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V.R.D.

E.N.S.I.T
Elaboré par :
Hela BEN AYED
Ingénieur et Docteur diplômée de l’ENIT
Maitre Assistante à l’ENSIT
2.1. Evaluation des débits
Toute étude d’un réseau d’assainissement nécessite à l’étape
initiale la détermination des débits des eaux pluviales et des
débits des eaux usées prises en compte.

2.1.1. Calcul du débit des eaux usées


L’évacuation des eaux usées en provenance d’une agglomération
est faite en fonction du type de l’agglomération et de son
importance ainsi que les diverses catégories d’occupation du sol.
Il est à noter que la consommation en eau est variable selon le
niveau socio-économique de la population.
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Dans l’étude d’un projet d’assainissement, on considère :
• Les débits maximaux d’avenir (horizon du projet)
• Les débits minimaux actuels pour la vérification des conditions de
fonctionnement.
Les débits des eaux usées sont calculés à partir des volumes d’eau
consommés affectés d’un taux de rejet (0,8 en Tunisie)

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a- Débit journalier moyen:
A partir des consommations d’eau annuelles des usagers
domestiques et des gros consommateurs (centres hospitaliers,
hôtels, etc.), obtenues auprès de l’exploitant du réseau d’eau
potable, il est procédé à une répartition dans les bassins
élémentaires de collecte qui permet d’obtenir le débit moyen
journalier d’eau consommée par bassin élémentaire.

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Lors de l’évaluation des débits d’eau potable, il faut tenir compte :
-D’une part de l’accroissement prévisible de la démographie en
analysant particulièrement les données des documents d’urbanisme
et plus précisément les plans d’occupation des sols qui permettent de
localiser les accroissements et d’estimer le degré d’évolution à
appliquer ;
-D’autre part, du développement probable de la consommation
d’eau.

L’eau potable consommée est ensuite rejetée au réseau


d’assainissement, mais son taux de rejet Tr est différent selon les
usages de cette eau. 5
Ainsi le débit d’eaux usées (pour l’année de l’horizon du projet) est
calculé de la façon suivante :
Qm = Qe,potable.Tr.Tb
avec Qm : le débit journalier moyen d’eau usée (Année : horizon du
projet) ;
Qe,potable : le débit journalier moyen d’eau potable (pour l’année
de l’horizon du projet) ;
Tr : le taux de rejet (le quotient du volume rejeté par le volume
d’eau consommé) ;
Tb :le taux de branchement à l’égout (la population branchée à
l’égout rapportée à la population totale).
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b- Débit de pointe journalière:
Le débit de pointe journalière est le débit de rejet pour le jour le plus
chargé, il est égal à :
Qpj = Cpj*Qm
avec Qm : le débit journalier moyen (en l/s) ;
Cpj : le coefficient de pointe journalière (Cpj = 1.3 à 1.6).

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b- Débit de pointe horaire:

Le débit de pointe horaire est égal à :


Qp = Cp*Qpj
avec Qpj : le débit de pointe journalière (en l/s)
Cp : le coefficient de pointe horaire
Le coefficient de pointe horaire est calculé par la formule :

 2.5 

C p  min 1.5  ;3 avec Qm le débit journalier moyen (en l/s)
 Qm 

La valeur de Cp est donc comprise entre 1.5 et 3 (pour un


branchement particulier (hôtel, hôpital…), la limite est égale à 4)
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Remarque: Les coefficients de pointe Cp ne peuvent être appliqués
qu’au fur et à mesure des sommations des débits élémentaires
évalués pour chaque tronçon, pour se faire on opère en 5 étapes :
-On évalue d’abord les valeurs globales Qm correspondant à chaque
bassin (en situation future)
-On répartit ensuite ces débits, proportionnellement au
développement du réseau à l’intérieur de chaque bassin, on obtient
ainsi les valeurs Qmr des débits en route sur chaque tronçon.
- On calcule ensuite les débits moyens entrants Qme et les débits
moyens sortants Qms (en sommant les valeurs moyennes).

