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D’El Feija à Ichkeul

par monts et villages

L’écotourisme au Nord Tunisien

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LES PARCS NATIONAUX TUNISIENS
CARTE DES RESSOURCES FORESTIERES ET PASTORALES DE TUNISIE
N° Parc national Gouvernorat Date de création Superficie (ha)
LOCALISATION DES PARCS NATIONAUX
1 Iles Zembra et Zembretta Nabeul 1er avril 1977 3911
2 Bou-Hedma Sidi Bouzid et Gafsa 18 décembre 1980 16.448
3 Chaambi Kasserine 18 décembre 1980 6.723
4 Ichkeul Bizerte 18 décembre 1980 12.600
5 Bou-Kornine Ben Arous 17 février 1987 1.939
6 El Feïdja Jendouba 11 juin 1990 2.632
7 Djebil Kebili 24 octobre 1994 150.000
8 Sidi Toui Médenine en cours 6.315
TOTAL PARCS NATIONAUX CRÉÉS 197.0481
9 Djebel Zaghouan Zaghouan en projet 1.920
10 Dghoumès Tozeur en projet 10.000
11 Om-Chieh Gabès en projet 12.000
TOTAL PARCS NATIONAUX 220.9681
1
Sʼy ajoute la Réserve Biologique Marine

LES AIRES PROTÉGÉES TUNISIENNES


Pourcentage
Aires protégées Superficie (ha) du territoire
SUPERFICIE NATIONALE 16.412.500 100,00 %
Parcs nationaux 197.048 1,20 %
Réserves de faune 760 0,00 %
Réserves naturelles 20.842 0,13 %
Zones humides 111.185 0,68 %
TOTAL DES AIRES PROTEGEES 2
340.810 2,08 %
2
Sʼy ajoutent les forêts récréatives

Légende

Parcs nationaux
Resineux Editeur : Textes : Tahar Ayachi
Feuillus Direction Générale des Forêts Photos : page titre, 6, 10, 24, 25 M. Turki; p. 36 J. Gräbener
Maquis et garrigues arborés Said Helal Toutes les autres : Bernd Steinhauer-Burkart
Parcours steppiques 43, rue Alain Savary. 1002 Tunis
en coopération avec ECO Consulting Group Layout : Bernd Steinhauer-Burkart
Parcours des milieux salés 50 0 50 100 Kilomètres
info@eco-nature-edition.de
BP 753. 1080 Tunis
Hydrologie de surface Projection U.T.M. (Sphéroïde Clakel880) Zone 32
Réalisée par Ghazi Gader - Copyright DGF - 2004 Caractère édition
caractere@planet.tn

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Von el Feija nach Ichkeul
durch Berge und Dörfer

Ökotourismus in Nordtunesien

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INTRODUCTION
La Tunisie, les tourismes et la forêt
La Tunisie s'est éveillée au tourisme international, début des années 60, sous le
signe du balnéaire. Le pays est doté d'un littoral long de 1.300 Km, bordé de
plages le plus souvent sablonneuses, parfois rocheuses et dont la Côte du Corail,
qui va de Tabarka à Bizerte, constitue un parfait échantillon.
Le développement du tourisme dans cette région, l'aménagement d'une zone tou-
ristique intégrée et d'un aéroport international à Tabarka et l'amélioration du
réseau routier ont mis en évidence la nécessité d'enrichir la gamme des attractions
proposées. La mise en place de circuits pour la découverte des richesses archéologi-
ques de l'arrière pays et l'entretien d'un modeste réseau d'activités cynégétiques à
l'initiative d'opérateurs privés sont venus répondre à cette préoccupation.
Aujourd'hui, l'évolution du tourisme international aussi bien que le développe-
ment du tourisme intérieur, à caractère familial, s’orientent vers les circuits verts,
écologiques. C'est la raison pour laquelle l'Administration forestière a entrepris de
mettre à la portée du public les richesses forestières de cette région : Parcs, réserves,
circuits forestiers seront ainsi accessibles dans le cadre d'un partenariat liant
l'Administration, les opérateurs privés et les usagers des forêts.
Entre 1977 et 1990, huit parcs nationaux ont vu le jour à travers l’ensemble du
territoire national. Caractérisé par la diversité de leurs biotopes, chacun de ces
parcs est représentatif des paysages et des écosystèmes spécifiques à sa région et son
microclimat.
D’une superficie variable allant de 400 ha pour le Parc National des îles de Zambra
et Zambretta à 154 000 ha pour le Parc National de Djebil, les objectifs de créa-
tion de ces parcs sont :
• La conservation des diversités biologiques du pays et notamment des
espèces de la faune et de flore sauvages qu’elles renferment, constituant
ainsi des réserves de gènes ;
• La régénération des espèces végétales devenues rares et la réintroduction
de certaines espèces animales disparues ;
• La recherche scientifique relative à la biologie et à l’écologie du milieu
naturel ;
• L’éducation, l’information et la sensibilisation du public dans le domaine
de la protection de la nature ;
• Le développement des activités socioéconomiques des régions environ-
nantes des parcs ;
• La création de pôles d’attraction pour le tourisme écologique, adaptés
aux possibilités du milieu naturel et de l’infrastructure existante.

