncée pour clarifier l'objectif de cette
institution. Bien que la mission soit définie par un groupe autre que le conseil, par
exemple, les fondateurs, le conseil assure le suivi de la mission pour qu'elle soit bien
comprise, et exprime aux dirigeants de l'institution des lignes directrices permettant
de réaliser cette mission. En outre, le conseil doit reconnaître que la mission de
l'institution est susceptible d'évoluer au fil des années. Il doit la réviser
périodiquement (plusieurs IMF suggèrent tous les trois à cinq ans) et amender la
définition si nécessaire pour s'ajuster à l'évolution de l'environnement ou des priorités.
b) Le conseil assure la planification efficace.
Bien que la direction doive assumer la responsabilité de l'élaboration de la stratégie,
des plans d'affaires et d'autres plans d'action, le conseil supervise ce processus. Le
conseil fournit des lignes directrices dans trois domaines : i) assurer le suivi de la
stratégie de l'institution ; ii) déterminer les grandes lignes des politiques de gestion de
l'institution ; et iii) résoudre les problèmes stratégiques lorsqu'ils surviennent. Le
processus de planification stratégique est parfois itératif, car le conseil et la direction
participent à plusieurs étapes de la création du produit final. Pour en savoir davantage
à ce sujet et pour connaître les lignes directrices du processus de planification, se
référer au chapitre 5.
c) Le conseil cherche à améliorer l'image de l'institution.
Le conseil joue un rôle important dans le façonnement de l'image de l'institution. Le
prestige des directeurs s'étend à travers l'IMF et par conséquent, la crédibilité de
l'institution repose en partie sur les épaules des membres de son conseil. Les
directeurs doivent être conscients de l'importance de leur contribution et permettre à
l'institution de tirer profit de leurs qualités personnelles. Les membres du conseil
peuvent faire connaître l'institution lors d'importants forums, participer à des
événements de relations publiques et favoriser l'implication d'investisseurs éventuels.
Fiduciaire
a) Le conseil agit comme régisseur de l'institution.
Fort de son statut d'autorité suprême de l'institution, le conseil d'administration
constitue l'ultime dépositaire du pouvoir des biens investis dans l'institution par des
tiers. Ces tiers sont les actionnaires (comme dans le cas d'une institution à but
lucratif), les membres (dans le cas d'une coopérative ou d'une société coopérative de
crédit), ou les donateurs (dans le cas d'une organisation non-gouvernementale). Le
conseil a le pouvoir de protéger leurs biens et de s'assurer que ceux-ci sont gérés de
manière cohérente avec les valeurs et les objectifs convenus. Le conseil doit discuter
4
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Supervision
a) Le conseil gouverne, et non dirige, l'institution.
La gouvernance et la gestion sont deux rôles distincts et ne doivent pas être
confondus. Le conseil fournit des lignes directrices aux gestionnaires relativement à
la planification stratégique et s'assure que ceux-ci mettent en application la plan
stratégique. Les gestionnaires dirigent les activités quotidiennes et assurent la mise en
œuvre des programmes d'activités de l'institution déterminés par le conseil.
b) Le conseil nomme le directeur (aussi appelé directeur exécutif ou directeur général) et
supervise son travail.
Bien que le conseil ne dirige pas l'institution, elle dirige le directeur. Une
gouvernance efficace exige du conseil que celui-ci délègue la responsabilité des
activités quotidiennes au directeur. Le conseil supervise le directeur pour s'assurer
que l'institution remplit sa mission et que son actif est protégé.
c) Le conseil supervise le rendement des activités quotidiennes.
5
Réseau MicroFinance
Pour s'assurer que l'IMF utilise ses ressources efficacement, le conseil surveille le
rendement du portefeuille de l'institution, de même que ses activités quotidiennes et
ses indicateurs financiers. Le conseil exige la production de rapports fréquents et
transparents, la tenue de réunions du comité et du conseil, des rencontres périodiques
avec les clients et le personnel, et des vérifications internes et externes. Le chapitre 6
présente les lignes directrices de l'élaboration d'une stratégie efficace de supervision.
d) Le conseil évalue le rendement de l'institution relativement aux autres IMF.
Il est essentiel que les membres du conseil sachent où se situe leur institution par
rapport aux autres IMF et pourquoi. Le MicroBanking Bulletin4 présente une
compilation de statistiques sur le rendement de l'industrie afin d'établir des
comparaisons entre les groupes de pairs dans les différentes régions et à travers le
monde. Le conseil doit comparer le rendement de l'institution à celui d'autres IMF
semblables (selon l'âge et la taille de l'institution, son marché cible et la région dans
laquelle elle est implantée) ainsi qu'aux points de référence des déterminés par les
institutions les plus efficaces. Le processus d'évaluation fait ressortir d'importants
renseignements sur les faiblesses d'une institution et permet au conseil de s'assurer
que la direction y remédie.
e) Le conseil évalue et gère les risques internes et externes.
Les risques externes (ex., catastrophe naturelle, conflits civils, crise financière et
intervention du gouvernement) et les risques internes (ex., détérioration du
portefeuille, fraude, expansion trop rapide et perte de clients) menacent souvent la
survie des IMF et peuvent nuire à leur rendement. Le conseil se prépare à faire face à
de tels problèmes dans la mesure où ceux-ci sont prévisibles, établit des systèmes de
prévention là où c'est nécessaire, et s'assure que les IMF agissent avec prudence face
à ces défis.
f) Le conseil protège l'institution en temps de crise.
L'une des plus importantes fonctions du conseil est de protéger l'institution en temps
de crise. Lorsqu'une institution est en détresse, le conseil intervient si nécessaire et
élabore un plan visant à aborder le problème. Les membres du conseil doivent parfois
assumer un rôle actif dans la gestion de l'institution. Le conseil doit alors se réunir
plus fréquemment, prendre des responsabilités supplémentaires, s'efforcer davantage
à recueillir des fonds et, si nécessaire, remplacer le directeur.
Auto-évaluation et renouvellement
a) Le conseil doit procéder régulièrement à une évaluation de son travail.
Dans une structure d'entreprise, personne n'évalue le travail du conseil
d'administration sauf le conseil lui-même, mais cela signifie que ce type d'évaluation
est inutile. L'auto-évaluation introspective est profitable de plusieurs façons pour le
4
Voir le MicroBanking Bulletin à http://www.colorado.edu/EconomicsInstitute.
6
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
conseil car elle permet de clarifier les responsibilités et les rôles collectifs et
individuels, et de rappeler aux membres du conseil comment gouverner avec
efficacité. L'évaluation permet également de définir les forces et les faiblesses du
conseil, et d'identifier de quelle façon le conseil peut devenir plus efficace. Elle peut
aussi améliorer les relations de travail entre le conseil et la direction. Le chapitre 4
présente les outils nécessaires à l'évaluation du conseil et de chacun de ses membres.
b) Le renouvellement du conseil est l'un des aspects les plus importants du processus
d'évaluation.
A moins que le conseil n'utilise le processus d'évaluation pour effectuer des
changements, celui-ci ne sera pas utile. Le processus d'évaluation identifie souvent
des points faibles qui ne peuvent être abordés par les directeurs en poste, et amorce
par conséquent le processus de sélection de nouveaux membres. L'évaluation peut
également encourager les membres inactifs à démissionner car elle est susceptible de
révéler leur manque de participation et d'engagement.
Participation
La participation d'un membre du conseil se reflète dans la qualité de son engagement.
Chaque membre doit se tenir au courant et participer aux décisions du conseil.
Conformément à ce principe, un membre doit :
• Consacrer suffisamment de temps à son travail, notamment à la préparation et
à la participation aux réunions du conseil et du comité.
• Poser des questions pertinentes et exiger des renseignements détaillés afin de
bien comprendre les activités d'une institution.
• Participer au processus de décision de bonne foi et prendre des décisions
réfléchies.
