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Chateaubriand

On sait bien que, avec Chateaubriand, l’obéissance à un usage convenu n’est jamais insignifiante et
que, au contraire, la solennité du rite lui sert paradoxalement à mettre en scène et en valeur sa
propre singularité.

Né à Saint-Malo, le 4 Septembre 1768, François René de Chateaubriand est un écrivain romantique


et homme politique français.

Il embrassa la carrière des armes et s'engagea à dix-sept ans comme sous-lieutenant au régiment de
Navarre. La noblesse de sa famille lui facilita l'entrée de la cour, où il fut présenté à son parent,
Malesherbes, ministre de Louis XVI.

Les caractéristiques :

 L’affirmation résolue de l’originalité fondamentale de l’individu.


 Omniprésence dans ses récits
 Recherche et déchirure en proie à ses doutes ou à ses désirs contraires
 Hésitations de son propre destin

Œuvres :

 Essai sur les révolutions  (1793-1797)


Selon Chateaubriand «  le compendium (= résumé) de son existence comme poète, comme
moraliste, publiciste et politique) , se résume dans cet premier essai.
L’Essai faisait déjà la preuve qu’il ne saurait y avoir d’intelligence de l’histoire ailleurs que
dans les arcanes de l’individu, de sens de la révolution hors de celui d’une révolte
existentielle, qui dicte à l’écriture sa force et sa violence.
Le projet initial de cet ouvrage était d’expliquer, par une confrontation avec les révolutions
antiques et anglaises, la Révolution française de 89, dont le jeune écrivain exilé entrevoyait
déjà le caractère irréversible. Ce livre est dédié aux « infortunés » d’un siècle enfanté dans la
violence et les déchirements.

 Génie du christianisme (1802)


Parut quelques jours avant la proclamation du concordat : Le Concordat est bien accueilli par
les Français. Tandis que l’élite fait un triomphe au Génie du christianisme de Chateaubriand,
paru au printemps 1802, la population retrouve avec joie les cérémonies religieuses
traditionnelles.
Le Génie du christianisme est l'ouvrage dogmatique de Chateaubriand. Lui-même en résume
ainsi la pensée : « De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la
plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde
moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices
bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël.
Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses
dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions
vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des
moules parfaits à l'artiste. » L'ouvrage entier n'est que le développement de cette théorie.
C’est une nouvelle apologie de la religion chrétienne.
L’énorme succès de ce livre prouve assez qu’il venait à son heure dans une société lassée des
désordres et des violences, prête à encenser tout ce qui tendrait à la stabiliser et à la
rassurer.

 Atala (1801)
Acte de naissance de Chateaubriand romancier
Exotisme, naturel, histoire d’amour pure
Premier récit de toute une poétique romanesque ou la passion sera décrite comme sacrifiée
et la mort comme fatal corrélat du désir.

 René (1802)
Lyrisme et élégie
C’est un court extrait du « Génie du Christianisme »
Il reflète bien le type de roman de l’époque romantique : romanesque, partiellement
autobiographique et ne portant qu’un nom comme titre. C’est un récit incontournable qui a
fait renaître le roman psychologique. C’est également une des premières œuvres où il ne se
passe rien, c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’action et où le seul adversaire du héros est lui-même.
Toute l’histoire tourne autour de René et reflète bien le « vague des passions » commun aux
auteurs de cette génération.

Dates de parution des principales œuvres


1797 : Essai historique sur les révolutions
1801 : Atala
1802 : Génie du Christianisme. René
1809 : Les Martyrs, ou le triomphe de la religion chrétienne
1811 : Itinéraire de Paris à Jérusalem
1814 : De Bonaparte, et des Bourbons et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes.
Réflexions politiques
1816 : De la monarchie selon la Charte. Mélanges politiques
1820 : Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. (le) duc
de Berry
1826 : Les Natchez. Les Aventures du dernier Abencérage
1831 : Etudes historiques
1832 : Mémoire sur la captivité de Madame la duchesse de Berry
1836 : Essai sur la littérature anglaise, traduction du Paradis perdu de Milton
1844 : Vie de Rancé
1849-1850 : publication posthume des Mémoires d’outre-tombe

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