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Aujourd’hui, l’essentiel des activités de l'administration forestière est orienté vers


le maintien des acquis et l’atteinte des trois derniers objectifs, à savoir : faire des
parcs nationaux un lieu privilégié pour l’éducation et l’information environne-
mentale, une destination pour le tourisme écologique et un espace de développe-
ment des activités socio-économiques de la région par la promotion des produits de
terroirs et de l’artisanat local.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs écomusées ont été créés au niveau de diffé-
rents parcs dont le premier fut celui du Parc National d’Ichkeul (1986). Depuis, 6
autres écomusées ont été installés dont celui du Parc National de El Feija, réalisé
en 2001.
Suite au lancement de la création des écomusées, considérés comme principaux
outils d’éducation environnementale et de tourisme écologique au niveau des parcs,
la réflexion est aujourd’hui orientée vers la création d’infrastructures d’accueil et
de gestion des parcs en coopération avec le secteur privé et la population riveraine.
Le domaine forestier de l'Etat couvre une superficie de 970.000 hectares, soit une
couverture forestière de l'ordre de 12% de la superficie du pays, non compris la
partie désertique, les chotts et sebkhas. L'objectif, à l’horizon 2010, est de porter
cette proportion à 15%. Pour ce faire, il importe non seulement d'intensifier l'ef-
fort de reboisement, mais également d'alléger significativement la pression exercée
sur ce domaine par une population qui en dépend et qui s'élève à un million d'indi-
vidus, soit le dixième de la population totale.
Les forêts tunisiennes ont une importante fonction en matière de conservation de la
biodiversité et de la protection des sols et des terres agricoles. En même temps, il lui
est demandé de faire vivre une population de plus en plus nombreuse, ce qui risque
de compromettre le fragile équilibre instauré depuis des générations et leur milieu
d'accueil; notamment par une demande accrue de bois de feu, de terres de culture et
de pâturage.
Dans un premier temps, l'effort de l'Administration a porté sur la multiplication
des villages ruraux réunissant les commodités d'une vie décente: électricité, eau
courante, gaz butane, sur des améliorations pastorales et sur la mise en valeur
agro-forestière des clairières. Aujourd'hui, cette Administration entame l'implica-
tion des populations dans la gestion durable des ressources forestières. Des plans
d'aménagement et d'exploitation ont été conçus sur la base d'une approche inté-
grée, participative, prenant d'avantage en considération les conditions socio-éco-
nomiques et les préoccupations des populations concernées qui sont associées au
choix des options à retenir. Cette association est considérée comme étant le garant
du développement durable des ressources forestières et des populations qui en béné-
ficient.

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FORMATIO
ES IN NS
QU UT
E L

IL
QU

ES
Le DINAR, monnaie du pays, est subdivisé en milli- La Tunisie est un pays musulman. L'ALCOOL est
mes. Fin 2004, 1 EUR valait environ 1.5 DT. Le servi dans les hôtels et les restaurants classés touris-
taux de change est publié tous les jours par la tiques.
Banque Centrale. Les billets d'EUR peuvent être
changés à l'aéroport ou à la BANQUE. Les distri- L'ARTISANAT régional dans le Nord et le Nord-
buteurs de billets acceptent les cartes de crédit et les Ouest propose surtout des poteries, des sculptures
cartes bancaires de UE. en bois et des tapis berbères.

L'aéroport principal est Tunis – Carthage, à 3 heu- L'OFFICE NATIONAL DU TOURISME conseille
res de route de Tabarka et à 1 heure de Bizerte. Le le touriste à l'aéroport et dans les villes. Il distribue
petit aéroport de Tabarka offre quelques liaisons des prospectus en plusieurs langues. Si vous le sou-
directes avec l'Europe. haitez, vous y trouverez des guides payés en fonction
Des FERRY modernes relient Tunis à Barcelone, du circuit choisi.
Marseille, Gênes et autres ports européens.
LE CLIMAT de la Tunisie est méditerranéen, les étés
Les ressortissants de l'UE n'ont pas besoin de VISA. sont chauds et secs. En hiver, il peut neiger dans les
A l'intérieur de la Tunisie, vous voyagerez en AUTO- montagnes du Nord.
CAR, en minibus - appelé louage -, ou en TRAIN.
Des VOITURES DE LOCATION sont disponibles 970 000 ha y sont couverts de forêts, surtout de pins
dans les grandes villes. et de chênes. Depuis l'Antiquité, la culture du blé
caractérise le Nord et les oliveraies le Centre. Au
Les prix modestes des TAXI sont affichés au Sud, les grands oasis de Tozeur, de Kébili et Douz,
compteur. avec leurs palmeraies, marquent la transition vers le
Sahara.
Toutes les catégories d'HOTELS existent. Tabarka
en compte 6 de haut de gamme. Selon la catégorie Avec EUR 2100 par habitant, les Tunisiens ont de
et la saison, les PRIX varient entre 30 et 50 EUR loin le revenu le plus élevé du Maghreb.
par personne / nuit. Des arrangements : demi - pen- L'association au marché européen est en cours et
sion ou pension complète sont proposés à des prix sera achevée en 2008.
très intéressants.
La population est d'environ 10 millions dont les 2/3
La langue officielle est l'ARABE. Le FRANCAIS se concentrent dans les villes. Un million de
est largement parlé. Tunisiens tire la plus grande partie de ses revenus de
la forêt.

