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SOMMAIRE

I. Introduction 5
II. Intervenants dans l’acte de construire .......................................................................... 6
II.1- Maître de l’Ouvrage.............................................................................................. 6
II.2- Maître de l’Ouvrage Délégué .............................................................................. 6
II.3- Maître d’œuvre...................................................................................................... 7
II.4- Bureau de contrôle ................................................................................................ 8
II.5- Entreprise et ses sous-traitants :.......................................................................... 8
III. Les étapes d'Elaboration et d'Exécution d'un projet ................................................. 10
III.1- Introduction ......................................................................................................... 10
III.2- Les marchés.......................................................................................................... 13
III.3- Documents constitutifs des marchés privés.................................................... 13
III.4- Documents constitutifs des marchés publics .................................................. 14
IV. Préparation de chantier................................................................................................. 14
IV.1- Objectifs de la préparation de chantier................................................................. 14
IV.2- Plan d’installation de chantier : ............................................................................. 16
IV.3. Les grues à tour ........................................................................................................ 22
V. Planification des projets ................................................................................................ 31
V.1. Introduction................................................................................................................ 31
V.2. Les étapes.................................................................................................................... 32
V.3. Planning chemin de fer............................................................................................. 33
V.3.1- Présentation...................................................................................................... 33
V.3.2- Les temps du cycle d'un camion ................................................................... 33
V.3.3- Précision du modèle........................................................................................ 38
V.3.4- Application : Rotation des camions de terrassement ....................................... 38
V.4. Le diagramme de Gantt ............................................................................................ 40
V.4.1- Présentation......................................................................................................... 40
V.4.2- Méthodologie ...................................................................................................... 41
V.5. La méthode PERT ...................................................................................................... 42
V.5.1. Généralité............................................................................................................. 42
V.5.2. Le graphe PERT .................................................................................................. 44
V.6. Le planning pert-potentiel ou potentiel tâche ....................................................... 50
V.6.1- Représentation .................................................................................................... 51
V.6.2- Calcul des dates .................................................................................................. 53
V.6.2- Déterminer le chemin critique.......................................................................... 54
V.6.3- Application.......................................................................................................... 55
V.7. Le suivi du planning ................................................................................................. 55
V.7.1- Planificateur et conducteur de travaux........................................................... 55
V.7.2- Les facteurs d'influence sur la durée du chantier.......................................... 56
V.8. Conclusion .................................................................................................................. 57
VI. Bibliographie................................................................................................................... 58
Gestion et Planification de Chantier 4

Avant propos

Dans ce cours on traite trois principales parties :

La première partie est consacrée à la présentation des différents intervenants dans


l’acte de construire, leurs droits et obligations. On décrit aussi les marchés privés et
publics, la constitution des dossiers administratifs et techniques et les différentes
phases de réalisation des projets de génie civil.

Dans la deuxième partie on aborde la préparation de chantier sa délimitation, ces


accès et son installation. Plus particulièrement l’implantation des ateliers et des
engins lourds et de manutention.

La troisième partie est réservée à la description des méthodes de planification et de


gestion des différentes taches d’un projet selon son importance et sa nature. Pour le
traitement de cette partie on s’est basé sur une description détaillée des différentes
méthodes, et afin de mieux comprendre, on a proposé quelques applications.

A l’issu de ce cours, l’étudiant doit savoir le cycle de réalisation d’un projet de génie
civil, partant de l’idée jusqu’à la réception des travaux. Il doit être capable de lire et
établir un plan d’installation de chantier. Il doit aussi maîtriser et choisir la méthode
adéquate à la planification de réalisation d’un projet ou de l’une de ses parties.

J’espère que ce cours rendra service au très grand nombre d’étudiants.


Gestion et Planification de Chantier 5

I. INTRODUCTION
Les entreprises de génie civil se regroupent en deux grandes familles :
• Entreprises de bâtiments (Catégorie : B…)
• Entreprises des travaux publics (Catégorie : TP…)
Certaines entreprises peuvent avoir, à la fois, les deux catégories, elles seront donc
appelées entreprises de bâtiments et de travaux publics (Catégorie : BTP…).
Les projets de génie civil comprennent des taches multiples et répétitives, cette
dernière propriété permet de programmer, estimer, optimiser et gérer les chantiers
quelque soit leur importance.
Un chantier est défini par une installation permanente dans un lieu généralement
ouvert, il dure le temps de la construction de l’ouvrage.
La gestion et l’organisation d’un chantier sont l’ensemble des dispositions envisagées
pour l’exécution, dans les meilleures conditions possibles, d’un travail tout en
permettant d’abaisser les coûts de productions et favorisant à l’homme et à la
machine un contexte favorable de façon à accroître la productivité. Pour cela il faut :
• Comprendre afin de prévoir, d’organiser et de préparer avant d’agir
• Bien exécuter, ordonner et coordonner le programme d’action
• Contrôler pour savoir si nos prévisions étaient valables et que nous pouvons les
exécuter pour les prochains chantiers

Savoir Préparer

Contrôler Agir

L’étude relative à l’organisation d’un chantier, quelle que soit son importance, est
une technique utile et bien précise assurant l’exécution des travaux dans les meilleurs
délais avec le moindre coût.
Donc en vue de la bonne organisation d’un travail, on cherche à le rendre plus
économique, de bonne qualité et réalisable dans des délais les plus brefs possibles.
La tache d’organisation et de gestion de chantier est à la charge de l’entreprise
désignée pour la réalisation des travaux. Donc, pour bien gérer un chantier, on doit
savoir les différents intervenants dans l’acte de construire.
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II. INTERVENANTS DANS L’ACTE DE CONSTRUIRE


Le projet, à chaque étape de sa réalisation peut être amené à évoluer, à subir des
modifications. En tout état de cause, il nécessitera des étapes de validation, des prises
de décision. Un comité de pilotage créé à l'origine du projet doit être le garant des
engagements validés par le programme objet du projet. Il sera composé de
représentants de la maîtrise d'ouvrage, du chef de projet, éventuellement de
partenaires du projet.

II.1- Maître de l’Ouvrage


Le Maître d’ouvrage possède un financement pour
construire une maison. Il a des idées mais souvent pas de
formation en génie-civil.
Dans les opérations de construction, le maître d'ouvrage
est la personne physique ou morale (un propriétaire
privé, une société immobilière, une administration…) qui
dispose du terrain, qui décide de réaliser les travaux et
qui fixe le programme de réalisation. Il est également
chargé de réunir le financement, de choisir et de payer les
professionnels responsables de la réalisation, et de signer
les marchés de travaux. Le maître d'ouvrage confie
l'établissement du projet de construction et le contrôle de
l'exécution au maître d'œuvre (le plus souvent un bureau
d'étude comprenant des architectes et / ou des géomètres
experts et / ou des ingénieurs-conseils).

Le rôle du maître de l’ouvrage :


• Trouver les moyens financiers nécessaire à la réalisation du projet et les gérer
(le maître de l’ouvrage est toujours le payeur)
• Procurer le terrain ou l’espace nécessaire à la construction envisagée, par achat
ou concession.
• Elaborer un programme détaillé et précis de l’opération.
• Prendre livraison de l’ouvrage lors de la réception.
• Exploiter l’ouvrage ou dans certain cas le remettre à l’organisme qui est chargé
de l’exploitation

II.2- Maître de l’Ouvrage Délégué


Le Maître d’ouvrage ne peut avoir qu’une compétence très limitée face aux aspects
techniques et financiers du projet de travaux. Il a donc souvent intérêt à confier
certaines de ses attributions à un intermédiaire qui dispose d’une expérience et de
moyens techniques.
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Le Maître d’ouvrage peut déléguer une partie de ses tâches à un maître d’ouvrage
délégué, plus justement appelé Mandataire du Maître d’Ouvrage. Le maître
d’ouvrage délégué - MOD- est un mandataire titulaire d’un mandat spécial (limitatif)
qui agira au nom, et pour le compte du maître d’ouvrage, et le représentera à l’égard
des tiers jusqu'à l’achèvement de sa mission.
Il ne faut pas confondre l’assistant du maître d’ouvrage (AMO) et le maître
d’ouvrage délégué (MOD) : le premier ne peut intervenir que dans la phase initiale
de prise de décision et de définition du programme, phase qui ne peut se déléguer et
qui est placée sous la seule responsabilité du maître d’ouvrage : l’AMO aide à la
décision. En revanche, le maître d’ouvrage délégué (MOD) ne peut intervenir
qu’après cette phase et assume l’entière responsabilité des attributions qui lui sont
confiées.

II.3- Maître d’œuvre


C’est la personne physique ou moral (bureau d’étude,
groupe d’architecte et d’ingénieurs) qui sera désignée par
le maître de l’ouvrage pour la conception et le contrôle
d’exécution de l’ensemble des ouvrages à réaliser. Le
Maître d’œuvre s'assure que le programme de
construction est bien réalisable et conçoit le projet en
respectant les règles de l'art, la réglementation et le coût
fixé par le maître d'ouvrage. Il introduit les demandes
d'autorisation administrative, prépare le dossier de
consultation des entreprises, participe à la mise au point
du marché, surveille le chantier et assiste le maître
d'ouvrage pour la réception des travaux.

Le rôle du maître d’œuvre :


• S’assurer que le programme de
l’opération est réalisable sur le
terrain

• S’assurer du budget (disponibilité)


• Concevoir, représenter, écrire et
évaluer l’ouvrage.
• Rechercher et proposer les moyens
de construire l’ouvrage (consultation
des entreprises, proposition du choix
d’entreprise).
• Contrôle la conformité de l’ouvrage
avec le projet (marché)
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• Diriger les travaux conformément au document de marché.


• Contrôler la provenance et la quantité des matériaux ainsi que leur mise en
œuvre
• Contrôler le coût des travaux
• Assister le maître de l’ouvrage lors des réceptions de projet.

