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Précontraindre un solide c'est le soumettre à une contrainte avant son utilisation normale. Par
exemple, avant de soulever une pile de livres il faut les serrer transversalement afin de les
solidariser cette action transversale préalable est une forme de précontrainte
Le principe de la précontrainte est connu depuis le 19ième siècle pour le renforcement des roues
de charrette et les tonneaux de liquide par des cerces métalliques
Cerce métallique
Cerces métalliques
Le béton précontraint est un type de béton armé dans lequel les armatures sont tendues contre
le béton avant la mise en charge. Cette mise en tension des armatures résulte en un système de
contraintes opposées a celui créé par les charges extérieures; ce qui entraine une amélioration de
la résistance.
Armatures Armatures
As, fe As, fe
Appliquons une traction axiale sur le tirant de manière qu'une déformation soit créée dans
le béton :
On note que Tf1< Tf2 < Tf3 et Tu2 = Tu3 pour les mêmes As et fe
La précontrainte par pré-tension consiste à mettre les câbles d’acier en tension avant le coulage
du béton. Les armatures sont tendues en s'appuyant soit sur le coffrage soit sur des culées
ancrées dans le sol ou tout autre dispositif qui permet de transférer l'effort d'une extrémité à
l'autre.
Eléments à préfabriquer
Ancrage Ancrage
Actif Passif
En pré-tension, le tracé des câbles est généralement constitué d'un ou plusieurs segments de
droites, selon le type de l’elément et sa destination. Les tracés courbes ne sont pas possibles en
pre-tension, vu q’un tel tracé n’est pas réalisable avant le coulage du béton.
En précontrainte par post-tension, les armatures de précontrainte sont mises en tension lorsque
le béton atteint une résistance suffisante. Contrairement à la précontrainte par pré-tension, la
mise en tension s'effectue après le coulage du béton
a - Phases d'exécution
La précontrainte par post-tension consiste en:
1- La mise en place du coffrage
2- mise en place des armatures passives ainsi que les supports des gaines
3- mise en place des gaines et fixation solide sur la cage d'armature passive pour éviter tout
déplacement lors du coulage
4- mise en place des plaques d'abouts et des frettages adjacents aux extrémités des gaines sous
l'emplacement futur des ancrages
5- coulage du béton
6- durcissement du béton jusqu'à l'atteinte de la résistance spécifiée par le bureau d'études avant
mise en tension des câbles
7- enfilage des câbles: pendant le durcissement du béton
8- mise en place des plaques d'ancrage et des clavettes de blocage des torons et des fils
9- mise en tension d'une seule extrémité pour les câbles courts ( un ancrage actif à une des
extrémité et un ancrage passif à l'autre) ou des deux extrémités pour les câbles longs ( un
b - Avantages du procédé
Souplesse d'adaptation au projet grâce à la flexibilité du tracé par exemple: un tracé
parabolique peut être assuré en post-tension mais pas en pré-tension
c - Inconvénients :
L'utilisation du procédé post-tension nécessite une main d'oeuvre qualifiée surtout lors de la
mise en tension des câbles et à l'injection des gaines
Le système d'ancrage et les gaines sont relativement coûteux
Un renforcement spécial est exigé aux zones d'ancrage; ce renforcement est généralement
assuré par des aciers ordinaires sous forme de frettage
d - Utilisation
La précontrainte par post-tension est surtout utilisée pour les ponts de grandes portées et les
structures spéciales telque :
Les enceintes des réacteurs nucléaires.
Les plat-formes de forage et de stockage.
Les réservoirs de toutes sortes.
Les gradins et les couvertures des stades.
La précontrainte a câbles non-adhérent est surtout utilisée pour précontraindre une dalle où
un grand nombre de câbles est nécessaire. Ceci peut faire économiser de la main d'oeuvre
(injection et préparation du coulis), de la matière (ciment et adjuvants). Ce mode de
précontrainte est aussi applicable dans la précontrainte extérieure où le câble est placé en dehors
du béton, généralement dans le vide des poutres en caisson.
En béton précontraint, le béton est généralement maintenu non fissuré en service, alors le
calcul des contraintes est mené tout en considérant le principe des matériaux homogènes
élastiques où on peut utiliser les relations définies pour la flexion composée (en R.D.M). Pour
illustrer ce principe, on considére une poutre isostatique de section rectangulaire soumise aux
différents cas de charge suivants:
+
h
-
b L P.P.
