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UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)


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DÉPARTEMENT DE GENIE ELECTRIQUE


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5 ème Année d’Ingénierie Option : Energie Electrique


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UE :Production de l’Énergie Électrique


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ANALYSE CRITIQUE DE LA CENTRALE THERMIQUE DE


MARIA-GLETA II

RÉALISE ET PAR : ENSEIGNANT :

AMADJI Cédric Dr. Ramanou BADAROU

BABA DJIMBA Aminou

MONTCHO Arnaud Sèminvo

TOGNIGBAN Romaric

ANNÉE ACADÉMIQUE : 2019 - 2020


Sommaire

LISTE DES TABLEAUX 4

TABLES DES FIGURES 5

INTRODUCTION 6

1 Présentation de la centrale 7
1.1 Présentation du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Présentation du site de Maria-Gleta II . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Fonctionnement de la centrale 10
2.1 Procédés inclus dans le fonctionnement des groupes de production . 10
2.1.1 Le pilote oil système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.2 La suralimentation au niveau du moteur . . . . . . . . . . . 11
2.2 Fonctionnement de la centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.1 Circuit du combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.2 Production d’énergie mécanique . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.3 Production de l’énergie électrique . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.4 L’évacuation de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Analyse critique du fonctionnement de la centrale 16


3.1 Analyse de la prerformance de la production de Maria Gleta . . . . 16
3.1.1 Puissances nettes théorique et réelle . . . . . . . . . . . . . 16

2
3.1.2 Consommation spécifique nette . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.1.3 Analyse des performances . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2 Contributions de la centrale dans le système électrique . . . . . . . 18
3.2.1 Apports de la centrale dans le parc de puissance . . . . . . . 18
3.2.2 Apports concrets de la centrale au sein du réseau électrique . 19
3.3 Analyse de l’impact environnemental de la centrale. . . . . . . . . . 21
3.4 Quelques dysfonctionnements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.5 Suggestions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

CONCLUSION 23

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE 24

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Liste des tableaux

3.1 Puissances nettes de la centrale au gaz et au HFO . . . . . . . . . . 16


3.2 Consommations spécifiques nettes de la centrale au gaz et au HFO . 17

4
Table des figures

2.1 Principe de suralimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


2.2 Sous-station MG2 du poste source de la centrale . . . . . . . . . . . 15

3.1 Configuration du parc de puissance utile avec et sans la centrale MG 2 19

5
INTRODUCTION

Le secteur de l’énergie au Bénin est un secteur qui pendant longtemps a connu de


nombreuses crises freinant le développement socio-économique du pays. Le sous-
secteur de l’électricité dont l’état assure la régulation et le contrôle est le plus exposé
à cette crise car il est resté pendant longtemps impuissant face à la croissance de la
consommation au fil des année (6% par an). La conséquence visible de cette crise
en effet les nombreux délestages que les populations ont dû subir à partir du dé-
but des années 2000. Face à cette situation et conscient de l’importance de l’énergie
électrique pour le développement d’un pays le gouvernement béninois s’est lancé
depuis des années déjà dans des initiatives pour mettre fin à cette situation que ce
soit à travers la location de groupes de production aux particuliers, en plus de l’im-
portation de l’énergie électrique au Nigéria (dont le Bénin dépend majoritairement)
mais surtout par l’initiation de projet de production d’énergie sur le territoire national
pour réduire au maximum notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ce sous-secteur
est donc actuellement dans une phase cruciale de son histoire car Il est prévu par
le gouvernement béninois une production énergétique national de 400 MW apparte-
nant exclusivement au Benin d’ici l’horizon 2021. Ce projet se trouve donc dans sa
première phase qu’est la construction d’une centrale thermique « Dual-Fuel »de 120
MW. Après près de deux ans de travaux, la centrale est désormais prête pour intégrer
l’offre de fourniture énergétique du Bénin après une série de tests satisfaisants