II.4- Bureau de contrôle


Le bureau de contrôle juge de la solidité de l'ouvrage,
et vérifie le respect des normes et règles de
construction. Le bureau de contrôle est chargé par le
maître d'ouvrage de contrôler l'œuvre ainsi que les
travaux.

II.5- Entreprise et ses sous-traitants :


a- Entreprise
L’entreprise est une structure publique ou privée sous laquelle s'exerce une activité
économique en utilisant des locaux, des équipements appropriés et des compétences.
Cette dénomination n'est pas attachée à l'importance de la structure économique
concernée puisque les activités artisanales se réalisent aussi dans le cadre d'une
entreprise.
Gestion et Planification de Chantier 9

L'entrepreneur est avant tout un individu qui anticipe un besoin, assemble et


organise les outils et les compétences nécessaires pour réaliser un projet. Il prend le
risque que ce besoin ne se matérialise pas ou que les moyens qu'il a mis en place
pour le satisfaire se révèlent inadéquats.

La responsabilité de l’entreprise est liée directement à l’exécution des travaux.

Le rôle de l’entreprise :
• Exécuter les travaux conformément aux documents techniques du projet.
• Engager une main d’œuvre qualifiée, spécialisée et correctement encadrée.
• Utiliser le matériel nécessaire à la réalisation de l’ouvrage.
• Fournir les matériaux selon l’exigence technique du projet.
L’entrepreneur doit présenter un savoir faire spécifique lui
permettant d’achever les travaux qui lui sont confiés
conformément à la demande.

b- Les sous-traitants
La sous-traitance est un contrat par lequel une
entreprise dite « mutuelle » demande à une autre
entreprise dite « assujettie » de réaliser une partie
de sa construction ou des composants nécessaires
à sa production. Les entreprises sous-traitantes
sont des entreprises auxquelles sont agréées
Gestion et Planification de Chantier 10

certaines parties du projet.


Le sous-traitant est différent du simple fournisseur car il fabrique un produit conçu
par le donneur d'ordres (entreprise mutuelle) ou, souvent, en commun avec lui. Le
produit est fabriqué par le sous-traitant pour le compte exclusif du donneur d'ordre
et ne porte pas son nom. Le sous-traitant s'engage exclusivement sur la conformité de
son exécution par rapport aux directives du donneur d'ordre.

III. LES ETAPES D'ELABORATION ET D'EXECUTION D'UN


PROJET
III.1- Introduction
Pour qu'il soit gérer dans un contexte de qualité, un projet doit suivre différentes
phases au terme desquelles des points de contrôle doivent être définis. Chaque étape
fait l'objet d'un livrable et d'une validation à partir d'un document spécifique. Cela
permet de maîtriser la conformité des livrables à la définition des besoins ainsi que
de s'assurer de l'adéquation aux objectifs de coûts et de délai.

Solutions
Besoin Projet Satisfaction des besoins

Conduite de Projet

Ces étapes de validation, constituant une des tâches de la gestion de projet,


permettent de déceler les non conformités au plus tôt et de s'adapter aux nouvelles
contraintes dues aux aléas non prévus initialement. La maîtrise du temps alloué à
chaque tâche est primordiale et l'analyse des risques est indispensable. En effet, au
lancement du projet il existe beaucoup d'incertitudes, dans la mesure où les
caractéristiques ne sont pas encore formalisées. Cela représente autant de risques
pour le projet, qu'il faut essayer d'identifier afin de les anticiper. De cette manière,
des moyens doivent être prévus d'une part pour prévenir l'apparition de ces risques
mais également pour les corriger le cas échéant
A chaque étape, il peut être décidé d'arrêter le projet si la maîtrise d'ouvrage estime
que les objectifs ne pourront pas être tenus.
Gestion et Planification de Chantier 11

L'évolution d'un projet depuis l'idée initiale jusqu'à la réalisation correspond aux
phases suivantes :
1ère Phase : Client et architecte

Analyse des besoins Etudier la faisabilité

Programmer le projet

Désignation des concepteurs

Préparation de
l'Avant Projet
Sommaire (APS)

Préparation de l'Avant Préparation des dossiers


Projet Détaillé (APD) techniques
(Architecte)

Dossier d'exécution

Dossier d’Appel d’Offre


(DAO)
• Pièces techniques
• Pièces administratives

Lancement de l'appel
d'offres
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2ème Phase : Préparation de la soumission et passation du marché

Entrepreneurs

Etudes techniques Etudes financières

Remise des offres

Choix de l'entreprise

3ème Phase : Exécution et réception des travaux

Préparation planification et
Surveillance de l'exécution
organisation de chantier

Entreprise Architecte

Exécution des travaux Vérification des


justificatifs de règlement

Réception des travaux par le


Maître De l’Ouvrage
Gestion et Planification de Chantier 13

III.2- Les marchés


Un marché est un contrat écrit, établi entre les deux parties le Maître De l’Ouvrage et
l’entreprise ou le Maître De l’Ouvrage et un intervenant. Cet acte d’engagement
définit tout les termes du marché, parmi lesquels on cite :
•Les parties contractantes avec le représentant légal signataire du marché, son
adresse et sa qualité fonctionnelle
• L’objet du marché : intitulé du marché, nature de prestations …
• Définitions des prestations de chaque contractant
• Le montant des travaux
• Le délai de réalisation
• La modalité de payement
• La liste des documents contractuels annexes au marché
• La validité du marché (conditionnée par l’approbation du maître de l’ouvrage)
• Règlements et litiges…
Acte d'Engagement (AE), Cahiers des Clauses Administratives Générales de
Fournitures Courantes et Services (CCAG-FCS), de Prestations Intellectuelles
(CCAG-PI) ou de Marchés Industriels (CCAG-MI), Cahiers des Clauses Techniques
Générales (CCTG), Cahiers des Clauses Administratives Particulières (CCAP),
Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP)...

III.3- Documents constitutifs des marchés privés


Les dispositions réglementaires applicables aux marchés privés des travaux sont
réunies dans le Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG).
Les documents constituants un marché privé des travaux sont énumérées ci-après
par ordre de priorité :
1- L’acte d’engagement ou soumission accepté et ses éventuelles annexes
2- Le Cahier des Clauses Administratives Particulières CCAP
3- Le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) comprenant :
3.a. Le devis descriptif comprenant également les prescriptions communes à tous
les corps d’état.
3.b. Les plans et dessins : document traduisant la représentation graphique des
ouvrages
3.c. …
4- Le calendrier prévisionnel général d’exécution complété éventuellement par le
calendrier détaillé d’exécution
Pièces non jointes au marché
5- Le cahier des clauses administratives générales applicables aux travaux de
bâtiment faisant l’objet de marchés privés “ CCAG ”
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III.4- Documents constitutifs des marchés publics


Les dispositions réglementaires applicables aux marchés privés des travaux sont
réunies dans le Code des Marché Publics (CMP).
Un dossier de marché public comporte des différents documents.
1- Documents Généraux
• Les Cahiers des Clauses Administratives Générales (CCAG) qui fixent les
dispositions administratives applicables à toute une catégorie de marchés.
• Les Cahiers des Clauses Techniques Générales (CCTG) qui fixent les
dispositions techniques applicables à toutes les prestations d’une même
nature.
2- Documents Particuliers au marché
• Un modèle d’Acte d’Engagement (AE)
• Le Règlement Particulier d’Appel d’Offres (RPAO)
• Le calendrier enveloppe des travaux
• Les jeux des plans, coupes, façades, détail, schéma de tous les ouvrages à
construire.
• Les Cahiers des Clauses Administratives Particulières (CCAP) qui fixent les
dispositions administratives propres à chaque marché.
• Les Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) qui fixent, pour
chaque lot, les dispositions techniques nécessaires à l’exécution des
prestations prévues au marché.
• Le bordereau des prix définissant, pour chaque article, les unités et les
quantités d’ouvrages prévus (à la charge des entrepreneurs de vérifier les
quantités et d’établir leurs propositions des prix unitaires forfaitaires).

IV. PREPARATION DE CHANTIER


L’entreprise traitante dispose de 30 jours à compter de la réception du contrat signé
par le maître d'ouvrage pour préparer son chantier et rédiger un plan d’installation
de chantier.
Pour une entreprise sous-traitante, elle doit s’adresser à l'entreprise traitante et/ou au
coordinnateur. Dans le cas de travaux sous-traités de second œuvre de bâtiment ou
de travaux accessoires en génie civil, le délai de 30 jours est ramené à 8 jours si les
travaux ne présentent pas de risques particuliers.
IV.1- Objectifs de la préparation de chantier
Au niveau du chantier, il s’agit de mieux tester les coopérations inter-entreprises en
matière de moyens de levage, de stockage, de gestion des déchets. L’expérience a
permis la mise au point d’outils méthodologiques simples de préparation du chantier
et de coordination-suivi des travaux.
Gestion et Planification de Chantier 15

Afin de Maîtriser l’organisation du travail sur chantier il faut assurer la préparation


du matériel, la coordination avec les autres intervenants du chantier, la gestion du
temps, la gestion du personnel, le contrôle des coûts, l’exploitation des plannings.
Il s’agit donc de passer par les phases suivantes le modèle ci-après :

Modèle Phase

Ressources Ressources Ressources

Les phases sont .

