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Révision Cours de Mathématiques Spéciales

Eléments de cours

7 Des classiques à connaître

1 - Application du théorème de Cantor.

Théorème 1.1. de Cantor 1891


Si E est un ensemble, alors il n’existe pas de bijection entre E et P ( E) ensemble des parties de E.

Preuve :
Supposons qu’il existe une bijection f de E sur P ( E) , on pose A = { x ∈ E / x ∈
/ f ( x)}. Puisque f est
surjective il existe a ∈ E tel que A = f ( a).
— Si a ∈ A alors a ∈
/ f ( a) = A , absurde.
— Si a ∈
/ A = f ( a) alors a ∈ A par définition, absurde.

Proposition 1.1. Ensembles non dénombrables

→ P (N) n’est pas dénombrable.

→ E = {0, 1}N ensemble des suites à valeurs dans {0, 1} n’est pas dénombrable.

→ R n’est pas dénombrable.

Preuve :
1. Ce déduit du théorème de Cantor.

2. Sinon, alors E = { f n / n ∈ N}, on définit la suite (un )n par : un = 1 − f n (n). Il est clair que la suite u
ne peut pas être égale à l’une des f n , donc contradiction.

3. Montrons, par l’absurde, que [0, 1[ n’est pas dénombrable . On suppose alors que [0, 1[= { xn / N}.
On sait que chaque réel xn de [0, 1[ s’écrit sous la forme (développement décimal propre) : xn =
0, dn,1 dn,2 dn,3 . . . où dn,k ∈ {0, . . . , 9} et ne sont pas tous égaux à 9 à partir d’un certain rang.
On considère le nombre x de [0, 1[ de la forme : x = 0, e1 e2 e3 . . . où en ∈ {0, . . . , 8} tel que en 6= dn−1,n
pour tout n ∈ N∗ (procédé diagonal de Cantor). On a x 6= xn ∀n ∈ N. Contradiction.

Mr. Faress Moussa 1/7 M.P. 19-20


2 - Quelques dénombrements utiles.

Exercice 2.1. Nombre d’anagrammes


Un mot M de n lettres est écrit avec p caractères différents A1 , . . . , A p . Le caractère Ak apparaît nk fois à
l’intérieur du mot M (et donc n1 + · · · + n p = n ). Combien peut-on composer d’anagrammes distincts du
mot M ?

Réponse :
En indexant les lettres du mot M, chacune des n! permutations de {1, . . . , n} permet de définir un ana-
gramme de M. Cependant, les lettres n’étant pas distinctes, plusieurs permutations conduisent au même
anagramme. Pour un anagramme donné, il y a n1 ! permutations des lettres A1 conduisant au même ana-
gramme. En étudiant de même les permutations des lettres A2 , . . . , A p , on obtient que le nombre d’ana-
n!
grammes cherché est .
n1 ! . . . n p !

n
Remarque : Ce nombre est aussi le coefficients de xn1 1 . . . x p p dans le développement de ( x1 + . . . + x p )n et
cela s’explique parfaitement par considérations d’anagrammes.

Exercice 2.2. Nombre d’applications croissantes


Combien y a-t-il d’applications strictement croissantes de {1, . . . , p} dans {1, . . . , n} ? Une telle applica-
tion est entièrement déterminée par son image qui est une partie à p élément de {1, . . . , n}.

Réponse :
En effet, il suffit d’ordonner
 les éléments de l’image pour retrouver l’application.
n
Il y a donc exactement application strictement croissante de {1, . . . , p} dans {1, . . . , n}. Combien
p
y a-t-il d’applications croissante de {1, . . . , p} dans {1, . . . , n} ? Une telle application f peut être mise en
correspondance avec une application strictement croissante g de {1, . . . , p} dans {1, . . . , n − p + 1} définie
 g(k) =f (k) + (k − 1) En effet, on a f (k) 6 f (k + 1) ⇐⇒ g(k) < g(k + 1) Ainsi, il y a exactement
par
n+p−1
applications croissantes de {1, . . . , p} dans {1, . . . , n}.
p

Exercice 2.3. Nombre de solutions de l’équation x1 + · · · + x p = n


On étudie le nombre de solutions ( x1 , . . . , x p ) de l’équation x1 + . . . + x p = n avec x1 , . . . , x p ∈ N.
Chaque solution est entièrement déterminée à partir de ( x1 , . . . , x p−1 ) vérifiant x1 + . . . + x p−1 = n.