6
Présentation de la centrale
1
Ce chapitre sera consacré à la présentation du projet de construction de la centrale
de Maria-Gléta II et de la présentation du site

1.1 Présentation du projet

La construction de la centrale de Maria-Gléta 2 est un projet d’un cout de 110


milliards de FCFA obtenus sur financements respectifs de la BID, de la BIDC et
de la BOAD. Ce projet est la première phase d’une production de 400MW d’ici
l’horizon 2021 mais est également le premier projet d’une telle envergure dans le
sous-secteur de l’électricité au Benin. Il est le fruit de la collaboration entre la So-
ciété Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) et du consortium BWSC (Burmweister
et Wain Scandinavian Contractor A/S) / MAN DIESEL et TURBO SE. Ces deux
acteurs sont en effet les principaux mais pas les seuls car des clauses subsistent entre
ces derniers pour la mobilisation de la main d’oeuvre locale. Ainsi, plusieurs socié-
tés nationales interviennent sur le chantier du projet. On dénombre donc entre autre
les sociétés comme MRI qui s’occupe de l’ensemble du volet électricité du chan-
tier, GMT qui s’occupe généralement des travaux de Génie-Civil qui comprennent
la fourniture d’une route pavée de 3km, la société CABI qui est chargé des construc-
tions en structures métallique et du bardage de la salle des machines, la société Bénin
Scaphandrier qui travaille en partenariat avec à la société SIP de Cote d’Ivoire (ils
forment notamment la BS-SIP) pour les travaux de mécanique et la société Frielan-
der Benin qui s’occupe de la fourniture et du montage des réservoir de stockage de
service de différents fluides mis en jeu (Eau, Fioul, Huile, Gas-oil etc. . . ). A cela

7
CHAPITRE 1. PRÉSENTATION DE LA CENTRALE

s’ajoute les entreprises de consulting comme ECG (The Energy Consult Group) et le
Groupe Défis et Stratégies. Les équipes de travail regroupe de façon générale des In-
génieurs, des techniciens, des superviseurs, des ouvriers spécialisés (maçons coffreur
soudeurs etc. . . ) et les agents pour l’hygiène la sécurité et l’environnement (HSE).
La société BWSC a obtenu les 2 phases du projet ; la première qui est la phase étude
technique, achats et construction et récemment la seconde phase qu’est l’exploitation
et la maintenance grâce à l’AVIS No 2018-006/CNRI/ARE accordé par l’ARE le 1er
Octobre 2018.[1]

1.2 Présentation du site de Maria-Gleta II

La centrale thermique 120 MW est localisé à Maria-Gléta dans la commune


d’Abomey Calavi (coordonnées : 6o 25’40.75"N, 2o 18’14.45"E) qui est située à en-
viron 20 km du centre-ville de Cotonou. Le site choisit pour ce du projet est situé
dans une zone industrielle spécifiquement dédiée à la production d’énergie car elle
abrite plusieurs installations de production thermique d’énergie situées à proximités
les unes des autres. Les installations du site de Maria Gléta général se composent en
effet, actuellement d’une unité de 20 MW (Turbine à gaz de la CEB) et de 8 unités
de 10 MW (Turbines à Jet A1 de la SBEE) et la centrale thermique temporaire (en
location chez AGGREKO) de 50 MW constituée de 55 moteurs conteneurisés de
0.9MW chacun.
Le site de construction de cette nouvelle centrale thermique dite de “Maria-Gléta
2” est situé précisément en face de l’ancienne centrale dite “Maria-Gléta 1” (celle
des turbines jet A1). C’est un domaine qui a une superficie totale de 20 hectares.
Une telle localisation a été choisie pour cette nouvelle centrale afin de ne pas de-
voir construire une nouvelle ligne HT (disponibilité d’un poste source 161 kV de la
CEB à proximité) pour l’évacuation de l’énergie électrique produite par la centrale.
Également, le site présente l’avantage d’être à proximité d’une station de détente
gaz. Enfin il pourra permettre un approvisionnement en HFO relativement aisé pour
une puissance de 120 MW compte tenu de la distance séparant ce dernier du Port
Autonome de Cotonou (environ 20km).
Le site a également pour particularité d’abriter tout juste à côté de la centrale de