1 Une analyse de l’affaire


Contraintes liées à
Dossier de marché Dossier commercial
l’environnement

2 Une démarche technique et administrative

Dossier de marché Dossier études

3 Choix du mode de construction


Possibilités de
Dossier de marché Calendrier contractuel
l’entreprise

4 Découpage du chantier et établissement le planning enveloppe

Cadence de référence Hypothèses

5 Positionnement et définition des caractéristiques des engins

Planning enveloppe Phasage des travaux APS structure BA

6 Charges et équipes de travail


Implantation des engins Avant métré Temps des cycles
de levage
7 Cycle de roulement du matériel de coffrage pour ouvrages répétitifs

APS Structure Planning enveloppe Matériel retenu

8 Plan d’installation de chantier


Plan des réseaux
Plan de géomètre Plan de masse Matériels retenus
existants
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9 Plans particulier de sécurité et d’assurance qualité

Cadre type et plan assurance qualité


Fichier méthode de sécurité
10 Réservation du matériel

Carnet de Plan assurance Organismes de


Planning
rotation qualité location

11 Planning d’exécution
Matériels retenus et
Planning enveloppe Sous-traitants
équipes

12 Budget du chantier
Avant métré des Planning objectif Constitution des équipes
ouvrages élémentaires
13 Commandes

Consultation des fournisseurs et sous-traitants Budget de chantier

14 Lancement des équipes

Compétence des équipes

IV.2- Plan d’installation de chantier :


Un plan d’installation du chantier doit comprendre :
1. Clôture de terrain avec signalisation extérieure :
Elle comporte un ou plusieurs accès contrôlés
Chantier en zone urbaine
par des loges de gardiens ; panneau relatif au
permis de construire qui doit être lisible dans
la voie public qui indiquera le nom ; la raison
social ….etc. et une signalisation routière au
bord des accès.
Clôture du chantier

Accès au chantier

Chantier en zone non aménagée


Gestion et Planification de Chantier 17

2. Des voies d’accès et de circulation intérieures :


Les voies d’accès doivent être en bon état et
praticables dans n’importe quel temps pour les
camions ainsi que pour les piétons. Pour cela il
faut prévoir, si c’est nécessaire, de drainer le
terrain pour réduire la boue sur le chantier car un
camion emboué coûte cher à l’entreprise.

3. Signalisation intérieure :
Elle comporte le sens de circulation des engins
et les dangers éventuels (câble électrique ….).
Elle porte aussi les consignes de sécurité
individuelles tels que porte de casque ; masque
anti-poussière ; lunette de protection et les
consignes de sécurité en cas d’incendie
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4. Installation des locaux :


Les bureaux : réservés au service de la direction des travaux occupant si possible
l’entrée du chantier
• Salle de réunion
• Vestiaires situés près de l’emplacement du
travail
4.a.Sanitaires :
Bien disposé sur le chantier pour éviter la
circulation des ouvriers
4.b.Réfectoire :
Prévu de s’équiper d’une cuisine dans le cas d’un
chantier important, si le chantier n’est pas
important ou situé prés d’un chantier déjà équipé d’une cuisine seul la nourriture
peut être ramenée et servie sur place.
5. Installation de la cité ouvrière :
• Un dortoir, éloigné des bureaux, est prévu pour le personnel déplacé.
• Ou un foyer selon l’importance des travaux et de l’effectif.
6. Installation des espaces de stockage :
6.a.Magasin central :
• lieu de dépôt des matières consommables et produits sensibles à l’eau.
• Aire de stockage protégée : aire grillagée fermée se trouvant à coté du magasin
central
6.b.Aires de stockage et de préfabrication non protégées :
Il s’agit des espaces sans abris réservés au stockage des produits de carrière, de la
terre végétale et des éléments préfabriqués. Ces espaces sont reparties sur le chantier
en fonction des ouvrages à réaliser. A défaut d’espace à l’intérieur de l’emprise de
chantier, l’entreprise peut louer un terrain au voisinage du chantier dans l’objectif de
l’utiliser comme aire de stockage et de préfabrication.
7. Installation des ateliers :
• Ferraillage
Gestion et Planification de Chantier 19

Définition emplacement et particularité


• Coffrage et étaiement
Les coffrages : on distingue les
coffrages traditionnels, les
coffrages-outils courants (banches,
tables, poteaux, panneaux
modulaires, coffrages cintrables, ...)
et les coffrages-outils particuliers
(coffrages grimpants, glissants). Banche

Les étaiements : ils doivent être dimensionnés et convenablement implantés


Les échafaudages
Les ouvrages de soutènement et les fondations spéciales : palplanches, parois
berlinoises, tranchées blindées, pieux, parois moulées, barrettes.
• Préfabrication sur chantier :
Il s'agit de concevoir des moules,
d'organiser un poste de
préfabrication pour les éléments
d'ouvrages courants (pré-dalles,
poutres, balcons...) ainsi qu'une
aire de stockage. Il faut aussi
Poutre préfabriquée
décrire les matériels nécessaires
(banc de pré-dalles, batterie de poutres,...), sans oublier de concevoir une
méthode de levage, de manutention, de pose et de stabilisation.
8. Installation de production du béton : Bétonnièr

• Petit et moyen chantier :


On a recours à des bétonnières dans le cas d’un seul
ouvrage. La bétonnières est disposée au près de
l’ouvrage à réaliser. Dans le cas d’un groupe ouvrage
la bétonnière est disposée au
près de l’ouvrage le plus
important
Centrale à béton
• Chantier important :
Le matériel de production est
constitué d’une centrale à
béton en cas de consommation
journalière uniforme et
importante.
Gestion et Planification de Chantier 20

9. Parc à matériel : 10. Atelier mobile


• Atelier fixe • Camion d’entretien
• Atelier mécanique • Camion atelier (mécanique et
électricité)
• Atelier électricité
• Camion carburant
• Station carburant gasoil

11. -Raccordement au service public :


• Eau : un bronchement doit être réalisé sur la canalisation d’eau la plus proche
du chantier, on doit prévoir des réservoirs d’eau en cas de panne des bâches à
eau en béton ou citernes métalliques.
• Electricité : faire une demande au près de la STEG pour le bronchement
• Téléphone : demander une installation d’une ou plusieurs lignes pour
maintenir le contact avec l’extérieur.
• Eau usée : faire un raccordement au réseau existant
• Eau pluvial : prévoir des pentes pour la plate forme afin d’éviter la stagnation
des eaux

12. Choix des engins :


• Chargeuse et/ou Pelleteuse
chargeuse :
C’est un engin sur pneus, très
polyvalents, elle peut effectuer
plusieurs tâches, pour cela, elle est
très utile dans un chantier de
moyenne et petite taille.

Chargeuse
Pelleteuse chargeuse
Gestion et Planification de Chantier 21

Tombereau
• Camions routiers :
Ce sont des camions au Camion à benne
gabarit routier équipé
d’une benne basculante
pour permettre le transport
de matériaux, sur chantier
ou sur le réseau routier
national. Leur chargement
est assuré par des moyens
extérieurs au camion.

13. L’emplacement des grues et leurs chemins de roulement:


Une grue peut être mobile (pneumatique) ou à tour (fixe ou à mobilité par translation
limitée)
Leur meilleur tracé
permet d’atteindre Rayons d’action des grues

les matériaux les


plus éloignés. Pour
les grues fixes on
utilise des socles en
élément préfabriqué
en béton; pour les
grues à tour on
utilise des chemins
de roulement en
élément préfabriqué
en béton relié entre
eux par des profilés
dans le sens
transversal et des
rails dans le sens
longitudinal. Vue
l’importance de cet
engin de levage on
réserve le paragraphe suivant pour sa description (ses composants, ses
caractéristiques et les dispositifs de sécurité).
Gestion et Planification de Chantier 22

IV.3. Les grues à tour


a- Description
Les grues à tour sont utilisées, sur les chantiers
du bâtiment et des travaux publics, dont
l’importance est très variable.
Il existe de nombreux modèles de grues à tour.
En conséquence, ce document ne comporte
qu’une description sommaire sur cet engin. Les
grues à tour sont répertoriées dans deux grandes
catégories, en fonction de la position du
mécanisme de rotation, au sommet ou en pied du
mât, et ils sont appelées :
- GME pour grue à tour à montage par éléments,
- GMA pour grue à montage automatisé.
Les principaux composants, dans ces deux catégories, sont :
- le châssis, - le mât-cabine et le porte-flèche,
- le mât, également appelé tour, - la flèche et la contre-flèche.
Gestion et Planification de Chantier 23

Les principaux composants


Gestion et Planification de Chantier 24

• Le châssis peut être :


a. fixé par l’intermédiaire d’un cadre noyé dans un bloc de béton armé, ou
solidaire au bâtiment en construction
b. posé au sol par l’intermédiaire de poutres et de patin d’appuis,
c. monté sur train de roulement constitué de chenilles ou de boggies.

b
a

a c

• Le mât, encore appelé la tour, est


constitué d’éléments en treillis ou de
c
structures tubulaires. Ces éléments ou
structures peuvent être assemblés b

a- bout à bout, a

b- articulés,
c- par coulissement l’un dans l’autre.
Les structures par assemblage de tronçons
fixés bout à bout sont exclusivement
utilisées sur les GME.
L’assemblage peut s’effectuer initialement
lors de la mise en place de la grue sur son
aire d’exploitation ou ultérieurement par
surélévation de la grue montée. Cette
opération de surélévation s’effectue par
l’intermédiaire d’une cage de télescopage.
Gestion et Planification de Chantier 25

