L’étude terrain
en cycle bachelor professionnel
La présence en entreprise fait partie intégrante du cursus de formation. Elle donne lieu à une
évaluation dont fait partie l’étude terrain qui est un travail spécifique demandé par l’IMSI à chaque
apprenant.
A partir d’un thème d’étude que vous aurez choisi, l’étude terrain conduira à un livrable dans lequel
vous ferez part de vos réflexions et saurez-vous montrer force de propositions.
METHODOLOGIE
La réalisation de cette étude nécessite une appropriation de la méthodologie d’étude terrain.
L’enquête terrain a pour objectif d’apporter à chaque apprenant une méthodologie pour apprendre à
bien formuler une question (un problème rencontré sur le terrain) et savoir y répondre par des
enquêtes et recherches.
Il faut différencier l’enquête terrain de la réalisation d’un mémoire professionnel, travail demandé
en cycle mastère et qui comporte outre un travail de terrain, une analyse conceptuelle, ce qui n’est
pas le cas de l’étude terrain. Dans la réalisation d’un mémoire, on émet une « question de départ »,
on fait des « entretiens exploratoires » pour mieux cerner la pertinence de l’approche et du sujet, puis
on émet une hypothèse que l’on cherche à vérifier par des enquêtes.
1- Formulation du problème
Il s’agit d’identifier un problème concret auquel votre entreprise d’accueil est confrontée et qui, pour
être résolu, nécessite une recherche d’informations concrètes et leur analyse.
Il faudra ensuite poser le problème dans une formulation correcte de façon à ce que la réponse induite
par la question corresponde bien au champ d’investigation qui sera à explorer.
En fonction du problème identifié et du type d’enquête choisi, les réponses seront quantitatives ou
qualitatives.
Les réponses quantitatives sont a priori plus faciles à traiter parce qu’en amont tout un travail
préparatoire aura été fait dans la rédaction des questions. Il s’agira alors de présenter les réponses en
nombre, en pourcentages, pour arriver à des conclusions du style : « X% de personnes pensent que
… ». Ce type d’analyse permet par exemple ensuite d’argumenter des choix de méthodes, de matériel,
adaptés à des populations identifiées.
Les réponses qualitatives donnent en général plus d’informations qu’il faut ensuite trier et hiérarchiser.
Elles peuvent également ensuite être transformées en données chiffrées, mais elles permettent
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surtout de définir des pistes de réflexion et demandent à l’analyste de se positionner par rapport à
certaines conclusions qu’il choisira de mettre en avant.
Selon la « taille » du problème et la qualité des réponses obtenues, l’exercice consiste à apporter un
éclairage nouveau, des pistes de réflexion ou des modalités concrètes de résolution de problème.
La réponse au problème posé devra s’appuyer sur le recueil et l’analyse des données de l’enquête. La
cohérence de la réflexion sera un élément important qui sera pris en compte dans l’évaluation du
travail. La qualité des réponses apportées devra être travaillée avec rigueur car ce point permettra à
un jury de mesurer la capacité de l’apprenant à être force de proposition.
Si les réponses apportées consistent à proposer des solutions concrètes pouvant être mises en œuvre
rapidement, le jury appréciera un focus sur les éléments financiers des solutions proposées.
Partie 2 : Analyse du problème. Définition des modalités d’enquête. Présentation des résultats bruts
et analyse des résultats.
Louis Timbal explique que l'on peut par un simple moyen mnémonique : SPRI complété pour la beauté
de la chose en eSPRIt, tracer d'emblée un plan pour tout exposé et le rendre clair et attrayant.
On part du principe qu’on peut exprimer tout propos sous forme d’un Problème qui est posé par une
Situation insatisfaisante. On y répond par une ou plusieurs Résolutions (les solutions possibles) et leurs
applications concrètes (les Informations). Cela permet que toute forme d’expression soit vivante et
bien ordonnée.
e : Entrée en matière :
L'entrée en matière n'a pas de fonction technique : elle n'a qu'un rôle social et prend la forme :
- d'une préface pour un livre,
- d'un mot amical ou d'une plaisanterie pour une présentation orale.
Paradoxalement, cette partie sans importance est la plus difficile à composer, essentiellement à cause
du complexe de la page blanche. Il est donc judicieux de garder sa rédaction pour la fin.
En revanche, une fois qu'elle aura été préparée (cas d'un exposé oral), il est important de l'apprendre
par cœur. Comme elle ne comprend qu'une phrase ou deux, ce ne devrait pas être trop difficile. Cela
est efficace pour dominer le trac et éviter les « euh, ben, voilà... »; on se lance et c'est parti !
S : Situation :
On note en Situation tout ce qui décrit en quoi l’état des choses est insatisfaisant, en quoi il pose
problème... tout ce qui montre combien il est intéressant et urgent de s’en occuper. Cela permet de
valoriser le problème, de le mettre en valeur, de le « dramatiser » pour susciter l’intérêt du public.
Ne retenir de la situation que les aspects majeurs, c’est à dire les faits :
- Les plus objectifs
- Les plus faciles à comprendre
- Ceux qui constituent une base de départ acceptable par tous
- Ceux dont l’utilité véritable n’apparaît pas forcément tout de suite mais qui, « cadrant la
situation » et son caractère préoccupant, révèlent l’importance de l’enjeu du problème.
