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GITOLOGIE ET GEOMATERIAUX
Objectifs général du cours : Les objets géologiques que sont les gîtes minéraux sont très
variés. Ce cours a pour objectif d’amener les étudiants à connaître les types de gisements,
leurs caractéristiques géologiques et leur mode de formation avec quelques notions sur la
classification des roches.
Prérequis :
Connaissances de base en géologie générale, en pétrologie magmatique, métamorphique,
sédimentaires et des altérations.
Objectifs spécifiques :
- Connaître les caractéristiques géologiques des gisements de minéraux utiles et des
géomatériaux ;
- Maîtriser les modes de mise en place des différents groupes de gisements ;
- Être capable d’identifier les types de gîtes à partir de leurs caractéristiques géologiques
et de leur environnement de dépôt ;
- Connaitre les propriétés des matériaux naturels
- Connaitre les ressources minérales du Cameroun et leur localisation géographique.
Consignes de travail :
- Activités d’apprentissage : 3heures de cours magistrales dans la semaine pour un total
de 36h (TD y compris).
- Activités d’apprentissage : lecture du cours obligatoire, autres lectures recommandées
(liens hypertextes), l’apprenant est tenu de répondre aux questions proposées à la fin
de chaque chapitre.
Nombre de séances de CM : 30
Durée de la séance de CM : 2h 55’
Localisation de la salle de CM : A 3
Contenu:
Chapitre 6 : Géomatériaux
1- classes de matériaux
2- Propriétés des matériaux
3- Utilisation des matériaux
Eléments de bibliographie :
- Jébrak M., Marcoux E., 2008. Géologie des ressources minérales, éd Denis L.
Lefebvre, ing; Géologie Québec, 667 p
- Ntep Gwet, Dupuy P., Matip O., Fombutu Fogakoh, Kalngui A. E., 2001. Ressources
minérales du Cameroun. Notice explicative de la carte thémathique des ressources
minérales du Cameroun sur un fond géologique, 376 p
- Code minier Camerounais
Une ressource naturelle d’origine géologique est une concentration de substance naturelle
minérale ou organique fossilisée, dans la croute terrestre, dont la forme, la quantité et la
teneur, ou la qualité, pourraient permettre l’extraction économique.
Un minéral est une espèce naturelle se présentant le plus souvent sous forme de solide
cristallin, homogène, possédant une composition chimique définie et une structure atomique
ordonnée. Il existe cependant des exceptions parmi lesquelles le mercure natif (qui est liquide)
ou les opales (qui ont une structure désordonnée).
Les roches sont des associations de minéraux, et peuvent également posséder des applications
industrielles notables.
Les ressources minérales sont divisées en cinq types de substances : les minerais, les
minéraux industriels et les matériaux de carrière aussi regroupés sous l’appellation de
géomatériaux, les ressources énergétiques, et l’eau.
...
Les minéraux industriels sont des roches, des substances et des minéraux non métalliques
munis de propriétés physiques ou chimiques particulières qui sont à l’origine de leurs divers
usages, produits ou procédés industriels. Exemple : le diamant utilisé comme instrument de
coupe et d’abrasion, la kaolinite, talc ou calcite utilisés en papeterie ou dans la céramique, les
verres et céramiques industriels, les matériaux réfractaires,...
Les matériaux de carrière sont encore appelés matériaux de construction. Ils sont aussi
considérés comme minéraux industriels. Ce sont des formations géologiques (granites,
basaltes, calcaires, argiles, les granulats qui sont des fragments de roche d’une taille variant de
0 à 125 mm, comprenant sables, graves, graviers et petits blocs, provenant de l’exploitation
d’alluvions ou de concassage de roches massives) et utilisés aussi pour la fabrication des
ciments et des bétons.
La gîtologie est la branche de la géologie appliquée qui étudie les gisements de minéraux
utiles. Elle examine leurs processus de formation, les formes des gisements de minéraux
utiles, leur composition, leur géométrie et les méthodes de prospection et d’exploitation.
La métallogénie est la science des gisements métallifères, elle définit et analyse les
paragenèses minérales, leurs successions et leur évolution chronologique en liaison avec
l’histoire géologique des secteurs où sont situés ces gisements. Elle s’occupe aussi de
l’estimation de l’intérêt économique. Elle est à la fois une science fondamentale et une
science appliquées, La métallogénie est l’étude scientifique des gîtes minéraux. La gîtologie
est sa partie descriptive. La gîtologie s’intéresse surtout à l’étude des gîtes exploitables.
