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Bull. Assoc. Géogr. Franc., Paris, 1991 - 4


Gérard MAURER *
LES DYNAMIQUES AGRAIRES DANS LES MONTAGNES RIFAINES ET TELLIENNES AU
MAGHREB **
(AGRARIAN DYNAMICS IN RIFAIN AND TELLIEN MOUNTAINS IN MAGHREB)
De multiples travaux abordent depuis quelques années l'étude des milieux ruraux dans les
montagnes rifaines et telliennes. Ils signalent de nombreux cas de conquêtes de nouvelles terres
de culture après défrichement de la forêt ou des formations basses buissonnantes; l'extension
des cultures spécialisées et commerciales, l'intensification de certaines exploitations, l'apparition
de nouvelles formes d'élevage plus étroitement liées aux cultures, l'extraordinaire multiplication
de maisons neuves, sont autant de preuves d'un développement et d'un progrès indiscutables.
Mais, en même temps, ces travaux rapportent de nombreux indices de déprise agraire avec
réduction des surfaces cultivées et abandon de terroirs qui retournent à
* Département de géographie. Université de Poitiers.
** Ce texte reprend partiellement et complète une communication présentée à Rabat, en
septembre 1 990, au Colloque Montagnes et Hauts Pays de l'Afrique, intitulée : « L'agriculture de
montagne dans les pays rifains et telliens au Maghreb».

 
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la friche, le maintien ou l'extension des formes d'exploitation traditionnelles avec de très faibles
rendements, le nombre de maisons en ruine. Quel bilan peut-on actuellement dresser de cette
évolution agraire, présentant de telles contradictions, et comment les expliquer?

I. Des montagnes méditerranéennes dont la population s'accroît


II s'agit de basses et moyennes montagnes, comprises pour la plupart entre 500 et 1 500 m,
dominées localement par quelques massifs atteignant 2 000 m ; disposées en plusieurs
alignements sur la façade méditerranéenne du Maghreb, elles sont morcelées en compartiments
plus ou moins vastes, séparées par des plaines ou de larges vallées. Un dense réseau de crêtes
et de vallées explique la tyrannie de la pente et la répétition infinie des versants dans un matériel
rocheux en majorité tendre ou moyennement résistant. Ce sont aussi des montagnes humides,
parfois très humides, couvertes d'une végétation forestière naturellement dense, très souvent
dégradée par l'homme en une formation basse, le matorral; elles sont peu enneigées l'hiver, et
les prairies naturelles sont rares. On peut, en schématisant, opposer deux types de paysages
agraires.
D'une part, les montagnes ayant conservé une importante couverture végétale spontanée,
pouvant atteindre 50 à 80 % de leur superficie. Ce sont des pays de clairières plus ou moins
vastes et isolées, où les cultures voisinent avec les arbres fruitiers très présents. On les trouve
principalement sur les marges nord du système montagneux, en rapport avec la prépondérance
de roches relativement résistantes (flyschs, grès, calcaires).
D'autre part, les montagnes dénudées où ne subsistent que des îlots de forêt ou de matorral,
perdus au milieu de vastes campagnes céréalières; ces pays, en général moins élevés,
correspondent aux zones marneuses ou mamo-calcaires, plus facilement et anciennement
défrichées, prédominantes sur les marges sud (Prérif, Tessala, Béni Chougrane oriental, Dahra
occidental, sud Ouarsenis, montagnes du nord de Sétif et de Cons- tantine, bordure nord de la
moyenne et de la basse Medjerda, chaînons centraux du Haut-Tell tunisien). La pénétration des
influences extérieures a été ici plus facile: constitution de rayons fonciers à partir de villes de
bordure (Fès, Sétif, Constantine, Tunis), installation de domaines de colonisation, expérience des
réformes agraires en Algérie et en Tunisie.
Dans ces montagnes, le travail de la terre constituait la principale source de revenu. Il reposait
sur un système agro-pastoral associant céréales, arbres et élevage dans le matorral et la forêt,
qui fournissaient également le bois d'oeuvre et de chauffage. Selon les conditions locales
prédominait tantôt l'élevage, tantôt la culture, sans opposition entre ces deux formes d'activité. La
complémentarité verticale des terroirs était utilisée au maximum autour de l'habitat installé
généralement à mi-versant; par ailleurs, les montagnards trouvaient dans les plaines voisines
terres de culture ou pâturages d'appoint. Cette agriculture n'arrivait pas à nourrir les hommes qui
ont toujours cherché un complément de ressources; aux migrations