• Le mât cabine et le porte-flèche


Cet élément ne se trouve que sur les
GME. Il est monté au sommet du mât
par l’intermédiaire du pivot qui
comporte la couronne d’orientation.
Il est muni des articulations
nécessaires à l’assemblage de la
flèche et de la contre-flèche.
La cabine est fixée à l’élément de
mât, en avant ou latéralement.
Le porte-flèche, parfois appelé
poinçon, est constitué d’éléments
treillis ou tubulaires.
Sur les GMA, qui ne comportent pas de contre-flèche, les articulations de pied de
flèche et du poinçon sont situées sur le sommet du mât.
La cabine, lorsqu’elle existe, est située au sommet du tronçon de mât inférieur ou
supérieur.
• La flèche et la contre-flèche
La flèche est constituée de structures en treillis mécano-soudées assemblées par des
boulons ou par axe goupillé. Elle est articulée sur le tronçon cabine pour les GME ou
sur le mât pour les GMA. Elle est maintenue en position par des tirants fixés sur sa
structure et au sommet du porte-flèche.
Le chariot roule sur les membrures inférieures de la flèche. Le treuil de manœuvre du
chariot est placé sur le tronçon de pied sur les GME et en pied de mât sur les GMA.
Sur les GME, la flèche est contrebalancée par une contre-flèche sur laquelle sont
disposés le treuil de levage, les contrepoids de flèche et l’armoire électrique. La flèche
et la contre-flèche sont montées à leurs longueurs définitives lors de l’assemblage sur
le site.
Sur les GMA, un tirant assure la liaison du porte-flèche à la plate-forme, liée au pivot,
sur laquelle se trouvent les contrepoids ainsi que les treuils de levage et de chariot.
Un treuil auxiliaire de déploiement de l’équipement se trouve également sur cette
plate-forme.
Sur certains modèles, l’ensemble porte- flèche, flèche et contre-flèche est remplacé
par une plate-forme, comparable à celle d’une grue mobile, sur laquelle est montée
une flèche relevable.
Gestion et Planification de Chantier 26

La flèche et la contre-flèche
Gestion et Planification de Chantier 27

b- Installation
Une installation correcte des grues de chantier est
conditionnée pas le respect de certaines règles de
sécurité des biens et des personnes. Parmi ces règles on
cite : 2m

- Les distances sont des minima à respecter et doivent


tenir compte des flexibilités des structures
Cette disposition doit également être respectée pour les
plates-formes tournantes.
- Rigidité des appuis : 0,6
m
• Le sol ne doit pas être constitué de remblais. Il
doit être plan et compacté.

• Il faut éviter les zones d’écoulement d’eau


pluviale.

• Ne pas placer les appuis en bord de talus ou de tranchée.

• La surface des patins, qui équipent les stabilisateurs, est généralement insuffisante pour la
mise en place sur des sols non bétonnés. Utilisez des platelages, constitués de madriers
assemblés, que vous disposerez entre le sol et les patins, afin de mieux répartir les efforts
transmis par les appuis.
- Le contrôle de l’horizontalité doit s’effectuer au niveau du châssis. Il ne faut pas prendre le mât
comme référence verticale. OUI ! NON !
Gestion et Planification de Chantier 28

- Les mouvements
Sur une grue à tour, les quatres principaux mécanismes sont associés aux
mouvements de :

DISTRIBUTION
ORIENTATION
• Distribution, qui déplace le chariot le
long de la flèche, en avant ou en
LEVAGE arrière par éloignement ou
rapprochement de l’axe d’orientation,

• Levage, qui déplace le crochet,


suspendu par l’intermédiaire du
chariot, vers le haut ou vers le bas ;

• Orientation, qui fait tourner


TRANSLATION l’ensemble de l’équipement flèche
vers la droite ou la gauche ;

• Translation, qui déplace l’ensemble


de la machine.
Le sens de déplacement de ces mouvements ne peut pas être repéré par rapport au
conducteur situé dans la cabine placée en haut du mât. La notion d’avant et arrière
étant tributaire de l’orientation de la flèche.
Bien que la machine soit équipée de dispositifs permettant d’éviter une surcharge, il
est nécessaire de savoir lire un tableau de charges.
La plaque de caractéristiques est propre à chaque constructeur et à chaque modèle de
grue. Elle doit être affichée en cabine.
Cette plaque porte :
•l’identification de la grue,
• les consignes générales d’utilisation,
• les caractéristiques des différents mécanismes,
• les combinaisons longueur de flèche et de contre-flèche,
• la masse des lests de base et de contre-flèche,
• les tableaux de charge (masse et portée), en fonction du mouflage utilisé :
SM simple mouflage ou deux brins,
DM double mouflage ou quatre brins.
Le tableau de charge reproduit ci-après n’est donné qu’à titre d’exemple.
Gestion et Planification de Chantier 29

Il représente les caractéristiques de charge d’une grue utilisée en mouflage deux


brins en fonction de la longueur de flèche de 25 à 65 mètres.
La portée est la distance horizontale entre l’axe de rotation de la grue et l’axe de
l’ensemble câble, crochet et charge appliquée.
La masse de tous les dispositifs de manutention, palonniers, élingues, suspendus au
crochet doivent être considérés comme éléments constituants de la charge
proprement dite (banche, benne à béton, ferraillage...).
À titre d’exemple, la grue est équipée d’une flèche de 55 mètres et on compte
manœuvrer une masse totale de 4 300 kg et on veut savoir jusqu’à quelle portée on
peut la déposer ?
Sur la ligne correspondante à la longueur de flèche de 55 mètres, on veut rechercher
quelle est la charge la plus proche mais supérieure à 4 300 kg, soit 4470 kg, qui se
trouve dans la colonne correspondante à une portée de 40 mètres. Il n’y a aucune
difficulté pour manœuvrer la charge de 4 300 kg jusqu’à la portée de 40 mètres.
La colonne « MAXI », située à l’extrême droite du tableau, indique la charge
maximale manœuvrable par la grue, en mouflage deux brins, et la portée à laquelle
peut être amener cette charge.
Dans l’exemple de la flèche de 55 mètres:
– la charge maximale est de 6 tonnes,
– à une portée maximale de 31,2 mètres
Gestion et Planification de Chantier 30

Exemple de plan d’installation des gues


Gestion et Planification de Chantier 31

c- Sécurité
La première préoccupation de l’élingueur est de veiller aux conséquences d’un
glissement éventuel des câbles ou des chaînes sur les crochets ou sur les charges et de
faire en sorte que celui-ci ne puisse pas se produire.
Glissements
possibles

OUI

Afin d’éviter quelques actions et manœuvres dangereuses il ne faut en aucun cas :

• Compter sur les limiteurs, quels qu’ils soient, pour arrêter les mouvements en
cours. Vous devez anticipez leurs mises en action en surveillant et en
respectant les informations des indicateurs.

• Modifier les réglages des limiteurs et des dispositifs de sécurité, de votre


propre initiative.

• Effectuer une traction oblique sur une charge.

• Utiliser la grue comme appareil de traction d’une charge même roulante au


sol.

• Soulever ou arracher des charges adhérentes ou partiellement enterrées,


même de faible masse.

Et commencer toujours par :

• amener le crochet à vide à la verticale de la charge,

• élinguer la charge,

• soulever la charge par le seul mouvement de levage.

• tous les autres mouvements peuvent alors être entrepris.

V. PLANIFICATION DES PROJETS


V.1. Introduction
On étudie les différentes solutions d’exécution plausibles en évaluant le coût de
chacune d’elles tout en prenant en considération le parc matériel dont dispose
l’entreprise, le coût des matériaux ainsi que les déboursés horaires de la main
Gestion et Planification de Chantier 32

d’œuvre. Grâce à des études économiques et techniques, on détermine la solution


optimale. Cette étude aboutit à l’établissement des plannings.
La planification a été inventée dans les années 1950 aux Etats-Unis dans le domaine
de l'industrie. Elle s'est rapidement étendue au secteur du bâtiment, dans lequel une
bonne coordination des tâches est primordiale pour le respect des délais.
Le planning est « une estimation de l'enchaînement et de la durée des activités du
chantier ». Il a pour objectif d'assurer la fin du projet dans la durée prévue,
d'attribuer les ressources adéquates et surtout d'anticiper les problèmes. A cet effet, il
se révèle un outil remarquable permettant aux responsables de prendre la bonne
décision au bon moment.
Un planning comporte un certain nombre d'aspects qui décrivent le chantier :
• la durée des tâches
• la détermination des effectifs, la composition des équipes, la qualification des
ouvriers
• le délai d'exécution contractuel, la prise en compte des intempéries et des
congés payés
• l'enclenchement chronologique des tâches en fonction du phasage et des
cycles de rotation

V.2. Les étapes


La réalisation du planning peut se décomposer en plusieurs étapes :
• Lecture du dossier, ciblage des descriptions utiles à l'élaboration du planning
• Listage des activités qui imposent le type de planning
• Regroupement des activités : dans le planning commercial, on assimile les
activités qui possèdent les mêmes prédécesseurs et successeurs. Par exemple,
après le coulage des dalles, il faut installer le chemin de câbles, puis les
courants forts et faibles (téléphonie et réseau informatique…). Bien que les
entreprises qui s'occupent des courants forts soient différentes de celles qui
gèrent les courants faibles, on les regroupe dans la même catégorie.
• Identification des tâches critiques : selon la durée du chantier, une même tâche
peut être définie comme critique ou non.
• Etablissement du calendrier : il faut tenir compte des week-ends, des jours
fériés, des vacances. C'est pourquoi la durée totale se compte en jours œuvrés,
et non en mois, même si cela est plus représentatif pour le client.
• Identification des liens : dans le planning travaux, on doit s'assurer de ce qui
se passe avant et après chaque tâche afin de préparer le réseau, les regrouper
et introduire les ressources. Certaines activités ne doivent pas se superposer
pour des raisons de sécurité.
Gestion et Planification de Chantier 33

V.3. Planning chemin de fer


V.3.1- Présentation
L'organisation des travaux de terrassement vise à optimiser l'utilisation des matériels
afin de déplacer le plus de terre possible en un minimum de temps.
L'idéal est obtenu lorsque le mouvement des terres à déplacer est continu (sans
interruption).
Pour cela il faut déblayer ou remblayer en continu c'est à dire en faisant travailler la
pelle en continu.
Les camions se relayent alors sous la pelle de telle sorte que dès qu'un camion est
entièrement chargé un autre est présent pour prendre le relais. L'optimisation du
nombre de camions est alors obtenue.
La méthode du PLANNING CHEMIN DE FER peut être utilisée pour assurer cette
coordination.
Une telle organisation nécessite d'intégrer tous les facteurs et toutes les contraintes
qui interviennent lors des travaux de terrassement.
Ces facteurs peuvent être identifiés et évalués au mieux pour chaque matériel
intervenant dans ces travaux.
V.3.2- Les temps du cycle d'un camion
La question qui se pose est de connaître les temps de chaque étape du cycle d'un
camion.
Cela nécessite de définir tous les paramètres qui influent sur ces temps et de les
quantifier.
Le temps de chargement dépend principalement de la pelle et de la capacité du
camion.
Le temps de chargement d'un camion est d'autant plus rapide que le godet de la pelle
est important et que la vitesse de travail de la pelle est forte.
La rapidité de travail de la pelle est quantifiée
par le temps que met la pelle pour charger son
godet, le vider dans le camion et revenir de
nouveau pour charger le godet. Ces opérations
successives sont en effet cycliques. Elles
définissent le cycle de la pelle.
Ces temps de cycle peuvent être globalement
appréciés selon la nature du sol :