Un minéral utile est une espèce naturelle inorganique employée dans l’économie nationale à
l’état naturel ou après un traitement préalable.
Un gisement est le lieu d’une accumulation de roches contenant un minéral utile exploitable
avec profit, c’est l'endroit où se trouve (où gît) une substance minérale exploitable. Cet
endroit est défini par ses trois coordonnées spatiales : longitude, latitude et profondeur. Le
terme gîte lui est synonyme et désigne la masse minérale contenant un ou plusieurs substances
minérales susceptibles d’être exploité.
La minéralogie est une discipline géologique orientée vers l’étude des lois de formations et de
répartition dans l’espace de toutes les formes de minéraux utiles de la croûte terrestre.
La métallogénie est la science des gisements métallifères, elle définit et analyse les
paragenèses minérales, leur origine, leurs successions et leur évolution chronologique en
liaison avec l’histoire géologique des secteurs où sont situés ces gisements. Elle s’occupe
aussi de l’estimation de l’intérêt économique. Elle est à la fois une science fondamentale et
une science appliquées, la gîtologie est sa partie descriptive. La gîtologie s’intéresse surtout à
l’étude des gîtes exploitables.
La paragenèse minérale est une association de minéraux dans une roche donnée ayant une
même origine et résultant de processus géologiques et géochimiques données.
La gangue désigne les minéraux ou roche sans valeur économique au sein de laquelle s’est
formé le minéral utile. Dans les minerais métallifères, les paragenèses sont généralement
constituées d’un ensemble de minéraux dont très peu présentent une valeur économique,
ceux-là constituent la gangue du minerai, elle est stérile. Le métal est rarement exploité à l'état
pur (métaux natifs), mais plutôt sous forme de sulfures, d'oxydes, ou rarement de composés
complexes. À ces minéraux contenant le ou les métaux sont associés des minéraux et des
roches stériles (quartz, calcite, granite, etc.) appelés gangue. L'ensemble gangue et minéraux
contenant les métaux exploitables constitue le minerai métallifère. Le mineur exploite le
minerai brut ou tout-venant.
Généralement, un métal n'est exploitable que si sa teneur dans la roche est plus forte que sa
teneur moyenne dans l'écorce terrestre (ou clarke).
Le clarke est la teneur moyenne ou l’abondance d’un élément chimique dans la croûte
terrestre. Il est exprimé en g/t, en ppm (partie pour million) ou en % (1g/t = 1ppm =
0,0001%).
Dans un gîte donné, le rapport teneur/clarke pour un élément donné est appelé clarke de
concentration ou facteur de concentration : c’est le coefficient minimal qui multiplie la teneur
moyenne (clarke) et qui donne une idée approximative de la valeur d’un minerai et dont d’un
gîte. Elle n’est pas la même pour tous les métaux. Ex. :
Le facteur de concentration varie en fonction des besoins et des techniques nouvelles mises en
œuvre dans le traitement de minerai pauvre. Ex. :
La valeur marchande d’une substance est définie par la demande, la rareté et le coût de
l’exploitation et ou du traitement.
Le tout-venant est, quand cela est possible, débarrassé d'une partie de la gangue, puis le
minerai enrichi est concassé, broyé, lavé, traité par des procédés physiques ou chimiques. Ces
traitements ont pour but de séparer les différents métaux sous une forme minéralogique. Les
concentrés obtenus sont ensuite fondus pour donner finalement le métal pur. L'exploitabilité
d'une concentration métallifère dépend non seulement de sa teneur en métal mais aussi de la
quantité totale de métal qu'elle contient ou, autrement dit, de son tonnage. Le minerai est
exploitable quand son prix de revient est inférieur à son prix de vente.
-La teneur de coupure ou cutoff grade est définie par des considérations
économiques ou politiques qui déterminent la teneur la plus basse à laquelle un
minéral utile peut être extrait du minerai. C’est une valeur à partir de laquelle
l’exploitation commence à être rentable.
- la teneur moyenne est la teneur représentative de l’ensemble de la concentration
minérale.
