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KNOWLEDGE MANAGEMENT et INTELLIGENCE

ECONOMIQUE : deux notions aux passés proches et


aux futurs complémentaires
Stéphane Goria

To cite this version:


Stéphane Goria. KNOWLEDGE MANAGEMENT et INTELLIGENCE ECONOMIQUE :
deux notions aux passés proches et aux futurs complémentaires. Informations, Savoirs,
Décisions et Médiations (ISDM), Laboratoire I3M - EA3820, Université du Sud Toulon-Var,
2006, pp.1-16. <inria-00110300v2>

HAL Id: inria-00110300


https://hal.inria.fr/inria-00110300v2
Submitted on 2 Nov 2006

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KNOWLEDGE MANAGEMENT ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE : DEUX
NOTIONS AUX PASSES PROCHES ET AUX FUTURS COMPLEMENTAIRES

Stéphane Goria,
Docteur en Sciences de l’information - communication
goria@loria.fr , + 33 3 83 59 20 87

Adresse professionnelle
Equipe SITEÌ LORIA Ì Campus ScientifiqueÌ BP 239 Ì F-54506 Vandoeuvre-
lès-Nancy

Résumé : Les notions de Knowledge Management (KM) et d’Intelligence Economique (IE) partagent
un grand nombre de points communs comme le fait d’être apparues dans les années 1950-60 et de ne
pas disposer à l’heure actuelle de définition consensuelle pour les qualifier. De plus, hormis certaines
spécificités liées à chacune de ces notions, leur histoire est assez similaire et leurs objectifs
complémentaires. Ainsi, nous proposons dans ce papier de présenter les similarités et
complémentarités entre les notions de KM et d’IE, notamment, en relation avec leur histoire qui pour
la dernière décennie est très riche en propositions de définitions. Aussi, nous avons choisi de partir de
cette richesse de vocabulaires pour tenter d’anticiper les futurs probables du KM et de l’IE à l’horizon
2012.

Summary : Knowledge Management (KM) and Economic Intelligence (IE in french)


notions share many points in common, such as both appearing in the 50s and the 60s
years and the fact that they both do not have a consensual definition to qualify them. In
addition, with the exception of certain specificities, their histories are similar and their
objectives are complementary. We propose in this paper to present similarities and
complementarities of KM and IE, in particular, in relation with their history which for the
last decade is very rich on definition propositions. We have also chosen this rich
vocabulary as a starting point in the anticipation of their probable states by 2012. This is
the reason we present a brief study of evolution of the vocabulary used in KM or IE
definitions between 1994 and 2005.

Mots clés : Knowledge Management, Intelligence Economique, Intelligence


Organisationnelle, Intelligence Territoriale, Evolution.

Key words : Knowledge Management, Economic intelligence, Competitive


Intelligence, Business Intelligence, Territorial Intelligence, Evolution.
Knowledge Management et Intelligence Economique : deux
notions aux passés proches et aux futurs complémentaires

