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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix - Travail - Patrie Peace - Work - Fatherland


UNIVERSITE DE DOUALA THE UNIVERSITY OF DOUALA

INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE

Département de Génie Electrique et Informatique Industrielle


FI1&2
Spécialité : Génie Electrique et Informatique Industrielle

Mathématique
Ecrivez le titre de l’ouvrage ici

Niveau 1
NiveauDr.JDD1 Nkapkop, PhD
Nom de l’Auteur
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

À propos de cet exemple, il est conseillé de ne pas perdre de vue l’interprétation


géo-métrique d’une intégrale : l’intégrale d’une fonction constante positive est la
surface d’un rectangle, l’intégrale d’une fonction affine positive ou nulle (du type x
7→αx + β) est la surface d’un triangle si la fonction s’annule sur l’une des deux
bornes, la surface d’un trapèze dans le cas général.
La relation de Chasles reste vraie même si les bornes des intervalles
d’intégration ne sont pas dans le bon ordre, ce qui peut arriver après un
changement de variable. On convient de changer le signe de l’intégrale quand on
échange les bornes. Cette convention est cohérente avec le fait que l’intégrale sur
un intervalle de longueur nulle vaut nécessairement 0.
Z Z Z
b a a
f(x) dx + f(x) dx = f(x) dx = 0 .
a b a

La propriété 2 du théorème (linéarité), dit que l’intégrale est une application


linéaire, de l’espace vectoriel des fonctions intégrables, dans R. On l’utilisera
souvent, soit pour mettre en facteur une constante devant l’intégrale, soit pour
séparer le calcul en deux intégrales plus simples. Par exemple :
Z π π
1 π
1 π
1 π
2 Z 4 1 + cos(2x) 4 4
4 cos (x) dx = dx = 2 Z0 dx + 2 Z cos(2x) dx = 8 + 4 .
0 0 2 0

On peut utiliser la monotonie pour vérifier certains calculs. Par exemple si une
fonction est positive sur l’intervalle d’intégration, son intégrale doit être positive.
L’intégrale d’une fonction positive et non identiquement nulle est même strictement
positive : on utilise souvent ce résultat sous la forme suivante.
Proposition 1. Soit f une fonction continue sur [a, b]. Si l’intégrale de |f| sur [a, b]
est nulle, alors f est identiquement nulle.
Z b
|f(x)| dx = 0 =⇒ f(x) = 0 , ∀x ∈ [a, b] .
a

L’intégrale peut être encadrée à l’aide du minimum et du maximum de f sur l’in-


tervalle [a, b] :
Z b
(b − a ) x inf[a,b] f(x) ≤ a f(x) dx ≤ (b − a) sup f(x) .
∈ x∈[a,b]

Si on divise ces inégalités par la longueur de l’intervalle, on obtient :


x∈[a,b] ( Z b ( )d ≤ ( )
)≤ b−a
x∈[a,b] a
inf f x f x x sup f x .
1

1 b
Il faut comprendre f(x) dx comme la valeur moyenne de la fonction sur l’in-
tervalle. Le b−a de
a dit que cette valeur moyenne est atteinte sur
théorème R la moyenne
l’intervalle.

2
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Théorème 2. Si f est continue sur [a, b], il existe c ∈ [a, b] tel que :
b 1 Z b
a a f(x) dx = f(c) .

f(x)

a b x

Figure 2 – Illustration du théorème de la moyenne.

1.2 Primitives et intégrales


Rappelons tout d’abord la définition.
Définition 1. On appelle primitive d’une fonction f, définie sur un intervalle ]a, b[,
toute fonction dérivable sur ]a, b[, dont la dérivée coïncide avec f sur ]a, b[.
Etant données deux primitives de f, leur différence doit avoir une dérivée nulle,
et donc être constante. Deux primitives de la même fonction diffèrent donc par une
constante. Pour spécifier une primitive particulière, il suffit de fixer sa valeur en un
point. En général, on considère la primitive qui s’annule en un certain point. Elle
s’écrit comme une intégrale, grâce au théorème suivant, que nous admettrons.
Théorème 3. Soit f une fonction continue sur [a, b], et c un point de l’intervalle [a, b].
On considère la fonction Fc(x), qui à x ∈ [a, b] associe :
Z x
Fc(x) = f(t) dt .
c

Alors Fc est l’unique primitive de f qui s’annule au point c.


R x
Observons l’écriture c f(t) dt, dans laquelle les deux lettres t et x jouent des rôles
totalement différents. La lettre x désigne une borne de l’intervalle d’intégration. Si on

la remplace par un réel,√par exemple 2, on obtiendra un résultat réel : la valeur de la
fonction Fc au point 2. La variable d’intégration t est muette. On ne peut pas la remplacer
par un réel. Par contre, n’importe quelle autre lettre (sauf c et x) pourrait

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jouer le même rôle. Dans l’écriture des primitives, on évitera toujours de noter avec la
même lettre la variable d’intégration et une des bornes de l’intervalle. Observons que
n’importe quelle primitive peut être utilisée pour calculer une intégrale :
Z b
f(x) dx = Fa(b) = Fc(b) − Fc(a) ,
a

par la relation de Chasles. L’intégrale de f est donc un accroissement de primitive,


qui ne dépend pas de la primitive choisie. On note :
Z f(x) dx = Fc(b) − Fc(a) = b
ab
Fc(x)
a

.
Il est commode, en particulier pour les changements de variable, de conserver des
bornes d’intégration, même quand on ne calcule que des primitives. C’est pourquoi
Z x
nous continuerons de noter f(t) dt la primitive de f qui s’annule en c, même s’il
c
est superflu de fixer c. De notre point de vue, il n’y a donc aucune différence entre les
calculs de primitives et les calculs d’intégrales. Il est courant d’exprimer les primitives
des fonctions usuelles « à une constante près ». Par exemple, les primitives de cos(x)
sont toutes les fonctions de la forme sin(x) + C, où C est une constante réelle. Nous
écrirons : x
Zx
c cos(t) dt = sin(t) c = sin(x) − sin(c) = sin(x) + C .

Or quand c parcourt R, sin(c) ne prend que les valeurs comprises entre −1 et 1,


tandis que C désigne une constante réelle quelconque. En pratique, il suffit de
trouver une primitive particulière : la variable c ne sera qu’un artifice d’écriture.
Nous supposerons toujours que c et x sont telles que la fonction soit définie et
continue sur l’intervalle [c, x]. Par exemple :
Z x 1 dt = ln |t| x = ln |x| + C ,
c t c

ce qui suppose que l’intervalle [c, x] ne contient pas 0. Dans cette écriture, C
désigne en fait une fonction, qui est constante sur chaque intervalle où la fonction
à intégrer est définie et continue. L’ensemble des primitives de la fonction x 7→1/x
est l’ensemble des fonctions f telles que :
( 1
f(x) = ln( x) + C2 si x < 0 ,
ln(x) + C si x > 0

où C1 et C2 sont deux réels quelconques.
En pratique, pour calculer une primitive d’une fonction donnée, on la ramène à un ca-
talogue de primitives usuelles. Ces primitives, que l’on doit connaître, sont rassemblées
dans le tableau ci-dessous. Attention : les intervalles de définition ne sont pas précisés.

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Fonction Une primitive


a
x (a ∈ R , a 6= −1) xa+1
a+1
1 ln |x − a|
x−a
1
λx
e (λ 6= 0) 1 λ eλx
cos(ωx) (ω 6= 0) sin(ωx)
ω
sin(ωx) (ω 6= 0) 1 cos(ωx)
−ω
1 2 tan(x)
= 1 + tan (x)
2
cos (x) 1
arctan(x)
2
x +1 1
cosh(ωx) (ω 6= 0) sinh(ωx)
ω
sinh(ωx) (ω 6= 0) 1 cosh(ωx)
ω
1 √
√ ln x + 2
x2 + 1 x +1
1 ln
√ x2 − 1 x + √ x2 − 1
1

√ arcsin(x)
1 2
−x

Nous rappelons dans la section suivante les techniques de base pour le calcul des
pri-mitives, lorsqu’elles peuvent s’exprimer à l’aide des fonctions classiques.

1.3 Techniques de calcul des primitives


La première technique de calcul consiste à utiliser la linéarité pour séparer
l’inté-grale d’une somme en une somme d’intégrales. L’exemple le plus simple est
celui des polynômes.
x 3 1 2
Z (t + 2t2 + 4t + 2) dt = 4x4 + 3x3 + 2x2 + 2x + C .c

On peut aussi intégrer des polynômes en sin(x) et cos(x), ou bien sinh(x) et


cosh(x). On utilise pour cela les formules d’Euler, et les propriétés de
l’exponentielle (réelle ou complexe).

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sin(x) = cos(x) =
eix − e−ix eix + e−ix
2i 2
−x x x −x
sinh(x) = e − e cosh(x) = e + e
2 2

Le principe est le suivant : tout polynôme en sin(x) et cos(x) est une combinaison
n m
linéaire de termes de la forme sin (x) cos (x), qu’il s’agit de linéariser, en les
exprimant eux-mêmes comme combinaisons linéaires de termes en sin(kx) et
cos(kx), dont on connaît une primitive. Voici un exemple.
4 6
sin (x) cos (x) = 1
(eix − e−ix)4(eix + e−ix)6
210
= 1
1024 (e2ix − e−2ix)4(eix + e−ix)2
= 1
1024 (e8ix − 4e4ix + 6 − 4e−4ix + e−8ix)(e2ix + 2 + e−2ix)
= 1
1024 (e10ix − 4e6ix + 6e2ix − 4e−2ix + e−6ix
8ix 4ix −4ix −8ix
+2e − 8e + 12 − 8e + 2e
1 +e6ix − 4e2ix + 6e−2ix − 4e−6ix + e−10ix)
= 6 + 2 cos(2x) − 8 cos(4x) − 3 cos(6x) + 2 cos(8x) + cos(10x) .
512
4 6
D’où une primitive de sin (x) cos (x) :
3x +sin(2x) − sin(4x) − sin(6x) +sin(8x) + sin(10x) .
256 512 256 1024 2048 5120
Observons que les questions de parité permettent de prévoir a priori que la linéarisation
ne contiendra que des cos(kx). En effet, x 7→sin(x) est une fonction impaire et x 7→
n m
cos(x) une fonction paire. Donc si on remplace x par −x, sin (x) cos (x) sera inchangé
si n est pair, changé en son opposé si n est impair. Dans le premier cas, la linéarisation
ne contiendra que des cosinus, dans le second cas, elle ne contiendra que des sinus.
La même technique s’utilise aussi pour les cosinus et sinus hyperboliques.
Comme autre application de l’exponentielle complexe, signalons la possibilité
λx λx
d’inté-grer des expressions du type e cos(ωx) ou e sin(ωx), en les exprimant
comme parties réelles ou imaginaires d’exponentielles complexes, que l’on peut
intégrer formellement comme des exponentielles réelles. Voici un exemple.
3x
e cos(2x) = Re(exp((3 + 2i)x)) .
Or une primitive (formelle) de exp((3 + 2i)x) est :
1 exp((3 + 2i)x) = 3 − 2i e3x(cos(2x) + i sin(2x)) .
3 +2i 13
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La partie réelle de cette expression est :


1 3x
13 e (3 cos(2x) + 2 sin(2x)) ,
3x
qui est donc une primitive de e cos(2x).
x 1
Zc
3t 3x
e cos(2t) dt = 13e (3 cos(2x) + 2 sin(2x)) + C .
La seconde technique de calcul à connaître est l’intégration par parties :
Z u(x) v0(x) dx = u(x) v(x) b Z b 0
ab a u (x) v(x) dx .

a

Il faut penser à une intégration par parties quand l’un des facteurs de la fonction à
intégrer a une dérivée plus simple, essentiellement √un polynôme (dériver diminue
2
le degré), ln(x) (dérivée 1/x), arcsin(x) (dérivée 1/ 1 − x ) ou arctan(x) (dérivée 1/(1
2
+ x )). Encore faut-il connaître une primitive de l’autre facteur. Par exemple, pour λ
6= 0 :
x 1 x x1 1 1
λt λt = λx λx
Zc t e dt = t · λ c − Zc λ e dt λ xe − λ2 e + C .
eλt
0
u(t) = t u (t) = 1
0 λt v(t) = 1
v (t) = e eλt
λ

La technique de calcul d’intégrales (ou de primitives) la plus importante est le


change-ment de variable.
Théorème 4. Soit f une fonction continue sur [a, b] et φ une fonction dérivable, de
dérivée continue sur ]a, b[. Alors :
Zb Z φ(b)
−1 −1 0
f(t) dt = f(φ (u)) (φ ) (u) du .
a φ(a)

Il est fortement déconseillé de retenir la formule par cœur. Un changement de


va-riable doit se penser de la manière suivante.
1. Je souhaite remplacer t par u = φ(t).
2. J’exprime t en fonction de u : t = φ−1(u) (je m’assure que φ est bien une bijection).
3. J’exprime dt en fonction de u et du en dérivant l’expression de t fonction de u
−1 0
: dt = (φ ) (u) du.
4. J’ajuste les bornes de l’intervalle d’intégration : si t varie de a à b, alors u = φ(t)
varie de φ(a) à φ(b). (Cet ajustement des bornes est la raison pour laquelle il est
conseillé de calculer une primitive comme une intégrale de c à x).

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5. Je remplace t et dt par leurs valeurs en fonction de u et du.


Comme exemple, nous allons traiter trois primitives d’un type fréquent, comportant
la racine carrée d’un trinôme. Voici la première.
Zx 1
√ dt .
2
t + 2t + 5 c
Notons que la fonction à intégrer est définie sur R tout entier. La première étape
consiste à mettre le trinôme sous forme canonique, de manière à faire apparaître l’une
√ , √ u2 − 1 √
des trois expressions u2 + 1 ou 1 − u2 . Nous sommes ici dans le premier
cas. 1 1 1
x x x 1
Z √ 2 dt = Zc Z
c t + 2t + 5 (t + 1)2 + 4 dt = c 2 q ( t+1 )2 + 1 dt .
Nous devons donc poser : q 2

u=t+1 soit t = 2u − 1 et dt = 2du .


On obtient : 2

x x+1
1 1 Z
2
1 √
1
Z
c 2 ( )2 + 1
t+1 2 2 u2 + 1
dt = 2du
q 2 c+1

Z x+1
1
2 √
2 u2 + 1

= c+1 du
x+1

ln(u + 2

= 2
u + 1)
2

c+1
x+1
= ln( √ )+C
+
( x+1 2
) +1
2 2


2
= ln( x+1+ x +2x+5 ) +C2

2 ∗
= ln(x + 1 + x + 2x + 5) + C .
Voici une situation proche, mais qui du fait des signes rencontrés dans le trinôme, conduit à des résultats
différents.
Z √ 1 dt .
cx t2 2t 3

− −
La fonction à intégrer est définie sur ] − ∞, −1[∪]3, +∞[. Nous devons donc
supposer que l’intervalle [c, x] est soit inclus dans ] − ∞, −1[, soit dans ]3, +∞[. La
mise du trinôme sous forme canonique donne :
x 1 Z x 1 Z 1 dt .
Zc x1
dt = c dt = c
√ 1)2 2 q ( t−1
t2 − 2t − 3 q (t − − 4 )2 − 1
2

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Nous devons donc poser :

u =t − 1 soit t = 2u + 1 et dt = 2du .

2
On obtient :
x x−1
Zc 1 1 Z 1 1
2
dt = √ 2du
2 q ( t−1 )2 − 1 c− 2 1 2 u
2
− 1
2 Z x−1
1
= c−21
√u2 −1
du

= √ u2 − 1| x−1

ln |u + c −21


= ln |x−21 + (
x− 1 2
2 ) −1 |+C

2
= ln |x−1+ x −2x−3 |+C2

2 ∗
= ln |x − 1 + x − 2x − 3| + C .
Comme prévu, les primitives ne sont définies que pour x < −1 ou x > 3. Remarquez

2
que le signe de x − 1 + x − 2x − 3 dépend de l’intervalle sur lequel on se trouve :
il est négatif sur ] − ∞, −1[, positif sur ]3, +∞[.
Voici le dernier cas que l’on peut rencontrer selon le signe du trinôme.
Z x 1
c
√ dt .
−t2 + 2t + 3
La fonction à intégrer n’est définie que sur l’intervalle ]−1, 3[. Nous devons donc
supposer que l’intervalle [c, x] est inclus dans ] − 1, 3[. La mise du trinôme sous forme
canonique donne :
x 1 x 1 1
x1
√ dt = Zc q dt = Zc dt .
Zc 2 2 2 q 1 − (t− 1
−t + 2t + 3 −(t − 1) + 4 2
)2
Nous devons donc poser :
u = t − 1 soit t = 2u + 1 et dt = 2du .
2

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On obtient :

Z x x−1
1 1 Z 1 1
2
dt = √ 2du
c 2q 1 − ( 2 c−21 2 2
t−21 ) 1−u
√ 1
= Z c−21
x−1 1 u2 du
2


x−1
2
= arcsin(u)
c−1
2

x−1
= arcsin +C.
2
Comme prévu, les primitives ne seront définies que pour x ∈]−1, 3[.
Nous verrons plus loin d’autres applications classiques des changements de
variable. Il n’est pas toujours facile de deviner le bon changement de variable.
Pour cela, il faut se laisser guider par l’expression de f : si elle contient une
fonction ψ(t) et sa dérivée ψ0(t), il pourra être judicieux de poser u = ψ(t). Dans le
cas le plus favorable, la fonction se met sous la forme f(t) = g0(ψ(t))ψ0(t), qui est la
dérivée de g(ψ(t)). Il suffira donc de connaître une primitive de g. Ceci ne relève
pas directement du théorème 4, et s’applique d’ailleurs même si ψ n’est pas
monotone. Voici un exemple, avec ψ(t) = et2 , et ψ0(t) = 2tet2 .
x 2t t2 2 x 2
x te

dt = ln(1 + et ) c = ln(1 + ex )+C .


2

Zc Z
2
dt = c 2
1 + e−t et + 1
1.4 Primitives des fractions rationnelles
On appelle fraction rationnelle le quotient de deux polynômes. La plupart des
primitives que l’on sait calculer formellement se ramènent à des calculs de
primitives de fractions rationnelles, par des changements de variable simples.
Nous commençons par recenser les fractions rationnelles particulières dont on sait
calculer une primitive. On les appelle les éléments simples. On note n un entier
strictement positif, et a, b, c, α, β des réels quelconques.
1. xn : primitive 1 n+1
x .
1 n+1 1 1
2. n
: primitive ln |x + a| pour n = 1 ou pour n > 1.
(x + a) −n + 1 (x + a)n−1
3. αx + β 2
, avec = b − 4ac < 0.
2 n
(ax + bx + c)

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Le dernier type est le plus difficile à intégrer. La technique conseillée est la suivante.
On commence par faire apparaître au numérateur la dérivée 2ax + b du trinôme.
αx + β = α (2ax + b) + β − 2aα b
2a
2 n 2 n
(ax + bx + c) (ax + bx + c)
α2ax + b α 1
= 2 n +(β−
.
2
(ax + bx + c) 2 b) (ax2 + bx + c)n
a a
Cette dernière expression est combinaison linéaire de deux termes. Le premier est
f (x)
de la forme 0 . Une primitive est donc :
n
f(x)
x at + b 1 1 x 1 1
2

Zγ 2 n dt = −n + 1 (at2 + bt + c)n−1 γ = −n + 1 (ax2 + bx + c)n−1 + C ,


(at + bt + c)
si n > 1, ou bien :
x at + b 2 x
2
ln |at + bt + c|
dt = 2
Zγ γ = ln |ax + bx + c| + C ,
2+ bt + c
at
si n = 1.
Reste à intégrer le second terme,
Z x 1
dt .
γ (at2 + bt + c)n
Il faut commencer par mettre le trinôme sous forme canonique :
b b2 − 4ac!
at2 + bt + c = a (t + )2 − .
2
2a 4a
On effectue alors un changement de variable affine :
t+ =v s − 2 ,

b b2 4ac
2 4
a a
qui ramène le calcul à celui d’une primitive du type :
u 1
Z dv .
In(u) = γ0 (v2 + 1)n
Si n = 1, on obtient arctan(u) +C. Pour n > 1, une astuce permet d’effectuer un calcul
itératif en faisant baisser le degré du dénominateur.
Z
In(u) = γ0 (v2 + 1)n −
(v2 + 1)n
! dv

u v2 +1 v 2
u 1 u 2v( 1 v)

2
= Z γ0 (v2 + 1)n−1 Z 2 n dv .
dv − γ0 (v + 1)
11
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Le premier terme est I n−1 (u). Le second terme s’intègre par parties, en dérivant 1 v.

2
1 1 1 1 u u1 1
In(u) = In−1(u) − Z . v .
n−1 2 dv .
−n + 1 (v2 + 1)n−1 2
γ0 + γ0 −n + 1 2
(v + 1)
On ramène donc ainsi le calcul de In(u) à celui de In−1(u). En itérant, on arrive à
I1(u) = arctan(u) + C.
On peut se demander pourquoi le type 3 a été restreint aux dénominateurs tels que
2
= b − 4ac < 0. La raison est que dans le cas ≥ 0, le type 3 se ramène au type 2.
En effet, si = 0, le trinôme s’écrit :
2 2
ax + bx + c = a(x + b ) .
2a
Si > 0, le trinôme a deux racines réelles. Il s’écrit :
2
ax + bx + c = a(x − ρ1)(x − ρ2) ,

où ρ1 et ρ2 désignent les deux racines. Or :


1 = 1 + 1
ρ1−ρ2 ρ2−ρ1 .
1
(x − ρ1 )(x − ρ2) x − ρ1 x − ρ2
Une primitive de est donc :
(x−ρ1)(x−ρ2)
x 1 1
Z dt = (log(|x − ρ1| − log(|x − ρ2|) + C .
γ
(t − ρ1)(t − ρ2) ρ1−ρ2
Nous commençons par généraliser ceci à des fractions rationnelles dont le
dénominateur a deux racines réelles distinctes.
Proposition 2. Soient n et m deux entiers, ρ1 et ρ2 deux réels distincts. Il existe
des réels α1, . . . , αn et β1, . . . , βm tels que :
1 = α + α +···+ α
1 2 n
n m 2 n
(x − ρ1) (x − ρ2) (x − ρ1) (x − ρ1) (x − ρ1)
+ β1 + β2 +···+ βm
2 m .
(x − ρ2) (x − ρ2) (x − ρ2)
Démonstration : La démonstration s’effectue par récurrence sur n + m, en utilisant
le cas n = m = 1 que nous avons déjà examiné. Notons H n,m la propriété énoncée
dans le théorème. Nous avons déjà montré que H 1,1 est vraie. Pour tout n, m, Hn,0
et H0,m sont évidemment vraies. Pour n ≥ 1 et m ≥ 1, on peut écrire :
1 1
1 1
n m = ρ1−ρ2 + ρ2−ρ1 n 1 m 1

− −
(x − ρ1) (x − ρ2) x − ρ1 x − ρ2 (x − ρ1) (x − ρ2) !
(x − ρ2)m
= ρ1−ρ2 (x − ρ1)n(x − ρ2)m−1

(x − ρ1)n−1 .