Loyauté
Cette obligation exige des membres du conseil que ceux-ci exercent leurs pouvoirs dans
l'intérêt de l'entreprise et non dans leur propre intérêt ou dans celui d'une entité ou d'une
personne. Le principe de la loyauté aborde les conflits d'intérêts, les perspectives d'avenir
de l'entreprise et la confidentialité. Conformément à ce principe, un membre doit :
• Appuyer la vision majoritaire du conseil lorsqu'une décision a été prise ou
qu'une politique a été adoptée.
7
Réseau MicroFinance
Obéissance
Cette obligation exige des membres du conseil que ceux-ci soient au courant de la
mission de l'institution et qu'ils y adhèrent. Bien que les membres du conseil aient
l'autorité de déterminer dans quelle mesure est la plus susceptible de réaliser sa mission,
il leur est interdit de se comporter de manière incohérente avec les objectifs
fondamentaux de l'institution.
8
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Ï
La formation du conseil reflète les caractéristiques uniques et complexes d'une institution
de microfinance. Aucun directeur ne possède à lui seul toutes les compétences exigées
par un conseil d'administration d'IMF, et personne ne peut espérer comprendre tous les
problèmes auxquels une institution peut être confrontée. Les institutions de microfinace
ont besoin de directeurs dont les compétences et les antécédents sont variés et
complémentaires. Le conseil, par l'entremise de ses membres et ses conseillers, doit
posséder collectivement les connaissances et l'expérience nécessaires pour répondre aux
exigences stratégiques de l'IMF.
Ce chapitre présente les lignes directrices relatives à la formation du conseil. Celles-ci
mettent l'accent sur la diversité et l'équilibre, et offrent des suggestions sur la manière de
réaliser ces objectifs. On y présente également le processus de recrutement efficace et de
sélection des membres du conseil, ainsi que des recommandations sur l'élaboration des
modalités appropriées concernant la nomination des membres du conseil.
9
Réseau MicroFinance
10
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Directeurs internes
Les IMF ont des opinions différentes sur le rôle du personnel (particulièrement le
directeur) et des clients au sein du conseil. On s'accorde à dire qu'une voix devrait les
représenter, sans toutefois en venir à un accord relativement à la forme que cette voix
devrait prendre. Bien que les directeurs internes fournissent des renseignements
privilégiés et s'engagent à fond envers l'institution, il est préférable dans plusieurs cas que
ces membres possèdent une voix, mais non un droit de vote au sein du conseil.
Participation de la haute direction. Dans certains pays, il est illégal que le directeur
siège au conseil, mais là où c'est permis, on recommande au directeur de siéger avec
une voix, mais sans droit de vote. Ceci permet au conseil de profiter de ses
connaissances et améliore la qualité de la communication entre le conseil et la
11
Réseau MicroFinance
direction, tout en maintenant la séparation des pouvoirs qui est essentielle à toute
supervision efficace. Si le directeur est le seul directeur interne, le conseil doit
s'assurer que les renseignements sur les activités utilisées lors du processus
décisionnel soient appuyées par des rapports.
Participation de représentants du personnel. Le conseil devrait inviter les membres à
faire des présentations régulières, sans toutefois leur offrir un siège permanent au sein
du conseil.
Participation des clients. A l'exception des sociétés coopératives de crédit, où la
participation des clients fait partie intégrale de la structure, les clients ne devraient
jamais siéger sur le conseil. Le désavantage d'une structure de propriété dans laquelle
les clients sont actionnaires est que les membres du conseil manquent souvent de
connaissances financières pour assumer leur responsabilité de façon rigoureuse et
n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour fournir des fonds supplémentaires
lorsque le besoin se fait sentir. L' Encadré 1 explique comment certaines IMF ont
abordé la question.
SEWA Bank (Inde) et CARD Bank (Philippines) constituent deux exemples d'IMF
rentables qui ont choisi de créer une institution financière réglementée avec leurs
clients à titre de propriétaires majoritaires et représentants au sein du conseil. Elles
ont choisi cette structure pour accorder du pouvoir à leurs clients de sexe féminin
et pour assurer l'engagement à long terme de l'institution envers les clients.
Lorsque des ressources financières s'avèrent nécessaires, ces IMF doivent
identifier les sources extérieures de financement car leurs propriétaires ont des
moyens financiers limités.
Directeurs affiliés
Les directeurs affiliés représentent le type de membre le plus courant au sein d'un conseil.
Les investisseurs, les prêteurs et les représentants juridiques peuvent s'engager fermement
envers l'institution, et offrir une perspective neuve et une vaste banque de
renseignements. On recommande aux IMF à but lucratif de former un conseil avec des
directeurs affiliés en majorité.
12
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Directeurs externes
Les directeurs externes non-affiliés à l'IMF sont plus objectifs. Moins il y a d'actionnaires
et plus ceux-ci se ressemblent, plus il est important de nommer des directeurs externes.
Cependant, avant d'inviter des directeurs externes, le conseil doit s'assurer que ceux-ci
assumeront pleinement leurs rôles et leurs responsabilités.
Les lignes directrices suivantes s'appliquent au recrutement des directeurs qui
représentent une institution extérieure, un gouvernement ou un donateur.
Faire appel à des représentants individuels plutôt qu'institutionnels. Pour maintenir la
continuité et réduire au minimum les conflits d'intérêts, les membres du conseil
doivent préférablement agir en leur nom personnel plutôt qu'à titre de représentants
institutionnels. Si le conseil nomme des personnes à titre de représentant de leur
employeur, la continuité du conseil est remise en question.
En nommant des membres du conseil à titre de représentants institutionnels, on
augmente le risque de conflits d'intérêts car cela exige du directeur qu'il joue deux
roles dans la salle de conférence. Il est donc préférable de nommer des représentants
qui agissent en leur nom car ils ne portent pas le chapeau de leur employeur et
s'acquittent de leur obligation de loyauté envers l'IMF.
Eviter les représentants directs du gouvernement et des donateurs. Sauf dans le cas où
une institution est détenue par le gouvernement, les représentants du gouvernement ne
devraient pas avoir droit de vote au sein du conseil d'une IMF. La pression politique à
court terme et l'influence d'un représentant du gouvernement pourrait avoir un impact
négatif sur l'existence à long terme de l'institution. L'implication du gouvernement
crée également le risque que les clients confondent l'IMF avec un projet du secteur
public, ce qui peut donner l'impression que les services financiers de l'institution sont
gratuits ou temporaires, causant ainsi un problème quant à la qualité de l'actif.
De même, les donateurs ne doivent pas détenir de participations ou avoir droit de vote
au sein du conseil. Etant donné leur nature politique, leurs projets en constante
évolution et les mutations de leur personnel, les donateurs ne doivent pas être
propriétaires d'IMF à moins d'être en mesure d'assurer leur continuité et leur
supervision. Plusieurs autres mécanismes susceptibles de convenir aux donateurs sont
plus efficaces pour superviser les activités de l'institution et leur utilisation des fonds.
En voici quelques exemples : utilisation des calendriers de débours multiples liés aux
objectifs de rendement, octroi de prêts plutôt que recueil de fonds, et canalisation des
ressources par l'entremise d'autres institutions telles que des fonds d'investissement,
des holdings et autres institutions. Les donateurs doivent minitieusement sélectionner
une méthode d'investissement basée sur des objectifs compatibles et le potentiel de
valeur ajoutée. Les donateurs doivent tenir compte de la responsabilité de
l'organisation locale et élaborer des stratégies de sortie efficaces.
Certaines IMF ont réalisé qu'il était utile d'inviter des représentants du gouvernement
et/ou de donateurs à participer aux réunions du conseil à titre d'observateurs. Dans
certains cas, une telle représentation permet à l'institution d'obtenir des perspectives
externes utiles, d'enseigner aux représentants les principes de la microfinance et de
13
Réseau MicroFinance
leur faire part des besoins de celle-ci en matière politiques, et de diminuer le risque
d'intervention externe dangereuse.
