Introduction :
La reddition de comptes n'est pas un concept simple. Sa signification et la manière dont elle
est censée s'appliquer suscitent de nombreux débats. Son application peut donc poser un défi
de taille.
Dans les médias et le discours courant, on interprète souvent la reddition de comptes comme
un processus consistant à trouver des coupables et à les punir. Au contraire, on considère
davantage la reddition de comptes comme une mesure incitative – comme la possibilité de
démontrer ses réalisations et l’intendance. Dans cette optique, la reddition de comptes fait
partie intégrante et est un volet indissociable des relations efficaces qui doivent être établies
pour que le travail puisse être exécuté et que les responsabilités puissent être assumées.
Définition :
Clarté des rôles et Les rôles et les responsabilités des parties à la relation
des responsabilités redditionnelle doivent être bien compris et convenus.
Clarté des attentes Les objectifs poursuivis, les réalisations attendues et les
en matière de contraintes de fonctionnement à respecter (y compris les moyens
rendement à employer) doivent être explicites, compris et convenus.
Équilibre entre les Les attentes en matière de rendement doivent être clairement
attentes et les reliées à la capacité de chaque partie (pouvoirs, compétences et
capacités ressources) à les réaliser et mises en équilibre avec elle.
La transparence : essentielle pour garantir l’accès public aux informations exactes et à jour
avec possibilité de diffusion ;
La responsabilisation : et la reddition des comptes afin de garantir une gestion optimale des
ressources matérielles et humaines et de lier les réalisations aux objectifs tracés.
A l’échelle nationale. Le Maroc étant un Etat unitaire, les mécanismes de reddition des
comptes peuvent être mobilisés par des institutions nationales dont, en premier lieu, la
seconde Chambre du Parlement dont la représentation est éminemment territoriale. Ces
mécanismes peuvent tout aussi être activés par des instances nationales ayant des missions de
contrôle ou d’évaluation : Cour des comptes, les inspections des départements ministériels
(IGAT, IGF…),
A l’échelle des collectivités territoriales : en plus des dispositifs externes de reddition des
comptes (élections, société civile, médias…), l’architecture institutionnelle propre à chaque
échelon territorial (région, province, préfecture, commune) habilitera ce dernier à créer des
missions d’audit et d’évaluation et à renforcer les mécanismes internes existants que ce soit
pour approuver les comptes administratifs, contrôler l’exécution des dépenses publiques.
MISSION
Les comptables publics sont tenus de produire annuellement à la Cour, les comptes pour les
services de l’Etat et les situations comptables pour les autres organismes dans les formes
prévues par la réglementation en vigueur.
1/ L’instruction :
La procédure d’instruction est engagée par la nomination d’un conseiller rapporteur.
Durant l’instruction, le Conseiller rapporteur a de larges pouvoirs d’investigation ; il peut
ainsi exiger de l’ordonnateur, du contrôleur, du comptable public ou de tout autre responsable,
toutes précisions ou justifications qu’il juge nécessaires, dans la limite des compétences de
chacun et des documents qu’il est tenu de conserver en application des dispositions
réglementaires en vigueur. Il peut effectuer sur place toutes les investigations qu’il estime
nécessaires à la réalisation de sa mission.
Après avoir accompli ses investigations, le Conseiller rapporteur établit deux rapports dont :
En vue d’accroître les garanties données aux assujettis au contrôle, le premier rapport est
remis à un Conseiller contre rapporteur désigné par le Président de Chambre concernée.
Le Conseiller contre rapporteur doit dans un délai d’un mois donner son avis sur le premier
rapport et le transmettre au Procureur Général du ROI qui le retourne, accompagné de ses
conclusions, au Président de la Chambre pour inscription au rôle des audiences.*
La formation de jugement statue alors sur pièces et à huis clos après examen du rapport, des
réponses des intervenants dans le processus d’exécution des opérations financières publiques,
de l’avis du contre rapporteur et des conclusions du Procureur Général. La formation de
jugement est composée de cinq magistrats, dont le Président.
3/ La gestion de fait :
Les opérations de nature à constituer des gestions de fait sont déférées à la Cour des comptes
par le Procureur Général du ROI près la Cour qui agit soit de sa propre initiative, soit à la
demande du Ministère des Finances, des Ministères intéressés, du Trésorier Général du
Royaume ou des comptables publics. En outre, la Cour peut se saisir elle-même et d’office au
vu des constatations faites à l’occasion de la vérification des comptes. Lorsque la Cour
déclare une personne comptable de fait, elle lui enjoint par le même arrêt de produire son
compte dans un délai de deux mois.