2
M g .v Mg .v' g.l
M g
avec
'
I I 8
- +
h P e P +
+ -
b L
Effet de la
Précontrainte
M g .v
b
P P.e.v
a g
B I I
P P.e.v' M g .v'
'a 'b ' g
B I I
- + +
h P e +
P + -
-
b L Effet de la P.P. Surcharge
Précontrainte
M q .v M q .v' 2
M q
q.l
q 'q avec
I I 8
a b g q ' 'a 'b ' g 'q
On remarque que la précontrainte doit être placée sur l'axe de symétrie vertical de la section
pour éviter toutes flexions latérales.
Selon les valeurs des contraintes a , b , g et q les diagrammes suivants sont ainsi obtenus:
2 3 4 5
1
+ + + +
+
Les diagrammes (1) et (2) sont à obtenir en service lorsque les charges d'exploitation ajoutées
au poids propre ont un effet superieur a celui de la précontrainte.
On doit noter que les diagrammes (1) et (2) peuvent être aussi obtenus au transfert lorsque
l'effet du poids propre est supérieur à celui de la précontrainte. Cette situation est à éviter pour
que la précontrainte soit efficace.
Dépendant de son utilisation le béton précontraint est classé en trois classes dites classes de
précontrainte
b - Classe II: Dans cette classe la contrainte de traction admissible dans le béton sous la charge
d’exploitation maximale n’est pas nulle mais inférieure à la résistance du béton en traction.
Cette classe est appliquée à la plupart des constructions telque, ponts viaducs bâtiments .... On
écrit alors : t - ftj (c.a.d.on tolère des traction mais pas de fissuration)
c - Classe III: La contrainte de traction dans le béton sous l’action des charges d’exploitation est
supérieure à la résistance de béton en traction alors on admet des fissurations mais avec une
ouverture limitée par des aciers ordinaires (passifs) cette classe est aussi appelée la classe de
béton armé - précontraint ou classe de précontrainte partielle.
N.B:
t = Contrainte de traction maximle appliquée à une section
ftj = Contrainte de fissuration du béton
2.1- Introduction
Une pièce en béton Précontraint en post-tension est constituée essentiellement des éléments
suivants:
Béton
Acier actif et passif
Gaines
Dispositifs d’ancrage
Coulis injecté
Pour le béton on présente les caractères spécifiques relatifs à son utilisation comme matériaux de
structure en béton précontraint. On suppose donc connues ses propriétés physiques et
mécaniques ainsi que les conditions de sa préparation.
2.2.2- Caractéristiques
a - Résistance à la compression:
Elle est donnée par la valeur caractéristique fc28, cette dernière est déterminée à partir des essais
normalisés sur cylindres 16x32. La résistance en compression, à un âge j inférieur à 28 jours,
d’un bétons sans traitement thermique suit approximativement les lois suivantes:
j
f cj . f c28 Pour f c28 40 MPa
4.76 0.83 j
j
f cj . f c28 Pour f c28 > 40 MPa
1.4 0.95 j
b - Résistance à la traction :
La résistance à la traction du béton à j jours dépend directement de sa résistance en compression,
elle est conventionnellement définie par l’expression suivante :
f tj 0.6 0.06f cj
c - Déformations instantanées :
i - Déformation longitudinale:
La déformation longitudinale peut être calculée a l’aide du module d’élasticité instantané Eij
avec :
Eij 11000 3 f cj
ii - Déformation transversale :
Elle est obtenue à partir des déformations longitudinales moyennant les valeurs du coefficient
de poisson suivantes:
= 0.2 en zones non fissurées et = 0 en zones fissurées
Diagramme réel
Parabole rectangle
2‰ 3,5‰ b
a - Retrait :
La valeur du raccourcissement relatif dû au retrait en fonction du temps est donnée par
l’expression suivante:
r ( t ) r .r( t )
r = retrait final du béton qui, soit prise forfaitairement égale à 3x10-4 , soit calculée à partir de la
relation suivante:
r K s 0
Ks : est fonction du pourcentage des armatures adhérentes s avec (s =As /B ) rapport de la
section des armatures passives longitudinales et dans le cas de la pré-tension des armatures de
précontraintes adhérentes par la section transversale du béton, d’où :
1
Ks
1 20 s
0 : dépend des conditions ambiantes et des dimensions de la pièce, elle est donnée par:
0 60 106 dans l'eau
80
0 (100 h )(6 )10 6 dans l'air
10 3rm
h : l’hygrométrie ambiante exprimé en %
r(t) : La loi d’évolution du retrait en fonction du temps varie entre 0 et 1 lorsque t varie entre
0 et l’infinie, elle est donnée par: r(t)
t
r( t ) 1 .
