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28/09/2008
ous les fluides réels sont visqueux. Cependant, selon les situations prati-
T ques, les forces de viscosité peuvent être plus ou moins importantes par
rapport aux autres forces qui interviennent dans les écoulements, telles que les
forces d’inertie, les forces de gravité ou encore les forces de pression. C’est en
général le cas dans beaucoup d’écoulements de gaz dont la viscosité est beau-
coup plus faible que celle enregistrée dans la plupart des liquides. On peut alors,
dans les équations générales, négliger les termes dus à la viscosité. L’écoule-
ment du fluide se traite alors comme celui d’un fluide parfait, c’est-à-dire, sans
viscosité.
Même lorsqu’un fluide a une viscosité importante, il est possible de se trouver
dans des situations d’écoulements pour lesquelles cette viscosité n’a plus
d’influence. Ce sont, pour l’essentiel, le cas des écoulements irrotationnels, dits
encore écoulements potentiels, d’un fluide incompressible et, plus particulière-
ment, le cas des écoulements loin de parois matérielles, hors ce que l’on appelle
les couches limites. Dans tous ces cas, malgré un coefficient de viscosité qui
peut être important, les gradients de vitesse sont tels que cette viscosité n’a plus
d’influence sur l’écoulement. L’écoulement se traite alors comme si le fluide était
un fluide parfait.
Bien que ces divers cas puissent apparaître comme des cas particuliers, on les
rencontre fréquemment en pratique. Ainsi, alors que le fluide parfait correspond
à un concept vide de réalité physique, la dynamique des fluides parfaits est une
partie réellement applicative de la mécanique des fluides.
L’article qui suit , basé sur une idée très théorique, revêt donc une importance
non négligeable pour beaucoup d’applications, que ce soit dans le domaine des
mesures dans les écoulements ou, par exemple, dans le cas des interactions
entre le fluide en écoulement et les parois des canalisations qui le contiennent.
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Notations et symboles
h m Hauteur z m Altitude
Pr Pa Pression relative
Indices
i, j, k, n Direction de projection
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Dv
ργ = ρ -------- = Ð grad P + ρF ′ (5)
dt
Dans les problèmes pratiques d’écoulement des fluides, on fait
l’hypothèse d’un écoulement d’un fluide parfait lorsque la viscosité avec γ l’accélération,
du fluide est négligeable ou lorsque, dans le cas de fluides vis- P la pression,
queux, les gradients de vitesse sont nuls.
F’ les forces de volume (ou de champ) par unité de
∂v masse.
µ = η = 0 ou --------i = 0 (1) Cette équation, qui correspond à trois équations scalaires, est dite
∂ xj
« équation d’Euler ».
Ce cas se produit, en particulier, lorsque la zone d’écoulement Pour un fluide pesant incompressible, l’équation (5) devient :
considérée est suffisamment loin de toute paroi matérielle tout
en étant de dimensions relativement importantes. On parle d’écou- Dv
ρ -------- = Ð grad P * (6)
lement externe ou encore d’écoulement potentiel, puisque ce type dt
d’écoulement est irrotationnel ([BE 8151] § 5).
où P* = P + ϖz est la pression étoilée, qui est la somme des énergies
Inversement, dans l’écoulement d’un fluide parfait, on fait l’hypo- potentielles de pression et de position,
thèse que, dans une section droite à lignes de courant rectilignes, du
ϖ = ρg le poids volumique,
fait de l’absence de viscosité, la vitesse est constante.
g l’accélération de la pesanteur,
L’hypothèse du fluide parfait conduit à des simplifications dans
certaines des équations générales de la mécanique des fluides. z l’altitude.
Dans une canalisation cylindrique d’axe x1 (figure 2), la vitesse du
fluide étant unidirectionnelle, on a :
div v = 0 (3)
En absence de viscosité, à la paroi, la vitesse v diffère de celle de
la paroi. On admet alors que la vitesse est constante sur une nor-
z
male à la paroi. Ainsi, dans une canalisation cylindrique (figure 1), la
vitesse est constante sur une section droite. L’équation de la conser-
vation de la masse, appliquée à un tube de courant entre les sec-
tions 1 et 2, s’écrit : x1
x2
∫ρ v
Ω1
1 1 dΩ 1 = ρ 1 v 1 Ω 1 = Mú = ρ 2 v 2 Ω 2 (4)
v
P*
avec Mú le débit massique du fluide à travers une section
droite quelconque,
x3
Ωi l’aire de la section droite i.