 
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de travail s'ajoutaient les revenus d'un artisanat traditionnel très répandu et varié, ainsi que le
contrôle de quelques grandes routes commerciales conduisant des hautes plaines et bassins
intérieurs aux petits ports méditerranéens. Cependant, malgré la proximité des rivages, les
montagnards ont toujours tourné le dos à la mer.
Jusqu'à l'indépendance des trois pays, ces montagnes sont restées en marge de l'évolution des
plaines voisines; leur économie stagne et leur population croît lentement, plus rapidement
cependant dans l'Algérie coloniale par suite du refoulement des populations des plaines; elles
sont considérées comme des réserves de main-d'œuvre ou des contrées recherchées pour leurs
ressources naturelles, minières, forestières, hydrauliques, touristiques, et dans certains cas pour
leur production céréalière. L'ouverture de la montagne depuis les dernières décennies est rapide;
les équipements de base sont mis en place (routes et electrification, sans oublier écoles, centres
de santé et adduction d'eau potable); la multiplication des circonscriptions administratives facilite
la dissémination des services; une armature urbaine s'esquisse et en Algérie l'implantation par
l'Etat d'industries contribue à la naissance et à la croissance des villes.
C'est cependant l'augmentation rapide de la population qui est le fait le plus remarquable de ces
dernières années et qui différencie ces montagnes de celles des rives nord de la Méditerranée.
Les recensements et les sondages les plus récents montrent une croissance générale du nombre
des habitants; elle est en moyenne de l'ordre de 0,5 à 1,5 % par an. Avec actuellement près de 9
millions d'habitants, elles sont de 2 à 3 fois plus peuplées que les montagnes atlasiques. Ce sont
encore pour la plupart des ruraux, les viles ne rassemblant généralement qu'environ 10 à 20 %
de la population. Les densités les plus fortes atteignent 100 à 200 hab/km2, et souvent plus; les
anciens vides se comblent, et rares sont maintenant les secteurs qui ne comptent pas 60
hab/km2. Cette augmentation est d'autant plus remarquable que la mobilité des hommes
s'accroît; elle est ancienne, mais l'ampleur des mouvements actuels est considérable, ayant été
accentuée en Algérie par les bouleversements dus à la guerre de libération. L'exode rural et
l'émigration temporaire, nationale ou internationale, prélèvent entre 1/3 et 2/3 du croît naturel.
Dans un tel contexte, on a la surprise de constater que l'agriculture est loin d'être en perdition;
elle s'adapte aux nouvelles conditions économiques et sociales.

II. Entre déprise et conquête agraires


L'étude des surfaces mises en culture est un moyen commode pour juger d'une avancée ou d'un
recul agraire. La mobilité de l'aire cultivée a toujours été grande; elle s'accroît cependant depuis
les dernières décennies, variable en intensité selon les montagnes.