1 1 1

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Si Hn,m−1 et Hn−1,m sont vraies, on en déduit que Hn,m est vraie. Donc Hn,m est vraie
pour tout n, m ≥ 1.
La décomposition que nous venons d’effectuer, d’une fraction rationnelle particulière
en une combinaison linéaire d’éléments simples, se généralise à des fractions rationnelles
quelconques. Nous ne donnerons pas la démonstration du théorème suivant, semblable à
celle de la proposition précédente, mais beaucoup plus fastidieuse.
Théorème 5. Considérons une fraction rationnelle du type P (x)/Q(x), où P et Q
sont deux polynômes à coefficients réels, supposés premiers entre eux (fraction
irréductible). Considérons une factorisation du dénominateur Q(x) sous la forme :
n1 n 2 m1 2 m
Q(x) = (x − ρ1) · · · (x − ρk) k (a1x + b1x + c1) · · · (ahx + bhx + ch) h ,

où ρ1, . . . , ρ k sont les racines réelles de Q, de multiplicités n 1, . . . , n k, et les


2
trinômes ajx + bjx + cj sont ses facteurs de degré 2, de discriminant strictement
négatif, cor-respondant aux racines complexes de Q.
La fraction rationnelle P/Q s’écrit comme combinaison linéaire des éléments
simples suivants.
l
1. x , où l = 0, . . . , deg(P ) − deg(Q).
1
2. , où i = 1, . . . , k et l = 1, . . . , n .
(x − ρi)l i
αx + β
3. , où j = 1, . . . , h et l = 1, . . . , m .
(ajx2 + bjx + cj)l j

Pour comprendre cette décomposition, le mieux est d ’examiner sa forme sur un cas
particulier, rassemblant les différentes situations.

x13
3 2 2 2 2 = A + Bx
(x − 1) (x − 2) (x − 3)(x + 1) (x + x + 1)
+ C + D + E
(x − 1) 2 3
(x − 1) (x − 1)
+ F + G + H
(x − 2) 2 (x − 3)
(x − 2)
+ Ix + J + Kx + L
2 2 2
(x + 1) (x + 1)
+ Mx+N ,
2
(x + x + 1)
où les lettres A, B, . . . , M désignent des réels à déterminer. La théorie assure que ces
réels existent et sont uniques. Il suffirait donc de réduire tous les éléments simples au

13
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

même dénominateur, et d’identifier les numérateurs pour obtenir autant


d’équations que d’inconnues (14 dans notre cas). Ce n’est pas ainsi qu’on procède
en pratique. On utilise plusieurs techniques de manière à déterminer le plus de
coefficients possibles par des équations simples. Voici ces techniques.
Pour la partie polynomiale.
Celle-ci est non nulle seulement dans le cas où le degré du numérateur est supérieur ou
égal au degré du dénominateur. Dans ce cas le polynôme cherché, que l’on appelle la
partie entière, est le quotient Ent(x) de la division euclidienne de P (x) par Q(x) :
P (x) = Ent(x)Q(x) + R(x) ,
où le reste R(x) est de degré strictement inférieur au degré de Q(x). Dans notre
exemple, Ent(x) = x + 9. Il faut s’assurer auparavant que la fraction est bien
irréductible, et la simplifier éventuellement si elle ne l’était pas.
n
Pour les termes en (x − ρi) i .
n
Si on multiplie les deux membres de la décomposition par (x − ρi) i , la racine ρi
dispa-raît. On peut donc remplacer x par ρi, ce qui annule tous les termes de la
décomposition sauf un. Il reste à gauche une certaine valeur, que l’on calcule en
général facilement. Dans notre exemple, si on multiplie les deux membres par (x −
3
1) , et qu’on remplace x par 1, on trouve :
113
2 2 2 2 =E,
(1 − 2) (1 − 3)(1 + 1) (1 + 1 + 1)
1
soit E = −24 .
2 m
Pour les termes en (ajx + bjx + cj) j .
On procède de même, en remplaçant x par une des racines complexes du trinôme. Dans

2 2
notre cas, on multiplie les deux membres par (x + 1) , et on remplace x par i =−1.
On trouve :
i13
= Ki + L .
(i − 1)3(i − 2)2(i − 3)(i2 + i + 1)
1 1
On identifie alors la partie réelle et la partie imaginaire : K = −100 et L = −50 .
Pour les autres termes.
Il faut chercher les équations les plus simples possibles, en prenant des valeurs parti-
culières pour x, qui ne soient pas des racines du dénominateur (x = 0, x = ±1, etc.).
On peut aussi penser à faire tendre x vers l’infini. On n’a recours à une réduction au
même dénominateur avec identification des coefficients qu’en dernier ressort.
Grâce à la décomposition en éléments simples, nous sommes maintenant en
mesure d’intégrer n’importe quelle fraction rationnelle, puisque nous savons
intégrer chacun des éléments simples. Nous allons détailler l’exemple suivant.
P (x) = 6
x +1 .
Q(x) 2 2
(x − 1)(x + x + 1)
14
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

Le numérateur et le dénominateur sont premiers entre eux, la fraction est bien irréduc-tible. Sa
décomposition en éléments simples a la forme suivante.
6 = A + Bx + C + Dx + E + Fx+G
x +1
2 2 2 2 2
.
(x − 1)(x + x + 1) (x − 1) (x + x + 1) (x + x + 1)
La division euclidienne du numérateur par le dénominateur donne :
6 2 2
x + 1 = (x − 1) (x − 1)(x + x + 1)
+ 2x3 .

Donc A = −1, B = 1, et :
6 3
x +1 = −1 + x + 2x
2 2 2 2
.
(x − 1)(x + x + 1) (x − 1)(x + x + 1)
On peut désormais ne travailler que sur la partie restante, à savoir :
3 = C + Dx + E + Fx+G
2x
2 2 2 2 2
.
(x − 1)(x + x + 1) (x − 1) (x + x + 1) (x + x + 1)
On multiplie les deux membres par (x − 1), et on remplace x par 1. On trouve C = 29 .
On multiplie ensuite les deux membres par (x2 + x + 1)2, et on remplace x par j =
√ √
1
− +i
2
3.
2
On trouve F j+G = −1−i 3.
3
En identifiant les parties réelles et imaginaires,
1 √3 √3
on trouve − 2 F + G = −1 et 2 2 F = − 34. La solution de ce système de deux équations
à deux inconnues est F = − 3 et G = − 3 .
On peut ensuite remplacer x par i, et identifier partie réelle et partie imaginaire. On
2 14
trouve D = − 9 et E = 9 .
Il est bon de vérifier les calculs, par une ou plusieurs valeurs particulières.
Pour x = 0 : 0 = −C + E + G. C −D+E −F +G
Pour x = −1 : −1 = A − B + + + .
−2 1 1
Après avoir enlevé la partie entière, si on multiplie les deux membres par x et
qu’on fait tendre x vers +∞ : 0 = C + D.
Ayant la décomposition en éléments simples, nous sommes maintenant en
mesure de calculer une primitive.
x 6 x 2 2 14 2 4
t+1 9 − 9 t+ 9 − 3t − 3
Z 2 2 Z −1+t+ (t − 1) +(t2 + t + 1) +(t2 + t + 1)2 dt .
I(x) = c (t − 1)(t + t + 1) dt = c
On calcule séparément 4 primitives.
Z Z 2 dt ,
x
I1(x) = c (−1 + t) dt , I2(x) = cx 9
t −1
x 2
t+ 14 x 2
t− 4
− 9 9 3 −
3
Z 2 dt , I4 (x) = Zc (t2 + t + 1)2 dt .
I3(x) = c (t + t + 1)
15
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
Les deux premières sont faciles.

Z x 2
I1(x) = c
x
(−1 + t) dt = −x + 2 +C1 .
x2 2 x 2
I2(x) = Zc
9 dt = ln |t − 1| c = ln |x −1|+C2 .
t 1 9 9


Les deux suivantes sont plus difficiles.
1 x 2t + 1 15 x 1
I3(x) = − Zc dt + Zc dt
9 2 9 2
t +t+1 t +t+1
1 5 x 1
− 9 ln(x2 + x + 1) + C3 + 3 Z 2
= dt .
c t + t + 1
Calculons séparément la primitive suivante.
x 1x 1
Z dt = Zc dt .
I5(x) = c t2 + t + 1 (t + 2 )2 + 34
1

Effectuons le changement de variable :


2 1 √ 1 √
u 3 3

(t + 2 ) = u , soit t = 2 − 2 et dt = 2 du .
3
2 Z √2 (x+ 12 )3
1 2 2 1
I5(x) = √ 3 √2 (c+ 1 ) 2 du = √ 3 arctan( √ 3 (x + 2 ))+C5 .
3 2 u +1
En regroupant les calculs :
1 ln(x2 10 2 1
I3(x) = − 9 + x + 1) + arctan( √ 3 (x + 2 ))+C3 .
3√ 3
Passons maintenant à I4(x) :
x x
1 2t + 1 1
I4(x) = − 3 Zc 2 2 Z 2 2 dt
(t + t + 1) dt − c (t + t + 1)
1 1 x 1
= Z dt .
3 x2 + x + 1 + C4 − c 2
(t + t + 1)
2

Calculons séparément la primitive suivante.


x 1 x 1
Z dt = Zc 1 3 dt .
I6(x) = c (t2 + t + 1)2 ((t + 2)
2
+ 4 )2
Effectuons le changement de variable :
2 1 √ 1 √
u 3 3
√ (t + 2 ) = u , soit t = 2 − 2 et dt = 2 du .
3
16
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

8 Z 2
√ (x+ 2 )3
1
1
I6(x) = √ 2
(c+
1
) du
3 3 √
3 2
(u2 + 1)2
2 1 2 2 1 2
8 Z
√ 3 (x+ 2 ) 1+u 8 Z √ (x+ 2 ) u
3 − 3

= d d

√23 (c+ 2 ) (u2 + 1)2 √
3 3 3 √3 (c+ 2 ) (u2 + 1)2

1 2 1
u u
8 2 1 8
= √ arctan( √ (x + ))+C6 − √ I7 (x) .
3 3 3 2 3 3
Calculons enfin I7(x) par parties :
1
Z √3 (x+ 2 ) 2u · 2 u
2 1

I7(x) = ) du
2 (c+ 1 2 2

3 2 (u + 1)
2 (x+ 1 ) 2 1 1
1 1 Z

= −
√ 3 2 √ (x+ 2 )
u
2
+1 · 2
( u)
√23 (c+ 2 )

1 +
√3 (c+

2
3

1
2) u
2
+1
2 du
1 1

√ 3 (x +2 ) 1 2 1
= − + (x +
) +1
4
3 (x + 1
2
2 2 arctan( √ 3 2 ))+C7 .
En regroupant l’ensemble des résultats, on trouve :
2 2 1
x
I(x) = −x + 2 + 9 ln |x − 1| − 2
9 ln(x + x + 1)
2 2 1 2x
+ √ arctan(√ (x + 2 )) − 3 x2 + x + 1 + C .
3 3

1.5 Applications des fractions rationnelles


De nombreux calculs d’intégrales se ramènent, après un ou plusieurs
changements de variable, à un calcul de primitive de fraction rationnelle. Nous
allons distinguer 4 types principaux, et donner pour chacun un exemple. La
fonction à intégrer est notée f. Nous supposons comme d’habitude que f est
définie et continue sur l’intervalle d’intégration, et que les changements de variable
proposés peuvent effectivement être appliqués.
t
• Type 1 : f est une fraction rationnelle en e , cosh(t), sinh(t) :
t
Changement de variable u = e .
Exemple :
Z 2 1 dt = Z 2 2 dt .
I= 1 1 t −t
sinh(t) e −e
Posons : 1
t
u=e soit t = ln(u) et dt = du .
u
17
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
2 2
e 2 1 e 2

I = Z Z du
e u − u1 u du = e u −1
2

e
2
1 1 du = ln |u − 1| − ln |u + 1|e
2

= Ze − e
u−1 u+1
= ln e2 − 1 − ln e − 1 = ln (e + 1)2 .
2 e+1 2
e +1 e +1
• Type 2 : f est une fraction rationnelle en cos(t), sin(t), tan(t) :
Changement de variable u = tan(t/2) .
En effet, si u = tan(t/2), alors :
cos(t) = 1 − u2 , sin(t) = 2u , tan(t) = 2u , dt = 2 du .
2 2
Exemple : 1+u 1+u 1 − u2 1+u
2

π 1 1
1 1 2 2
2

Z Z 2 du = Z0 du .
I= 0 2 + cos(t) dt = 0 2 +1+1−uu 2
2
1+u 3+u
2

Pour intégrer cette fraction rationnelle, il faut effectuer un nouveau changement de


variable : u √ √
v = √ 3 soit u = 3v et du = 3dv .
1
√ Z √ √ √
2 3 3 1 2 3 1 2 3π π

.
I= 3 0 1+v 6 = 3√ 3
2 dv = 3 arctan √ 3 = 3
Le changement de variable u = tan(t/2) présente l’inconvénient de conduire à des
fractions parfois assez compliquées. On peut faire plus simple dans certains cas.
• Si f est un polynôme en cos(t) et sin(t) : linéariser.
• Si f(t) dt reste inchangé quand on remplace t par −t : poser u = cos(t).
• Si f(t) dt reste inchangé quand on remplace t par π − t : poser u = sin(t).
• Si f(t) dt reste inchangé quand on remplace t par π + t : poser u = tan(t).
À titre d’exemple, examinons l’effet de 4 changements de variable possibles pour
cal-culer :
Zx
I(x) = tan(t) dt = − ln | cos(x)| + C .
c

18
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
t tan(x/2) u
Z
u = tan 2
−→ I(x) = tan(c/2) 1 u
4
4
du

cos(x) 1
u = cos(t) Z − d
−→ I(x) = cos(c) uu
sin(x)
u = sin(t) −→ I(x) =
Z u du
sin(c) 1 2
u


tan(x) u
u = tan(t) Z du .
−→ I(x) = tan(c) 1+u
2

Evidemment, les 4 changements de variable conduisent au même résultat final,


mais certains sont plus simples. . .
at + b 1
• Type 3 : f est une fraction rationnelle en t et ( ct+ d )m :
at + b
Changement de variable u = ( ct+ d )m1 .
Exemple :
x 1
√ dt . Z √
I= c 1 + t + 31 + t
Effectuons le changement de variable :
√ soit t = u6 − 1 et dt = 6u5 du .
u= 1 + t
6


Z 1+x 6u5 Z

1+x 6u3
6 6
I = du = du
3 2 √
√ 1+c u + u 1+c u + 1

6 6

6
1
Z √

2

1+x −
1+c u+1

= 6 6
u u+1 du
6
3 2

√1+x
= 6 u u + u ln u + 1
.
− 2 − | 6
3 | √1+c

√ 2
• Type 4 : f est une fraction rationnelle en t et 4a 2 at + bt + c :
b
Changement de variable u = |b −4ac|
2
(t + 2 ) .
a
changement de variable. L’idée est de mettre

Il est déconseillé de retenir par cœur ce q


d’abord le trinôme sous forme canonique, puis d’effectuer le changement de variable
√ √ √
2 2 2
adéquat pour se ramener à l’une des trois formes u + 1, u − 1 ou 1 − u . Nous
avons déjà vu un exemple pour chacun des 3 cas.
Une fois ce changement de variable affine effectué, il reste une fraction rationnelle en
√ √ √
2 2 2
u et u + 1 ou bien u − 1 ou bien 1 − u . Il faut effectuer alors un nouveau
changement de variable pour se ramener à une intégrale du type 1 ou 2.

2
1. fraction rationnelle en u et u + 1 : changement de variable u = sinh(v).
19
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble


2. fraction rationnelle en u et √u2 − 1 : changement de variable u = cosh(v).
2
3. fraction rationnelle en u et 1 − u : changement de variable u = sin(v).
Exemple :
Z 1 2 Z 1 2
t 0 t dt .
I= 0 dt =
√ t2 3 3 2 1 3
t +2 − 4
q
+3 (t + 2 )
Effectuons le changement de variable :
1 1
u = 2t + 3 soit t = 2 (u − 3) et dt = 2 du .
5 1 2 1 5 2
4
(u − 3) (u 3)
Z Z −

du .
I= 3 1 3 √ u2 − 1 3
2 du = 3 √ u2 3

2 −1
Nous devons alors remplacer u par cosh(v) (donc du par sinh(v) dv).
√ 2 √ 2
ln(5+ (cosh(v) − 3) ln(5+ (cosh(v) − 3)
I= 24) sinh(v) dv = 24) dv .
Z √ 8) 3 Z 8) 2
ln(3+ (sinh(v)) ln(3+√ (sinh(v))
v
On exprime alors cosh(v) et sinh(v) en fonction de e :
√ v −v 2 √
e +e − 3) 2v v 2
I=
ln(5+
24) ( 2 dv =
ln(5+ 24)
(e − 6e + 1) dv .
Z Z 2
ln(3+√ 8) ( e −e v −v
)2 ln(3+√ 8) (e2v − 1)
2
v
C’est une intégrale du type 1 : le changement de variable w = e nous ramène à
une fraction rationnelle.
Z √ 2 2 1 dw
I = 5+ 24 (w − 6w + 1)
3+
√ 8
(w − 1)
2 2 w
Z √ 24 1 4 16
= 5+
3+√8 w
+ 2
(w 1)
− 2
(w + 1)
dw
− √
5+

16 24
.
4
= ln |w| − w − 1 + w + 1 3+√8

20
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

2 Entraînement
2.1 Vrai ou faux
Vrai-Faux 1. Parmi les affirmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses, et pourquoi ?
1. Toute fonction intégrable sur [a, b] est continue.
2. Si une fonction est continue sur [a, b], sauf en un point, alors f admet une
primitive.
3. Toute fonction continue sur [a, b] admet une primitive qui s’annule en b.
4. Toute primitive d’une fonction continue sur [a, b] s’annule en un point de [a, b].
5. Toute primitive d’une fonction continue sur [a, b] est dérivable sur ]a, b[.
6. Toute primitive d’une fonction continue sur ]a, b[ est dérivable à droite en a.
Vrai-Faux 2. Toutes les fonctions considérées sont supposées continues. Parmi les
af-firmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1. L’intégrale sur [0, 1] d’une fonction négative ou nulle est négative ou nulle.
2. L’intégrale sur [0, 1] d’une fonction minorée par 1 est inférieure ou égale à 1.
3. L’intégrale sur [−1, 1] d’une fonction majorée par 1 est inférieure ou égale à 1.
4. L’intégrale sur [−1, 1] d’une fonction majorée par 2 est inférieure ou égale à 4.
5. L’intégrale d’une fonction impaire sur [−1, 1] est nulle.
3
6. Si une fonction f est telle que pour tout x ∈ [−1, 1], f(x) < x , alors son
intégrale sur [−1, 1] est strictement négative.
7. Si l’intégrale d’une fonction f continue sur [0, 1] vaut y, alors il existe x ∈ [0,
1] tel que f(x) = y.
8. Si l’intégrale d’une fonction f sur [−1, 1] vaut y, alors il existe x ∈ [0, 1] tel que
f(x) = 2y.
Vrai-Faux 3. Parmi les affirmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses, et pourquoi ?
1. Toute primitive d’une fonction négative ou nulle est décroissante.
2. Toute primitive d’une fonction positive ou nulle est positive ou nulle.
3. Toute fonction continue est la primitive d’une fonction continue.
4. Si f est une fonction continue, alors − cos(f(x)) est une primitive de sin(f(x)).
5. Si f est une fonction continûment dérivable et ne s’annulant pas, ln(f(x)) est
f0(x)
une primitive de .
f(x)
6. Si f est une fonction continûment dérivable, arctan(f(x)) est une primitive de
0
f (x)
2
.
1+f (x)

21
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Vrai-Faux 4. Parmi les affirmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles


sont fausses, et pourquoi ?
2 −1/2
1. Il existe des primitives de (1 − x ) définies sur l’intervalle [0, 2].
2 −1/2
2. Il existe des primitives de (1 − x /2) définies sur l’intervalle [0, 1].
2 1/2
3. Il existe des primitives de |1 − x | définies sur l’intervalle [−2, 2].
2 −1/2
4. Il existe des primitives de |1 − x | définies sur l’intervalle [−2, 2].
8
5. Toute primitive de sin (x) est une fonction impaire.
9
6. Toute primitive de sin (x) est une fonction paire.
−t −t
7. Une primitive de e cos(t) est e sin(t).
−t 1 −t
8. Une primitive de e cos(t) est 2 e (cos(t) + sin(t)).
9. Une primitive de e−t cos(t) est 12 e−t(sin(t) − cos(t)).
t 1 t π
10. Une primitive de e− e cos(t) est
4 ). √2 − sin(t −
Vrai-Faux 5. Parmi les égalités suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
π πx
2

1. Z Z
cos(x) dx .
0 x sin(x) dx = −
2 0
2. Z π Z 0π cos(x) dx .
0 x sin(x) dx =

3. Z Zπ
π x sin(x) dx = π − cos(x) dx .
0 0
Z π

4. x sin(x) dx = π − 2 .
0
Z π
5. x sin(x) dx = π .
0
Z π
6. x cos(x) dx = −2 .
0

Z π x sin(2x) dx = sin(2x) π −2Z π


cos(2x) dx .
7. 0 0 0

Z π
8. x cos(2x) dx = 0 .
0
Z π 2
9. Z (x) dx = 0 x cos (x) dx .
0π x sin2
2
Z π π
0 2 .
10. x sin (x) dx =
2
Vrai-Faux 6. Parmi les égalités suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
Z π Z π2 sin(u) d
1. 0 2 sin(2t) dt =
u .
0
2

22
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

Zπ π
du
2 Z
2. sin(2t) dt = 4
sin(u) .
0 0 2
Zπ Z π
2
3. sin(2t) dt = 02
sin(u) du .
0 √
Zπ Z 2

4. 8 sin(2t) dt = 2 √ u du .
0 0
2 1 − u2
Zπ Z
2
sin( 1 )
2 π
5. u2

sin(2t) dt =
π

du .
u

π 1
4
Zπ Z eπ
sin(ln(u)) du .
6. 2 sin(2t) dt =
1
0 2
u
2.2 Exercices
Exercice 1. Écrire sans calcul les primitives suivantes.
x Z
Zc ln(t) Zc x 2 Zc x √
e t Zc x x t

dt ; cos(t)
t te dt ; √ t dt ; sin(t)e dt ; c dt ;
t et+e
x
arcsin2(t)
√1 dt
Zc x 1
2 + e2 t
dt ; Zc sin(t) 2 + cos(t ) d
; Zc 2 t + |t| ; Z
x x √ dt ;
Z x sin(t) Z x tan(t) Z x c 2
c c 1−t
1
Zx cos(t) dt ;
c 2 + cos(t) dt ; cos(t) dt ; sin(t) tan(t) dt ; q

c 2
1 − sin (t)
Z x 3 5 ; Z 1 + tan (t) dt ;
6 Z 1 dt ;
c tan (t) + tan (t) dt cx cx 2
cos (t)(3 + tan(t))
x 2t + 3 x t+1 ; Z x √ t+1 dt ;
Zc 2 2 dt ; Zc 2 dt
(t + 3t + 5) t + 2t + 5 c t2 + 2t + 3
√ Z √ 3 √ √
Z x cos(t) x ( t) Z −t −t+ cos(e−t)
tan( t) + tan x sin(e )e
e sin(t) dt ; c √ t dt
c
q sin(t)

; qdt ;
c −t
cos(e )
x 2t (sin(e 2t ) 3
(e 2t ))
sin

Zc 1+ 3 2t
1 + cos (e )
e− 1 + cos3(e2t) dt .
q q

Exercice 2. Calculer les primitives suivantes, en utilisant les propriétés de


l’exponen-tielle.
Z cos3(t) dt ; Zc x sin3(t) dt ; Zx (t) dt ; Zx 4
cx c sin (t) dt ; c cos4
Z x 2 2 ; Z x 3 ; Z cos3(t) sin(t) dt ;
c cos (t) sin (t) dt c cos(t) sin (t) dt cx

Z x 3 2 ; Z x 2 3 ; Z cos(t) sin4(t) dt ;
c cos (t) sin (t) dt c cos (t) sin (t) dt cx

23
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
Z x 3 ; Z x 3 ; Z x 4 ; Z x 4
c cosh (t) dt c sinh (t) dt c cosh (t) dt c sinh (t) dt ;

Z x 2 2 ; Z x 3 ; Z cosh3(t) sinh(t) dt ;
c cosh (t) sinh (t) dt c cosh(t) sinh (t) dt cx

Z x 3 2 ; Z x 2 3 ; Z cosh(t) sinh4(t) dt ;
c cosh (t) sinh (t) dt c cosh (t) sinh (t) dt cx

Z x t Z x t Z x −t ; Z x −t
c e cos(t) dt ; c e sin(t) dt ; c e cos(2t) dt c e sin(2t) dt ;
x π x π
2t ; Zc e−2t cos(t + 4 ) dt ;
Zc e cos(t −4 ) dt
x π x π
e cos(2t + 3 ) dt ; Z t
e cos(2t −3 ) dt ; Z −t
c c

Exercice 3. Calculer les primitives suivantes, en utilisant l’intégration par parties.


