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UNIVERSITE DE SFAX

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax


(ENIS)

Le transformateur Triphasé

Élaboré par

Hsan HADJ ABDALLAH


Professeur à l’ENIS
Sommaire

Sommaire
Le transformateur Triphasé ............................................................................................................................... 1
Sommaire........................................................................................................................................................... 1
Le transformateur Triphasé ............................................................................................................................... 1
1. Fonction du transformateur : .................................................................................................................... 1
2. Constitution : ............................................................................................................................................. 1
3. Repérages et notations.............................................................................................................................. 3
4. Couplages .................................................................................................................................................. 3
5. Rapport de transformation........................................................................................................................ 4
6. Indice horaire :........................................................................................................................................... 4
7. Schéma équivalent du transformateur triphasé : ..................................................................................... 7
8. montages usuels : ...................................................................................................................................... 8
9. Marche en parallèle des transformateurs : ............................................................................................... 9
10. Fonctionnement des transformateurs en régime déséquilibré: ......................................................... 10
10.1. système direct ................................................................................................................................. 10
10.2. système inverse ............................................................................................................................... 11
10.3. système homopolaire ...................................................................................................................... 11
10.3.1. Influence du couplage ..................................................................................................................... 11
10.3.2. Influence du circuit magnétique...................................................................................................... 12
Le transformateur Triphasé
1. Fonction du transformateur :
Le transformateur est un convertisseur statique d’énergie électrique réversible. Il transfère, en
alternatif, une puissance électrique d’une source à une charge, en adaptant les valeurs de la tension
(ou du courant) au récepteur (Figure1).

i1 i2
Source
alternative
u1 ~ ~ u2
Récepteur

Figure 1 : fonction du transformateur

Le rôle d’un transformateur est en général, de modifier la valeur efficace d’une tension sans changer
ni la forme (sinusoïdale), ni la fréquence.
U1 et U2 sont respectivement les valeurs efficaces des tensions u1 et u2.
Si U2 > U1 : transformateur élévateur
Si U2<U1 : transformateur abaisseur.

2. Constitution :
On pourrait construire un transformateur triphasé à l’aide de trois transformateurs monophasés
identiques (Figure 2). Cependant la masse totale de fer et l’encombrement seraient trop grands.

Figure 2: transformateur triphasé constitué par 3 unités monophasés identiques


La mise en commun d’un noyau ( Figure 3) permet de réduire la masse totale de fer. En régime
équilibré, le flux au travers du noyau central est nul puisqu’il est la composition de trois flux
équilibrés. Ce noyau n’est donc pas nécessaire.

Figure 3 : transformateur triphasé à base de circuit magnétique à 3 colonnes en 3D

1
La disposition « en trois D », bien que symétrique, donne à un tel transformateur un encombrement
trop important. L'emploi de ces transformateurs complique l'installation et la rend plus couteuse. En
effet, il y'aura des couplages magnétiques parasites, de plus, on peut économiser une partie du
matériau ferromagnétique des circuits en disposant les enroulements des trois éléments sur la même
carcasse.
Le circuit le plus simple à réaliser et qui occupe une volume dans l'espace réduit est celui le circuit
magnétique à 3 colonnes. Chacune des colonnes porte à la fois une bobine primaire et une bobine
secondaire (Figure 4).