 
Les montagnes rifaines et telliennes

TELLIENNES

 
LES DYNAMIQUES AGRAIRES MONTAGNARDES 271

1. Les montagnes où la déprise agraire est forte


Elle touche principalement les montagnes de la moitié orientale du Tell algérien. Il s'agit d'un fait
nouveau pour la plupart d'entre elles. Déjà affectées par les destructions de la guerre, elles
connaissent depuis le début des années 1 970 un intense exode de leurs habitants vers les
nouveaux centres industriels des plaines voisines, mouvement venant s'ajouter à une émigration
nationale et internationale ancienne.
Plusieurs chercheurs, A. Bendjelid et al. (1978), E. Bovet et al. (1988), J.C. Brûlé (1971), M.
Dahmani (1987), J. Fontaine (1983), J.P. Tihay (1 976) ont étudié l'évolution des campagnes de
Grande et Petite Kabylie. Densément peuplées à l'origine par une vieille paysannerie à la tête
d'une petite propriété privée, melk, elles se caractérisent maintenant par un très faible
pourcentage d'actifs agricoles, moins de 10 % des. actifs occupés dans la plupart des communes
au recensement de 1 987. La carte réalisée par J. Fontaine (1 990) souligne bien l'originalité et
l'unité de ce bloc montagnard dans l'ensemble du domaine tellien algérien. De plus en plus
occupé dans les secteurs secondaire et tertiaire, et tirant une autre part de ses ressources de
l'émigration, le Kabyle se désintéresse de sa terre. On constate partout une contraction de l'aire
de culture qui, en Grande Kabylie centrale où elle a débuté plus tôt, peut même aboutir à
l'abandon de la quasi-totalité du finage communal; les parcelles retournent à la friche ou sont
laissées en herbe pour la nourriture de quelques bêtes; les cultures qui subsistent sont
négligées, les arbres mal entretenus, mais il n'y a pas de maisons abandonnées. L'emprise des
constructions nouvelles réduit les superficies cultivables et la spéculation foncière est effrénée
sur ces terres qui perdent leur vocation agricole. La montagne apparaît plus comme un cadre de
vie que comme un domaine d'activités agricoles (Cote, 1 988). On assiste, depuis ces dernières
années, à un renversement de tendance avec un début de reconquête des terres abandonnées à
la friche, à l'initiative de fonctionnaires ou de retraités soucieux d'accroître leurs revenus, de
chômeurs fuyant les villes; l'augmentation des prix agricoles est également un facteur
encourageant à ce retour à la terre. Les facilités d'accès, piste ou route, sont des facteurs
déterminants pour le choix des parcelles ainsi remises en valeur.
Dans les montagnes du Nord-Est algérien, de Skikda à la frontière tunisienne, les conditions sont
différentes de celles rencontrées en Kabylie (Boudjelida, 1981, Boukerzaza, 1985, Cherrad,
1987, Spiga, 1983). Les montagnes sont moins densément peuplées et l'enracinement rural est
moindre dans ce milieu longtemps dominé par une activité pastorale semi- nomade sur des terres
en majeure partie de statut collectif (arch). La monoculture céréalière règne, accompagnée d'un
élevage extensif ; sauf quelques exceptions, la place de l'arbre fruitier est réduite. Après un
premier bouleversement dû à la guerre, durant laquelle plus de 50 % de la population avaient été
regroupés, on assiste à partir des années 70 à un nouvel exode de ruraux attirés par les usines
et les villes des plaines littorales et intérieures (Skikda, Annaba, Constantine). Il s'agit cette fois
de départs pour la plupart définitifs, sans espoir de retour; les maisons abandonnées

 
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sont nombreuses. Les déprises sont moins importantes qu'en Kabylie, mais les friches peuvent
localement occuper le tiers des terres. Elles sont irrégulièrement réparties, plus importantes sur
les terres médiocres des massifs gréseux et des secteurs les plus élevés, également sur les
versants situés à proximité des plaines du nord. Le contraste est grand entre petits pays où
l'agriculture est en recul et d'autres, au contraire, où elle se maintient et même se développe
avec une forte densité de population (Brûlé, 1976).
D'autres exemples de fortes déprises agraires peuvent être signalés; Béni Chougrane de l'ouest,
Titteri, Bibans, montagnes du nord de Sétif en Algérie, partiellement les Béni Snassène au
Maroc.