Z x t Z Z
c te dt ; c
x
t2et dt ; c
x
t3et dt ;
Z x ; Z x 2 ; Z x 3
c t ln(t) dt c t ln(t) dt c t ln(t) dt ;
Z x ; Z x 2 ; Z x 3
c t sin(t) dt c t sin(t) dt c t sin(t) dt ;
Z x ; Z x 2 ; Z x 3
c t cos(t) dt c t cos(t) dt c t cos(t) dt ;
Z x ; Z x ; Z x
c arcsin(t) dt c t arcsin(t) dt c arctan(t) dt ;
Z x 2 ; Z x 2 3t ; Z x
c (t + 1) arctan(t) dt c (t + 2t)e dt c (t + 1) arcsin(t) dt .
Exercice 4. Calculer les primitives de fractions rationnelles suivantes.
Zc
x 1 dt ; Z x 1 dt ; Z 1 dt ;
c 2
cx 2
t(t 1) t 1 t(t 1)

− − −
3 5
x t x t x t
Zc t2 + 4 d ; Zc t2 + 4 dt ; Zc t2 + 3 dt ;
t
x 2
x 1 3t + 2 x 3t + 2
d ; dt ; Zc dt;
Zc t2 + 4 Zc t 2 + 4 2
(t + 4)(t − 1)
t
Z 1 dt ; Z 1 dt ; x 1 dt ;
cx cx Zc

2 2 2 2 2 2 2


1)


t (t t(t 1) t (t 1)

x 1 x t+1 x 1
Z x Zc
Zc (t2 − 1)2 dt ; (t + 1) dt
2 2 ; Zc t(t2 + 1)2 dt ;
t+3 t 1
c x x
(t
2
2)(t + 5)
dt ; Zc (t 1)(t + 1)(t + 3)
dt ; Zc t
4
t
2
2
dt ;
− 1 − − −
4
x x 16 x t +1
Zc d ; Z dt ; Z dt .
2 2 2 3 3
(t + 2)(t + 2t + 5) t c t (t + 2) c t(t − 1)

24
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
Exercice 5. Calculer les primitives suivantes.

x 1 x t x
e e2t
1 − dt ; Zc 1 − et dt ;
Zc t dt ; Zc
1+e
2t
e
x 1 dt ; x 3t t x 2t
e − 2e dt ; e +1 dt ;
Z Z t
c e2t + et +1 c e +2 Z
c 2et + e−t + 1
x 1 x 1 x cosh(t)
Zc dt ; Zc dt ; Zc dt .
1 + cosh(t) sinh(t) cosh(t) sinh(t) + cosh(t)
Exercice 6. Calculer les primitives suivantes. 1
x 1 x 1 x

Z
c sin(t)
dt ; Z dt ; Z dt ;
c cos(t c sin(t) cos(t)
)
x
x 1 x cos(t) 2 + 3 sin(t)
;
Zc 1 + sin(t) dt Zc tan(t) + sin(t) dt ; Zc 5 − 4 sin(t) cos(t) dt ;
x
tan(t) + 2
x 1 x 1
;
Zc tan(t) − 1 dt
2 + cos(t) dt ; Zc 2 + sin(t) dt ; Zc
x 1 x 1 x cos(t)
Zc 2 dt ; Zc 2 dt ; Zc 2 2 dt ;
sin(t)(1 + cos (t)) 1 + 2 cos (t) sin (t) + 2 tan (t)
x 1 x 1 x cos(t)
Z dt ; Z dt ; Z dt .
c sin(t) + sin(2t) c cos(t) cos(2t) c sin(2t) cos(3t)

Exercice 7. Calculer les primitives suivantes.


1 s s dt .
x x
x
t
dt ; 1 + t dt c t − 2
c √ c
Z
t + t − 1Z 1−t Z t+1
s 1 √ 2
xt − 1 dt ; x dt ; x 4t − 1 dt ;
t √ √ √ √
Zc Zc 1 + t + 1 − t Zc 2t + 1 + 2 2t − 1
Exercice 8. Calculer les primitives suivantes.
Z 1 dt ; Z t dt ; Z t2 dt ;
cx cx cx
√ 2 √ 2 √
t + 2t t + 2t t2 + 2t
x 1 x t x 1 √
Zc t+ t(4 t)
dt ; Z c (t 1)(3 t)
dt ; Zc t + t2 + 1 dt ;
q − q − −
x x 5t − 3 x
t dt ; dt ; t

2t2 + t dt ;
Z √ Z
Z
1) −

1 −
c 1 + t(t c 2t2 + 8t + 1 c

x q dt ; Z t dt ; Z dt .
Zc
cx cx t2
√ 12t2 12t 2
√ t2 + 2t + 2
√ 2 t 2t

− − −−

25
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

2.3 QCM
Donnez-vous une heure pour répondre à ce questionnaire. Les 10 questions
sont indépendantes. Pour chaque question 5 affirmations sont proposées, parmi
lesquelles 2 sont vraies et 3 sont fausses. Pour chaque question, cochez les 2
affirmations que vous pensez vraies. Chaque question pour laquelle les 2
affirmations vraies sont cochées rapporte 2 points.
Question 1.
1
A Il existe des primitives de x 7→sin(x ) définies sur l’intervalle [−1, 1].
q

B Il existe des primitives de x 7→sin( |x|) définies sur l’intervalle [−1, 1].
1
C Il existe des primitives de x 7→sin( x) définies sur l’intervalle
2
[−1, 1]. D L’intégrale de x 7→x sin (x) sur [−π, π] est nulle.
E L’intégrale de x 7→x sin(x) sur [−π, π] est nulle.
Question 2. On note f la fonction f qui à t ∈ R associe f(t) = |t|. Pour tout x ∈ R,
Z x

on pose g(x) = f(t) dt.


−x
A La fonction g est deux fois dérivable sur R.
Z x
B g(x) = 2 0 f(t) dt.

C g(x) tend vers +∞ lorsque x tend vers +∞.


D La fonction g est deux fois dérivable sur R.
E Si F est une primitive de f, alors g(x) = 2F (x).
Question 3.
6
A Pour tout x ∈ R, sin (x) est une combinaison linéaire de 1, cos(2x), cos(4x)
et cos(6x).
6
B Pour tout x ∈ R, cos (x) est une combinaison linéaire de cos(2x), cos(4x) et
cos(6x).
4 4
C Pour tout x ∈ R, sin (x) cos (x) est une combinaison linéaire de cos(2x),
cos(4x) et cos(6x).
5
D Pour tout x ∈ R, sin (x) est une combinaison linéaire de sin(x), sin(3x) et
sin(5x).
3 2
EPour tout x ∈ R, sin (x) cos (x) est une combinaison linéaire de sin(x) et
sin(3x).
1
Z 01 t(1 − t) n
Question 4. Soit n un entier supérieur ou égal à 2. On pose : In = dt.
Z n tn−1(1 − t)n+1 dt.
A In = −
1 0 n + 1

B Z n n+1 n−1
In = 0 n + 1 t (1 − t) dt.

26
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Z 1 n
C In = 1 −
0 n+1 n−1
n + 1t (1 − t) dt.
D In = Z 1 n(1 − 2t) t(1 − t) n−1 dt.
0

Z 1 n n−1
E In = n(2t − 1)t (1 − t) dt.
0
q
Question 5. On note f la fonction qui à t ∈ [1, 2], associe f(t) = (t − 1)(2 − t). On
Z 2
pose : I = f(t)dt.
1
A Le changement de variable t 7→u = (t − 1)(2 − t) est bijectif sur [1, 2].
B I ≤ sup{f(x) , x ∈ [1, 2]} . Z
Z 1 2 tf(t) dt = 3I − 1 2
C tf(t) dt.
Le changement de variable t 7→u = 3 − t donne
1Z1√ 2
DLe changement de variable t 7→v = 2t − 3 donne I = 1 − v dv
. 2 −1
E f admet une primitive définie sur R.
Question 6. On note f la fonction qui à t ∈ R, associe f(t) = t
t2 + 1 .
2 √ 2 1
A Z0 f(t) dt =
Z du.
0 1+
u
B Z 2 Z 2
0 f(t) dt > 0 t dt.
Z 2

C f(t) dt = ln(5).
0

D Z 0 2 |g(t)|f(t) dt = 0.
Soit g une fonction définie et continue sur [0, 2] telle que
Alors pour tout t ∈ [0, 2], g(t) = 0.
2n k Z 2
E X tend vers f(t) dt quand n tend vers l’infini.
k=1 2 2 0
n +k
1
Question 7. On note f la fonction qui à t ∈ R, associe f(t) = (t2 + 4)2 . On pose
Z 2
I= f(t) dt.
0
f possède une primitive définie sur R.
A
B I=8 Z0 t2 + 4 dt + t2 +4 0
!
.

1 2 1 t 2

C I> 2 .
2
4

Z 1 1 du.
D I= 0 2 2
(1 + u )
Z e2 1

E I= dv.
0 ev + 4e−v

27
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

Question 8. On note f la fonction qui à t ∈ R, associe f(t) = 2


t +1
(t + 3)(t − 4) .
2

A f a une primitive définie sur R.


B La décomposition en éléments simples de f a la forme suivante :
A B C
f(t) = t + 3 +t + 2 + t − 2 . 5
C Une primitive de f(t) est ln(|(t + 3)(t + 2) (2 − t)|).
1 +∞ e−3u + e−u
D Z0 f(t) dt = Z −u du.
0 (e + 3)(4 − e−2u)
1 π 2
2 (1 + cos (u)) sin(u)

E Z0 Z 0 2 du.
f(t) dt = (3 + cos(u))(cos (u) − 4)
1
Question 9. On note f la fonction qui à t ∈ R, associe f(t) = et + e−t .
A f a une primitive définie sur R.
x −x
B La fonction qui à x associe ln(e + e ) est une primitive de f.
1
C Si F est une primitive de u + 1/u , alors F (ex) est une primitive de f.
−x
D La fonction qui à x associe π/4 − arctan(e ) est une primitive de f.
x
E La primitive de f qui s’annule en 0 est x 7→π/4 − arctan(e ).
1
Question 10. Soient a et b deux réels. On note f la fonction qui à t associe√ 2 .
at + b
A Si a et b sont strictement positifs, il existe une constante C telle que x 7→
q
arcsin(x a/b ) soit une primitive de f.
B Si a et b sont strictement positifs, il existe une constante C telle que x 7→
√ ax2 + b soit une primitive de t 7→tf(t).
C Si a est strictement négatif et b strictement positif, il existe une constante C
q
telle que x 7→C arcsin(x a/b ) soit une primitive de f.
D Si a est strictement positif et b strictement négatif, il existe une constante C
q

telle que x 7→C arcsin( −ax/b) soit une primitive de f.


Ef admet une primitive définie sur R si et seulement si a et b sont de même
signe.

BC–10 Réponses : BD–1 BC–2 AD–3 BE–4 BC–5 DE–6 AB–7 BC–8 AD–9

2.4 Devoir
Essayez de bien rédiger vos réponses, sans vous reporter ni au cours, ni au
corrigé. Si vous souhaitez vous évaluer, donnez-vous deux heures ; puis
comparez vos réponses avec le corrigé et comptez un point pour chaque question
à laquelle vous aurez correctement répondu.

28
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

Questions de cours : Soient f une fonction définie et continue sur R.


1. Qu’appelle-t-on primitive de f sur R ?
2. Soit a un réel. Soit F une primitive de f. Exprimer F (x) à l’aide de F (a) et
Z x

f(t) dt.
a
3. On supose qu’il existe x > a tel que F (x) = F (a). Montrer que f s’annule au
moins une fois sur l’intervalle [a, x].
4. Z x
En utilisant une intégration par parties, exprimer a tf(t) dt à l’aide de F .
5. Z x −t −t
Exprimer a e f(e ) dt à l’aide de F .

Exercice 1 : On rappelle les définitions suivantes du cosinus et du sinus hyperboliques.


cosh(x) = ex + e−x et sinh(x) = ex − e−x .
2 2
1. Vérifier que :
Z0 x x
∀x ∈ R , cosh(t) dt = sinh(x) et Z0 sinh(t) dt = cosh(x) − 1 .

2. Démontrer la formule suivante.


2n+1 n + 1!
∀n ∈ cosh (x) = 1 n j cosh((2n + 1 − 2j)x) .
2 2n j=0 2

N,
X

3. Démontrer la formule suivante.

1 n 2n
∀n ∈ N , + 1!

X
sinh 2 n+1(x) = 22n j =0 j (−1) j sinh((2n + 1 − 2j)x) .

Z 1
5
4. Calculer cosh (t) dt en fonction de sinh(5), sinh(3) et sinh(1).
0
Z 1
5
5. Calculer sinh (t) dt en fonction de cosh(5), cosh(3) et cosh(1).
0

Exercice 2 : Soit n ∈ N un entier. On note In l’intégrale suivante.


Z1 1 n t
In = (1 − t) e dt .
0 n!
1. Démontrer que pour tout n ≥ 1,
Z1 Z1
n t n−1 t
(1 − t) e dt < (1 − t) e dt .
0 0

En déduire que la suite In est strictement décroissante.

29
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble
2. Démontrer que pour tout n ∈ N, e

0 < In < .
(n + 1)!
3. Calculer I0.
4. Calculer I1.
5. En utilisant une intégration par parties, démontrer que pour tout n ≥ 1 :
1
I =I − .
n n−1 n!
6. En déduire que pour tout n ∈ N :
n 1
I =e .
X

n − k=0 k!

7. Déduire des questions précédentes l’encadrement suivant pour e .


n 1 n 1 + e .
<e<
X X
k=0 k! k=0 k! (n + 1)!

Z2 1 dt.
Exercice 3 : On pose I = q

2 + t(4 − t)
1
2π/3
Z sin(u)
Montrer que I =
1. π/2 1 + sin(u) du.
Z √ 4v
3
Montrer que I =
2. 1 (1 + v) (1 + v ) dv.
2 2

√ π
3. En déduire que I = 6 −2+ 3.

2.5 Corrigé du devoir


Questions de cours :

1. On appelle primitive de f sur R toute fonction dérivable sur R telle


0
que : ∀x ∈ R , F (x) = f(x) .
2. Z x
a f(t) dt .
F (x) = F (a) +

30
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3. Démontrons la contraposée : si f ne s’annule pas, alors F (x) 6= F (a).


Puisque f est continue, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, si f
ne s’annule pas sur ]a, x[, alors son signe reste le même :

∀t ∈ ]a, x[ , f(t) > 0ou bien ∀t ∈ ]a, x[ , f(t) < 0 .

Quitte à remplacer f par −f nous pouvons supposer que f reste strictement


posi-tive sur ]a, x[. Or l’intégrale sur un intervalle d’une fonction continue
strictement positive est strictement positive. Donc
Z
x
F (x) = F (a) + f(t) dt > F (a) .
a

4. x

Z Z x Z x
ax tf(t) dt = tF (t) a − a F (t) dt = xF (x) − aF (a) − a F (t) dt .
5.
x Z e−x
Z e−tf(e−t) dt = −f(u) du = F (e−a) − F (e−x) .
−a
a e

Exercice 1 :
1.
x 1Z x 1 Z0 x
Z0
cosh(t) dt = t −t
2 0 e dt + 2 e dt
1 x 1
= et + − e−t
2020
1 1 x
= 2(et − 1) − 2(e−t − 1) = sinh(x) .

x 1 x 1 x
Z0 sinh(t) dt = 2 Z0 et dt − 2 Z0 e−t dt
1 x 1 x

= 2 − 2
et 0 − e−t 0
1 1
= 2 (e − 1) + 2 (e−t − 1) = cosh(x) − 1 .
t

31
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2. En utilisant la formule du binôme de Newton :

cosh
2n+1
(x) = 1 2n+1 2n + 1 !e(2n+1−j)xe−jx
22n+1

X j

j=0

= 2n+1 2 + 1!
22n+1 j e(2n+1−2j)x
X
1 n

j=0

= 1 n n 2n+1 2n
X X
+ 1! + 1!
22n+1 2 j e (2n+1−2j)x + j e (2n+1−2j)x

j=0 j=n+1

= n j ! n
j !e(2n+1−2(2n+1−j0))x
0
22n+1 j=0
e(2n−2j)x + 2
2n + 1

1 2n n +1
j =0

X X
0 −

1 n n 2
n
+ 1!
2n − j !e(2j−2n−1)x
2
= X
22n+1 j e(2n+1−2j)x +
j=0
n !
1 2jn e(2n+1−2j)x + e(2j−2n−1)x
j=0

= 22n+1 X

!
1 n
2nj+ 1 2 cosh((2n + 1 − 2j)x)
X
= 22n+1
j=0
= 2n + 1 ! − 2j)x) .
1 n cosh((2n + 1
X
2 2n j =0 j

3. De même (les étapes intermédiaires sont analogues) :


2n+1 1 2n+1 2n + 1
sinh (x) =
X j !
22n+1 e(2n+1−j)x(−1)je−jx

j=0

= n !
22n+1 2j (−1)j e(2n+1−2j)x − e(2j−2n−1)x
X
j=0

1 n

= 1 n 2n + 1

2 2n j=0 !
j

X
(−1) j sinh((2n + 1 − 2j)x) .

4. En appliquant le résultat de la question 2 pour n = 2 :

5
cosh (x) = 1 cosh(5x) + 5 cosh(3x) + 10 cosh(x) .
16 16 16
32
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Donc :

1 1 1 1
1 5 10
Z cosh (t) dt = 16 Z 0 cosh(5t) dt + 16 Z0 cosh(3t) dt + 16 Z0 cosh(t) dt
5
0

= 1 sinh(5) + 5 sinh(3) + 5 sinh(1) ,


80 48 8
en utilisant le résultat de la question 1.
5. En appliquant le résultat de la question 3 pour n = 2 :
5 1 5 10
sinh (x) =
16 sinh(5x) − 16 sinh(3x) + 16 sinh(x) .
Donc :
1
1 1 5 1 10 1

Z 5
0 sinh (t) dt = 16 Z0 sinh(5t) dt − 16 Z0 sinh(3t) dt + 16 Z 0 sinh(t) dt
1 5 5
= 80 (cosh(5) − 1) − 48 (cosh(3) − 1) + 8 (cosh(1) − 1) ,
en utilisant le résultat de la question 1.
Exercice 2 :
1. Pour tout n ≥ 1, et pour tout t ∈ ]0, 1[,
n n−1 n t n−1 t
0 < (1 − t) < 1 =⇒ (1 − t) < (1 − t) =⇒ (1 − t) e < (1 − t) e .
n−1 t n t
La fonction t 7→(1 − t) e − (1 − t) e est continue et strictement positive sur
]0, 1[. Son intégrale est donc strictement positive.
Z1 Z1 Z1
n−1 t n−1 t n t n−1 t
(1 − t) e − (1 − t) e dt > 0 =⇒ (1 − t) e dt < (1 − t) e dt .
0 0 0

Comme n! > (n − 1)!, 1/(n!) < 1/(n − 1)!. Donc In < In−1.
2. Pour tout n ≥ 1, et pour tout t ∈ ]0, 1[,
n t
0 < (1 − t) e .

La fonction à intégrer est continue et strictement positive, donc In est


strictement positive.
t t
La fonction t 7→e est majorée par e sur [0, 1]. De plus la fonction t 7→e − e
est continue et strictement positive sur [0, 1[. Le même raisonnement que
précédem-ment donne la majoration au sens strict suivante.
1 1 1 1
Z n t Z n
0 n! (1 − t) e dt < 0 n! (1 − t) e dt .
33
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

Or :
1 1 1
Z1
0
n
(1 − t) dt = − n + 1 (1 = n+1.
− t)n+1 0
Donc :
1 e = e
In < n + 1 n! .
(n + 1)!
1
3. Z 1
I0 = 0 e dt = e
t t
0 =e−1.

4. Effectuons une intégration par parties :


Z 1
t
I1 = (1 − t)e dt
0

1 Z1
t t
= (1 − t)e + e dt
0 0

= −1 + I0 = e − 2 .

5.
1 1
1 n
n t Z 0 n−1 t
In = n! (1 − t) e 0 + n! (1 − t) e dt
= 1 + In−1 .
− n!

6. Effectuons une démonstration par récurrence. La formule est vraie pour I0. Sup-
posons-la vraie pour In. En utilisant le résultat de la question précédente :
I = 1
n+1
In − (n + 1)!

X
n 1 1
= e− −
k=0 k! (n + 1)!

= e −
k! .
n+1 1
X
k =0

La formule est vraie pour n + 1, elle est donc vraie pour tout n ∈ N.
7. Nous avons démontré que 0 < In < e/(n + 1)!. Donc :
n 1 e n 1 n 1 e
X X X

0 < e − k=0 k! < (n + 1)! ⇐⇒ .


k=0 <e< k=0 +
k! k! (n + 1)!

34
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Exercice 3 :
2
1. Ecrivons t(4 − t) = 4 − (t − 2) . Effectuons le changement de variable t − 2 = 2
cos(u), soit dt = −2 sin(u) du. Lorsque t varie de 1 à 2, cos(u) varie de −1/2 à
0, donc u varie de arccos(−1/2) = 2π/3 à arccos(0) = π/2. Sur cet intervalle,
q q
2
t(4 − t) = 4 − 4 cos (u) = 2 sin(u) ,
car sin(u) est positif pour u ∈ [π/2, 2π/3]. Donc :
Z π/2 1 (−2 sin(u)) du = Z 2π/3
I= sin(u) du .
2π/32 + 2 sin(u) π/2 1 + sin(u)
2. La fonction à intégrer est une fraction rationnelle en sin(u) qui n’a pas d’inva-
riance particulière. Effectuons le changement de variable u = tan(v/2) , soit :
2 2v
du = 2 dv et sin(u) = 2 .
1+v 1+v
√ .
Lorsque u varie de π/2 à 2π/3, v varie de tan(π/4) à tan(π/3), donc de 1 à 3
On obtient :
√ 2v √
Z
1
3 1+
1+v2
2
1 + v2 Z
1
3 (1 + v)2(1 + v2)
1+v 2 4v

I= 2v dv = dv .

3. La décomposition en éléments simples est la suivante.


4v = −2 + 2 .

2 2 2 2
(1 + v) (1 + v ) (1 + v) 1+v
On en déduit :
I= 2 √ + 2 arctan(v) √
3 3 π π π
2

1+ 1 1 = 2 −1+ 3 − 2 =6 √ 3
1+ √ 3 −2+ .
v

35
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3 Compléments
3.1 La quadrature du cercle
Étant donné un cercle, dessiné sur une feuille de papier, construire en
utili-sant uniquement une règle et un compas, un carré dont la surface
est égale à celle du cercle.
Tel est l’énoncé du problème dit de « la quadrature du cercle », qui a occupé les mathé-
maticiens amateurs et professionnels pendant tant de siècles, qu’il est devenu dans le
langage courant un archétype de problème insoluble. Effectivement, la quadrature du
cercle est impossible, et la démonstration définitive a été donnée en 1882 par Carl von
Lindemann (1852-1939). Ceci n’empêche pas de nombreux amateurs peu au fait des
mathématiques d’essayer encore et encore, et de proposer leurs solutions (fausses bien
sûr). Au point que l’Académie des Sciences a dû déclarer que désormais elle refuserait
d’examiner tout mémoire portant sur la quadrature du cercle.
On peut construire à la règle et au compas toutes sortes de droites, de cercles et
de points. On peut construire des perpendiculaires et des parallèles, des médianes,
des médiatrices, des bissectrices. . . Qu’est-ce qui distingue ce qui peut être construit
à la règle et au compas de ce qui ne peut pas ? La réponse fut donnée en 1837
par Pierre-Laurent Wantzel (1814-1848) (il avait 23 ans).
On appelle nombre constructible toute coordonnée d’un point que l’on peut const-
ruire à la règle et au compas, à partir d’un repère orthonormé donné du plan.
Théorème 6. Tout nombre constructible est racine d’un polynôme à coefficients
en-tiers, et le plus petit degré d’un polynôme à coefficients entiers dont ce nombre
est racine est une puissance de 2.
Wantzel mettait ainsi un point final à deux autres problèmes célèbres hérités des
Grecs : la duplication du cube (construire un cube de volume double de celui d’un cube
donné), et la trissection de l’angle (construire un angle égal au tiers d’un angle donné).
Mais il ne résolvait pas tout à fait la quadrature du cercle. Le côté d’un carré dont la
√ √
surface est égale à π est π. D’après le théorème de Wantzel, si π est constructible
alors π l’est aussi. Comment prouver que π n’est pas constructible ?
Il se trouve que π est transcendant, c’est à dire qu’il n’est racine d’aucun polynôme
à coefficients entiers. Que π est irrationnel avait déjà été soupçonné par les Grecs
(en particulier Archimède) et conjecturé après eux par les mathématiciens arabes,
notamment Al Biruni (973-1049) (dont La Fontaine a injustement fait « Aliboron »).
Il fallut attendre Jean-Henri Lambert en 1766 pour la première démonstration, à
base de fractions continues. Du fait de l’enjeu (la quadrature du cercle), la
transcendance de π fit l’objet d’une belle compétition entre mathématiciens, tout
e
au long du xix siècle. Lindemann remporta la palme en 1882, en utilisant la
transcendance de e, démontrée avant lui par Charles Hermite.

36
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La démonstration de Lindemann est beaucoup trop difficile pour être exposée


ici. En utilisant uniquement les outils à votre disposition, et en particulier les
calculs d’inté-grales, nous allons prouver plus modestement l’irrationalité de π, par
une démonstration différente de celle de Lambert.
Théorème 7. Le nombre π est irrationnel.

Démonstration : C’est une démonstration par l’absurde. On suppose que π est ra-
tionnel, donc qu’il s’écrit π = p/q, où p et q sont deux entiers. Pour tout n ∈ N,
posons : Z
π n

In = x(p − qx) sin(x) dx .