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CHAPITRE 1. PRÉSENTATION DE LA CENTRALE

120MW, une centrale à cycle combiné de 145 MW. Ce nouveau projet de 145 MW
se fera sur un financent de la BAD.[1]

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Fonctionnement de la centrale
2
Ce chapitre est dédié au fonctionnement de la centrale depuis le dépôt de com-
bustible jusqu’au poste de la CEB ou l’énergie produite est injectée. Nous allons
commencer par introduire des procédés qui seront évoqués dans la description du
fonctionnement de la centrale.

2.1 Procédés inclus dans le fonctionnement des groupes


de production

2.1.1 Le pilote oil système

Le Gas-oil encore appelé LFO peut être utilisé comme combustible dans les
chambres de combustion des moteurs. Mais compte tenu de son cout plus élevé
par rapport aux combustibles qui ont été choisis pour la centrale, ce dernier sera
comme fluide pilot de la combustion dans les moteurs. Le système pilot-oil consiste
à alimenter la chambre de combustion des moteurs en LFO représentant 1% de la
consommation totale en combustible pour améliorer les performances de la combus-
tion donc son efficacité. Il sera utilisé pour le fonctionnement des moteurs que ce soit
au HFO ou au gaz naturel. Il n’est pas obligatoire de l’utiliser mais il sera fait car on
veut un bon rendement à l’issu de la combustion. Un démarrage au LFO est mieux
mais on peut également démarrer directement au HFO ou au gaz.[1]

10
CHAPITRE 2. FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

2.1.2 La suralimentation au niveau du moteur

Elle se fait lorsque le moteur atteint son régime nominal et son but et d’aider les
moteurs à passer à des puissances supérieures. Pour en effet passer à des puissances
supérieures au niveau du moteur Diésel, on peut soit agir sur son couple nominal ou
sur sa vitesse de rotation ; la suralimentation agit sur la première grandeur ; le couple
moteur. On utilise pour cela le turbo-compresseur ou turbo-charger qui constitué
d’une turbine à laquelle est accouplé un compresseur. Une fois que le moteur a atteint
son régime nominal, les gaz d’échappement issus de la combustion montent à une
température de 400˚C et à une forte pression. C’est cette pression qui est utilisée pour
faire tourner la turbine qui entraine à son tour le compresseur qui comprime l’air et
le refoule une température et pression plus grande ; on utilise donc un échangeur de
chaleur pour le refroidissement de cet air ainsi comprimé qui entrera dans la chambre
de combustion qui se retrouve gavée d’air car la masse spécifique de l’air admis
à augmenter. L’explosion est donc meilleure et le couple transmis au vilebrequin
augmente, ce qui fait passer le moteur à une puissance supérieure.

Figure 2.1 – Principe de suralimentation

2.2 Fonctionnement de la centrale

Ici nous décrivons le fonctionnement de la centrale au HFO. Le principe est le


même pour le gaz qui lui ne subit pas autant de transformation que le HFO.

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CHAPITRE 2. FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