Réponse :
Un tel tuple est déterminépar l’application croissante de {1, . . . , p − 1} dans {1, . . . , n} définie par f (k) = x1 + · · ·
n+p−1

. Ainsi, il y a exactement solutions.
p−1

M.P. 19-20 2/7 Des classiques à connaître


Remarque : On peut aussi résoudre ce problème en étudiant les anagrammes comportant n lettres ”1” et
p − 1 lettres ” + ” .

Exercice 2.4. Nombre de surjections


On se propose de calculer le nombre S(n, p) de surjections de {1, . . . , n} sur {1, . . . , p}, où (n, p) ∈ (N∗ )2 .
1. Des cas particuliers : Calculer S(n, p) pour p > n , S(n, n) , S(n, 1) et S(n, 2).

2. Calculer S(n + 1, n).


p p−1
3. Démontrer que, pour tout n > 1 et tout p > 1, on a la relation S(n, p) = p( Sn−1 + Sn−1 ).

4. En déduire S(n, p).

Réponse :
1. (a) Si p > n, il n’y a pas de surjection de {1, . . . , n} sur {1, . . . , p}. On a donc S(n, p) = 0.

(b) Lorsque p = n, les surjections de {1, . . . , n} sur {1, . . . , n} sont les bijections de {1, . . . , n} sur
lui-même. Il y en a donc n! = S(n, n).

(c) Lorsque p = 1, toute application de {1, . . . , n} dans {1} est une surjection. Mais il y a une seule
application de {1, . . . , n} dans {1}. On a donc S(n, 1) = 1.

(d) Lorsque p = 2, il y a deux applications qui ne sont pas surjectives : celle qui envoie tous les
éléments sur 1 et celle qui envoie tous les éléments sur 2. De plus, il y a 2n applications de
{1, . . . , n} dans {1, 2}. On en déduit que S(n, 2) = 2n − 2.

2. Lorsque l’on étudie les surjections de {1, . . . , n + 1} dans {1, . . . , n}, un unique élément de l’en-
semble d’arrivée a deux antécédents, et tous les autres en ont un seul. On peut donc caractériser une
surjection par le choix de cet élément et de ses deux antécédents, puis par une bijection entre les
n − 1 autres éléments. On a donc
 
n+1 n(n + 1)!
S(n + 1, n) = n × × (n − 1)! = .
2 2

3. Soit s une surjection de {1, . . . , n} sur {1, . . . , p}. L’élément i = s(n) peut être atteint de n façons.
Une fois cet élément choisi, notons s0 la restriction de s à {1, . . . , n − 1}. Remarquons que tous les
éléments de {1, . . . , p}\{i } sont atteints par s0 . On distingue alors deux cas :
— Soit i est atteint par s0 , et alors s0 est une surjection de {1, . . . , n − 1} sur {1, . . . , p}. Il y a S(n −
1, p) possibilités ;
— Soit i n’est pas atteint par s0 , et s0 est une surjection de {1, . . . , n − 1} sur {1, . . . , p}\{i }. Il y a
S(n − 1, p − 1) possibilités.
Finalement, on obtient que

S(n, p) = p S(n − 1, p) + S(n − 1, p − 1) .

n  
n−k n p
4. Par récurrence on montrer que : S(n, p) = ∑ (−1) k .
k=0
k

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3 - Théorèmes d’approximation de Weierstrass.

