Université de Manouba
Avril 2010
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Dédicaces
Je dédie ce travail
encouragements incessants
REMERCIEMENTS
encadrement
LOUZIR
Abréviation Désignation
§ Paragraphe
A.F.T.E. Association Française des Trésoriers d’Entreprises
A.G. Assemblée Générale
A.G.E. Assemblée Générale Extraordinaire
A.G.O. Assemblée Générale Ordinaire
A.P.T.B.E.F. Association Professionnelle Tunisienne des Banques et
des Etablissememts financiers
B.C.T. Banque Centrale de Tunisie
B.F.R. Besoin en Fond de Roulement
C.A.A. Cour Administrative d’Appel
C.D.P.F. Code du Droits et Procédures fiscaux
C.E.D. Compte Etranger en Devise
C.G.I. Code Général des Impôts
C.M.F. Conseil du Marché Financier
C.N.C.C. Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
C.S.C. Code des Sociétés Commerciales
D.G.E.L.F. Direction Générale des Etudes et Législation Fiscale
E.R.P. Entreprises Resource Planning
F.B.A. ForkBalancingAccount
I.A.S. International Accounting Standard
I.D.E. Investissements Directs Etrangers
I.F.A.C. International Federation of Accountants
I.F.R.S. Normes Internationales d’information financière
I.R.P.P. Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
I.S. Impôt sur les Sociétés
I.S.A. Normes Internationales d’Audit
I.T. Information Technologie
N.C. Norme Comptable Tunisienne
O.E.C.T. Ordre des Experts Comptable de Tunisie
P.M.E. Petites et Moyennes Entreprises
P.N.B. Produit National Brut
S.A. Société Anonyme
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
INTRODUCTION 14
DU GROUPE .................................................................................................................. 7
12
1.1 Définition : 20
2.1 Les risques inhérents à la gestion des opérations financières du groupe de sociétés :
23
pooling » : 31
37
48
3.1 Choix des techniques de centralisation à adopter et des opérations à centraliser par
société 50
société 53
Sous section 4 – Mise en approbation par les organes compétents et mise en place
effective 56
4.1 Rédaction des conventions de trésorerie intra groupe et avec les banques
partenaires 57
62
Sous section 2- les risques liés à la gestion centralisée des opérations financières intra-
groupe 65
2.3 Le droit de recours des tiers : réclamation des paiements et mise en faillite 69
Sous section 1 – Les limites imposées par la législation de change et ses incidences 71
1.1 La non détention des avoirs en devise et l’obligation de libeller les transactions
Sous section 2- Les dérogations aux limites imposées par la législation de change 73
intra groupe : 77
1.2 La neutralité des opérations financières intra groupe sur le résultat imposable : 80
sociétés affiliées 82
Sous section 2 Les risques fiscaux liés à la gestion centralisée des opérations financières
intra-groupe 91
Sous section 2 – Comparaison entre les normes nationales et les normes internationales
100
CHAPITRE PREMIER – LES OBLIGATIONS DU COMMISSAIRE AUX COMPTES, LES OUTILS MIS A
DISPOSITION 104
Sous section 2 - Les outils mis à la disposition du commissaire aux comptes 114
2.3 Le droit d’être convoqué aux réunions du conseil d’administration établissant les
responsabilité 120
Sous Section 1 – La norme ISA 402 – Facteurs à considérer pour l’audit d’entités faisant
Sous Section 3 - La norme ISA 600 – l’audit des états financiers groupe 127
1.2 Les diligences lors de l’évaluation des procédures de contrôle interne 130
Sous Section 2. Les diligences du commissaire aux comptes lors du contrôle des
ANNEXES 137
BIBLIOGRAPHIE 172
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Introduction
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
1
L’A.P.T.B.E.F. « La crise financière et son impact sur la place de Tunis », La chronique du
banquier n°3 p 5 du 31/10/2008
2
L’article 48 VII undecies et duodecies du code de l’I.R.P.P. et de l’I.S.
2
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Dans ce qui va suivre nous allons nous intéresser à un aspect des opérations de
gestion et d’administration à savoir : la gestion centralisée de trésorerie groupe3 ou
« cash pooling »
La gestion centralisée de trésorerie est adoptée par une grande partie des
groupes de société puisqu’elle permet notamment:
Cependant cette technique mérite une attention particulière parce qu’elle peut être
déviée facilement de ses objectifs et cacher des opérations d’abus de biens sociaux et
d’autres délits.
En effet, l’expert comptable, agissant comme commissaire aux comptes d’une des
sociétés du groupe ayant adopté une gestion centralisée de trésorerie ou même de la
société chargée de cette centralisation au sein du groupe, est confronté à une panoplie
de risques juridiques et fiscaux. En effet, ses opérations peuvent camoufler, non
seulement, des délits classiques en la matière tel que l’abus de bien sociaux ou les
fraudes à la législation fiscale mais aussi des fraudes à la législation des changes.
3
Les termes « gestion centralisée de trésorerie groupe » et « gestion centralisée des opérations
financières intra groupe » seront employés indifféremment.
3
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Dans ce cadre nous allons exposer dans notre première partie du sujet les
techniques de centralisation de trésorerie, les degrés de centralisation et leurs enjeux et
nous allons proposer une démarche de mise en place pour mieux comprendre la réalité
économique de ce type d’opération.
Par ailleurs, la démarche proposée, même si elle n’est pas le cœur de notre sujet,
peut être utilisée comme un support de travail pour l’expert comptable dans ses
missions d’assistance à la mise en place d’une gestion centralisée de trésorerie groupe.
La deuxième partie sera dédiée au régime juridique, fiscal et comptable pour mieux
appréhender les risques qui entourent la gestion centralisée de trésorerie.
En effet, la gestion centralisée des opérations financières intra groupe constitue une
dérogation à la loi relative aux établissements de crédit et jouit d’une réglementation
particulière au sein du code des sociétés commerciales qu’il convient d’explorer.
Dans la troisième partie nous allons nous intéresser aux diligences du commissaire
aux comptes face à une gestion centralisée de trésorerie groupe.
A cet effet, nous allons exposer les diligences particulières que l’expert comptable,
agissant comme commissaire aux comptes, doit accomplir lors de la conduite de sa
mission dans un environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe.
4
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Dans ce sens, le code des sociétés commerciales, tel que modifié par les lois n°
2001-117 du 06/12/2001, 2005-65 du 27/07/2005 et la loi n° 2005-96 du 18/10/2005, a
mis à la charge du commissaire, article 266 alinéa 2 nouveau, la certification de la
sincérité et la régularité des comptes annuels et la vérification périodique de
l’efficacité du système de contrôle interne. Le même article a donné la liberté au
commissaire aux comptes d’étendre ses investigations aux sociétés mères et filiales. En
outre, il lui a donné la possibilité, sur la base d’une ordonnance du juge compétent,
de recueillir toutes informations utiles à l’exercice de sa mission auprès des tiers qui
ont conclu des contrats avec la société ou pour son compte. Le même code a précisé,
au sein de son article 471, que le commissaire aux comptes, chargé de la certification
des comptes consolidés, doit, avant la certification, consulter les rapports du
commissaire aux comptes des sociétés appartenant au groupe, abstraction faite de la
possibilité qui lui est accordée d’effectuer toutes les investigations auprès des sociétés
du groupe.
5
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
6
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Le titre six a donné une définition de la notion de groupe ainsi que des entités y
faisant partie et des relations qui peuvent y avoir lieu.
1.1Définition du groupe :
Aux termes de l’article 461 du code des sociétés commerciales : « le groupe de
sociétés est un ensemble de sociétés ayant chacune sa personnalité juridique, mais liées
par des intérêts communs, en vertu desquels l’une d’elles, dite société mère, tient les
autres sous son pouvoir de droit ou de fait et y exerce son contrôle, assurant ainsi une
unité de décision »
- Un intérêt commun,
- une unité de décision,
- et une société, dite mère, assurant le contrôle.
Intérêt Unité Société
4
commun
La loi dedécision
n°2001-117 du 06/12/2001 mère
7
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
L’intérêt commun ou intérêt groupe peut être défini comme étant l’intérêt partagé
par l’ensemble des sociétés composant le groupe. Cet intérêt commun est différent de
l’intérêt social de chacune des sociétés prise séparément. Cependant, les intérêts
sociaux doivent infiné rejoindre l’intérêt groupe.
En effet, la synergie existante entre les sociétés du groupe doit profiter à chacune
d’elles. Ainsi, la réalisation de l’intérêt commun peut justifier l’imposition des
sacrifices à certaines sociétés du groupe et de ce fait, leurs intérêts propres peuvent être
mis, temporairement, à l’écart dans la mesure où les avantages tirés de l’appartenance à
un groupe peut justifier les charges subies.
Ceci implique que les sociétés ayant fait des sacrifices doivent recevoir, tôt ou tard,
des compensations sans qu’elles soient, nécessairement, une contrepartie directe aux
sacrifices données.
Selon Thierry Gauthier : « le centre de décision du groupe doit pouvoir prendre des
décisions stratégiques – également appelées fondatrices ou constituantes – définissant
les orientations générales de l’activité des organisations »5
A cet effet, grâce à la majorité des voix dont dispose la société mère, cette dernière
peut contrôler les décisions : en désignant les dirigeants au sein des sociétés contrôlées
et en votant, pour ou contre, les décisions à prendre au sein des organes de gestion et
de délibération.