14
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Etablir les modalités service au sein du conseil. Le conseil doit trouver un équilibre
entre une période de jouissance assez longue pour permettre aux directeurs de
développer l'expertise nécessaire et d'assurer la continuité du leadership, mais assez
courte pour intégrer régulièrement des perspectives nouvelles et des idées
innovatrices. La durée typique du mandat d'un membre de conseil d'administration
varie entre 2 et 4 ans.
Accorder des mandats renouvelables. Sauf dans les sociétés coopératives de crédit,
où la structure est basée sur la représentation démocratique de ses membres, les
mandats renouvelables permettent aux conseils de conserver ses directeurs les plus
dédiés et compétents. Bien que les limites des mandats ou les politiques de retraite
obligatoire garantissent l'injection régulière de nouvelles perspectives au sein du
conseil, l'expérience démontre qu'il est plus important d'élaborer une politique
favorisant le maintien en place d'une équipe gagnante.
Echelonner les mandats. Les institutions de microfinance renouvellent souvent leurs
conseils d'une manière échelonnée pour équilibrer la continuité et le changement, et
pour éviter qu'une majorité de gens sans expérience gouvernent l'IMF. Par exemple,
un conseil formé de neuf membres instaurera des mandats de trois ans de façon à ce
que seulement le tiers de ses membres soient remplacés chaque année.
Etablir une politique de renvoi. L'IMF doit instaurer une politique expliquant les
circonstances dans lesquelles le conseil peut demander à un de ses membres de
démissionner. Les renvois peuvent être justifiés (absences fréquentes, contribution
négative ou conflit d'intérêt non-divulgué) ou non-justifiés (fin de mandat, exigences
non-satisfaites quant à l'acquisition d'actions ou modifications au niveau de la
représentation).
15
Réseau MicroFinance
Rémunérer les membres du conseil. Les IMF doivent élaborer une politique écrite sur
la rémunération qui tient compte du statut des directeurs. Par exemple, les directeurs
internes et affiliés peuvent tirer profit de leur relation avec l'institution et obtenir des
primes de rendement, alors que les directeurs externes ne seraient pas admissibles à
une telle forme de rémunération. Si l'institution n'offre pas de rémunération, les
avantages non-monétaires doivent être clairement énoncés (ex., l'occasion de faire
partie d'une équipe cherchant à atteindre un objectif social ou la chance d'influencer le
processus décisionnel de l'IMF). Le conseil de l'IMF ne doit pas sous-estimer la
valeur d'une affiliation avec une institution d'intérêt social.
16
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Ce chapitre traite du rôle du président, des autres directeurs et des comités du conseil au
sein d'un processus efficace de gouvernance. Il présente des lignes directrices pour
élaborer des règlements et des procédures à l'intention du conseil, ainsi qu'un ordre du
jour typique lors d'une réunion et des suggestions pour les rapports.
Le président
Le président joue un rôle très important dans la gouvernance d'une IMF et constitue le
principal responsable de la bonne marche du conseil. Le président élabore un processus
visant à obtenir un consensus en accord avec la mission de l'institution et assure la
participation active de tous les membres du conseil.
Le poste de président nécessite la présence d'un visionnaire qui anticipe les situations, les
développements et les changements avant la direction. Le président est la plus importante
figure de relations publiques de l'institution et ajoute au prestige de celle-ci. Par contre,
lors de la sélection d'un président, les compétences professionnelles et l'expérience sont
plus importantes que l'image publique. Le président doit avoir l'énergie et la motivation
pour diriger le conseil et faire preuve d'autorité sans pour autant dominer. Un président
efficace impose le respect grâce à sa personnalité et sa réputation.
Le président dirige les réunions, prépare l'ordre du jour des réunions (en collaboration
avec le directeur et/ou les autres directeurs), et s'assure que les comités sont actifs et bien
dotés en personnel. Les lignes directrices énoncent les responsabilités du président :
17
Réseau MicroFinance
Autres directeurs
Les institutions de microfinance mettent davantage l'accent sur le comité exécutif que sur
le rôle des autres directeurs. En fait, ces directeurs ne siègent même pas sur certains
conseils d'IMF. Dans le cas des IMF qui embauchent des directeurs autres que le
président, les rôles sont définis comme suit :
Vice-président. Le vice-président assiste le président en remplaçant celui-ci lorsqu'il
n'est pas en mesure de s'acquitter de ses obligations.
18
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
19
Réseau MicroFinance
Processus de travail du comité. Les comités du conseil doivent se réunir avant les
réunions du conseil. Ils présentent seulement une synthèse de leur travail et de leurs
recommandations au conseil à des fins de révision et de mise en application.
Le nombre et le type de comités utilisés par une IMF donnée dépendent de la taille de son
conseil, de la disponibilité et de l'expertise de ses membres, et des défis auxquels doit
faire face l'institution de microfinance. En général, il existe deux types de comités :
permanent et spécial (ou temporaire). Les comités permanents sont spécifiés dans les
règlements de l'organisation. Le Tableau 3 énumère les comités permanents les plus
courants.
Tableau 3 : Comités permanents communs sur la microfinance
Comité exécutif
Etendue Toutes les fonctions importantes de l'IMF
Composition Président, directeur et deux à quatre autres membres ; doit inclure les présidents
d'autres comités du conseil.
Responsabilités • Discuter des sujets à aborder et de l'ordre du jour en prévision des réunions du
conseil, et plus souvent si nécessaire.
• Etablir un consensus initial sur les problèmes que le conseil doit aborder.
• Prendre des décisions et aborder les questions relatives aux politiques que le
conseil lui a déléguées.
• Jouer un rôle important dans les activités, les discussions et les décisions d'un
conseil.
• Agir au nom du conseil en son absence.
20
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Comité de nomination
Etendue Former le conseil selon les normes établies et adhérer aux règlements concernant la
composition, la nomination et le renouvellement du conseil.
Composition Trois ou quatre membres ; aucun directeur interne
Responsabilités • Identifier les nouvelles compétences et caractéristiques énoncées par le conseil.
• Identifier les directeurs éventuels et recevoir les nominations des autres
membres du conseil.
• Interviewer les candidats au poste de directeur au nom du conseil et soumettre
des recommandations au conseil.
Comité de crédit
Etendue Superviser la qualité du portefeuille et respecter les politiques de crédit et les
règlements en vigueur
Composition Directeur et trois ou quatre autres membres du conseil
Responsabilités • S'assurer que les politiques relatives aux prêts sont adéquates.
• S'assurer que les activités relatives aux prêts respectent les politiques
institutionnelles de même que les lois et règlements en vigueur.
• Superviser la qualité du portefeuille de prêts, reconnaître les tendances négatives et
s'assurer que les mesures correctives nécessaires sont prises.
• Etablir des dispositions et des politiques sur les pertes sèches, et s'assurer que les
réserves sont adéquates.
• Evaluer les demandes de crédit et prendre les décisions relatives au crédit pour les
prêts dont la somme excède le pouvoir discrétionnaire de la haute direction.
Comité actif-passif
Etendue Superviser la gestion du bilan pour s'assurer de la suffisance de liquidités, du
maximum de profits sur les investissements et de la gestion adéquate des taux d'intérêt
et des risques inhérents au taux de change (dans les organisations plus petites, ces
responsabilités sont souvent assumées par le comité des finances).
Composition Directeur, directeur des finances, deux ou trois membres du conseil qui ne sont pas
des directeurs internes.
Responsabilités • S'assurer que la réglementation concernant les liquidités est respectée (s'il y a
lieu).
• Superviser les procédures relatives aux projections de cash-flow pour s'assurer
qu'elles sont mises en application et efficaces.
• Se protéger contre la liquidité excessive ou insuffisante.
• Superviser le portefeuille d'investissements et les transactions qui s'y rattachent.
• S'assurer de la diversification appropriée et de la conformité aux politiques de
l'entreprise.
• Vérifier la vulnérabilité aux taux d'intérêt et l'harmonisation du bilan.
• Vérifier l'exposition au taux de change.