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TABARKA
C'est au fond d'une crique, entourée de hauteurs quelques produits : céréales, laine, bois etc. et sur-
boisées, que se niche la ville de Tabarka. Avec ses tout pour cueillir le corail, alors très recherché, et
bâtiments aux toits inclinés et recouverts de tuiles pratiquer la pêche au large des côtes.
rouges, avec la forteresse qui domine le promon-
Au XVII ° siècle, avec la Compagnie Royale
toire contrôlant l'accès à son minuscule port et sa
d'Afrique, les Français prenaient le relais des
marina toute neuve, Tabarka a des allures de petite
Génois. Mais c'est à la fin du XIX°, avec l'établisse-
cité de la côte méridionale européenne. Et ce n'est
ment du protectorat français sur la Tunisie en 1881,
pas par hasard.
que commença l'extension de l'implantation en
Bien qu'érigée sur les ruines d'une cité antique, direction de la côte. En 1908, une communauté
Thabraca, dont il reste aujourd'hui quelques vesti- européenne d'un millier de personnes composée de
ges éparpillés un peu partout en ville, en particu- Français mais également d'Italiens, de Maltais et
lier la fameuse "basilique" d'époque romaine qui d'Espagnols, puisa abondamment dans les ruines
sert aujourd'hui de cadre à diverses manifestations antiques pour aménager sur la rive une cité nou-
culturelles et artistiques, Tabarka est une ville de velle.
création relativement récente. C'est l'îlot de
Cette population vivait du produit de la mer, en
Tabarque (aujourd'hui relié à la côte par un isthme)
particulier le corail, pêché sans retenu, et des res-
qui a été colonisé en premier, au XVI ° siècle, par
sources de l'arrière-pays, en particulier le liège ou
une riche famille de négociants génois à la faveur de
la bruyère. Mais, déjà, s'éveillait la vocation touris-
tractations avec le pouvoir établi à Tunis. Les
tique de l'endroit. Les colons de la région du Nord
Génois y ont érigé la forteresse qui surplombe la
Ouest, enclavés dans les profondeurs de la campa-
rade pour se livrer en toute sécurité au commerce
gne, s'étaient mis à se rendre à Tabarka pour les
avec l'arrière-pays, afin d'en exporter vers l'Europe

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vacances d'été afin de profiter de son climat tem- a été ménagée dotée d'unités hôtelières haut de
péré et de la mer. gamme, implantée à la lisière de la ville, enchassée
entre mer et hauteurs boisées. Dans le même élan,
A l'indépendance du pays, en 1956, la communauté
les pouvoirs publics se sont employés à désenclaver
européenne regagna progressivement les divers pays
la ville et la région par l'amélioration du réseau de
d'origine. Elle fut remplacée au même rythme par
communications terrestres avec le reste du pays, et
la population autochtone qui avait été refoulée sur
en particulier la capitale, par l'élargissement des
les hauteurs voisines. La vie allait se poursuivre à
axes reliant Tabarka aux principales villes ou la per-
Tabarka au rythme des activités héritées de l'époque
cée de nouvelles liaisons à travers la montagne.
coloniale, lente et paisible, jusqu'au milieu des
L'aménagement d'un aéroport international et
années 60 lorsque, avec le lancement de son festival
d'une marina sont venus élargir les horizons de la
d'été sous le fameux slogan : "Ne bronzez pas
ville et de la région et les porter au loin, directe-
idiot!" , la ville allait, pendant plusieurs semaines
ment à l'autre rive de la Méditerranée.
chaque année, se transformer en foyer culturel et de
loisirs de première importance en Méditerranée,
avec des galas produisant les plus grandes manifes- Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-
faezf vfdte
tations musicales contemporaines et classiques, une
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeez-
université d'été réunissant les sommités du gotha feff dsffck
intellectuel méditerranéen, etc. Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpa
Mais c'est surtout à partir des années 90 que date le dfqreiagfmfmqlf
lancement de Tabarka au tant que véritable pôle Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck
touristique moderne. Une vaste zone touristique y

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Parallèlement à ces réalisations, l'effort a été


mis sur la diversification du produit proposé
aux visiteurs. Et c'est ainsi qu'à côté des agré-
ments balnéaires classiques: plage et sports
nautiques, on a assisté au développement des
activités subaquatiques, à l'établissement de
circuits de randonnées pédestres et équestres,
sans parler des excursions vers les nombreux
sites archéologiques de la région. L'une des
plus belles réalisations dans ce domaine reste
le superbe terrain de golf de 18 trous dû au
célèbre bâtisseur de golfs américain Rouald
Fream, l'un des plus beaux parcours de 4
Méditerranée.
Enfin, dans le domaine de l'animation cultu-
relle, Tabarka a su renouer avec sa vocation
ancienne de ville festivalière et, depuis plu-
sieurs années, elle ponctue la belle saison de
belles manifestations d'envergure internatio-
nale : festivals de jazz, de raï, de musique afri-
caine, etc.
Aujourd'hui, Tabarka offre au visiteur l'as-
pect d'une ville typée, accueillante, qui vit
tournée vers un avenir prometteur mais au
rythme ancestral des côtes méditerranéennes
lorsque, en fin de journée, les files de prome-
neurs s'étirent le long de la jetée en bordure
des fameuses Aiguilles ou quand les familles
s'évadent sur les verdoyantes hauteurs voisines
pour jouir de la vue incomparable qui plonge
vers la ville aux toits rouges enchâssés dans un 5
écrin vert et bleu.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùf-


texdmfdsfaezf vfdte
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds
fdqffeezfeff dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijh-
kkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpa
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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LES FORÊTS DE CHÊNE