t 9rm
t exprimé en jours t
B
rm : est le rayon moyen de la section exprimé en centimètre ( rm )
U
B : La section droite du béton
U : le périmètre de la section
b- Fluage :
Le fluage à l’instant "t" d’un béton soumis à l’âge j = t0 jours à une contrainte constante b est
donné par la relation suivante:
fl(t) = ic × Kfl (t0) × f (t - t0 )
t0 : date de la mise en charge; pour le cas de la précontrainte, date de la mise en tension des
câbles
ic : déformation conventionnelle instantanée sous l’effet de b ( ic b )
E ij
K (t0 ) dépend du durcissement de béton à l’âge de mise en charge, il est donné par:
100
K( t0 )
100 t0
f(t - t0 ) est la loi d’évolution du fluage en fonction du temps, elle est donnée par :
t t0
f ( t t0 ) t en jours et rm en centimètre
t t0 5. rm
Pour le béton précontraint on se dispose de deux types d’acier ; les aciers passifs ordinaires
utilisés en béton armé et les aciers actifs à haute résistance de précontrainte.
Les aciers rond lisse : acier naturel brut du laminage ; fe= 215 à 235 MPa
Les barres à haute adhérence: sont réparties en quatre types ; fe= 400 à 500 MPa
Type 1 : Barres à haute adhérence obtenues par laminage a chaud d’un acier naturellement
dur ex: « Nersid » ou «Torsid »
Type 2 : Barres à haute adhérence obtenues par laminage a chaud suivi d’un écrouissage
sans réduction de section ex: « Tor »
Type 3 : Fil a haute adhérence obtenus par laminage à chaud suivi d’un écrouissage par
tréfilage et/ou laminage à froid ex: « Torfil »
Type 4 : treillis soudé formés par assemblage de fils lisses ou de barres à haute adhérence
Nota: pour plus d’informations sur les aciers passif, on se réfère au cours Béton Armé
fe
e r=25‰
s Es
ii - Adhérence:
Les armatures de précontrainte doivent présenter une rugosité suffisante pour assurer
l’adhérence la plus efficace possible avec le béton d’enrobage. Cette qualité est particulièrement
exigée dans la précontrainte par pré-tension.
iv - Résistance à la corrosion :
La corrosion sous tension menace les aciers de précontrainte provoquant une rupture brutale, ce
qui exige une bonne protection des aciers contre la corrosion
Remarque:
en post-tension les fils ou les torons sont généralement regroupés pour constituer des câbles afin
d'obtenir des unités de précontrainte de capacités importantes, par contre les barres ne peuvent
être utilisées que seules
2.3.2.3 - Caractéristiques des aciers de précontrainte:
i - Résistance:
La résistance à la rupture des aciers de précontrainte est la charge maximale que supporte une
éprouvette d'armature dans l'essais de traction et que l'on désigne par Fprg , la contrainte
correspondante est notée fprg (contrainte de rupture garantie).
p
1‰ 20‰
Diagramme : contrainte – déformation des torons et fils tréfilés
* Pour les fils trempés et revenus et barres: le diagramme de déformation -contrainte est idéalisé
par deux segments de droite; les valeurs des contraintes sont les suivantes
f peg f peg
p E p p pour p et p f peg pour p
Ep Ep
fpeg
p
f prg
Ep
Diagramme : contrainte – déformation pour barres et fils trempés
v - Valeurs de calcul:
La tension initiale des aciers ne doit pas dépasser dans le cas de la post -tension, ni 0,8 fprg ni
0,9 fpeg . Dans le cas de la pré-tension ces valeurs sont portées à 0,85 fprg et 0,95 fpeg
respectivement.