Figure 4 : transformateur à 3 colonnes


Ce circuit magnétique est le plus simple et le plus économique mais il présente une grande
inconvénient, celui de la dissymétrique des reluctances. En effet les flux ΦA et ΦC traversent une
reluctance supérieure à celle traversé par B.
𝐹𝐹𝐴𝐴 = 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐴𝐴 = 𝑅𝑅𝐴𝐴 ∗ ΦA
𝐹𝐹𝐵𝐵 = 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐵𝐵 = 𝑅𝑅𝐵𝐵 ∗ ΦB
𝐹𝐹𝐶𝐶 = 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐶𝐶 = 𝑅𝑅𝐶𝐶 ∗ ΦC
1 𝑙𝑙
Or 𝑅𝑅𝐴𝐴 ∗ ΦA = 𝑅𝑅𝐶𝐶 ∗ ΦC > 𝑅𝑅𝐵𝐵 ∗ ΦB puisque 𝑅𝑅 = ∗
𝜇𝜇 𝑠𝑠
donc 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐴𝐴 = 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐶𝐶 > 𝑁𝑁1 ∗ 𝐼𝐼𝐵𝐵 et en conséquence 𝐼𝐼𝐴𝐴 = 𝐼𝐼𝐶𝐶 > 𝐼𝐼𝐵𝐵
on aura alors un déséquilibre au niveau des courants. Ce déséquilibre est admissible pour les faibles
puissances.
Pour réduire le couplage magnétique entre les trois colonnes, c'est à dire rendre indépendants les
flux des trois transformateurs monophasés élémentaires, on peut ajouter des colonnes latérales ou
bien des circuits magnétiques cuirassés (Figure 5).

a : colonnes latérales b : circuit magnétique cuirassé

Figure 5 : transformateur à colonnes latérales et à circuit magnétique cuirassé


 Les circuits magnétiques de la figure 4 sont utilisés dans le cas de faible puissance
5kVA<Sn<1000kVA.
 Les circuits magnétiques de la figure 5 sont utilisés dans le cas de moyenne et haute
puissance :
5MVA<Sn<30MVA moyenne puissance.
100MVA<Sn<400MVA haute puissance.

2
3. Repérages et notations
Afin de simplifier le graphisme, il est plus simple d’adopter une représentation schématique (Figure
6). Les conventions habituelles sont les suivantes :

Figure 6 : Représentation schématique


Les trois colonnes portent les noms de A,B,C. Le dessin ci-dessus correspond à la colonne A, les
deux autres sont similaires la lettre A étant remplacée par B ou C. Les lettres majuscules sont
réservées aux circuits primaires alors que les minuscules aux circuits secondaires. Le point repère
les bornes homologues. Un courant entrant par une borne repérée par un point crée un flux positif.
Les lettres cursives sont utilisées pour les valeurs instantanées, les lettres majuscules droites pour
les valeurs efficaces; les majuscules soulignées correspondent aux nombres complexes associés.
La convention Récepteur est adoptée pour l’orientation du primaire et celle Générateur pour le
secondaire. v et j sont réservées aux valeurs simples, u aux valeurs composées et i au courant de
ligne.

4. Couplages
Les enroulements du primaires et du secondaire peuvent être couplé soit étoile, soit en triangle, soit
en Zigzag. Ces connexions sont respectivement désignés par Y, D et Z (y, d et z). On écrit en
premier lieu le mode de couplage de l'enroulement primaire, ensuite celui de l'enroulement
secondaire. Généralement, on désigne par la lettre majuscule le mode de couplage du primaire et
par la lettre minuscule le mode de couplage du secondaire (fig.7). S'il existe un fil de neutre sur l'un
(ou les deux) des enroulement, les deux lettres désignant les modes de couplage du primaire et du
secondaire seront suivi par la lettre n.
Exemple:
Yy Yyn Yd Dy Yz
Etoile - étoile Etoile - étoile Etoile - triangle Triangle - étoile Etoile - zigzag
avec neutre sortie
au secondaire

Figure 7 : les couplages


Les couplages Étoile-étoile, Triangle-étoile et Étoile-Zigzag sont les couplages normalisés.
Les critères généraux qui permettent de justifier tel ou tel autre couplage s’appuient sur le fait que :
3
 Aux très hautes tensions, il vaut mieux utiliser un couplage étoile afin de réduire la tension
supportée par chaque bobine.
 Pour les très forts courants, le montage triangle est préférable afin de réduire le courant par
bobine.
 Le montage triangle est à éviter au secondaire afin d’éviter les courants de circulation dus à
une légère dissemblance des bobines.
 Lorsque la charge risque d’être déséquilibrée, il vaut mieux utiliser :
• un Yyn (l’indice n signifiant que le neutre est disponible) si IN < 10% I ;
• un Yzn si le déséquilibre est plus fort ;
• un Dyn pour les très forts déséquilibres et un poids de cuivre limité.