Avec le pin, le chêne constitue la deuxième forma- principale de cet arbre. Il est récolté une fois tous
tion forestière de Tunisie. Son domaine couvre les les 12 ans (c'est le démasclage) qui s'effectue selon
hauteurs septentrionales du massif montagneux des normes et des techniques spécifiques. Le prome-
nord du pays : la chaîne des Mogods, dans la partie neur en forêt de chêne-liège ne manque pas d'obser-
est, et celle de Kroumirie, dans la partie ouest. ver que les arbres ont été "déshabillés" de leur
Dans cette dernière région subsiste l'une des derniè- écorce jusqu'à une certaine hauteur qui, en fait,
res et des plus belles forêts de chêne zen d'Afrique égale deux fois la circonférence de cet arbre. On
du nord, une variété autochtone, le chêne - liège, extrait de la sorte une couche appelée liège mâle qui
variété la plus répandue, couvre le reste de la chê- fournit le "liège crevassé", utilisé dans l'industrie
naie. La superficie totale occupée pas cette essence pour la fabrication de divers produits, dont les
s'élève à 73.000 hectares, environ. fameux bouchons. Sous cette couche en subsiste une
autre, plus fine, plus souple que la précédente et
Le liège à proprement parler est l'écorce produite qu'on appelle liège de reproduction ou "couche
par le chêne liège et qui constitue la production femelle"; celle-là est enduite d'un produit de cou-
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leur rouille et sera récoltée 12 ans plus tard.


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La production de liège est passée de 11.000 tonnes
en 1972 -75 à 9.000 tonnes entre 1990 et 1999.
Depuis l'an 2000, elle a retrouvé son volume de dans la confection d'objet d'artisanat local, comme
11.000 tonnes, générant des récoltes d'environ 7,5 les pots pour plantes des forêts.
millions de DT. En moyenne, 70% de la production
sont exportés pour une valeur de 9 millions de DT. Enfin, les chênaies fournissent du bois, de l'ordre de
50.000 m3 par an, généralement utilisés en bois de
En dehors du bouchon - de loin le produit le plus service ou en bois de feu et de carbonisation. En
valorisant - le liège entre dans la confection de pan- sous-bois, prospèrent diverses espèces arborescentes
neaux de liège aggloméré servant à des usages : lentisques, myrte, bruyère, genêt, fougère etc.
divers, en particulier l'isolation thermique et cueillis pour l'extraction d'essences entrant dans
sonore ou la décoration. Il est également utilisé l'industrie cosmétique, pharmaceutique et autres.
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AÏN DRAHAM ET BÉNI MTIR

"La source de l'argent" : voilà ce que Aïn Draham


veut dire. Cette dénomination est probablement due au
fait que, lors de sa création, en 1882, cette localité
aménagée par l'armée française sur une route stratégi-
que conduisant en Algérie, à peu de kilomètres de là, a
abrité une garnison militaire qui a donné à l'endroit
une certaine vitalité commerciale.

A part sa fonction militaire, blottie sur les flancs


d'une montagne recouverte de chêne liège à une alti-
12
tude de 820 mètres en amont de Tabarka, Aïn Draham
s'est érigée très tôt en pôle touristique régional. Cette
Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùf- vocation lui est venue de son cadre naturel, de la dou-
texdmfdsfaezf vfdte ceur de son climat en été, du manteau de neige qui, fré-
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds quemment, la recouvre en hiver et des loisirs combinés
fdqffeezfeff dsffck qu' offrent ses montagnes, forêts et sources d'eaux
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijh-
kkhuf abondantes : randonnées, chasse et cures thermales
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpa d'eaux chaudes.
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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Le développement du tourisme, avec l'implanta-


tion d'unités hôtelières de haut standing, a entraîné
l'extension de la ville, aujourd'hui devenue un cen-
tre administratif régional ; mais cela n'a rien altéré
de son charme sylvestre.

A moins d'une dizaine de kilomètres d'Aïn


Draham, la localité jumelle de Béni Mtir est en
retrait des trépidations touristiques. Dans un décor
montagneux tapissé de chênes-liège, elle surplombe
paisiblement un plan d'eau artificiel : la retenue du
barrage sur l'oued Béni Mtir. 14

Mais ce cadre buccolique n'est pas la seule caracté- l'indépendance du pays, les promoteurs ont remis
ristique de l'endroit. Le visiteur est d'abord frappé l'agglomération aux autorités qui, pour en assurer
par l'allure de la localité qu'on croirait tout droit la survie en l'absence d'autres ressources que celles
transplantée d'un coin de Savoie en terre tuni- tirées de la forêt, ont œuvré pour en faire une petite
sienne. En effet, ce village a été érigé par une station touristique. Après une hibernation de quel-
société française en charge des travaux d'aménage- ques années qui a profité surtout à Aïn Draham,
ment du barrage démarrés en 1949 et achevés en cette vocation touristique est à nouveau à l'ordre du
1955 pour accueillir le personnel du chantier. A la jour.
fin des travaux, coïncidant avec la proclamation de
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BULLA REGIA
Bulla Regia se taille une place à part dans le pano-
rama archéologique tunisien. C'est un site enclavé et
qui, pour une fois, n'a pas été aménagé sur une émi-
nence. Résultat : un climat très contrasté, très froid en
16
hiver et très chaud en été qui a généré une étonnante
17
spécificité architecturale antique : les fameuses villas
romaines souterraines que les familles habitaient en été.
Bulla la Royale : son titre provient probablement de
l'époque où cette cité était, aux confins de la province
romaine d'Afrique et des royaumes numides qui s'éten-
daient à l'ouest, une principauté autonome. Ce statut
ne dura pas longtemps avant l'annexion de ce terri-
toire par Rome convoitant les riches plaines environ-
nantes.