2. Les montagnes où les conquêtes agraires sont spectaculaires


Le meilleur exemple est, au Maroc, celui de la montagne rifaine et préri- faine, où les paysans
cherchent à augmenter leur production par un gain de terre (Maurer, 1990). La pratique des
cultures itinérantes et temporaires sur brûlis est abandonnée, et les terres sont maintenant
travaillées en permanence. Depuis quelques années, la conquête de nouvelles parcelles est
spectaculaire; les défrichements gagnent les parties amont des vallées, mordent sur la forêt et
s'élèvent en beaucoup d'endroits jusqu'aux lignes de crêtes. L'ensemble de la montagne est ainsi
un vaste domaine de conquête agraire et les chercheurs chiffrent avec précision le rapide recul
de la végétation spontanée (Fay, 1 979 ; Lazaar, 1 989). L'agriculture reste bien vivante et la part
des actifs agricoles est élevée, atteignant 50 à 70 % dans l'ouest. Les départs dus à l'émigration,
si importants dans ces montagnes, notamment à l'est, n'entraînent pas l'abandon des terroirs et
des maisons; les terres de ceux qui partent sont cultivées en association par des parents ou des
voisins; la maison où l'on revient pour les vacances ou les fêtes est soigneusement entretenue;
ce ne sont partout que constructions nouvelles.
Plusieurs chercheurs signalent dans le Rif oriental un début de déprise agraire. Certes, il y a des
départs dans des secteurs isolés, défavorisés par leurs pentes trop fortes, et sérieusement
menacées par l'érosion, mais ailleurs l'abandon n'est que temporaire, s'expliquant par une
succession d'années sèches; les champs les plus médiocres ou les plus éloignés sont laissés en
jachère depuis 1981, mais ce sont de faux abandons, car il a suffi d'un retour à une pluviométrie
normale à partir de 1 987 pour assister à leur remise en culture. P. Pascon et H. Van Der Wusten
(1983) montrent par ailleurs comment l'histoire agraire de la haute vallée des Béni Bou Frah, à
l'ouest d'AI-Hoceima, est faite d'une succession d'abandons et de reconquêtes des terroirs de
versant.
Les exemples de telles conquêtes agraires sont moins nombreux en Algérie: rapide extension de
l'espace cultivé sur les crêtes et les versants de l'Ouarsenis occidental avec aggravation du
processus d'érosion (Taabni, 1 989), mise en valeur des basses montagnes entourant le bassin
de Jijel, gain de terre dans la région élevée de Médéa. En Tunisie, on constate

 
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l'importance des défrichements dans le matorral des Mogods, tandis que dans le nord du Haut-
Tell le mouvement de conquête se poursuit localement.

3. Une mobilité agraire de détail


C'est la situation la plus fréquente. La répartition par grandes masses des terres de culture et de
la végétation spontanée paraît stable; il y a en fait de constantes modifications de détail,
grignotage ou abandon de terres, sans que l'on observe une transformation spectaculaire des
paysages. Dans les monts de Tlemcen et de Saïda, les limites sont tranchées entre le domaine
cultivé des vallées ou des bassins et les massifs gréseux ou calcaires boisés, le tout dessinant
une mosaïque de petits compartiments bien individualisés, même si des délits mineurs sont
signalés dans les forêts. Ailleurs, à la suite de défrichements répétés, l'occupation de l'espace
susceptible d'être cultivé est pour ainsi dire totale: basses montagnes du Prérif central et oriental
au Maroc, Tessala et Béni Chougrane en Algérie, Amdoun, Hedhil et Bejaoua en Tunisie. Dans
le Haut-Tell, de Makhtar jusqu'au nord de Siliana, après la vague des défrichements des années
40 et 50, on constate actuellemen la fin des conquêtes anarchi- ques; seuls quelques gains sont
réalisés aux dépens du matorral (Gam- mar, 1984). Les signes de déprise sont mineurs et
souvent difficilement repérables. En Tunisie, les clairières de Kroumirie montrent tout au plus un
relatif désintérêt dans la mise en valeur de quelques parcelles entourées de murettes (ce sont les
plus éloignées des hameaux); pas de trace d'incendie et de brûlis dans une forêt bien aménagée
et protégée, même si les rapports administratifs font état de délits.
Dans toutes les montagnes, la recherche de l'accès à la route est un facteur fréquent de mobilité
agraire. Les défrichements en bordure de route et la construction de maisons neuves
s'accompagnent de l'abandon des anciens champs isolés qui sont simplement moins bien
travaillés ou laissés en herbe. Ce transfert des activités agricoles reste cependant de portée
limitée. A. Gammar (1 979) décrit dans la Dorsale tunisienne la descente des habitants des
villages perchés, les deschras, vers les routes où s'installent les hameaux de défrichement, les
malagi.
Rien n'est donc figé dans le paysage agraire. Cependant, quelle que soit la tendance observée
dans son évolution, on constate une progression de l'érosion et en définitive une réduction des
surfaces cultivables. Des conquêtes désordonnées et brutales ont entraîné de graves atteintes
comme le signale El Abbassi (1987) dans le bassin rifain de Boudinar, où 14 % des terres sont
définitivement stérilisées par les ravinements. Inversement, sur les champs en friche, les reprises
d'érosion sont tout aussi dangereuses par suite de l'abandon des travaux élémentaires de
protection, comme le décrit J.-P. Tihay dans la vallée de la Soummam (1976). L'augmentation
rapide de la population et une intensification mal contrôlée des cultures sur un espace limité ont
des résultats comparables dans le Dahra méridional (Taabni, 1988). La responsabilité de
l'homme n'est