5. Rapport de transformation
Comme en monophasé, le rapport de transformation est le rapport des tensions entre ligne à circuit
secondaire ouvert.
𝑈𝑈0𝑆𝑆
𝑚𝑚 𝑇𝑇 = (IS = 0)
𝑈𝑈0𝑃𝑃
Il s’obtient lors de l’essai à circuit secondaire ouvert.
La loi de Faraday permet d’établir que le rapport des tensions de deux bobines est bien le rapport
des nombres de spires, mais une bobine ne donne pas forcément la tension entre phases.

Figure 8 : Couplage triangle et étoile


𝑉𝑉𝑎𝑎 𝑛𝑛𝑎𝑎 𝑈𝑈𝑆𝑆 𝑛𝑛𝑎𝑎
= 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 𝑉𝑉𝐴𝐴 = 𝑈𝑈𝑃𝑃 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑉𝑉𝑎𝑎 = 𝑉𝑉𝑆𝑆 = 𝑐𝑐𝑐𝑐 𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑚𝑚 𝑇𝑇 = √3
𝑉𝑉𝐴𝐴 𝑛𝑛𝐴𝐴 √3 𝑛𝑛𝐴𝐴
Si N1 et N2 sont les nombres de spires par bobine du primaire et du secondaire (en Zigzag 2 fois
N2/2 par phase) suivant les couplages nous aurons :

Primaire Etoile Triangle


Secondaire
Etoile 𝐍𝐍𝟐𝟐 𝐍𝐍𝟐𝟐
√𝟑𝟑 ∗
𝐍𝐍𝟏𝟏 𝐍𝐍𝟏𝟏
Triangle 𝟏𝟏 𝐍𝐍𝟐𝟐 𝐍𝐍𝟐𝟐

√𝟑𝟑 𝐍𝐍𝟏𝟏 𝐍𝐍𝟏𝟏
Zigzag √𝟑𝟑 𝐍𝐍𝟐𝟐 𝟑𝟑 𝐍𝐍𝟐𝟐
∗ ∗
𝟐𝟐 𝐍𝐍𝟏𝟏 𝟐𝟐 𝐍𝐍𝟏𝟏

6. Indice horaire :
Pour qu'on puisse mettre en marche deux transformateurs en parallèle, il faut connaitre le mode de
couplage des enroulements et l'angle de déphasage entre les tensions simples ou composées
primaire et secondaire. L'angle dépond:
 du sens de bobinage de l'enroulement
 du marquage des bornes des enroulements
 du mode de couplage des enroulements triphasés.
4
Prenons l'exemple d'un transformateur monophasé.

A UAa
A UAa
A A
a V
V X X
a x
X,x
X,x
x a
a

(a) (b)
Figure 9 : mode de couplage
Etant donné que les deux enroulements se trouvent sur la même colonne et sont bobinés dans le
même sens (fig.9 a), les fém. induites dans les enroulements ont à chaque instant le même sens par
rapport aux bornes des enroulements.
�𝐴𝐴 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑈𝑈
Les tensions 𝑈𝑈 �𝑎𝑎 aux bornes de l'enroulement primaire et secondaire sont alors en phase et
sont représentées par deux vecteurs �����⃗ �����⃗ dirigés dans le même sens.
𝑂𝑂𝑂𝑂 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑂𝑂𝑂𝑂
Si les enroulements primaires et secondaires sont bobinés dans des sens différents mais conservant
le même repérage des bornes, ou bien si on change le repérage de l'une des enroulements (fig.9 b) ,
les deux tensions 𝑈𝑈�𝐴𝐴 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑈𝑈 �����⃗ 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑂𝑂𝑂𝑂
�𝑎𝑎 sont dirigées dans différents sens. C'est à dire 𝑂𝑂𝑂𝑂 �����⃗ sont en
opposition de phase.
Dans le premier cas, la tension 𝑈𝑈�𝑎𝑎 est déphasée par rapport à la tension 𝑈𝑈
�𝐴𝐴 d'un angle α=0° et dans
le second cas, il est déphasé d'un angle α=180°.
Vu que le déphasage entre les deux tensions est toujours un multiple de 30°, il est plus commode de
servir de la méthode horaire de désignation des angles.
On considère la tension primaire 𝑈𝑈 �𝐴𝐴 comme la grande aiguille d'une montre qu'on place sur le
�𝑎𝑎 comme étant la petite aiguille, l'heure
chiffre 12 du cadran et on considère la tension secondaire 𝑈𝑈
indiquée constitue l'indice horaire de ce transformateur.