5
Thierry Gauthier : Les dirigeants et les groupes de sociétés, Edition LITEC, année 2000 page 269
8
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
En droit bancaire et afin d’instaurer les normes à adopter par les banques en
matière de division et couverture des risques, la circulaire de la banque centrale n°91-
24 a donné une définition large d’une société faisant partie d’un groupe. Aux termes de
l’article 2 de la dite circulaire « Sont considérés comme "même bénéficiaire" les
emprunteurs affiliés à un même groupe. Le qualificatif de "groupe" est attribué à deux
ou plusieurs personnes morales ayant entre elles des interconnexions telles que:
- une gestion commune ;
- une interdépendance commerciale ou financièredirecte telle que les difficultés de
l'une se répercutentautomatiquement sur l'autre ;
- des participations directes ou indirectes au capital setraduisant par un pouvoir de
contrôle. »
Ainsi, une société peut être qualifiée comme membre d’un groupe de société dans
le cas d’existence d’une gestion commune abstraction faite de l’existence ou non d’un
lien en capital. Par ailleurs, en cas d’existence d’une interdépendance commerciale ou
financière étroite tel qu’un accord de partenariat se traduisant par une représentation ou
une sous-traitance exclusive ou encore une centralisation de trésorerie, les sociétés en
question peuvent être qualifiées comme membre d’un même groupe.
En fin, le troisième critère pour qualifier une société comme membre d’un groupe,
selon la circulaire n°91-24, est celui du lien en capital conférant un pouvoir de
contrôle.
Cette circulaire n°91-24 avait une vision futuriste. En effet, en instaurant les règles
édictées par cette circulaire, la banque centrale a pu épargner à la Tunisie plusieurs
scandales semblables à celle de l’affaire « Enron ». Puisque, même dans le cas
d’absence d’états financiers consolidés, la banque prêteuse peut savoir, grâce à la pièce
d’identité de l’actionnaire majoritaire , par exemple, si une société fait partie d’un
9
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
6
Norme Comptable tunisienne relative aux états financiers consolidés (NC 35)
10
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
C.S.C ne qualifie de filiale que les sociétés dont plus de 50% du capital est détenu
directement ou indirectement par la société mère abstraction faite des actions sansdroit
de vote. C'est-à-dire selon le C.S.C, la société mère doit détenir une participation de
plus de 50% dans le capital et que ces actions comportent des droits de vote d’une
manière égale.
A cet effet et du point de vue comptable pour qu’une société puisse appartenir à un
groupe de société, il suffit d’être sous le pouvoir effectif de la société mère soit du fait
de la détentionde la majorité absolue des droits de vote (plus de 50%), soit en vertu du
pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les organes de directions ou de
décisions ou encore soit du fait de la détention de la majorité relative de 40% au moins
et qu’aucun autre associé n’y détienne une fraction supérieure à la sienne. Dans le
dernier cas, le contrôle est présumé sauf preuve du contraire.
7
Nicolas GRAS, l’existence d’un groupe de sociétés, Monjuriste.com, Décembre 2007.
11
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La deuxième condition, exigée par l’article 462 du CSC, est la forme juridique de
la société qui ne peut être que sous la forme d’une société anonyme. Une première
interprétation peut être formulée comme suit :en cas de conformité avec la définition
prévue par l’article 461 et en cas de satisfaction de la première condition, la société
n’est qualifiée de société mère que si sa forme juridique est anonyme. Ceci nous amène
à nous interroger sur les raisons du choix effectué par le législateur ? Certains auteurs,
12
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
8
Les problèmes suscités par l’entrée en vigueur de la loi n° 2001-117 du 06 décembre 2001
complétant le code des sociétés commerciales. Etudes juridiques n° 9 revue publiée par la faculté de
droit de SFAX
9
M.T.SIALA, mémoire d’expertise comptable « La réglementation des relations intra-groupe
protection des tiers et diligences du commissaire aux comptes »
10
Article 463 du code des sociétés commerciales
13
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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14
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
15
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
1. La détention d’une société par actions des actions d’une autre société par
actions, si celle-ci détient une fraction de son capital supérieure à 10%
2. La détention d’une société, autre qu’une société par actions, d’actions d’une
société par action, si celle-cidétient une fraction de son capital supérieure à
10%
3. Lorsqu'une société, autre qu'une société par actions, détient une
participation égale ou inférieure à dix pour cent du capital d'une société,
autre qu'une société par actions, cette dernière ne peut détenir de
participations dans le capital de l'autre que dans la limite de ladite fraction.
16
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- Ces actions doivent être mises sous la forme nominative et entièrement libérée
lors de l’acquisition.
- Les réserves autres que légales dont disposela société, au moment de la décision
de l’AGO, doivent être au moins égales à la valeur de l’ensemble des actions à
acquérir calculé sur la base du cours justifiant la régulation du marché.
- l’article 461 du CSC qui a précisé que « Le groupe de sociétés est un ensemble de
sociétés ayant chacune sa personnalité juridique » et le fait que « Le groupe de sociétés
ne jouit pas de la personnalité juridique ».
11
M.T.SIALA « La réglementation des relations intra-groupe : protection des tiers et diligences du
commissaire aux comptes
12
WIKIPEDIA est une encyclopédie libre sur Internet
17
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les personnes juridiques sont ce que l'on peut aussi appeler des sujets de droits, car
si elles sont soumises au droit objectif, la personnalité juridique leur confère aussi la
possibilité d'exercer des droits subjectifs. »
Ainsi, le groupe de société ne peut pas ester en justice alors que chaque société
faisant partie du groupe peut intenter des actions en justice.
18
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
admis l’existence d’une unité de décision entre les sociétés composant le groupe et
a privilégié l’intérêt commun au détriment de l’intérêt individuel :« puisque
l’intérêt collectif du groupe prévaut sur l’intérêt particulier de chaque société, il
peut sembler inéquitable de maintenir un cloisonnement patrimonial dont les effets
ne se font sentir que dans un seul sens, dans le sens défavorable à ceux que le
législateur protège généralement… »13
Les dernières dérogations résultent du rôle qu’a pu jouer une des sociétés du
groupe dans les relations d’une autre société avec les tiers :
- Si une société appartenant au groupe a agi d’une manière à faire croire qu’elle
contribue aux engagements de la société débitrice appartenant au groupe ou si
elle s’est sciemment immiscée dans la société débitrice dans ses rapports avec
les tiers16.Dans ce cas le créancier peut réclamer sa créance à la société
concerné sans perdre le droit de recourir contre la société débitrice ou les deux
simultanément.
13
C.CHAMPAUD, Le pouvoir de concentration de la société par actions, Paris, Sirey, 1962, p. 287.
14
Articles 471, 472 et 473 du groupe
15
Norme comptable n° 35 :Norme comptable Tunisienne relative aux états financiers consolidés
16
Article 476 du C.S.C.
19
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
1.1 Définition :
Aux termes de l’article 474 du C.S.C « Sont considérés opérations financières, tout
prêt au sens de la législation relative aux établissements de crédit, toute avance en
compte courant ou garantie, quelles qu'en soient la nature et la durée. »
17
Article 477 du C.S.C.
20
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
18
D. OHl, les opérations de trésorerie de l’art. 12-3 de la loi du 24 janvier 1984, la trésorerie et le
financement des entreprises, revue de jurisprudence commerciale n° spé nov 1989 p.34 tiré de l’article
«Les opérations de trésorerie : 2ème Partie» de Nicolas GRAS publié sur le réseau de Droit et actualité
Int
19
Nicolas GRAS, Les opérations de trésorerie : 2ème Partie, article publié sur le réseau de Droit et
actualité Internet [Mon juriste.com]
20
Nicolas GRAS, op. cit.
21
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Le législateur tunisien a exigé que les sociétés effectuant des opérations financières
intra-groupe doivent avoir une relation de contrôle. Cette relation de contrôle doit
résulter d’une détention d’une fraction du capital excédant les cinquante pourcent. A
cet effet, nous pouvons conclure que les opérations horizontales entre les sociétés d’un
même groupe ne sont pas admises21 et une opération triangulaire, formelle, est
nécessaire pour contourner cette restriction
En se basant sur les dispositions de l’article 474 du C.S.C on peut distinguer trois
catégories d’opérations financières. Le législateur n’a pas limité, d’une manière
intentionnelle, la nature des opérations financières en question ni leurs durées pour
qu’elles soient les plus larges possible.
Ces trois catégories sont : les prêts tels définis par la loi relative aux établissements
de crédit, les avances en compte courant et les garanties.
• Les prêts : le mot prêt n’existe pas au sein de la loi sur les établissements de
crédit. En revenant au dictionnaire Larousse on peut s’apercevoir que se mot à
21
M.T.SIALA, La réglementation des relations intra-groupe : protection des tiers et diligences du
commissaire aux comptes.
22
Source : M.T.SIALA Op. cit., page 64
22
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
On constate ici que le législateur a fait une répétion au sein de l’article 474
puisque les garanties sont des engagements par signature qui font partie des prêts.
• Les avances en compte courant : Les avances en compte courant sont des
formes de prêts. Cependant, ils ont pour caractéristique essentielle d’être
remboursable à tout moment23
• Les garanties : Les opérations de garantie peuvent revêtir plusieurs formes.
L’annexe à la NC n° 14 les classes en deux catégories : les garanties
personnelles et les garanties réelles
Les principaux actes répressibles sont l’abus de bien sociaux et l’abus de majorité.
dommageables aux sociétés le composant. Dans ce qui va suivre, nous allons donner
un aperçu de ces délits qui seront être étudiés d’une manière plus approfondie au sein
23
Françis LEFEVBRE : Mémento Comptable 2002 § 2201 p. 696
23
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les éléments constitutifs du délit d’abus de biens sociaux ont été définis au sein de
plusieurs articles du code des sociétés commerciales dont notamment les articles 146
pour les S.A.R.L et 223 pour les S.A. Le dénominateur commun entre ces trois article
est le fait que : les dirigeants, de mauvaise foi, ont fait des biens ou du crédit de la
personnel ou pour favoriser une autre société dans laquelle ils étaient intéressés
directement ou indirectement.