Dans le cadre d’une thèse (Goria, s’effectue en trois phases. Dans ce


2006), nous avons réalisé un contexte, en dehors des expressions,
recensement des définitions qui nous avons surtout retenu comme
avaient pu être accordées au fil du expression synonymique de KM,
temps aux notions actuelles de celles de "gestion/management
Gestion des Connaissances (KM) et des connaissances" et
d’Intelligence Economique (IE). C’est "gestion/management de la
dans ce contexte que nous avons connaissance" qui ont été
constaté, qu’hormis certaines employées par une partie des
spécificités liées à chacune de ces auteurs francophones.
notions, que leur histoire est assez
similaire et que les objectifs ou bases 1.1 – Phase 1 : amorçage de la
sur lesquels elles sont fondées se notion de KM
complètent ou se recoupent. En cela, La première phase que nous
ce travail de recherche est en accord choisissons d’appeler phase
avec l’opinion de D. Bruté de Rémur d’"amorçage de la notion de KM",
qui signale que l’interaction entre les s’écoule entre la fin des années 1950
problématiques du KM et de l’IE et le milieu des années 1970. Nous
« induit que dans un futur proche, estimons que cette phase commence
toute étude devra intégrer ces deux peu avant 1958 car, cette année est
spécialités de manière indistincte » notamment marquée par la parution
(Bruté de Rémur, 2006, p 144). A de l’ouvrage de J.G. March et H.A.
partir de cette première constatation, Simon (1958), du livre de M. Polanyi
nous avons choisi d’étudier plus (1958) sur la connaissance tacite et
précisément l’évolution des de l’article de J.W. Forester (1958)
définitions de ces deux notions ces sur la théorie de la croissance des
quinze dernières années pour entreprises. Puis, l’année suivante
déduire quelles pourraient être leurs E.T. Penrose (1959) met l’accent sur
futures évolutions. Toutefois, avant le rôle de la connaissance tacite dans
d’en arriver là, commençons par les prises de décision des décideurs
l’histoire de ces deux notions. (d’après Baumard, 2002). En 1961,
T. Burnes et G.M. Stalker (1961) font
1 – HISTOIRE RECENTE DE LA paraître un ouvrage sur le
NOTION DE KM management de l’innovation. Un peu
plus tard, en 1967, H.L. Wilensky
Sans remonter jusqu’aux origines (1967) présente son
fondamentales de la notion de KM, "Organizational Intelligence" dans
nous avons pu constater qu’il fallait lequel il s’interroge notamment sur la
apparemment attendre la fin des gestion de l’innovation dans les
années 1950 (Baumard, 2002) pour organisations. Puis, l’année 1968 est
qu’apparaissent des travaux que marquée par la parution des
nous pouvons attacher sans soucis à ouvrages de P. Drucker (1968) et de
la notion actuelle de KM. En effet, J.K. Galbraith (1968),
selon nous et I. Tuomi (2002), à respectivement, sur les travailleurs
partir de la fin des années 1950 de la connaissance et la société
l’évolution de la notion de KM centrée sur la connaissance (d’après
notamment : Duizabo & Guillaume, modèles de recherche d’informations
1997). Ces travaux sont en quelque sont en pleine émergence (Salton &
sorte poursuivis par S. Beer et N. McGill, 1983), I. Nonaka fait encore
Henry au début des années 1970 qui paraître un ouvrage sur la création
proposent deux expressions qui d’informations, tandis que quatre ans
trente ans plus tard seront encore plus tard il abandonne les
employées pour parler de KM. Ainsi, informations pour passer à l’idée de
S. Beer (1972) utilise l’expression création de connaissances (Nonaka,
"management of knowledge" dans 1985). Parallèlement, la réflexion sur
ses travaux sur le « Viable System l’apprentissage organisationnel
Model » (VSM) et N. Henry (1974a continue avec des articles comme
et 1974b), en 1974, propose pour la ceux de W. Bennis et B. Namus
première fois, à notre connaissance (1985) et de M. Fiol et M. Lyles
et celle de K. Mathi (2004), le terme (1985). L’année suivante une série
de "knowledge management" de travaux majeurs pour le KM sont
dans une acception qui se rapproche publiés. Parmi ceux-ci, nous citons
de ses définitions actuelles ; ce qui en particulier les travaux de K.E.
nous permet de clore cette première Sveiby (1986) sur les savoir-faire et
période. l’entreprise qui vont relancer les
travaux sur l’organisation intelligente
1.2 – Phase 2 : de la gestion de
et l’ouvrage de G. Böhme et N. Stehr
l’information à celle de la
(1986) sur la société de la
connaissance
connaissance. Dans la même veine,
La seconde période de l’évolution du nous relevons aussi l’article de A.O.
concept de KM s’échelonne entre la El Sawy et al (1986) sur la mémoire
fin des années 1970 et le début des organisationnelle. De plus, 1986 est
années 1990. Elle est tout d’abord pour des auteurs comme K.M. Wiig
marquée par une certaine continuité (1997) l’année de l’avènement de
des travaux réalisés durant la l’idée de "management of
période précédente, avec la parution knowledge" qui prend son essor
d’ouvrages comme celui de H. Itami lors de la première "European
(1980) (en japonais, il sera traduit Knowledge Management
en anglais en 1987) sur la valeur des Conference". Trois ans plus tard, R.