21
Réseau MicroFinance
De tous les comités auxquels on a fait référence dans les présentes, le comité exécutif est
le plus important et le plus utilisé par les IMF. Les conseils donnent priorité au comité de
vérification, puis à celui des nominations et du crédit. L'encadré 2 fournit des exemples
d'utilisation des comités.
BANCOADEMI (République Dominicaine) est dotée d'un conseil qui se réunit chaque
mois. Ses 8 membres participent à différents comités de l'organisation : 3 membres
siègent sur le comité exécutif ; 2 sur le comité de vérification et 3 sur le comité du crédit.
TSPI (Philippines) est dotée d'un comité exécutif de 4 membres qui discutent d'affaires
importantes entre les réunions du conseil, de même qu'un comité de développement du
conseil formé de 3 membres responsables du développement des aptitudes et des
relations au sein du conseil. Compartamos (Mexique) est dotée d'un comité de 5
membres responsables de la transformation d'une ONG en une IMF réglementée à but
lucratif.
Comités spéciaux
Contrairement aux comités permanents, le conseil peut créer des comités spéciaux ou
temporaires à des fins précises et les démanteler lorsque la tâche a été accomplie. Les
conseils utilisent souvent des comités spéciaux à des fins de planification stratégique ou
pour préparer l'IMF à une transition importante, telle que la transformation d'une
organisation non-gouvernementale (ONG) en une institution financière formelle ou à
l'implantation d'un nouveau système d'information sur la gestion. Les comités spéciaux
s'occupent également de problèmes ayant trait aux finances, à la réglementation ou autres
aspects, tels qu'une mauvaise gestion de la part d'un cadre ou d'un directeur, des
déficiences relatives à la gestion ou un litige.
22
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Conseil consultatif
Un conseil consultatif est un mécanisme efficace pour permettre à une institution
d'accéder à un groupe de personnes respectées, d'envergure, compétentes et généralement
très occupées. Comme le conseil consultatif n'assume aucune responsabilité légale ou
morale envers l'institution, ses membres peuvent être recrutés selon leurs compétences et
leur intérêt à soutenir les activités de l'institution. Le recours à un conseil consultatif est
particulièrement recommandé aux institutions dont le conseil n'est composé que de
directeurs internes. Les IMF ont jugé les conseils consultatifs comme étant très utiles
pour obtenir des renseignements objectifs, des informations privilégiées et des liens
stratégiques. Les IMF peuvent également utiliser le conseil consultatif comme
mécanisme de graduation pour inviter les directeurs clés à participer à titre de conseillers
une fois qu'ils ont décidé de quitter le conseil.
3.3 Règlements
Les règlements d'une institution régissent la gestion et l'organisation interne Ils
comprennent généralement des détails sur les rôles et les responsabilités des actionnaires,
des membres du conseil, des comités et des cadres ; les spécifications relatives à la durée
des mandats, à la taille du conseil et à la fréquence des réunions ; et aux processus relatifs
au scrutin, à la nomination des directeurs et à la signature des accords. Les lignes
directrices suivantes s'appliquent à l'élaboration des règlements du conseil :
• Les règlements du conseil doivent être simples et énoncés par écrit. Un
document légal éloquent comportant un langage sophistiqué est moins utile
aux dépositaires d'enjeux qu'un énoncé clair et précis.
• Le conseil doit toujours conserver le pouvoir d'amender ces règlements selon
une procédure définie.
• Le conseil doit toujours réviser les règlements chaque année pour s'assurer
qu'ils sont toujours pertinents et qu'ils guident adéquatement l'entreprise.
Aucun modèle standard de règlements n'existe actuellement pour aider les IMF à rédiger
leurs propres règlements. L'une des étapes suivantes consiste à élaborer un modèle de
règlements pour les institutions de microfinance en tenant compte des différentes formes
de propriété.
23
Réseau MicroFinance
Réunions du conseil
Fréquence. Les réunions du conseil ont généralement lieu sur une base mensuelle ou
trimestrielle. Moins les réunions sont complètes, plus il sera nécessaire que les
comités se rencontrent dans l'intérim. Au fur et à mesure qu'une organisation prend de
l'expansion et devient plus complexe, il devient nécessaire d'augmenter la fréquence
des réunions des comités et du conseil. La croissance rapide d'une institution exige
une interaction fréquente entre le conseil et la direction pour superviser un
portefeuille de prêts potentiellement volatile et pour assurer la gestion proactive afin
que les systèmes et les procédures rehaussent adéquatement la capacité de l'IMF.
Durée. Les réunions durent généralement entre deux et cinq heures, mais durent
parfois deux jours si elles sont combinées à l'éducation du conseil ou à la
planification stratégique à long terme.
Calendrier. Le calendrier des réunions régulières et exceptionnelles du conseil doit
être établi et communiqué aux directeurs à l'avance, préférablement selon un
calendrier d'un an, avec des rappels et/ou des modifications proposées à des moments
opportuns.
Quorum. L'exigence la plus courante relativement au quorum est de 50 pour cent
plus un pour la plupart des sujets abordés. Les conseils devraient utiliser un quorum
de 75 pour cent pour les questions importantes telles qu'une transformation
institutionnelle ou un amendement aux règlements.
Préparation. La direction doit préparer et distribuer des documents au moins une
semaine à l'avance. Ces documents comprennent des rapports pertinents, des
ébauches de motions et des résolutions à étudier lors des réunions. Il est important de
ne pas remettre trop de documentation. La direction doit fournir des renseignements
clés dans un format permettant aux directeurs de les analyser facilement.
Ordre du jour. Généralement, le directeur et le président préparent conjointement
l'ordre du jour. Celui-ci doit accorder suffisamment de temps au conseil pour analyser
et discuter de chaque point façon exhaustive. Le Tableau 4 présente une liste des
documents à préparer ainsi qu'un exemple d'ordre du jour lors d'une réunion du
conseil.
24
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
25
Réseau MicroFinance
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
4. D EVELOPPEMENT DU CONSEIL ET
EVALUATION DU RENDEMENT
Rares sont les entreprises qui n'évaluent pas de temps à autre le rendement de leurs
éléments clés - personnel, unités commerciales ou haute direction. Pourtant, le conseil
d'administration ne fait jamais l'objet d'une évaluation, même s'il constitue probablement
l'élément le plus important d'une entreprise.
Jay Conger, David Finegold et Edward Lawler
Harvard Business Review
Ï
La microfinance évolue rapidement, ce qui oblige le conseil à demeurer à l'affût des
changements dans le secteur afin de s'acquitter des responsabilités qui lui incombent. Ce
chapitre explique les méthodes visant à améliorer la gouvernance de la microfinance
grâce à un meilleur développement du conseil et à une évaluation du rendement de celui-
ci. Il fournit des lignes directrices sur la mise en application de mécanismes d'évaluation
du rendement des directeurs et de l'ensemble du conseil.
27
Réseau MicroFinance
Le Tableau 5 fournit des outils jugés importants par les institutions de microfinance dans
le développement de leur conseil.
Tableau 5 : Outils de développement du conseil
• Matériel autodidactique
• Bandes vidéo
• Publications sur le commerce
• Visites d'observation locales et internationales
• Entrevues avec des membres de la haute direction et du conseil
consultatif
• Courtes présentations au conseil par des experts de l'industrie
• Visites aux clients
28
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
29
Réseau MicroFinance
Processus d'évaluation
Peu de conseils d'IMF sont dotés d'un processus d'évaluation. Les quatre étapes suivantes
sont recommandées pour la mise en œuvre d'un processus d'approbation.
a) Le conseil définit les objectifs pour chaque type de responsabilité par rapport
auxquels le rendement sera mesuré. Le conseil doit établir ces objectifs annuellement,
généralement au début de l'exercice financier, et mais préférablement pas lors de la
réunion consacrée à l'évaluation du travail du conseil pour l'année précédente.