1 1
E1 1
1 E2 2
L'indice horaire
9 3 indiqué par cette
figure est 11
8 4

7 5
6

Exemples:
Relions les points neutres des deux enroulements par un fil conducteur et mesurons les tensions
entre Aa, Bb et Cc à l'aide d'un voltmètre. Si les tensions sont en phase, le voltmètre indique la
différence entre les tensions aux bornes des bobines de la même colonne (EA-Ea, EB-Eb, EC-Ec). Si
les tensions sont en opposition de phase, le voltmètre indique la somme algébrique des tensions aux
bornes des bobines de la même colonne (EA+Ea, EB+Eb, EC+Ec).

5
C
A B C
VC UCA
EA Vc
UBC VA A
Va
a b c Vb

VB UAB
Ea
B Yy12

A B C C

EA VC UCA
Vb
UBC VA A
a b c Va
Vc
Ea VB UAB

B
Yy6
Dans le cas ou il existe un couplage triangle au primaire ou au secondaire, on relie deux points
homologue par un conducteur (Aa ou Bb ou Cc) pour avoir un point dans le diagramme vectoriel.
On mesure, ensuite les tensions entre les points Bb, Bc, Cb, Cc. Ayant ces valeurs on peut déduire
l'indice horaire.

C
A B C
VC UCA
EA
Va
UBC c VA
a c A,a
b Vc Va

Ea VB UAB Vb
b
B
Yd11

A B C C

VC UCA b
EA Vb

UBC A,a
VA
a b c Va Va c
Vc

Ea VB UAB

B Yd5
6
Remarque:
Couplage Yd ou Dy (1, 3, 5, 7, 9, 11) : indice impair
Couplage Yy ou Dd (0, 2, 4, 6, 8, 10, 12) : indice pair

7. Schéma équivalent du transformateur triphasé :


Il est intéressant de pouvoir établir des schémas monophasés équivalents portant sur les tensions
simples et les courants de lignes afin de pouvoir les insérer dans les schémas équivalents
monophasés équivalents du réseau.
Le schéma équivalent peut être alors sous la forme:
Rs Xs
mT

V1 RF XF V20 V2
ϴ
Figure 10: schéma équivalent
𝑅𝑅𝑠𝑠 = 𝑟𝑟2 + 𝑚𝑚2𝑇𝑇
∗ 𝑟𝑟1 𝑋𝑋𝑠𝑠 = 𝑥𝑥2 + 𝑚𝑚2𝑇𝑇 ∗ 𝑥𝑥1
𝑟𝑟1 et 𝑟𝑟2 représentent respectivement la résistance primaire et secondaire étoilés.
𝑥𝑥1 et 𝑥𝑥2 représentent respectivement la réactance primaire et secondaire étoilés.
𝑁𝑁 𝜋𝜋 𝜋𝜋
mT peut être différent de 𝑁𝑁2 ; ϴ est un multiple entier de 6
; 𝜃𝜃 = −ℎ ∗ 6
1
Exemples:
 couplage étoile - étoile
C Les enroulements de la phase "A" primaire et
A B
de la phase "a" secondaire se trouvent sur la
VA
même colonne du transformateur.
On voit ici que VA et Va sont en phase ainsi
a b c ϴ=0.
𝑈𝑈 𝑉𝑉𝑎𝑎 𝑁𝑁
Va 𝑚𝑚 𝑇𝑇 = 𝑈𝑈 𝑎𝑎𝑎𝑎 = = 𝑁𝑁2
𝐴𝐴𝐴𝐴 𝑉𝑉𝐴𝐴 1