Ainsi, l’usage des biens ou du crédit d’une société pour servir les intérêts d’une
autre société peut constituer un délit d’abus de bien sociaux néanmoins ce risque est
atténué par l’article 461 du C.S.C. qui reconnaît l’intérêt commun du groupe et par
l’article 474 C.S.C qui autorise les opérations intra-groupe.
• L’abus de majorité :
Les associés représentant la majorité au sein d’une société mère peuvent voir leur
responsabilité engagée en effectuant des opérations intra-groupe. En effet, l’article 477
du C.S.C a autorisé les associés minoritaires, dont la participation au sein du capital
d’une société faisant partie d’un groupe de sociétés est supérieure ou égale à 10%,
d’exercer l’action sociale contre les associés de la société mère représentant la majorité
en cas de prise d'une décision portant atteinte aux intérêts de la société et ayant pour
objectif de servir les intérêts de la majorité au détriment des droits légitimes de la
minorité.
24
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
L’abus de bien sociaux a des conséquences pénales sur la personne qui le commet,
une amende (de 500 à 5 000 dinars pour les S.A.R.L) de (2000 à 10000 dinars pour
les S.A) et un an à cinq années d’emprisonnement. Les peines sont cumulatives
pour la S.A.R.L alors que le juge peut appliquer une seule peineou les deux d’une
manière cumulative pour les S.A. Outre la responsabilité pénale et en cas
d’ouverture de procédure de faillite ou de redressement contre la société concernée
par l’abus. Ces procédures peuvent être, selon les dispositions de l’article 478 du
C.S.C, étendues aux sociétés ayant profité de l’abus.
25
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Il y a lieu de signaler que les deux systèmes de gestion présentent des avantages
et des inconvénients et que le choix du système à mettre en place varie en fonction
de plusieurs paramètres : la faisabilité technique, le coût d’implémentation, les
limites juridiques et fiscales, etc. Chaque groupe est un cas séparé.
26
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
27
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
• L’optimisation de la structure :
28
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
29
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- Le temps supplémentaire que le trésorier groupe doit allouer pour gérer ce type de
transaction. Ce temps est dû à la multiplication des flux d’encaissements et de
décaissements nécessaire pour l’équilibrage des comptes, au contrôle et le reporting
qui doit avoir lieu pour l’ensemble des sociétés du groupe afin que l’opération de
compensation soit la plus transparente possible et que la distribution des produits
soit la plus judicieuse permettant ainsi de sauvegarder les intérêts individuels de
chacune des sociétés. Ainsi le gain de temps résultant de la spécialisation des
personnes chargées de la centralisation peut être érodé par la multiplication des
mouvements, des états de synthèse et des contrôles qui doivent avoir lieu
- Le dysfonctionnement du système résultant de l’excès de prudence « to err on the
side of caution » ou encore par souci de sauvegarder le poste. En effet, la prudence
peut pousser les dirigeants à garder de la liquidité disponible au lieu de couvrir le
manque de cash chez les sociétés du groupe concernées par la centralisation mettant
en péril le système même. Par ailleurs, certains membres du personnel peuvent ne
pas adhérer à un tel système par souci de sauvegarde de leurs postes.
30
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- La fusion d’échelle d’intérêt n’est possible que pour les comptes ouverts auprès
d’une même banque
- Le groupe doit être équipé d’un outil permettant de déterminer les intérêts de
chacune des sociétés ou demander ce service à la banque chargée de l’opération
ce qui va entrainer un coût supplémentaire pour le groupe.
24
L’A.F.T.E., MODALITES PRATIQUES DE FONCTIONNEMENT D’UNE GESTION DE TRESORERIE
CENTRALISEE DANS UN GROUPE, P.16
31
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
32
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
En fin nous tenons à préciser que le nivellement peut être effectué à l’initiative
de la structure chargée de la centralisation, à l’initiative des filiales concernées ou
encore d’une manière automatique par le biais de la signature d’une convention de
cash pooling avec les banques concernées. Ce choix est effectué en fonction de la
technicité du staff existant, de la politique du groupe, de l’offre bancaire, des
contraintes réglementaires et du système d’information à la disposition du groupe.
La compensation doit se faire selon une périodicité régulière et à une même date,
précise, entre l’ensemble des sociétés du groupe.
33
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
B doit à
A doit à
A 800 DT
C 500 DT
C doit à
B 1000 DT
34
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Ainsi le choix d’une technique nécessite une définition claire des besoins et une
réflexion stratégique puisqu’il s’agit d’une décision structurante qui peut avoir des
conséquences à long terme, bénéfiques ou néfastes, sur l’ensemble du groupe.
35
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Une technologie robuste avec de fortes fonctionnalités est le moyen essentiel pour
obtenir des résultats de qualité en termes d’émission, de collection, de centralisation,
d’analyse et de reporting des informations nécessaires26. La centralisation de trésorerie
n’échappe pas à cette règle.
- Les Entreprises Resource Planning (E.R.P.) : l’avantage des E.R.P c’est qu’ils
forment une seule source d’une information globale touchant à l’ensemble des
fonctionnalités: comptable, trésorerie, gestion des ressources humaines, achat,
vente, stock, technique, etc. Une seule source de données permet d’avoir des
informations homogènes mais peut ne pas être très adaptée à l’activité de
centralisation et trop générale pour le besoin spécifique des trésoriers.
- Les trésoriers peuvent aussi se fier à un ensemble de programmes chacun
spécialisé en un domaine précis de la gestion de trésorerie. Cette approche a
pour avantage de répondre au besoin spécifique des trésoriers mais peut générer
des problèmes d’incompatibilité et d’intégration des données dans d’autres
systèmes ou un problème pour la réception des données.
- La troisième et meilleure approcheconsiste en la mise en place d’un Système de
Gestion de Trésorerie (Treasury Management System :T.M.S.)
multifonctionnel et flexible permettant de coordonner, contrôler et reporter les
informations nécessaires avec un niveau élevé de fiabilité et de rapidité. Le
T.M.S. doit pouvoir s’intégrer au sein de l’E.R.P de la société comme un
module complémentaire pour permettre d’injecter et de recevoir des
informations respectivement vers ou à partir de la dite application.
25
Michèle Hénaff, Cash pooling : du sur mesure au prêt-à-porter, La lettre du trésorier n° 194 /
juillet – août 2003
26
Kevin Grant, Technlogy and the entreprise treasury, IT2 Treasury Solutions – 02 Décembre 2008
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La meilleure pratique existante est de se fier à un TMS répondant aux critères qui
suivent :
Par ailleurs, le groupe peut pencher vers une solution bancaire pour la
centralisation de la trésorerie.
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environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- Les holdings comme centrale de trésorerie :Les sociétés holdings ont pour
principale rôle la gestion des participations et pratiquent un contrôle sur l’ensemble des
filiales du groupe. Par ailleurs, les sociétés holdings sont habituellement chargées de la
consolidation des états financiers. En outre, les filiales du groupe sont habituées à faire
des comptes rendus périodiques à la société holding. De plus, les sociétés holding
relèvent directement de la responsabilité de la direction générale du groupe. Ainsi, le
staff technique se trouvant au sein de la société holding est, généralement le
plusdiplômé, le mieux forméet le plus outillé. Tous ces éléments poussent la direction
générale à confier la gestion centralisée de trésorerie, d’une manière spontanée, à une
direction ou un service de la société holding.
- La création d’une filiale pour jouer le rôle de société pivot : certains groupes
préfèrent créer une filiale pour gérer la centralisation des opérations de trésorerie.
La création d’une filiale qui détient une participation dans chacune des sociétés
concernées par la centralisation peut être la réponse à des contraintes juridiques qui
obligent la société centralisatrice à avoir une participation bien déterminée dans le
capital des dites sociétés. Par ailleurs, certaines sociétés mères, notamment celles
ayant une activité industrielle, veulent se décharger de cette fonction mais estiment
qu’il s’agit d’un domaine stratégique qu’il ne convient pas de l’externaliser ce qui les
pousse à opter pour la création d’une filiale.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
du groupe qui motivent les dirigeants, les lois sur la sécurité financière, notamment le
Sarbanes-Oxley act « SOX », ont joué un rôle important dans l’expansion du S.S.C. En
effet, le souci de se conformer à la réglementation a poussé les groupes à se diriger
vers les S.S.C. pour leur assurer un processus de gestion de trésorerie dématérialisé
permettant de disposer d’une organisation documentée et sécurisée de l’ensemble des
paiements et des règlements du groupe et par conséquent la traçabilité complète des
mouvements et les pistes d’audit sont assurées.
- La banque interne :La banque interne peut être la résultante directe de la mise
en place d’une société pivot, notamment pour les multinationales dont le chiffre
d’affaires dépasse de loin le PNB de quelques pays.En effet, le volume des transactions
du groupe peut pousser ce dernier à une diversification horizontale. Ainsi, non
seulement, le groupe peut bénéficier d’un traitement de faveur, si les lois locales le
permettent mais aussi peut jouer le rôle d’une banque commerciale. Cependant, la
création d’une banque interne ne relève pas seulement de la volonté des dirigeants du
groupe. Le secteur financier est hautement réglementé et soumis dans certains pays,
dont la Tunisie, à un agrément. Par ailleurs, la réglementation bancaire notamment les
règles prudentielles font que la majorité des groupes s’est éloignée de ce choix.