 
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cependant pas générale; une partie appréciable des formes d'érosion est le résultat d'un héritage
(grands ravins déjà fonctionnels au Quaternaire récent, par exemple); d'autre part, des processus
comme les glissements de terrains se produisent actuellement sous couvert végétal dense. Par
ailleurs, défrichement et conquête agricole ne sont pas systématiquement condamnables: bien
maîtrisés ils maintiennent l'équilibre des versants.

III. Évolution des systèmes de culture et de la société rurale


Avec beaucoup d'ingéniosité, les hommes ont cherché depuis longtemps à maîtriser ce milieu
montagnard particulièrement difficile, et à accroître les ressources tirées de l'utilisation du sol.
Les gouvernements prennent maintenant le relais et tentent le sauvetage de la montagne en
proposant des projets de développement et d'aménagement. L'action dans le domaine agricole
devrait au total consolider l'emprise agraire. La principale difficulté est de mener de front une
politique de protection et de mise en valeur des ressources conciliant l'intérêt national et celui des
populations locales.
Les premières interventions ont été sectorielles, à orientation précise : lutte contre l'érosion,
aménagement des forêts, gestion de l'eau, réduction du chômage par la création de chantiers de
travail, développement des activités agricoles. Ultérieurement ont été mises en œuvre des
politiques nouvelles, orientées vers des programmes globaux intégrant plusieurs actions, mais
l'intégration n'est que partielle, car elle ne concerne ni l'ensemble de l'espace rural ni l'ensemble
de ses composantes, en particulier sociales et économiques; trop souvent seuls sont retenus les
aspects techniques. Il n'y a pas encore de véritable politique spécifique de la montagne.
En Algérie, les plans communaux de développement (P. CD.), ou les plans de wilayas (P.W.D.),
intéressent plus les aménagements du cadre de vie que les aspects agricoles; depuis 1986 ont
été créés des Offices d'Aménagement et de Mise en valeur (6 bassins-versants ont été retenus) ;
des études sont entreprises et un début de réalisation expérimentale porte sur la protection et la
valorisation du potentiel hydro-agricole (Taabni, Kouti, 1 987). Au Maroc, parmi les programmes
régionaux de développement rural, le D.E.R.R.O. (Développement économique et rural du Rif
occidental) s'intéresse depuis 25 ans à la modernisation de l'agriculture et à la lutte contre
l'érosion; le projet du Haut Loukkos (1980) a les mêmes objectifs. En Tunisie, après les
P.D.R.A.R. (Programme de développement régional et d'amélioration rural) lancés en 1973 dans
le but de promouvoir les exploitations rurales, les P. D.R.I. (Programme de développement rural
intégré), créés dans les années 80, sont plus ambitieux et structurants; ainsi les actions de
l'Office de développement sylvo-pastoral du Nord-Ouest (O.D.S.P.N.O.) concernent l'agro-
pastoralisme en Kroumirie et dans les Mogods dans le but d'une meilleure intégration de
l'élevage à l'agriculture; ces objectifs sont voisins de ceux du Projet d'aménagement des
clairières forestières du gouvernorat de Jendouba; ce dernier projet accorde également un intérêt
à la création de pôles d'emplois non agricoles dans l'artisanat et dans le tourisme en montagne.
Malgré certains échecs, le bilan de ces interventions est positif, aussi bien par les réalisations
concrètes que par les modèles proposés à la paysannerie montagnarde.