0
Observez que x(p − qx) s’annule pour x = 0 et pour x = π, par hypothèse. Entre les
deux, x(p − qx) et sin(x) sont strictement positifs ; donc l’intégrale In est strictement
positive pour tout n.
La démonstration comporte deux étapes. On montre d’abord que In est un
entier divisible par n!, ensuite que In/n! tend vers 0 quand n tend vers l’infini. Mais
une suite d’entiers qui tend vers 0 est nulle à partir d’un certain rang. Or In est
strictement positive pour tout n. D’où la contradiction.
Étape 1 : In est un multiple entier de n!.
C’est une démontration par récurrence, pour laquelle il nous faut une formule du
même métal. On l’obtient grâce à deux intégrations par parties successives.
n Z π n−1
In = x(p − qx) (− cos(x)) π + 0 n(p − 2qx) x(p − qx) 0
cos(x) dx

= Z0 π n(p − 2qx) x(p − qx) n−1 cos(x) dx

π
= n(p − 2qx) x(p − qx) n−1 sin(x) 0 x(p − qx)
n−2
sin(x) dx
= Z π − 2nq x(p − qx) n−1 + n(n − 1)(p − 2qx)2
− 0
Z
0 π 2nq x(p − qx) n−1
sin(x) dx − Z0π n(n − 1)p2 x(p − qx) n−1
sin(x) dx
Z
+
0π n−2 sin(x) dx
4n(n − 1)qx(p − qx) x(p − qx)

2
= 2nq In−1 − n(n − 1)p In−2 + 4n(n − 1)q In−1
2
= 2nq(1 + 2(n − 1)) In−1 − n(n − 1)p In−2 .

Pour initialiser la récurrence, calculons I0 et I1.


Z π sin(x) dx = − cos(x) π =2.
I0= 0 0

37
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On calcule I1, à nouveau par parties.


Z π
I1 = x(p − qx) sin(x) dx
0
π Zπ
= x(p − qx)(− cos(x)) + (p − 2qx) cos(x) dx
0 0

π Zπ
= (p − 2qx) sin(x) + 2q sin(x) dx = 4q .
0 0

Donc I0 et I1 sont entiers (multiples de 0! = 1! = 1). L’expression de In en fonction


de In−1 et In−2 montre que si In−1 est multiple entier de (n − 1)! et In−2 est multiple
entier de (n − 2)!, alors In est multiple entier de n!. D’où le résultat, par récurrence.
Étape 2 : La suite (In/n!) converge vers 0.
Le maximum de la fonction x 7→x(p − qx) est atteint pour x = p/(2q) et vaut p2/(4q).
Donc : 2 2
In 6
p !n π
0
p !n .

Z
4q sin(x ) dx = 2 4q

n
Or pour tout a ∈ R, la suite (a /n!) converge vers 0, d’où le résultat.

e
Au passage, ce n’est que depuis le xvii siècle que le rapport de la circonférence d’un
cercle à son diamètre se note π (du terme grec περ´ιµετ ρoς (périmètre), qu’Archimède
utilisait pour désigner la circonférence). Il semble que ce soit William Oughtred (1574-
1660) qui ait le premier utilisé la notation π, comme les signes ± et ×. Il a aussi construit
une des premières échelles logarithmiques, ouvrant ainsi la voie à la règle à calcul. La
lettre π est devenue une notation standard après les travaux d’Euler en 1737.

3.2 Fonctions spéciales


Toute fonction continue sur un intervalle admet une infinité de primitives sur cet
intervalle. La question du calcul d’une primitive recouvre en fait deux problèmes très
différents. Le premier est celui du calcul numérique d’une ou plusieurs de ses valeurs,
qui par nature sera une approximation (l’ordinateur ne peut donner que des résultats
décimaux). L’autre problème est celui du calcul formel, qui consiste à trouver une
expression d’une primitive à l’aide de fonctions connues. Considérons par exemple les
fonctions suivantes. Ont-elles une primitive que l’on peut calculer ?
1
1. x → f(x) = x
1
2. x → g(x) = ln(x) .
La réponse est oui pour f, dont une primitive est x → ln |x|, dans la mesure où on
considère que ln est une fonction connue. C’est non pour g sauf si on définit la fonction

38
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logarithme intégral que l’on note Li :


x dt
Z .
Li(x) = 2 ln(t)
Cette fonction apparaît naturellement dans des problèmes pratiques, tout comme
le logarithme ordinaire. De la même façon, on est amené à définir le sinus intégral,
le cosinus intégral, l’exponentielle intégrale.
Z
Si(x) = 0 t dt ; Ci(x) = − Zx ∞ t dt ; Ei(x) = Z t
e
t dt .
x
+ cos(t) x
−∞

sin(t)

Encore étudiant, J.W.L. Glaisher (1848-1928) publia un article sur les fonctions sinus
intégral, cosinus intégral et exponentielle intégrale, contenant des tables de valeurs
inédites. Il deviendra un spécialiste reconnu du calcul de tables numériques.
Au cours du temps, de nombreuses fonctions sont ainsi apparues, et sont
désormais intégrées aux logiciels de calcul. Une des plus connues est la fonction
erf (pour « error function »), très utilisée en statistique, qui est définie comme suit.
2 Z0 x2
erf(x) = √π dt .
−t e
Toutes ces fonctions « spéciales », ont exactement le même statut mathématique que
les fonctions usuelles : on peut les dériver, les intégrer, les associer à d’autres
fonctions dans des formules, etc. Au moment de calculer numériquement une valeur
particulière, un logiciel de calcul utilisera toujours un algorithme d’approximation ;
mais c’est aussi le cas pour les fonctions usuelles. . . Alors pourquoi distinguer les
fonctions spéciales des autres fonctions ? Peut-être parce que les fonctions usuelles
vous posent déjà suffi-samment de problèmes, sans en rajouter !

3.3 Intégrales elliptiques


Il y a plus de deux millénaires, Archimède savait déjà calculer l’aire délimitée par un
e
arc de parabole. Pourtant, jusqu’au xvii siècle, calculer la longueur d’un arc de courbe fut
considéré comme impossible. L’idée qu’un arc de courbe puisse être mesuré au même
titre qu’un segment de droite semblait même absurde à beaucoup de mathématiciens. Le
progrès vint de l’idée que la longueur d’un arc de courbe puisse être approchée par celle
d’une chaîne de segments ayant leurs extrémités sur la courbe. Pierre de Fermat (1601-
1665) fut le premier à réaliser que le calcul d’un arc de courbe se ramenait au calcul de
l’aire inscrite sous une autre courbe, soit en termes modernes, une intégrale.
Pourtant, même après que la méthode de calcul fut comprise, les tentatives pour
calculer la longueur d’un arc d’ellipse échouèrent. Voici une des façons d’écrire le pro-
blème. Les équations paramétriques d’une ellipse parallèle aux axes sont :
(
x(t) = a cos(t)
y(t) = b sin(t) .

39
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où a et b désignent les longueurs du demi-axe horizontal et du demi-axe vertical


(figure 3).

θ
a

Figure 3 – Ellipse d’équations paramétriques x(t) = a cos(t), y(t) = b sin(t).

La formule pour calculer la longueur d’un arc de courbe paramétrique entre deux
valeurs t0 et t1 du paramètre est :
Z t1 q
0 2 0 2
(x (t)) + (y (t)) dt .
t0

Ici la longueur de l’arc de courbe compris entre l’axe horizontal et le rayon d’angle
θ est :
Z θq
2 2 2 2
L(θ) = a sin (t) + b cos (t) dt .
0
Dans le cas où l’ellipse est un cercle (a = b), il n’y a aucun problème car la fonction
à intégrer est constante. Mais si a 6= b ? Voici ce que donne le changement de
variable sin(t) = u, en posant x = sin(θ) :
q Z
Zx a2u2 + b2(1 − u2)
√1
du = b x k2u2
L(θ) = √ √− du .
0 1 2 0 2
−u 1−u
2 2 2
avec k = 1 − a /b (quitte à effectuer une rotation de π/2, on peut supposer a < b).
En multipliant en haut et en bas par le numérateur, il vient :
L(θ) = x 1 − k 2u2 du ,
soit b Z0
√ 1 − k2u2 √ 1 − u2

L(θ) Z x 1 x
u2
= 0 √ √ 2Z √ √ du
b 2 2 2 du − k 0 2 2 2
1−k u 1−u 1−k u 1−u .

40
Maths en Ligne Calcul des primitives UJF Grenoble

La seconde de ces deux primitives se calcule grâce à une intégration par parties.
Mais la première ne se calcule pas : c’est ce qu’on appelle une intégrale elliptique.
Z x 1 du .
I(x) = 0 √ √
2 2 2
1−k u 1−u
Le premier à s’être posé le problème est Wallis en 1655. Il avait exprimé le résultat
sous forme d’une série entière, et montré que les longueurs d’autres arcs de
courbes conduisaient à des problèmes du même type. Liouville devait démontrer
plus tard que I(x) ne s’exprime pas à l’aide des fonctions usuelles, mais dès la fin
e
du xviii siècle, on commence à étudier les propriétés de I(x) comme une nouvelle
fonction, à l’égal de l’exponentielle et des fonctions trigonométriques, sans plus
chercher à la calculer explicitement.
Un progrès considérable fut réalisé indépendamment par Abel et Jacobi en
1826. Ils eurent l’idée, d’une part de prendre la réciproque de la fonction x 7→I(x),
d’autre part d’étendre cette réciproque en une fonction à valeurs complexes. Cette
nouvelle fonction, et ses généralisations, allaient jouer un rôle important en
analyse, en géométrie et en théorie des nombres. Les généralisations portent
désormais le nom d’intégrales abéliennes, en hommage à Abel.
Né en 1802 dans une île proche de Stavanger en Norvège, Niels Henrik Abel, second
fils d’une famille de sept enfants, dut assumer à 18 ans, après le décès de son père, la
responsabilité de sa famille. En plus des leçons particulières qu’il devait donner pour
nourrir les siens, il continua à étudier, et à 20 ans, il écrivit un mémoire démontrant
l’impossibilité de la résolution d’une équation du cinquième degré par radicaux. Avec son
travail sur les intégrales elliptiques, il était déjà à 24 ans, l’auteur de plusieurs résultats
majeurs. Il entreprit alors un tour d’Europe pour rencontrer les grands ma-thématiciens du
moment. Malheureusement, auprès de Gauss comme de Cauchy, il se heurta à la
négligence et l’incompréhension. Chargé de présenter les travaux d’Abel
à l’Académie des Sciences, Cauchy commença par égarer le mémoire. Pressé par
Le-gendre, il finit par écrire un rapport bâclé, indigne de lui et de la qualité du
travail d’Abel. L’Académie des Sciences ne rendit justice à Abel qu’en 1830, après
sa mort, et il fallut pour cela une démarche diplomatique de la Norvège.
Découragé et très démuni, Abel mourut en avril 1829 d’une tuberculose
pulmonaire avant d’avoir atteint ses 27 ans. Il n’a jamais su que son nom serait un
jour donné à des fonctions, plusieurs théorèmes importants. . . et à un des prix les
plus prestigieux en mathématiques.

41
Exo7

Calculs d’intégrales

Fiche d’Arnaud Bodin, soigneusement relue par Chafiq Benhida

1 Utilisation de la définition
Exercice 1
Soit f la fonction définie sur [0; 4] par
8
>1
>
si x = 0
>
>1
>
> si 0 < x < 1
<
f (x) = 3 si x = 1
>
>

>
>
2 si 1 < x 6 2
>

si 2 < x 6 4.
>

:4

1. Calculer 4 f (t)dt. x
0
2.
x 2[0; 4], calculer F(x) =
Soit
f (t)dt. R

3. R
Montrer que F est une fonction continue sur [0; 4]. La fonction F est-elle dérivable sur [0; 4] ?
Correction H Vidéo [002081]

Exercice 2
Soient les fonctions définies sur R,
2 x
f (x) = x , g(x) = x et h(x) = e ;
Justifier qu’elles sont intégrables sur tout intervalle fermé borné de R. En utilisant les sommes de Riemann,
H R H R R
1 2 x
calculer les intégrales 0 f (x)dx, 1 g(x)dx et 0 h(t)dt.
Indication Correction Vidéo [002082]
Exercice 3

Soit f : [a; b] ! R une fonction continue sur [a; b] (a < b).


1. On suppose que f (x) > 0 pour tout x 2 [a; b], et que f (x 0) > 0 en un point x
b
0 2 [a; b]. Montrer
b
que
R R
a f (x)dx > 0. En déduire que : «si f est une fonction continue positive sur [a; b] telle que a f (x)dx = 0
alors f est identiquement nulle».
2. On suppose que b f (x)dx = 0. Montrer qu’il existe c 2 [a; b] tel que f (c) = 0. R0
a
3. qu’il existe d 2 [0; 1] tel que f (d) = d. 2
1 1
R est une fonction continue sur [0; 1] telle que f (x)dx = . Montrer
Application : on suppose que f
Indication H Correction H Vidéo [002085]

Exercice 4
Soit f : ! R une fonction continue sur et F(x) = x f (t)dt
R R R0 . Répondre par vrai ou faux aux affirmations
suivantes :
1. F est continue sur R.
2. F est dérivable sur R de dérivée f .

1
3. Si f est croissante sur R alors F est croissante sur R.
4. Si f est positive sur R alors F est positive sur R.
5. Si f est positive sur R alors F est croissante sur R.
6. Si f est T -périodique sur R alors F est T -périodique sur R.
7. Si f est paire alors F est impaire.
Correction H Vidéo [002091]

2 Calculs de primitives
Exercice 5
Calculer les primitives suivantes par intégration par parties.
R 2
1. x ln x dx
R

2. x arctan x dx
R R 2
3. ln x dx puis (ln x) dx
R

4. cos x exp x dx
Indication H Correction H Vidéo [006864]

Exercice 6
Calculer les primitives suivantes par changement de variable.
1. R (cos x)1234 sin x dx
3. R x ln x 1 dx
1
2. R dx
3 1

R +exp( x) H
4. p H dx
4x x2
Indication Correction Vidéo [006865]

Exercice 7
Calculer les primitives suivantes, en précisant si nécessaire les intervalles de validité des calculs :
1. R x+2
x 3x 4 dx
2

2. x +x+1 dx
R

3. R 8 3
sin x cos x dx
4. R dx sin1 x
x1

R 3 sin x
dx
5.
H H

2 cos x+3 tan x


Indication Correction Vidéo [006866]

3 Calculs d’intégrales
Exercice 8
Calculer les intégrales suivantes :
1. R 0 p2 x sin x dx (intégration par parties)
x
2. R 1 1 pe
e
1+1
dx (à l’aide d’un changement de variable simple)
0 x
3. R 0 dx (changement de variable x = tant)
22
(1+x )

2
R 1 3x+1 1 1
2 (x+1)

4. 0 2 dx (décomposition en éléments simples)


R H H
5. 1 1 + x2 arctan x dx (changement de variable u = x )
2
Indication Correction Vidéo [006867]

Exercice 9
Calculer les intégrales suivantes :
p p
2 1 2 sin x
Z0 1 + sin x dx et Z0 1 + sin x dx:

Indication H Correction H Vidéo [002095]

Exercice 10 Intégrales de Wallis


Z p
2 n
Soit In = 0 (sin x) dx pour n 2 N. n
dx. 1 2
1. Montrer que In+2 = n+ 1 In. Expliciter In. En déduire 1 1
n+ 2
x
2. Montrer que (I ) est positive décroissante. Montrer R
nn que In In+1
p p 1 3 (2n+1) p n
3. Simplifier In In+1. Montrer que In 2n . En déduire 24 (2n) 2 p .

Indication H Correction H Vidéo [002096]

Exercice 11

1 xn
Z dx.
Soit In = 0 1 + x
1. En majorant la fonction intégrée, montrer que limn!+¥ In = 0.
2. Calculer In + In+1.
n!+¥ k=1 k !
n k+1
( 1)
3. Déterminer lim å .
Indication H Correction H Vidéo [002097]

4 Applications : calculs d’aires, calculs de limites


Exercice 12
Calculer l’aire de la région délimitée par les courbes d’équation y =
x2 et y = 1 .
2
2 1+x
Indication H Correction H Vidéo [002099]
Exercice 13

Calculer l’aire intérieure d’une ellipse d’équation :


2 2
y x
2 + 2 = 1:
a b
Indications. On pourra calculer seulement la partie de l’ellipse correspondant à x > 0, y > 0. Puis
exprimer y en fonction de x. Enfin calculer une intégrale.
Indication H Correction H Vidéo [006863]

Exercice 14
Calculer la limite des suites suivantes :

3
n 1 1
1. un = n å 2
k=0 k + n2
n 2 1
n
k=1 n k

2. vn = Õ 1+ 2

Indication H Correction HVidéo [002100]

4
Indication pour l’exercice 2 N

3x+1
2
(x+1)

Les fonctions continues ne seraient-elles pas intégrables ?


Il faut se souvenir de ce que vaut la somme des n premiers entiers, la somme des carrés des n premiers entiers
Rb
et la somme d’une suite géométrique. La formule générale pour les sommes de Riemann est que a
f (x)dx est la limite (quand n ! +¥) de
n 1
b a
Sn = åf a+k b a :
n k=0 n

Indication pour l’exercice 3 N


f ( x0)
1. Revenir à la définition de la continuité en x0 en prenant e = 2 par exemple.
2. Soit f est tout le temps de même signe (et alors utiliser la première question), soit ce n’est
pas le cas (et alors utiliser un théorème classique...).
R1 1 R 1
3. On remarquera que f (x)dx = ( f (x) x)dx.
0 2 0

Indication pour l’exercice 5 N


R 2 0 2
1. Pour x ln x dx poser v = x , u = ln x.
R 0
2. Pour x arctan x dx poser v = x et u = arctan x.
3. Pour les deux il faut faire une intégration par parties avec v0 = 1.
4. Pour R cos x exp x dx il faut faire deux intégrations par parties.
Indication pour l’exercice 6 N

1. R cos1234 x sin x dx = 1 1235


cos x + c (changement de variable u = cos x)
1235
2. 1 dx = ln ln x + c (changement de variable u = ln x)

3. R x 1
x ln dx j= 1 jln (3 exp x + 1) + c (changement de variable u = exp x)
R 3 1 1 1

R +exp( x) 3
p
+ c (changement de variable u =
4. dx = arcsin 2
x 1 2
x 1)
4x
x2
Indication pour l’exercice 7 N

R x x 31 4 1 1 2j j 6 j j 2 1
1. 2
x+2
dx = ln x + 1 + ln x 4 + c (décomposition en éléments simples)
x 5 5
R x 8 1 3 j 1 9 j1 3

dx = 2 ln x + x + 1 p
11

2. R x+2 +c p
2
+x+ 3 arctan
3. sin x cos x dx = 9 sin x 11 sin x + c
4. 1 dx = 1 ln 1 cos x + c = ln tan x + c (changement de variable u = cos x ou u = tan j 5 j j
x
2
)
5. R 2 sin x
2 cos x+3 tan x 5 j

3 sin x 2
sin x 1+cos x 2

dx = 1 ln + 7 ln 1 + 2 sin x + c (changement de variable u = sin x)


R

Indication pour l’exercice 8 N


p 0
1. 0 2 x sin x dx = 1 (intégration par parties v = sin x, u = x)
2. R 01 x dx = 2 pe + 1 2p x
p
R 1 p 1 2

ex
e 1+1

2 (à l’aide du changement de variable u = e )


R
3. 1 (1+x ) dx = 8 + 4 (changement de variable x = tant, dx = (1 + tan t)dt et 1 + tan2 t = 1
)
0 2 2 cos 2 t

4. R 3x+1 dx = 3 ln 2 1 (décomposition en éléments simples de la forme a b


= + 2 ) x+1
0 (x+1) 2 (x+1)

5
R2 1 arctan x dx = 3p 1 1 p
5. 2 1+
x2 4 (changement de variables u = x et arctan x + arctan x = 2 )
1

Indication pour l’exercice 9 N


p 1
R2 dx = 1 (changement de variables t = tan x ).
0 2
p
dx = 1 (utiliser la précédente).
1+sin x 2
p
R
2
sin x
0

1+sin x

un
vn

Indication pour l’exercice 10 N

1. Faire une intégration par parties afin d’exprimer In+2 en fonction de In. Pour le calcul explicite
on distinguera le cas des n pairs et impairs.
2. Rappel : u n vn est équivalent à ! 1. Utiliser la décroissance de In pour encadrer In+1
.

In

Indication pour l’exercice 11 N


n
1. Majorer par x .
2.
3. On pourra calculer (I0 + I1) (I1 + I2) + (I2 + I3)

Indication pour l’exercice 12 N


x 1
Un dessin ne fait pas de mal ! Il faut ensuite résoudre l’équation 22 = x2 +1 puis calculer deux intégrales.

Indication pour l’exercice 13 N


Z a r 2
Il faut se ramener au calcul de 0 x
b 1 dx.
a2

Indication pour l’exercice 14 N


On pourra essayer de reconnaître des sommes de Riemann, puis calculer des intégrales. Pour le
produit com-poser par la fonction ln, afin de transformer le produit en une somme.
6
Correction de l’exercice 1 N
R 4
1. On trouve 0 f (t)dt = +7. Il faut tout d’abord tracer le graphe de cette fonction. Ensuite la valeur d’une
intégrale ne dépend pas de la valeur de la fonction en un point, c’est-à-dire ici les valeurs en x = 0, x = 1, R
4

x = 2 n’ont aucune influence sur l’intégrale. Ensuite on revient à la définition de 0 f (t)dt :


pour la subdivision de [0; 4] définie par fx0 = 0; x1 = 1; x2 = 2; x3 = 3; x4 = 4g, on trouve la
valeur de l’intégrale (ici le sup et l’inf sont atteints et égaux pour cette subdivision et toute
subdivision plus fine). Une autre façon de faire est considérer que f est une fonction en
escalier (en «oubliant» les accidents en x = 0, x = 1, x = 2) dont on sait calculer l’intégrale.
R x

2. C’est la même chose pour 0 f (t)dt, mais au lieu d’aller jusqu’à 4 on s’arrête à x, on trouve
F(x) = 83 2x si 1 < x 6 2
>
x si 0 6 x 6 1
< si 2 < x 6 4.
>
4x 9

:
3. Les seuls points à discuter pour la continuité sont les points x = 1 et x = 2, mais les limites à droite et
à gauche de F sont égales en ces points donc F est continue. Par contre F n’est pas dérivable en x =
1 (les dérivées à droite et à gauche sont distinctes), F n’est pas non plus dérivable en x = 2.

Correction de l’exercice 2 N
Les fonctions sont continues donc intégrables !
1. En utilisant les sommes de Riemann, on sait que 01 f (x)dx est la limite (quand n ! +¥) de 1 n 1 k
åk =0 f ( n ).
n
1
n 1 k
S =
1 n 1k = 1 n 1 =1 n(n 1)
Notons n n åk=0 f (n ). Alors Sn = n åk=0 n R n2 åk=0
k
n2 2 . On a utilisé que la somme des
1
entiers de 0 à n 1 vaut n(n 1) . Donc Sn tend vers 1
20
. Donc f (x)dx = 1 .
2
2 2 0 R n 1(1+ k 1
2. Même travail : g(x)dx est la limite de S =2 1 n
1 g(1+ k
2 1 )=1 )2=
1 n (1+2 nk +
1 n n å
k=0 n n å
k=0 n n
å
k=0

2
k
) séparant la somme en trois nous obtenons : S =
1 (n + 2 n 1
å
k
+
1 n 1 k 2)=1+
å
2 n(n 1)
2 +
n
2 . EnR n0 n n k=0 n2 k=0 n 2
1 (n 1)n(2n 1) 0 7
2

. Donc à la limite on trouve Sn ! 11 +1+ = . Donc 1 g(x)dx = 7=3. Remarque : on a


(n 1)n(2n 1R)
n3 6 3 3

.
utilisé que la somme des carrés des entiers de 0 à n 1 est
6
x 00 kx x
3. Même chose pour 0 h(t)dt qui est la limite de Sn = n åkn=01 g( )= n 1
=n n 1 k
x kx x x

n n åk =0 e n åk =0 (e n ) . Cette
R 00 x x
dernière somme est la somme d’une suite géométrique (si x = 0), donc S = x 1 (e n )n =x 1 e =
n n
x x

x
x x
n 1 en 6 1 en
(1 e) n
x
qui tend vers e 1. Pour obtenir cette dernière limite on remarque qu’en posant u = x
on
x 1 e n eu 1n
n
a1 n
x

= 1= u
qui tend vers 1 lorsque u ! 0 (ce qui est équivalent à n ! +¥).
e

Correction de l’exercice 3 N

1. Écrivons la continuité de f en x avec e = f (x0) > 0 : il existe d > 0 tel que pour tout x 2 [x d ; x + d ]
0 2
0 0
on ait j f (x) f (x0)j 6 e. Avec notre choix de e cela donne pour x 2 [x0 d ; x0 + d ] que f (x) > f (x0) .
2
R b
Pour évaluer a f (x)dx nous la coupons en trois morceaux par linéarité de l’intégrale :
Z
Za f (x)dx = ax0 d f (x)dx + Zx0 0 d
d Z
f (x)dx + x0+d f (x)dx:
b x + b
f (x0) x0+d R +d R (pour la dernière équa-
terme du milieu on a f (x) > donc f (x)dx > x0 0
f (x0) dx = 2d f (x 0)

Comme f est positive alors par positivité de l’intégrale x d b +d f(x)dx > 0. Pour le
a0 f (x)dx > 0 et x
2d
f ( x0 )
> 0. 2 x0 d x0 d 2 2 Rb
2 fonction constante !). Le bilan de tout cela est que f (x)dx

tion on calcule juste l’intégrale d’une R


R a >

Donc pour une fonction continue et positive f , si elle est strictement positive en un point alors b
a f (x)dx >
b
f (x)dx = f identiquement
0. Par contraposition pour une fonction continue et positive si R a 0 alors est R
nulle.