LA PELLE
Gestion et Planification de Chantier 34

NATURE DU SOL TEMPS DE CYCLE


Terrains légers 25 s
Terrains compacts 30 s
Débris rocheux 40 s à 1 mn
Bloc de rochers 1 mn à plus

Le rapport entre ces deux facteurs, contenance du godet par rapport au temps de
cycle de la pelle indiquent le RENDEMENT THEORIQUE de la pelle. Ce rendement
est exprimé en m3/h. Ce rendement est théorique car il n'intègre pas les conditions du
chantier et la nature de la terre manipulée. En effet, les obstacles, la profondeur de
travail, le chauffeur, la présence de personnels dans la zone de travail et bien d'autres
facteurs encore peuvent ralentir la cadence de la pelle. Tous ces facteurs sont
appréciés et intégrés dans un coefficient appelé COEFFICIENT D'EFFICIENCE (K).
L'intégration de ces facteurs dans l'efficience permet de déterminer un rendement
pratique plus proche de la réalité.

CONDITIONS DE CHANTIER K (%)


- Matériaux : terre non compacte, sable, gravier.
- Profondeur : inférieure à 40 % de la profondeur maximale.
95 à 100
- Vidage sur déblais, sur camion en fond de fouille, avec un bon
opérateur et sans obstacles.
- Matériaux : terre compacte, sols avec moins de 25 % de roches.
- Profondeur: inférieure à 50 % de la profondeur maximale. 83
- Vidage sur une zone large, avec quelques obstacles.
- Matériaux : terre très compacte, sols avec ± 50 de roches.
- Profondeur : inférieure à 70 % de la profondeur maximale. 75
- Vidage dans des camions proches de l'excavateur, au même niveau.
- Matériaux : sol très compact ou avec ± 75 % de roches.
- Profondeur : inférieure à 90 % de la profondeur maximale. 65
- Travail au-dessus de canalisations, dans une tranchée.
- Matériaux : terrains gelés.
- Profondeur : supérieure à 90 % de la profondeur maximale. 55
- Chargement du godet.
Gestion et Planification de Chantier 35

L'efficience peut également être appréciée de façon plus intuitive.

Efficience Médiocre Moyenne Normale Bonne Très Bonne Théorique


k (%) 58 66 75 83 92 100

Travail effectif [min(m3/h)] 35 40 45 50 55 60

Malgré ces deux approches qui tentent de rationaliser l'appréciation de l'efficience en


fonctions des facteurs les plus importants, la justesse de son appréciation repose
essentiellement sur l'expérience. Il est également à observer que le niveau de
remplissage du godet dépend de la nature de la terre. Ce facteur est intégré par le
facteur de remplissage R (%).

Nature du sol R (%)

Terrains légers 110

Terrains lourds 95
Débris rocheux 85
Blocs de rochers 70

Godet rempli au dessus


de sa capacité

Ce facteur modifie également le rendement de la pelle.


Le rendement réel, Rr vaut: Rr = Rtheo.k.R
Pour une pelle d'un godet de 1m3, accomplissant un cycle en 25 secondes dans des
conditions de travail normales et en excavant un terrain lourd, le rendement se
détermine comme suit : Le rendement théorique vaut: Rtheo= 1x3600/25=144 m3/h
(3600 représente les 3600secondes qu'il y a dans une heure pour obtenir un
rendement en m3/h).Mais ce rendement baisse du fait des condition de chantier et de
la nature de la terre manipulée. Coefficient d'efficience: k=75%Facteur de
remplissage: R=95% Le rendement réel de la pelle vaut: Rr=144x.75x.95=102.6m3/h

En somme, trois facteurs sont liés à la pelle :


• le temps du cycle d'un godet qui donne le rendement théorique de la
pelle, Rtheo
• l'efficience, k
• le facteur de remplissage du godet, R

La conjugaison de ces trois facteurs donne le rendement de la pelle: Rr= Rtheo.k.R


Gestion et Planification de Chantier 36

La capacité de la benne influe sur le temps de


chargement du camion. La capacité limite
d'une benne est le facteur le plus limitant
entre la charge limite que peut transporter le
camion et le volume maximum de terre que la
benne peut contenir. La transformation du
volume de terre foisonnée en masse fait appel
à la masse volumique foisonnée de la terre.
CAMION
Par exemple: Soit un tombereau pouvant transporter 10.4m3 de terre et limité à une
charge maximum de 23.6t devant transporter une terre d'une masse volumique
foisonnée de 1.65t/m3.
Lorsque la benne est complètement remplie le tombereau contient une masse de terre
de 10.4x1650=17.2t. Lorsque le tombereau est entièrement rempli, sa charge utile est
inférieure à sa limite. Le volume de la benne limite ici la capacité du tombereau.

Le temps de chargement est déterminé en associant la capacité de la benne avec le


rendement réel de la pelle.

TEMPS DE CHARGEMENT= VOLUME DE LA BENNE / RENDEMENT REEL DE LA PELLE

Par exemple ce tombereau est chargé par la pelle en


10.4x60/102.6=6 minutes (60 représente les 60
minutes qu'il y a dans une heure pour obtenir le
temps de chargement en minute). Rappelant que
10.4 m3 représente le volume de la benne du
tombereau et le rendement de la pelleteuse
Rr =102.6

L’ENSEMBLE Les temps de transport dépendent de la vitesse du


camion, des conditions du trafic et de la
distance à parcourir.
La vitesse maximale d'un camion est plus
faible en charge qu'à vide. Les vitesses en
charges et à vide du camion représentent les
vitesses moyennes en charge et à vide du
TRANSPORT
Gestion et Planification de Chantier 37

camion sur le trajet.


Les conditions du trafic sont à apprécier en
observant celui-ci sur le trajet futur des
camions, et selon les heures de circulation.
La distance à parcourir est évaluée au
moyen d’une carte ou par mesure sur le
terrain à l’aide d’un compteur kilométrique.
Les temps de transports s’obtiennent
directement par chronométrage, ou en
assemblant la collecte des informations
TRAFIC précédentes.
Exemples :
Une simulation avec chronométrage permet de déterminer le temps de transport en
charge : 28mn et à vide: 24mn.
Autre méthode : Sur les 3km de traversée du centre ville, le camion roule à 10km/h
de moyenne. Il lui faut donc un temps de 3x60/10=18mn, pour le traverser. Sur le
reste du parcours qui est de longueur 5 km, la vitesse moyenne à vide est de 50 km/h
et cell en charge est de 30 km/h, il lui faut en charge : 5x60/30=10mn, et à vide :
5x60/50=6mn.
D’où le temps total de transport en charge : 18+10=28mn et le temps total de
transport à vide : 18+6=24mn.
Ces conditions sont appréciées directement par l’observation du site. Elles donnent
directement le temps de déchargement. Parfois ce temps est obtenu lors d’une
simulation chronométrée.
Exemple : l’observation du site de déchargement permet d’estimer le temps de
déchargement d’un camion à 6mn.
Toutes ces informations analysées sont synthétisées par la représentation du
PLANNING CHEMIN DE FER : Le nombre de camion est alors déterminé en
observant le nombre de camions qui s'intercalent durant l'absence du premier.
Le temps d’attente correspond au temps séparant le retour du camion et le moment
où la pelle recommencera à le charger. Ainsi tous les camions se coordonnent sous la
pelle pour que la production soit continue.
Le nombre de camions peut être aussi déterminé mathématiquement en divisant ce
temps de cycle par le temps de chargement.
Par exemple, pour un temps de chargement de 5mn et un cycle de camion de 18mn,
il faut 18/5=4 camions.
Gestion et Planification de Chantier 38

V.3.3- Précision du modèle


Il est à observer qu'un grand nombre de facteurs sont quantifiés par appréciation.
D'autre peuvent aussi être soumis à des aléas et à des variations importantes. C'est
notamment le cas des conditions de trafic routier pour déterminer les temps de
transport.
De ces faits la rotation des camions ainsi déterminée reste un modèle. c'est une
approximation significative de la réalité. Il sera nécessaire d'effectuer un suivi de
chantier pour vérifier cette approche théorique et de moduler ces paramètres à
l'avancement du chantier.
V.3.4- Application : Rotation des camions de terrassement
Enoncés
L’évacuation des terres nécessite de définir
les besoins en camion de façon à mener
cette opération de la façon la plus continue
possible.
Pour que cette opération soit continue, il
faut que le déblayement du terrain soit
constant. Cela implique que la pelle
mécanique déblaye en permanence. Pour
cela il faut que les camions soient en
nombre suffisant et se coordonnent pour
qu’il y ait toujours un camion à charger par
la pelle.
Le matériel :
Pelle mécanique

Description Unité dimension


A. Portée maxi mm 8550
B. Portée maxi au niveau du sol mm 8370
C. Profondeur de creusement
mm 5180
maxi
D. Profondeur de creusement
mm 5060
maxi (niveau 2.4m)
E. Profondeur de creusement
mm 4040
maxi à la verticale
F. Hauteur maxi entre le sol et
mm 9540
les dents du godet
G. Hauteur de déversement maxi mm 6950
H. Rayon de rotation avant mini mm 2290
Gestion et Planification de Chantier 39