Le conseil doit analyser périodiquement chacune des responsabilités, mais étant
donné les contraintes de temps des membres du conseil, il n'est pas nécessaire
d'évaluer chaque responsabilité sur une base annuelle.
b) Le secrétaire du conseil ou toute autre entité prépare un rapport sur les ressources et
les activités du conseil, notamment une analyse sur l'emploi du temps du conseil. Le
rapport doit également inclure une analyse des renseignements recueillis à l'extérieur
de l'institution tels que les analyses de marché, les réseaux de l'industrie et les agences
d'évaluation, dont nous parlerons en plus ample détail au chapitre 6.
c) Le conseil assigne au président du comité de nomination ou à un autre directeur la
tâche de mener un sondage auprès des autres membres pour évaluer le rendement du
conseil par rapport aux objectifs. Ce sondage est généralement mené par écrit bien
que certaines organisations jugent parfois utile d'interviewer les membres du conseil
un par un.
Le sondage doit combiner les questions à développement et les questions à choix
multiples pour faciliter l'analyse, tout en permettant aux membres du conseil de
partager leurs réflexions sur ce qui marche et ne marche pas. Par exemple, le sondage
peut demander aux membres d'indiquer sur une échelle de un à cinq dans quelle
mesure ils croient que tous les membres du conseil comprennent la mission de
l'institution ou que le conseil est prêt à agir en cas de crise inattendue. Les questions à
développement peuvent concerner le rendement du conseil ou l'efficacité des
structures actuelles des comités.
d) Le directeur qui mène le sondage compile les réponses et produit un rapport
identifiant les objectifs atteints par le conseil et les aspects à améliorer. Le ton du
rapport est aussi important que le contenu. Il doit être confidentiel, équilibré et
identifier les points de vue qui diffèrent. Le conseil doit recevoir un sommaire du
rapport et en assurer le suivi en discutant des mesures à prendre pour améliorer
l'efficacité du conseil.
30
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
31
Réseau MicroFinance
32
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
5. G ESTION DE LA DIRECTION
Ï
L'une des plus importantes responsabilités du conseil consiste à embaucher, superviser et,
si nécessaire, remplacer le directeur d'une institution. La détermination de la
rénumération constitue un aspect supplémentaire important de la gestion de la direction,
et elle doit se rattacher clairement aux objectifs de rendement définis. Enfin, même si le
directeur accomplit de l'excellent travail, le conseil doit tout de même élaborer un plan de
succession en cas d'événements fortuits.
33
Réseau MicroFinance
Conseil Direction
Aide la direction à définir la stratégie de Assure la gestion des activités quotidiennes,
l'organisation et approuve les consignes recommande la stratégie au conseil.
stratégiques importantes.
Approuve la structure des politiques et des Présente ses recommandations au conseil et met
objectifs qui ont été convenus par le conseil et la en application les plans et les politiques visant à
direction. réaliser les objectifs définis.
Authorise le processus d'évaluation du rendement Maintient la solvabilité financière de l'institution
pour s'assurer que les politiques sont respectées, et gère les ressources humaines de l'institution de
que les plans sont mis en œuvre et que les manière à encourager la productivité élevée, le
objectifs sont atteints. rendement et le développement du personnel.
S'assure que les priorités de l'institution en matière S'assure que le conseil de l'institution est bien
d'activités quotidiennes ne nuisent pas aux informé et qu'il se considère comme partie
priorités stratégiques. intégrante de l'institution.
Se distingue clairement de la direction pour Met sur pied une équipe de direction efficace pour
s'assurer que les frontières entre les rôles et les s'assurer de la mise en application des politiques
responsabilités demeurent clairs et précis. et de la formation d'un successeur éventuel.
Ne fait pas figure d'autorité dans la structure de la Ne vote pas lors des réunions du conseil.
direction.
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Etant donné les rôles du conseil et de la direction, il est parfois difficile de s'assurer que
les deux côtés du leadership travaillent en harmonie. Voici quelques suggestions pour
réaliser cet objectif :
• Favoriser la communication et l'échange de renseignements. Il est essentiel
que le directeur et le président discutent régulièrement et s'échangent des
rapports pertinents. Bien que le conseil soit parfois en interaction avec d'autres
cadres et employés, le directeur agit comme intermédiaire entre le conseil et le
personnel.
• Créer des occasions informelles de discussion entre le conseil et la direction
(par exemple, lors d'événements sociaux et/ou retraites).
35
Réseau MicroFinance
Lors de l'élaboration du régime de primes, le conseil doit être extrêmement prudent quant
à la sélection et à la pondération des indicateurs. S'il met trop l'accent sur certains
indicateurs, le directeur risque d'éloigner l'institution de sa mission. Les régimes de
primes de rendement doivent également tenir compte du contexte culturel.
L'une des responsabilités du conseil consiste à superviser et à évaluer le rendement du
directeur. Le rendement du directeur doit être lié à la réalisation des objectifs de
l'institution, ce dont nous discuterons en plus amples détails au chapitre 6.
En résumé, le conseil doit élaborer ce qui suit dans le cadre du processus de supervision
du directeur :
36
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
• Plan de rémunération
• Primes de rendement
Les objectifs de l'institution changent au fil du temps, ce qui fait en sorte qu'un directeur
autrefois efficace devient inefficace en raison des nouvelles exigences de son poste. Etant
donné le peu d'emplois disponibles dans plusieurs pays en voie de développement,
certains directeurs ne peuvent démissionner même s'ils ne sont plus assez compétents
pour occuper ce poste. Bien que ce soit extrêmement délicat, les conseils doivent parfois
demander à un directeur de démissionner car ils doivent agir dans les meilleurs intérêts de
l'institution.
37
Réseau MicroFinance
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
6. S UPERVISION
Ï
Ce chapitre discute de la supervision, un élément essentiel de la gouvernance des
institutions de microfinance. La supervision fait référence aux méthodes utilisées par le
conseil et la direction pour définir la responsabilité, contrôler les risques, prévenir les
pertes et atteindre les objectifs. Une supervision efficace permet au conseil de s'assurer
que l'IMF utilise ses ressources de manière responsable et adéquate, et respecte la
mission de l'institution.
39
Réseau MicroFinance
L'équilibre est essentiel. Les conseils doivent chercher à atteindre l'équilibre entre la
rigueur de la supervision et les coûts administratifs qui s'y rattachent, s'assurant ainsi
que le système est fiable et efficace.
Les conseils d'administration doivent posséder des compétences en matière de
supervision. Les conseils doivent agir avec circonspection lorsqu'ils choisissent de
nouveaux membres et qu'ils assurent la formation de membres actuels. Les nouveaux
membres doivent posséder les compétences et les connaissances en microfinance
nécessaires pour poser les questions analytiques et être incisifs dans leurs discussions
pour s'acquitter de leurs tâches de supervision.
Une stratégie de supervision efficace comprend les six éléments clés enoncés ci-dessous.
a) Culture institutionnelle appropriée
La base d'une stratégie de supervision efficace repose sur la culture de l'institution.
Une organisation doit s'efforcer de maintenir un environnement basé sur l'honnêteté,
la responsabilité et la divulgation transparente de l'information. La stratégie d'une
institution ne peut dépendre uniquement sur ces éléments, mais leur existence
améliore son efficacité. Le milieu de travail de l'IMF doit promouvoir des normes
d'éthique élevées, le travail d'équipe et une philosophie orientée vers l'apprentissage.
Si une institution met en valeur les innovations et cherche à améliorer ses activités,
les autres éléments de sa stratégie de supervision sont assez faciles à mettre en
application.
Toutes les institutions financières sont victimes de fraude, et les IMF ne font pas
exception. Bien que la culture de l'institution soit en mesure de réduire la fraude, elle
ne peut l'éliminer. Les IMF doivent faire face aux risques de fraude directement, sans
la pardonner, mais en reconnaissant son existence.
b) Objectifs, politiques et procédures
Le conseil établit des objectifs et des politiques qui s'avèrent essentielles au succès de
toute stratégie de supervision. Sans leur existence, il est impossible d'évaluer le
rendement de l'institution. Les objectifs, guidés par la mission de l'institution,
définissent ce que l'IMF souhaite accomplir et quand. Les politiques permettent
d'établir les règlements que devra suivre la direction lors de la mise en œuvre des
activités de l'institution. Elles facilitent la bonne marche des activités, la cohérence
institutionnelle et l'équité lors de la prise de décision. Les procédures, établies par la
direction, sont des méthodes acceptables de fonctionnement conformes aux politiques
et aux objectifs.
c) Rapport efficace sur le rendement de l'institution
Pour exercer une supervision efficace, le conseil doit respecter les conditions
suivantes :
• Les trois paramètres (objectifs, politiques et procédures) sont établis pour
créer une structure dans la préparation des rapports.