19

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Très vite, cette localité accéda au rang privilégié


de colonie romaine, ce qui donnait à ses citoyens les
mêmes droits qu'à ceux de Rome. Et elle connut,
aux II° et III° siècles, une ère de grande prospérité
dont témoignent aujourd'hui, outre les villas amé-
nagées en sous-sol et décorées de somptueux pave-
ments en mosaïque, d'imposants édifices publics qui
témoignent de l'opulence de la cité et du raffine-
ment du genre de vie qui y prévalaient : bains
23
publics d'hiver et d'été, amphithéâtre, théâtre,
bibliothèques, temples etc. De passage dans la ville,
au V° siècle, Saint Augustin fustigea le genre de vie
qu'y menait la population et l'incita à imiter
l'exemple de ses frères de Chemtou voisine, décrits
comme plus pieux et plus assidus aux prières…
En face du site, une aire de repos a été aménagée
pour accueillir les visiteurs.
Jouxtant l'aire de repos, un antiquarium jette
quelque éclairage sur le passé du site, en particulier
sur la période relativement peu connue du grand
public qui précède le rattachement de ce territoire à
l'empire romain.
24
21 25

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CEMTOU
L'antique Simitthu, probablement fondée par le
grand roi numide Massinissa au milieu du II° siècle
avant J.C. est l'un des rares sites archéologiques à nous
avoir livré des éléments en abondance sur l'organisa-
tion et la vie d'une cité numide avant sa totale romani-
sation, à partir de la fin du premier siècle avant J.C. Le
vestige le plus imposant de cette époque-là est assuré-
ment le sanctuaire érigé au sommet de la "montagne de
26 marbre" dont des fouilles, entreprises dans le cadre de
la coopération tuniso-allemande depuis la fin des
années 60, ont permis de reconstituer les soubasse-
ments ainsi qu'une partie de la façade exposée dans le
musée du site. Celui-ci renferme toutes les trouvailles
27 faites sur place et les expose au visiteur selon une
méthode hautement didactique tout en étant forte-
ment ludique.

C'est l'important gisement de marbre, le fameux mar-


mor numidicum qui a suscité la convoitise des
Romains. Un immense camp-prison renfermait des
esclaves impériaux et des condamnés aux travaux forcés
contraints à extraire le marbre et à le transformer. La
gestion de ce camp a engendré l'installation perma-
nente de toute une population et donné naissance à une
ville dotée de tous les services et loisirs inhérents à une
cité romaine de moyenne importance : tribunal,
amphithéâtre, aqueduc et ponts, lieux de culte.

L'exploitation de la carrière de marbre a été inter-


rompue avec la conquête arabe, au VII° siècle; elle a
repris au XIX° siècle avec des capitaux français, mais
s'arrête à nouveau au milieu du siècle dernier avec
l'épuisement de la veine. Les installations pour le
28
traitement de marbre qui avaient été implantées en
plein site archéologique - et datant du XIX° siècle -
ont été couvrées!! et classées patrimoine de l'archéolo-
gie industrielle, les premières du genre en Afrique du
Nord.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezf


vfdte
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeff
dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf

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31 32 33

Marmor Numidicum

Toutes les carrières de marbre du pourtour méditerranéen


antique étaient propriétés de l'empereur de Rome. Le mar-
bre entrait dans le revêtement de tous les édifices impériaux
de prestige ainsi que dans les villas des riches. Il servait éga-
lement à la confection des éléments de décoration.
Le marmor numidicum était particulièrement recherché
pour la finesse de sa texture et pour les délicates nuances de
ses coloris. On le retrouve disséminé un peu partout dans
l'empire romain, là où les empereurs avaient érigé des pied-
à-terre.
Une vaste aile du musée de Chemtou est consacrée à la
filière "marmor": son extraction, sa transformation, son
transport, etc.
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Tabarka

Aïn Draham

Bulla Regia

Chemtou
El Feija

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Bizerte
Ichkeul

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Photo 1: fmqlsfefflù fekr


vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-
faezf vfdte
Photo 2: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcdfqds
fdqffeezfeff dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù
fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr
vxcf dsfù dfeerpa
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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LE PARC NATIONAL D'EL FEIJA

Adossé à l'Algérie en gradins de théâtre antique,


densément boisé, El Feija se déploie comme un
rideau de verdure et surplombe l'extrémité de cet
entonnoir qui, en contrebas, à partir de la petite
ville frontalière de Ghardimaou, va s'élargissant
en véritable boulevard et défile sur près de 200
kilomètres jusqu'à la côte méditerranéenne, du
40 côté d'Utique ou de Carthage : La riche vallée de
l'oued Medjerda prend sa naissance ici, au sortir
de gorges réputées d'accès difficile, ce qui, en
partie, peut expliquer l'histoire de la région.

On est ici en plein pays Kroumire, une région


montagneuse, fortement accidentée, avec des
vaux étroits, encaissés parmi des pics dont l'alti-
tude varie de 550 à 1.150 mètres, caractéristi-
ques qui en ont fait un véritable domaine natu-
rellement mis en défens. La forêt s'y étend sur
plus de 15.000 hectares et n'accueille pas plus de
41
12.000 habitants.