La pelle mécanique a un godet d’une capacité de 1.3m3, pour une flèche de 5.0m et
un balancier de 2.3m.
Ces dimensions lui permettent d’accéder au fond de la fouille (3m).
Les camions :
L’entreprise évacue les terres dans une décharge à quelques km du chantier. Les
terres sont évacuées par des camions de 13m3.
Les camions mettent 5 minutes pour aller à la décharge, 5 minutes pour décharger et
5 minutes pour revenir sur le chantier. Les camions travaillent de façon cyclique en
se faisant charger par la pelle mécanique, en allant évacuer les terres en décharge et
en revenant se faire recharger par la pelle mécanique.
Le terrain ne présente aucune difficulté particulière. L’efficience est donc normale et
estimée à 75%.
La pelle creuse approximativement jusqu’à 3m de profondeur. Cela représente un
temps moyen de rotation du godet de 22s hors efficience.
Combien de camions faut-il ? Comment les coordonner ?
Solution
1- Détermination de la durée du cycle d’un camion:
Détermination du temps de chargement d’un camion :
Avec l’efficience se temps est plus long, il dure : 22/0.75=29s pour effectuer une
rotation de godet.
Pour charger un camion de 13m3, le nombre de rotations de godet de 1.3m3 vaut :
13/1.3=10 rotations.
Cela représente un temps global de 10x29=290s, soit : 290/60=4.83 minutes
Le temps moyen de chargement d’un camion dure 5 minutes.
La durée du cycle d’un camion est donc : 4x5=20minutes
2- Détermination du nombre de camions et coordination:
Cela signifie que la pelle charge un camion en permanence si un camion arrive sur le
chantier toutes les 5 minutes. Combien de camions faut-il pour vérifier cette
condition ?
Un camion fait un cycle en 20 minutes. Pour qu’il y ait un camion toutes les 5
minutes, il faut : 20/5=4 camions.
Il faut 4 camions pour coordonner cette opération de terrassement, c'est-à-dire la
mener de façon continue. L’analyse peut être menée de façon plus visuelle en
utilisant le planning chemin de fer :
Gestion et Planification de Chantier 40

Décharge Déchargement Temps


Camion 1
Camion 2

Re
Camion 3

tou
Camion 4

r
lée
Al
Chantier Chargement Temps
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

La lecture du planning montre que le quatrième camion termine juste d’être chargé
quand le premier revient.
Les camions sont coordonnés pour faire fonctionner la pelle en continu.

V.4. Le diagramme de Gantt


V.4.1- Présentation
Parmi les méthodes de planification, le diagramme de GANTT est probablement la
forme de représentation graphique qui vient la plus naturellement à l'esprit. La
plupart des plannings muraux, utilisés pour le contrôle de production, la gestion
d'équipements ou l'affectation de personnel représentent ainsi sous forme de barres
la répartition temporelle de l'activité. Le principal avantage du GANTT est d'offrir
une vision directe de la durée et des dates réelles de réalisation des tâches. Il est ainsi
possible du premier coup d’œil d'estimer la répartition de la charge, et par
conséquent, de chercher à réduire les délais en optimisant l'utilisation des ressources.
Le diagramme de GANTT permet de prévoir suffisamment à l'avance les actions à
penser ou à faire comme la commande de matériel qui prend parfois beaucoup de
temps. On pourra aussi gérer plus facilement les conflits de ressources et les
éventuels retards en visualisant l'impact de ceux-ci sur le déroulement du projet. En
outre, le diagramme de GANTT est un bon outil de communication avec les
différents acteurs du projet.
Sous sa forme initiale, le diagramme de GANTT présentait l'inconvénient majeur de
ne pas matérialiser les contraintes d'antériorité. Il était de ce fait difficile d'évaluer
l'incidence de la variation de durée d'une activité sur l'ensemble du projet. De plus,
toute mise à jour des délais entraîne une modification du diagramme et la méthode
s'avère de ce fait difficile à mettre en œuvre manuellement. Pour ces raisons, elle était
peu utilisée en phase de préparation et on la réservait au suivi d'activité.
L'évolution rapide des micro-ordinateurs et surtout l'extension de leurs capacités de
représentation graphique a favorisé le développement de logiciels de gestion de
projet. Ceux-ci supportent la méthode et enrichissent le diagramme d'une
symbologie multiple qui étend ses possibilités (figure ci-dessous). L'utilisation de
couleurs améliore la lisibilité. La facilité de mise à jour offerte par l'informatique
Gestion et Planification de Chantier 41

permet d'utiliser le GANTT dans toutes les phases du projet, en faisant ainsi une
méthode à part entière qui tend à écarter les réseaux.

V.4.2- Méthodologie
Le diagramme de GANTT est un planning présentant une liste de tâches en colonne
et en abscisse l'échelle de temps retenue. La mise en œuvre de la technique de
planification nécessite que :
- les tâches soient identifiées.
- les tâches soient quantifiées en termes de délais, de charges ou de ressources.
- la logique de l'ensemble des tâches ait été analysée.
Ces éléments sont issus de l'analyse d'un projet, qui se situe en amont de la
planification. Afin de mener à bien la réalisation de cet outil, il faut donc procéder
comme suit :
1) Déterminer et structurer la liste des tâches à réaliser pour mener à bien le
projet
Gestion et Planification de Chantier 42

Cette identification peut se faire par des techniques comme les groupes nominaux. La
liste obtenue doit être ensuite structurée : on tente de regrouper les tâches, de les
hiérarchiser par lots de travail.

2) Estimer les durées et les ressources


Il faut remplir un tableau présentant, pour chaque tâche, la durée de celle-ci et les
ressources affectées. L'unité de temps pour exprimer la durée est fonction du type de
projet réalisé. Elle peut aller de la minute (pour le déroulement d'un concert
important), à l'année (pour les projets d'urbanisation). Le tout est d'utiliser la même
unité de temps pour toutes les tâches dans un souci d'harmonisation du diagramme
de GANTT. Quant aux ressources ( estimation facultative à ce stade du projet), elles
peuvent être humaines ou matérielles. Il faut cependant faire attention à utiliser les
mêmes types de ressources pour toutes les tâches.

3) Réaliser le réseau logique


Le réseau doit reprendre les hypothèses de priorités des tâches. Il se présente souvent
sous la forme de tâches reliées entre elles par des liens logiques. Pour chaque tâche, il
est primordial de trouver les relations d'antécédence et de succession. Une fois le
réseau tracé, on retrouvera la chronologie du projet.

4) Tracer le diagramme de GANTT


Avec en abscisse l'échelle de temps et en ordonnée la liste des tâches, il faut tracer un
rectangle d'une longueur proportionnelle à sa durée, le tout suivant la logique
d'ordre d'exécution du réseau. Il peut apparaître des tâches se réalisant pendant la
même période. En effet, c'est un peu le but recherché car plus les tâches pourront se
faire simultanément plus la durée du projet sera courte et plus le coût du projet
risque de baisser. Il faut toutefois vérifier la disponibilité des ressources en regardant
dans le tableau d'affectation, les ressources utilisées plusieurs fois.

Exemple du planning Gantt

V.5. La méthode PERT


V.5.1. Généralité
A la fin des années cinquante, la marine américaine conçoit une nouvelle technique
d'ordonnancement qui devait conduire à des gains de temps importants dans la
réalisation de ses missiles : c'est la technique PERT (Programm Evaluation and
Gestion et Planification de Chantier 43

Review Technique - technique d'ordonnancement et de contrôle des programmes).


Cette technique, comme d’autres, facilite la gestion de réalisation d'un projet qui
nécessite souvent une succession de tâches auxquelles s'attachent certaines
contraintes :
 De temps = délais à respecter pour l'exécution des tâches ;
 D'antériorité = certaines tâches doivent être exécutées avant d'autres ;
 De simultanéité = certaines tâches peuvent être réalisées en même temps ;
 De production = temps d'occupation du matériel ou des compétences qui
l'utilisent.
Pour résoudre ces problèmes d'ordonnancement, on peut utiliser la méthode PERT
qui consiste à mettre en ordre sous la forme d'un graphe, plusieurs tâches qui grâce à
leur dépendance et à leur chronologie concourent toutes à la réalisation d'un projet.
Le PERT est « une méthode consistant à mettre en ordre sous forme de réseau
plusieurs tâches qui grâce à leur dépendance et à leur chronologie concourent toutes
à l'obtention d'un produit fini » .
Exemple simple : pour préparer une soupe de légumes, il faut :
 Acheter les légumes (tâche A, durée : 30 minutes)
 Laver et éplucher les légumes (tâche B, durée : 5 minutes)
 Les émincer (tâche C, durée : 5 minutes)
 Faire bouillir de l'eau salée (tâche D, durée : 5 minutes)
 Faire cuire les légumes (tâche E, durée : 1 heure soit 60 minutes)
 Mixer les légumes (tâche F, durée : 5 minutes)
Traduit en PERT, nous obtenons la séquence suivante :

A B C E F
1 2 4 5 6 7
30 5 mn 5 mn 60 5 mn
D
5 mn

Pour élaborer et exploiter un réseau PERT, on peut distinguer 6 grandes étapes :


1. Définir de manière très précise le projet d’ordonnancement.
2. Définir un responsable de projet, auquel on rendra compte et qui prendra les
décisions importantes.
3. Analyser le projet par grands groupes de tâches, puis détailler certaines tâches
si besoin.
Gestion et Planification de Chantier 44

4. Définir très précisément les tâches et déterminer leur durée.


5. Rechercher les coûts correspondant ce qui peut éventuellement remettre en
cause certaines tâches.
6. Effectuer des contrôles périodiques pour vérifier que le système ne dérive pas.
Contrairement à celle du GANTT, la méthode PERT s’attache surtout à mettre en
évidence les liaisons qui existent entre les différentes tâches d’un projet et à définir le
chemin dit " critique ".
V.5.2. Le graphe PERT
Le graphe PERT est composé d’étapes et de tâches (ou opérations).
On représente les tâches par des flèches. La longueur des flèches n’a pas de
signification; il n’y a pas de proportionnalité dans le temps.