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
d) Supervision
Grâce à des paramètres établis et à des rapports fiables, le conseil peut régulièrement
analyser le rendement de l'institution et le comparer à ses objectifs. Le conseil peut
utiliser les comités pour effectuer une analyse plus fréquente ou plus approfondie si
nécessaire.
Le conseil doit analyser le rendement en le comparant aux normes extérieures et aux
points de référence fournis par leurs pairs de l'industrie. Les agences d'évaluation,
comme celles qui ont été développées par la Private Sector Initiatives Corporation, et
les outils d'évaluation interne, tels que CAMEL7 et PEARLS 8, peuvent être très utiles
à cette étape.
e) Evaluation
Le conseil doit évaluer si l'institution accomplit sa mission. Cela consiste à
déterminer si l'institution est bien positionnée en vue de l'avenir et si elle se protège
contre les risques éventuels. Le conseil doit tenir compte des tendances à court et à
long terme, et examiner les changements dans l'environnement extérieur tels que la
concurrence ou les nouvelles politiques du gouvernement susceptibles d'avoir un
impact sur la rentabilité à long terme de l'IMF.
f) Mesure corrective
La supervision ne se limite pas à une analyse ; elle se termine par une mesure. Le
conseil doit s'assurer que des mesures correctives sont prises pour améliorer les
faiblesses de l'institution. Le conseil peut instaurer de nouvelles politiques, modifier
les primes de rendement, et demander à la direction de modifier les systèmes et les
procédures. Si la source d'une faiblesse de l'institution est le directeur, le conseil
devra peut-être le remplacer.
7
CAMEL, est un instrument d'ACCION International qui mesure les capitaux, la structure de l'actif, la
gestion, les profits et les les liquidités.
8
Le système PEARLS, tel qu'utilisé par le World Council of Credit Unions (WOCCU), mesure la
protection, l'efficacité de la structure financière, la qualité de l'actif, les taux de rendement et les coûts, les
liquidités et les signes de croissance.
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Réseau MicroFinance
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
43
Réseau MicroFinance
Présentation des rapports. 9 Le conseil doit également travailler avec la direction pour
élaborer un gabarit standard pour les rapports à des fins de présentation au conseil. Le
format doit permettre aux membres du conseil d'analyser facilement le rendement de
l'institution selon des indicateurs déterminés et mettre en relief les points importants.
Le rapport doit comparer les statistiques du mois en cours à celles du mois
correspondant lors des années précédentes. Il doit également soumettre une analyse
des chiffres budgétés par rapport aux chiffres réels.
Transparence des rapports. Le conseil s'attend à ce que la direction possède un
système d'information facilitant l'échange horizontal, vertical et latéral de
renseignements. Cela permet au personnel de l'organisation d'avoir accès aux
9
Consulter “Handbook for Management Information Systems for Microfinance Institutions” du CGAP
pour obtenir des exemples de formats utilisés dans les rapports (Waterfield et Ramsing, 1998).
44
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Contrôles internes
Le conseil doit s'assurer que la direction a intégré un système adéquat de contrôles
internes dans ses procédures quotidiennes. Le Tableau 10 présente des exemples
d'activités de contrôle ainsi que des applications particulières.
45
Réseau MicroFinance
Vérification interne
L'objectif d'une vérification interne est de divulguer les irrégularités et de proposer des
modifications aux procédures internes afin d'éviter les pertes. Le vérificateur interne
cherche à identifier les risques nouveaux ou non-contrôlés par le passé, ce qui nécessite
de nouvelles activités de contrôle. Il présente ses conclusions et ses suggestions au
conseil sur une base mensuelle ou trimestrielle. Le conseil étudie les recommandations et
pondère les coûts et les bénéfices éventuels de leur mise en application. Il décide ensuite
d'aller de l'avant avec les recommandations, de chercher d'autres renseignements, ou de
rejeter les changements proposés avec justifications. Le Tableau 11 résume les
caractéristiques d'une vérification interne efficace.
Les lignes directrices suivantes permettent de créer une équipe de vérification interne :
• Le conseil doit émettre des consignes précises à l'équipe de vérification. Il doit
établir les politiques visant à diriger le travail de l'équipe. Le conseil doit être
spécifique quant à l'information dont il a besoin afin que l'équipe pose les
bonnes questions lors de ses vérifications et divulguent des renseignements
utiles.
• Les vérificateurs doivent prendre note de ce qui fonctionne bien au sein de
l'institution, de même que ce qui est déficient, pour que les méthodes efficaces
soient reproduites.
Une vérification interne comprend trois éléments :
a) Vérification procédurale : La vérification interne permet de déterminer si le personnel
met en application les procédures énoncées dans le manuel des opérations de
l'institution. La vérification procédurale comprend des vérifications occasionnelles et
un échantillonnage au hasard pour s'assurer que :
• Les demandes de crédit et l'analyse des prêts sont effectuées correctement ;
• Les modalités et les montants des prêts sont conformes aux politiques de
l'entreprise ;
46
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
Vérification externe10
Une vérification externe permet au conseil d'obtenir l'opinion objective d'un tiers
relativement à la convenance d'un système de contrôle interne. Le type de vérification
externe la plus courante est la vérification des états financiers, qui donnent l'assurance
raisonnable que les états financiers de l'institution sont exempts de fausses déclarations.
Le conseil ne doit pas se fier uniquement aux vérifications externes pour identifier les
risques, la fraude ou les activités de contrôle nécessaires. Si le conseil a besoin de
conseils externes dans ces domaines, il doit faire appel à un conseiller indépendant ou à
un consultant. Les vérifications externes ont une valeur limitée car les vérificateurs ont
tendance à moins comprendre les normes et les complexités des institutions de
microfinance. Avant de choisir un vérificateur, le conseil doit s'assurer que les candidats
10
Consulter “External Audits of Microfinance Institutions” du CGAP, qui explique au conseil comment
diriger une vérification efficace et aux vérificateurs comment adapter leur processus de vérification aux
IMF.
47
Réseau MicroFinance
sont en mesure d'adapter leurs méthodes au fait que les prêts ne peuvent être garantis par
les collatéraux traditionnels.
Les vérifications externes des IMF ont lieu annuellement ou aussi souvent que nécessaire
par les autorités locales. Si possible, le conseil doit recevoir les états financiers approuvés
par les vérificateurs dans les trois mois suivant la fin de l'exercice financier. Les
vérificateurs internes et externes relèvent du comité de vérification/des finances ou de
l'ensemble du conseil. Il est essentiel que le conseil, et non la direction, contrôle la
sélection, la rétention, l'évaluation et la rémunération des vérificateurs internes et
externes.
48
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
7. P ROPRIETE ET GOUVERNANCE
La structure d'une entreprise ne définit pas en quoi consiste une gouvernance efficace,
mais pour chaque type d'institution de microfinance (à but non-lucratif, à but lucratif,
coopérative de crédit), certains facteurs peuvent renforcer ou affaiblir la capacité du
conseil à s'acquitter de son rôle et de ses responsabilités. Les caractéristiques et les
perspectives des propriétaires qui assument le rôle de gouvernance sont probablement les
facteurs les plus importants d'une gouvernance efficace.
Ces lignes directrices abordent la relation entre la propriété et la gouvernance efficace de
chaque type de structure institutionnelle : à but lucratif, coopératives de crédit et ONG.