42 Cette forêt est le reliquat d'un manteau forestier


beaucoup plus étendu, venu du fond des âges,
avec deux essences dominantes : le chêne zen et le
chêne liège, la zainaie étant considérée comme
l'une des meilleures forêts de chêne zen d'Afrique.

C'est dans cet espace qu' a été délimité et amé-


nagé, à partir de juin 1990, le parc national d'El
Feija, qui couvre une superficie de 2.637 hecta-
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Photo 1: fmqlsfefflù fekr


vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-
faezf vfdte
Photo 2: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcdfqds
fdqffeezfeff dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù
fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr
vxcf dsfù dfeerpa
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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res. Et, outre les essences citées plus haut, cette


forêt abrite arbres, arbrisseaux et toutes sortes
de plantes médicinales et aromatiques et de raci-
nes, telle la bruyère ; Elle abrite également une
faune nombreuse et variée dont, assurément, le
plus noble représentant est un cervidé, le cerf de
Berbérie, qui contrairement à l'ours brun, au
lion de l'Atlas ou au bœuf sauvage, disparus
44
depuis longtemps, a fait in extremis l'objet d'une
opération de sauvetage.

En vérité, le parc d'El Feija est venu s'ajouter à


un noyau beaucoup plus ancien : une réserve de
417 hectares aménagée en 1961 pour abriter une
quinzaine de têtes de cerfs de Berbérie, capturés
parmi les derniers représentants d'une espèce sur
le point de disparaître d'Afrique du Nord et dont
il ne restait plus que quelques dizaines d'indivi-
dus qui transhumaient des deux côtés de la fron-
tière tuniso-algérienne.

Aujourd'hui, on n'en dénombre pas moins de 2


000 têtes vivant sur 2.400 hectares en compagnie
de 22 autres espèces de mammifères, dont le san-
glier, commun sur toutes les hauteurs de Tunisie,
le renard, le chacal, l'hyène, la loutre, la man-
gouste, la genette, le porc-épic; etc. Une tren-
taine de cerfs, biches et faons sont retenus en per-
manence dans un enclos pour des soins ou pour le
plaisir des visiteurs, tandis que des couples ont
été répartis sur d'autres parcs nationaux, comme
celui d'Hammam Lif, dans la banlieue sud de la
45
capitale, pour y réintroduire cette espèce.
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Il est recommandé d'accéder au parc d'El Feija par la


route y conduisant en venant de la localité de
Ghardimaou. Cette route s'enfonce dans le parc par
son entrée sud, traverse la belle forêt de chêne-liège
en longeant la réserve de cerfs et conduit directe-
ment à l'accueil. Là, on peut prendre quelque repos
dans l'aire spécialement aménagée à cet effet. On
47
peut également être conseillé pour le circuit à
emprunter et, surtout, on peut visiter le pavillon où
sont exposés les produits de la forêt ou l'enclos qui
accueille quelques dizaines de cervidés, certains pour
y être soignés, d'autres au titre de témoins.

La visite peut se poursuivre par l'escalade de Kef


Nakcha, un piton rocheux qui émerge de la forêt à

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un point culminant des hauteurs du par cet


s'élance à la verticale su une hauteur de 64
mètres. On atteint son sommet par un escalier
taillé dans la roche. De là, la vue embrasse tout le
par cet découvre, à l'ouest, les hauteurs du relief
algérien voisin, et à l'est le commencement de la
superbe vallée de la Mejerdah.

Autre point cardinal du parc : l'écomusée qui a


été aménagé sur une esplanade surplombant la
réserve et, par-delà, la ville de Ghardimaou et la
plaine de Jendouba. Là, on peut faire plus ample
connaissance avec le parc, ses caractéristiques 52
physiques et biologiques, selon les dernières tech-
niques muséographiques, à grand renfort d'effets
Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-
et d'accessoires audiovisuels. faezf vfdte
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeez-
feff dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpa
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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LES PRODUITS DE LA FORÊT


La forêt qui couvre le relief du nord du pays se
compose essentiellement d'essences autochtones
(chêne zen, chêne liège, pin d'Alep, etc.) et d'essen-
ces acclimatées à la faveur d'incessantes campagnes
de reboisement, tels l'eucalyptus, l'acacia, le pin
pignon, plus particulièrement présents sur les mol-
les hauteurs des Mogods, dans le Nord - Est.

Ce patrimoine forestier, avec son sous-bois, fournit


à la population de Kroumirie-Mogods, estimée à
54
300 mille personnes, des ressources exploitées de
55
manière artisanale depuis des temps immémoriaux
ou qui se sont développées relativement récemment
à la faveur d'une dynamique économique nouvelle
liée à certains secteurs industriels ou au tourisme.
Au premier rang de ces ressources, le liège, exploité
sur de très vastes périmètres. Le liège est en partie
exporté, en partie traité sur place dans des usines, à
Tabarka, pour la fabrication de bouchons ou de
panneaux entrant dans l'isolation ou la décoration
d'intérieur.
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Photo 1: fmqlsfefflù fekr


vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-
faezf vfdte
Photo 2: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcdfqds
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Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù
fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr
vxcf dsfù dfeerpa
dfqreiagfmfmqlf
Photo 5: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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Outre le liège, la forêt fournit du bois servant au Signalons enfin l'épanouissement d'un artisanat
chauffage ou à la cuisson, des racines de bruyère nouveau engendré par le développement du tou-
servant à la fabrication de pipes, ainsi que des plan- risme dans la région, celui des objets (utilitaires ou
tes aromatiques et médicinales pour l'extraction décoratifs) en bois tourné ou sculpté, ainsi que
d'essences utilisées localement et, faute de circuits divers articles en fibres végétales. Mentionnons en
de commercialisation, exportées en faibles quanti- particulier les pots en liège dans lesquels ont été
tés sur l'Europe. Autre ressource dispensée par la élevés des plants de fougère et qui sont très deman-
forêt, plus rémunératrice, celle-là : l'apiculture. Le dés pour la décoration des intérieurs. Tous ces arti-
miel "naturel" parfumé aux arômes de la forêt cles sont proposés à la vente dans des stands qui
(thym, romarin, eucalyptus) est très recherché par s'égrènent tout le long de la route Tabarka – Aïn
les Tunisiens. Draham ou dans les marchés de ces deux localités.
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LA POPULATION FORESTIÈRE DE LA TUNISIE


Vers 1950, la population tunisienne s'élevait à environ 3.5
millions d'habitants. Aujourd'hui, elle en compte 10, dont 1
million d'individus vit dans des périmètres forestiers, parmi
lesquels 300.000 environ dans les massifs de Kroumirie et des
Mogods. Ces chiffres traduisent la pression accrue à laquelle
est soumis le milieu forestier et les menaces qui pourraient
60
peser sur son équilibre.

Certes, l'exploitation des ressources forestières n'ont-elles


jamais été intensives, puisque, le plus souvent, se limitant à la
satisfaction des besoins essentiels de la vie quotidienne : bois
de chauffage ou de cuisson, pour l'aménagement d'habita-
tions, d'abris pour les bêtes ou de clôtures pour protéger les
potagers contre l'intrusion des sangliers, pâturages pour mai-
gres troupeaux de caprins ou d’ovins.

61 Mais, l'amélioration du niveau général de la vie, en particu-


lier par la généralisation des soins médicaux, s'est traduite par
un net recul de la mortalité chez les populations rurales et un
accroissement sensible de leurs effectifs. Cela s'est traduit éga-
lement par l'accroissement en proportion de l'exploitation des
ressources disponibles.

Photo 58: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezf vfdte


Photo 59: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeff dsffck
Photo 60: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf
Photo 61: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfckeerpa dfqreiagfmfmqlf
62 Photo 62: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf

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Une première réaction a eu lieu dans les années 60 pour faire


face aux risques encourus par le patrimoine forestier. Entre
autres mesures adoptées, celle de la création de villages fores-
tiers pour regrouper les gens et les faire bénéficier de commo-
dités qui sont de nature à enrayer le gaspillage des ressources
naturelles. Parallèlement, la restriction imposée à l'élevage des
caprins (destructeurs des sous-bois et des jeunes plants d'ar-
bres) s'est accompagnée de la multiplication des chantiers de
reboisement et de conservation des sols et des eaux, créant
ainsi de nouvelles ressources matérielles susceptibles d'alléger
la pression sur le fragile équilibre du milieu forestier .

Aujourd'hui, la population continue de jouir des droits


d'usage traditionnels : ramassage de bois mort, récolte de
semences et de fruits d'espèces forestières pour l'usage domesti-
que, le pacage des animaux et la mise en culture de certaines
clairières. De même, elle bénéficie d'un soutien accru de la part
des autorités de tutelle et d'organisations non gouvernementa-
les pour tirer le meilleur profit des ressources forestières,
notamment par la distillation de diverses essences aromatiques 64

et médicinales ou par l'apprentissage d'activités artisanales.


Comme nouvelle structure participative, les groupements
forestiers d'intérêt collectif mènent des opérations pilote de
développement intégré dans le cadre de plans de développe-
ment communautaire et de gestion durable des écosystèmes
forestiers.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezf vfdte


Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeff dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf 65

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dfck eùftexte
Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr
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Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr
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Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf
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Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr
vxcf dsffck

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ICHKEUL m en été. Ce milieu développe un microclimat qui le


classe parmi les zones dites humides, propices à la
C'est le site symbole de la protection de la nature en survie d'espèces végétales et animales très nom-
Tunisie. En 1980, il était classé parc national après breuses (oliviers sauvages, orchidées, cyclamens, de
avoir été inscrit sur trois conventions internationa- même que des oiseaux, des reptiles, batraciens,
les : patrimoine mondial de l'UNESCO, réserve de invertébrés, poissons et mammifères dont le plus
la biosphère et convention de Ramsar. petit au monde, une variété unique de souris).

Le site se compose d'un jebel boisé de 511 m de hau- Ichkeul a une deuxième caractéristique qui en fait
teur qui domine, à l'ouest, une riche plaine agricole un véritable carrefour de migrations et un quartier
et, à l'est, un vaste plan d'eau peu profonde, dont la d'hivernage pour de très nombreuses espèces
hauteur varie de 2 à 3 mètres en hiver et de 1 à 1,5 d'oiseaux : c'est son eau, dite saumâtre qui, en hiver,

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est abondamment additionnée d'eaux douces provenant des six oueds qui
se déversent dans son lit, ce qui situe sa salinité à 5 grammes / litre ; en
été, la baisse du niveau de l'eau provoquée par la raréfaction de l'eau
douce crée un appel de l'eau de mer qui s'engouffre dans le lac par le
canal de Bizerte voisin en remontant le cours de l'oued Tinja. La salinité
de l'eau de l'Ichkeul monte alors à 20 grammes / litre. Cette caractéristi-
que a la propriété de favoriser la germinaison et la croissance d'un très
vaste herbier comprenant de multiples variétés de plantes et de graines
qui tapissent les berges et le fond du lac.