Définitions :
 Tâche ou opération : Elle fait avancer une œuvre vers son état final.
Exemple de représentation de la tâche A. A
Habituellement, on nomme les tâches et on N° de l’étape
Durée
indique leur durée.
 Etape : On appelle étape, le début ou la 1
fin d’une tâche. Exemple de représentation 5 7
de l’étape 1. Habituellement on numérote
les étapes. On indique aussi leur temps de
réalisation au plus tôt et au plus tard. Délai au plus tôt Délai au plus tard
Gestion et Planification de Chantier 45

 Réseau : On appelle réseau ou


diagramme PERT, l’ensemble des tâches et
des étapes qui forment le projet.
Un réseau possède toujours une étape de
début et une étape de fin. On lit un réseau
de la gauche vers la droite. Les flèches sont
1 A 2
Durée
orientées dans ce sens. Il n’y a jamais de
retours.
On ne peut représenter une tâche que par
une seule flèche.
Toute tâche a une étape de début et une étape de fin. Une tâche suivante ne peut
démarrer que si la tâche précédente est terminée. Deux tâches qui se succèdent
immédiatement sont représentées par des flèches qui se suivent.

1 A 2 B 3

Deux tâches C et D qui sont simultanées (c’est à dire qui commencent en même
temps) sont représentées de la manière suivante :
2

C
1

D 3

Deux étapes E et F qui sont convergentes (c’est à dire qui précèdent une même étape
G) sont représentées de la manière suivante :

E
3 G 4

2
F
Gestion et Planification de Chantier 46

Parfois, il est nécessaire d’introduire des tâches fictives. Une tâche fictive a une durée
nulle. Elle ne modifie pas le délai final. Par exemple, si la tâche K succède aux tâches
H et J, et que la tâche L succède seulement à la tâche H, on représentera le problème
de la manière suivante :
1 H 2 L 3

4 J 5 K 6

Résolution par approche graphique :


Afin de mieux comprendre la démarche de cette approche on propose d’étudier
l’exemple suivant :

Tâches antérieures Durée Tâche Tâches postérieures


- 3j A B, C
A 1j B D, E
A 5j C F
B 6j D F
B 4j E G
C, D, I 2j F G
F, E 9j G -
- 5j H J, H
H 8j I F, K
H 2j J L
I 3j K L
J, K 7j L -

Chaque condition d’antériorité est traduite graphiquement.

A H A B
N°3
N°1

N°2

Début Début Début


3 5 3 1

A C B D
N°4

N°5

3 5 1 6
Gestion et Planification de Chantier 47

B E
N°6 1 4 C
5
I F

N°7
8 2
D
E 6
4
G
N°8

9
F
2 H I

N°9
5 8

H J I K
N°10

N°11
5 2 8 3

K
3
L
N°12

7
J
2

Il est possible de simplifier les graphes en les regroupant.

N°1+N°2 N°3+N°4 N°5+N°6

A B D
3 A 1 B 6
Début
H 3 C 1 E
5 5 4

N°9+N°10 N°11+N°12
I
I K
8
H 8 3 L
Début
5 J 7
J
2 2
Gestion et Planification de Chantier 48

N°7+N°8

C
5 E
4
I F G
8 2 9

D
6

N°1+N°2+N°3+N°4+N°5+N°6

E
4
B D
1 6
A C
3 5
H
5

N°11+N°12

I K
8 3
H J L
5 2 7

Nous obtenons le graphe final suivant :

Graphe final

B E
1 D6 4
C F
A
5 2 G
3
9

H
5
L
I K 7
8 J 3
2
Gestion et Planification de Chantier 49

Nous pouvons maintenant définir les temps au plus tôt et au plus tard de chaque
étape. Nous définissons aussi le CHEMIN CRITIQUE en reliant les étapes qui n’ont
aucune marge.
Graphe final & Chemin critique

3
B 47 E
1 1
D6
4 6
3 6 C F
15 15
AA 4
5 2
33 13 13 G
0
9
0 0
0 8
H 24 24
5 5
13 13 L
I K 7
2 8 J 3 7
5 5 2
16 17

Application
On se propose de construire un entrepôt, on définit les différentes taches dans le
tableau n°1.
L’ordre d’exécution, des différentes taches, est précisé dans le tableau n°2.

La durée des
Code des
Les tâches tâches évaluée en
tâches
jours
Etude, réalisation et acceptation des
A 4
plans
B Préparation du terrain 2
Commande matériaux (bois, briques,
C 1
ciment, tôle pour le toit)
D Creusage des fondations 1
E Commandes portes, fenêtres 2
F Livraison des matériaux 2
G Coulage des fondations 2
H Livraison portes, fenêtres 10
I Construction des murs, du toit 4
J Mise en place portes et fenêtres 1
Tableau n°1
Gestion et Planification de Chantier 50

Tâches antérieures
Tâches immédiatement
obligatoirement Tâches
postérieures
terminées
- A
- B
A C
A, B D

à déduire
A E
C F
D, F G
E H
G I
H, I J
Tableau n°2

L'entrepôt doit être construit pour le 24 décembre de l’année en cours, complétez le


planning ci-dessous, en tenant compte du réseau PERT établi (les personnes chargées
de ce projet travaille 5 jours par semaine) :

Octobre
Tâches Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4
à réaliser
2 3 6 7 8 9 10 13 14 15 16 17 20 21 22 23 24

A
B
C
D
E
F
G
H
I
J

V.6. Le planning pert-potentiel ou potentiel tâche


Les outils de planification se différencient essentiellement par leur représentation
graphique et leur type de liaisons entre tâches ou événements.
L'outil PERT n'utilise que des liaisons directes (fin, début) non explicitées, exprimées
implicitement dans des étapes, et représentées graphiquement par un diagramme
fléché.
L'outil des potentiels, créée en 1958 par M.B Roy utilise systématiquement des
relations d'ordre initiales (début, début) et fait partie des méthodes dites potentiels-
Gestion et Planification de Chantier 51

tâches où les activités sont représentées par les sommets et les relations d'ordre entre
activités successives par des liaisons.
L'outil des antécédents a été créé ultérieurement pour compléter l'outil des potentiels
et elle prend en compte les liaisons fin-début."
Qu’est-ce que cela signifie ?
Le planning potentiel-tâche utilise globalement la même logique que le planning
PERT (le potentiel tâche est également parfois appelé PERT-POTENTIEL). La
différence tient essentiellement dans la représentation du graphe.
La représentation du PERT utilise des flèches qui symbolisent des tâches (actions).
Ces tâches engendrent un changement d’état représenté par des bulles (étape). Ces
flèches sont donc des actions qui modifient un état initial pour parvenir à un état
final.
La représentation du potentiel-tâche utilise des rectangles ou pavés qui représentent
les tâches (actions). Ces tâches sont reliées par des flèches qui symbolisent les
contraintes (appelées potentiel ou relation d’ordre) nécessaires à vérifier avant de
mener la tâche suivante. Ces flèches relient donc les tâches en indiquant celles à
effectuer avant de mener une nouvelle action. Ainsi chaque pavé représente le début
d’une nouvelle tâche (c’est la relation d’ordre initiale « fin, début »). La
représentation potentiel-tâche repose donc sur deux notions : la notion de tâche
(action) représentée par des rectangles et la notion de potentiel (contrainte)
représenté par des flèches reliant les tâches.
V.6.1- Représentation
On utilise les conventions suivantes :
• Une tâche est représentée par un rectangle que nous appelons généralement
"pavé".
• Les contraintes d'ordre sont définies par des arcs orientés (ou flèches) que
nous appelons "liens".
• Le pavé "tâche" peut être représenté de manière plus ou moins détaillé,
comme suit :
1) Les Pavés :

Pavé, avec durée et dates : Pavé, avec durée, dates et marges


(Représentation complète indiquée) :

Nom de la tâche Durée


Nom de la tâche
DTO FTO DTA FTA
DTO DTA Durée
Marge totale Marge libre
Gestion et Planification de Chantier 52

DTO : date de Début de Tâche au plus tÔt


FTO : date de Fin de Tâche au plus tÔt
DTA : date de Début de Tâche au plus tArd
FTA : date de Fin de Tâche au plus tArd
(Attention de ne pas confondre le mot date avec le mot durée.)
La tâche est repérée par son nom complet ou abrégé ou par une lettre ou souvent par
la lettre T suivie d’un numéro.
Exemple T01, T02, T03, …
2) Les Flèches :
Elles permettent de représenter les liens entre les tâches en indiquant également par
un nombre marqué au-dessus de la flèche les contraintes d’enchaînement des tâches.
Ainsi :

Plancher 3 Voiles

12 12 3j 15 15 4j

La valeur 3 au-dessus de la flèche indique que la réalisation des voiles peut débuter
lorsque la réalisation du plancher a avancé de trois jour. Comme la réalisation du
plancher dure 3jours cela signifie que les voiles peuvent être réalisés dès que le
plancher est terminé.

Installation de 1 Terrassement
chantier
3 3 15j
2 2 5j

La valeur 1 indique que les travaux de terrassement peuvent débuter lorsque


l’installation de chantier a avancé d’un jour. La tâche terrassement chevauche donc
l’installation de chantier pendant 4 jours.