La gouvernance des institutions publiques n'est pas abordée car il n'existe aucun exemple
de ce type de structure de propriété, à l'exception de Bank Rakyat Indonesia. Ce chapitre
commence par une discussion sur la question sous-jacente que chaque conseil doit
aborder : les objectifs sociaux et économiques de l'institution.
49
Réseau MicroFinance
Les objectifs sociaux et économiques sont des aspects de la même philosophie d'affaires,
chacun d'eux renforçant l'autre. La mission sociale, exprimée en termes conventionnels,
est une orientation de l'IMF vers un marché spécialisé, où les acteurs doivent être
innovateurs pour bien servir le marché et réaliser des profits. L'objectif des profits,
exprimé en termes sociaux, est la recherche de permanence de la part de l'institution. Il se
rattache à l'objectif social car les institutions qui n'atteignent pas la permanence ne
réussiront pas leur mission sociale à long terme.
Une IMF est susceptible de franchir plusieurs étapes durant son existence et l'équilibre de
ses objectifs prendra différentes formes. Au début, une IMF peut chercher à démontrer
qu'elle est en mesure d'offrir des services financiers de façon soutenue à un marché où il
était autrefois impossible d'ouvrir une banque. Ensuite, elle prendra de l'expansion pour
servir plus de gens au sein du marché cible, dans un contexte où elle sera bien établie et
rentable. Troisièmement, lorsque l'institution est rentable et attire les concurrents, l'IMF
peut développer de nouveaux produits orientés vers les besoins de la clientèle ou
restructurer ses coûts pour baisser les taux d'intérêt. Plus tard, elle peut même revenir à
son premier objectif et chercher à rejoindre les segments de marché les plus pauvres qui
sont toujours considérés non-rentables.
Même en reconnaissant l'existence et la faisabilité de ces deux objectifs, il est parfois
difficile d'atteindre l'équilibre sur une base quotidienne. Pour ce faire, l'IMF doit tenir
compte des lignes directrices suivantes :
50
Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
La discussion et les lignes directrices ci-dessous devraient aider les institutions à aborder
la question de la gouvernance en ce qui a trait à la propriété :
• Mission institutionnelle et dépositaires d'enjeux ;
• Composition du conseil ;
• Identification et sélection des membres du conseil ;
• Motivation des directeurs à représenter l'IMF ;
• Rémunération des membres du conseil ;
• Le type de propiétaires qui ont un impact sur la manière de gouverner ;
• Les règles et règlements du gouvernement qui doivent être suivies.
ONG transformées
Plusieurs IMF à but lucratif sont des institutions à but non-lucratif transformées qui
appartiennent en partie à l'ONG fondatrice. Suite à l'accord initial de transformation, il est
difficile de contrôler la propriété et la composition du conseil car l'échange d'actions
permet de transférer la propriété et souvent l'adhésion au conseil au plus offrant.
Il existe généralement un mélange de plusieurs types d'investisseurs dans les IMF à but
lucratif transformées, y compris les ONG, les investisseurs privées, les entités publiques
et les fonds de capitaux spécialisés.11 Chaque type de propriété comporte ses propres
motivations, intérêts et preoccupations:
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Réseau MicroFinance
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
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Réseau MicroFinance
Au Mali, en Afrique de l'Ouest, où la plupart des gens sont analphabètes, les qualités
telles que l'honnêteté et l'intégrité sont plus importantes que le niveau d'instruction
aux yeux des membres de la société coopérative de crédit, Kafojiginew. Cette
société coopérative de crédit offre une formation complète à ses membres peu
instruits qui siègent sur le Conseil d'administration, le Comité du crédit et le Comité
de surveillance. Les règlements de Kafojiginew protègent la mémoire
institutionnelle en offrant des mandats renouvelables de trois ans et en n'autorisant
que le tiers des directeurs à se faire réélire chaque année.
Les intérêts des emprunteurs nets ont priorité. La société coopérative de crédit
d'Amérique Latine a mis l'accent sur l'octroi de prêts plutôt que sur la mobilisation de
l'épargne. Cela a entraîné l'instauration d'une politique donnant priorité aux intérêts
des emprunteurs nets ainsi que décisions nuisant à la rentabilité à long terme de
l'institution. Dans ces cas, les directeurs ne risquent rien, et leurs intérêts sont souvent
en conflit avec ceux des épargnants nets. Les emprunteurs nets ont tendance à
favoriser une baisse des taux d'intérêt et des modalités de prêt qui exposent
l'institution à des risques de crédit inopportuns. Lorsque les taux d'intérêt sont peu
élevés, le crédit est rationné, ce qui encourage les prêts aux initiés, le favoritisme et
une mauvaise sélection des prêts octroyés. La qualité de l'actif en souffre alors.12
D'autre part, les épargnants nets sont intéressés par des taux d'intérêt élevés et incitent
les institutions à la plus grande prudence avec leurs dépôts.
Comme il est souvent impossible de compter sur une réglementation et une
supervision adéquates, les lignes directrices suivantes aident les sociétés coopératives
de crédit à ne pas mettre l'accent sur les intérêts des emprunteurs nets :
• Interdire les prêts aux initiés ou limiter le montant des prêts accordés aux
membres du conseil ;
• Faire la promotion des produits d'épargne et attirer de nouveaux épargnants au
sein du conseil ;
• Rechercher l'équilibre entre les emprunteurs nets et les épargnants nets au sein
du conseil.
Diffuser la propriété. Comme les sociétés coopératives de crédit sont détenus par
leurs nombreux clients, aucun propriétaire ne possède les enjeux suffisants pour
encourager une supervision rigoureuse et efficace. Peu de gens supervisent le
rendement des sociétés coopératives de crédit, assistent à l'assemblée générale
annuelle et supervisent leurs représentants élus au conseil.13 Il en résulte donc une
12
Brian Branch et Christopher Baker, “Credit Unions: Overcoming Governance Problems – What Does it
Take?” Inter-American Development Bank, 2 mars 1998.
13
Ibid.
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
dépendance trop grande envers quelques personnes clés, qui sont souvent le directeur
ou quelques membres du conseil. Les lignes directrices suivantes traitent de la
diffusion de propriété :
• Attirer des épargnants nets au sein du conseil car ils sont naturellement
motivés à participer activement et à demander l'information qui n'est
disponible immédiatement ;
• Communiquer les fluctuations de la valeur nette des actions lors de
l'assemblée générale ou par écrit, au moins une fois l'an ;
• Procéder à des vérifications fréquentes et divulguer les résultats de façon à
informer et à protéger les petits épargnants ;
• Améliorer la transparence et la communication de renseignements grâce à une
supervision interne et externe.
Nécessité d'une représentation démocratique et d'un renouvellement du conseil. Les
conseils des sociétés coopératives de crédit doivent trouver l'équilibre entre la
nécessité de se renouveler et la continuité en assurant la rotation des membres du
conseil. Même dans les cas où il y a très peu de candidats instruits, il est préférable
d'effectuer des changements. La représentation démocratique est l'un des plus
importants principes d'une société coopérative de crédit. Les mandats des membres
du conseil sont d'une durée limitée, ce qui est nécessaire dans ce cas-ci, alors que
dans d'autres structures de propriété, il est préférable d'accorder des mandats
renouvelables. Les lignes directrices concernant le renouvellement du conseil et la
représentation sont énoncées ci-dessous :
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Réseau MicroFinance
d'enjeux sont les clients, les employés, les donateurs et les fournisseurs d'assistance
technique, et aucun d'entre eux n'a investi de capitaux traditionnels dans l'institution. Les
conseils des ONG sont responsables envers ces dépositaires d'enjeux de la réalisation de
la mission de l'institution. Pourtant, les membres du conseil ne détiennent aucun intérêt
dans l'institution et siègent uniquement par conscience sociale et personnelle. Par
conséquent, il est essentiel que la mission des ONG soit clairement définie et
communiquée à tous les dépositaires d'enjeux pour s'assurer que les décisions et les
politiques soient élaborées en conséquence. Voici les faiblesses inhérentes à la structure
de gouvernance des ONG et les recommandations qui s'y rattachent.