 
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1. Tradition et innovation dans l'utilisation du sol


Les formes traditionnelles de l'utilisation du sol, associant céréaliculture et élevage, restent
prépondérantes. La domination des céréales, blé dur et orge, est écrasante ; elles sont réservées
aux terres les meilleures comme à celles, médiocres, gagnées sur les marges des finages. Dans
les clairières forestières elles occupent la plus grande part de l'espace, avec des rendements
dérisoires. Ils sont plus élevés, mais sans rapport avec les potentialités naturelles, dans les
basses montagnes marneuses ou marno-calcaires qui font cependant figure de bons pays (Prérif
, Tessala, pays de Mila considéré comme le grenier à blé de l'Est algérien, moyenne et basse
Med- jerda); sur les petites propriétés ou dans les fermes modernes de plus grande taille, privées
ou collectivisées en Algérie et en Tunisie, l'emprise céréalière laisse une place encore trop
limitée aux légumineuses. L'exten- sivité des exploitations est très répandue et même s'accroît. J.
Bonvallot signalait déjà en 1982 le délabrement en Kroumirie des enclos irrigués autour des
maisons, mais le maintien des parcelles céréalières sur des terres éloignées. La jachère occupe
toujours une grande place, pouvant atteindre 20 à 30 % de la surface agricole, même si
localement elle tend à se réduire en raison du manque de terre. Dans les campagnes céréalières
d'Algérie orientale et du Haut-Tell tunisien, les troupeaux de moutons venus du sud valorisent la
jachère à bon compte, ce qui explique son maintien malgré les recommandations des
spécialistes. Dans les secteurs de déprise, les céréales cèdent la place à des étendues
enherbées, pâturées par le bétail, plus rarement fauchées; on passe ainsi à des formes
d'utilisation du sol plus extensives, s'accommodant d'une faible main-d'œuvre. L'élevage survit lui
aussi de manière traditionnelle, utilisant comme parcours les chaumes ou les jachères,
également la forêt ou le matorral. Il n'y a pas opposition entre éleveurs et agriculteurs, chaque
exploitant tirant ressources de l'une et de l'autre de ces occupations. En stagnation ou en recul
en certaines montagnes par suite de la diminution des parcours, l'élevage progresse ailleurs,
notamment dans les régions les plus humides où le couvert végétal est plus dense: pays jbala au
Maroc, Tell oriental algéro- tunisien. Des formes d'exploitation intensives, associant élevage et
cultures fourragères, vesce-avoine ou luzerne, commencent à apparaître dans le Rif occidental,
en Algérie orientale, dans le Haut-Tell et les Mogods tunisiens où sont créées des fermes
modèles ; mais malgré la pression des autorités, les réticences des exploitants à ces innovations
restent fortes (Hamrouni, 1985). L'apiculture un peu partout, et l'aviculture industrielle en Algérie
et en Tunisie, apportent des compléments de revenus importants.
La grande nouveauté est l'extension rapide du maraîchage et de l'arboriculture. Les cultures
maraîchères, longtemps limitées aux jardins familiaux, gagnent dans les fonds de vallées ou les
petites plaines côtières irriguées, mais aussi sur les versants avec une production en sec de
pommes de terre, ail et oignon; en Algérie, les cultures forcées sous plastique se répandent
rapidement. L'arboriculture, vieille tradition avec une gamme exceptionnellement riche d'espèces,
est en gros progrès à l'initiative des

 
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individus ou des autorités officielles : DERRO au Maroc, barrage fruitier en Algérie dans le but de
diversifier la production du Tell méridional céréalier, plantations systématiques dans le nord du
Haut-Tell tunisien. Epars dans les champs complantés, ou regroupés en vergers, amandiers,
figuiers et oliviers, sans oublier les vignobles anciens en cours de rénovation, occupent de vastes
espaces: Rif méridional, Traras, Kabylie, monts de Miliana, pays de Guelma et ceux de la
Medjerda. Des plantations apparaissent autour des fermes et des hameaux dans les campagnes
céréalières. Dans les petites exploitations familiales des clairières forestières du pays jbala, de
Kroumirie et des Mogods, la culture spécialisée du tabac stagne, mais dans le Rif, le haschich ou
chanvre indien, communément appelé kif, connaît par contre une progression fulgurante.
Longtemps réservé aux terres irriguées des vallées du haut pays, il s'étend maintenant vers
l'Ouest et sur le versant méditerranéen en culture sèche extensive, mettant à profit une humidité
atmosphérique suffisante pour assurer des rendements honorables. Actuellement, environ 200
000 personnes vivent de la production, de la transformation et du commerce de ce stupéfiant, qui
procure des revenus considérables.
La forêt est une des grandes richesses de la montagne. La grande difficulté est de préserver les
intérêts des habitants qui y trouvent depuis toujours de multiples ressources: pâturage,
ramassage de liège, bois d'œuvre et de chauffage, charbon de bois. La protection et
l'aménagement de la forêt restent dans ces conditions difficiles, mais peuvent procurer de
nouveaux revenus grâce à l'amélioration sylvo-pastorale du matorral, au travail dans les
chantiers forestiers et au développement du tourisme.