 couplage étoile - étoile

si on permute l'une des deux neutres, l'angle ϴ change

A B C

VA
ϴ=π

Va 𝑈𝑈 𝑉𝑉𝑎𝑎 𝑁𝑁
𝑚𝑚 𝑇𝑇 = 𝑈𝑈 𝑎𝑎𝑎𝑎 = = 𝑁𝑁2
𝐴𝐴𝐴𝐴 𝑉𝑉𝐴𝐴 1

a b c
7
 couplage étoile - triangle

A B C VC Uab//VA c

VA Ubc//VB Vc
Va
VA b Vb
a b c a
ϴ
Va 𝑈𝑈𝑎𝑎𝑎𝑎 𝑁𝑁 𝜋𝜋
Uab 𝑉𝑉𝐴𝐴
= 𝑁𝑁2 ; 𝜃𝜃 = − 6
1
VB
𝑈𝑈𝑎𝑎𝑎𝑎 𝑈𝑈𝑎𝑎𝑎𝑎 𝑁𝑁2
𝑚𝑚 𝑇𝑇 = = =
𝑈𝑈𝐴𝐴𝐴𝐴 √3∗𝑉𝑉𝐴𝐴 √3∗𝑁𝑁1

8. montages usuels :
Symbole Couplage des enroulements Schémas vectoriels mT ϴ
Yy0 𝑁𝑁2 0
VC Vc 𝑁𝑁1
A a
VA Va
B b
C c
VB Vb
Dd0 𝑁𝑁2 0
Uca 𝑁𝑁1
UCA
A a
UAB Uab
B b
C c
UBC Ubc
Dy11 𝑁𝑁2 -330
UCA Vc √3
𝑁𝑁1
A a
UAB Va
B b
VA
C c
UBC Vb
Yd1 1 𝑁𝑁2 -30
VC Uca
A a √3 𝑁𝑁1

B b VA Uab
Va
C c
VB Ubc
Dz10 3 𝑁𝑁2 -300
UCA Va 2 𝑁𝑁1
a Vc1
A
b UAB -Vb1
B
VA Vb1 Va1
C c
𝑁𝑁2
𝑁𝑁2 UBC
2
2

𝜋𝜋 � 𝜋𝜋
𝑈𝑈
�𝐴𝐴𝐴𝐴 = 𝑉𝑉�𝐴𝐴 − 𝑉𝑉�𝐵𝐵 = 𝑉𝑉�𝐴𝐴 ∗ (1 − 𝑎𝑎2 ) = √3 ∗ 𝑉𝑉�𝐴𝐴 ∗ 𝑒𝑒 𝑗𝑗 ∗6 ;
𝑈𝑈 𝑉𝑉�𝐴𝐴 = 𝐴𝐴𝐴𝐴 ∗ 𝑒𝑒 −𝑗𝑗 ∗6
3 √

8
9. Marche en parallèle des transformateurs :
La mise en parallèle des transformateurs dans les réseaux de distribution est une opération qu'on
doit la faire quand la puissance demandée à un transformateur atteint la limite de sa puissance
nominale. On peut alors lui associer un ou plusieurs transformateurs en parallèle. Donc deux
transformateurs sont couplés en parallèle s'ils alimentent la même charge.
Source
T1 IT12
UT12
Icharge

Charge

T2 IT22
UT22

Figure 11: marche en parallèle des transformateurs

Pour éviter la circulation d'un courant égalisateur dans les enroulements secondaires dans les
enroulements secondaires (transformateurs fonctionnant à vide); il faut que la f.é.m. résultante
agissante dans le contour fermé par ces enroulements soit égal à zéros. Ceci est possible seulement
dans le cas où les tensions secondaires sont égaux et en opposition de phase. Donc on peut formuler
les conditions de couplage en parallèle des transformateurs.
 Égalité des tensions secondaires
 Appartenance des deux transformateurs à un même groupe de couplage.

