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Didier Arnal, président du Conseil général du Val d’Oise :
Il faut faire la
promotion de Roissy,
région exceptionnelle.
Bénéfice.net : M.  le Président, comment
analysez-vous, avec le recul, la victoire de la
gauche au Conseil général du Val d’Oise ?
Usure de l’équipe sortante, enthousiasme
pour les propositions de la gauche… ?
Didier Arnal : Nous n’avons pas gagné, nous
avons «  arraché  » la victoire. Vous savez,
les élections cantonales sont parmi les plus
compliquées. Mais je sais aussi que le travail
constructif d’opposition que nous avons mené
ces dernières années a pu aussi jouer. La pos-
sibilité d’une alternance s’est avérée possible
tout au long de la campagne. D’où une très,
très grande satisfaction pour notre équipe.
C’est vrai qu’il y avait une sorte d’essouffle-
ment de l’ancienne équipe au pouvoir. Dès le
début de ma prise de fonction, j’ai voulu voir
quelles étaient les réflexions de l’exécutif dé-
partemental : il n’y avait rien, pas la moindre
prospective. Ca a été un grand étonnement
pour moi. Je suis allé le 25 juin dernier à la
« Conférence métropolitaine » qui est une ins-
tance de réflexion commune à toutes les collec-
tivités locales d’Ile-de-France, et qui fonctionne
depuis le 7  juillet 2006. J’ai regardé tous les
«  verbatim  » des différentes réunions : il n’y
avait pas une intervention du Val d’Oise !
Ca va changer car nous avons un grand be-
soin de réflexions et d’outils prospectifs.
Vous êtes élu de l’Est du département (Sar-
celles). Celui-ci est souvent présenté com-
me « défavorisé ». Pourtant les zones d’ac-
tivités sont nombreuses dans ce secteur.
Qu’est ce qui ne va pas dans cette partie
du département et que comptez-vous faire
pour améliorer les choses, du moins à votre
niveau ?
L’Est du Val d’Oise, qui est effectivement une
partie du pôle de Roissy a souffert, peut-être
davantage que d’autres, du manque de gou-
vernance globale de ce qui allait devenir une
vraie région aéroportuaire. L’État aurait dû
prévoir, il y a 25, 30 un EPA. Prenez l’exemple
du barreau de Gonesse, dont votre RoissyMail
a fait état des retards. Ca paraît incroyable. Il
faut le faire rapidement, même si, j’en suis
bien conscient, ce n‘est pas le barreau seul qui
réglera les problèmes de chômage dans cette
partie du département. Je ferai rapidement
(je le rencontre mi-juillet) des propositions à
Christian Blanc, pour l’Est du Val d’Oise. Je
souhaite qu’y soit installé un gros centre de
formation en adéquation avec les métiers de
la région, mais aussi avec ceux du sport, des
services en général et des services à la person-
ne en particulier. L’objectif sera d’améliorer
l’employabilité des jeunes des quartiers qui
posent problèmes, c’est une priorité.
En plus, ce dispositif pourrait accompagner
le projet du fameux « Grand prix de France »,
que l’ancienne majorité avait rejeté sans en
discuter mais que je veux étudier car cela
pourrait bien être une formidable opportunité
pour l’Est du Val d’Oise.
Pensez-vous qu’il faille renforcer la péréqua-
tion fiscale, qu’il faille un meilleur partage
s’agissant des importants revenus fiscaux du
pôle de Roissy ?
C’est au niveau régional qu’il faut impérative-
ment une péréquation. Jean-Paul Huchon en
est bien d’accord…
Et quelle est votre « vision » sur ce pôle de
Roissy ? Il y a certes les problèmes de bruit,
que la gauche a souvent condamné (mais
vous avez eu, l’an passé, une position plus
nuancée…), mais il y a aussi le développe-
ment économique, tant sur l’aéroport que
dans les zones d’activité autour…. L’an-
cienne majorité faisait de «  Roissy  » une
vitrine pour la notoriété du Val d’Oise, sur
le plan économique. La nouvelle va-t-elle
continuer dans ce sens ?
Je suis bien conscient, peut-être plus que vous
ne le pensez, de l’importance de cette région
aéroportuaire. Bien sûr que nous continue-
rons à mettre « Roissy » dans notre communi-
cation départementale.
Ce territoire, cette région « aéroportuaire »
souffre aussi d’un manque de gouvernance,
à cause de sa division administrative (sur 4
départements !) et peut-être politique. Les
départements concernés, d’autant qu’ils
sont tous désormais de la même couleur
politique, peuvent-ils aider, ensemble à
améliorer cette gouvernance ? Je pense aux
transports, au logement, à la formation, à la
promotion de ce pôle exceptionnel en Fran-
ce. Même si tout cela n’est pas directement
dans les compétences départementales, ne
peut-on pas ainsi faire avancer les choses,
surtout en ces temps de discussions sur le
« Grand Paris », dont « Roissy » est dans la
ligne de mire ?
Je peux vous dire qu’on va faire mieux, de ce
point de vue, que l’ancienne équipe. Je ne re-
mets pas en cause l’action globalement effica-
ce du CEEVO sur ces sujets. Mais on doit faire
mieux, s’agissant de cette région de Roissy qui
est un peu spéciale à cause de sa division ad-
ministrative, comme vous le dites. Il faut faire
la promotion de cette région exceptionnelle,
attirer encore plus d’entreprises et cela, on ne
peut le faire dans son coin. Comment, en effet,
recevoir une entreprise qui souhaite s’installer
sur le pôle de Roissy en lui disant : ne regardez
pas de l’autre côté de la rue, car ce n’est pas
chez nous ! J’ai déjà eu 4 réunions avec mes
collègues présidents de Seine-et-Marne et de
Seine-Saint-Denis à ce sujet. Nous avons appe-
lé nos vices présidents chargés du développe-
ment économique (Alain Leikine chez nous)
à rester en contact régulier. L’objectif est de
créer à court terme une structure interdépar-
tementale (avec l’Oise si possible, car l’Oise est
concernée) pour organiser la promotion du
territoire du pôle de Roissy, il est grand temps
de le faire. Aucune initiative de ce type n’a ja-
mais été prise par l’ancienne équipe…
Et concernant l’autre partie de votre question,
je pense que l’EPA Plaine de France pourrait
élargir son territoire d’intervention à l’ensem-
ble du pôle de Roissy, y compris donc à la Sei-
ne-et-Marne. ■
Propos recueillis par E.V