Théorème 3.1. Premier théorème de Weierstrass


Toute fonction continue sur [ a, b], à valeurs réelles ou complexes, peut être approchée uniformément
par des fonctions polynômiales sur [ a, b].

Preuve :
Supposons que f est continue de [0, 1] vers C

n
1. Montrons que ∑ (k − nx)2 Cnk xk (1 − x)n−k = nx(1 − x) x ∈ [0, 1]
k=0
n
Posons g(u, v) = ∑ Cnk uk (v)n−k = (u + v)n (u, v) ∈ [0, 1]2
k=0
n
∂g
u (u, v) = nu(u + v)n−1 = ∑ kCnk uk vn−k (?)
∂u k=0
n
pour u = x , v = 1 − x on a nx = ∑ kCnk xk (1 − x)n−k
k=0

En dérive encore une fois (?) par rapport à u et en multipliant par u on a


n
n(n − 1)u2 (u − v)n−2 + nu(u + v)n−1 = ∑ k2 Cnk uk vn−k donc
k=0

n
nx + (n2 − n) x2 = ∑ k2 Cnk xk (1 − x)n−k
k=0

En développe (k − nx)2 on a le résultat.


n
k
2. Posons Pn ( x) = ∑ Cnk f ( n )xk (1 − x)n−k : Polynôme de Bernstein
k=0
Montrons que ( Pn )n converge uniformément vers f .
Soit ε > 0 , D’après le théorème de Heine

∃α > 0, ∀ x, y ∈ [0, 1] | x − y| < α =⇒ | f ( x) − f ( y)| < ε


 
k
Soit x ∈ [0, 1] notons A = k ∈ |[0, n]|/ x − < α et B = Ac


n
n 
k

| Pn ( x) − f ( x)| = ∑ Cnk f ( ) − f ( x) xk (1 − x)n−k

k=0 n
   
k
k k n − k

k k k n − k

6 ∑ Cn f ( ) − f ( x) x (1 − x) + ∑ Cn f ( ) − f ( x) x (1 − x)

k∈ A
n k∈ B
n
 
k
6 ε + ∑ Cnk f ( ) − f ( x) xk (1 − x)n−k

k∈ B n


6 ε + 2 k f k∞ + ∑ Cnk xk (1 − x)n−k

k∈ B
2
k
or k ∈ B ⇐⇒ x − > α 2 ⇐⇒ (k − nx)2 > n2α 2 donc

n

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n−k 1 1
C k k
x ( 1 − x ) 6 2 2 ∑ Cnk (k − nx)2 xk (1 − x)n−k 6 n2α 2 nx(1 − x)

∑ n
k∈ B nα k∈ B
k f k∞
donc ∀ x ∈ [0, 1] | Pn ( x) − f ( x)| 6 +ε
n2α 2

Remarque : Vous trouverez une démonstration probabiliste dans le sujet CCP MP 2015 MP Maths 1 et
d’autres concours
Application : Un Théorème des moments Z b:
Si f ∈ C([ a, b], R) tel que : f (t)tn dt = 0 ∀n ∈ N , alors f est nulle.
a

Preuve :
Z b
on a donc f (t) P(t)dt = 0 pour tous polynôme P.
a
Soit ( Pn )n une suite de polynôme qui converge uniformément vers f sur [0, 1] , or f est bornée sur [0, 1] ,
par suite ( f .Pn )n une suite de polynôme qui converge uniformément vers f 2 sur [0, 1]
Z b Z b Z b
donc f (t) Pn (t)dt + f (t)2 dt donne f (t)2 dt = 0 ainsi on a f = 0.
a a a

Définition 3.1.

On appelle polynôme trigonométrique toute combinaison linéaire de fonctions de la forme x 7→ eikωx



(ou x 7→ cos(kωx) et x 7→ sin(kωx)), où k est un entier naturel et ω = .
T

Théorème 3.2. Deuxième théorème de Weierstrass


Toute fonction continue sur R, à valeurs réelles ou complexes, T-périodique, peut être approchée unifor-
mément par des polynômes trigonométriques sur R.