vi - Relaxation :
La valeur de la relaxation finale à prendre en compte est égale en valeur absolue à:
6
( x ) ( o ) pi ( x ) avec:
100 1000
pi ( x )
f prg
o étant un coefficient pris égal à :
0,43 pour les aciers à très basse relaxation (TBR)
0,35 pour les aciers à basse relaxation (BR)
0,30 pour les aciers à relaxation normale (RN)
10 7 ,5
)
t 3 4 ( 1 ) (
( x,t ) k1 1000 ( ) e k2
pi ( x ) avec :
1000
1770 T13
12,5 93 0,730 164 1770 139 1500
MPa
1860
T13 12,5 93 0,730 173 1860 147 1580
MPa
Euro –
Norme 1670 15,2
standart T15 139 1,090 232 1670 197 1420
MPa
1770 1770
T15 15,2 139 1,090 246 209 1500
MPa
1860 T13
12,9 100 0,785 186 1860 158 1580
MPa
Euro-
norme
Super 1770
T15 15,7 150 1,180 265 1770 225 1500
MPa
2.4.1- Caractéristiques
Le coulis est le matériau injecté à l’intérieur de la gaine permettant la protection du câble
contre la corrosion et assurant une adhérence adéquate entre le câble et le reste du béton. Les
coulis sont constitués du ciment, de l’eau et des adjuvants (généralement plastifiant). Ces
adjuvants ne doivent pas contenir des agents agressifs comme le chlorure, sulfure et nitrate. Les
qualités principales que doit avoir un coulis sont:
Fluidité suffisante pendant l’injection.
Absence d’agent agressif.
Bonne stabilité.
Retrait modéré.
Résistance mécanique convenable.
Faible absorption capillaire.
Les coulis sont préparés à l’aide d’un malaxeur similaire a celui utilisé pour le béton.
Elles sont , soit des conduites en matière plastique soit en feuillard métallique mince (2/10 à
5/10 mm) serti en hélice comme il est représenté sur la figure ci-dessous, leurs diamètres sont
adaptés aux diamètres des câbles correspondants (voir tableau ci-dessous). Les gaines doivent
être rigides pour ne pas s’aplatir lors du bétonnage et suffisamment souple pour suivre les
conditions du tracé de câble.
Gaine Gaine Coulis Ciment
Unité Ǿinter Ǿexte volume quantité
Type suggéré suggéré theorique théorique
mm mm l/m Kg/m
7T13 50 56 1,2 2
12T13 65 71 2 3
Le système d’ancrage consiste en le blocage des fils par frottement entre deux cônes, l’un
femelle disposé dans le coffrage avant bétonnage et l’autre mâle s’emboîtant dans le premier à la
fin de la mise en tension des fils (voir figures ci-dessous).
Le cône femelle est un cylindre de béton percé d’un trou conique; sa résistance à l’éclatement
est assurée par un fort frettage. Le cône mâle est un coin de béton ou parfois d’acier, il est percé
axialement pour permettre l’injection du coulis à intérieur de la gaine, sur sa périphérie un
nombre de gorges permettant le maintient et le guidage des fils ou torons constituant le câble.
On trouve également le système d’ancrage comportant une tête en acier de forme ronde, percée
de trous coniques servant à ancrer les torons au moyen de clavette 3 brins de 45 mm de longueur.
La tête d’ancrage prend appui sur la plaque d’appui noyée dans le béton.
M NIE NOUMSI. – Cours Béton Précontraint - 2015 20
On distingue deux types d’ancrages:
ancrage actif par lequel s’effectue la mise en tension des câbles;
ancrage passif ou ancrage mort correspondant à une extrémité du câble non soumise à la mise
en tension pour les câbles tendus par une seule extrémité.