- La structure du groupe :
Le groupe peut opter, dans les deux extrémités, soit pour une structure
décentralisée ou une structure centralisée.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- La taille du groupe :
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
réglementées. Ces lois ont incité les groupes à confier la gestion de trésorerie à des
sociétés spécialisées qui procurent une meilleure gestion et traçabilité des
opérations et réduisant ainsi les risques encourus par les dirigeants. Par ailleurs, la
soumission de certaines activités à une autorisation préalable et à des conditions de
minimum de fond propres tel est le cas pour l’activité bancaire fait que le groupe
renonceà l’idée de créer une banque interne.
de trésoreriegroupe
Par ailleurs, partant du fait que la mise en place d’une gestion centralisée de
trésorerie groupe est un projet, une étude de faisabilité technique et financière s’avère
nécessaire pour étudier les possibilités techniques existantes, le coût de
l’investissement à réaliser ainsi que les gains escomptés.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par ailleurs et comme nous allons exposer plus tard, l’implantation effective d’un
projet de centralisation de trésorerie nécessite l’approbation des organes compétents.
Ainsi, avant d’entamer un tel projet il y a lieu d’obtenir l’accord de principe auprès des
organes compétents et de les tenir informés au fur et à mesure de l’évolution du projet
pour pouvoir obtenir l’approbation définitive. Pour ces raisons, les objectifs de la
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
centralisation doivent être clairement définis et doivent être en harmonie avec les
objectifs généraux du groupe. En effet, le projet de centralisation est en concurrence
directe avec plusieurs autres projets, il engage des fonds à moyen et long terme et
provoque un changement radical dans la structure du groupe. La loi de la rareté et des
choix utiles fait que la direction générale et les associés doivent être intimement
convaincus de l’utilité d’un tel projet sur le plan stratégique pour donner le feu vert à
son implantation.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Malgré que le projet de centralisation nécessite dans la plupart des cas la mise en
place d’une nouvelle plateforme technologique, il y a lieu de se rappeler
constamment qu’il ne s’agit pas d’un projet de technologie d’information « I.T. » et
que les I.T. ne sont que le contenant et non pas le contenu.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par ailleurs, cette étude doit pouvoir évaluer avec un degré de confiance
respectable, le degré de réalisation des objectifs :
Les différentes variables doivent être par la suite synthétisées pour pouvoir
déterminer, comme nous avons signalé au début, le coût d’investissement, les cash-
flows à réaliser et les ressources nécessaires.
Les résultats de l’étude de faisabilité financière doivent être révisés tout au long
du processus d’implantation pour pouvoir englober les coûts non détectés
auparavant ou à l’inverse pour intégrer les optimisations qui peuvent avoir lieu. Un
projet qui parait rentable au départ peut s’avérer qu’il est déficitaire lors de son
implantation. Par conséquent, une révision permanente des prévisions doit se faire
pour détecter, le plus tôt possible, le caractère infructueux du projet pour pouvoir
arrêter l’hémorragie et faire une marche arrière moins coûteuse.
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- La hiérarchie existante
- Les fonctions occupées par chaque membre du staff chargé du cash management
- La répartition des tâches entre le staff chargé du cash management
- Le degré de formation de chaque membre du personnel ainsi que son CV
- Le degré de familiarisation avec les technologies d’information
- Le degré d’assimilation des procédures et des objectifs par les membres du staff
- Le niveau de qualité des travaux effectués par chaque membre
- Le degré de respect des procédures et des règles d’éthique et de discipline de la
société et du groupe par chaque membre du staff.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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- Examinant la technologie utilisée : les ERP et les TMS utilisés et leurs degrés
d’utilisation
- Evaluant le degré de pertinence des reportings envoyés à la société mère
- Faisant des entretiens avec les personnes concernées
Le premier facteur clé de succès d’un tel diagnostic est l’instauration de règles
d’appréciation objectives, claires et simples :
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Partant du fait de la panoplie des spécificités dont jouissent les sociétés du groupe,
il est nécessaire d’être flexible lors du choix du système futur afin d’être sûr de son
adéquation avec les capacités et les besoins des sociétés. A cet effet, il y a lieu de
chercher une solution globale qui peut intégrer plusieurs méthodes de centralisation
tout en préservant la cohérence du système global partant de la règle préférée des
multinationales : « Think global act local ».
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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Après avoir déterminé les fonctions susceptibles d’être centralisées et les méthodes
- Centraliser les fonctions et les répartir sur les filiales : une des solutions qui peut
être appliquée est le fait de spécialiser les trésoriers au niveau de chaque société
en s’appuyant sur les points forts de chaque filiale détectés au sein de la phase de
diagnostic. Ainsi et à titre d’exemple, le service de trésorerie d’une filiale peut
jouer le rôle d’une centrale de paiement et un autre peut s’occuper du netting.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
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- le degré d’adéquation de son servicede cash pooling avec les objectifs du groupe
en termes d’efficacité et d’efficience.
A cet effet, l’appel d’offre doit être présenté sous forme de cahier des charges qui
doit clarifier :
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Après rédaction du cahier des charges, il y a lieu de choisir les banques à qui
s’adresse l’appel d’offre et d’entrer avec eux en négociation.
Ensuite une phase d’examen des offres est nécessaire : un classement des offres
doit être fait en fonction de l’adéquation de l’offre avec les attentes du groupe.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Après le choix du système d’information, une définition claire des tâches doit être
effectuée par utilisateur à la lumière des fonctions à assurer par chaque société. En
parallèle, les procédures doivent être rédigées.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les conventions avec les banques partenaires peuvent selon les cas intégrer un ou
l’ensemble des objets qui suivent :
Les conventions sont étroitement liées au cahier des charges et doivent préciser
selon l’étendu :
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les organes compétents diffèrent selon les formes juridiques et les statuts de
chaque société. Généralement, la signature de la convention par les dirigeants exécutifs
« exemple : Président Directeur Général, Directeur Général ou Gérant » des sociétés
concernées est suffisante puisqu’ils bénéficient d’un pouvoir étendu. Dans plusieurs
autres cas et selon les spécificités de la convention, la loi, les statuts ou l’ampleur exige
une approbation par des organes plus étendus tel que les conseils d’administrations ou
les assemblés générales des associés. Dans l’ensemble des cas et pour l’obtention de
l’accord définitif, un travail de « publicité » doit être entrepris pour véhiculer le projet
auprès des membres des organes compétents en précisant le gain escompté et le respect
de l’intérêt individuel des sociétés et des règles du « corporategovernance ».
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
En fin, il y a lieu de préciser que le processus « itératif » ne finit pas tant que le
parfait n’existe pas. A cet effet, le système doit être constamment revu et mis à jour en
fonction de l’expérience et de l’évolution des lois et des technologies.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
opérations, dans le cadre de l’article 14 cette de loi, le groupe doit passer par un
établissement de crédit. La loi 2001-65 a donnée à la Banque Centrale de Tunisie un
large pouvoir d’investigation pour détecter l’exercice illégale d’une telle activité. En
effet, le même article précise : « Pour déterminer si une activité quelconque est
soumise à agrément, la B.C.T.est en droit de réclamer à l’entreprise concernée tous
renseignements et de procéder sur place à toutes investigations en se faisant présenter
les livres comptables, correspondances, contrats et plus généralement tous les
documents qu’elle estime nécessaires à l’accomplissement de sa mission. La banque
centrale de Tunisie peut, après audition du représentant de l’entreprise concernée,
proposer au ministre des finances de liquider toute entreprise qui exerce les opérations
bancaires sans agrément et de lui désigner un liquidateur ».
Il y a lieu de signaler qu’un tel monopole réservé aux établissements de crédit n’est
pas une spécificité tunisienne. En effet, la majorité des pays ont adoptés des restrictions
similaires, la loi bancaire en France est l’exemple. Selon Nicolas Gras « Le contrôle,
en droit français, de l’accès à la profession d’exploitant d’établissement de crédit vise
en premier lieu l’intérêt public »27.
Cependant, la même loi ainsi que le code des sociétés commerciales ont prévu des
dérogations à ce principe qu’on va explorer dans ce qui va suivre.
Les termes « Nonobstant toute disposition contraire » sont utilisés par le législateur
pour éviter les conflits des lois. Par conséquent, il précise que l’article en question est
27
Nicolas GRAS, Les opérations de trésorerie : 2ème Partie, article publié sur le réseau de Droit et
actualité Internet [Mon juriste.com]
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- les dispositions mêmes de la loi 2001-65. En effet, l’article 3 de cette loi a exclu
« les fonds logés en compte auprès d’une entreprise par les membres du conseil
d’administration, les membres du conseil de surveillance, les membres du directoire ou
tout associé ou groupe d’associés assurant un contrôle effectif sur ladite entreprise ».
De même, l’article 4 de la dite loi précise que « Ces dispositions ne sont pas
applicables aux crédits, ainsi que les prêts des maisons mères en faveur de leurs
filiales ». Il est à préciser que la 2001-65 a précédé la loi 2001-117 par conséquent on
peut valablement déduire que la maison mère dont parle la première loi répond à la
définition de société mère dans la seconde.
-Une interprétation à contrario des articles 116 et 200 (nouveau) du code des
sociétés commerciales permettant de déduire que l’octroi des crédits entre sociétés,
ayant des liens de capital est permise. qui peuvent, avaliser ou garantir les engagements
envers les tiers. Cependant ces deux articles doivent être lus dans le sens des articles 3
et 4 de la loi sur les établissements des crédits.
En effet, l’article 116 pour les S.A.R.L interdit la société d’octroyer des crédits
aux associés personnes physiques ainsi qu’aux représentants légaux des personnes
morales associés, sous quelque forme que ce soit, ou d’avaliser ou de garantir leurs
engagements envers les tiers. La limitation ne concerne que ce type d’associés d’où les
opérations sont libres avec les autres associés.