7
2. Soit f est tout le temps positive, soit elle tout le temps négative, soit elle change (au moins un fois) de
signe. Dans le premier cas f est identiquement nulle par la première question, dans le second cas
c’est pareil (en appliquant la première question à f ). Pour le troisième cas le théorème des
valeurs intermédiaires affirme qu’il existe c tel que f (c) = 0.
3. Posons g(x) = f (x) x. Alors 01 g(x)dx = 01 f (x) x dx = 01 f (x)dx 1 = 0. Donc par la question
] 2
précédente, étant continue, il R 2 R 1 tel que
g d [; g(d) = 0, ce qui est équivalent à f (d) = d.

R
existe 0

Correction de l’exercice 4 N
1. Vrai.
2. Vrai.
3. Faux ! Attention aux valeurs négatives par exemple pour f (x) = x alors F est décroissante sur ] ¥;0]
et croissante sur [0; +¥[.
4. Faux. Attention aux valeurs négatives par exemple pour f (x) = x2 alors F est négative sur ] ¥; 0] et
positive sur [0; +¥[.
5. Vrai.
6. Faux. Faire le calcul avec la fonction f (x) = 1 + sin(x) par exemple.
7. Vrai.

Correction de l’exercice 5 N
R 2
1. x ln x dx
0 2 0 1 x
Considérons l’intégration par parties avec u = ln x et v = x . On a donc u = x et v = 33 . Donc
Z 2 Z 0 Z 0
ln x x dx = uv = uv u v
= ln x 3 x 3
3 Z 3 dx

x 1 x
3 2
x x
= ln x 3
Z
3 dx
x3 x3
=
3 ln x 9 +c

R
2. x arctan x dx
0 0 1 x
Considérons l’intégration par parties avec u = arctan x et v = x. On a donc u = 1+ x2 et v = 22 . Donc

Z arctan x x dx = Z 0 Z 0
uv = uv 2 uv
= Z 2 2 dx
arctan x 2
1+x 2

x 1 x
= arctan xx2 1 Z 1 1 dx

2
2 2 1+x
2
x arctan x 1 1 arctan x + c
= x+
2 2 2
2
= (1 + x )arctan x 1 x + c
1
2 2

8
R R 2
3. ln x dx puis (ln x) dx
R 0 0 1
Pour la primitive ln x dx, regardons l’intégration par parties avec u = ln x et v = 1. Donc u = x et
v = x.
Z Z Z
ln x dx = uv0 = uv u0v
1
= [ln x x] Z x x dx
= [ln x x] Z 1 dx

= x ln x x + c

Par la primitive R (ln x)2 dx soit l’intégration par parties définie par u = (ln x)2 et v0 = 1. Donc
u0 = 2 1x ln x et v = x. Z Z Z
(ln x)2 dx = uv0 = uv u0v

= x(ln x)
2 Z
2 ln x dx
2

= x(ln x) 2(x ln x x) + c
Pour obtenir la dernière ligne on a utilisé la primitive calculée précédemment.

4. Notons I = cos x exp x dx. = cos x. Alors u = exp x et v = sin x.


l’intégration par parties avec u = exp x et v 0 0

Regardons R
Donc
Z Z

I= cos x exp x dx = sin x exp x sin x exp x dx


R
Si l’on note J = sin x exp x dx, alors on a obtenu
I = sin x exp x J (1)

0
Pour calculer J on refait une deuxième intégration par parties avec u = exp x et v = sin x. Ce qui donne
Z Z

J= sin x exp x dx = cos x exp x cos x exp x dx = cos x exp x + I

Nous avons ainsi une deuxième équation :


(2)
J= cos x exp x + I

Repartons de l’équation (1) dans laquelle on remplace J par la formule obtenue dans l’équation (2).

D’où I = sin x exp x J = sin x exp x cos x exp x I

2I = sin x exp x + cos x exp x


Ce qui nous permet de calculer notre intégrale :

1
I= (sin x + cos x)exp x +
c: 2

Correction de l’exercice 6 N
9
1. 1234 x dx
(cos x) sin x dx
En posant le changement de variable u = cos x on a x = arccos u et du =

R Z Z sin et on obtient
(cos x)1234 sin x dx = du) = 1 u1235 + c = 1 (cos x)1235 + c
u1234( 1235 1235
Cette primitive est définie sur R.
2. R 1 dx x
x ln x dx
En posant le changement de variable u = ln x on a x = exp u et du = on écrit :
1 1 dx 1
Z
x ln x dx = ln x x
Z
u du = ln juj+ c = ln jln xj+ c =Z
Cette primitive est définie sur ]0; 1[ ou sur ]1; +¥[ (la constante peut être différente pour chacun des
intervalles).
3. 3+exp(1 x) dx
R le changement de variable u = exp x. Alors x = ln u et du = exp x dx ce qui s’écrit aussi dx = du .
Soit u
1 du 1 1 1 1
Z Z 1 Z du = ln j3u + 1j+ c = 3 ln (3 exp x + 1) + c
3 + exp ( x) dx = 3 +u u = 3u + 1 3
Cette primitive est définie sur R.
4. R p 1 dx
4x x2

Le changement de variable a pour but de se ramener à quelque chose de connu. Ici nous avons une
fraction avec une racine carrée au dénominateur et sous la racine un polynôme de degré 2. Ce que l’on
sait intégrer c’est Z 1
p du = arcsin u + c;
1 u2
0 1
car on connaît la dérivée de la fonction arcsin(t) c’est arcsin (t) = p 1 t . On va donc essayer de s’y 2

ramener. Essayons d’écrire ce qu’il y a sous la racine, 4x x2 sous la forme 1 2 2


t : 4x x = 4 (x
4x x 2 =4(12
u2) et dx = 2du. 2
1 1
2 x 1 2 . Donc il est naturel d’essayer le changement de variable u = x 1 pour lequel
2) = 4 1
Z p 4x 2 dx = Z 4(1 u2) Z p 1 u2 = arcsin u + c = arcsin 2 x 1 + c
x 2du =
1 1 du 1
La fonction arcsin u est définie et dérivable pour u ] 1 ; 1[ alors cette primitive est définie sur x 2 ] ; [
p 2 04 .
Correction de l’exercice 7 N

2
1. R x+2 dx x 3x 4
x 2 3x 4
x+2
Pour calculer cette intégrale on décompose la fraction en éléments simples, le dénominateur
n’étant pas irréductible. On sait que cette fraction rationnelle se décompose avec des dénominateurs de
degré 1 et des constantes aux numérateurs :
x+2 = x+2 = a + b
2 3x 4 (x + 1)(x 4) x+1 x 4
x
Il ne reste plus qu’à calculer a et b à l’aide de votre méthode favorite :
x+2 1 6
= 5 + 5
2
x 3x 4 x + 1 x 4
Chacune de ces fractions est du type 1u qui s’intègre en ln juj, d’où :
Zx + 1 Z 1 6 Z1 1 6
2

dx = dx + dx = ln jx + 1j+ 5 ln jx 4j+ c
x2 3x
4 5 x+1 5 x 4 5
Cette primitive est définie sur Rnf 1; 4g
10
2. R x 1
2
x +x+1dx
2
Le dénominateur u = x + x + 1 est irréductible, la fraction est donc déjà décomposée en éléments
0
simples. On fait apparaître artificiellement une fraction du type u qui s’intégrera à l’aide du logarithme :
u
x 1 = 1 2x + 1 3 1
2 2 x2 + x + 1 2 x2 + x + 1
x +x+1
Chacune de ces fractions s’intègre, la première est du type u0 dont une primitive sera ln juj, la deuxième
u
sera du type 1
2
dont une primitive est arctan v.
1+v

En détails cela donne :


Z x 1 Z 1 2x + 1 3Z 1
x + x + 1 dx = 2 x + x + 1 dx x + x + 1 dx
2 2 2
2
=1 ln x2 + x + 1 3 1 1 dx
2 j j 2Z 4 2 1
3 2

=
1 ln jx
2
+ x + 1j 2
Z 1 p 3 dv 2 x+ 1
2 1 + v2 2 en posant v = p 3 2

2 p
1
2 1

= 2 ln jx + x + 1j 3 arctan v
1

2 p arctan p x +
= ln jx + x + 1j 3 +c
2 3 2

Cette primitive est définie sur R.


R 8 3
3. sin x cos x dx
Lorsque l’on a une fonction qui s’exprime comme un polynôme (ou une fraction rationnelle), on peut
tester un des changements de variable u = cos x, u = sin x ou u = tan x. Soit vous essayez les trois,
8 3
soit vous appliquez les règles de Bioche. Ici, si l’on change x en p x alors sin x cos x dx devient
8 3 8 3 8 3
sin (p x)cos (p x)d(p x) = sin x( cos x)( dx) = sin x cos x dx. Donc le changement de va-
riable adéquat est u = sin x.
Posons u = sin x, du = cos x dx. 8 2 Z
sin x cos x(cos x dx) =
Z 8 3 Z 8 2
sin x(1 sin x)(cos x dx)
sin x cos x dx =
Z Z Z
8 2 8 10
= u (1 u )du = u du u du
1 1 1
sin x
9 1 sin11 x + c
= u11 =
11 9 11
u9
9
R
4. 1
sin x

Cette primitive est définie sur R.


dx
1 1
Comme sin( x) ( dx) = sin x dx la règle de Bioche nous indique le changement de variable u = cos x.
Donc du = sin x dx.
Donc
Z 1 dx = Z 1 ( sin x dx)
2
sin x sin x
Z 1 ( sin x dx)
= 2
1 cos x
Z 1
= du
1 u2
11
On décompose cette fraction en éléments simples : 1 = 1 1 +1 1 . Donc
2

1 u 2 1+u 2 1 u
1 1 1 1 1
Z
sin x dx = 2 Z
1 + u du 2
Z
1 u du
11
1
= ln j1 + uj
2 2 ln j1 uj
= ln j1 + cos xj 1 ln j1 cos xj+ c
2 2

Cette primitive est définie sur tout intervalle du type ]kp; (k + 1)p[, k 2 Z. Elle peut se réécrire
sous différentes formes :
Z sin x dx =
1 1 ln
2
11
cos x + c
+ cos x
= ln tan x2
+c
x

R
Un autre changement de variable possible aurait été t = tan 2 .
5. 3 sin x dx
2 cos x+3 tan x
La règle de Bioche nous indique le changement de variable u = sin x, du = cos x dx.

Z 3 sin x Z 3 sin x 1 (cos x dx)


2 cos x + 3 tan x dx = 2 cos x + 3 tan x cos x
Z 3 sin x
= (cos x dx)
2
2 cos x + 3 sin x
Z 3 sin x
= (cos x dx)
2
2 2 sin x + 3 sin x
Z 3 u
= du
2
2 2u + 3u

Occupons nous de la fraction que l’on réduit en éléments simples :


3 u = u 3 = a + b

2 (u 2)(2u + 1) u 2 2u + 1
2 2u + 3u
On trouve a = 1 et b = 7 .
5 5
Ainsi
3 sin x a du b du
Z Z Z
2 cos x + 3 tan x dx = u 2+ 2u + 1
= a ln ju 2j+ b ln j2u + 1j+ c
1 7
= ln j2 sin xj+ ln j1 + 2 sin xj+ c
5 5
k 2 Z. 6 2 p 6 p

+ k ;
p 7p
Cette primitive est définie pour les x vérifiant 1 +2 sin x > 0 donc sur tout intervalle du type + 2k ,

Correction de l’exercice 8 N

R p

1. 02
x sin x dx

12
Par intégration par parties avec u = x, v0 = sin x :
p 0 p
Z0 2
x sin x dx = uv 02 Z0 p u v2

p
p

cos x dx
2
Z
= x cos x 2
0 + 0

= x cos x 2 + sin x 2
p p

0 0

=0 0 + 1 0
=1

R 1 x
e

2. 0p dx
e +1
x

x x
Posons le changement de variable u = e avec x = ln u et du = e dx. La variable x varie de
x
x = 0 à x = 1, donc la variable u = e varie de u = 1 à u = e.

1 x du e
dx
Z pe Z p
0 ex + 1 dx = 1 u + 1
= 2p u+ 1
e

p 1 p
=2 e+1 2 2
3. R 1 1 dx

0 (1+x2)2
2
Posons le changement de variable x = tant, alors on a dx = (1+tan t)dt, t = arctan x et on sait aussi que
2
1+tan t = 1 . Comme x varie de x = 0 à x = 1 alors t doit varier de t = arctan 0 = 0 à t = arctan 1 = p .
2

cos t 4
1 1 p
1
4

22 dx = Z 2 2 2
Z0 (1 + x ) 0 (1 + tan t) (1 + tan t)dt
Z p dt
= 04
p 2
1 + tan t
Z 4 2
= 0 cos t dt
1 Z p4
= 0 (cos(2t) + 1)dt
2
p
1h 1 i 4
= sin(2t) +t
2 2 0
= 1+ p
4 8
4. R 1 3x+1

dx
0 (x+1)2
Commençons par décomposer la fraction en éléments simples :
3x + 1 = a + b = 3 2
2 2 2
+1 (x + x + 1 (x +
(x + 1) x 1) 1)
R1
où l’on a trouvé a = 3 et b = 2. La première est une intégrale du type u = [ln juj] et la
R 1 1
seconde u 2 = [ u ].

13
1 1 1
3x + 1 1 1
dx Z dx Z dx
Z0 (x + 1)2 =3 0 x+1 2 0 (x + 1)2
1 1 1
h i h
= 3 ln jx + 1j 0 2 x + 1 i0
= 3 ln 2 0 + 1 2
= 3 ln 2 1
5. Notons I = 12 1 + 1 arctan x dx.

x2
2
R 1 du .
Posons le changement de variable u = et on a x = 1 , dx = Alors x variant de x = 1 à x = 2, u
x
2

1 u u 2

varie lui de u = 2 à u = 2 (l’ordre est important !).


2 2
Z x
1
I= 1 1+ 2 arctan x dx
Z 1 2 2
= 2 2
1+u arctan u u
2 1 du
2
Z u u

=
1 1

1 + 1 arctan du
2
2 2
Z u 2 u 2
= =
1 p 1 p

1 2 +1 arctan u du car arctan u + arctan


22 Z 2
Z
2
u 2 u
=
p 1 1

1 2+1 du 1 2 + 1 arctan u du
2 u 2
2

=
p 1

+u 1 I
= 3p I

2
Conclusion : I = 3p :

4
Correction de l’exercice 9 N

p 1 x
2
1. Notons I = 0 1+sin x dx. Le changement de variable t = tan 2 transforme toute fraction rationnelle de
sinus et cosin us en une fraction rationnelle en t (que l’on sait résoudre !).

R x t

En posant t = tan on a x = arctan ainsi que les formules suivantes :


2 2
cos x = 1 t2 ; sin x = 2t ; tan x = 2t ; dx = 2dt :
2 2 1 t2 2
1 +t 1 +t 1 +t
Ici, on a seulement à remplacer sin x. Comme x varie de x = 0 à x = p alors t = tan x varie de t = 0 à
t = 1. 2 2
p 1
Z 1 Z 1 2dt
0 0
2 1 + sin x 1+ tt
1+2 2 1 +t2

I= 1 dx = 1
2 2
Z Z
= 0 1 +t2 + 2t dt = 0 (1 +t)2 dt
2 1
=1
=1 +t 0

14
p
2
sin x
R 1+sinpx dx. Alors p
2. Notons J = 0
p p
2 1 2 sin x 2 1+ sin x 2
p
p
Z = :
I+J = 0 1 + sin x dx + Z 0 1 + sin x dx = Z 1 + sin x dx = Z 2
0 0 1 dx = x 02
Donc J = p I = p 1.
2 2

Correction de l’exercice 10 N
1. (a)
Z p
2

I = 0
sin
n+1
x sin x dx:
n+2
n+1 0
En posant u(x) = sin x et v (x) = sin x et en intégrant par parties nous obtenons
p p
In+2 = cos x sin n+1 x 0 Z
+ (n + 1) 0 2 cos 2 x sinn x dx

Z p
2 2 n
= 0 + (n + 1) (1 sin x)sin x dx
0
= (n + 1)In (n + 1)In+2:

Donc (n + 2)In+2 = (n + 1)In. Conclusion


n+1
I = I:
n+2 n+2 n

(b) Nous avons donc une formule de récurrence pour I n qui s’exprime en fonction de In 2 qui a son tour
s’exprime en fonction de In 4, etc. On se ramène ainsi à l’intégrale de I 0 (si n est pair) ou bien de I 1 (si
p
n est impair). Un petit calcul donne I0 = 2 et I1 = 1. Par récurrence nous avons donc pour n pair :

In =1 3 (n 1) p ;
et pour n impair : 24 n 2
2 4 (n 1)
In = :
13 n
(c) Pour calculer 11 1 x2 n dx nous allons nous ramener à une intégrale de Wallis. Avec le change-
variable x = cos u, on montre assez facilement que :

ment de R Z
1 1
1 n
Z
dx = 2 00 1 x dx
2 n 2
1 x
Z 2
=2 1 cos2 u n( sin u du) avec x = cos u
p
Z p

=2 2 2n+1
0 sin u du
2I
=
2n+1

p
2. (a) Sur [0; 2 ] la fonction sinus est positive donc In est positive. De plus, sur ce même
n+1 n
intervalle sin x 6 1 donc (sin x) 6 (sin x) . Cela implique
Z p
p
Z
In+1 = 0 2 (sin x)n+1dx 6 0 2 (sin x)ndx = I :
n

15
(b) Comme (In) est décroissante alors In+2 6 In+1 6 In, en divisant le tout par In > 0 nous obtenons
I I I
n+2
6 n+1
In In
6 1. Mais nous avons déjà calculé n+2
In
=n+1
n+2
qui tend vers 1 quand n tend vers l’infini.
I
Donc n+1
tend vers +1 donc In In+1.
In
3. (a) Nous allons calculer In In+1. Supposons par exemple que n est pair, alors par les
formules obtenues précédemment :
I I =1 3 (n 1) p 24 n = p 1 :
n n+1 24 n 2 1 3 (n + 1) n+1
2
p
Si n est impair nous obtenons la même fraction. On en déduit que pour tout n : In In+1 = 2(n+1) .
(b) Maintenant p p
2
I n = In In In In+1 = ;
2(n + 1) 2n
donc r
In 2n :

p
(c) r r
2 4 (2n) 2n p 4n p p

1 3 (2n + 1) = I (2n + 1) 2 p (2n + 1) 2 2 n :

Correction de l’exercice 11 N

1. Pour x > 0 on a xn 6 xn, donc


1+x
1 11 1
Z :
In 6 0 xndx = n + 1 xn+1 0 = n + 1

Donc In ! 0 lorsque n ! +¥.


2. I + I = R 1 n 1+x R 1 n 1 .
n n+1 1 1
1 x 1 1 nn 1 ( 1) k+1

0x + dx = 0 x dx = +
3. Soit Sn = 1 + + =å
22 3 4 n k=1
. Mais d’autre part
k . Par la question précédente nous avons Sn = (I0 + I1)
1 2 3 n 1 n

(I +I )+(I + I ) (I + I) cette somme étant télescopique cela conduit à


k+1

n ( 1)
Sn = I0 In. Alors la limite de Sn et donc de R
å
k=1 k (quand n ! +¥) est I0 car In ! 0. Un petit
ln 2. 0 0 1+x

calcul montre que I =


1 dx
= ln 2. Donc la somme alternée des inverses des entiers converge vers

Correction de l’exercice 12 N
2 1
La courbe d’équation y = x =2 est une parabole, la courbe d’équation y = 1+ x2 est une courbe en
cloche. Des-sinez les deux graphes. Ces deux courbes délimitent une région dont nous allons
calculer l’aire. Tout d’abord ces deux courbes s’intersectent aux points d’abscisses x = +1 et x = 1 :
x 1
cela se devine sur le graphique puis se vérifie en résolvant l’équation 22 = x2 +1 .
Nous allons calculer deux aires :
— L’aire A1 de la région sous la parabole, au-dessus de l’axe des abscisses et entre les droites
d’équation (x = 1) et (x = +1). Alors
3 +1 1
Z +1 x2 x
A1= 1 = :
2 dx = 6 3 1

— L’aire A2 de la région sous la cloche, au-dessus de l’axe des abscisses et entre les droites
d’équation (x = 1) et (x = +1). Alors
Z +1 1 dx = [arctan x]+ = p:
1
A2= 1
1 2 2
x +1

16
— L’aire A sous la cloche et au-dessus de la parabole vaut maintenant

A =A2 A1 = p 1 :
2 3

Correction de l’exercice 13 N
Calculons seulement un quart de l’aire : la partie du quadrant x > 0; y > 0. Pour ce quadrant les points de
2
+ y 2 = 1 donne y = bq 1
x
2
x2
l’ellipse ont une abscisse x qui vérifie 0 6 x 6 a. Et la relation 2 2 .
a b a
2
Nous devons donc calculer l’aire sous la courbe d’équation y = b 1 x
q
entre les droites d’équations (x = 0) et (x = a) (faites un dessin !). a2 , au-dessus de l’axe des abscisses et
a x2
Z r
Cette aire vaut donc : 0 b 1 a2 dx. Nous allons calculer cette intégrale à l’aide du changement de variable
x = a cos u qui donne dx = a sin u du. La variable x variant de x = 0 à x = a alors la nouvelle variable u varie
du u = p (pour lequel on a bien a cos p2 = 0) à u = p (pour lequel on a bien a cos 0 = a). Autrement dit la
2 2
p
fonction u 7!a cos u est une bijection de [ 2 ; 0] vers [0; a].
Z r Z2 p
0
a 0
a

x2
1 2
b 2 dx = p b 1 cos u( a sin u du) en posant x = a cos u
0 b sin u( a sin u du)
= p

Z2
Z p

= ab 2 2
0 sin u du
p
Z
1 cos(2u)
= ab du 2

2 0
p
u sin(2u) 2
= ab
2 4 0

= pab
4

p ab
L’aire d’un quart d’ellipse est donc 4 .
Conclusion : l’aire d’une ellipse est pab, où a et b sont les longueurs des demi-axes. Si a = b = r on
2
retrouve que l’aire d’un disque de rayon r est pr .

Correction de l’exercice 14 N
1. Soit
n 1 n 1
1 =1
1
un = n å 2 2 å k 2
:
1 k +n n n R 1
k=0 k=0 1 +
En posant f (x) = +x 2 nous venons d’écrire la somme de Riemann correspondant à 0 f (x)dx. Cette
1
intégrale se calcule facilement :
1 1 dx arctan x 1 p
Z
Z0 f (t)dt = 0 4:

1 + x 2 =
0 =

1
La somme de Riemann un convergeant vers 0 f (x)dx nous venons de montrer que (un) converge vers

p . R
4

17
n 1
k=1
n
k2
n
2. Soit vn = Õ 1+ 2 , notons
n k2 1 n k2
1
n

wn = ln vn = å ln 1+ 2 ! = å ln 1 + :
k=1 n n n2
k=1
R1
2
En posant g(x) = ln(1 + x ) nous reconnaissons la somme de Riemann correspondant à I = 0 g(x)dx.
Calculons cette intégrale :
Z1 Z1
2
I= g(x)dx = ln(1 + x )dx
0 0
1 1
1
1 2x
2 Z
= x ln(1 + x ) 0 0 x 1 + x2 dx par intégration par parties
= ln 2 Z 1 dx
2 0 2
1+x
= ln 2 2 x arctan x 1
0
p
= ln 2 2 + :2

p
Nous venons de prouver que wn = ln vn converge vers I = ln 2 2 + 2 , donc vn = exp wn
p 2 2
converge vers exp(ln 2 2 + 2 ) = 2e p2 . Bilan (vn) a pour limite 2e p2 .

18
Université Joseph Fourier, Grenoble Maths en Ligne

Séries numériques
Luc Rozoy, Bernard Ycart

Disons-le tout net, ce chapitre n’est pas indispensable : d’ailleurs, vous ne verrez pas
vraiment la différence avec les suites. Normal, il n’y en a pas. Alors pourquoi l’étudier ? Au
moins pour être sûr que vous ayez bien assimilé la notion de limite : si vous avez bien
compris la convergence des suites, vous ne devriez pas avoir de problème ici. Les séries
sont très proches des intégrales sur un intervalle non borné, et nous y ferons allusion
à plusieurs reprises. Vous apprendrez plus tard qu’il s’agit de deux cas particuliers
du même objet. Cependant, vous n’êtes pas du tout obligés d’avoir assimilé les
intégrales pour comprendre les séries.