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- On obtient les débits de pointe entrants Qpe et les débits de
pointes sortants Qms (en multipliant les débits moyens par les
coefficients de pointe)
-On détermine enfin les débits de calcul Qpf (en effectuant la
moyenne arithmétique des débits entrants et sortants :
Qpf = (Qpe + Qps)/2)
Les débits à prendre en compte dans les calculs des sections des
canalisations sont les débits de pointe Qpf évalués pour chaque
tronçon.

2.1.2. Calcul du débit des eaux pluviales (voir cours d’Hydrologie)


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2.2. Dimensionnement des réseaux
Le réseau est le plus souvent de type gravitaire à surface libre (il ne
faut pas mettre les eaux usées en charge afin d’éviter le risque de leur
remontée aux habitants) ou, dans des circonstances particulières, du
type refoulement.

2.2.1. Les réseaux d’eaux usées


 Débits de calculs :
Les débits à prendre en compte dans les calculs des sections des
canalisations sont les débits de pointe en situation future Qpf

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 Dimensionnement des conduites :
L’évacuation d’un débit Q, dans une conduite de pente I nécessite un
diamètre égal à :
3/8
 Q 
D 
 0.3115 .K . I 

 Diamètre minimal :
Le diamètre minimal des canalisations est fixé à 0.2 m

 Condition de la vitesse maximale :


Dans le souci de prévenir la dégradation des joints des ouvrages non
visitables et d’assurer la sécurité du personnel des ouvrages
visitables, la vitesse de l’eau ne devra pas dépasser 4 m/s. 12
 Conditions d’autocurage :
Les conditions d’autocurage sont les suivantes :
- A pleine section (ou à demi-section), la vitesse de l’écoulement doit
être supérieure à 0.7 m/s (cette limite pouvant, à l’extrême rigueur,
être abaissée à 0.5 m/s)
- Pour un remplissage égal au 2/10 du diamètre, la vitesse
d’écoulement doit être au moins égale à 0.6 m/s (à la limite 0.3 m/s)
- Le remplissage de la conduite, au moins égal au 2/10 du diamètre,
doit être assuré pour le débit moyen actuel.

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Lorsqu’on cherche à vérifier la capacité d’autocurage, il ne faut jamais
négliger le rôle de la pente. En effet, si l’on constate (presque) jamais
d’obstruction sur les réseaux dont la pente est supérieure à 0.007
m/m, quelle que soit la valeur du débit, il n’en va pas de même
lorsque les pentes sont comprises entre 0.003 et 0.007 m/m.

Ainsi, on cherche toujours à réaliser des pentes supérieures à 0.007


m/m, le minimum de 0.003 m/m est admis à condition de bien vérifier
les conditions d’autocurage.
La condition de vitesse est donc surtout une condition de pente, d’où
l’intérêt de poser les collecteurs (principalement) en tête du réseau.
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2.2.2. Les réseaux d’eaux pluviales
 Débits de calculs :
Les débits seront évalués aux points caractéristiques des divers
tronçons. On admet que le point caractéristique se situe aux 5/9 de
la longueur du tronçon à partir de l’amont pour les canalisations en
tête, pour les autres on admet que ce point se situe au milieu du
tronçon.
 Dimensionnement des conduites :
L’évacuation d’un débit Q, dans une conduite de pente I, nécessite
un diamètre égal à :  Q 
4 / 11

D 
 16.65. I 
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 Diamètre minimal :
Le diamètre minimal des canalisations a été fixé à 0.3 m.
Au-delà de 6 m de diamètre, l’utilisation de tuyaux ovoïdes est
parfois jugée préférable car leur section inférieure permet un
meilleur écoulement du flot de temps sec.

 Condition de la vitesse maximale :


Vmax = 4 m/s.

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 Conditions d’autocurage :
Les conditions d’autocurage sont les suivantes :
A pleine section (ou à demi-section), la vitesse de l’écoulement doit
être supérieure à 1 m/s pour les canalisations circulaires (et 0.9 m/s
pour les canalisations ovoïdes).
Pour le 1/10 du débit à pleine section, la vitesse d’écoulement doit
être au moins égale à 0.6 m/s.
L’implantation des réseaux est étudiée en donna t aux canalisations
amont des pentes permettant l’autocurage. La pente minimale
souhaitable est de 0.005 m/m.

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