Par ailleurs, le paragraphe III de l’article (nouveau) 200en précisant, les opérations
interdites, a expressément exclu, les personnes morales membres du conseil
d’administration du champ d’application de l’interdiction. Il y a lieu de préciser ici que
les opérations interdites concernent l’octroi de prêts, d’avances, de découvert en
compte courant ou autrement, de subvention et d’avaliser ou d’avaliser des
engagements au profit des membres du conseil d’administration, du président-
directeur général, du directeur général ou des directeurs généraux adjoints. Ainsi,
64
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- L’élément légal :
L’élément légal de ce délit est fondé pour le cas d’un groupe de sociétés sur deux
textes : l’article 146 du C.S.C pour les sociétés à responsabilité limitée et l’article 223
du C.S.C pour les sociétés anonymes.
L’article 146 du C.S.C précise que : « sont punis d’un emprisonnement d’un an à 5
ans et d’une amende de 500 à 5000 dinars : …. 3/ Les gérants ….qui, de mauvaise foi
ont fait, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savaient contraire à
l’intérêt de celle-ci, dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou
une autre entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement.. »
De même, l’article 223 du C.S.C dispose que : « sont punis d’une peine
d’emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus et d’une amende de deux
milles à dix mille dinars ou de l’une de ces deux peines seulement :….. 3) Les
membres du conseil d’administration qui, de mauvaise foi, ont fait, des biens ou du
crédit de la société un usage qu’ils savaient contraire à l’intérêt de celle-ci dans un
dessein personnel ou pour favoriser une autre société dans laquelle ils étaient intéressés
directement ou indirectement ». Il y a lieu de signaler ici que les dispositions du
65
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
ditarticle sont applicables pour les directeurs généraux et les membres des directoires.
En effet, l’article 218 du C.S.C a soumis le directeur général à toutes les obligations et
responsabilités mises à la charge des membres du conseil d’administration à
l’exception de ceux découlant de l’alinéa 1er de l’article 215 du même code. En outre,
l’article 234 C.S.C. a précisé que les membres du directoire seront soumis aux mêmes
responsabilités que les membres du conseil d’administration dans les conditions
prévues par les articles 202, 207,214et 220 du même code.
Ainsi, le trait commun entre les deux articles est l’usage des biens ou du crédit de
la société, de mauvaise foi, et contrairement à l’intérêt de la société, dans un dessin
personnel ou pour favoriser une autre société dans laquelle les personnes en question
sont intéressés directement ou indirectement.
L’élément matériel :
- l’usage des biens sociaux et de crédits : l’intention ne suffit pas ici, il doit y avoir
un usage effectif. Au contraire, il n’est pas nécessaire d’enlever le bien ou le crédit du
patrimoine de la société, une simple utilisation du bien ou du crédit suffit pour
qualifier le fait d’abus de biens sociaux et de crédits s’il se cumul avec le deuxième
élément matériel qui suit et l’élément moral
L’élément moral :
66
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La spécificité de l’abus de majorité dans le cadre d’un groupe de sociétés est que
l’action sociale, conformément aux dispositions de l’article 477 du code des sociétés
commerciales, peut être intentée directement par les associés minoritaires, dont la
participation est supérieure ou égale à 10% dans une société appartenant à un groupe,
contre les associés majoritaires d’une société mère. Pour ce faire,Les actionnaires
minoritaires doivent apporter la preuve que la décision porte atteinte aux intérêts de la
société concernée et que son objectif est de servir les intérêts de la majorité au
détriment des droits légitimes de la minorité.
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
En fin, il est à préciser que l’action sociale dont parle l’article 477 du C.S.C est en
fait une action en responsabilité contre les majorités en vue de l’obtention de
dommages-intérêts. Cependant cette action en responsabilité n’empêche pas et peut
entrainer l’action en nullité de la résolution litigieuse.
28
Cass. Com. 18 avril 1961 ; Cass. Com. 22 janv 1991 : RJDA 5/91 n° 410 ; Cass. Com. 3 juin 2003
n° 912 / RJDA 11/03 n° 1074 2ème espèce. Source : Francis Lefebvre, « Les holding : Guide juridique et
fiscal 4ème édition », édition 2007, P 144-145
29
: Francis Lefebvre, « Les holding : Guide juridique et fiscal 4ème édition », édition 2007, P 145
68
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Ainsi et selon les dispositions de l’article 476 du C.S.C, le créancier peut réclamer
sa créance à une autre société du groupe ou aux deux sociétés solidairement :
- S’il peut prouver que l’une de ces sociétés a agi de manière à faire croire qu’elle
contribue aux engagements de la société débitrice appartenant au groupe : Dans
le cas de la centralisation de trésorerie et à titre d’exemple, la présentation d’une
société comme appartenant à un groupe et qu’elle fait partie d’une convention
de gestion centralisée de trésorerie lors de la négociation, par la holding, d’un
crédit au profit de la société en question, peut être la preuve que la société
holding a fait croire à la direction de l’établissement du crédit qu’elle contribue
aux engagements de la société débitrice.
En outre, le paiement habituel des créanciers de la société par les moyens de
paiement propres à une autre société (chèque, traite,…) peut inciter ces
créanciers à conclure des affaires futures avec la première société en se basant
sur la solvabilité de la société ayant effectué le paiement. Cette confusion, peut
être la preuve tangible que la société, ayant effectué le paiement, a fait croire
qu’elle contribue aux engagements de la société débitrice.
69
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
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Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La Tunisie est un des pays qui pratique une politique de changes protectrice malgré
que la tendance législative soit d’aller vers une convertibilité totale du dinar. Cette
tendance apparait à travers les évolutions législatives qui ont eu lieux au cours de ces
dernières années, les discours des hauts membres du gouvernement et principalement
le programme présidentiel pour les cinq prochaines années. A cet effet, il y a lieu dans
une première étape de présenter les limites imposées par la législation de change et ses
incidences (1) pour voir dans une deuxième étape les dérogations (2).
71
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Il y a lieu de signaler que l’ensemble des exceptions, hormis les comptes spéciaux
qui sont prévues dans le cadre d’une amnistie30, ont pour premier objectif de subvenir à
l’activité de la société. Les opérations de débits ne sont pas libres.
Par ailleurs, l’article 21 du code des changes et du commerce extérieur (code des
changes) précise qu’il est prohibé d’avoir des obligations en une monnaie autre que le
dinar et exige que le dinar soit à la fois monnaie de compte et monnaie de règlement.
Ainsi, des sociétés résidentes tunisiennes appartenant a un même groupe ne peuvent
bénéficier des avoirs réciproques en devise et par conséquent ne peuvent pas
centraliser des comptes professionnels en devise et subiront chacune,seule, les risques
de change.
La non compensation des créances et dettes en monnaies étrangères fait sortir les
filiales tunisiennes d’un groupe multinationale ainsi que les filiales étrangères d’un
groupe tunisien des conventions de netting. Ces filiales doivent recevoir la totalité des
créances qu’elles ont sur les autres filiales du groupe et doivent transférer la totalité
dont elles sont redevables. L’optimisation des frais des transferts reçus et émis n’est
30
Loi n° 2007-41 du 25 juin 2007
72
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
pas possible dans ce cadre. Il y a lieu de noter que ces frais ne sont pas négligeables en
Tunisie.
Cette obligation de rapatriement signifie que les filiales tunisiennes, d’un groupe de
sociétés, ne peuvent pas contournerl’interdiction de détention d’avoirs en devise en
Tunisie moyennant l’ouverture de comptes à l’étranger. Un contournement qui aurait
pu permettreaux filiales de bénéficier de la convention de centralisation de trésorerie.
31
Régime des changes : Aspects généraux : www.bct.gov.tn
73
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les sociétés non résidentes sont autorisées à ouvrir des comptes étrangers en
devises convertibles(CED). Le C.E.D est un compte de dépôt en devise à vue. Il peut
recevoir des opérations de crédit et de débit sans autorisation préalable de la B.C.T. A
cet effet, les opérations de crédit peuvent comprendre les virements émanant ou
provenant aussi bien de l’étranger ou de un autre C.E.D. Par ailleurs, les sociétés non
résidentes ne sont pas soumises à l’obligation de rapatriement du produit de leurs
exportations.
32
Le site web de la B.C.T en se basant sur la loi n°85-105 du 6 décembre 1985 et sur les circulaires
de la BCT aux banques non résidentes n° 86-05 du 25 février 1986 et 86-13 du 6 mai 1986
33
Le site web de la B.C.T en se basant sur les lois n°92-81 du 3 août 1992, n°93-120 du 27
décembre 1993 et n°94-42 du 7 mars 1994
74
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
au profit des sociétés du groupe membres d’une convention de pooling notionnel. Par
ailleurs, la société peut jouer le rôle d’une centrale de paiement en exécutant les ordres
de virement à partir des comptes des sociétés du groupe concernées au profit de leurs
fournisseurs respectifs.
75
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les groupes disposent du choix, sous conditions, entre deux régimes d’imposition
en matière d’impôt sur les sociétés. Le premier régime est celui de l’intégration des
résultats fiscaux (1) alors que le deuxième est le régime de droit commun qui est aussi
le seul régime applicable en matière de T.V.A. (2). Le premier régime suppose que le
groupe forme une seule entité fiscale pour asseoir l’impôt sur les sociétés alors que
dans le régime de droit commun chaque société est fiscalement indépendante.
L’article 30 de la loi n°200-98 du 25 décembre 2000, portant loi des finances pour
la gestion 2001 a introduit le régime d’intégration des résultats. Ce régime autorise la
société mère, sous des conditions, d’opter pour son imposition sur la base de
l’ensemble des résultats réalisés par elle et par les autres sociétés. Le régime
d’intégration des résultats est soumis à une autorisation émanant du ministre des
finances ou une personne déléguée. A cet effet, une demande écrite doit émaner de la
société mère accompagnée de l’accord des autres sociétés et d’un état détaillé selon un
modèle établi par l’administration.