Bétonnage 30 Décoffrage,
levage
4 4 2h
34 34 0.4h

La valeur 30 indique que le décoffrage et le levage de la pièce préfabriquée peuvent


débuter 30 heures après le début de l’opération de bétonnage. Comme l’opération de
bétonnage dure 2 heures cela signifie que le décoffrage et le levage démarrent 30-
2=28 heures après la fin de l’opération de bétonnage. Cela permet de prendre en
compte le temps de séchages (durant les temps de production : les nuits ne sont pas
productives et donc non comptabilisées).
Gestion et Planification de Chantier 53

V.6.2- Calcul des dates


Il faut procéder en deux temps :
• calcul aller (dates au plus tôt).
• calcul retour (dates au plus tard).
Il est à noter que nous pouvons avoir à faire à des activités de durée nulle qui
marquent des jalons.
1) Calcul des dates au plus tôt
Nous allons chercher à quelles dates au plus tôt peuvent être exécutées les différentes
tâches du réseau.
Partant de la tâche de début, il s'agit de calculer de la gauche vers la droite (calcul dit
"aller") les dates au plus tôt de début et de fin en partant de zéro. Ce calcul donne un
délai de réalisation du projet.
Pour cela la technique de calcul est la suivante :
• la date de début au plus tôt d'une tâche est égale à la plus grande des dates de
fin au plus tôt des tâches qui la précèdent.
• la date de fin au plus tôt est ensuite obtenue en additionnant la durée de la
tâche à sa date de début au plus tôt.
2) Calcul des dates au plus tard
Partant de l'hypothèse (revue éventuellement par la suite) que le délai de réalisation
du projet obtenu par le calcul aller est acceptable, nous allons déterminer à quelles
dates au plus tard doivent être exécutées les tâches sans remettre en cause cette date
de fin du projet. Il s'agit donc d'effectuer sur le réseau, le calcul dit "retour" (de droite
vers gauche).
Nous déterminons pour chaque tâche sa date de début au plus tard et sa date de fin
au plus tard sachant que :
• la date de fin au plus tard d'une tâche est égale à la plus petite des dates de
début au plus tard des tâches qui lui succèdent.
• la date de début au plus tard est ensuite obtenue en retranchant la durée de la
tâche à sa date de fin au plus tard.
• A chaque tâche on associe donc quatre dates calculées : DTO, FTO, DTA et
FTA.
Nom de la tâche Durée

DTO FTO DTA FTA


Gestion et Planification de Chantier 54

3) Calculer les marges


Chaque tâche a donc une durée maximum disponible pour son exécution égale à
FTA - DTO.
Une tâche est critique si elle utilise cette durée maximum disponible, autrement dit si
la durée est égale à ce temps maximum disponible. On n'a alors aucune marge pour
absorber un éventuel retard.

On associera donc à chaque tâche les marges qu'elle a sur les chemins qu'elle
compose. On distingue deux types de marge : la marge totale et la marge libre.
• la marge totale
Elle est égale à la différence entre FTA et FTO (ou entre DTA et DTO) d'une même
tâche. C'est la plage de temps maximum dans laquelle peut se déplacer la tâche sans
modifier la date de fin du projet. Les tâches critiques ont, par conséquent, une marge
totale égale à zéro.
• la marge libre
Elle est égale à la différence entre la plus petite des DTO des tâches immédiatement
suivantes et la FTO de la tâche considérée. La marge libre correspond à la plage de
temps dans laquelle peut se déplacer librement la tâche sans modifier aucune des
dates de début au plus tôt des tâches immédiatement postérieures.
La marge libre d'une activité est toujours inférieure (tout au plus égale) à la marge
totale.
L'intérêt de la marge libre est grand lorsque l'exécution des activités relève de
responsabilités différentes ; en effet, elle représente la latitude dont dispose le
responsable d'une activité pour ne pas affecter le plan de travail des autres
responsables.
• Cas particulier des marges négatives
C'est une aberration de construire un réseau avec des marges négatives. Marge
négative est synonyme de retard. Dans l'étude du planning, il y a lieu de partir sur
des bases saines et ne pas annoncer des impossibilités.
Cependant, en cours de déroulement, des retards peuvent amener à calculer une date
de fin au plus tôt supérieure à la date de fin au plus tard fixée au début du projet.
Dans ce cas, des marges négatives apparaissent, elles sont une aide au pilotage du
projet.
V.6.2- Déterminer le chemin critique
C'est la chaîne de tâches partant du début et aboutissant à la fin telle que toutes les
tâches soient critiques. Comme vu précédemment, c'est le chemin le plus long entre
le début et la fin, il y en a toujours au moins un.
L'addition de toutes les durées des tâches situées sur le chemin critique donne le
délai de réalisation du projet.
Gestion et Planification de Chantier 55

On pourra avoir sur un même réseau plusieurs chemins critiques. La surveillance des
activités du chemin critique conditionne la tenue du planning. La réduction du délai
de réalisation d'un projet implique une action sur les activités du chemin critique
(affinage de l'enchaînement des tâches ou réduction des durées).
V.6.3- Application
On se propose de construire un bâtiment composé d’un RDC à plancher préfabriqué
et d’un premier étage couvert en charpente en bois.
Les taches à réaliser sont regroupées dans le tableau suivant.

Tâches Tâches
Rang
Code Définition Durée Précédentes

Ordre de service commencement des


T 01 2j Rien 1
travaux
T 02 Installation de chantier 5j T 01 2
T 03 Implantation du géomètre 1j T 01 2
T 04 Terrassement 5j T 03 3
T 05 Assainissement – fondation 10j T 04 4
T 06 Elévation du sous-sol 15j T 02 - T 05 5
T 07 Plancher du sous-sol 12j T 06 6
T 08 Elévation du RDC 13j T 07 7
T 09 Plancher du RDC 10j T 08 8
T 10 Elévation du 1er étage 9j T 09 9
T 11 Pose de la charpente 10j T 10 10
T 12 Pose de la couverture 12j T 11 11
T 13 Exécution de la maçonnerie intérieure 12j T 10 10
T 14 pose des menuiseries extérieures 5j T 13 11
T 15 Collectif hors eau 1j T 12 - T 14 12
On demande d’établir le graphe potentiel des tâches.

V.7. Le suivi du planning


V.7.1- Planificateur et conducteur de travaux
Le planificateur a un rôle de fil conducteur. Il n'est jamais intégré à l'équipe du
chantier car il lui faut un certain recul et une vision globale. Il doit faire preuve
d'indépendance d'esprit par rapport au maître d'œuvre et au maître d'ouvrage.
Contrairement au chef de chantier qui est responsable d'un seul chantier, le
conducteur de travaux peut en gérer plusieurs à la fois. Il assure la mise en œuvre du
Gestion et Planification de Chantier 56

projet de construction en veillant à la qualité des travaux, la tenue des délais, le


respect du budget initialement prévu. Il contrôle ainsi les tâches accomplies par les
différents corps de métier, traite avec les fournisseurs, négocie avec les entreprises
sous-traitantes, prévoit les dispositifs d'hygiène et de sécurité pour respecter les
normes, effectue les démarches administratives concernant le chantier, suit les
dépenses afin de rester dans le cadre du budget initial.
De manière générale, il est le relais de toutes les informations transitant entre les
différents intervenants, que ce soit l'architecte, les clients, les fournisseurs, les sous-
traitants ou la mairie, le service des eaux. Dans l'ensemble de ces tâches, les
préoccupations liées aux impératifs de qualité, de coût, de sécurité et de relations
humaines sont toujours présentes, ainsi que la prise en compte de l'influence de
l'environnement sur l'exécution du marché.

V.7.2- Les facteurs d'influence sur la durée du chantier


De nombreux facteurs peuvent avoir une influence décisive sur la durée du chantier
et le respect des délais :
- le budget : En cas de budget restreint, le planning aura tendance à s’étendre. En
effet, les économies à réaliser ont un impact direct sur le nombre d’employés
affectés, sur les délais de livraison des différents matériaux ainsi que sur la
qualité et le nombre d’engins utilisés.
- la complexité des interfaces : Les constructeurs sont amenés à devoir réaliser
divers ouvrages dont les fonctionnalités peuvent varier énormément. Ainsi lors
de la réalisation d’un hôpital les multiples équipements à concevoir nécessiteront
bien plus de temps que l’achèvement d’un hall d’hôtel.
- les travaux en annexe : Dans le cas de la construction d'un local technique, des
socles en bétons sont nécessaires et leur temps de réalisation viendront donc
rallonger la durée du chantier.
- le choix des sous-traitants : Les constructeurs sont souvent amenés à choisir des
sous-traitants et ils doivent alors trouver le bon compromis entre la qualité de ces
derniers et le budget.
- la localisation : un chantier en zone urbaine présente de multiples complications
en matière d’acheminement et de stockage des matériaux. Le planning doit en
tenir compte de ces difficultés.
- la qualité des relations entre intervenants : De bons échanges doivent exister
entre l’architecte, l’entreprise générale, le maître d’ouvrage et les différents sous-
traitants.
Gestion et Planification de Chantier 57

V.8. Conclusion
Au cours de la réalisation du planning il est nécessaire de prendre en compte
différents aspects liés à l’organisation technique et logistique. En effet le phasage de
la construction est un élément déterminant des étapes du planning.
L'objectif des entreprises est de s'engager à respecter la qualité, les prix et les délais
pour satisfaire le client. A travers l'anticipation des difficultés qui peuvent mettre en
danger ces délais, le planning aide à tenir de tels engagements.
Gestion et Planification de Chantier 58

VI. BIBLIOGRAPHIE

Bernard VUILLERME - Henri RICHAUD


CHANTIER DE BATIMENT Préparation et suivi
NATHAN (1996)

Jaques ARMAND – Yves RAFFESTIN


CONDUIRE SON CHANTIER
LE MONITEUR (2005)

Isabelle CALIN – Jacques DIGOUT – Laurent LALO


GUIDE DES METIERS DU BATIMENT
(Le Génie Civil)
NATHAN (1998)
Raoul CANTAREL
ENSEIGNER LA QUALITE BTP
NATHAN
George JAVEL
ORGANISATION ET GESTION DE LA PRODUCTION
DUNOD

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