Ces deux conditions sont suffisantes pour la marche à vide des transformateurs couplés en parallèle,
mais elles ne sont pas suffisantes pour la marche en charge. En effet, en charge, la tension aux
bornes de l’enroulement secondaire dépend de la valeur du courant secondaire qui provoque une
chute de tension dû à l’impédance du transformateur.
Puisque les enroulements secondaires sont reliés entre eux, les tensions aux bornes de ces
enroulements sont égales et par conséquent, on peut écrire :
𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍1 𝐼𝐼′21 = 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍2 𝐼𝐼′22
C'est à dire les mêmes chutes de tension:
∆𝑈𝑈21 = 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍1 𝐼𝐼 ′ 21 = 𝑈𝑈𝑐𝑐𝑐𝑐1
∆𝑈𝑈22 = 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍2 𝐼𝐼 ′ 22 = 𝑈𝑈𝑐𝑐𝑐𝑐2
Où 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍1 et 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍2 sont les impédances de court-circuit des transformateurs et 𝐼𝐼′21 et 𝐼𝐼′22 sont les
courants secondaires réduits aux enroulements primaires.
Cette égalité peut s’écrire autrement :
𝐼𝐼′21 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍2
=
𝐼𝐼′22 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍1
Il est clair alors que les courants sont répartis entre les transformateurs inversement proportionnels
aux impédances de court-circuit de ces transformateurs.
′ ′ ′ ′
Pour un courant 𝐼𝐼21 = 𝐼𝐼21𝑛𝑛 et 𝐼𝐼22 = 𝐼𝐼22𝑛𝑛 , on peut déduire que 𝑈𝑈𝑐𝑐𝑐𝑐1 = 𝑈𝑈𝑐𝑐𝑐𝑐2 . De cette manière, on
peut conclure, pour que la charge soit répartie entre les transformateurs proportionnellement à leurs
9
puissances, il faut que les tensions de court-circuit de tous les transformateurs couplés en parallèle,
soient égales.
𝐼𝐼′21 𝑈𝑈𝑛𝑛 𝐼𝐼′21 𝑆𝑆𝑛𝑛1 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍2
= = =
𝐼𝐼′22 𝑈𝑈𝑛𝑛 𝐼𝐼′22 𝑆𝑆𝑛𝑛2 𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍𝑍1
Si les transformateurs ont la même puissance et possèdent des tensions de court-circuit différentes,
en charge le transformateur dont la tension en court-circuit est plus faible sera surchargé et au
contraire la charge de l’autre sera inférieure à celle nominale.
Si 𝑍𝑍𝑐𝑐𝑐𝑐1 < 𝑍𝑍𝑐𝑐𝑐𝑐2 → 𝐼𝐼𝑐𝑐𝑐𝑐1 > 𝐼𝐼𝑐𝑐𝑐𝑐2
En pratique, il est impossible d’assurer l’égalité absolue des tensions de court-circuit. C’est
pourquoi, on admet une différence entre les tensions de court circuit qui ne dépasse 10% de leur
valeur moyenne. Parfois, on ajoutera à l’un des transformateurs une impédance de sorte que
l’égalité soit vérifiée.

10. Fonctionnement des transformateurs en régime déséquilibré:


Les déséquilibres dans les circuits triphasés peuvent provenir soit des charges déséquilibrées au
secondaire des transformateurs (ce fonctionnement est usuel pour les transformateurs de distribution
dont les enroulements basse tension "BT" sont couplés en étoile ou en zigzag avec neutre afin de
permettre des alimentations monophasés), soit des défauts dissymétriques qui peuvent apparaitre en
un point quelconque du réseau.

L' étude du régime déséquilibré peut être effectuée en utilisant le théorème de superposition des
états d'équilibre et les composantes symétriques. En effet, un système déséquilibré de courants ou
de tensions peut toujours être décomposé en trois systèmes au moyen de la transformation de
FORTESCUE:
 Un système direct,
 Un système inverse,
 Un système homopolaire.
Le rôle des transformateurs est très important dans la transmission des déséquilibres, car certaines
couplages transmettent le système homopolaire (en présentant aux courants homopolaires des
impédances faibles), d'autres l'arrêtent (et présentent pour ces courants des impédances de fortes
valeurs).
Nous allons dans la suite établir le schéma monophasé équivalent pour chacun des trois systèmes.