Exposer une situation oblige à se poser les questions : "à qui ai-je affaire ?" et "quel message puis-je
transmettre de manière profitable ?". C'est d'ailleurs la première question que l'on doit poser lorsqu'on
nous invite à faire un exposé : "qui composera mon public ?" (la seconde question étant "de combien
de temps disposé-je ? »)
S comme "Situation" :
- un point de départ,
- un thème non controversé.
P : Problème :
Il est important de souligner qu'il y a un problème, c’est le point de départ de la réflexion. Il est non
moins essentiel d'exprimer clairement où est le problème, ou tout au moins où l’entreprise voit un
problème : par rapport à quelle volonté, à quel objectif est-ce un problème ? A quelle condition sera-
t-il considéré comme suffisamment résolu ? Suivant quels critères d’intérêt pourra-t-on juger que le
problème sera résolu ?
Le problème doit être en relation avec la situation précédemment évoquée (cohérence des propos).
Poser le problème a pour rôle central de montrer qu'on n'enfonce pas des portes ouvertes et qu'on a
un objectif précis, qui est bien sûr de suggérer une solution.
Il faut être très clair sur ce point, sinon la compréhension de la suite est compromise. Le mieux est
d’essayer d’arriver à rédiger le problème en une question et une seule.
P comme "Problème" :
- une conséquence logique de la situation,
- un problème clairement posé.
R : Résolution :
On a bien sûr loisir d'évoquer plusieurs solutions, pour n'en retenir qu'une et l'argumenter dans la
suite.
Dans cette phase, le discours peut devenir franchement technique, si le thème le veut. Il va le devenir
davantage encore.
R comme "Résolution" :
- Le principe d'une solution au problème,
- Evoquer et écarter rapidement les autres solutions.
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I : Informations :
Cette fois on examine le contenu de la « boîte noire », on en arrive aux détails techniques. Il s’agit de
décrire les procédures mises en œuvre, de la plus essentielle à la plus accessoire, pour faire passer la
résolution dans les faits.
Il est clair que pour un exposé très technique, cette partie est largement dominante. Cela ne signifie
pas qu'on puisse bâcler les parties ESPR !
Il est difficile de donner des conseils pour la rédaction de la partie Informations. L'expérience montre
qu'en général, c'est la plus facile à préparer. Elle dépend beaucoup du thème choisi.
I comme "Informations" :
- la technique et les détails.
t : terminé !
Elle est souvent mise à profit pour résumer les arguments énoncés. Dans le cas d'un exposé oral, cette
partie joue un double rôle : social et pratique. Il est en effet important que l'auditoire ait compris que
la fin de l ‘exposé est arrivée. Cela évitera d'être tenté de rajouter une phrase oubliée, qui ne ferait
que semer le trouble dans les esprits. De même que pour l'entrée en matière ("e"), on doit apprendre
par cœur les 2 dernières phrases et ne plus parler après les avoir prononcées.
Toujours dans le cas d'un exposé oral, il faut que le public comprenne que l’exposé est fini. Ce peut
être un geste, comme éteindre le projecteur, poser sa baguette ou son laser, rendre le micro, à moins
bien sûr que la dernière phrase ait été « je vous remercie de votre attention ».
t comme "terminé' :
- montrer qu'on a fini de parler.
Quelques remarques :
- Il n’y a pas un besoin absolu d’introduction. L’exposé de la situation peut en tenir lieu. En
tout état de cause, si on tient à en faire une, il faut ne la composer qu’en dernier, lorsque
toutes les autres parties ont été achevées.
- Faire un SPRI c’est baser toute la communication sur la volonté d’action.
- Arriver à communiquer l’Information, c’est proposer des solutions. La méthode
présuppose qu’une communication sans solution est peu intéressante.
- Appliquer la grille SPRI permet de déterminer les bons arguments et le bon ordre de
présentation (c’est l’ordre qui captive)
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Situation : Présentation de l’orientation générale du travail : Comment vous est venue l’idée de
travailler cette question, ce qui vous y intéresse, l’exploration que vous avez faite autour du sujet. Tout
ceci doit vous permettre d’annoncer que vous trouvez la situation actuelle insatisfaisante et que votre
travail se propose de l’améliorer.
Résolutions : déterminer les réponses que vous pensez apporter par votre travail. Présentez ici
uniquement les grandes lignes de recherche.
«Voilà les 3 axes selon lesquels j’ai travaillé... on peut globalement répondre à ce problème en
explorant cette voie, celle-ci et celle-ci... »).Présentez vos travaux.
Vos travaux sont les Informations de la méthode. Vous pouvez maintenant montrer comment vous
avez répondu à la question que vous vous êtes posée. Il vous faut grouper vos travaux suivant les axes
des résolutions que vous présentez.
Dans l’exposé vous vous rapprochez alors physiquement de vos travaux et les présentez comme
illustration des voies de recherche que vous avez définies.
Au-delà de la méthode, ce passage à la moulinette SPRI de votre travail présente un grand intérêt :
- il vous oblige à un regard extérieur sur votre travail.
- il vous oblige à vous poser la question de votre voie de recherche. Si vous avez des
difficultés à mettre en mot le problème que vous vous posez, il est possible que ce soit
parce qu’il n’est pas encore très bien défini en vous. Cela vous permet d’y réfléchir, de
l’affiner et de le documenter.
- Si vous suivez bien l’ordre de présentation et que vous avez une vision claire et ferme des
solutions que vous apportez, votre présentation sera captivante pour l’auditeur.