A partir de là, l’apurement et le jugement des comptes produits par les comptables de fait
obéissent à la même procédure que celle appliquée aux comptables publics patents.
Le comptable de fait, s’il ne fait pas l’objet de poursuites pénales, peut être condamné à une
amende qui est calculée suivant l’importance et la durée de la détention ou du maniement des
fonds et valeurs, sans que le montant de l’amende dépasse le total des sommes indûment
détenues ou maniées.
En général, le modèle marocain comporte les éléments essentiels d’un dispositif normatif et
institutionnel moderne et avancé, mais bien sûr la question de l’efficacité reste posée et
reconnue par tous les acteurs institutionnels et sociaux, cela s’explique par les points
essentiels suivants :
- Une transparence limitée par rapport à quoi? qui? et comment? des rôles et responsabilités
des acteurs chargés de mettre en œuvre les principes et valeurs de la responsabilité et de
reddition des comptes traduite par un déficit de communication adéquate avec l’opinion
publique.
- Une multiplicité excessive des instances de contrôle en l’absence d’un cadre institutionnel
de coordination et de collaboration, de même qu’une visibilité et une stratégie d’ensemble.
- Des difficultés et des confusions à propos des passerelles entre les résultats de contrôle et la
mise en œuvre effective de la reddition des comptes et de la sanction par extension.
-Une culture de régularité et de conformité basée sur le culte de la pièce et la règle écrite au
détriment du résultat et de la performance.
- Le contrôle interne et externe du secteur public (les IGM, IGAT et IGF d’une part et la Cour
des comptes et le Parlement d’autre part) peine encore à trouver une ligne de conduite
concertée et intégrée traduite par une procédure de communication fluide.
- Les rapports des instances de contrôle et de lutte contre la corruption avec la justice ne sont
pas clairement définis et suscitent toujours des questionnements sur les suites pénales données
aux affaires appréhendées.
- L’immunité des ministres dans leur gestion administrative et financière devant la Cour des
comptes en matière de discipline budgétaire et financière pour les faits incriminés bien que ne
revêtant pas un caractère pénal.
Une telle reddition de comptes éthique, nous avons proposé les recommandations suivantes :
- Une Promotion de la transparence et une obligation de rendre compte dans tous les niveaux
de responsabilisé ;
- Renforcement des institutions de contrôle (ICPC, Conseil de la Concurrence…) ;
- Une éducation civique indispensable qui garantit le respect des valeurs éthiques ;
- Présenter les données comptables ainsi que des indicateurs (quantitatifs ou qualitatifs) qui
mesurent l’efficience de l’administration dans l’utilisation des fonds publics ;
- Accroissement de la lisibilité et de la transparence des procédures de contrôle interne au sein
des organismes publics ;
- Amélioration de l’information financière (reddition des comptes, reporting lors de la
préparation de la loi de finances et au cours de son exécution) ;
- Production et publication de budgets spécifiques à l’attention des citoyens (faciles à
comprendre) ;
Conclusion :
Une reddition de comptes efficace s'appuie par ailleurs sur cinq principes : rôles et
responsabilités clairs, attentes de rendement claires, équilibre entre attentes et capacités,
crédibilité de l'information communiquée, et enfin la volonté de toutes les parties d'effectuer
un examen raisonnable et d'apporter les ajustements nécessaires. Plus ces principes sont
appliqués avec rigueur dans une relation redditionnelle, plus la reddition des comptes est
efficace.
Webographie :
http://www.courdescomptes.ma/fr/Page-12/verification-et-jugement-des-comptes
http://fr.le360.ma/culture/mohammed-berraou-la-reddition-des-comptes-au-maroc-est-une-
revolution-143645
la responsabilité des acteurs de la gestion publique devant la Cour des comptes- Le modèle
marocain , éditions l'Harmattan : https://books.google.co.ma/books?
id=uT89DwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
Instance Centrale de Prévention de la Corruption du Royaume :
http://www.icpc.ma/wps/wcm/connect/5f60420048ffa3a794b6f742071e6776/Bonne+gouvern
ance+entre+la+situation+actuelle+et+les+dispositions+de+la+nouvelle+Constitution+de+.pdf
?MOD=AJPERES&CACHEID=5f60420048ffa3a794b6f742071e6776