76
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La société mère doit déterminer le résultat fiscal,de chaque société concernée par le
régime,conformément aux dispositions du code de l’I.R.P.P et de l’I.S. Ces sociétés
sont dispensées de réintégrer les intérêts non décomptés sur les sommes déposées dans
les comptes courants des sociétés entre elles. Le non réintégration de ces intérêts est
logique puisque le groupe est assimilé à une seule entité fiscale.
En outre, les déficits ainsi que les amortissements réputés différés en périodes
déficitaires enregistrés par les sociétés concernées avant l’entrée en vigueur du régime
d’intégration pour le groupene sont déductible qu’au niveau du résultat individuel.
Autrement dit, si les déficits reportables et les amortissements différés d’une société
sont supérieurs à son résultat de l’exercice d’intégration, le résultat imposable de la
dite société, à cumuler avec les résultats des autres sociétés, est égal à zéro. Cette
disposition vise à ne pas faire bénéficier le groupe des déficits des antérieurs des
sociétés le constituant.
Pourcentage d’intégration =
77
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Société Résultat
- Résultat intégré : 600 000 D – 350 000 D + 166 667D = 416 667 »
78
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- Déduction des créances, ente les sociétés concernées, abandonnées après l’entrée
en vigueur du régime.
- De même, les bénéfices réinvestis entre les sociétés concernées après l’entrée en
vigueur du régime sont à réintégrer sauf dans le cas de l’utilisation effective par la
société bénéficiaire des sommes provenant de l’augmentation du capital34.
Le paiement de l’impôt sur les sociétés et des acomptes provisionnels doit être
effectué, selon les dispositions de l’article 49 quinquies, par la société mère. La société
mère « se substitue » à cet effet aux autres sociétés. Ainsi, la société mère est le seul
vis-à-vis de l’administration fiscale en cas d’adoption du régime d’intégration des
résultats.
La liquidation se fait sur la base des résultats liquidés. Le taux d’imposition utilisé
est celui de la société mère. L’utilisation du taux précité pour la détermination de
l’impôt sur les sociétés constitue un avantage donné par le législateur aux groupes
ayant choisi le régime d’intégration. En effet, Les résultats intégrés, ainsi cumulés,
bénéficient de l’application du taux d’imposition de la société mère même si elle
bénéficie d’un régime de faveur. A titre d’exemple la société mère exerçant une
activité artisanale, agricole, de pêche ou d’armement de bateaux de pêche est imposée
au taux de 10%35. Toutefois l’impôt minimum prévu parle § II de l’article 49 demeure
applicable. Le chiffre d’affaires pris en compte pour le calcul du minimum d’impôt est
constitué du cumul des chiffres d’affaires de l’ensemble des sociétés concernées par le
régime.
34
Article 49 quater II.3 du code de l’I.R.P.P et d’I.S
35
Article 49 I. du code de l’I.R.P.P et d’I.S
79
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par ailleurs, le fait de cumuler les résultats imposables, les intérêts déductibles
facturés par une société adhérente à une autre, en application du premier alinéa du
paragraphe VII de l’article 48 du code de l’I.R.P.P. et IS, ont un effet nul sur le résultat
global sauf si les sociétés en considérations ont des taux d’imposition différents. Dans
ce dernier cas, seul l’écart de taux dégage un écart qui peut être positif ou négatif.
Cependant, les intérêts facturés s’ils ne sont pas déductibles au niveau de la société
réintégrée les ayant subis, en application des dispositions du premier alinéa du
paragraphe VII de l’article 48 du code de l’I.R.P.P et I.S, demeurent imposables au
niveau du résultat intégré du fait de leur imposition au niveau de la société les ayants
facturés.
36
Deuxième alinéa du paragraphe I de l’article 49 quater du code de l’I.R.P.P et
d’I.S
80
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Cette imputation évite le paiement par une société du groupe de l’impôt sur les
sociétés alors qu’une autre dispose d’un report d’impôts.
Néanmoins, il est à noter que ce régime n’exonère pas les dites sociétés de
l’obligation d’opérer les retenues à la source prévues par l’article 52 du code de
l’I.R.P.P et IS sur les opérations réciproques soumises aux dispositions du dit article.
Le non exonération précité n’est pas en harmonie avec l’esprit même de la loi qui
considère que les sociétés d’un groupe adhérentes au régime sont assimilées à une
unique entité fiscale. L’exonération de l’obligation de retenue à la source aurait pu
avoir une influence positive sur la trésorerie globale du groupe notamment pour les
groupes hautement intégrés du point de vue commerciale.
81
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- Les sociétés concernées doivent être soumises à l’IS, ce qui exclut les sociétés
fiscalement transparentes.
- Les sociétés doivent avoir les mêmes dates d’ouverture et de clôture des comptes.
82
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
83
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- la personne ayant octroyé les fonds doit être un associé. Ainsi, les intérêts servis à
raison des sommes reçus des filiales d’un groupe n’ayant pas un lien de capital ne sont
pas déductibles. Afin de contourner le non déductibilité, une opération triangulaire à
travers la société mère doit être opérée.
- Les sommes ne doivent pas excéder 50% du capital de la société qui les a reçu.
Le capital en question doit être libéré.
84
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
85
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
b- Les prêts consentis par des établissements de crédit à des sociétés liées mais à
une double condition. Le montant des prêts et avances accordés ainsi que le taux
d’intérêt pratiqué ne doivent pas excéder ceux respectivement accordés ou pratiqués
pour une tierce personne. Le législateur tunisien n’a retenu que le critère de taux et il a
exigé que le taux appliqué aux tiers soit le taux pris en considération pour la
déductibilité des intérêts.
c- Les avances non rémunérées accordées à des sociétés de personnes relevant de
l’article 8 C.GI. : Cette exclusion est basée sur la jurisprudence39énonçant que
« lorsqu’une société mère accorde des avances sans intérêts à une de ses filiales
relevant du régime des sociétés de personnes prévu à l’article 8, l’avantage résultant de
la renonciation à percevoir des intérêts n’a aucun effet fiscal à hauteur du pourcentage
de capital détenu par celle-ci, dès lors que cet avantage est imposable chez la société
mère en application des dispositions de l’article 238 bis K, et n’est par conséquent
imposable que dans la mesure où il profite également aux autres associés de la
filiale. ». Le législateur tunisien n’a pas donné d’exception à ce sujet. ilà fait intégrer,
au sein du résultat de la société prêteuse, les intérêts non décomptés en appliquant un
taux de 8% sur les sommes mises à disposition d’une autre sans intérêt.
- Les présomptions de sous capitalisation : Selon le législateur français il y
présomption de sous capitalisation lorsque le montant global des intérêts déductibles
excède simultanément trois ratios :
a- Le ratio d’endettement = I x où :
39
Arrêt de la C.A.A. de Douai en date du 12 décembre 2006 n° 00-583, 2ème ch., SA Slevmi
86
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par contre le législateur tunisien, comme nous l’avons vu, a prévu des conditions
sur : le montant de la somme qui ne doit pas excéder 50% du capital, le capital qui doit
être entièrement libéré et le taux d’intérêt qui ne doit pas excéder les 8%.
40
Mabrouk MAALAOUI, Mémento impôts directs de Tunisie 2010 Page 3003 point 363
87
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
En outre, le législateur tunisien n’admet pas la déductibilité des intérêts reçus par la
société prêteuse même si ces intérêts sont à réintégrer au résultat de la société les ayant
servis.
88
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
l’article 31 du même code. Ainsi, les sommes assimilées à des revenus distribués, au
sens de l’alinéa « b » du § II de l’article 29 et au sens du §1 de l’article 30, font partie
intégrante du résultat imposable chez les sociétés bénéficiaires.
En fin, il y a lieu de signaler que les sociétés qui gèrent les opérations et la
centralisation de trésorerie quelque soit l’ampleur, en dehors des activités
d’établissements de crédits ou assimilés, ne bénéficient d’aucun régime particulier en
la matière. Il s’agit de sociétés de services qui suivent les obligations et avantages du
cadre au sein du quel elles exercent leurs activités : sociétés non résidentes, sociétés
totalement exportatrices ou société de droit commun. Ainsi et à titre d’exemple, les
sommes servies aux sociétés de gestion de trésorerie au titre des services par elles
rendus doivent faire l’objet d’une retenue à la source sur marchés puisque l’opération
est faite dans le cadre d’une convention, ou d’une retenue à la source sur honoraires si
ou encore à une retenue sur commissions.
43
Abderraouf YAICH, l’impôt sur les sociétés 2006, page 179
89
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Champs d’application :
Les opérations de centralisation de trésorerie groupes ne constituent pas en elles
mêmes des opérations soumises à la TVA. En effet, ces opérations ne répondent pas au
qualificatif affaires tel que prévu par l’article premier du de code de la TVA. En effet,
seuls les revenus tirés de l’opération de gestion de l’opération ou de mise à disposition
des fonds sont qualifiés de revenus soumis à la TVA. Ces revenus peuvent être soit des
frais de services sous forme de commissions ou honoraires de gestion, soit des intérêts
ou encore les deux ensembles.
Territorialité :
90
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Il y a lieu de signaler que les bénéfices occultes et les intérêts non décomptés ou
non déductibles en matière d’IS, subissent, le même traitement en matière de TVA.
Ce choix peut être fait entre les techniques fiscales possibles ou dès le départ entre
les techniques juridiques disponibles.