Le tonnage désigne la quantité totale de matériaux contenus dans le gisement ou
dans un portion du gisement, il est fonction de la teneur de coupure : plus elle est
élevée, plus le tonnage extrait sera faible
Les réserves minérales sont définies comme la partie économiquement exploitable des
ressources mesurées et indiquées, démontrée au moins par une étude de faisabilité
préliminaire. L’étude de faisabilité préliminaire comprend des informations sur le cubage du
minerai avec une courbe tonnage/teneur, l’exploitation, le traitement des minerais et
l’économie du projet.
Les réserves constituent une masse minérale connue d’un gisement, qui pourra être exploitée
de manière rentable dans un avenir à déterminer.
La notion de réserve minière naturelle est directement liée à celles des teneurs exploitables.
Pour estimer les réserves d’un gisement, il faut connaitre sa forme géométrique et ses
dimensions. On distingue trois catégories de réserves :
-Les réserves à vue que l’on évalue facilement sur le chantier en cours
d’exploitation car on connait les trois dimensions du gisement à la faveur des
travaux en cours ;
-Les réserves probables que l’on estime lorsque l’on connait les deux dimensions
hauteurs (épaisseur) et longueur ;
-Les réserves potentielles ou possibles que l’on estime à partir de la seule épaisseur
du minerai.
II. Nature, morphologie des gisements et aires de distribution des minéraux utiles
II.1 Nature
La nature d’un gisement se rapporte à la façon par laquelle le dépôt s’est mis en place, ainsi
on distingue des dépôts syngénétiques mis en place au même moment que la roche
encaissante, et les dépôts épigénétiques qui se mettent en place ultérieurement à la formation
de la roche encaissante.
On y distingue :
Ils sont largement étirés suivant deux directions (longueur et largeur), leur troisième direction
(épaisseur, puissance) ayant un développement restreint. Ex. : les veines et les filons qui
résultent du remplissage des fissures. Le terme filon n’est pas un terme spécifique des
ressources minérales; il désigne une fissure ou une faille, le plus souvent verticale ou
fortement inclinée, colmatée par une roche magmatique, ou des minéraux hydrothermaux. En
métallogénie, les filons sont de plus en plus fréquemment appelés veines, par assimilation de
l’anglais vein. Les filons se rencontrent dans tous les types de formation géologique et à
toutes les époques. Ils sont généralement sécants sur les formations géologiques encaissantes,
donc tardifs par rapport à celles-ci.
Ils sont petits dans deux dimensions et étirés dans une seule, ex. : les pipes et cheminées dans
le sens vertical ou les filons couches ou mantos dans le sens horizontal ou subhorizontal. Les
cheminées (pipes ou breccia pipes en anglais) sont des volumes en forme de cylindre vertical
ou sub-vertical, donc relativement peu développés dans deux dimensions, d’un diamètre allant
de quelques centimètres à plusieurs centaines de mètres. Elles sont parfois remplies de
brèches minéralisées en étain, tungstène, molybdène, uranium ou or, et de roches plus ou
moins transformées. Les kimberlites à diamants sont des cheminées volcaniques.
On distingue :
Ex : la chromite dans les roches ultramafiques, les diamants dans les kimberlites ;
-Les amas qui sont des masses de minerai à contours irréguliers, à bordures nettes
ou diffuses, et de dimensions considérables, leur taille varie de quelques dizaines à plusieurs
centaines de mètres. Les formes complexes issues du remplacement des roches préexistantes
se rattachent à cette morphologie. Ex. : les sédiments riches en carbonate au contact des
intrusions. Ce type de minéralisation est appelé skarn et présente des formes très irrégulières.
Les gîtes stratiformes ont en commun d’être contrôlés par la stratigraphie, soit parce qu’ils
appartiennent à la séquence lithostratigraphique, comme les gisements de type VMS
(Volcanogenic Massive Sulfide= amas sulfuré volcanogène), soit parce que les corps de
minerais suivent plus ou moins régulièrement certains bancs de roches appelés horizons
porteurs ou horizons minéralisés. Ces horizons porteurs sont de nature généralement
sédimentaire ou volcanique et ils peuvent être minéralisés sur des distances atteignant
plusieurs kilomètres de long et de large, pour une épaisseur (ou puissance) plus limitée,
variant de quelques centimètres à quelques dizaines de mètres.