La douceur du climat, la variété et l'abondance de la nourriture attirent


chaque année, d'octobre à mars, de très nombreuses colonies d'oiseaux
migrateurs, jusqu'à 200 mille individus : foulque, macroule, filigule
milouin, canard siffleur, oie cendrée etc. que l'on peut observer à loisir à
partir de lucarnes spécialement aménagées à cette intention dans l'éco-
70 musée du parc.

Le troupeau de buffles d'eau, descendant d'un groupe ayant servi dans


l'armée royale de Tunisie il y a près d'un siècle et demi avant d'être lâché
dans les marais de l'Ichkeul, ajoute une touche "exotique" à l'endroit .

Soltane el ghalla

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf Plante ramenée dans les bagages des réfugiés andalous chassés d'Espagne
dsfù dfck eùftexte
Photo 2: dfck eùftexte
après la découverte de l'Amérique dont il est originaire, le cactus s'est
fmqlsfefflkr vxcf dsffck parfaitement acclimaté en terre tunisienne, donnant un fruit, le figuier
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù de barbarie, qui est considéré par les connaisseurs comme le "Sultan des
fekzkr vxcijhkkhuf fruits", tant sa saveur est délicate.
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr
vxcf dsfù dfckefmqlf
Photo 5: dfck eùftexte
fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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75 BIZERTE
La ville occupe une position-clé en Méditerranée,
au carrefour des routes maritimes menant de l'est à
l'ouest et du nord au sud pour les conquêtes et le
commerce. Cette position stratégique explique que
toutes les puissances qui, à tour de rôle, ont dominé
le pourtour méditerranéen se soient donné rendez-
vous à Bizerte, des Phéniciens aux Français en pas-
sant par les Grecs, les Romains, les Vandales, les
Byzantins, les Arabes, les Espagnols et les Turcs.
Chacun y a laissé son empreinte, si ce n'est sous
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Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexte


Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck
Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxcijhkkhuf
Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfckefmqlf
Photo 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

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forme de monuments, c'est au moins, sous forme de En été, une superbe devanture maritime, la
profil humain, de patronyme, de technique artisa- Corniche, outre sa belle plage, offre au visiteur une
nale ou de recette de cuisine. joyeuse ambiance méditerranéenne entretenue par
une multitude de commerces, dont de nombreux
Et c'est riche de tout ce legs que le Bizertin accueille restaurants spécialisés en fruits de mer.
ses hôtes, que ce soit au café maure du vieux port, En été, une superbe devanture maritime, la corni-
derrière des remparts défendus par d'imposantes che, outre sa belle plage, offre au visiteur une
citadelles, dans les méandres de la médina, ou dans joyeuse ambiance méditerranéenne entretenue par
le quartier européen, réplique d'une petite cité une multitude de commerces, dont de nombreux
française de province tranquille. restaurants spécialisés en fruits de mer.
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Entre les deux pôles touristiques de la côte nord,


Bizerte et Tabarka, le pays est resté dans sa totalité
dédié à l'agriculture, à la sylviculture et, dans une
moindre mesure, à la pêche. Autant dire que la
nature y est restée souveraine, respirant au rythme
des saisons et réglant le cours de la vie des popula-
tions autochtones qui tirent leur subsistance des
77
ressources qu'elle leur offre et qui ne sont qu'excep-
tionnellement transformées sur place. Il en résulte
une rare harmonie entre l'homme et son environne-
ment. Aussi bien, les principaux repères touristi-
ques dans la région sont-ils d'ordre physique, éco-
logique ou artisanal.

Signalons, à 1,5 kilomètre de la Corniche de


Bizerte, le Cap Blanc, un promontoire gréseux, nu,
qui, dans le prolongement du massif montagneux
78 et boisé mogod s'enfonce dans la Méditerranée en
direction de l'Europe : c'est le point le plus au nord
de l'Afrique.

De là, la côte fuit en sinuosités rocheuses serrées,


vers l'ouest, faisant alterner caps et criques parfois
assez ouvertes et sablonneuses jusqu'à Cap Angela
ou, plus loin Cap Serrat, tous deux équipés de pha-
res pour guider la navigation au large.

Sidi Mechreg est un petit port de pêche situé non


79
loin de la localité de Sejnane, chef lieu de la région
de même appellation célèbre pour sa poterie dont
les techniques de fabrication et les procédés de
décoration sont parmi les plus anciens et les plus
élaborés de la poterie traditionnelle tunisienne.
Confectionnées exclusivement par les femmes habi-
tant les hauteurs voisines avec un pâte d'argile spé-
ciale, les objets sont modelés et non tournés et
décorés de motifs géométriques ou figures, stylisés
avec une coloration d'origine végétale ou minérale.
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Cap Negro, à l'ouest de Sidi Mechreg, est un

Photo 76: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùf


Photo 77: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck Photo
78: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxcijhkkhuf Photo 78:
exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dkefmqlf
Photo 79: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck
Photo 80: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dkefmqlf
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