2.2.1 Circuit du combustible

Le Combustible HFO arrivant à la station de dépotage est transféré au niveau du


tank farm au sein de canalisations ou il sera stocké dans les tanks de stockage HFO
de 3500m3. Ces tanks peuvent assurer chacun, à puissance nominal, le fonctionne-
ment de la centrale pendant 5 jours. Le HFO ainsi stocké est très visqueux et chargé
d’impuretés dans son état normal ; pour éviter qu’il ne se solidifie dans les tanks, il
échange de la chaleur avec la vapeur d’eau produite par les chaudières aux moyens de
canalisation en serpentins présente au sein des tanks pour le maintenir à une tempéra-
ture à laquelle il reste fluide. Cette vapeur se transforme en condensat après échanger
la chaleur avec le HFO qui est ensuite évacué dans les tanks de condensat
Le HFO ainsi présent dans les tanks de stockage à besoin d’être raffiné ; pour cela
il est transféré au niveau du local de séparateur grâce à des pompes d’alimentation ou
il sera débarrassé des impuretés et aussi de l’eau qu’il peut contenir, l’opération est
également suivie d’une augmentation de température du HFO séparé (il peut monter
à 90˚C). Ce HFO est alors prêt en entrer dans la salle des machines. Il est d’abord
stocké dans le tank de service HFO. De ce tank qui est isolé il est ensuite transféré
dans la salle des machines par les pompes de la plateforme d’alimentation a travers
des circuits de canalisations sur lesquels sont présents des filtres automatiques. Les
7 moteurs sont en effet alimentés par une canalisation principale sur laquelle des
dérivations sont faites pour aller au niveau de chaque moteur.
Une fois dans la salle des machines le HFO est admis dans le tank de mixage
dont le rôle est de faciliter la transition entre LFO et HFO ; comme dit précédement
il est mieux de démarrer au LFO. Quittant le tank de mixage, il est encore préchauffé
grâce à un échangeur de chaleur dans lequel il échange une fois encore de la chaleur
avec la vapeur d’eau. Il s’en suit donc une montée de température et donc d pression.
Il passe donc par un filtre pour un dernier nettoyage et ensuite par un système de
régulation de la pression avant d’entrer dans le moteur avec les caractéristiques bien
déterminées (environ 120˚C et 8 bars).

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CHAPITRE 2. FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

2.2.2 Production d’énergie mécanique

Les moteurs de la centrale sont à 4 temps. La production d’énergie mécanique se


fait selon ces 4 temps : l’admission ; la compression ; l’injection-explosion-détente et
l’échappement. Le démarrage des moteurs se fait grâce au système d’air comprimé ;
des capteurs signalisent donc la position des cylindres du moteurs (aux points morts
hauts ou bas). De l’air comprimé à 30 bars provenant des tanks d’air de démarrage
de 3,8m3 est donc envoyé au niveau des cylindres qui se trouvent au point mort haut.
Ces derniers sont donc chassés vers le bas ; ce qui crée une dépression favorisant
l’admission de l’air dans les cylindres.
La remonté de ces pistons crée des conditions extrêmes au niveau des cylindres.
Cette remontée des pistons comprime en effet l’air présent dans les cylindres qui
passe à une pression très grande et surtout à une température dépassant celle d’auto-
inflammation du HFO (et du LFO agissant comme fluide pilote) qui est prêt à être
injecté.
Le HFO est alors injecté sous forme pulvérisée (fines gouttelettes) à haute pres-
sion (100 à 200 bars) grâce aux injecteurs (qui sont du type “Common Rail ” pour
notre cas) dans la chambre. Au contact de l’air surchauffé, le mélange Air-HFO-
fluide pilote s’enflamme ; il s’en suit donc une explosion qui dure tant que dure l’in-
jection et qui pour effet la violente poussée des pistons vers le bas par la dilation des
gaz de combustion. La remontée des pistons chasse les gaz brûlés de la chambre. A
ce moment, le moteur se trouve à nouveau prêt à effectuer le cycle.
L’énergie mécanique est donc produite au niveau des 18 cylindres de nos moteurs
MAN alors que le cycle des 4 temps se reproduit, ceci grâce à l’embiellage des
moteurs (pistons + bielles + vilebrequin +volant) qui supporte l’effort exercée par
la pression des gaz pendant la détente et qui transforme le mouvement rectiligne et
alternatif du piston en mouvement de rotation continu du vilebrequin du moteur.
Cette énergie mécanique produite est transférée aux alternateur ABB couplés sur
le même arbre que les moteurs MAN à travers un couplage de type élastique afin de
transmettre le couple et la vitesse tout en concentrant la vibration et le mouvement
entre les deux éléments ; l’alternateur étant fixe et le moteur mobile.