Ancrage à
Se sont des vérins à doubles effets (mise en tension et blocage) leur fonctionnement
consiste en les étapes suivantes (voir schéma ci-dessous):
N.B. Autres procédés que le procédé Freyssinet sont aussi disponibles sur le marché
Nomenclature
1. Bague
2. pot de presse
3. clavette
4. chambre de tension
5. bride de fixation du flexible
d’admission du fluide à la
chambre de pression
6. chambre de blocage
7. bride de fixation du flexible
d’admission du fluide à la
chambre de blocage
8. tige centrale percée
9. poussoir du cone male
10.chambre du rappel
11.bossage de limite de course
La notion de sécurité consiste à déterminer un coefficient dit coefficient de sécurité qui est
appliqué à la résistance connue d’un matériau à fin de définir une contrainte admissible.
rupture
adm ; 1 ; = Coefficient de sécurité
Cette notion de sécurité est apparue au début du 19ieme siècle avec l’invention de la
construction métallique et le développement de l’RDM. Cette méthode convenait bien aux
métaux qui ont des résistances en compression et en traction comparables.
Au début du 20ieme siècle, cette approche est mise à défaut à l’occasion du calcul des
cheminées en béton par l’ingénieur Français Caquot, vu que le béton présente une résistance
en traction nettement plus faible que celle en compression alors le domaine de sécurité ne peut
pas être centré dans le domaine de résistance.
Exemple: Soit un cheminé en béton encastré à sa base AA’ et soumis à son poids propre
(compression) et à l’effet du vent (flexion simple). Les contraintes produites sur AA’ sont en
Mpa :
Poids propre
A A’
R
i i
m
i exprime l’incertitude sur les contraintes agissantes
m exprime l’incertitude sur les résistances des matériaux dont les valeurs sont données dans
le tableau suivant:
Coefficient γm relatifs aux materiaux
Béton Acier de béton arme ou
Combinaisons
compression Traction de précontrainte
Fondamentale 1.5 1,7 1,15
Accidentelle 1.2 - 1.0
3.3.2 - Sollicitations:
Les sollicitations sont les forces et couples appliqués à une section elles se déduisent des
actions qui s’exercent sur la structure en faisant appel à des méthodes de calcul appropriées et,
le plus souvent, à celle de la résistance des matériaux.
Exemple:
Considérons le cas du tablier d’un pont routier.
Les actions comprendront :
- les actions permanentes : poids propre et poids des superstructures ( chaussée, bordures,
trottoirs, garde corps ...).
- les actions variables : charges du trafic sur la chaussée, action du vent, actions éventuelles
de la température, du fluage et du retrait.
- Les sollicitations sont les efforts normaux et tranchants et les moments de flexion et de
torsion engendrés dans les éléments du tablier (dalles entretoises, poutres) par les
différentes actions
Sd S p Pm G Gmax Gmin Q Qik 0i Qik
i1
b - Combinaison accidentelle
Sd S Ad Pm G 11Q1k 2i Qik
i2
Ad = valeur de l’action accidentelle
11Q1k = valeur fréquente de l’action variable de base
2i Qik = valeur quasi-permanente des actions variables
Suivant la nature de l’état limite considéré les combinaisons d’actions peuvent être:
Coefficients ψ0 ; ψ1 pour les ponts routes selon les régles BAEL ; BPEL
Nature des charges ψ0 ψ1
Première classe 0 0,6
Charge d’exploitation du système A des
Deuxième classe 0 0,4
ponts de :*
Troisième classe 0 0,2
En exploitation 0 0,2
Vent
En execution 1 0
Varriations uniformes 0,6 0,5
Température
Gradient 0,5 0,5
Charges d’execution aléatoire 1 0
*Il s’agit uniquement des charges réparties d’exploitation sans caractère particulier. Pour les
convoies militaires ou exceptionnels les coefficients sont toujours nulles
Coefficients ψ0 ; ψ1 ; ψ2 pour les charges climatiques selon les régles BAEL ; BPEL
uniformes
γG 1,35 1,0
γP 1,2 0,9
4.1 - Généralités
Certains phénomènes qui n'avaient pas d'action sur la contrainte de l'acier en béton armé,
interviennent d'une façon non négligeable en béton précontraint en induisant des pertes de
tension dans les câbles. Parmi ces phénomènes, on considère les suivants:
Le frottement entre câble et gaine lors de la mise en tension.
La rentrée d'ancrage (glissement du câble dans le système d'ancrage).
Raccourcissement instantané du béton (la non - simultanéité de mise en tension des câbles).
Le retrait du béton.
La relaxation des aciers.
Le fluage du béton.
Les trois premiers produisent les pertes instantanées et les autres produisent les pertes
différées.