4 - Classes de congruence modulo n .


Définition 4.1.
Soit n un entier naturel non nul. Si x et y sont deux entiers ,on note x ≡ y mod(n) si x − y ∈ nZ et on dit
que x et y sont congrus modulo n.

• ” ≡ ” est une relation d’équivalence,on


 note Z/nZ l’ensemble des classes d’équivalences pour cette relation
ainsi on a : Z/nZ = 0, . . . , n − 1
• On définit sur Z/nZ les lois + et × par : x+ y = x + y et x× y = xy, ≡ est compatible avec Les lois + et ×

Proposition 4.1.

(Z/nZ, +, ×)est anneau commutatif. On note simplement (Z/nZ, +, ×)

Définition 4.2. Morphisme canonique

L’application ϕ : Z −→ Z/nZ est un morphisme canonique surjectif appelé morphisme canonique


m 7−→ m
de Z vers Z/nZ

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Notation : Notons par U(Z/nZ) l’ensembles des éléments inversible de l’anneau (Z/nZ, +, ×).

• (U(Z/nZ), ×) est un groupe commutatif.


• Caractérisation des éléments de U(Z/nZ) : s ∈ U(Z/nZ) ⇐⇒ n ∧ s = 1.
• Indicateur d’Euler : Le nombre des éléments de U(Z/nZ) est appelé indicateur d’Euler noté ϕ(n) ainsi on a :

ϕ(n) = Card {s ∈ [1, n] /n ∧ s = 1}

Théorème 4.1. Des Chinois


Soient n et m deux entiers naturels non nuls premiers entre eux,alors les anneaux Z/nZ × Z/mZ et
Z/nmZ sont isomorphes.

Preuve :
= ≡
Pour x ∈ Z , on note respectivement x , x et x la classe de x , modulo mn , n et m.

f : Z/nmZ −→ Z/nZ × Z/mZ


= ≡
x 7−→ ( x, x )

• f est bien définie : si x = y, alors f ( x) = f ( y).


• f est un morphisme d’anneaux.
• Si n/ x et m/ x alors nm/ x par suite Ker f = {0} ,donc f est injective.
= ≡
• Soit ( y, z ) ∈ Z/nZ × Z/mZ
puisque n ∧ m = 1 il existe (u, v) ∈ Z2 tel que nu + mv = 1 donc nu( y − z) + mv( y − z) = y − z par suite
= ≡ = ≡
−nu( y − z) + y = mv( y − z) + z = x donc n/( x − y) et m/( x − z) ie : ( y, z ) = ( x, x ) donc f est surjective.

Proposition 4.2.

Soit n > 2 tel que n = pα1 1 . . . pαk k sa décomposition en nombres premiers,alors :


   
α1 −1 αk −1 1 1
ϕ(n) = p1 . . . pk ( p1 − 1) . . . ( pk − 1) = n 1 − ... 1−
p1 pk

Preuve :
• Si n = pα , p nombre premier et α ∈ N∗ :
Pour k ∈ [1, pα ] on a : k ∧ pα 6= 1 ⇐⇒ p/k ⇐⇒ k ∈ { p, 2p, 3p, .., pα −1 .p} donc ϕ( pα ) = pα − pα −1
• Dans le cas général , d’après le théorème des Chinois :
ϕ(n) = ϕ( pα1 1 )..ϕ( pαk k )car U(Z/nZ) ' U(Z/ pα1 1 Z) × .. × U(Z/ pαk k Z)

Proposition 4.3.

∀n > 2 n = ∑ ϕ(d)
d|n

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Preuve :
n−1 n
 
1 2
Soit A = , ,..., , , On a Card( A) = n.
n n n n
a
x ∈ A sous forme irréductible ⇐⇒ x = avec d/n et a ∧ d = 1 a ∈ [1, d].
[ na od
donc A = / a ∧ d = 1 , a ∈ [1, d] par suite n = ∑ ϕ(d)
d d/n
d/n

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