Table des matières


1 Cours 1
1.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Séries à termes positifs ou nuls . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Critères de Cauchy et de d’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Séries à termes quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Sommes de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.6 Vitesse de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Entraînement 22
2.1 Vrai ou faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3 QCM..................................... 32
2.4 Devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.5 Corrigé du devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3 Compléments 43
3.1 De Zénon d’Élée à von Neumann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.2 Le théorème de Merton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.3 La série harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.4 De seriebus divergentibus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.5 Vous avez le choix ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

29 avril 2014
Maths en Ligne Séries numériques UJF Grenoble

1 Cours
1.1 Définitions et propriétés
Définition 1. Soit (un)n∈N une suite de réels ou de complexes. On appelle série de
P
terme général un, et on note un la suite des sommes partielles, (sn)n∈N, où pour tout
n ∈ N,
X
n
sn = u0 + · · · + un = ui .
i=0

Comme premier exemple de série, observons le développement décimal d’un


réel strictement compris entre 0 et 1.

x = 0, a1a2 . . . an . . . , où pour tout n, an ∈ {0, 1, . . . , 9} .


a
Cette écriture correspond en fait à la série de terme général 10 nn . La somme partielle sn
−n
est l’approximation décimale par défaut à 10 près. Voici les 50 premières décimales
q

1
de 2 .
s
1
2 = 0.70710678118654752440084436210484903928483593768847 . . .
Les nombres décimaux s1 = 0.7, s3 = 0.707, s6 = 0.707106 sont des sommes
partielles de la série.
Les deux séries les plus souvent utilisées sont la série géométrique et la série
expo-nentielle.
Série géométrique
n
Le terme général d’une série géométrique est un = r . Les sommes partielles ont
une expression explicite.
n i = 1 + r + · · · + r n = n + 1 si r = 1

sn = r 1 rn+1
i=0
X

1−r
si r = 1
6

Série exponentielle
Le terme général de la série exponentielle est un = 1/n!, où n! (factorielle) désigne
le produit des entiers de 1 à n. Par convention, 0! = 1. Les sommes partielles sn
sont des rationnels mais n’ont pas d’expression explicite.
Observons que n’importe quelle suite (sn)n∈ N peut être vue comme une série, de
terme général un = sn − sn−1, pour n > 1 et u0 = s0. Dans la plupart des cas, les
sommes partielles n’ont pas d’expression explicite, et c’est souvent pour cela que
l’on parle de série plutôt que de suite.

1
Maths en Ligne Séries numériques UJF Grenoble

P
Définition 2. On dit que la série un converge vers s si la suite des sommes
partielles converge vers s, qui est appelée somme de la série.
+∞ n
X X

un = s ⇐⇒ nlim uk = s .
n=0 →∞ k=0

Dans le cas contraire, on dit que la série diverge.

Par exemple, le réel x est la limite de ses approximations décimales, et aussi la


somme de la série an .
n

est 1−1 r . géométrique


10 P rn converge si et seulement si
|
r | < 1. Dans ce cas, la somme

La série P
+∞ 1
|r| < 1 =⇒ rn = .

1 r

X
n=0
La somme de la série exponentielle est le nombre e, dont le logarithme
népérien vaut 1.
+∞ 1
X

n=0 n! = e ' 2.71828 .


Voici un exemple de série dont les sommes partielles sont explicitement calculables.
+∞ 1
X
n=0
=1.
(n + 1)(n + 2)
En effet, 1 1 1

un = (n + 1)(n + 2) = n + 1 − n + 2
donc
1 1 1 1 1 1
u0 + u1 · · · + un = 1 − 2 + 2 − 3 +···+ ,
n+1 −n+2 =1− n+2
et 1 =1.
+∞ n 1 = nlim 1 − n

n
X
n=0 ( + 1)( + 2) →∞ +2
P
Considérons une série un et définissons la fonction en escalier f sur [0, +∞[ par :

∀n ∈ N , ∀t ∈ [n, n + 1[ , f(t) ≡ un .
La somme partielle sn est l’intégrale de f sur l’intervalle [0, n+1]. La série P un
converge si et seulement si l’intégrale R0+∞ f(t)

dt converge (voir figure 1).
n
+∞ Z0 + f(t) dt . n =0
u =

2
Maths en Ligne Séries numériques UJF Grenoble

U
N

N N+1

Figure 1 – Somme d’une série, vue comme l’intégrale d’une fonction en escaliers

sur [0, +∞[.

Réciproquement, l’intégrale d’une fonction quelconque sur [0, +∞[ peut être vue
comme la somme de la série dont le terme général est l’intégrale sur [n, n + 1[.
Nous utiliserons par la suite cette parenté entre séries et intégrales.
Comme la convergence d’une intégrale ne dépend que du comportement de la fonc-
tion à l’infini, la convergence d’une série ne dépend pas de ses premiers termes. Changer
un nombre fini de termes d’une série ajoute une même constante à toutes les sommes
partielles à partir d’un certain rang. Cela ne change pas la nature, convergente ou
divergente. Si elle est convergente, sa somme est évidemment modifiée. Par exemple :
+∞
X
1
=e−1.
n=1 n!
Le fait de calculer la somme d’une série à partir de n = 0 est purement
conventionnel. On peut toujours effectuer un changement d’indice pour se
ramener à une somme à partir de 0. Par exemple :
+∞ 1 +∞ 1
X − X =1,
n=2 n(n 1) = m=0 (m + 1)(m + 2)

en posant m = n − 2.
Le terme général d’une série convergente tend vers 0.
P
Théorème 1. Si la série un converge, alors la suite (un)n∈ N tend vers 0.
+∞
un = s =⇒ lim un = 0 .
X

n=0 n→∞

La contraposée de ce résultat est souvent utilisée : une série dont le terme


général ne tend pas vers 0 ne peut pas converger.

3
Maths en Ligne Séries numériques UJF Grenoble
Démonstration : Pour tout n ∈ N, posons sn = n
k =0 uk. Pour tout n > 1, un =

en est de P u n−1 n∈N∗ s n


)
n− . Si
s s converge vers la somme s de la série. Il

n converge, la suite (
n−1 n n∈N P
même de la suite (S ) . Par linéarité de la limite, la suite u tend vers
s − s = 0.

Par exemple la série de terme général


(
sinon
un = 0
1 si n = 2k

diverge : même si les termes non nuls sont très rares il y en quand même une infinité !
Le fait que le terme général tende vers 0 n’est qu’une condition nécessaire de conver-
gence. De nombreuses séries divergentes ont un terme général qui tend vers 0 . Par
1
exemple, la série de terme général un = n+1 diverge. En effet :
1 n 1 1
+···+ 2 > 2 = 2 .
s s
= n+1
2n−1 − n−1
n n
La suite des sommes partielles n’est pas de Cauchy, donc elle ne converge pas.
La linéarité des limites entraîne immédiatement le théorème suivant.
P P
Théorème 2. Soient un et vn deux séries convergentes, de sommes
respectives s et t. Soient α et β deux complexes quelconques. Alors la série de
terme général αun + βvn est convergente, et sa somme est αs + βt.
Par exemple :
+∞ 1+ 1 1 1 = 1 + 1 = 2 + 3 =7 .
n n
= +∞ n
+ +∞ n 1 1
n=0 2 3
n=0 2 n=0 3 1 1 2 2
X X X − 2 − 3

Comme conséquence de la linéarité, observons que si un converge et vn diverge,


P u v n pour α=0, P αu converge si et

alors n+ n diverge. Comme autre conséquence, P 6 n P


seulement si u converge.
séries à termes complexes la convergence équivaut à celle des parties réelle
Pour les P
et imaginaire.
Proposition 1. Soit (un)n∈N une suite de complexes. Pour tout n, notons an et bn la
partie réelle et la partie imaginaire de u n. La série P un converge si et seulement si
les deux séries P an et P bn convergent. Si c’est le cas, on a :
+∞ +∞ +∞
X X X

un = an + i bn .
n=0 n=0 n=0

Démonstration : Rappelons qu’une suite de nombres complexes converge si et


seule-ment si la suite des parties réelles et la suite des parties imaginaires
convergent. Si (An)n∈N et (Bn)n∈N sont deux suites de réels :
n→∞ An n→∞ n = B ⇐⇒ n→∞ A n + iB n
lim = A et lim B lim = A + iB

4
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Il suffit d’appliquer ce résultat à

n n
X X

An = an et Bn = bn ,
k=0 k=0

car la partie réelle d’une somme est la somme des parties réelles, et la partie imaginaire
d’une somme est la somme des parties imaginaires.
P n
Considérons par exemple la série géométrique r , où r est un complexe de module
iθ n n inθ
ρ < 1 et d’argument θ : r = ρe . Pour tout n, r = ρ e . Les parties réelle et
n
imaginaire de r sont
n
an = ρ cos(nθ) et bn = ρn sin(nθ) .
On déduit de la proposition précédente que :
et +∞ 1r .
+∞
nn =0
a
1 =
1rRe
bn = Im 1 n=0

X X
− −
Le calcul donne : +∞ ρ sin(θ)
+∞ n 1 − ρ cos(θ)
ρ cos(nθ) =
− 2ρ cos(θ) .
X et X n
n=0 1+ρ
2 −
2ρ cos(θ) ρ sin(nθ) = 2
1+ρ
n=0

1.2 Séries à termes positifs ou nuls


Les séries à termes positifs ou nuls sont plus faciles à étudier. En effet si un > 0
pour tout n, la suite des sommes partielles est croissante.

sn − sn−1 = un > 0 .

Une suite croissante (sn)n∈ N n’a que deux comportements possibles. Soit elle est
majorée et elle converge, soit elle tend vers +∞.
Les séries à termes positifs se comparent comme les intégrales de fonctions positives.
P P
Théorème 3. Soient un et vn deux séries à termes positifs ou nuls. On
suppose qu’il existe n0 > 0 tel que pour tout n > n0, un 6 vn.
P P
• Si vn converge alors un converge.
P P
• Si un diverge alors vn diverge.
Démonstration : Comme nous l’avons observé, la convergence ne dépend pas des
pre-miers termes. On peut donc étudier les sommes partielles à partir de n0. Pour tout
n > n0, notons sn = un0 + · · · + un et tn = vn0 + · · · + vn. Les suites (sn)n>n0 et (tn)n>n0
P
sont croissantes, et de plus pour tout n > N sn 6 tn. Si la série vn converge, alors la
suite (tn) converge. Soit t sa limite. La suite (sn) est croissante, et majorée par t, donc

5
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elle converge, donc la série un converge aussi. Inversement, si la série un diverge,

s + , et il en est de même pour la suite (t ).


alors la suite ( n) tend vers P ∞ n P

Comme premier exemple, considérons un développement décimal. Soit (an)n>1


une suite d’entiers tous compris entre 0 et 9. La série
+∞
X
an
converge.
n=1 10n
a 9 P1
En effet, son terme général un = n est majoré par . La série géométrique
n n n
10 10 10

1 P 9
converge, car 10 < 1. La série 10 n converge aussi par linéarité, d’où le
résultat. Nous avons déjà vu que la série
+∞ 1
X
n=0
converge.
(n + 1)(n + 2)
Nous allons en déduire que X

+∞ 1

n=1 converge.
n2
En effet : 1 1
2
2n
lim 1 = .
n→∞ (n+1)(n+2) 2
En particulier, il existe n0 tel que pour n > n0 :
1 6 1 .
2 (n + 1)(n + 2)
2n
En fait c’est vrai pour n > 4, mais il est inutile de calculer une valeur précise de n0. On
1
en déduit que la série de terme général 2 converge, d’où le résultat par linéarité. 2n
+∞ α
(ln(n))
X
n=1 3 converge,
n
pour tout réel α. En effet : 1
α
lim (ln(n)) = 0 .
n→∞ n

Donc il existe n0 tel que pour n > n0,


1 (ln(n))α 6 1 .
n
En multipliant les deux membres par 1 :
2

n
α 6 1 .
(ln(n))
3
n n2
6
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1 α
Comme la série converge, il en est de même de la série (ln(n)) , par le théorème

P 1 P 3
3. n2
n

Inversement, nous avons vu que la série n


diverge. On en déduit facilement que
P
ln(n)
P
1 également.

les séries n et n divergent P
Le théorème de comparaison permet d’utiliser des équivalents.
Théorème 4. Soient (un) et (vn) deux suites à termes strictement positifs,
équivalentes au voisinage de +∞.
u v lim un = 1 .
n +∼ n ⇐⇒ n vn
∞ →∞
P P
Alors les séries un et vn sont de même nature (convergentes ou divergentes).
Démonstration : Par hypothèse, pour tout ε > 0, il existe n0 tel que pour tout n > n0,
un
− 1 < ε ⇐⇒ (1 − ε)vn < un < (1 + ε)vn .
vn
Fixons ε < 1. Si P un converge, alors par le théorème de comparaison 3, (1 − ε)vn
P
converge, donc également. Réciproquement, si diverge, alors (1 + ) n
Pv v
n

P u n

P εv
diverge, et aussi.
nP

Par exemple, 2
n + 3n + 1
X converge,
4 3
n + 2n + 4
n + ln(n)
X converge. n3

1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n 2 , et nous avons vu que la
P 1
série n 2 converge. Par contre
2
X n + 3n + 1

diverge,
n3 + 2n2 + 4
X n + ln(n) diverge. n2
1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n , et nous avons vu que la
P 1
série n diverge.
Les théorèmes 3 et 4 permettent de ramener les séries à termes positifs à un ca-
talogue de séries dont la convergence est connue. Dans ce catalogue, on trouve les
P −α P −1 −β
séries de Riemann n et de Bertrand n (ln(n)) . On les étudie en utilisant les
intégrales correspondantes grâce au théorème suivant, illustré sur la figure 2.
+ +
Théorème 5. Soit f une fonction de R dans R , décroissante. La série de terme
général un = f(n) est de même nature (convergente ou divergente) que l’intégrale
R +∞
0 f(t) dt.

7
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U U
N N+1

N N+1

Figure 2 – Comparaison entre une série à termes positifs et l’intégrale d’une


fonction décroissante sur [0, +∞[.

Démonstration : Comme f est décroissante, les inégalités un > f(x) > un+1 sont
vraies pour tout x ∈ [n, n + 1]. En intégrant entre n et n + 1 on obtient :
Z n+1
un > f(t) dt > un+1 .
n

Par la relation de Chasles, la somme de 0 à n donne :


Z n+1
u0 + · · · + un > f(t) dt > u1 + · · · + un+1 .
0
P
La série un converge et a pour somme s, si et seulement si la suite des sommes
R n+1 R x
partielles converge vers s. Dans ce cas 0 f(t) dt est majorée par s, et comme 0 f(t)
dt est fonction croissante de x, l’intégrale converge. Réciproquement, si l’intégrale conver-
R n+1
ge, alors 0 f(t) dt est majorée, la suite des sommes partielles aussi, et elle converge.

Rappelons que le point de départ de la sommation n’a pas d’influence sur la


conver-gence des séries. Le théorème 5 reste vrai pour des fonctions définies sur
−α −1 −β
[N, +∞[ au lieu de [0, +∞[. Nous l’appliquons à f(t) = t , puis f(t) = t (ln(t)) .
Z 1 (x1−α − 1) si α 6= 1
x
t dt =
−α 1 −α
1 ln(x)
si α = 1

−1 −β 1 1
t (ln(t)) dt = 1−β 1−β
Z x
β (ln(x) − ln(2) )
si β 6= 1
− −
2 ln(ln(x)) ln(ln(2))
si β = 1

8
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Séries de Riemann +∞

Si α 6 1 n−α diverge.
n=1
+∞
X

Si α > 1 n−α converge.


n=1
Séries de Bertrand
+∞
X
−1 −β
Si β 6 1 n (ln(n)) diverge.
n=2
+∞
X

−1 −β converge.
Si β > 1 n (ln(n))
n=2
P 1 P 1
Nous retrouvons en particulier le fait que n 2 converge, alors que n
diverge. Voici deux exemples d’utilisation des équivalents pour la comparaison
avec les séries de Riemann et de Bertrand.
La série
+∞
X
1

n=1 ln 1 + 2 converge.
n
En effet : 1 1
ln 1 + ∼ ,
P n2 + ∞ n2

la série de Riemann 1 converge.


et n
2 1
La série
+∞ 1 − cos n√ ln(n) diverge.
X n
sin( )
1

n=1
En effet : 1 − cos n √ln(n)
1
1
∼ ,
sin(n )
1 +

2 n ln( n )
P
et la série de Bertrand 1 diverge.
n ln(n)

Nous allons à nouveau appliquer le théorème de comparaison, pour montrer que


si le terme général d’une série est un produit de facteurs dont l’un est dominant,
alors la nature de la série est dictée par le terme dominant.
Proposition 2. Soient r et r0 deux réels tels que 0 < r < r0 < 1. Soit (an)n∈N une
suite telle que r n
r0 an soit bornée. Alors la série
X n
r |an| converge.

9
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Démonstration : Par hypothèse, il existe M tel que :

r n <M.
r0 an

0n
En multipliant les deux membres par r , on obtient :
n 0n
|r an| 6 M r .
P 0n
D’où le résultat par le théorème de comparaison 3, puisque r converge.
Comme application de cette proposition, si r est tel que 0 < r < 1 et α est un
réel quelconque, la série
X α n
n r converge.
0 0
Proposition 3. Soient α et α deux réels tels que 1 < α < α et (an) une suite telle
−(α−α0)
que n an soit bornée. Alors la série
X −α
n |an| converge.

Démonstration : Par hypothèse, il existe M tel que :

0
n−(α−α )an < M .

−α0
En multipliant les deux membres par n , on obtient :
−α −α0
|n an| 6 M n .
P −α
D’où le résultat par le théorème de comparaison 3, puisque n 0 converge.
Comme conséquence de cette proposition, pour tout α > 1 et pour tout réel β,
X −α β
n (ln(n)) converge.

Dans le catalogue des séries dont la nature est connue, on trouve aussi les séries
géo-métriques et la série exponentielle. Pour la comparaison avec les séries
géométriques, il existe deux critères mieux adaptés que les équivalents. Ils font
l’objet de la section suivante.

1.3 Critères de Cauchy et de d’Alembert


Rappelons tout d’abord que la série géométrique P rn converge si |r| < 1, diverge
sinon. Les critères de Cauchy et de d’Alembert permettent de comparer une série à
termes positifs avec les séries géométriques. Pour comparer unu avec rn, le critère de
1
Cauchy porte sur √
u = (u )n , le critère de d’A lembert sur
n

n
n
n+1
un
. Voici le premier.

P
Théorème 6. (Critère de Cauchy) Soit un une série à termes positifs ou nuls.

10
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• S’il existe une constante r < 1 et un entier n0 tels que pour tout n > n0,
X
√ < r < 1 , alors un converge.un

• S’il existee un entier n0 tel que pour tout n > n0,


X
√ > 1 , alors un diverge. un

Démonstration : Rappelons que la nature de la série ne dépend pas de ses


premiers termes. Dans le premier cas,
n .

n

un < r =⇒ un < r
Si 0 < r < 1, alors la série P rn converge, d’où le résultat par le théorème de compa-raison 3.
Dans le second cas, √ > 1 =⇒ un > 1 . un

Le terme général ne tend pas vers 0, donc la série diverge.

Comme exemple d’application, revenons sur les développements décimaux. Étant


an converge. En
donnée une suite (an) d’entiers tous compris entre 0 et 9, la série n
10
1 n 1
√ 1. Donc il existe n
effet,

nu
n = 10 √ na
n. Or √
na
n 6 9 = exp(n ln(9)), qui tend vers P 0
n 2
tel que pour √
10 , et la première partie du critère s’applique. Observons
√ √
n > n0, u n <

que la suite u
ne converge pas, sauf si les an sont tous nuls ou tous non nuls : a

n n
n n

vaut 0 si an = 0.
Dans les cas où la suite (√un) converge, la position de sa limite par rapport à 1
n
P √
détermine la nature de la série un. un converge vers l.
P
Corollaire 1. Soit un une série à termes positifs, telle que
n

P
• Si l < 1 alors un converge.
P
• Si l > 1 alors un diverge.

Démonstration : Par définition de la limite, si l < 1, alors il existe n0 tel que pour tout
n > n0,
1 l =l + 1 < 1 , √
2

n
un < l + −2

et le premier cas du théorème 6 s’applique.


Si l > 1, alors il existe n0 tel que pour tout n > n0,
√ > l − (l − 1) = 1 , un

et le second cas du théorème 6 s’applique.

11
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Grenoble
Par exemple, 2n + 1 n

X converge,
3n + 4
n
2
car √un tend vers 3 < 1.
X 2n + 4 n

√ 2n + 1 diverge,
car un
> 1.
n

Le critère de Cauchy ne s’applique ni aux séries de Riemann, ni aux séries de


Bertrand. q =1
n→∞
n
− −
n→∞ − (ln( ))

lim β
α . 1
= lim n n n
√n
Or certaines de ces séries convergent, d’autres divergent.
Le critère de d’Alembert est plus facile à appliquer, par contre il échoue plus
souvent que celui de Cauchy.
P
Théorème 7. (Critère de d’Alembert) Soit un une série à termes strictement
posi-tifs.
• S’il existe une constante r < 1 et un entier n0 tels que pour tout n > n0,
u < r < 1 , alors X
n+1 un converge.
u
n
• S’il existe un entier n0 tel que pour tout n > n0,
u > 1 , alors X
n+1 un diverge.
un
Démonstration : Rappelons que la nature de la série ne dépend pas de ses
premiers termes. Dans le premier cas, on vérifie par récurrence que :
u −n n
n+1 < r =⇒ un < un0 r 0 r .
un
Si 0 < r < 1, alors la série P
rn converge, d’où le résultat par le théorème de compa-
raison 3.
u
Si n+1
u
> 1, la suite (un) est croissante, elle ne peut donc pas tendre vers 0 et la
n

série diverge.
Observons que le théorème ne peut s’appliquer que si les un sont tous non
nuls. En particulier, il ne s’applique pas aux développements décimaux,
contrairement au critère de Cauchy.
Définissons la suite un par :
1 si n = 2k
k
un = 3
2
k +1 si n = 2k + 1

12
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u 2 1
Le rapport n+1
vaut si n est pair, si n est impair. Il est donc toujours inférieur à

un 3 2
2/3, et la série converge.
Définissons maintenant :

un =
u 1
Le rapport n+1 vaut si n est pair, 2 si n est impair. Le critère de d’Alembert
un 3
q 2
ne s’applique pas. Pourtant, √un
n
converge vers 3 < 1, donc le critère de Cauchy
s’applique (la série converge).u
Ici encore, quand la suite n+1u
converge, la position de la limite par rapport à 1
n

détermine la nature de la série.


u
P n+1 converge vers l.
Corollaire 2. Soit un une série à termes positifs, telle que un
P
• Si l < 1 alors un converge.
P
• Si l > 1 alors un diverge.
un+1
Si lim = 1, on ne peut pas conclure en général.
un
Démonstration : Par définition de la limite, si l < 1, alors il existe n0 tel que pour
tout n > n0,
u
n+1 < l + 1 − l =l + 1 < 1 ,
u
n 2 2
et le premier cas du théorème 7 s’applique.
Si l > 1, alors il existe n0 tel que pour tout n > n0,
u > l − (l − 1) = 1 ,
n+1
u
n
et le second cas du théorème 7 s’applique.
Par exemple, pour tout réel positif r, la série exponentielle
X n
r
n! converge.
u r
n+1
car un =n+1 tend vers 0 < 1. (On pourrait aussi appliquer le critère de Cauchy, mais
c’est moins facile.) X n!
converge,
n+1 1
1·3 ··· (2n − 1)
u
car n+1
= tend vers < 1.
un 2n+1 2

X(2n)! diverge,
2
(n!)
u
car n+1 =(2n+1)(2n+2) tend vers 4 > 1.
2
un (n+1)

13
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Le critère de d’Alembert ne s’applique ni aux séries de Riemann, ni aux séries de Bertrand.


−1 −β
lim n−α = lim n (ln(n)) =1.
n
(n + 1)−α n
(n + 1)−1 (ln(n + 1))−β

→∞ →∞

Plus généralement, si un est une fraction rationnelle en n et ln(n), alors les deux critères
échouent. Dans ce cas, il faut calculer un équivalent et appliquer le théorème 4.
Nous avons vu un exemple pour lequel seul le critère de Cauchy donnait la réponse.
Il est en effet plus puissant, comme le montre la proposition suivante.
Proposition 4. Soit (un) une suite à termes positifs.
u
n+1 √
Si lim = l alors lim un = l .
n

n→∞ n→∞
un
Démonstration : Pour tout ε > 0, il existe n0 tel que pour tout n > n0,
un+1
l−ε< <l+ε.

Par récurrence, on en déduit :


n−n0 n−n0
un0 (l − ε) < un < un0 (l + ε) .
or :
n→∞ q n0 − − − n→∞ q n0 −

lim (l n n0 =l ε et lim n n =l+ε.


u n ε) n u (l + ε) 0

Donc il existe n1 > n0 tel que pour n > n1,


l − 2ε < un < l + 2ε ,

d’où le résultat.