10.1. système direct


Le système direct représente le fonctionnement en régime équilibré présenté dans les paragraphes
précédents. La figure suivante donne le schéma équivalent de ce régime.
Rs Xs
mT

V1 RF XF V20 V2
ϴ
Figure 12: schéma équivalent du transformateur -séquence direct-
𝑅𝑅𝑠𝑠 = 𝑟𝑟2 + 𝑚𝑚2𝑇𝑇 ∗ 𝑟𝑟1 𝑋𝑋𝑠𝑠 = 𝑥𝑥2 + 𝑚𝑚2𝑇𝑇 ∗ 𝑥𝑥1

10
Les équations de fonctionnements sont:

𝑉𝑉�20𝑑𝑑 = 𝑚𝑚 𝑇𝑇 𝑉𝑉�1𝑑𝑑 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗


1
̅ =
𝐼𝐼2𝑑𝑑 ̅ −𝐼𝐼10𝑑𝑑
( 𝐼𝐼1𝑑𝑑 ̅ ) 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗
𝑚𝑚 𝑇𝑇
𝑉𝑉20𝑑𝑑 = 𝑉𝑉�2𝑑𝑑 + (𝑅𝑅𝑠𝑠 + 𝑗𝑗𝑋𝑋𝑠𝑠 ) 𝐼𝐼2𝑑𝑑
� ̅

10.2. système inverse


Le schéma monophasé équivalent du transformateur en régime équilibré inverse est semblable à
celui établi pour le régime équilibré direct. En effet, seul le déphasage 𝜃𝜃 est inversé. Les éléments
passifs du schéma équivalent (à savoir 𝑍𝑍𝐹𝐹̅ , 𝑅𝑅𝑝𝑝 , 𝑋𝑋𝑝𝑝 𝑜𝑜𝑜𝑜 𝑅𝑅𝑠𝑠 , 𝑋𝑋𝑠𝑠 ) sont évidemment indépendants de
l'ordre de succession des phases. Le schéma équivalent est montré sur la figure suivante:
̅
𝐼𝐼1𝑖𝑖 ̅
𝐼𝐼2𝑖𝑖 Rs Xs
mT

𝑉𝑉�1𝑖𝑖 𝑉𝑉�20𝑖𝑖 𝑉𝑉�2𝑖𝑖


RF XF

Figure 13:schéma équivalent du transformateur -séquence inverse-
Les équations aux tensions correspondant à ce schéma sont les suivantes:
𝑉𝑉�20𝑖𝑖 = 𝑚𝑚 𝑇𝑇 𝑉𝑉�1𝑖𝑖 𝑒𝑒 −𝑗𝑗𝑗𝑗
1
𝐼𝐼2𝑖𝑖̅ = ( 𝐼𝐼1𝑖𝑖̅ −𝐼𝐼10𝑖𝑖
̅ ) 𝑒𝑒 −𝑗𝑗𝑗𝑗
𝑚𝑚 𝑇𝑇
𝑉𝑉�20𝑖𝑖 = 𝑉𝑉�2𝑖𝑖 + (𝑅𝑅𝑠𝑠 + 𝑗𝑗𝑋𝑋𝑠𝑠 ) 𝐼𝐼2𝑖𝑖̅

10.3. système homopolaire


Un système de courants homopolaire ne peut exister dans une partie du réseau que si celle-ci est
placée entre deux neutres reliés par un conducteur ou la terre.
Le comportement d'un transformateur triphasé vis-à-vis du système homopolaire dépend du
couplage des enroulements et de la construction du circuit magnétique.
Le choix de la nature du couplage des enroulements primaire et secondaire permet de transmettre ou
d'éviter la transmission d'un côté à l'autre les courants homopolaires.
La nature du circuit magnétique (à flux libres ou à flux forcés) peut donner une valeur plus ou
moins élevée pour l'impédance homopolaire.