2. Une insuffisante mise en valeur des terres


Le contraste est sensible entre quelques secteurs où dominent les techniques intensives,
jardinatoires ou autres, et les vastes espaces où régnent une mise en valeur extensive et le
labour à l'araire. La houe est utilisée sur les pentes les plus fortes et c'est à la faucille que
travaillent les moissonneurs. Le tracteur, peu représenté dans le Rif et le Prérif, est plus fréquent
en Algérie et en Tunisie à condition que les pentes ne soient pas trop fortes. On constate partout
l'absence d'un petit matériel adapté à la montagne: minitracteurs, motoculteurs, faucheuses, bien
diffusés sur les rives nord de la Méditerranée. La prédominance écrasante de très petites
exploitations, inférieures à 2 ou 5 ha, rend toute modernisation difficile; par ailleurs, le statut très
répandu de l'indivision dans la propriété privée est un frein sérieux à toute évolution (Cherrad,
1990).
L'aménagement des versants traduit l'intérêt des montagnards pour leurs exploitations agricoles.
D'anciennes techniques restent utilisées: versants tenus par un réseau de haies, d'arbres et de
gradins enherbés, ravins comblés par des blocs rocheux ou protégés par le maintien d'une
végétation naturelle dense. La construction de levées de pierres, continues ou non, progresse;
les terrasses avec murs de soutènement construits, si répandues dans les montagnes atlasiques,
n'existaient ici que sur les ter-

 
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roirs irriguées des fonds de vallée ; on commence maintenant à les trouver sur versants en
culture sèche. Depuis les années 50, ces initiatives individuelles sont relayées par des
interventions gouvernementales, souvent spectaculaires par leur ampleur, sinon toujours
efficaces, commes les banquettes pour lutter contre l'érosion.
Assez paradoxalement, ces montagnes, pourtant très arrosées, manquent de réserves d'eau et
les terres irriguées représentent souvent moins de 2 % de la surface agricole. L'écoulement
rapide sur des terrains de forte pente et en majorité imperméables explique la médiocre
utilisation des eaux superficielles. Les réserves souterraines, sauf dans de rares massifs
calcaires, sont limitées; quelques plaines littorales ou bassins intérieurs sont mieux dotés. Les
sources, pourtant très nombreuses, sont de très faible débit et tarissent en été... Pour profiter de
l'énorme potentiel hydraulique on commence à multiplier les retenues. Des lacs collinaires sont
aménagés dans les trois pays, mais c'est en Algérie que leur nombre est le plus important (plus
de 800 achevés en 1989, dont une grande part dans les régions telliennes, Kouti, Taabni, Tihay,
1990). Une réalisation précipitée et souvent défectueuse, l'absence d'entretien, le
dimensionnement insuffisant des ouvrages par rapport à la taille des bassins-versants, expliquent
leur envasement rapide et leur faible taux d'utilisation; ils jouent plus le rôle de pièges à sédiment
que de réserves d'eau. Quant à l'eau des grands barrages, elle est destinée aux villes, aux
industries et aux cultures des plaines voisines.