actifs invisibles de l’entreprise. Stata (1989) et I. Nonaka (1989)
Cependant, tout en s’inscrivant dans introduisent clairement la
la lignée des travaux de la période problématique du management de
précédente, les recherches de cette l’innovation qui va faire partie de
seconde phase vont être marquées plus en plus des préoccupations du
par une réelle transition des KM. Puis, en 1990 les publications en
problèmes de gestion et d’utilisation rapport avec le KM commencent à se
des informations vers des problèmes bousculer. En effet, cette année là
liés spécifiquement aux paraissent des ouvrages comme ceux
connaissances. Ainsi, selon nous, les de B. Garrat (1990) sur la
années 1980 marquent le passage de problématique de l’entreprise
la gestion de l’information à celle de apprenante, de C.M. Savage (1990)
la connaissance qui a notamment et de P.M. Senge (1990) sur
pour conséquence, l’acceptation de l’avènement d’une cinquième
l’expression "knowledge discipline ou génération de
management" par la grande management. De même, l’expression
majorité de la communauté "knowledge management"
anglophone qui s’intéresse à ces commence à être véritablement
questions. Ainsi, alors que les employée dans le livre de K.E.
Sveiby (1990) : Macintosh (1994) sur l’état de l’art
« Kunskapsledning : 101 råd till du "KM corporate", sont à l’avant-
ledare i kunskaspintensiva garde des très nombreuses
organisationer » (Knowledge publications qui commencent à
management : 101 trucs pour les paraître en masse à partir du milieu
décideurs de l’organisation de la des années 1990. Ainsi, nous avons
connaissance intensive ; d’après : pu relever parmi ces définitions
Wilson, 2002). Selon nous, la fin de dédiées au KM, celle de J.M Bruneau
cette seconde phase de l’évolution de et J.F. Pujos pour qui le KM
la notion de KM se situe vers 1991- « consiste en la gestion des activités
1992. En effet, durant l’année 1991 qui se focalisent sur le
des écrits majeurs pour la notion de développement et le contrôle des
KM sont encore publiés, comme ceux connaissances dans l’organisation
de : S.A. Sackmann (1991) sur la pour remplir des objectifs
culture de la connaissance dans les organisationnels » (Bruneau & Pujos,
organisations, celui de I. Nonaka 1992) et celle de R. Van der Spek et
(1991) sur la connaissance créatrice A. De Hood qui signalent que le KM «
dans la célèbre Harvard Business permet de gérer le processus de
Review et, l’article de T.A. Stewart création de connaissances, de
(1991) explicitement dédié au distributions de connaissances, de
"knowledge management". Or, les combinaison de connaissances, de
publications et plus encore, les consolidation des connaissances, et
définitions développées et débattues d'application des connaissances. »
à propos du KM sont encore assez (Van der Spek & De Hood, 1994).
rares. Par contre, il semble qu’à Ainsi, de nombreuses définitions
partir de 1992-1993 cet état des vont, dès lors, faire débats. Nous en
choses change radicalement. avons nous-même relevé vingt deux
entre 1992 et 2000. Cependant, il
1.3 - Phase 3 : l’ère des nous est difficile d’affirmer que cette
définitions et des débats sur le
troisième phase de développement
KM
de la notion de KM est terminée à ce
Cette dernière période de l’évolution jour puisque de 2001 à 2005 nous
de la notion de KM s’écoule entre avons encore relevé vingt cinq
1992 et le début des années 2000. définitions différentes du KM.
Selon nous, il s’agit de la période du Toutefois, nous avons tout de même
véritable essor du concept de KM à remarqué que deux nouvelles
travers le monde, avec en 1992 la tendances semblaient avoir
parution du livre de J.M Bruneau et émergées dans les écrits sur le KM
J.F. Pujos sur le management des vers la fin des années 1990 et le
connaissances dans les entreprises début des années 2000. Il s’agit pour
(Bruneau & Pujos, 1992) et le début la première de l’apparition de
des conférences internationales CIKM systèmes dit de KM. Comme les
(Conference on Information and définissent simplement A. Ouni et A.
Knowledge Management) qui se Duzebert, ce sont des systèmes
dérouleront à partir de cette date « dont le rôle est de gérer d’une
tous les ans. Puis, en 1993 la façon efficace et pertinente les
parution de l’ouvrage de K.M. Wiig connaissances de l’entreprise » (Ouni
(1993) intitulé explicitement & Duzebert, 2004). Leur apparition
"Knowledge Management", du pourrait remonter à l’année 1995
livre de T. Finin (1993) sur avec les travaux de J.M. Pickering et
l’information et le KM et la J.L. King (1995 ; d’après : Hanhn &
publication de l’article de A. Subramani, 2000) qui seront
notamment suivis par ceux M. Alavi 2.1 – Phase 1 : émergence de la
et D. Leidner (1999). La seconde notion de veille et de son
tendance, quant à elle, serait liée à vocabulaire
la considération du KM en dehors de Nous situons la première phase de
la sphère de l’entreprise seule pour développement de l’IE entre 1958 et
l’amener à une échelle de réflexion 1967. Cette première période est
supérieure, notamment liée au qualifiée par J. Prescott (1999) de