1.4 Séries à termes quelconques


Quand une série n’est pas à termes positifs, la première chose à faire est d’examiner
la série des valeurs absolues, ou des modules s’il s’agit de nombres complexes.
P P
Définition 3. On dit que la série un est absolument convergente si la série |un|
converge.
Théorème 8. Une série absolument convergente est convergente.

Démonstration : Supposons pour commencer que les un sont réels. Pour tout n ∈ N,
( − (
notons = 0 si un < 0
un
et un = −un si un < 0
+ 0
un si un > 0 si un > 0

14
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Pour tout n ∈ N : + −
06 un 6 |un| et 0 6 un 6 |un|

P P + P −
Par le théorème de comparaison, si |un| converge, alors u et u convergent.
nn
Passons maintenant au cas où les un sont complexes. Notons an la partie réelle
de un et bn sa partie imaginaire. Pour tout n ∈ N :
0 6 |an| 6 |un| et 0 6 |bn| 6 |un| .
Par le théorème de comparaison, si |un| converge, alors |an| et |bn| convergent
P
Donc n P a P b

aussi. Donc n et n P P P
u converge (proposition 1).
Par exemple, pour tout θ, la série

+∞ einθ
X
n=1 2 est absolument convergente.
n
En effet, | einθ | = 1 et 1 converge.
2 2 2
n n n
exemple, pour tout complexe z, la série exponentielle

Comme autre P

+∞ zn
X

n! est absolument convergente,


n=0

Pr n
car n ! converge pour tout réel positif r (application du critère de d’Alembert).
Il existe des séries convergentes, mais qui ne sont pas absolument
convergentes. Considérons par exemple
1 si n = 2k
k+1
un =
−1 si n = 2k + 1
k+1

Les termes successifs s’annulent deux à deux, de sorte que les sommes partielles valent
1 si n = 2k
sn = k+1

0 si n = 2k + 1

La suite des sommes partielles tend vers 0. Par contre la suite des sommes partielles de
P P 1
|un| tend vers +∞, par comparaison avec la série de Riemann n . Pour traiter
ce type de cas, on dispose du théorème suivant, dit théorème d’Abel (un résultat
analogue existe pour les intégrales).

Théorème 9. Soient (an)n∈ N et (bn)n∈ N deux suites telles que :

15
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1. La suite (an)n>N est une suite décroissante de réels positifs, et tend vers 0.
2. Les sommes partielles de la suite (bn)n>N sont bornées :
∃M , ∀n ∈ N , |b0 + · · · + bn| 6 M .

P
Alors la série anbn converge.

Démonstration : L’idée de la démontration est d’effectuer un changement dans la


sommation, qui s’apparente à une intégration par parties. Pour tout n > 0, posons
Bn = b0 + · · · + bn. Par hypothèse, la suite (Bn) est bornée. Nous écrivons les
P
sommes partielles de la série anbn sous la forme suivante.
sn = a0b0 + a1b1 + · · · + anbn = a0B0 + a1(B1 − B0) + an(Bn − Bn−1)
= B0(a0 − a1) + B1(a1 − a2) + · · · + Bnan .
Comme Bn est borné, et an tend vers 0, le terme Bnan tend vers 0. Nous allons
P
montrer que la série Bn(an − an+1) est absolument convergente. En effet,
|Bn(an − an+1)| = |Bn|(an − an+1) 6 M(an − an+1) ,
car la suite (an) est une suite de réels positifs, décroissante, et |Bn| est borné par M.
Or :
M(a0 − a1) + · · · + M(an − an+1) = M(a0 − an+1) ,
qui tend vers M a0 puisque (an) tend vers 0. La série M(an − an+1) converge, donc
P
la série − Bn(an − an+1)| aussi, par le théorème de comparaison 3. Donc la série
P

Bn(an P |
an+1) est convergente, donc la suite (sn) est convergente.
inθ
Le cas d’application le plus fréquent est celui où bn = e .
Corollaire 3. Soit θ un réel tel que θ 6= 2kπ , ∀k ∈ Z. Soit (an) une suite de réels
positifs, décroissante, tendant vers 0 à l’infini. Les séries
X inθ X X
e an , cos(nθ)an , sin(nθ)an convergent.

Démonstration : Pour appliquer le théorème d’Abel 9 avec bn = einθ, nous devons


vérifier que les sommes partielles de la suite (e inθ) sont bornées. Or einθ = (eiθ)n, et
par hypothèse eiθ est différent de 1. iOn a donc : 1−
|1 + · · · + e | = 1−eiθ
nθ ei(n+1)θ

6 | 1−e |. iθ

D’où le résultat. La convergence des séries P cos(nθ)a n et P sin(nθ)a n est une consé-
quence directe de la proposition 1.

16
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n
Un cas particulier fréquemment rencontré est celui où θ = π, soit bn = (−1) . On
parle alors de série alternée.
Terminons par une mise en garde : il n’est pas possible de remplacer an par un
équivalent à l’infini dans le théorème 9, car la décroissance n’est pas conservée par
équivalence. Voici par exemple deux séries alternées.
n converge, n diverge.
(−1) (−1)
X X√ 1
√n n + (−1)n
Le théorème 9 s’applique a la première, mais pas à la seconde, car si la suite √ n

est positive (pour n > 2), elle n’est pas décroissante. Pourtant, on a bien : n+(−1)

1 1
√ n
n +

√ n

n ∞
P (−1) + (−1)
Pour montrer que
√ diverge, calculons :
n +(−1)n

(−1)
n
(−1)
n n √
= ( 1) √ n + (−1)n − n 1
= .
√ −√ − n√ n√ n
n n + (−1)n n + (−1) n n + (−1)
Ceci est le terme général d’une série à termes positifs divergente (équivalente à la série de
Riemann Pn n1 ). La différence de deux séries
n
convergentes ne peut pas être divergente.
( 1) (−1)
P P√ n
Or −√ n converge, donc n +(−1) diverge.

1.5 Sommes de séries


Il n’y a pas beaucoup de séries pour l’instant dont vous connaissiez la somme, à
part la série exponentielle, les séries géométriques. Il en existe bien d ’autres. Voici par
exemple deux résultats classiques, dont vous rencontrerez la justification ailleurs :
+∞ +∞ n−1
1 = π2 et (−1) = ln(2) .
X X
2
n=1 n 6 n=1 n
Vous aurez beaucoup plus de techniques à votre disposition après le chapitre sur
les séries entières. En attendant, vous pourrez quand même calculer certaines
sommes, en combinant celles que vous connaissez. Voici quelques exemples.
P 2
Considérons la série 1/(n − 1). C’est bien une série convergente, car son terme
1
général est positif, et équivalent à n 2 . Nous allons démontrer que :
+∞ 1 =3 .
X −
n=2 n2 1 4
Utilisons la décomposition en éléments simples.
1 1 1
2 2
2
= −
n −1 n−1 n+1
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Par récurrence, on en déduit l’expression des sommes partielles.

sn = 1 + 1 − 1 − 1 ,
2 4 2 2(n + 1)
n
d’où le résultat.
En utilisant la même technique de décomposition en éléments simples, vous pourrez aussi calculer les
sommes suivantes.
+∞ 1 2
π
X
n=1 2
= −1.
n (n + 1) 6
+∞ 2 5
3n + 7n + 6 = .
X
n=1 n(n + 1)(n + 2)(n + 3) 3

Voici maintenant deux exemples de calcul de sommes que l’on ramène à une
série géométrique. Pour le premier, nous revenons sur les développements
décimaux. Si un nombre x est rationnel, alors son développement décimal, obtenu
en divisant deux entiers, est périodique. Réciproquement, si le développement
décimal d’un réel est périodique, alors ce réel est un rationnel. Nous allons le
calculer. Supposons que x s’écrive :
x = 0,a1 . . . ap a1 . . . ap . . .
Le réel x est la somme de la série suivante.
+∞ a +···+ a
1 p 1
.
x=
k=0 10 10 p
X

(10p)k
P k −p
On retrouve la série géométrique r , avec r = 10 . On en déduit :
x= ap a1 +···+ 1 .
p 10 −p
10 1 − 10
Soit r tel que |r| < 1. Nous allons montrer que
+∞ r
nrn = .

(1 r)2

X
n=0
Pour cela écrivons :
s = +∞ = +∞
nr n nr n

X X
n=0 n=1 +∞
+∞ +∞

= r X nrn−1 = r X rn−1 + r X(n − 1)rn−1


n=1 n=1 n=1

= r +rs,
1−r
18
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d’où le résultat, en résolvant cette équation en s. La même technique permet de montrer que
:
+∞ 2 n 2
n r = r +r .
X 3
(1

n=0 r)

Quand le terme général est le quotient d’un polynôme en n par n!, on peut
toujours se ramener à la série exponentielle. Si le polynôme est n, n(n − 1),. . . , la
simplification est immédiate.
+∞ n = +∞ 1 =e.
X X −
n=0 n! n=1 (n 1)!
+∞ n(n − 1) = +∞ 1 =e.
X X − 2)!
n! (n
n=0 n=2

Un polynôme en n de degré > 1 peut toujours s’exprimer comme combinaison


linéaire de 1, n, n(n − 1),. . . Par exemple,
+∞
+∞ n2 n(n − 1) + n
=
X X

= 2e .
n=0 n! n!
n=0

Vous pourrez procéder de même pour calculer les sommes suivantes.


+∞ 2
X
n + 2n − 1
= 3e .
n!
n=0
+∞ 3 2
X
n −n −n−1
=e.
n!
n=0

1.6 Vitesse de convergence


Combien faut-il ajouter de termes d’une série pour avoir une bonne
approximation de sa somme ? Pour contrôler l’erreur commise en remplaçant la
somme globale par une somme partielle, il faut examiner le reste.
P
Définition 4. Soit un une série convergente de somme s, et (sn) la suite des
sommes partielles. On appelle reste à l’ordre n la quantité
+∞
X

rn = s − s n = uk .
k=n+1

Nous allons donner quelques exemples de séries dont on peut borner le reste.
Nous commençons par les séries géométriques. Soit r tel que |r| < 1. Rappelons
que la somme de la série géométrique est :

X
n 1
r = .
n=0 1−r
19
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Son reste à l’ordre n vaut :


s− s = 1 − 1 − rn+1 = .
rn+1
n
1−r 1−r 1−r
Le reste tend donc vers 0 à vitesse géométrique, ce qui est assez rapide. Par exemple,
−7 −31
pour r = 2, le reste à l’ordre 20 vaut 9,5 10 , le reste à l’ordre 100 vaut 8 10 .
Examinons maintenant la série exponentielle. Pour borner son reste,
considérons les deux suites (sn) et (s0n) définies par :
1 1 0
1 2
sn = 1 + · · · + n
+ n
et sn = 1 + · · · + n
+ n
.
( − 1)! ! ( − 1)! !
La suite (sn) est croissante et converge vers e. On vérifie facilement que la suite
0
(s n) est décroissante pour n > 1. Les deux suites sont donc adjacentes et
convergent vers la même limite e. On a donc :
0 1
rn = e − sn 6 s n − sn = n ! .

La convergence est beaucoup plus rapide que pour une série géométrique.
−8 −20 −67
Numérique-ment, on trouve r10 = 2,7 10 , r20 = 2 10 , r50 = 6,6 10 .
Nous allons maintenant examiner des séries dont la convergence peut être beaucoup plus
lente. Commençons par les séries alternées, déjà évoquées au paragraphe précédent.

Proposition 5. Soit (an) une suite de réels positifs, décroissante, tendant vers 0 à
n P
l’infini. Posons un = (−1) an. Le reste à l’ordre n de la série un est majoré par la
valeur absolue du premier terme non sommé :
|rn| 6 an+1 .

Démonstration : Notons sn = u0 + · · · + un. Pour tout k ∈ N, posons αk = s2k et βk


= s2k+1. Nous vérifions que (αk) et (βk) sont deux suites adjacentes. En effet,

α − α = −a +a 60 et β − β = a − a > 0 .
k+1 k 2k+1 2k+2 k+1 k 2k+2 2k+3

Donc (αk) est décroissante, et (βk) est croissante. De plus αk − βk = a2k+1 tend vers 0.
Les deux suites ont donc la même limite s. Pour tout k ∈ N, on aura :
βk 6 βk+1 6 s 6 αk+1 6 αk .

Selon que n est pair ou impair, le reste rn peut être borné comme suit.

|r2k| = |s − αk| 6 αk − βk = a2k+1 ,


|r2k+1| = |s − βk| 6 αk+1 − βk = a2k+2 .
20
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n−1
(−1)
n

Pour une série alternée, la vitesse de convergence est donc dictée par la décroissance

P
vers 0 de la suite (an). Celle-ci peut être assez lente. Par exemple, la série converge, et sa somme (pour n > 1) est ln(2). Numériquement, le reste à l’ordre 100 est 5 10−3.

Examinons maintenant les séries dont la convergence peut être obtenue par
comparai-son avec une intégrale, grâce au théorème 5.
+ +
Proposition 6. Soit f une fonction de R dans R , décroissante, telle que l’intégrale
R +∞
0 f(t) dt converge. Soit rn le reste à l’ordre n de la série de terme général u n = f(n).
On a :
Z +∞
rn 6 f(t) dt 6 rn−1 .
n

Démonstration : C’est une conséquence immédiate des inégalités suivantes, que


nous avions déjà rencontrées dans la démonstration du théorème 5 (voir figure 2).
Z n+1
un > f(t) dt > un+1 .
n

Dans ce cas, la vitesse de convergence de la série est essentiellement celle à


laquelle l’intégrale de la fonction sur [n, +∞[ tend vers 0. Pour les séries de
P −α
Riemann n avec α > 1, l’intégrale se calcule explicitement. On trouve :
1 −α+1
rn 6 α − 1 n 6 rn−1 .

Si α est assez proche de 1, la convergence peut donc être extrêmement lente. Par
P 1 π 2
exemple, la série n 2 converge. Sa somme (pour n > 1) est 6 . Numériquement,
−2
le reste à l’ordre 100 est proche de 10 .
21
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2 Entraînement
2.1 Vrai ou faux
Vrai-Faux 1. Parmi les affirmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses et pourquoi ?
P P 2
1. Si la série un converge, alors la série u n converge.
P P 2
2. Si la série un est absolument convergente, alors la série u n converge.
P P
3. Si la série un converge, alors la série nun converge.
P P P
4. Si les séries un et vn divergent, alors la série un + vn diverge.
P P
5. Si la série un converge, alors la série 1/un diverge.
P P
6. Si la série un converge, alors la série cos(n)un converge.
P P
7. Si la série un est absolument convergente, alors la série cos(n)un converge.
P P
8. Si la série einun est absolument convergente, alors la série cos(2n)un con-
verge.
9. Un nombre réel x ∈ [0, 1] dont toutes les décimales sont strictement
1 1 −1
positives est supérieur à 10 (1 − 10 ) .
10. Un nombre réel x ∈ [0, 1] dont toutes les décimales sont égales à 2 ou à 3
2 −1 3 −1
est compris entre (1 − 10 ) et (1 − 10 ) .
1
11. Si un > 0 pour tout n et un est équivalent à n 2 quand n tend vers l’infini, alors
P
cos(n)un converge.
1
12. Si un > 0 pour tout n et un est équivalent à n quand n tend vers l’infini, alors
P
cos(n)un converge.
P
13. Si un > 0 pour tout n et si la suite (un) est décroissante, alors cos(n)un
converge.
P
14. Si la suite (un) est décroissante et tend vers 0, alors cos(n)un converge.
Vrai-Faux 2. Parmi les affirmations suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses et pourquoi ?
P n
1. Si |r| 6 1 alors nr converge.
P 2 n
2. Si |r| < 1 alors n r converge.
P n n
3. Si |r| < 1 alors e r converge.
P n
4. Si |r| 6 1 alors cos(n)r converge.
P n
5. Si |r| > 1 alors cos(n)r diverge.
P
6. Si la suite (un) est bornée, alors unrn est soit absolument convergente, soit
divergente.
P n
7. Si |r| < 1 et si la suite (un) est bornée, alors unr converge.

22
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Vrai-Faux 3. Les séries suivantes convergent : vrai ou faux et pourquoi ?

n
1. X
!

(2n)!
2. X 2
(n!)
(2n)!
n+1
3. X
!

( + 1)!
n
4. X 1
1/n
(n!)
5. X 1
2 n + 3

n n
6. X 2 +n
n
n 2

2n
7. X n +n
2
2

n n
8. X 2 +2
n
n2
Vrai-Faux 4. Les séries suivantes convergent : vrai ou faux et pourquoi ?
2
X n +1
1. √
6
ln(n) n + 2n + 3
2
X n +1
2. √
2 6
(ln(n)) n + 2n + 3
2
X n +1
3. √
2 5
(ln(n)) n + 2n + 3
X (1 + cos(n))(n2 + 1)
4. √
2 6
(ln(n)) n + 2n + 3
6 2
X cos (n)(n + 1)
5. √
2 6
(ln(n)) n + 2n + 3
2 2
X cos (n)(n + 1)
6. √
6
(ln(n)) n + 2n + 3
X cos2(n)(sin((n2 + 1)−1)
7. √
2
(ln(n)) n + 2n + 3
Vrai-Faux 5. Les séries suivantes convergent, mais ne sont pas absolument
conver-gentes : vrai ou faux et pourquoi ?
3
1. X cos (n)
√ 3
( n)
2
2. X cos (n)

n
23
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3. X 3
cos (n)


n
3
4. X cos (n)
√ √6 2
n n +n
3(n)(n2 + 1)

5. X
cos
3
n
cos
3(n)(n + 1)
6. X 3
n
Vrai-Faux 6. Parmi les égalités suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses et pourquoi ?
+∞ 1 +∞ 1
X X
1. (n 1) 2 =n=0 (n + 1)2

n=2
+∞ 1 +∞
1
X X
2. n(n

=
1) n=1 (n + 1)(n + 2)
n=2 +∞
+∞
n−3 n−2
3. − =X
2
n(n 1)(n 2) 1)
X − −
n=2 n=1 n(n
+∞ −n
4. X 2 =1
n=1
+∞ 1
2−n =
5. X
n=2 4
+∞ 1
6. n=2
3 −n−1 = 18

X
n=2
+∞ 1 =e−2
7. X
n!

+∞ 1 =e− 3
8. n =2 (n + 1)!

X
2

+∞ 1 =e−1
9. n=3 (n 2)!

X −

Vrai-Faux 7. Parmi les égalités suivantes lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses et pourquoi ?
+∞ 1
X
1. n(n 1) = 1

n=3
+∞ 1 1
X =
2. (n 1) 2)
− −

2
(n
n=4

24
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+∞ 4n + 6
X

3. =1
n(n + 1)(n + 2)(n + 3)
n=1
+∞ 4n + 2 2
X 2 2
4.

(n 1)(n + 2n) =3
n=2
2
+∞ n +3
X
5. (n 1)! = 8e

n=1
X n2 + 2
6. = 7e − 3
+∞
n=2 (n − 1)!

2.2 Exercices
Exercice 1. En examinant la limite du terme général, montrer que les séries
suivantes divergent.
sin(n) ; (1+(− 1)n cos(1/n)) ; X n n ; X (−1)n
X X n+1 −1
1+n
Exercice 2. Utiliser le théorème de comparaison ou un équivalent, pour démontrer
que 1. les séries suivantes convergent
1 − cos( 1 ) 3
2 ;
n ln( n) √ !
X sin( 1 ) ; X n + 2 sin (n + 1)
n X
X n n2 |1 |
1 n−1 3
+ ln ; √ 4
4
;
sin(π n + 1)
X n X 3

n
X −
n
2 +n ; e −n;

nn 1 X n
− n+1
1 cos ; argcosh .
2. les séries suivantes divergent ; 2 ! ;
X√ (n + 1)
X ln n n2 + 2n sin
n+1 3
1
X X 1 √ ;
n−(1+ ) ; n + (− 1)n
n
n
1
X√ √ 1; X + 1)3 √
n2 + n + 1 − n2 + n − (n3 − n2 + 1 .
Exercice 3. Utiliser le critère de Cauchy pour déterminer la nature des séries suivantes.
X ; X n+3 n ;
nln n
(ln 2n + 1
n
n)
X n+3 n(−1)
n
X n 2
n
; .
2n + 1 2n + 1

25
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Exercice 4. Utiliser le critère de d’Alembert pour déterminer la nature des séries sui-
vantes. n n n (3n)!
! (ln )
X n ; X ; X 3
n n! 9(n!)
α n n
n n (ln n) 2
.
!
X ; X ; X 2 2n
nαn n! n sin (α)
(discuter selon la valeur du réel α).
Exercice 5. Déterminer la nature des séries suivantes
√ n
e e−n
X X X 5 ; X
4 + sin ;
ne−n ; ne− n ; n +1
n
1 1
n 2
X 2 +n ; X en ; X en − 1 ; n ln 1 + 1 ;
X
n 2
3 n +1 n+1 √n+1 n
1 − n ln 1 + 1 ; ln n ; 1+ 1 n
; 1 1 n ;
n
√ X
X n+1 n X √n ! X − √n!
−n
n! ; sin n ; (n+1)π sin x ; (ln n) ;
X X X
nn n 2 + cos2 n Z
nπ x2 dx

n+3 n ln n 1 1 1 2
(n!)

; X n X
(e − (1 + n ) ) ; n ln(1 + n ) − cos n1/2 ;
X
X 2n + 1 (2n)! ;
q q
1 ; n(n − 1) ; n(n − cos(n)) .
3/n 3
X n.n X n √ X√
− 2 n + 3 ln n n4 − 2n3 + 3 sin(n)
Exercice 6. On considère une suite (un) définie par u0 ∈ R+ et pour tout n ∈ N par
l’une des formules suivantes.
• un+1 = sin(un+1n)

ln(1+un)
• un+1 = 2

• un+1 = 1 − cos(un)
1. Montrer que (un) tend vers 0.
2. Étudier la limite du rapport un+1/un.
P
3. En déduire que la série un est convergente.

Exercice 7. Soient a et b deux réels. Pour tout n ∈ N, on pose


√ √ √
un = n+a n+1+b n+2.

1. Vérifier que la suite (un) tend vers 0 si et seulement si a + b = −1.


P
2. Déterminer a et b pour que la série un soit convergente.

26
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P
Exercice 8. Soit un une série à termes positifs ou nuls, convergente.
P α
1. Montrer que pour tout α > 1, la série u n converge.
P P
2. Montrer que les séries sin(un) et arctan(un) convergent.
+ +
3. Soit f une application de R dans R telle que f(0) = 0, admettant une dérivée
P
à droite en 0. Montrer que la série f(un) converge.
Exercice 9. Soit un une suite à termes réels positifs ou nuls. Montrer que les séries de
termes généraux u , un , ln(1 + u ) et R un dx sont de même nature (convergentes
n n 3
1+un 0 1+x
ou divergentes).

Exercice 10. Soient P un et P vn deux séries à termes positifs ou nuls, convergentes.


1. Montrer que les séries min{un, vn} et max{un, vn} convergent. √
2. Si a et b sont deux réels tels que 0 < a <
P P
, alors 0 2 ( + )
b <a< ab/ a b < ab < b

√ sont respectivement la moyenne harmonique et la moyenne


(2ab/(a + b) et ab
unvn
P√
convergent. P un+vn
géométrique de a et b). Montrer que unvn et
P P P
Exercice 11. Soit un et vn deux séries réelles convergentes et wn une série
réelle telle que pour tout n ∈ N,
un 6 wn 6 vn .
1. Montrer que pour tout n ∈ N,

0 6 wn − un 6 vn − un
P
2. En déduire que wn converge.
1 . Soit pour tout n > 2,
Exercice 12. Soit f la fonction définie sur [2, ∞[ par f(x) = x ln x
Pn
un = f(n) et sn = k=2 uk.
1. Vérifier que F : x 7→ln(ln(x)) est une primitive de f. En déduire les inégalités :
sn > F (n + 1) − F (2) et sn − u2 6 F (n) − F (2)

2. Déduire de la question précédente que sn est équivalent à ln(ln(n) quand n


tend vers l’infini.
3. On pose an = sn − ln(ln n). Montrer en utilisant des développements limités
que la série de terme général (an − an−1) converge. En déduire que Sn − ln(ln
n) est borné.
3
4. Quelle est la plus petite valeur de n telle que sn > 10 ?

Exercice 13. Pour tout n > 1, on note un = 1/ n et
n
X

sn = un
k=1

27
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1. Montrer que pour tout n > 2,



Sn − 1 6 2( n − 1) 6 Sn−1

2. En déduire que Sn est équivalent à 2 n quand n tend vers l’infini.
−5
3. Quelle est la plus petite valeur de n telle que sn > 10 ?
Exercice 14. En utilisant la comparaison avec une intégrale, démontrer les
résultats suivants.
+∞
X

Si γ 6 1 −1 −1 −γ
n (ln(n)) (ln(ln(n))) diverge.
n=3
+∞
X

Si γ > 1 −1 −1 −γ
n (ln(n)) (ln(ln(n))) converge.
n=3

Exercice 15. Soit un une suite à termes réels (quelconques).