On distingue trois types de pertes instantanées associés aux trois premiers phénomènes cités
ci-dessus:
1- Pertes par frottement.
2- Pertes par rentrée d'ancrage.
3- Pertes par raccourcissement instantané du béton (pertes dues à la non - simultanéité de la
mise en tension des câbles)
d
r r
dP
P() d /2 P( ) d
d
ds = r.d
L'équilibre de l'élément suivant l'axe médian s'écrit :
d dP d d
r d 2 P( ) sin( ) sin( )0 [1]
2 d 2
d d d
2P dP r .d or dP est negligeable et sin(d/2) d/2
2 2 2
P
P r = -
r
Si « f » est le coefficient de frottement et « » la force radiale par unité de longueur, le
frottement par unité de longueur s'écrit:
P
f f
r
La variation de la force P dans l'élément (ds) est égale au frottement total dans l'élément
-f
P = Po (1 - e )
b - Effet des imperfections parasites
Les imperfections parasites dans le tracé du câble engendrent des pertes de tension par
frottement. Ces imperfections sont généralement dues aux :
Défauts d'alignement des gaines raccordées
Ces effets affectent aussi bien les zones rectilignes que les zones curvilignes. Dans le cas d'un
tracé courbe, les pertes par effets parasites s'ajoutent a ceux par effet de courbure.
On admet que les déviations angulaires induites par ces imperfections sont équivalentes à une
ondulation régulière «d = ¾ de degré par mètre». On pose f d .
est alors le coefficient de frottement au mètre linéaire. L’expression générale des pertes
par frottement devient :
y'=2x/l²
de( x ) de( x ) 2e
0 A
dx A dx l
0
K
B
AK KB
AB
de( x ) de( x )
A K
dx K dx A
h I e2
A l
Parabole 1 e1 Parabole 2
B point d’inflexion
(1-)l l
Au point B les deux paraboles 1 et 2 ont une même tangente nul alors le raccordement est
possible. Pour que le raccordement des paraboles 2 et 3 soit possible, ils doivent avoir une
même tangente au point d'inflexion.
On aura donc:
2 e1 2(e e ) 2 e1 e e
A C 2( 2 1 ) 4( 2 1 )
(1 )L L (1 )L L
d - diagrammes des contraintes dans l'acier le long de la poutre après mise en tension
L’allure des diagrammes de contrainte dépend du mode de la mise en tension qui, selon la
longueur de la pièce, pourra être réalisée par une ou deux extrémités.
A D
A D
M C
B M C B
D
D A 2
2
B B M C
A M C
I M’ C’
1
C’ 1 D’
D’
Entre A et B D
L A B A B
( )AB L AB L AB x
L 2.E p 2.E p
Entre A et M
LAM LAB LBM
B M
L A M A L AB B L BM
2.E p 2.E p
D’où l’allongement total du câble est :
A dx
I1
δσ(x) B I2
C
A1’ B’
D
A2’
(x) Considérons un élément de câble de longueur dx qui a subi une variation de contrainte à
cause du recul d'ancrage donc un raccourcissement dx , d’où on a
dx ( x )
( p ( x )dx ) Intégrant sur AI1 on aura
1
dx
dx Ep Ep
I1
1 I1
dx ( x )dx : C’est le raccourcissement du câble dû au glissement dans le système
A Ep A
d’ancrage qui est égal à la rentrée d’ancrage. Ce dernier est une caractéristique du système
d’ancrage précisée par l’agrément et conventionnellement notée "g".
1 I1
g ( x )dx
Ep A
pA pA '1
La valeur de l’intégral est égale à la surface du triangle « IAA’ » d gE p [1]
2
d étant la distance entre A et I appelée longueur du câble influencée par la rentrée d’ancrage
En considérant que le diagramme de variation des contraintes est linéaire nous aurons:
pA pB pA pA '1 pA pA '1
pB
pA
d
L AB 2d 2 LAB
pA pA ' 1
Remplaçant par sa valeur dans [1] nous obtenons
2
On déduit alors:
pB pA pB
pA '1 pA 2 d pA et pI1 pA d
L AB L AB
1 2 3 4 5 6 n-1 n
à la mise en tension du premier câble, le béton se raccourci mais n’engendre pas de perte
puisque le câble est tendu à la pression prévue au vérin. Cependant, on constate un sur-
allongement du câble égal au raccourcissement du béton,
à la mise en tension du 2ième câble, le 1er câble qui est déjà tendu et bloqué dans son
ancrage subit le même raccourcissement que le béton sous l’effet de la contrainte
engendrée par le 2ième câble,
la mise en tension du iième câble entraîne un raccourcissement L des i-1 câbles précédents
au nième câble le raccourcissement total des câbles est :
( n 1 )n
L d’après la somme des n premiers terme d’une suite arithmétique.