territoire. Il est d’ailleurs fort phase de "competitive data
probable qu’à ce stade, les réflexions gathering", nous préférons la
sur la notion d’IE aient influé celles qualifier de période d’ "émergence
liées au KM (cf. partie suivante). De de la notion de veille et de son
la sorte, nous signalons par exemple vocabulaire". En effet, cette
qu’en 2003 R. Cappelin parle terminologie nous permet de mettre
explicitement de "knowledge en perspective cette qualification en
management" au niveau du fonction de la définition que l’AFNOR
territoire en précisant que ce dernier accorde désormais à la veille pour
« se focalise sur les dimensions une organisation donnée, en tant qu’
cognitives des clusters de petites et « activité continue et en grande
moyennes entreprises. Il permet de partie itérative visant à une
convertir les connaissances tacites et surveillance active de
localisées des entreprises et des l’environnement technologique,
travailleurs indépendants en commerciale, etc., pour anticiper les
connaissances explicites et évolutions » (AFNOR, 1998). Dans
organisées, communes à tous les cette optique, il semble que c’est à
acteurs du secteur/de la région du cette époque qu’apparaît un
cluster » (Cappelin, 2003). ensemble d’expressions relatives à
différents types de veilles pouvant
2 – HISTOIRE RECENTE DE LA être effectuées par les organisations.
NOTION D’IE La première que nous ayons pu
trouver est celle d’H.P. Luhn qui
Si l’on se rapporte à la notion d’IE
emploie en 1958 l’expression
dans la littérature anglophone, selon
"business intelligence system"
la parenté que leur accordent les
pour qualifier un système de
auteurs francophones (par exemple
communication facilitant la conduite
(Favier, 1998), (Le Bon, 1998),
des affaires au sens large et qui
(Larivet, 2000), (Bulinge, 2002) et
accorde une place importante aux
(Jakobiak, 2006)), les deux
activités de recherche active
expressions les plus employées pour
d’informations (Luhn, 1958). Ainsi,
parler d’IE sont "business
l’expression "business intelligence"
intelligence" d’une part et
est à peine apparue, qu’on ne tarde
"competitive intelligence" d’autre
pas à parler de "competitive
part. La traduction française qui va
intelligence", puisque l’année
leur être associée sera dans un
suivante B.H. Alden et al (1959)
premier temps celle de "veille" puis
proposent cette expression pour
dans un second temps celle d’IE. Sur
rendre compte des pratiques
cette base, c’est à la fin des années
informationnelles qu’utilisent les
1950 que nous faisons débuter notre
entreprises pour suivre leur
histoire récente de l’IE. D’après nos
environnement concurrentiel (Simon,
lectures, la notion d’IE, à l’instar de
1960). Puis, en 1962 une nouvelle
celle du KM, aurait évolué à partir de
expression va être employée par
cette date en trois phases.
W.J. Guyton (1962) qui s’intéresse à
la surveillance des marchés et
préférera parler dans ce contexte de dans la droite ligne des travaux
"marketing intelligence", tandis initiés par H.P. Luhn. Dans ce
que W.T. Kelley (1965) emploiera contexte nous citons les travaux de
l’expression voisine de "market W.R. King et D.I. Cleland sur les
intelligence". Par la suite, certaines "environmental information
de ces expressions vont être systems » (Cleland & King, 1974) et
reprises, comme "business “competitive business
intelligence" que R.M. Greene intelligence systems” (King &
utilise pour parler de l’élaboration Cleland, 1975), ainsi que ceux de B.
d’une fourniture en : « information Montgomery and B. Weinberg (1979)
traitée qui intéresse le management ou de A.S. Huff (1979) sur les
sur le présent et le futur de “strategic intelligence systems”.
l’environnement dans lequel les Ces derniers auteurs entament ainsi
affaires s’opèrent » (Greene, 1966). les réflexions sur la dimension
Mais encore une fois, le choix de stratégique de la veille et les
cette expression ne fera pas systèmes qui en dépendent. C’est
l’unanimité puisque F. Aguilar (1967) pourquoi nous qualifions cette
lui préférera celle de "scanning the période "des systèmes de veille à
business environnement" pour la veille stratégique". Ainsi en
rendre compte à la fois d’ « une 1980, la dimension stratégique de la
surveillance qui consiste à collecter veille commence à se préciser avec
ou recueillir des informations et des par exemple les travaux de M. Porter
connaissances générales sur (Porter, 1980) qui présente les cinq
l’environnement et une recherche qui forces concurrentielles de
correspond à la recherche active l’entreprise. Par la suite, des auteurs
d’informations particulières, comme W.L. Sammon et al (1984)
nécessaires à la résolution d’un vont présenter la distinction qui
problème qui vient d’apparaître ». commence à se faire entre la veille
Dès lors, nous estimons qu’à partir ("environmental scanning") et
de l’année 1967, l’ensemble des l’analyse des concurrents
fondations qui concerne l’idée de ("competitor intelligence"). Puis
veille est posé. De plus, nous en 1985, nous relevons que B.G.
noterons que cette même année H.L. James (1985) nous livre une
