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1. Introduction
Suite aux nombreuses sécheresses de ces dix dernières années, de nombreux
sinistres sur maisons individuelles, dus au retrait gonflement des argiles ont été
répertoriés en France. De nombreuses études ont porté sur l’analyse du
comportement des sols argileux à partir d’essais en laboratoire (Chen et al. 1987, Dif
et Bluemel. 1991) mais très peu concernent le comportement des sols dans leur
environnement, c’est-à-dire in situ (Vincent, 2009, Chrétien, 2010).
En Gironde, ces sinistres ont été particulièrement importants sur la commune de
Pessac (33), située à quelques kilomètres à l’ouest de Bordeaux, avec une
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2. Le site expérimental
2.1. Localisation géographique et géologique
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situé dans une zone classée en aléa moyen d’après la carte de l'aléa retrait-
gonflement des argiles éditées par le BRGM (Figure 1.).
Nous présentons ici les résultats des déplacements mesurés (ΔH) entre 1 m et 10 m
de profondeur, résultats obtenus à l’aide d’un extensomètre manuel (Figure 2.). Ces
mesures de déplacements s’étalent sur une période allant de février 2008 à
novembre 2011 et couvrent ainsi quatre saisons estivales. Sur la Figure 2, une
période de tassement du sol argileux s’amorce au début de l’été 2008 (juin) et atteint
son maximum au mois d’octobre 2008, avec un retrait de 2,2 mm au 21/10/2008.
Pour l’année 2009, nous observons la même période de tassement (durant cinq
mois) mais avec un retrait de 4,50 mm entre le 10/05/2009 et le 22/10/2009. La
phase de retrait de 2011 s’étale de fin mars 2011 au 24/11/2011 ce qui montre une
augmentation de la durée des phases de retrait depuis 2008 et un retrait cumulatif
proche de 6,75 mm pour la couche de 1 à 10 m et proche du centimètre en comptant
le premier mètre. L’état « initial » de 2008 n’est plus jamais retrouvé après les
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Suite au retrait de 2009, le sol n’ayant pas retrouvé son état de l’hiver 2009 lors de
l’hiver 2010 pour une pluviométrie équivalente, nous pouvons parler de retrait
irréversible tel que l’ont démontré Fleureau et al. (1993) sur une kaolinite
normalement consolidée, à partir d’essais en laboratoire lors d’un cycle de drainage-
humidification. De même, il est intéressant de noter que pour une couche de sol
d’épaisseur 10 m de la fin du mois de mars 2011 au 24/11/2011, le retrait entre 1 m
et 3 m de profondeur correspond à environ 42,7 % du retrait global soit 1,35 mm (sur
207 jours de retrait) alors que le retrait entre 3 m et 10 m de profondeur correspond à
environ 57,3 % du retrait global (soit 1,81 mm). Ainsi le retrait entre 3 m et 10 m n’est
pas négligeable et représente une part importante du tassement observé in-situ.
Trois profils hydriques, avec un pas de mesures de 0,10 m jusqu’à environ 3,00 m de
profondeur, sont réalisés sur le site expérimental de façon hebdomadaire grâce une
sonde utilisant la méthode « TDR ». La figure 3 présente les résultats de l’un des
profils hydriques (H1) sur un cycle complet de sécheresse – réhumidification (Figure
3.). Nous notons que les teneurs en eau les plus faibles sont atteintes en octobre
2010 et les plus élevées entre décembre 2009 et février 2010. Sans considérer les
mesures de surface, nous observons que les plus grandes variations de teneur en
eau, environ 25 %, ont lieu vers 1,50 m de profondeur contre environ 16 % à 1,00 m
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4.1.1. Principe
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Station expérimentale
10 m
Pour déterminer avec plus de précision la limite entre sable et argile en surface et en
profondeur, une campagne de tomographie de résistivité électrique (TRE) ciblée sur
le secteur où nous voulons implanter la maison expérimentale a été réalisée
4.2.1. Principe
Le principe réside dans l’injection d’un courant électrique dans le sol avec deux
électrodes. La mesure de la différence de potentiel V entre deux autres électrodes
permet de déterminer la résistivité apparente du sol via un coefficient géométrique
dépendant du dispositif. En combinant plusieurs mesures sur 48 électrodes nous
obtenons une pseudo-section de la résistivité du sol. Ce résultat inversé à l’aide du
logiciel Res2DInv permet de calculer un modèle de résistivités « interprétées ».