Les minéralisations adoptent des formes variées : masses allant de continues à discontinues,
renflées, d’allure lenticulaire (gisements stratiformes de sulfures massifs), bancs plus ou
moins puissants et massifs, ou zones irrégulières imprégnées de minerais, toujours contrôlés
par l’horizon porteur. Dans les lentilles de sulfures massifs, souvent appelées de manière
ambiguë « amas » de sulfures massifs, la minéralisation présente fréquemment un rubanement
interne parallèle ou légèrement oblique sur la stratification.
Ex. : les dépôts de métaux de base dans les roches calcaires, les roches argileuses ou argilites,
les grès ou dans les conglomérats ;
Les placers sont des gîtes stratiformes actuels en cours de formation, et les gisements de
granulats alluvionnaires, de gypse, de sel, de fer appartiennent aussi à cette catégorie
stratiforme. On peut également y ranger les autres formations sédimentaires comme les
calcaires, le charbon, le pétrole.
Les corps sont de forme stratiformes dans les roches basiques essentiellement, mais aussi des
dépôts de sulfures dans les fonds des chambres magmatiques.
Ce sont des latérites en place au-dessus des roches parentales et des enrichissements
supergènes qui forment des couches au-dessus de la zone de battement de la nappe phréatique.
Le corps ou gisement de minéraux utiles est constitué d’une concentration locale de matériaux
naturels, associés à un élément de structure géologique déterminée ou à une combinaison de
ces éléments. Sa taille est inférieure au kilomètre.
Un champ minier ou district minier est un groupe de gisement de même origine et de même
structure géologique de quelques kilomètres carrés à des dizaines de kilomètres carrés de
surface occupée.
La région de minéraux utiles est une partie de la sous-province caractérisée après une
concentration locale de gisements, elle regroupe plusieurs champs, et ses dimensions sont de
l’ordre de 10 à 100Kms carrés.
La sous-province est une partie de la province caractérisée par une série de gisements
minéraux de composition et d’origine déterminées, associés à un groupe d’éléments
tectonique de premier ordre définissant l’architecture géologique du territoire de la province.
Ex. : bassins superposés, groupe d’activation, anticlinorium ou synclinorium.
La province métallogénique est une région importante de a croûte terrestre se rapportant à une
plateforme, à une zone géosynclinale plissée ou aux fonds océaniques et contenant dans ses
limites des gisements spécifiques d’un certain métal ou groupe de métaux. De telles provinces
doivent être caractérisées par leurs substances. La province peut montrer une distribution
zonale de gisements métalliques variés. Elle est souvent liée à une époque métallogénique qui
correspond à une période de temps durant laquelle les substances minérales d’un certain type
ou groupe se sont déposées.
Exercices
3) La gangue désigne :
a) les minéraux ou roche sans valeur économique ;
b) la partie du minerai sans valeur économique ;
c) un ensemble de minéraux utiles.
1) Les formes des corps minéralisés sont dites concordantes lorsque les corps recoupent
les roches porteuses.
2) Les disséminations sont les formes de minerai rencontrées dans les kimberlites
diamantifères.
3) Les minéralisations sont dites épigénétiques lorsqu’elles se sont déposées au même
moment que les roches encaissantes.
4) Les corps minéralisés sont de forme stratiforme lorsqu’ils épousent la disposition des
couches de roches.
CHAPITRE 2. Origine des gisements métallifères (vision générale des processus de
formation des gîtes métallifères)
La complexité de la nature et des formes des gisements des corps minéralisés, a donné lieu à
une multitude d’hypothèses dans la genèse des minerais. Cependant, les théories majeures des
courants actuels veulent que l’on range les théories dans deux domaines : les processus
d’origine interne et les processus d’origine superficielle.
Les fluides se déplacent sous l’influence de la pression et/ou de la température. Dans la lithos-
phère, on passe progressivement d’une pression hydrostatique à une pression lithostatique,
c’est-à-dire d’une pression reliée au poids des fluides dans un milieu perméable à une
pression reliée au poids des roches dans un milieu imperméable. Le déplacement peut aussi se
réaliser suite à des différences de température qui produisent une expansion thermique, ou à
des variations de densité du fluide.
Le transport des éléments peut s’effectuer dans des magmas généralement silicatés, ou dans
des fluides hydrothermaux, généralement liquides, mais parfois gazeux.