Wylensky (1967) plaidera aussi pour interprétation de la "business
la gestion du cycle de production de intelligence" qui rassemble sous ce
l’information de l’organisation en terme générique trois activités
relation avec ses processus principales que sont : la
décisionnels. "competitive intelligence" qui
s'intéresse aux concurrents de
2.2 – Phase 2 : des systèmes de
l’entreprise, la "market
veille à la veille stratégique
intelligence" qui se focalise sur les
Suite à cette première phase marchés et, l’"environmental
d’activité dans le choix des intelligence" qui surveille les autres
expressions et l’élaboration de environnements (social, politique,
définitions en rapport avec la future économique, technologique, …) de
IE, une période de maturation des l’entreprise.
conceptions de la veille semble avoir
lieu entre la fin des années 1960 et Cette période est aussi celle de la
celle des années 1980. Selon nous, création en 1986 de la société SCIP
cette période est tout d’abord (Society of Competitive
marquée par des tentatives Intelligence Professionnals). Dès
d’application de systèmes de veille lors, cette société considère la
"competitive intelligence" comme complémentaires aux veilles pour
« un programme systématique et aider les entreprises dans leur
éthique pour récolter, analyser et maîtrise de l’univers informationnel.
gérer les informations externes et Ainsi dès 1992, C. Harbulot propose
internes qui peuvent affecter les l’expression "intelligence
projets, décisions et opérations de économique" pour englober
l’entreprise ». L’organisation peut « toutes les opérations de
alors être décomposée en différentes surveillance de l’environnement
strates décisionnelles pour mieux concurrentiel : veille, protection,
identifier et traiter ses besoins manipulation de l’information (leurre,
informationnels. De plus, nous contre-information, …), influence »
pouvons aussi noter que c’est durant (Harbulot, 1992). La veille, à partir
cette période que la communauté de cette date, va faire place à l’IE,
francophone commence à combler dont la promotion va être assurée
son retard conceptuel à propos des deux ans plus tard par le rapport
activités de veille et de veille Martre (Martre, 1994). Du point de
stratégique, puisqu’en 1988 B. vue anglophone, dans une optique
Martinet et J.M. Ribault proposent similaire à celle de C. Harbulot nous
déjà de considérer la veille comme pouvons citer D.C. Bernhardt qui
« une attitude organisée d’écoute définie sa vision de la "competitive
des signaux provenant de intelligence" (Bernhardt, 1993)
l’environnement de l’entreprise et comme « l’adaptation et l’application
susceptible de mettre en cause ses des principes et pratiques modernes
options stratégiques » (Martinet & de renseignements aux stratégies
Ribault, 1988). A partir de cette fin concernées dont la création d’un
des années 1980 les conceptions de avantage compétitif dans chaque
veille et de veille stratégique secteur d’affaires dans lesquels
semblent donc être acceptées. C’est l’entreprise entre en compétition » (p
pourquoi, il est assez logique que 7). Mais, c’est la parution du rapport
durant la période suivante on ait Martre qui va marquer véritablement
tenté d’envisager l’activité de veille cette dernière période dédiée à l’IE
dans un cadre plus large. en rendant cette expression
populaire. Ce rapport va aussi
2.3 – Phase 3 : l’avènement de ajouter à la conception de l’IE de C.
l’IE
Harbulot l’intégration de différents
La troisième période de niveaux d’activités allant de l’échelle
développement de la notion d’IE des entreprises à celle de la nation
prend forme à partir du début des en passant par différentes
années 1990 et l’émergence dans la considérations intermédiaires dont
communauté francophone d’une celle de la région. Du coté de
expression nouvelle ; celle d’ l’expression anglophone, nous
"intelligence économique". Ainsi, pouvons rapprocher cette
après quelques années de réflexions préoccupation du rapport à
et de lectures des ouvrages l’information en fonction du
anglophones, les premières changement d’échelle de perception,
définitions françaises de la veille (cf. dont le point de vue étatique, aux
(Baumard, 1991), (Jakobiak & Dou, travaux de B.D. Berkowitz et A.E.
1992), ou (Ribault, 1992)) Goodman (1989) qui utilisent le
apparaissent. Elles vont alors très terme de "strategic intelligence"
vite être associées à de nouvelles pour différencier ce concept d’une
définitions proposant de considérer "operational " ou "tactical
de nouvelles activités intelligence" remettant au goût du
jour l’un des problèmes énoncés par donné la grande variété de ces
Wilensky (1967). Nous estimons que définitions à notre disposition, il nous
c’est avec les premières définitions a semblé opportun et intéressant
réalisées dans cette optique que l’on d’en exploiter le contenu. Dans cette
assiste à l’emploi de deux nouvelles optique, nous proposons tout d’abord
expressions qui sont : "intelligence d’étudier en parallèle les points de
économique territoriale" et vue sur le KM et l’IE défendus dans