Six TRE (Figure 4.) ont été réalisées, en utilisant, pour leur rapidité d’exécution et
leur sensibilité, les dispositifs dipôle-dipôle (meilleure précision zn surface) et pôle-
dipôle (plus grande profondeur d’investigation). Nous nous intéressons
particulièrement au panneau C4 (seul détaillé ici pour des raisons de place, Figure
5.) qui montrent une zone plus résistive (800 à 1800 Ωm) sur les cinq premiers
mètres côté sud. Des sondages géologiques à la tarière mécanique (S2) ont permis
de confirmer que cette zone correspondait à des sables graveleux. Les sondages S3
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5. Conclusion
Les dispositifs expérimentaux in-situ ont permis de corréler les déplacements en
retrait-gonflement du sous-sol argileux de la formation de Brach avec les variations
de teneur en eau. Ceux-ci mettent en évidence un retrait cumulatif du sous-argileux
durant quatre années consécutives de mesures. Les mesures de teneur en eau
volumique jusqu’à 3 m de profondeur montrent des variations importantes en
profondeur confirmant que la profondeur de pénétration de la sécheresse est
supérieure à 3 m. Ces résultats sont corroborés par les mesures de déplacements
non négligeables de la couche de 3 m à 10 m de profondeur comparés aux
déplacements mesurés entre 1 m et 3 m de profondeur. Cette étude a permis aussi
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d’identifier des comportements particuliers liés à l’hétérogénéité des sols (avec les
effets des fissures sur la ré-humidifcation) et par conséquent une réponse rapide des
déplacements verticaux suite à la réhumidification.
De même, il est important de noter que le front de pénétration de la sécheresse
pourra différer selon la zone d’étude de la formation argileuse de Brach avec des
retraits et gonflements différents. En effet, les observations géologiques des
différents sites sinistrés et du site expérimental montrent qu’à l’échelle de l’emprise
d’un projet (parcelle) et sur l’ensemble du quartier sinistré, on retrouve en
permanence, sur les 5 premiers mètres de profondeur, une variabilité lithologique au
sein de la même formation géologique à laquelle se superpose une variabilité de
l’argilosité au sein d’un même faciès. En surface, ceci s’exprime par des retraits
différents de part et d’autre du site engendrant des tassements différentiels à l’origine
de la plupart des sinistres observés sur le quartier étudié. La combinaison des deux
méthodes géophysiques a permis de cartographier la variabilité lithologique à
l’échelle de la parcelle et de déterminer judicieusement la zone d’implantation de la
maison expérimentale afin d’étudier les effets des tassements différentiels sur une
structure de maison individuelle. L’observation de résistivités différentes selon le type
d’argile, fait actuellement l’objet d’une étude en laboratoire avec le suivi de l’évolution
de la résistivité en fonction de la teneur en eau et du retrait (déplacements verticaux),
pour chaque faciès rencontrés sur le site expérimental.
Références bibliographiques
Andrieux C., Chrétien M., Denis A., Fabre R., Lataste JF. (2011). Shrinkage and swelling of clay soil.
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and Civil Engineering. N° 5/2011 page 819 to 838.
Chen FH., Ma GS., (1987). “Swelling and shrinkage behavior of expansive clays”, In: Sixth
international conference expansive soils, New Delhi, pp 127–129.
Chrétien M., (2010). Compréhension des mécanismes de retrait‐gonflement des sols argileux :
approche sur site expérimental et analyse de sinistres sur constructions individuelles. Thèse de
doctorat, Université Bordeaux 1.
Dif A.E., Bluemel W.F. (1991). “Expansive soils under cyclic drying and wetting”, Geotech. Testing
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Dubreuilh J.P., Capdeville J.P., Farjanel G., Karnay G., Platel J.P., Simoncoincon R. (1995). Dynamique
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Fleureau J.M., Kheirbek‐Saoud S., Soemitro R., Taibi S. (1993). Behavior of clayey soils on drying‐
wetting paths, Canadian Geotechnical Journal, vol. 30, 287–296.
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