3. Une société rurale composite


Un effectif croissant d'habitants ne tire plus l'essentiel de ses revenus de l'agriculture. Le nombre
d'actifs du secteur agricole est en diminution constante; si dans certaines montagnes isolées il
atteint encore 75 %, cette proportion s'abaisse à moins de 50 % dans la plupart des cas avec des
valeurs parfois inférieures à 10 %. Les sources de revenus se diversifient: soldes, traitements,
retraites; s'y ajoutent les gains des travailleurs émigrés et les profits du commerce légal, ou de
celui moins avouable de la contrebande autour des deux enclaves espagnoles de Melilla et de
Ceuta au Maroc, ou dans les régions frontalières entre les trois pays, sans oublier le trafic du kif,
spécialement rifain. Apparaît aussi en Algérie une nouvelle catégorie sociale, celle des ouvriers-
paysans. La pluriactivité se généralise, mais partout les taux officiels de chômage restent élevés.
Dans le milieu agricole persiste l'opposition entre une majorité de petits propriétaires, ou même
de ménages sans terre, et un petit nombre de moyens et grands exploitants. De nouvelles
relations sociales s'établissent; le vieux système du métayage, le khammessat, disparaît,
remplacé par des contrats nouveaux par lesquels les propriétaires donnent leur terre à travailler à
des associés contre paiement en nature sur une partie de la récolte ; de plus en plus de terres
sont louées. Le salariat agricole se développe, mais le prix de la main-d'œuvre augmente au
point qu'on ne trouve plus de travailleurs sur place et qu'on doit les faire venir des régions
voisines (exemple

 
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de la Grande Kabylie et du Haut-Rif central). Les vieux usages communautaires de travail
disparaissent ou se dégradent. Les différences entre les catégories sociales du monde agricole
ne cessent de s'accroître.
L'habitat est un facteur important de l'attachement des paysans à leur terre. On assiste dans les
montagnes des trois pays à une extraordinaire frénésie de constructions, rénovations ou
agrandissements, mais aussi à une multiplication des maisons nouvelles, en préservant le style
architectural traditionnel. Un peu partout, cependant, le grand cube de béton et de parpaing, à
étage débordant et toit en terrasse, d'allure citadine, est la forme la plus visible de
l'investissement de l'argent gagné à l'extérieur. La dispersion en hameaux ou en maisons isolées
gagne rapidement, expression d'un relâchement des liens sociaux et de la vie en groupe.
Parallèlement, l'évolution vers la citadinité, avec le développement des petits centres et des
villes, montre une autre forme de détachement de la terre; les centres des villages kabyles
prennent l'allure de petites médinas (Fontaine, 1982).

Conclusion
L'étude détaillée de l'utilisation du sol montre une grande différence de comportement de ces
montagnes en raison de la diversité des conditions naturelles et des héritages de l'histoire. Les
unes sont céréalières, d'autres arboricoles; ailleurs l'herbe et la forêt dominent. Tantôt
l'agriculture occupe la majorité des habitants, tantôt une large pluriactivité la relègue à un rang
modeste. L'augmentation rapide de la population et de ses besoins oblige à envisager une mise
en valeur plus efficace des ressources locales. Malgré les initiatives officielles, durant les
dernières décennies, les équipements restent insuffisants et les doléances à ce sujet sont
générales. Mais par ailleurs subsistent, et même se renforcent, les contrastes entre secteurs en
développement et d'autres, délaissés, où l'on retrouve encore la plupart des marques de
l'ancienne vie rurale. Plusieurs niveaux de marginalisation coexistent (Cherrad, 1 990) ; dans les
communes, sont négligées les parties éloignées du centre administratif privilégié par les
investissements et où se concentre la population; dans un cadre régional, les groupes de
communes isolées au cœur de la montagne sont désavantagés; à l'échelle nationale, enfin,
certaines régions sont moins aidées par l'Etat. La place de ces montagnes dans l'économie de
chacun des trois Etats n'est pas comparable. Le Rif, vaste ensemble de relief imposant et
longtemps isolé au nord du Maroc, reste à l'écart des grands axes commerciaux modernes et
apparaît comme un conservatoire de traditions agricoles avec déficience des équipements,
notamment pour le réseau routier et ('electrification. En Algérie, l'imbrication des montagnes et
des plaines telliennes est très forte et la vie rurale de la montagne est profondément marquée par
les activités de ces dernières avec leurs villes et leurs industries. En Tunisie, le Tell maritime et le
Haut-Tell, très morcelés topographiquement et mal structurés, sont sous l'étroite dépendance de
Tunis ; ils ont cependant l'avantage d'être

 
LES DYNAMIQUES AGRAIRES MONTAGNARDES 279
les seules régions montagneuses bien arrosées et boisées du pays; cependant, malgré les
efforts des autorités, les productions agricoles ne sont pas à la hauteur des potentialités.

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