"intelligence territoriale". Ce leurs définitions présentes, c'est-à-
changement a lieu au début des dire émises entre 1992 et 2005. Puis,
années 2000 et nous considérons ce une fois cette première étude
fait comme un indice de fin de cette présentée, nous étudierons les
troisième phase de l’évolution de l’IE. quelques tendances que nous avons
En ce sens, le congrès (Saint’Amand- essayé de déduire de ce même panel
Montrond, 2001) consacré en 2001 à de définitions.
ces notions nous semble fondateur.
En effet, de part les propositions de 4.1 – Points de vue actuels à
C. Harbulot, la protection du propos du KM et de l’IE
patrimoine informationnel de Comme nous l’avons déjà affirmé,
l’organisation et l’activité d’influence que ce soit à propos de la notion de
font désormais partie intégrante des KM ou bien celle d’IE, il ne semble
conceptions de l’IE. De plus, depuis pas exister de définition consensuelle
l’énoncé du rapport Martre, l’IE au qui nous aiderait à clarifier leurs
niveau territorial a vu le jour et contenu, portée et objectifs.
dispose désormais de ses propres Toutefois, la majeure partie des
conceptions. Enfin dans le cadre de définitions proposées pour l’une ou
notre parcours de l’histoire récente l’autre de ces notions sont
de l’IE, nous avons pu identifier construites de manière assez
l’émergence de systèmes dits d’IE similaire. Ainsi, nous avons élaboré
qui proposent justement de faire deux graphiques pour présenter les
évoluer les anciens systèmes de différents éléments utilisés de
veille (Luhn, 1958) vers des actions manière récurrente pour définir le KM
complémentaires associées elles (graphique 1a) et l’IE (graphique
aussi à l’IE (cf. (Salles et al, 2000), 1b). Ces deux graphiques
(Negash & Gray, 2003), (Afolabi & récapitulent, en fait, en termes de
Thiery, 2005), et (Dhaoui & David, qualification, de portée, d’objectifs et
2005)). de relations, comment le KM et l’IE
sont perçus habituellement. Ainsi,
3. – PRÉSENT ET FUTURS nous avons souhaité faire figurer
PROBABLES DES NOTIONS DE KM dans ces graphiques les expressions
ET D’IE qui avaient été utilisées au moins
quatre fois pour définir le KM ou l’IE,
Nous venons de parcourir l’histoire soit représentant au moins 7.5% de
récente des notions de KM et d’IE. l’un de ces deux de corpus de
Nous avons ainsi pu relever que définitions.
depuis le milieu des années 1990,
Si nous comparons les deux
que ce soit pour le KM ou l’IE que les
représentations faites du KM et de
définitions proposées pour les
l’IE à travers les graphiques 1a et
expliciter ne manquaient pas. Il
1b, elles nous permettent, par
semble d’ailleurs qu’à l’heure actuelle
exemple, de signaler qu’elles
qu’aucune définition consensuelle de
peuvent toutes les deux être
l’une ou l’autre de ces deux notions
qualifiées de processus. De plus,
n’ait été trouvée. Par contre, étant
parmi les étapes qui sont proposées
pour le processus de KM et celui mesure, pour ces deux notions, de
d’IE ; l’étape d’acquisition et celle de disposer d’un minimum de définitions
diffusion sont à chaque fois regroupées par période de trois ans 1 ,
présentes. En outre, les étapes de : pour en déduire des variations qui ne
capture, stockage, partage et seraient pas seulement accidentelles.
appropriation, respectivement
associées au KM et à l’IE, peuvent 4.2 – Ressenti des définitions
dans une certaine mesure être accordées au KM entre 1994 et
interprétées comme équivalentes. 2005
Concernant les complémentarités Cette évaluation des définitions
apparentes entre le KM et l’IE, nous données au KM recouvre quarante
avons relevé que le KM a pour cinq propositions différentes. Comme
objectif la création d’un avantage nous l’avons signalé ci-dessus, nous
concurrentiel, alors que l’IE vise supposions qu’un certain
l’amélioration de la compétitivité de recouvrement s’effectuait notamment
l’organisation. De plus, au niveau de des définitions du KM vers celles de
leur définition en tant que processus, l’IE. Intuitivement, après plusieurs
nous avons aussi noté que, d’une lectures du panel, ce recouvrement
manière générale, l’une s’oriente aurait concerné l’emploi dans les
vers les connaissances et l’autre vers définitions du KM de vocabulaires
les informations. En ce qui concerne référant à l’information plutôt qu’à la
les distinctions évidentes soulignées connaissance, à la décision, à la
entre le KM et l’IE, nous avons protection du patrimoine des
surtout retenu qu’elles étaient liées à connaissances de l’organisation et
l’environnement de l’organisation l’amélioration de la compétitivité des
(technologique, concurrentiel, organisations. C’est cette sensation
politique, juridique, …) pour l’IE et, de recouvrement que nous avons
au(x) domaine(s) d’activités ou aux souhaité vérifier dans cette étude
départements (management dont le graphique 2a présente les
stratégique, gestion des ressources résultats.
humaines) de l’organisation pour le Il ressort tout d’abord des variations
KM. Ainsi, le KM est surtout associée proposées par le graphique 2a que la
à des départements ou fonctions de dimension protection du patrimoine