2
Sachant que tous les câbles sont identiques et mis en tension à la même contrainte. Le
n 1
raccourcissement moyen par câble est L d’où:
2
pi n 1 L
( ) avec:
Ep 2 L
L : Est le raccourcissement du béton provoqué par la mise en tension d’un seul câble.
On aura donc:
n 1 Ep
pi ( x ) b( x )
2n Ebi
Cette expression pourra être simplifiée lorsque n est grand pour devenir:
Ep Ep
) ( x ) avec
1
( b 6
2 Ebi Ebi
Application numérique: Calcul des pertes instantanées par raccourcissement du béton
Soit une poutre en T précontraint par quatre câbles 128. Le moment dû au poids propre
au milieu de la poutre est évalué à 825 kN.m, les pertes de précontrainte par frottement à
la section centrale sont estimées d’être égales à 51.9 MPa , la longueur influencée par la
rentrée d’ancrage est inférieure à l/2. La mise en tension des câbles est effectuée à 14 jours
après le coulage. Les caractéristiques de la section droite ainsi que les caractéristiques de la
précontrainte et des matériaux sont données ci-dessous.
Question: On demande de calculer les pertes de précontrainte dues au raccourcissement
instantané du béton au milieu de la poutre.
caractéristiques géométriques de la section droite: v = 0.37m ; v’= -0.63m;
e = -0,53m; I=0,0389m4
caractéristiques de la précontrainte; P0=3192 kN ; Ap = 603×4 = 2412 mm²
caractéristiques des matériaux : fc14 =32 MPa ; Ep =2×105 MPa; Ebi = 34×103 MPa
Solution:
n 1 Ep
pi ( l / 2 ) b (l / 2 ) [1]
2n Ebi
Mg( l / 2 ) e 1 e2
b ( l / 2 ) pi ( l / 2 ) Ap ( )
I B I
pi ( l / 2 ) p0 ( l / 2 ) g ( l / 2 ) pi ( l / 2 )
or g ( l / 2 ) 0
On aura donc: b ( l / 2 ) 17 ,88 0.0229 pi ( l / 2 ) remplaçant dans [1] on obtient
pi ( l / 2 ) 37 ,51MPa
i ( x ) ( x ) g ( x ) pi ( x )
La tension initiale probable dans les câbles qui se note pi ( x ) vaut donc:
pi ( x ) p0 i ( x )
Contrairement aux pertes instantanées, les pertes différées se produisent en fonction du temps
vu quelles sont dues aux déformations différées du béton (retrait et fluage) et à la relaxation de
l’acier. Donc les pertes différées se produisent simultanément.
pr r ( 1 r( t 0))
L’acier câbles étant encore dans son domaine élastique, la variation finale de la contrainte
subie par ces câbles due au retrait est donnée par:
r E p r (1 r( t0 ))
La variation de la contrainte dans ces câbles due au retrait au bout d’un temps t est donnée
par:
r ( t ) E p r ( r( t ) r( t0 ))
pfl pfl E p fl E p
N.B. la valeur de b introduit dans l’expression de fl (t) doit être calculée au niveau du
câble moyen
E
fl ( b M ) p
E i 28
10 7 ,5
t 3 4 ( 1 ) ( )
( x,t ) k 1 1000 ( ) e k2
pi ( x ) avec :
1000
La perte finale due à la relaxation des armatures est donnée par l’expression suivante:
6
( x ) 1000 ( o ) pi ( x )
100
pi ( x )
Cette expression est valable pour 0,55 0,75 ce qui est généralement le cas.
f prg
N.B. : Voir Chapitre-2 pour le détail de calcul des différents paramètres
p ( x ) pi ( x ) d ( x )