P P 2
1. Donner un exemple tel que un converge et u n diverge. On suppose dans
P P 2
les questions suivantes que un et u n convergent.
P
2. Montrer pour tout k ∈ N∗ , u n converge.
k

3. Soit f une application de R dans R deux fois continûment dérivable, telle que
P
f(0) = 0. Montrer que f(un) converge.
n
Exercice 16. Soit n un entier strictement positif. On considére l’équation x +nx+1 = 0
1. Montrer que cette équation admet une unique solution dans R+. On la note un.
2. Montrer que la suite (un) tend vers 0.
P
3. Montrer que la série un diverge.
Exercice 17. Montrer que les séries suivantes convergent, mais ne sont pas absolument
convergentes sin(n) 3 cos(n)
sin (n)
X X X
√ 2 ; √ ; ln(n) ;
n +n n+2
5 n
sin (n) cos(n) sin(3n) cos(n)
X X X
ln(ln(n)) ; (−1)√ n
; √n
Exercice 18. Déterminer la nature des séries suivantes.
X n n n 1 + (−1)n n
(−1) ; X ( 1) ; X ( 1) ; X
( 1) ;

ln n − − √ ! −
√n √n n n + (−1)n
X √ (−1)n
X n
; (−1)
q ;
n n
n + (−1) n + (−1)
(n+1)π sin(x) Z (n+1)π 2
X sin (x) dx .
Z dx ;
X nπ x nπ x

28
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Exercice 19. Soit k un entier.


2k
1. Montrer que cos (x) est une combinaison linéaire de 1, cos(2x), . . . ,
P 2k
cos(2kx). En déduire que la série cos (n)/n est divergente.
2k+1
2. Montrer que cos (x) est une combinaison linéaire de cos(x), . . . ,
P 2k+1
cos((2k+1)x). En déduire que la série cos (n)/n est convergente.
P
Exercice 20. Soit un une série convergente à termes complexes. Montrer que la série
u n
P n converge.

P
Exercice 21. On considère la série un, où
un = √ sin(n)
n + cos(n)

1. Vérifier que la suite (1/( n + cos(n)) n’est pas décroissante.
2
2. Montrer que la suite (1/(n − cos (n)) est décroissante.

3. Montrer que la suite ( n/(n − cos2(n)) est décroissante.
4. Vérifier que √ sin(n) cos(n)
sin(n) n
un = −
2 2
.
n − cos (n) n − cos (n)
P
En déduire que un converge.
P a
Exercice 22. Soient a et b deux réels. On considére la série un avec un = n+ nbn .
1. On suppose b ≤ 1. Pour quelles valeurs de a la série est-elle absolument
conver-gente ?
2. Même question pour b > 1.
3. On suppose a = −1. Pour quelles valeurs de b la série est-elle convergente ?
4. Représenter dans le plan les points de coordonnées (a, b) tels que la série
est absolument convergente, convergente, divergente.

Exercice 23. On considère la série de terme général un, où


un = 1 .
2
n(n − 1)
1. Écrire la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle 1 .
2
X(X −1)

2. En déduire une expression explicite en fonction de n de


n 1
X
2 −
k=2 k(k 1)

29
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3. P
Déduire de ce qui précède la convergence de la série un et la valeur de la somme

+∞
X
s= uk .
k=2
Exercice 24. On considère la série de terme général : !

− 2
n n2 n
2
u = ln 1 1 = ln n −1
1. Démontrer que cette série converge.

n
X

2. Donner une expression explicite de sn = uk.


k=2
+∞
X

3. En déduire la valeur de la somme s = uk.


k=2

Exercice 25. Montrer que les séries suivantes convergent et calculer leurs sommes :
+∞ +∞

3 −n+2
+2 −n+3 ; (n − 2)3
−n
+ (n − 3)2
−n
;

X X
n=3 n=1
+∞ −n +∞ −n
2
(n − 2n)3
−n
+ (n
2
− 3n)2 ; 2
(n − 2n + 3)3
−n
+ (n
2
− 3n + 2)2 ;
X X
n=1 n=0
+∞ 2 2
+∞ n2 + 2n ; n + 2n + 3 ; +∞ n3 + 2n + 3n ; +∞ n3 + 2n + 3n + 1 ;
X X X X
(n

n=1 n! 1)! n=0 n! n=1 n!


n=1
+∞ n ; +∞ 2n − 1 ; +∞
2n + 1 ; 4n + 2
+∞
X 2 2 3 −
X 3 X 2 −X 2 −
4 − .
2n + 1 4n n=3 (n 1)(n

n=2 n n n=2 n n=3 n 2n)
Exercice 26. Si P un est une série convergente à termes strictement positifs, on
note rn son reste d’ordre n :
+∞
X

rn = uk .
k=n+1
un+1
On suppose qu’il existe k ∈]0, 1[ et n0 ∈ N tels que 6 k pour tout n > n0. Montrer
un
1
que pour tout n > n0, 0 < rn 6 1− k un+1.
Q
Exercice 27. Soit (an)n∈ N une suite de réels. On dit que le produit infini an

converge, s’il existe π ∈ R tel que la suite de terme général
Y
n
ak converge vers π .
k=0

30
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Q
1. Montrer que si le produit infini an converge, alors ∀n , an 6= 0
et lim an = 1 .
n→+∞

On pose désormais an = 1 + un.


Q
2. On suppose que ∀n ∈ N , an > 1. Montrer que le produit an converge si et
P
seulement si la série un converge.
Q
3. On suppose que ∀n ∈ N , an ∈]0, 1]. Montrer que le produit an converge si et
P
seulement si la série un converge.
P
4. On suppose que ∀n ∈ N , an ∈]0, +∞[. Montrer que si la série un converge
Q
absolument, alors le produit an converge.
5. Montrer que pour tout n > 2,
n n+1 1
k=2 1−k 2 = 2n .

Y
+∞ 1
.
Y

En déduire n=2 1− 2
n
+∞
1) ! = 1
6. Montrer que n

Y
(−
1+ n

n=1

On pourra calculer (1 + 1 )(1 − 1 ).


2 2n+1
n
7. Montrer que le produit infini
Y
1 + ni converge.
On pourra appliquer le résultat de la question 2.

8. Montrer que le produit infini


Y 1+ i diverge.
n
On pourra écrire
i i avec
1+n =1+n eiθn θn = arctan 1 .
n

Exercice 28. Soit (un)n∈N une suite de réels, telle que la série P un soit convergente
mais non absolument convergente. On note (pn) la suite des termes positifs et (mn) la
suite des termes négatifs.
( (
pn = 0 n sinon > 0 et mn = 0 sinon < 0
u si un un si un

31
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P P
1. Montrer que les séries pn et mn sont divergentes.
2. Soit a un réel quelconque. Construire une bijection σa de N dans N telle que
nX

lim uσa(i) = a .
n→+∞ i=1

Indication : supposant a > 0, prendre les premiers termes positifs dont la


somme dépasse a, puis ajouter des termes négatifs jusqu’à ce que la somme
repasse en-dessous de a, puis itérer.
3. Construire une bijection σ+ de N dans N telle que
n
X

lim uσ+(i) = +∞ .
n→+∞ i=1

4. Construire une bijection σ− de N dans N telle que


n
X

lim uσ−(i) = −∞ .
n→+∞ i=1

P
Exercice 29. Soit (un)n∈ N une suite de réels tels que la série un soit absolument
convergente. Soit σ une bijection de N dans N.
P
1. Montrer que la série uσ(n) est absolument convergente.
2. Montrer que
+∞ +∞
u = u .
X X

σ(n) m
n=0 m=0

2.3 QCM
Donnez-vous une heure pour répondre à ce questionnaire. Les 10 questions
sont indépendantes. Pour chaque question 5 affirmations sont proposées, parmi
lesquelles 2 sont vraies et 3 sont fausses. Pour chaque question, cochez les 2
affirmations que vous pensez vraies. Chaque question pour laquelle les 2
affirmations vraies sont cochées rapporte 2 points.
Question 1. Pour tout n ∈ N, soit un un réel strictement positif.
P
A Si la suite (un) tend vers 0, alors la série un converge.
P P 2
B Si la série un diverge, alors la série u n diverge.
P
C Si la série un diverge, alors la suite (un) ne tend pas vers 0. D
P 2
Si la série un converge, alors la suite (u n) tend vers 0.
P P 2
E Si la série un converge, alors la série u n converge.
Question 2. Pour tout n ∈ N, soit un un réel strictement positif.
P P
A Si la série un converge, alors la série sin(un) converge.
32
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B Si la série P un diverge, alors la série P(cos(un) − 1) diverge.


C Si la série P u diverge, alors la série P u /n diverge.
n n
D Si la série P u diverge, alors la série P tan(u ) diverge.
n n
E P P u
Si la série un converge, alors la série e n converge.
Question 3. Soit r et α deux réels strictement positifs.
P n
A Si r 6 1 alors la série r converge.
P αn
B Si r < 1, alors la série n r converge. C
P αn
Si r = 1, alors la série n r diverge.
P α n
D Si r 6 1 et si α < −1, alors la série n r converge.
P α n
E Si r < 1 et si α > 1, alors la série n r diverge.
Question 4. Pour tout n ∈ N, soit un un réel positif ou nul.

n P
A Si la suite (√ un) tend vers 1/2, alors la série nun converge. B Si la
P
suite ( √nun) tend vers 1, alors la série un converge
P
C Si la suite ( √nun) tend vers 2, alors la série un/n diverge
P
D Si la suite (√n un) est majorée par 1, alors la série un converge E Si la
suite ( n un) converge, alors la suite (un) converge.
Question 5. Pour tout n ∈ , soit u n un nombre complexe non nul.
u
n+1

N
A Si la suite (| |) tend vers 1 alors la série un converge.
un
B Si la suite ( un+1 série u n converge.
| u |
un ) est minorée par 1 alors la
P

C n+1 P un/n2 converge.


Si la suite ( un
) est majorée par 1 alors la série
| un | | n|

D Si la suite (| | P
converge.
u
n+1
) tend vers 1/2 alors la série n2 u
| u
un | Pn 2
E Si la suite ( n+1 ) tend vers 2 alors la série P converge.
u /n
Question 6. La série proposée converge.
X
A ln(1 + sin(1/n))
q
2
X

B q
ln(1 + sin(1/n ))
X 4
C (1 + sin(1/n ))
q

4
X

D ln(1 + sin(1/n ))
q
X

2
E ln( 1 + sin(1/n ))
Question 7. Le critère de convergence des séries alternées permet d’affirmer que
la série proposée converge.
X 1
A
ln(n) + (−1)
n
n
X ( 1)

B n
n + (−n1)
C X (−1)
2
n sin (n)
33
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D n
(−1)

X
n ln(n) n
E (−1)
X n arctan(n)
Question 8. L’égalité proposée est vraie.
+∞ 1 +∞ 1

=
X X

A n=2 n(2n − 3) n=0 (n + 2)(2n + 1)


+∞
X 1 +∞
X 1
1+ =
B n=1 n(2n − 3) n=1 (n + 1)(2n − 1)
+∞
X 1 +∞
X 1
1+ =
C n=2 n(2n − 3) n=1 (n + 1)(2n − 1)
+∞
X 1 +∞
X 1
=
D n=3 n(2n − 3) n=0 (n + 2)(2n + 1)
+∞
X 1 +∞
X 1
=
E n=2 n(2n − 3) n=3 (n − 1)(2n − 1)
Question 9. L’égalité proposée est vraie.
A +∞ 1 = 1
n=1 2

X
+∞ 1 3
B n=2 2
= 4

X
C +∞ 1=1
X
n=1 3 2
+∞ 1 3
=
X

D n=2 3 4
+∞
X 1 1
=
E n=2 3 12
Question 10. L’égalité proposée est vraie.
+∞ 1

A =e
X

n=2 (n − 1)!
B +∞ 1 =e−1

n=3 (n 2)!

X
+∞
C n=0
n+2 n! = 2e − 1

D +∞ n + 1 = 2e
n=0 n!

X
+∞ n+1
E n=1 (n 1)! = 2e − 1
X −
DE–1 AD–2 BD–3 AC–4 CD–5 DE–6 DE–7 AB–8 AC–9 BD–10 Réponses :

34
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2.4 Devoir
Essayez de bien rédiger vos réponses, sans vous reporter ni au cours, ni au
corrigé. Si vous souhaitez vous évaluer, donnez-vous deux heures ; puis
comparez vos réponses avec le corrigé et comptez un point pour chaque question
à laquelle vous aurez correctement répondu.
P P
Questions de cours : Soient un et vn deux séries et n0 un entier tel que pour
tout n > n0, 0 6 un 6 vn. Pour tout n ∈ N, on pose
X
n X
n
sn = uk et tn = vk .
n=0 n=0

1. Montrer que les suites (sn) et (tn) sont croissantes à partir de n0, et qu’il
existe un réel a tel que pour tout n ∈ N, sn 6 tn + a.
P P P
2. En déduire que si vn converge, alors un converge et si un diverge, alors
P
vn diverge.

3. On suppose que un est équivalent à vn quand n tend vers l’infini. Démontrer que
P
P
un converge si et seulement si vn converge.
4. On suppose qu’il existe r < 1 et n0 ∈ N tel que pour tout n > n0, un+1 6 run.
P
Montrer que la série un converge.
P n
5. On suppose que un diverge. Démontrer que la série de terme général (−1) /sn
converge.
Exercice 1 : Soit (un) une suite de réels strictement positifs. On suppose qu’il
existe a > 0 et b > 1 tels que
u a 1
n+1 = 1− +O .
b
n
un n
a
1. Pour tout n ∈ N, on pose vn = n un. Démontrer que
v 1
n+1 = 1 +O ,
c
vn n
où c = min{b, 2}.
2. En déduire que la série de terme général ln(vn+1/vn) converge.
3. En déduire que la suite (vn) converge.
P
4. Utiliser le résultat précédent pour démontrer que si a 6 1, alors un diverge, et si a
P
> 1 alors un converge. (Vous venez de justifier la règle de Raabe–Duhamel).
Exercice 2 : On considère la série harmonique, de terme général un = 1/n. On
note hn ses sommes partielles, définies pour n > 1 par :
1 1 n 1
h =1+ + + = .
X

n 2 · · · n k=1 k

35
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1. Démontrer que pour tout k > 2,

k+1 1 k 1
Zk dt 6 u 6 Z dt .
t k k−1 t
2. En déduire que pour tout n > 1,
ln(n + 1) 6 hn 6 ln(n) + 1 .

P
3. En déduire que un diverge et que hn est équivalent à ln(n) quand n tend
vers l’infini.
4. Pour tout n > 1, on pose
Z dt .
δn = un − n+1 1
nt

P
Montrer que 0 6 δn 6 un − un+1. En déduire que la série δn converge.
5. En déduire qu’il existe un réel strictement positif γ tel que
lim hn − ln(n) = γ .
n→+∞

(γ ' 0.577215665 est la constante d’Euler.)


n−1 n−1 P
6. Pour tout n > 1, on pose vn = (−1) un = (−1) /n. Montrer que la série vn
converge.
R
7. Vérifier que pour tout k > 1, 1/k = 01 tk−1 dt. En déduire l’expression suivante
des sommes partielles.
sn = n vn = 1 n dt .
k=1 1 − (−t)
Z01 + t
X

8. Montrer que pour tout n > 1


1 1 1
s
n − Z0
1+ t
dt 6
n+ 1.

9. En déduire que
+∞
X

vn = ln(2) .
k=1

−3
10. Quelle est la plus petite valeur de n telle que |rn| = |sn − ln(2)| < 10 ?
11. Démontrer l’égalité s2n = h2n − hn. Retrouver la limite de (sn) en utilisant le
résultat de la question 5.

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2.5 Corrigé du devoir


Questions de cours :
1. Pour tout n ≥ n0 :

sn+1 − sn = un > 0 et tn+1 − tn = vn > 0

Donc les suites (sn) et (tn) sont croissantes à partir de n0. De plus,

sn − sn0 = un0+1 + · · · + un 6 vn0+1 + · · · + vn = tn − tn0 .

Donc pour tout n ∈ N :

sn 6 tn + max{sk − tk , k = 0, . . . , n0} .

2. Une suite croissante converge vers une limite finie si et seulement si elle est
P
ma-jorée. La série vn converge si et seulement si la suite (tn) converge.
Supposons que ce soit le cas, et notons t la limite. Alors pour tout n ∈ N, sn
P P
est majorée par t + a, donc (sn) converge, donc un converge. Si un
diverge, alors la suite (sn) tend vers +∞. Comme tn > sn + a, il en est de
P
même de la suite (tn), donc vn diverge.
3. Par hypothèse, pour tout ε > 0, il existe un entier n0 tel que pour tout n > n0, |
un − vn| 6 εvn. Fixons ε = 1/2 : pour tout n > n0
1v 6 u 6 3
n n
2 2 vn .
Par linéarité, la convergence de la suite (tn) équivaut aux convergences des suites
1 3
( 2 tn) et ( 2 tn). En appliquant ce qui précède :
X X 3 X
vn converge =⇒ vn converge =⇒ un converge ,
2
et 1
X X vn diverge =⇒ X un diverge .
vn diverge =⇒
2
n−n
4. Montrons par récurrence que pour tout n > n0, un 6 un0 r 0 . C’est vrai pour
n = n0. Supposons que ce soit vrai pour n, alors :

n−n0 n+1−n0
un+1 6 run 6 r un0 r = un 0 r ,
P n
d’où le résultat. Pour 0 < r < 1, la série r converge. Par linéarité, il en est
P −n n
de même de la série vn, avec vn = (un0 r 0 ) r . Or pout tout n > n0, 0 6 un
P
6 vn. Donc un converge, en appliquant le résultat de la question 2.
37
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P
5. La suite (sn) est croissante à partir de n0. Si un diverge, alors la suite (sn) tend
vers +∞. Elle est donc non nulle à partir d’un certain rang n1. Posons n2 =
max{n0, n1}. À partir du rang n2, la suite (1/sn) est définie, décroissante, et elle
n
tend vers 0. Donc la série de terme général (−1) /sn converge, par application du
critère de convergence des séries alternées (théorème d’Abel).
Exercice 1 :
1. Calculons un développement limité du rapport vn+1/vn.
v = n+1 a u
n+1 n+1

vn n un
1 a 1− a 1
= 1+n n +O n
b

a 1 a 1
= 1+n +O − n +O
n2 1 nb
= 1+O 1
,
nc
où c = min{b, 2}.
2. Par composition du développement limité de la question précédente avec la
fonc-tion ln, on obtient :
v 1
ln n+1 = O ,
c
vn n
donc il existe une constante C et un entier n0 tel que pour tout n > n0,
ln vn 6 nc , v
n+1 C

c
Comme c > b > 1, la série de terme général C/n converge. Donc la série de
terme général ln(vn+1/vn) converge.
3. Les sommes partielles de la série de terme général ln(vn+1/vn) sont « télesco-
piques » :
n n
k=0 vk = k+1 k n+1 0
X X
ln l n (v ) l n (v ) = ln (v ) ln (v ) .
k =0 − −

v
k+1

Puisque la série de terme général ln(vn+1/vn) converge, la suite de ses


sommes partielles, et donc la suite (ln(vn)) convergent. Par composition avec
la fonction exp, la suite (vn)n∈ N converge.
a
4. Notons d la limite de la suite (vn). Comme vn = n un, un est équivalent à d
−a P −a P P
n . Si a 6 1 la série dn diverge, donc un diverge. Si a > 1 la série d
−a P
n converge, donc un converge.
38
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Exercice 2 : On considère la série harmonique, de terme général un = 1/n. On


note hn ses sommes partielles, définies pour n > 1 par :
1 1 n 1
h =1+ + + = .
X

n 2 · · · n k=1 k
1. La fonction t 7−→1/t est décroissante sur [1, +∞[. Pour tout k > 1,

∀t ∈ [k, k + 1] , 1 6 1 61 .
k+1 t k
Donc 1
k+1 k+1 1 k+1 1
Z Z
Zk k + 1 dt 6 k t dt 6 k k dt ,
ou encore 1 Z 1
6 k k+1 1
dt 6 .
k+1 t k
Pour tout k > 2, on applique l’inégalité de gauche à k − 1 :
1 k 1
Z
k 6 k−1 t dt .
On obtient donc la double inégalité :
k 1
k+1 1

Zk dt 6 u 6 Z dt .
t k k−1 t
2. Sommons l’inégalité de gauche pour k allant de 1 à n :
n+1 1 n 1 ,
Z1 t dt 6

k=1 k

donc ln(n + 1) 6 hn.


Sommons ensuite la seconde inégalité, pour k allant de 2 à n :
n 1
6 Z n 1 dt ,
k=2 X
k
1 t

donc hn − 1 6 ln(n).
3. La suite (ln(n))n∈N tend vers +∞, il en est de même pour la suite des sommes
partielles (hn). Donc la série P un diverge. De plus
ln(n + 1) 6 hn 6 ln(n) + 1
.
ln(n) ln(n) ln(n)
Or ln(n) + ln(1 + 1 ) ln(1 +1 )
ln(n + 1) = =1+
. n n

ln(n) ln(n) ln(n)


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ln(n+1)
La suite ( ) tend vers 1. Comme
ln(n)
ln(n) + 1 = 1 + 1 ,

ln(n) ln
n
ln(n)+1 h
la suite ( ) tend également vers 1. La suite ( n ) est encadrée par deux
ln(n) ln(n)
suites qui convergent vers 1, donc elle converge aussi vers 1 : hn est
équivalent à ln(n) quand n tend vers l’infini.
4. Le résultat découle de l’encadrement suivant, déjà démontré dans la question 1.
1 1
6Z n+1 1
n
u
n+1
= n+1 t dt 6 n = un .
On en déduit :
Z n+1 1 Z n+1 1
δn = un − n n
t dt > 0 et δn = un − t dt 6 un − un+1
P
La série un − un+1 a des sommes partielles « télescopiques » :
X
n

un − uk+1 = u1 − un+1 .
k=1

P
Comme la suite (un) tend vers 0, la série un − un+1 converge. Donc la série
P
δn converge, par le théorème de comparaison.
5. Calculons les sommes partielles des δn.
n n n k+1 1
δ = u Z
k=1 k k=1 k− k=1 k t dt

X X X

n+1 1
= Z dt
hn − 1 y
= hn − ln(n + 1)

(hn − ln(n)) + ln 1
= 1+ n
= hn − ln(n) + O 1
n
Puisque la suite des sommes partielles des δn converge, il en est de même pour
la suite (hn − ln(n)). Notons γ la somme de la série de terme général δn :
+∞ +∞ →∞
X →∞X
γ = δ = lim δk = lim h n .
n n + n + n − ln( )
n=1 n=1

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P
6. La série vn est une série alternée. Pour lui appliquer le critère de
convergence des séries alternées, il suffit d’observer que la suite (1/n) est
décroissante et tend vers 0.
7. Pour tout k > 1,
1 k " #1
Z tk−1 dt = t =1.
kk0
0
En sommant de 1 à n, on obtient :
n k−11
X
sn = (−1)
k=1 k
= n Z 1
k=1 (−1)
k−1 0 tk−1 dt
X

Z 1 n
X
= (−1)k−1tk−1 dt
0
k=1

Z 1 n
= 1 − (−t) dt .
0
1+t
8. Reprenons l’identité de la question précédente :
s = Z 1 1 − (−t)n dt = Z dt + ( 1)
n+1 Z dt .
n
1 1 1 t
n
01 +t 0 1 +t − 0 1 +t
Or : 1 1
n
1 t
Z0 Z n
t dt = .
1+t dt 6 0 n+1
Donc : n 1
1 1 1 t
sn −
Z0 Z
1+ t dt = 0 1+ t dt 6 n+ 1.

Z1
9. On a :
1 dt = ln(2) .
0 1+t
L’inégalité de la question précédente montre que |sn −ln(2)| tend vers 0. La
suite des sommes partielles (sn) converge donc vers ln(2) :
+∞
X

vn = ln(2) .
n=1

−3
10. La majoration de la question 8 montre que rn < 10 pour n > 1000. Le calcul
−3
numérique montre que le premier rang tel que |rn| < 10 est n = 500.

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11. Écrivons :

1
1 1 1
s2n = 1 − 2 +3 +···+2n − 1 − 2
n
1 +1 1 1 1 1
= 3 + ···+2n − 1 −2 + 4 +···+ 2
n
1 1 1 1 1
= 1+ 2+···+2 n −2 2+ 4+···+2 n
1 1 2 1 1
= 1+ 2+···+2 n − 2 1+ 2+···+n

= h2n − hn
D’après la question 5, hn − ln(n) converge vers γ, il en est donc de même de
h2n − ln(2n). Donc :
lim sn = lim s2n
n→+∞ n→+∞
= lim h2n − hn
n→+∞
= lim (h2n − ln(2n)) + ln(2) − (ln(n) − hn)
n→+∞
= γ + ln(2) − γ = ln(2)
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