l’organisation ou encore à des entités des connaissances ou des
macroéconomiques abstraites (la informations dans les définitions
société de la connaissance, données du KM ne soit pour le
l’économie de l’immatériel) alors que moment qu’accidentelle. Cette partie
l’IE se situe à un niveau plus global de la relation de l’organisation à la
que l’organisation même (ses protection de son patrimoine dit
marchés, les réseaux d’acteurs, informationnel resterait donc du
l’état). domaine de l’IE. Par contre, l’intérêt
Finalement, au regard de ces informationnel du KM semble ne plus
conclusions, il nous a semblé cesser de croître, comme d’ailleurs la
intéressant d’approfondir cet état des relation à une dimension
choses en envisageant les décisionnelle du KM. L’aspect
développements futurs de ces compétitivité, quant à lui, oscille
notions à partir d’une analyse
chronologique de certains éléments
de vocabulaire présents dans leurs 1
Des regroupements par deux ans et cinq ans ont
définitions entre 1994 et 2005. En aussi été réalisés sans qu’ils n’aient apporté
effet, à partir de 1994 nous étions en d’indications ou une clarté de présentation
supplémentaires.
autour du cinquième des définitions dernière. Selon notre pressenti, ce
du KM ces neuf dernières années et recouvrement suivrait surtout deux
ce, malgré l’accroissement du tendances : la première tendrait à
nombre de définitions prises en supposer que le vocabulaire employé
compte (cf. graphique 2b). A partir dans les définitions de l’IE référerait
de l’histoire de l’IE et des de plus en plus aux connaissances et
observations tirées du graphique 2a, non plus seulement aux informations
nous supposons qu’il est assez qui étaient jusqu’à présent la matière
probable que le KM soit entré dans brute de l’IE ; la seconde
les années 2000 dans une phase s’attacherait à la sensation que l’IE
similaire à celle de l’IE dans les fait de plus en plus appel à
années 1980. C'est-à-dire que nous l’intelligence collective de
devrions voir émerger une sorte de l’organisation qui était au début des
KM stratégique (rapport à la veille années 1990 surtout présente dans
stratégique) réalisant un le courant du KM. Le graphique 3a
regroupement dans les différents présente les résultats que nous
champs d’activités du KM en relation avons pu obtenir à ce sujet.
avec les différents niveaux
A partir du graphique 3b, nous
décisionnels de l’organisation. Ce KM
pouvons faire quelques observations.
stratégique viserait bien entendu à
Tout d’abord les tendances
une augmentation de la compétitivité
observées dans le vocabulaire
de l’organisation qui l’appliquerait.
employé dans les définitions de l’IE
Ce futur possible du KM serait
sont moins prononcées que dans le
d’ailleurs justifié par les travaux de
cas du KM. En effet, la tendance la
(Poniam & Roche, 2002), (Tuomi,
plus forte atteint tout juste le seuil
2002) et (Levy, 2003) qui
de 20% du panel. Il nous faut donc
annoncent, par exemple, que le KM a
être encore plus prudent au sujet des
pour objectif de produire des
futures évolutions de l’IE. Toutefois,
données stratégiques pour
la progression de la prise en compte
l’organisation. Nous supposons aussi
des connaissances dans les
que c’est à ce nouvel aspect de la
définitions de l’IE ne semble faire
relation du KM à la décision que l’on
aucun doute. De même, malgré une
doit la réapparition du terme
progression moins forte, l’IE est de
"information" dans les définitions
plus en plus définie vis-à-vis de
du KM.
l’intelligence collective de
4.3 – Ressenti des définitions l’organisation, qu’elle soit liée à la
accordées à l’IE entre 1994 et dimension interne de l’entreprise ou
2005 à sa vision étendue. Du point de vue
Concernant notre panel de définitions de l’emploi des deux fonctions
dédiées à l’IE, nous avons collecté complémentaires de la veille et de la
cinquante trois propositions protection du patrimoine
différentes. A partir de cet informationnel proposées à l’origine
échantillon, nous avons tenté d’une par C. Harbulot, il semble que,
part, de voir si les deux éléments comme nous l’avions identifié
complémentaires de l’IE proposés à intuitivement, la fonction d’influence
l’origine par C. Harbulot (1992) est acceptée par une communauté
s’affirmaient ou non au fil du temps. encore réduite et que sa croissance
D’autre part, comme nous avions s’effectue en dents de scie. Par
l’intuition qu’un recouvrement contre, l’aspect manipulation de
s’effectuait de l’IE vers le KM, nous l’information ne semble pas
avons aussi souhaité vérifier cette s’affirmer et ce en dépit de la
progression du nombre de définitions dernier a d’ailleurs déjà souligné que
données à l’IE (cf. graphique 3b). « les études sur l’influence, la
Nous pouvons donc seulement persuasion, la propagande, la
"déduire" un avenir supposé de l’IE manipulation…, sont une seule et
vers une progression de la prise en même chose. Tout cela relève tout
compte de l’intelligence collective de simplement de l’étude de la
l’organisation. Ainsi, la progression communication. Il n’y a pas de
de la place des connaissances dans spécificité des domaines tels que la