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CHAPITRE 2. FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

2.2.3 Production de l’énergie électrique

Les alternateurs sont constitués de 2 éléments majeurs : le stator et le rotor. Le


stator est la partie fixe et l’induit ; l’électricité prend donc naissance en son sein et le
rotor est la partie mobile et l’inducteur.
Le stator des alternateurs est constitué d’enroulement (couplées en étoile dans
notre cas) formant 3 bobines décalées de 120˚les unes par rapport aux autres. Le
rotor recevant l’énergie mécanique du moteur est donc en mouvement. Il est consti-
tué lui-même d’un bobinage qui est alimenté en courant continu (110V ; 10,2A dans
notre cas) par le système d’excitation ou de contrôle de la tension de l’alternateur
(matérialisé dans la salle des machines par le panneau AVR) ce qui donne naissance
à son niveau un champ. Ce mouvement du rotor entraine la variation de flux ma-
gnétique au niveau des bobines du stator qui deviennent d’après la loi de Faraday,
le sièges de force électromotrices (ou différence de potentiel) qui mettent en mouve-
ment les électrons en présence de charge. L’électricité est donc ainsi produite avec
les caractéristiques bien déterminées : 15kV et 50Hz. Elle est ensuite transférée de
la salle des machines à la salle moyenne tension aux moyens de câbles de 500mm2
plus neutre à raison de 2 câbles par phases.[1]

2.2.4 L’évacuation de l’énergie

Cette énergie transportée par les câbles de puissances jusqu’à la salle moyenne
est réceptionnée par deux types de cellules. Les cellules d’arrivées de générateurs
précédemment décrites qui réceptionne les 3 phases et les cellules RM6 de Schnei-
der Electrique chargées de la réception des neutres des alternateurs pour leurs mises
à la terre grâce à 2 résistances de 346,5ohms chacune. Le premier mets à la terre les
4 premiers générateurs et la seconde le 3 derniers. La montée des générateurs sur la
rame 15kV de la salle MT se fait lorsque la synchronisation est effective ; la synchro-
nisation se fait grâce aux synchronisateurs présents dans la salle de commande. Les
conditions suivantes doivent être réalisées pour cela : égalités entre la tension et les
fréquences du réseau et des alternateurs, a cela s’ajoute la correspondance de l’ordre
des phases du réseau et des alternateurs. Une fois montée sur la rame 15kV, l’énergie
produite est transportée par des barres isolées et partent pour le poste d’injection de

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CHAPITRE 2. FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

la sous-station MG2 où la tension de 15kV sera élevée en 161kV par les transforma-
teurs BAT10 et 20. La puissance de 120 MW produite étant constante quel que soit
les conditions, cette élévation de tension correspond à une diminution de courant ;
elle est effectuée pour limiter les pertes par effet joule lors du transport de l’énergie
qui sont proportionnelles au carré du courant. L’énergie est acheminée ensuite vers
la sous-station MG1conformément a la procédure décrite dans la section dédiée au
poste grâce aux travées E03 ET E05. Arrivée au niveau de la sous station elle sera
acheminée vers les jeux de barre du poste source de la CEB grâce aux travées E10
et E11. De là, elle partira grâce aux lignes de transports pour les réseaux de dis-
tributions, une fois la tension abaissée (à 15kV généralement) qui serviront eux à
desservir les consommateurs après être une fois encore abaissée (15kV/400V).

Figure 2.2 – Sous-station MG2 du poste source de la centrale

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Analyse critique du fonctionnement de la centrale
3
3.1 Analyse de la prerformance de la production de Ma-
ria Gleta

La performance est l’un des premiers objectifs visés en construisant une centrale
électrique. Le but de cette troisième partie est donc d’étudier les performances de
la centrale de Maria-Gléta afin d’évaluer la contribution de cette dernière dans le
système électrique du Benin.[2]
Notre étude des performances de la centrale repose sur deux paramètres. On s’in-
téresse en effet ici à deux principaux paramètres définissants les performances au
niveau des groupes. Il s’agit de la puissance nette produite qui permet de caractéri-
ser l’efficacité de la centrale et la consommation spécifique nette en combustible qui
caractérise son efficience.