44
Maurice COZIAN, les grands principes de la fiscalité des entreprises, deuxième édition. Edition
1986
45
Maurice COZIAN, ouvrage précité p.22
46
Maurice COZIAN, ouvrage précité p.28
91
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La gestion centralisée d’une trésorerie groupe peut être le cas d’abus de droit. Si la
convention conclue n’est qu’une façade pour déguiser un acte de transfert des
bénéfices.
47
Maurice COZIAN, ouvrage précité p.38
48
Maurice COZIAN, ouvrage précité p. 30
92
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Ainsi, l’acte anormal de gestion trouve son fondement dans le principe du droit
commercial de la gestion en bon père de famille et la primauté de l’intérêt social. Cette
liaison a été faite par un commissaire du gouvernement français qui a précisé qu’« Une
entreprise, surtout lorsqu’elle est constituée sous forme de société, a pour objet la
recherche et le partage de bénéficies. Tout acte qu’elle accomplit, pour réaliser cet
objet, est présumé effectué dans son intérêt propre. Toutefois, à cet intérêt social, l’une
des notions fondamentales du droit des sociétés, certains actes ou opérations peuvent
apparaître contraires. Il est alors possible à ceux qui prétendent ainsi s’immiscer dans
la gestion de l’entreprise de demander au juge commercial la nullité de ces actes et le
cas échéant au juge pénal d’en réprimer l’auteur si l’acte anormal de gestion peut être
qualifié de délit, ce qui est le cas par exemple pour l’abus de biens sociaux.
En droit fiscal, l’acte anormal de gestion est un acte ou une opération qui se traduit
par une écriture comptable affectant le bénéfice imposable que l’administration entend
écarter comme étrangère ou contraire aux intérêts de l’entreprise….
49
Maurice COZIAN, ouvrage précité p. 54 et 55
93
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
l’intérêt social, mais avec de différence de taille : seule l’administration peut l’invoquer
et elle peut agir d’office. »50
50
M. Racine, Concl. Publiées dans la R.J.F 1984, n° 10, p. 563, sous Cons. d’Etat, 7ème, 8ème et
ème
9 s.sect. 27 juillet 1984 : Source Maurice COZIAN, ouvrage précité p. 56
94
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
A cet effet, elle a fixé les règles de présentation de l’état des flux de
trésorerie et a prévue la sous-classe 441 pour loger les transactions financières
intra-groupe (Compte 4411 Créances et intérêts courus et 4412 Dettes et intérêts
à payer).
«NC37 »
Pour le premier traitement, l’auteur a considéré que les encaissements pour les
comptes des tiers-clients et les reversements subséquentsclients doivent figurer pour
51
R. YAICH, Préparation et présentation des états financiers p 464 et 465 édition 2000
96
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
leur solde net de l’exercice. La rémunération de la prestation doit figurer au sein des
encaissements clients. Le même principe doit être, à mon avis, suivi par la société pivot
du groupe pour présenter les soldes des mouvements issues de la centralisation de
trésorerie.
97
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par ailleurs, le § 26 de l’IAS 7 précise que « Les flux de trésorerie d’une filiale
étrangère doivent être convertis au cours de change entre la monnaie fonctionnelle
et la monnaie étrangère aux dates des flux de trésorerie. » Par conséquent, les
instruments de couverture sont éliminés pour ce type d’opération.
98
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
montants comptabilisés ; et
- une entité a l’intention, soit de régler le montant net, soit de réaliser l’actif et
de régler le passif simultanément.
99
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
L’IAS 27 ainsi que l’IAS 24 précisent que les transactions et soldes intragroupe
sont éliminés lors de la préparation des états financiers consolidés du groupe
- la réservation de deux normes complètes (hors la norme IFRS pour les PME)
traitant spécifiquement des instruments financiers, dont fait partie les
mouvements et les soldes découlant des opérations de centralisation de
trésorerie, au niveau des IFRS
- La fixation, par les normes IFRS, des règles de compensation des comptes et
soldes des instruments financiers ainsi que de leur présentation au niveau des
états financiers
- La fixation, par les normes IFRS, des règles de présentation au niveau de l’état
des flux de trésorerie présenté ainsi que les informations qui doivent faire l’objet
d’une note au sein des notes aux états financiers des flux intimement liés avec la
centralisation de trésorerie.
100
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
101
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
102
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
103
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- pour être sujette aux juridictions des cours des Etats-Unis d’Amérique dont le but
est l’exécution de toute demande de fourniture des papiers de travail en question.
52
Le terme « émetteur » est la traduction du terme « issuer » utilisé au sein de la loi SOX. La dite
loi défini, au sein de sa section n° 2, « The issuer » comme étant celui défini au sein de la section 3 de
« The Securitities Exchange Act OF 1934 : SEA » dont les titres sont inscrites en respect de la section
12 de cette dernière loi et qui doit déposer des rapports sous la section 15(d) du « SEA » ou qui est
entrain de déposer ou a déposé une demande d’inscription qui n’a pas encore devenue effective sous le
régi du « Securities Act of 1933 » qui n’a pas retiré sa demande.
104
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Concernant le dernier point, Il est à signaler que le commissaire aux comptes ne peut
et n’est pas en mesure de vérifier l’exactitude des informations. Il peut vérifier la
conformité des informations données sur les comptes en se basant sur les normes
d’audit. A cet égard, il y a lieu de rappeler que les normes d’audit sont fondées sur
l’approche par les risques. D’où un risque peut toujours exister de non-conformité des
informations avec les comptes.
53
Article 266 du code des sociétés commerciales
105
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
qui ne contient pas un avis explicite ou dont les réserves sont présentées d’une manière
ambigüe et incomplète »54
Dans ce cadre, le commissaire aux comptes dans le cadre de cette mission doit,en
particulier,vérifier que les opérations financières intra-groupe ainsi que leurs gestions
ont étéexhaustivement et correctement, traduites au sein de la comptabilité des
sociétés du groupe. Qu’elles ont été présentées d’une manière régulière et sincère au
niveau des états financiers individuels et consolidés.
54
Article 269 du code des sociétés commerciales
55
L’Ordre des Experts comptables de Tunisie
56
International Federation of Accountants
106
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
A cet effet pour les sociétés anonymes, l’article 200 (nouveau) et 202 du code des
sociétés commerciales précisentque le commissaire aux comptes doit :
- établir un rapport spécial sur les obligations et engagements pris par la société
elle-même ou par une société qu’elle contrôle au sens de l’article 461 du C.S.C au
profit de son président directeur général, directeur général, administrateur délégué, l’un
de ses directeurs généraux adjoints ou l’un de ses administrateurs,concernant les
éléments de leur rémunération, les indemnités ou avantages qui leurs sont attribués ou
107
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
qui leurs sont dus ou auxquels ils pourraient avoir droit au titre de la cessation ou de la
modification de leurs fonctions57.
Par ailleurs, les commissaires aux comptes doivent s’assure, dans le cadre de leurs
missions et sous leur responsabilité, du respect des dispositions des articles 200,201 et
202 du code des sociétés commerciales58.
Il y a lieu de préciser que concernant les opérations interdites, le code n’a pas prévu
l’établissement d’un rapport spécial. Néanmoins, l’existence d’une telle convention
doit, à notre sens et en se basant sur l’article 272 du C.S.C., faire l’objet d’une réserve
au niveau du rapport sur les comptes voir donner lieu, suivant son importance relative,
à un refus de certification. Parallèlement, le commissaire aux comptes peut qualifier
ces opérations comme le cas d’un fait délictueux qu’il y a lieu de le révéler au
procureur de la république.
En ce qui concerne le cas spécifique des groupes, l’article 475 du code des sociétés
commerciales prévoit l’établissement par le commissaire aux comptes d’un rapport
spécial, en cas de conclusion d’une convention ente la société mère et l’une de ses
filiales ou entre sociétés du groupe ayant les mêmes dirigeants. Le même article a
précisé que la procédure d’approbation de la convention par l’assemblée générale des
associées de chacune des sociétés n’est pas obligatoire si la convention porte sur une
opération courante conclue à des conditions normales. A cet effet, la question qui se
57
Alinéa 5 de l’article 2002 du code de sociétés commerciales
58
Article 203 nouveau du code des sociétés commerciales
108
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
La révélation des faits délictueux est une obligation imposée au commissaire aux
comptes par l’article 270. Il y a lieu de noter ici que la révélation des faits délictueux
n’est pas une mission spéciale mise à la charge du commissaire aux comptes. En effet,
le commissaire aux comptes peut, en accomplissant ses diligences dans le cadre de la
vérification de la régularité et de la sincérité des états financiers, s’apercevoir d’un fait
qu’il peut avoir la qualification de fait délictueux.