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∂ P* P2* = Cte
0 = Ð ---------
∂ x2 ϖ
R =
∫v
Ω
dMú (8)
2. Applications
Dans cette relation, R est la résultante des forces extérieures qui
sont appliquées au fluide et d Mú le débit massique élémentaire,
compté positivement si le fluide sort du volume considéré. Pour une
portion de tube de courant comprise entre les sections droites Ω1 et 2.1 Écoulement à travers un orifice.
Ω2, et pour un fluide parfait pour lequel les vitesses sont constantes Formule de Torricelli
dans chacune des sections droites, on a :
∫ ∫
v 12 P 1* v 22 P 2* W ú
------
- + ------ v d Ω 1 = ------
- + ------ v d Ω 2 Ð -------t + Jú12 (11) PM = Cte = Pa
2g ϖ 1 2g ϖ 2 ϖ
Ω1 Ω2 avec Pa la pression atmosphérique.
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e Sens de
D l'écoulement
∆h
a écoulement global
Figure 5 – Orifices particuliers
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v M = ϕ 2 g ∆h (17)
Vú = ϕ C c Ω 2 g ∆h (18)
Cette détermination suppose que les coefficients ϕ et Cc soient Figure 6 – Mesure de la pression par la méthode du tube
connus. piézométrique
P B* = P A* = P M
* = P*
A′ (19)
PB = Pa et PrB = 0
P rA P rM P * P rA *
même (figure 7). Alors l’équation du bilan de la masse (4) permet
z B = --------
- + z A = --------- -′ + z A ′ = z B ′
- + z M = -----r- = ---------- (20)
ϖ ϖ ϖ ϖ d’écrire vA = vC et l’équation de Bernoulli (13) indique que :
P/ϖ + z = P*/ϖ Cette conclusion peut être schématisée comme cela est fait sur la
figure 8 qui représente, de manière classique, l’évolution de la
Si le fluide qui s’écoule dans la canalisation est parfait, la vitesse charge, de la ligne piézométrique et de l’altitude ([BE 8153] § 3.4.2)
en tout point d’une section droite est constante. Comme la canalisa- pour l’écoulement d’un fluide parfait dans une canalisation de sec-
tion est cylindrique, l’aire Ω des sections passant par A et C est la tion constante. Cette représentation fait apparaître clairement
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Ligne de charge
v2
2g Ligne piézométrique
P
ϖ
z M A
V
Référence des altitudes
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1 2
v V ∆h
Écoulement P r*1
ϖ
M' P r*2
ϖ
N'
Couche limite
M
N A Tube de Pitot
Ω 1'
Figure 12 – Mesure de la vitesse d’un écoulement de fluide réel Ω2
par un tube de Pitot
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P 2* P*
------ < -----1-
ϖ ϖ
Ainsi, la hauteur atteinte par le liquide dans le tube piézométrique
2 est inférieure à celle atteinte dans le tube 1 d’une valeur ∆h. ∆h
Si on écrit la relation de Bernoulli entre les sections 1 et 2 en y
remplaçant v2 par sa valeur en fonction de v1, on a :
σ
v 12 Ω 12 P 2* Ð P 1* v
------- 1 Ð -------2- = ------------------- = Ð ∆h
2g Ω2 ϖ
Ω
soit :
Figure 14 – Réaction d’un jet
2 g ∆h
v1 = ----------------- (30)
Ω 12
-------2- Ð 1
Ω2
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R = ∑ Fe = Mú ( v2 Ð v1 ) F = Mú ( v 1 Ð v 2 ) + Π Ð P 1 Ω 1 n 1 Ð P 2 Ω 2 n 2 (36)
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