3.1.1 Puissances nettes théorique et réelle

La puissance nette de la centrale est définie comme la puissance qu’elle est ca-
pable de fournir après déduction de la consommation auxiliaire essentielle, lors-
qu’elle est à pleine charge sur le réseau 161 kV.

Mode Pnette−1 (MW) Pnette−2 (MW) Pnette (MW)


Gaz 55,03 74,05 129,08
Diesel 54,17 73,88 128,05

Table 3.1 – Puissances nettes de la centrale au gaz et au HFO

16
CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

Mode Qcomb (kJ/h) Ep (kWh/h) Cs (kJ/kWhe) Part de LFO


Gaz 1 046 038 263,45 129 079,94 8 103,80 0,814 %
Diesel 1 071 824 774,81 128 049,38 8 370,10 0,728%

Table 3.2 – Consommations spécifiques nettes de la centrale au gaz et au HFO

3.1.2 Consommation spécifique nette

La consommation spécifique d’un groupe de production se définit généralement


comme la quantité de combustible associée à un pouvoir calorifique (PCI) qui est né-
cessaire à ce groupe pour la production d’une unité d’énergie électrique. En d’autres
termes, elle traduit la capacité du groupe à transformer une énergie primaire (kJ /
Btu) en énergie électrique (kWh). Il s’agit donc d’un facteur que l’on utilise gé-
néralement pour caractériser l’efficience d’une centrale thermique. Soit la relation
générale suivante avec laquelle, elle peut être déterminée.

Qcomb
Cs =
Enette
Avec
Qcomb La quantité de combustible consommée en unité de volume, masse ou énergie
Enette L’énergie électrique nette produite (en kWh) qui est à l’origine de la consom-
mation[2]

3.1.3 Analyse des performances

Après analyses des résultats de performances obtenus lors du fonctionnement de


la centrale nous pouvons apporter les déductions suivantes :

v Les garanties de production et de consommation sont respectées

Les valeurs de puissance nette garanties pour un fonctionnement à pleine charge de la


centrale sont de 127,205 MW au gaz et 127,155 MW et au HFO alors que celles qui
ont été obtenues sont de 129,08 MW et 128, 05 MW respectivement. On remarque
donc ici, une différence en faveur des valeurs obtenues (1,875 MW au gaz et 0,895
MW au HFO), ce qui nous permet de retenir par conséquent, le respect des garanties
de production apportées par le contractant. Il en est de même pour la consommation

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CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

spécifique nette de la centrale où les valeurs obtenues sont respectivement de 8103,8


kJ/kWhe avec 0,81% de LFO au gaz et 8307,1 kJ/kWhe avec 0,73% de LFO au HFO
contre des valeurs garanties de 8110 et 8455 kJ/kWhe respectivement avec 1% de
LFO ; ce qui équivaut ici également à des différences de 6,2 kJ/kWhe au gaz et 147,9
kJ/kWhe au HFO en faveur des valeurs obtenues et donc à moins de combustible
consommé.[2]
v La centrale est plus performante au gaz
Les valeurs de la puissance produite par la centrale lorsque les groupes fonctionnent
au gaz et au HFO sont respectivement de 129,08 et 128,05 MW ; cela équivaut à une
légère différence de 1,03 MW en faveur du gaz. En regardant cependant cela d’un
point de vue énergétique, un fonctionnement en base (8000 heures) de la centrale
engendrerait une production énergétique de 1032,64 GWh au gaz contre 1024,40
GWh au HFO soit un gain d’énergie de 8,24 GWh en plus en fonctionnant au gaz ;
la centrale est donc plus efficace au gaz. De même, au niveau de la consommation
spécifique nette, les valeurs enregistrées sont de 8103,8 kJ/kWhe au gaz et 8307,1
kJ/kWhe au HFO, cela veut donc dire que pour produire la même quantité d’éner-
gie électrique, la centrale consomme 203,6 kJ d’énergie primaire en moins au gaz
qu’au HFO soit un gain de 141793 GJ/an en base. Elle est dans ces conditions, plus
efficiente au gaz.[2]