Par ailleurs, le commissaire aux comptes n’a pas à qualifier l’acte. L’existence
d’une conviction de sa part sur le caractère délictuel d’un acte le met en obligation
d’accomplir sa diligence de révélation au procureur de la république. C’est à ce dernier
d’infirmer ou de confirmer l’avis du commissaire aux comptes et par conséquent de
qualifier des faits comme délictuels ou non. Philippe MERLE59 a précisé dans ce sens
que « Les faits délictueux sont ceux qui sont en rapport avec le fonctionnement de la
société. L’obligation de révéler est impérative, même si la situation est régularisée par
la suite, et le commissaire n’a pas à se faire juge de la gravité de l’infraction. Il faut
qu’il ait eu connaissance d’une manière précise et certaine des ces faits60. Selon le
59
Philipe MERLE, Précis Dalloz– Droit commercial – Sociétés commerciales, avec la collaboration
de Anne FAUCHON- édition 2004 (actualisation 2005)
60
Crim 21 mars 1983, BCNCC 1983, 238, E du Pontavice. Peu importe que le commissaire ne
puisse pas définir avec précision la qualification pénale des faits qu’il a découverts, Crim. 11 sept 1999,
Bull Joly 2000, p25, n°3, J.F. Barbiéri ; BCNCC n° 117-2000, p. 64, Ph Merle
109
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Conseil national des commissaires aux comptes, ne doivent être révélés que les faits
qui sont à la fois significatifs et délibérés61 »
Outre les obligations citées plus haut, le commissaire aux comptes assume
110
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
111
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
112
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
69
Article 301 du C.S.C
70
Article 305 du C.S.C
71
Article 314 du C.S.C
72
Article 340 du C.S.C
73
Article 435 du C.S.C
74
Article 6 et 7 de la loi n° 95-34 du 17 avril 1995 relative aux entreprises en difficultés
économiques
113
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Les actes positifs sont des agissements tels que les ordres donnés au personnel de
ne pas coopérer avec le commissaire aux comptes notamment en faisant semblant de ne
pas posséder une information ou une pièce, d’ignorer l’existence d’un acte ou d’un
fait, ou de limiter ou de ne pas autoriser son accès à la base de données et au système
d’information.
Les actes négatifs sont des abstentions de faire. Ne pas donner l’ordre au personnel
de fournir une pièce ou un document, de faciliter l’accès à un endroit ou de donner des
explications au commissaire aux comptes sur une opération, un fait ou un acte est un
premier exemple. Le non signature des lettres d’affirmation et de circularisation par les
dirigeants constitue un deuxième exemple.
L’article exige que la demande de documents soit formulée par écrit par le
commissaire aux comptes pour prouver le non communication, sans donner de délai
pour les dirigeants. Il laisse le champ de la preuve ouvert concernant le délit d’entrave.
114
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
75
La confirmation externe fait l’objet d’une norme d’audit : « ISA 505 : confirmations externes »
115
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
116
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
mise en cause pour négligence, faute ou actes répressibles par lui commises.
Cependant, le commissaire aux comptes est protégé par sa stricte application des
76
L’article en question est applicable pour les S.A.R.L
117
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
77
L’article en question est applicable pour les S.A.R.L
118
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
- L’avertissement,
- Le blâme écrit adressé à l’intéressé,
- La suspension de l’ordre, de un à cinq ans,
- La radiation du tableau de l’ordre.
78
Décret 89-141 du 25 mai 1989, fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement de
l’O.E.C.T.
119
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Dans ce sens et selon la norme ISA 220 « Quality control for an Audit of Financial
statements », le commissaire aux comptes, doit mettre en place les systèmes, politiques
et procédures de contrôle qualité lui permettant d’avoir une assurance raisonnable que :
Par, ailleurs selon la norme ISA 230 « Audit documentation » exige que le
commissaire aux comptes procède à la documentation de ses travaux. Le (b) du point 2
de la norme ISA 230 prévoit que l’un des objectifs de la documentation est de prouver
que l’audit a été planifié et exécuté en conformité avec les I.S.A et les exigences
légales et réglementaires applicables.
120
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Par ailleurs et selon les dispositions de l’article 273, il y a une prescription des
actions en responsabilité contre le commissaire aux comptes de trois années. Si le fait
est qualifié de crime la prescription est de 10 ans. La computation du délai de
prescription se fait à partir de la date de révélation des faits.
121
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
79
Le terme auditeur est celui employé par la norme, il sera utilisé pour designer le commissaire aux
comptes (auditeur légale) au sein du présent mémoire
80
Champ d’application de l’ISA 402 : ISA 402 point 1
122
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
même signification que le terme centre de services commun ou « S.S.C » utilisé au sein
de la première partie du mémoire). Selon la même norme, Les services fournis, par
pareil bureau, sont sujettes aux vérifications à effectuer dans le cadre de l’auditdes
états financiers de l’entité utilisatrice lorsque les dits services et leur contrôle font
partie du système d’information de l’entité utilisatrice, y compris les processus de
l’activité, en rapport avec le reporting financier. De même, la norme en question
précise queles services d’un S.S.C font partie du système d’information de la société
utilisatrice y compris les processus de l’activité, en rapport avec le reporting financier
si ces services affectent un des éléments qui suivent :
- les types de transactions au sein des opérations de l’entité qui sont significatifs
pour les utilisateurs des états financiers,
- les procédures, qu’elles soient manuelles ou informatisées, par lesquelles, les
transactions de l’entité sont initiées, enregistrées, traitées, corrigées le cas
échéant, transférées au grand livre et présentées au sein des états financiers
- les enregistrements comptables apparentés…,
- comment le système d’information de l’entité capture des conditions et
événements, autres que les transactions, significatifs pour les états financiers,
- le processus de reporting financier utilisé pour préparer les états financiers de la
société et
- le contrôle entourant les journaux…
123
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
D’où on peut déduire que la norme est applicable pour la société qui sous-traite la
gestion de sa trésorerie, notamment par sa centralisation chez un tiers, même si le tiers
en question est une société du groupe.
Il doit insérer au sein du rapport sur le contrôle interne son appréciation sur les
procédures de contrôle interne au niveau du S.S.C.
Il doit examiner l’éventuelle influence sur le rapport à établir sur les états financiers
de la société. S’il découvre,en se basant sur ses propres travaux ou le rapport du
commissaire aux comptes de la S.S.C, que les procédures de contrôle interne au sein
de la S.S.C ne sont pas fiables et que les services sous-traités ont une influence
significative sur la fiabilité et l’exhaustivité des transactions et des événements
124
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
enregistrées en comptabilité,il doit emmètre une réserve au sein de son rapport sur les
états financiers de la société ou, le cas échéant, formuler un refus de certification.
Par ailleurs, l’IAS 24 précise au sein du (g) de son paragraphe 9 que : « Une
transaction entre parties liées est un transfert de ressources, de services ou
d’obligations entre des parties liées, qu’un prix soit facturé ou non. »
A cet effet, la combinaison de ces deux définitions nous permet de constater que la
norme ISA 550 est parfaitement adaptée à la gestion centralisation de trésorerie. En
effet, la gestion centralisée de trésorerie implique souvent un flux monétaire (transfert
de ressources) ou le transfert de la gestion de trésorerie à une société pivot (transfert de
services ou d’obligations).
125
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
Concernant la première obligation, l’ISA 550 précise que l’auditeur doit mettre
les procédures d’audit qui suivent pour s’assurer de l’exhaustivité des informations :
- L’auditeur doit examiner les informations fournies par les personnes constituant
le gouvernement d’entreprise et par la direction identifiant les transactions entre
parties liées
81
Le terme associés est utilisé dans son sens général il vise aussi bien les associés pour les S.A.R.L
que les actionnaires pour les S.A.
126
Les diligences spécifiques du commissaire aux comptes en présence d’un
environnement de gestion centralisée de trésorerie groupe
A la lumière de ces travaux, l’auditeur doit formuler une réserve sur les parties
liées et les transactions entre celles-ci lorsqu’il n’a pas pu recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés ou s’il est conclu qu’elles n’ont pas été
correctement décrites dans les états financiers. Le cas échéant, un refus de
certification doit être établi.
Sous Section 3 - La norme ISA 600 – l’audit des états financiers groupe
trésorerie groupe
82
Modalités d’application et autres informations explicatives, A1 : composants soumis à audit par la
loi, la réglementation ou une autre raison,Paragraphe A11.
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Par ailleurs l’annexe 3 de la norme ISA 600 « Exemples de situations et de faits qui
peuvent indiquer des risques d’anomalies significatives dans les états financiers du
groupe » fait figurer parmi les exemples de fait :
- La complexité de la structure
Ainsi, la norme ISA 600 est applicable à la gestion centralisée de trésorerie groupe,
comme un exemple de fait significatif que l’auditeur groupe doit prendre en
considération lors de l’audit des états financiers groupe
comme suit :
- Fixationdes seuils de significations : pour les états financiers du groupe pris sans
leur ensemble, pour les opérations et flux particuliers pouvant influencer la décision
des utilisateurs des états financiers, au niveau des composants. Le seuil au-dessus
duquel les anomalies ne peuvent pas être considérées comme clairement insignifiantes
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Paragraphe 34 de la norme ISA 600
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Conclusion générale
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Il s’agit d’un volet important qui ouvre les horizons aux experts-comptables
méritant une intervention de la part du législateur et peut constituer un sujet de
recherche intéressant pour les chercheurs.
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ANNEXES
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BIBLIOGRAPHIE
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Ouvrages
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Mémoires :
Matar B., Mémoire d’expertise comptable, « Maîtrise des risques inhérents aux
opérations intragroupe : dilemme entre la réalité économique du groupe et
l’autonomie juridique des sociétés liées », 2006
Desfeuillet M., Mémoire DEA de droit des affaires, « Les groupes de sociétés
confrontés à la théorie des actes anormaux de gestion », 2002-2003
Weiwer J., Mémoire DEA de droit des affaires, « La charge de la preuve des
actes anormaux de gestion », 2003 – 2004
Pitz S., Mémoire DEA de droit des affaires, « Peut-on concevoir « la faillite »
d’un groupe de sociétés ? », 2001 - 2002
174
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Articles et études :
Tort E. « les avantages de trésorerie dans les groupes », Option Finance n° 989,
Juillet 2008, p. 30
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176
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Code de commerce
Code de l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques et de l’Impôt sur les
Sociétés
la loi n° 94-42, du 07/03/1994, telle que modifiée et complétée par la loi n° 96-
59, du 06/07/1996, et la loi n° 98-102 du 30/11/1998fixant le régime applicable
a l'exercice des activités des sociétés de commerce international
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