les définitions de l’IE correspondrait publicité, la propagande ou la vente
à la transition des années 1980 par rapport aux études sur la
qu’avaient effectué les travaux liés communication » (Mucchielli, 2000, p
au KM. De plus, cette tendance peut 191).
nous permettre de confirmer notre
hypothèse de recouvrement entre les 5 - CONCLUSION
orientations de l’IE et du KM.
En définitive, nous avons pu
Concernant, le peu d’importance qu’a constater un certain nombre de
pris la fonction de manipulation de points communs et évolutions
l’information et le difficile départ de proches, voire communes, qui
la fonction d’influence ; nous pouvaient être identifiés pour les
pouvons supposer que cela est peut notions de KM et d’IE. De la sorte,
être lié aux connotations négatives nous faisons remarquer que ces deux
qu’on peut leur associer. Ainsi, il ne notions ont évolué de manière
s’agirait en fait que d’une question parallèle à partir de la fin des années
de vocabulaire. Si tel est réellement 1950. De même, durant les années
le cas, il nous semble qu’il serait plus 1990 et le début des années 2000,
judicieux de parler plutôt que de ces deux notions ont vu le nombre
manipulation d’information ou de leurs définitions croître très
d’influence, d’une fonction largement. Il en ressort des débats
communicationnelle de l’IE, incluant supposés ou réels sur leur
en cela ces aspects, mais aussi ceux signification propre à toutes les deux.
de promotion et de valorisation de Nous proposons d’ailleurs dans le
l’image de l’organisation et même de graphique 4 de retrouver de manière
communication de la fourniture schématique l’évolution du KM et de
informationnelle. Selon nous, ce l’IE ainsi que les tendances que nous
changement de vocabulaire incluant supposons probables de leurs
des éléments aux connotations bien évolutions à venir. De notre point de
plus positives, comme la promotion vue, à partir de l’étude du
de l’image de l’entreprise, vocabulaire des définitions les
compenserait les aspects négatifs de concernant ces quinze dernières
la manipulation de l’information. années, nous supposons que ces
C’est d’ailleurs une fonction deux notions tendent de plus en plus
communicationnelle assez similaire à se recouvrir et se compléter
que l’équipe d’A. Mucchielli du CERIC jusqu’à peut être n’en former plus
propose de mettre en évidence et de qu’une. Ainsi, le KM, après un début
développer sous la forme d’une de considération territoriale, tendrait
intelligence de la communication 2 . Ce vers une considération stratégique.
Symétriquement, l’IE tendrait vers
une plus grande prise en compte de
2
Propos recueillis lors d’une intervention d’A.
Muchielli et de deux de ses étudiants à l’occasion
des Journées sur les enjeux de l’information : Elaborée, Intelligence Economique (13 et 14 juin
Information Scientifique et Technique, Information 2006 à l’Université de Marne-la-Vallée).
l’intelligence collective. Celle-ci, par
exemple, pourrait être
l’"intelligence organisationnelle"
de Wilensky remise au goût du jour.
La parution récente d’ouvrages
comme “De l’Intelligence
Economique à l’Economie de la
Connaissance” (Guilhon & Levet,
2003), “From Knowledge to
Intelligence” (Rothberg & Scott
Erickson, 2004) ou “Intelligence et
stratégie de l’Innovation”
(Hannequin, 2004) semble d’ailleurs
conforter cette intuition. De la sorte,
à partir de l’ensemble de ces
enseignements, nous proposons
finalement de définir, pour s’y
retrouver plus facilement, le KM et
l’IE de manière complémentaire.
Ainsi, nous choisissons de considérer
désormais le Knowledge
Management comme un ensemble de
moyens et de méthodes destinés à
mieux utiliser les savoirs et les
connaissances potentiellement
accessibles à une organisation dans
l’objectif d’améliorer ses capacités de
Mémorisation, d’Apprentissage, de
Collaboration et d’Innovation à
travers une meilleure gestion de ses
actifs intellectuels et informationnels.
Tandis que parallèlement, nous
envisageons plutôt l’Intelligence
Economique comme un ensemble de
moyens et de méthodes
informationnels visant à améliorer
l’Identification, la Collecte, la
Circulation, la Communication, la
Protection et l’Utilisation des
informations qui sont associées aux
processus décisionnels des
organisations.
Graphique 1a. Définitions croisées du KM

Graphique 1b. Définitions croisées de l’IE.


Evolution du contenu des définitions à propos du KM

50%
45%
40%
35% Information
30%
Décision
25%
Protection
20%
15% Compétitivité
10%
5%
0%
1994-1996 1997-1999 2000-2002 2003-2005

Graphique 2a.

Nombre de définitions relevées sur le KM

20

15

10

0
1994-1996 1997-1999 2000-2002 2003-2005

Graphique 2b.

Evolution du contenu des définitions de l'IE

25%

20%
Désinformation
15% Influence
10% Connaissances
Intelligence Collective
5%

0%
1994-1996 1997-1999 2000-2002 2003-2005

graphique 3a.

Nombre de définitions relevées sur l'IE

20
15
10
5
0
1994-1996 1997-1999 2000-2002 2003-2005

Grahique 3b.
Graphique 4. Vers un recouvrement des notions de KM et d’IE au fil du temps

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