3.2 Contributions de la centrale dans le système élec-


trique

3.2.1 Apports de la centrale dans le parc de puissance

Le parc de puissance actuellement exploité, est constitué comme nous l’avons


vu, des installations la SBEE et la CEB, des installations en location et des inter-
connexions pour les importations depuis l’extérieur. Avec la mise en service de la
centrale de Maria-Gléta 2 et la disponibilité de toute sa puissance sur le réseau élec-
trique, il est prévu le départ des installations en location. Le tableau suivant donne
la constitution du parc de puissance utile au Benin avant et après intégration de la
centrale Maria-Gléta 2 dans le système électrique.[2]

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CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

L’intégration de la centrale dans le système électrique équivaut comme nous pou-


vons le voir ici à un apport de puissance d’une part d’environ 33% qui réduira donc
pour le moment, la part des sources extérieures dans le parc de puissance. Leur part
passera en effet de 83% à 50%. Soit la figure 3 suivante qui nous permet d’illustrer
graphiquement ces analyses.

Figure 3.1 – Configuration du parc de puissance utile avec et sans la centrale MG 2

3.2.2 Apports concrets de la centrale au sein du réseau électrique

Dans la gestion du système électrique, plusieurs dispositions sont prises sur le ré-
seau pour satisfaire la demande et nécessitent donc de façon alternée, l’utilisation des
différentes sources disponibles pour assurer un bon dispatch économique. On s’in-
téresse dans notre cas de figure, à l’influence de l’introduction de la centrale parmi
les sources d’énergie alimentant le Benin. Il s’agit donc pour nous, de déterminer

GE-5/EE/EPAC 2019-2020 19
CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

la contribution de la centrale dans la satisfaction de la charge maximale ainsi que


le taux de pénétration de cette dernière dans la demande énergétique totale du Be-
nin sur une période de 10 ans où ces paramètres sont appelés à évoluer. L’évolution
de la puissance de la charge est estimée à 8 en énergie est de 4,72%. On définit ici
donc ici deux méthodes de prévisions qui ont été suivies compte tenue de la tendance
observée au niveau des valeurs des années antérieures.
¶ Apports dans la satisfaction de la charge maximale
Pour un fonctionnement à pleine charge de la centrale afin de contribuer à la
satisfaction de la demande en puissance sur le réseau en situation de pointe, le tableau
suivant nous donne un récapitulatif de l’évolution de la charge et à chaque fois, la
contribution (en %) de la centrale.

On remarque ici donc que seule, la centrale ne peut suffire à alimenter la charge
lors de la pointe sur le réseau. On peut voire en effet, qu’elle ne peut contribuer qu’à
47% de l’appel de puissance lorsqu’on est à la pointe sur le réseau à l’année 1 (2020).
Cette part maximale de contribution que peut assurer la centrale, est encore appelée
à chuter due à l’évolution de la charge jusqu’à 29% en 2029.
· Apports dans la consommation totale d’énergie
Pour un fonctionnement en base de la centrale afin de contribuer à la satisfaction
de la demande totale en énergie du Benin, la même procédure décrite ci-dessus a
été employée. Le tableau suivant nous donne un récapitulatif de l’évolution de la
demande totale en énergie et à chaque fois également, la contribution (en %) de la
centrale. On remarque donc ici qu’en fonctionnant en base, la centrale peut dès sa
première année de service, contribuer à 70,3% de la demande totale en énergie ; cette
part de contribution est susceptible avec l’évolution de la demande, de passer sous

GE-5/EE/EPAC 2019-2020 20
CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

la moyenne à l’année 2029 avec une valeur de 50% ce qui équivaudrait aussi en ce
moment à un apport de 50% des autres sources.

