La

surcharge des camions : une infraction

codifiée pourtant, mais encore ruineuse pour
nos routes!
23/07/2014 14:30:06
Par : Abdelkader LAHMAR ;
CES/MTP. Juin 2014.

Pourquoi a-t-on limité le poids des

véhicules sur les chaussées ?

D’abord la surcharge correspond à un

excédent sur le poids autorisé pour un
véhicule. Le code de la route a
prescrit des limitations pour deux
raisons principales :

La sécurité routière: un véhicule en

surcharge n’a pas un comportement
normal et se prête difficilement à la
manœuvre, et, présente un risque
supplémentaire d’accident.

La préservation des
infrastructures :les surcharges de
véhicules accélèrent le vieillissement
et l’usure des chaussées.

La surchargedes véhicules est d’autant plus sévère quand elle concerne les
poids lourds.Ainsi, plusieurs techniques de pesages sont utilisées pour
contrôler les camions et poids lourds, qu’ils soient à l’arrêt ou en circulation
sur une chaussée.

Le code de la route a prévu des règles et des sanctions financières et/ou des
immobilisations immédiates en cas d’infractions constatées par les agents
habilités (Gendarmerie et Police).

Les limites réglementairessont indiquées sur le certificat d’immatriculation du

véhicule ou carte grise, notamment pour les Poids Lourds, ou elles doivent
être lisibles et apposéessur la droite en précisant les caractéristiques de poids
surtout: (Art 102 à 110 duDécret exécutif 04-381 fixant les règles de la
circulation routière).

o PV : poids à vide ;

o PTAC : poids total autorisé en chargement ;

o PTRA : poids total roulant autorisé ;

o Le poids total de la remorque en fonction du poids du

Tracteur.

Dans tous les cas de figures, l’essieu le plus chargé d’un

véhicule ou d’un ensemble de véhicules ne doit pas supporter une charge
supérieure à 13 tonnes.

Le code de la route a prévu pours certaines charges ou gabarits

exceptionnelset non courants, devant être transportées d’un lieu à un autre,
des autorisations (Arrêtes)délivrées parle Wali ou le Ministre des transports le
cas échéant. Ces Arrêtésprécisent alors et
mentionnent les nouvelles règles à observer,
notamment en termes de : Répartition du
chargement ; vitesse ; signalisation ;
accompagnement du véhicule ; horaire de
passage ; itinéraire etc.

Il convient donc de respecter dans tous les cas,

le poids réel autorisé par la réglementation afin
d’éviter une infraction qui peut coutertrès cher et aux conséquences très
fâcheuses (portefeuille, fourrière, retrait de permis,…).

Si en plus de la surcharge, le véhicule est acteur d’un accident, les Assurances

peuvent refuser la couverture du sinistre, et de droit, limiter leurs garanties.

La surcharge modifie votre conduite :

Au delà de limite de 10% de surcharge qui correspond au
retrait de permis, votre conduite est modifiée par
l’augmentation des distances de
freinages et le risque de
renversement du chargement et
véhicule, sur la chaussée. Si de
surcroit le chargement est
défectueux, mal arrimé, mal
équilibré, sans parler de l’état de
la chaussée ou de la vitesse du véhicule, alors
votre conduite devient un danger public, qui expose votre vie et celle des
autres usagers de la route aux risques d’accidents imprévisibles.

Les réalités de la surcharge : d’où vient la surcharge ?

Deux explications peuvent être avancées au moins:

Les Conducteurs n’ont pas toujours la possibilité de vérifier le poids des

chargements notamment ceux en vrac qui leur sont confiés.

La tentation à augmenter les quantités de marchandises transportées pour

accroitre le rendement.

Mais face à ce comportement il y a les sanctions qui peuvent être infligées par
les Agents de Contrôle (Gendarmes et Policiers): l’amende pour le conducteur
avec obligation de transvider l’excédent de marchandise et l’immobilisationin
situ du véhicule (si ≥ 10%), voire sa mise en fourrière après 48 heures. Que
faire alors ? C’est bien charger son véhicule !

Tous Conducteur routier de transports de marchandises doit connaître et

pouvoir contrôler sa charge, et la mettre en conformité aux caractéristiques
de son véhicule. Il en est seul responsable sur son véhicule.

Règles à observer pour charger un camion :

Avant de procéder au chargement d’une marchandise notamment en vrac, le

Conducteur doit connaître :

1-la capacité du Véhicule (tare): charge utile, volume ;

2-le poids et la quantité à charger, et le mode de chargement ;

3-la nature de la marchandise et son conditionnement;

4-le trajet à parcourir.