Absence de responsabilité envers les propriétaires. L'absence de propriétaires-
investisseurs cause des problèmes en ce qui a trait à la gouvernance des ONG. La
structure de propriété leur empêche d'établir une crédibilité auprès de la communauté
bancaire pour accéder à des sources commerciales de financement afin d'accentuer
leur croissance. Les ONG n'ont pas accès aux sources de financement intéressantes
pour obtenir des capitaux supplémentaires en temps de crise. Les directeurs des
conseils des ONG agissent à titre de bénévoles, ce qui les empêche de s'engager à
fond dans cette tâche. La question est de savoir comment une ONG peut rendre des
comptes lorsque l'actif n'est pas "détenu". L'encadré 4 décrit dans quelle mesure les
contraintes relatives à la propriété des ONG ont joué un rôle dans la crise
Corposol/Finansol. Les lignes directrices suivantes suggèrent des méthodes pour
améliorer la responsabilité des conseils des ONG :
• Choisir des directeurs prêts à s'engager pour accomplir la mission de
l'organisation et l'orientation vers les résultats financiers ;
• Lors du processus de sélection du conseil, s'assurer que les personnes sont
prêtes à prendre les décisions difficiles en cas de pertes importantes et de
déficits d'exploitation ;
• Fournir les outils et la formation nécessaires au conseil pour que celui-ci
supervise la qualité de l'actif ;
• Intégrer un système transparent de vérification entre le directeur, la direction
et le conseil ;
• Améliorer le système de vérification interne et la transparence en procédant à
des vérifications mensuelles ;
• Commander des vérifications externes une fois l'an ;
• S'assurer que les donateurs jouent un rôle approprié et qu'ils ne sont pas
directement impliqués dans les affaires du conseil. Le conseil doit s'assurer
que les fonds et les obligations des donateurs correspondent à la mission de
l'institution avant de signer tout accord à cet effet. Ce chapitre renferme une
section consacrée aux rôles appropriés des donateurs.
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Guide de la gouvernance efficace des institutions de microfinance
L'ONG mère, Corposol, contrôlait (à 71 pour cent) l'IMF commerciale Finansol lors de sa
création. Corposol ayant mal assumé son rôle de direction, l'institution financière
réglementée n'avait aucune autonomie en matière de structure et de direction. En tant
qu'ONG, Corposol ne s'engageait pas à faire preuve de la même prudence fiscale qu'une
entité du secteur privé. De plus, les membres de son conseil ne détenait aucun intérêt
financier dans Finansol, ce qui ne les motivait pas à assurer une supervision rigoureuse.
Ces facteurs ont contribué à la crise financière de Finansol. Lorsque la gravité de la
situation est apparue, les membres du conseil n'avaient pas les ressources financières ou
les moyens de recueillir les fonds nécessaires à la recapitalisation de Finansol. Corposol
fut donc liquidée et l'IMF commerciale fut restructurée avec de nouveaux propriétaires
(notamment l'entité financière du gouvernement, IFI) recrutés par les membres du conseil
de Finansol. Aujourd'hui, Finansol est connue sous le nom de FINAMERICA, devenue en
1998 une institution financière solvable.
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Ï
Au sein de l'industrie naissante de la microfinance, la croissance exponentielle est
courante, ce qui force les IMF à gérer constamment les changements et les conflits.
Certaines institutions ont même modifié leur statut légal pour améliorer leurs chances
d'accès aux marchés des capitaux et ainsi suivre leur cycle de croissance naturelle. La
première partie de chapitre est consacrée aux problèmes causés par la transformation
d'une institution et propose des lignes directrices pour aider les conseils à superviser les
IMF durant ces étapes. La deuxième partie de ce chapitre présente des lignes directrices
permettant de relever les trois défis suivants : les conflits d'intérêts, les situations
difficiles et les personnalités problématiques.
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14
Voir “Principles and Practices of Microfinance Governance” par Rachel Rock, Maria Otero et Sonia
Saltzman, pour une discussion plus approfondie sur les types d'investisseurs et leurs motivations à investir
dans les IMF. Microenterprise Best Practices, Development Alternatives, Inc. Août 1998.
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K-Rep a transféré l'actif, le passif et les activités de sa division des services financiers
pour créer K-Rep Bank en 1999. La division des services non-financiers de K-Rep
demeure sous la direction de l'ONG mère, K-Rep Development Agency, qui agira
comme incubateur des nouveaux services financiers, tels que la mobilisation de
l'épargne en région rurale et le financement des soins de santé, pour rejoindre les
segments de population moins fortunés. L'ONG transformera les activités rentables en
nouvelles institutions à but lucratif. Bien que K-Rep profite de certaines conclusions
de ses recherches dans l'avenir, le plan de l'ONG n'est pas lié aux objectifs à long
terme de la banque. En plus de séparer les responsabilités, les structures de propriété
et de gouvernance de la banque permettront de réduire au minimum les conflits
d'intérêts entre les nouvelles et les anciennes institutions. K-Rep Holdings, entité
mère de K-Rep Development Agency, détiendra 25 pour cent des actions de K-Rep
Bank, ce qui fait en sorte que seulement deux membres du conseil de l'ONG siégeront
également sur le conseil de K-Rep Bank.
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• Se tenir au courant des plus récents développements de l'industrie sur une base
régulière ;
• Faire appel à un consultant externe si nécessaire pour résoudre le problème.
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LIST OF SPEAKERS/PRESENTERS
“Effective Governance of Microfinance Institutions” Conference
October18-20, 1998 Washington D.C.
Plenary Presenters
Moderator: Welcome:
Ira Lieberman Jan Piercy
Manager, Private Sector Development US Executive Director
The World Bank The World Bank
1818 H Street NW 1818 H Street, NW
Washington, D.C. 20433 Washington, D.C. 20433
USA USA
Tel. (202) 473-8105 Tel. (202)458-0110
Fax (202) 522- 3742 Fax (202) 477-2967
Email ilieberman1@worldbank.org Email jpiercy@worldbank.org
Nancy Barry
President
Women's World Banking
8 West 40th Street
New York, NY 10018
USA
Tel. (212) 768-8513
Fax (212) 768-8519
Email nbarry@swwb.org
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Michael Chu
President and CEO
ACCION International
120 Beacon Street
Somerville, MA 02143
Tel. (617) 492-4930
Fax (617) 876-9509
Email mchu@accion.org
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Réseau MicroFinance
Monica Brand
Director Program Evaluation
ACCION International
733 15th Street, Suite 700
Washington, D.C. 20005
USA
Tel. (202) 393-5113
Fax (202) 393- 5115
Email monica.brand@alumni.stanford.org
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APPENDIX B – GOVERNANCE
CONFERENCE PARTICIPANTS
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LIST OF PARTICIPANTS
“Effective Governance of Microfinance Institutions” Conference
October18-20, 1998 Washington D.C.
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Réseau MicroFinance
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Réseau MicroFinance
Victoria White
Advisor
Advisor, International Operations
733 15th St. NW Suite #700
Washington, D.C. 20005
USA
Tel. 202-347-0039
Fax 202-347-2959
E-mail vwhite@sysnet.net
Doris Wong
Enterprise Specialist
CIDA
200 Promenadae du Protage
Hull Quebec
Canada
Tel. 819-997-0838
Fax 819-953-4676
E-mail doris_wong@acdi-cida.gc.ca
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Director series. American Bankers Association, Customer Service Center, P.O. Box 79064,
Baltimore, MD 21279-0064. To order publications, call 1-800-338-0626 within the US, fax (202)
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Baker, Christopher and Brian Branch. March 1998. “Credit Unions: Overcoming Governance
Problems – What Does It Take?” Inter-American Development Bank, 1300 New York Ave. NW,
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National Association of Corporate Directors. Report of the NACD Blue Ribbon Commission on
Director Professionalism. 1707 L Street, Suite 560, Washington, D.C. 20036, (202) 775-0509,
fax: (202) 775-4857.
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