3.3 Analyse de l’impact environnemental de la centrale.

Cette centrale respecte les normes administratives et environnementales. Par exemple,


elle fait du bruit à 40 décibels. Alors que la norme autorisée est de 60 à 80 décibels.
L’émission de NO2 ne doit pas dépasser 2.000 mg, mais Maria Gléta2 est à 1.200mg
donc largement en dessous des exigences internationales sur la protection de l’envi-
ronnement. [3]
Néanmoins la centrale a des difficultés à gérer des déchets (boue) issue du traite-
ment du fuel lourd. En effet avant d’acheminer le HFO vers les différents moteurs,il
suit plusieurs traitement : Filtration et décantation. Au cours du traitement, une
grande partie du HFO est perdue et qui se transforme en déchet (boue). Jusqu’à pré-
sent, aucune technique n’est adopté pour éliminer totalement ces déchets car seule-
ment une petite quantité est envoyé à la cimenterie d’Onigbolo (SCB Lafarge) pour
l’incinération.

3.4 Quelques dysfonctionnements

Pendant son fonctionnement, la centrale est souvent confrontée à des problèmes


internes. On observe la chute de la pression du gaz livré par l’entreprise WAPCO.
Il arrive aussi que la proportion en méthane du gaz chute. Ces différentes chutes
entrainent un brusque basculement du mode gaz en mode fuel.

GE-5/EE/EPAC 2019-2020 21
CHAPITRE 3. ANALYSE CRITIQUE DU FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

3.5 Suggestions

v Difficulté de gestion de rejet des déchets

Les boues d’hydrocarbures, les huiles usées, les résidus de fond de rétention et
les chiffons souillés doivent normalement traités dans un incinérateur. Nous suggé-
rons alors une installation d’incinérateur sur place non loin de la zone de stockage
de fuel lourd . L’incinérateur qui sera retenu pour la centrale sera capable d’inciné-
rer jusque 100 litres de déchets liquides ou solides à l’heure. Une trémie située au
dessus de l’incinérateur sera prévue pour les effluents solide tels que chiffons, sciure
etc. . . Une solution devra être retenue pour mettre en décharge les cendres issues de
l’incinérateur.

GE-5/EE/EPAC 2019-2020 22
CONCLUSION

Cette étude des performances de la centrale ainsi que celle de ses apports dans le
système électrique a donc révélé que les performances attendues de la centrale ont
été atteintes avec un léger avantage au niveau du gaz naturel, ce qui contribuera à
une réduction non-négligeable de la dépendance du Benin vis-à-vis de l’extérieur ;
cependant cet apport reste insuffisant pour assurer à lui seul une indépendance totale
car il ne représente actuellement que 47% de la charge de pointe sur le réseau et
70,3% de la consommation énergétique totale. Ces paramètres étant encore appelés
à évoluer au fil des années, il est alors indispensable que les sources personnelles du
Benin évoluent avec la charge pour ne pas retomber dans la dépendance quasitotale
vis-à-vis de l’extérieur qu’il y avait auparavant.
Au cours de son fonctionnement, la central est confrontée a de nombreux pro-
blèmes tel que la chute de pression de gaz, de la proportion du méthane. Il faut noter
également que la gestion des rejets de déchets est un réels handicape pour la centrale.
Face à ces problèmes nous avons suggéré quelques solutions applicable par la central
dont l’installation d’un incinérateur.

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REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

[1] Rapport de visiste de site par les étudiants de GE-5 EPAC

[2] Mémoire d’ingénieur à la 2IE INFLUENCE DE L’INTRODUCTION DE LA


CENTRALE DE MARIA-GLETA II DANS LE SYSTEME ELECTRIQUE DU BENIN,
TETE Komlan Hector Seth

[30] ask.gouv.bj vers l’autonomisation énergétique au Bénin

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