10.3.1. Influence du couplage


Pour mettre en relief l'influence du couplage sur l'impédance homopolaire, nous allons considérer
quelques exemples.

a) étoile avec neutre - étoile avec neutre


Pour déterminer l'impédance homopolaire, appliquons un système homopolaire de tensions aux
enroulements primaires du transformateur (voir figure suivante (a)) et supposons que les
enroulements secondaires sont chargés.
Des courants homopolaires peuvent circuler. Les enroulements primaire et secondaire, placés sur un
même noyau, se comportent vis - à - vis du courant homopolaire, comme un transformateur
monophasé normal: il y'a compensation des ampères-tours secondaires.
11
En admettant l'hypothèse de kapp, on peut écrire : 𝑛𝑛1 𝐼𝐼𝐻𝐻̅ = 𝑛𝑛2 𝐼𝐼ℎ̅
On a un schéma équivalent similaire à ceux établis pour les systèmes direct et inverse sauf que 𝜃𝜃 est
nul dans ce cas (figure (b)).

𝐼𝐼𝐻𝐻̅ 𝐼𝐼ℎ̅ 𝐼𝐼𝐻𝐻̅ 𝐼𝐼ℎ̅ Rs


A a m
B 𝑉𝑉�𝐻𝐻 b
𝑉𝑉�𝐻𝐻 𝑉𝑉�𝐻𝐻 𝑉𝑉�ℎ0 𝑉𝑉�ℎ
C c RF XF
𝑉𝑉�𝐻𝐻
0
(a) (b)

Figure 14: schéma équivalent du transformateur -séquence homopolaire-


b) étoile avec neutre - étoile sans neutre
considérons le même couplage que précédemment sauf que le secondaire est sans fil. Dans ce cas,
aucune composante homopolaire ne peut circuler au secondaire, 𝐼𝐼ℎ̅ = 0
C'est un fonctionnement à vide particulier du transformateur. On dit qu'il n y'a pas compensation
des ampères-tours primaire et secondaire. L'impédance homopolaire du transformateur vue du
primaire a une valeur élevée (de l'ordre de 𝑍𝑍𝐹𝐹̅ ).

10.3.2. Influence du circuit magnétique


Considérons toujours le cas (b) du couplage "étoile avec neutre - étoile sans neutre). La valeur de
l'impédance homopolaire dépend de la nature du circuit magnétique. On peut distinguer les trois cas
suivantes:
a) le circuit magnétique est constitué de trois unités monophasées
dans ce cas, les flux dans les trois phases ont des trajets indépendants et identiques aux trajets
des flux pour les systèmes direct et inverse. L'impédance homopolaire est égale à l'impédance
magnétisante, soit: 𝑍𝑍̅ℎ = 𝑍𝑍̅𝐹𝐹
b) le circuit magnétique est triphasé et possède quatre ou cinq noyaux (flux libres).
Dans ce cas, les flux traversant les noyaux sont identiques à chaque instant. Les lignes de champs
de ferment par l'intermédiaire des noyaux extrêmes et ont par conséquent des trajets plus long que
ce qu'on peut avoir avec des flux équilibrés (voir les figures suivantes a et b).

L'impédance homopolaire est dans ce cas du même ordre de grandeur que l'impédance
magnétisante, mais lui est inférieur. |𝑍𝑍̅ℎ | ≤ |𝑍𝑍̅𝐹𝐹 |
∅𝐻𝐻 ∅𝐻𝐻

∅𝐴𝐴 ∅𝐵𝐵 ∅𝐶𝐶


∅𝐻𝐻 ∅𝐻𝐻

(a) (b)
Figure 15: Circuits magnétiques à flux libres

12
c) le circuit magnétique est triphasé et possède trois noyaux (flux forcés).
Dans ce cas, les lignes de champs se referment à travers l'air ou l'huile par l'intermédiaire des pièces
magnétiques massives constituant la cuve. L'impédance homopolaire est alors très inférieure à
l'impédance magnétisante, mais reste néanmoins nettement supérieure à l'impédance de fuite du
transformateur.

|𝑍𝑍ℎ̅ | ≪ |𝑍𝑍̅𝐹𝐹 | 𝑒𝑒𝑒𝑒 |𝑍𝑍̅ℎ | > |𝑍𝑍̅𝑠𝑠 |

13

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