5-l’Ordre de mission précisant le site de chargement et le site de livraison ;

Les précautions à prendre sont vérifiées à tout moment : avant, pendant le
voyage et après tout incident de parcours, en observant :

La compatibilité des produits entre eux (aliments, produits chimiques);

Le respect des pictogrammes d’emballages (Haut-Bas,Fragile, gerbage);

La répartition et l’équilibre du chargement (sur la largeur et la longueur);

L’arrimage et le calage des marchandises (même intérieur au conteneur);

La couverture de la marchandise (conteneur, bâche, ridelles, filets) ;

Le pesage éventuel du véhicule chargé avant départ (cas des vrac).

Le non respect de ces précautions peut générer des risques dont on note : la
perte d’adhérence, le déséquilibre du véhicule (tangos et roulis), la
détérioration du véhicule (cabine défoncée, conteneur éventré), la
détérioration ou la perte de la marchandise, ou son renversement sur la
chausséequi constitue de graves dangers pour les usagers de la route.

Les effets néfastes de la surcharge sur le corps de chaussée :

Les ingénieurs des ponts et chaussées savent bien que le seul trafic qui
intervienne dans la détérioration des structures de chaussée étant celui des
poids lourds en excédent de charge.

L’on sait bien que, le dimensionnement des chaussées prend comme base de
calcul pour les couches composites, une charge à l’essieu de référencedont
la valeur varie avec les pays : Algérie -13t- ; France-13t- ; Pays-Bas -10t- ;
Suisse-8,16t-UE-11,5t.La détermination des épaisseurs des couches est tirée
dans la plupart des cas des expériences
venant des essais américain AASHO qui
font intervenir la notion de coefficient
d’équivalence :

Ki=(Pi /Pref)α.Avec Pi comme charge de

l’essieu (i), et Pref charge de l’essieu standard de référence qui dans notre cas
est 13t.

Le coefficient de charge (α) qui dépend des structures de chaussées souples

ou rigides peut atteindre des valeurs de (2 à 6) mais très couramment (4)
pour une chaussée souple. On voit bien que si un essieu est surchargé de 20%,
alors le coefficientd’équivalence passe de 1 à 2,4 fois pour un α=4. Ceci veut
dire que pour une surcharge de 20% on causerait Deux fois plus de
dommages ! Et donc, une réduction de la durée de vie de la route.

« Si tous les véhicules lourds étaient en excédent de charge de 20%, alors la

route durerait deux fois moins longtemps ». A retenir cette loi!

Il convient donc de respecter le poids réel autorisé pour éviter d’abord une
dégradation prématurée de la route et s’éviter des infractions très sévères (en
Europe une surcharge de 20% est pénalisée par 1500€, voire 3000€ s’il y a
récidive). Alors passez au pesage !

Les Techniques de pesage utilisées.

Il existe plusieurs techniques de pesage des poids lourds dont on cite : les
services des Poids publics, les pesées aux ponts-bascules des industries et des
grands chantiers de travaux et autres. Il n’est donc pas pardonnable aux
conducteurs de poids lourds et aux transporteurs de demander l’excuse pour
la surcharge.

Le Contrôle des poids lourds à la surcharge :

Les Contrôles inopinés de poids lourds sont très fréquents sur les autoroutes
équipées de matériels de pesage. Il existe actuellement deux techniques : la
pesée statique et la pesée à basse vitesse.

-La pesée statique :

Les véhicules sont arrêtés et pesés essieu par

essieu, avec du matériel homologué fixe ou
mobile. Le matériel fixe est en général installé
près d’une gare de péage ou dans un centre
d’entretien autoroutier. Le matériel mobile
existe sous forme de plateaux posés sur le sol
(portables :18à30kg), permettant en tout
endroit la pesée roue par roue (plateaux Captels, plateaux Haenni, PIA
SYSTEME, ASTechnologies…).

-La pesée à basse vitesse :

Les véhicules sont interceptés dans le flux de la

circulation par les Gendarmes et détournés vers une
station de pesage. Les poids lourds roulent alors à
faible vitesse(3 à8 km/h) sur des plateaux de mesure
des poids spécialementaménagés et une lecture des
charges est faite.

Cette pesée à basse vitesse permet de peser près de

10 fois plus de véhicule par heure que la pesée
statique.

En conclusion nous rappelons que l’Art 289 du Décret exécutif 04-381

fixant les reglesde la circulation routiere, stipule dans le §2 que
l’immobilisation du vehicule est aussi prescrite pour les dépassements du
poids total autorisé ou des charges par essieu, excédents 10%.

CONSEIL :Ensemble ! Préservons nos vies des accidents

et sauvegardons notre patrimoine routier !
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : synthèses et lectures Internet.