Le transport des constituants minéraux peut s’effectuer sous forme de combinaisons très
complexes solubles dans l’eau et stables dans les solutions comme les complexes sulfurés, les
thiosulfatés, chlorures, arséniosulfures, des ligands organiques. Les cations de métaux lourds
entrent dans la composition de ces complexes ou ligands et sont stables avec les anions dans
un large intervalle d’alcalinité ou d’acidité des solutions.
Des découvertes récentes montrent que les gaz jouent un rôle significatif, voire essentiel,
dans la formation de gisements de métaux de base et précieux. Ainsi, le soufre est souvent
transporté de manière gazeuse, tandis que de nombreux métaux peuvent se concentrer dans la
phase gazeuse à l’occasion d’une ébullition : c’est le cas du cuivre et de l’or (Williams-Jones
et Heinrich, 2005) et de l’or et l’argent déposés directement par des fumerolles du volcan
Kudryavi dans l’archipel des Kouriles (Russie).
gisements exogènes
1) gisements d’altération
-gisements détritiques
-gisements résiduels
-gisements d’infiltration
-gisements d’hydratation
2) gisements sédimentaires
-gisements mécaniques ou détritiques sédimentaires
-gisements chimiques
-gisements biochimiques
gisements métamorphogènes
1) gisements métamorphisés
2) gisements métamorphiques.
Gîtes endogènes
- les gîtes du plutonisme mafique et ultramafique, où dominent les processus magmatiques,
tels que la cristallisation fractionnée. Ces gîtes comprennent notamment les gisements de
chromite et platinoïdes des péridotites ophiolitiques, ceux de titane dans les anorthosites, de
nickel, cuivre et platinoïdes dans des complexes ultramafiques;
- les gîtes du plutonisme alcalin, issus de l’activité magmatique des syénites néphéliniques,
des carbonatites, et des kimberlites parfois diamantifères;
- les gîtes du plutonisme felsique, résultant de l’action des fluides expulsés à la cristallisation
d’un magma. Ils donnent naissance à des gîtes variés à caractère hydrothermal : porphyres (à
Cu, Au, Mo et/ou Sn), gisements de fer-oxydes à cuivre, or, et uranium, gîtes de contacts,dont
les skarns, les mantos et les cornéennes, pegmatites qui concentrent les métaux rares,et les
coupoles à étain, tungstène et bismuth;
- les gîtes du volcanisme felsique aérien, représentés par les gisements épithermaux, neutres
et acides, à or et argent, dont on observe la formation actuelle au Japon et aux Philippines;
- les gîtes du volcanisme sous-marin dont les fluides magmatiques et hydrothermaux réagis-
sent avec l’eau de mer pour donner les amas sulfurés volcanogéniques, ou VMS, gisements
stratiformes de Cu, Zn, Pb, Ag, Au; si ces gisements apparaissent en contexte à forte
dominante sédimentaire, il s’agit de gisements de type SEDEX;
- les gîtes associés au métamorphisme profond (plus de 10 km), contexte dans lequel les
fluides carboniques et aqueux donnent naissance à de grands filons aurifères.
Gîtes exogènes
La formation des gisements exogènes est régie par l’altération et/ou la sédimentation
généralement en contexte de bassin. On distingue schématiquement trois types de gîtes :
Elle est basée sur la structure de l’industrie minière métallurgique. Les métaux sont classés en
fonction de leurs propriétés en métallurgie et les non métaux selon les branches de l’industrie
qui les utilise. On distingue trois groupes d’éléments :
1) Matière première pour l’industrie chimique (ex : sels minéraux, apatite, soufre natif,
phosphorites)
2) Matériaux de construction (ex : roches diverses, sables, grès, graviers, argiles,…)
3) Matière première minérale non métallique (ex : diamant, micas, amiante, graphite)
Le magma se forme par la suite de la fusion des roches due à la chaleur obtenue lors de la
désintégration des substances radioactives. Pour beaucoup de chercheurs, il existe deux types
de magmas : le magma basique et le magma acide.
Au fur et à mesure de la cristallisation du magma, la fusion restante devient de plus en plus
riche en composants volatils et des processus différents évoluant sans arrêt. Ceci permet de
distinguer arbitrairement les étapes suivantes :
-La cristallisation des minéraux pétrogènes, en premier lieu les minéraux réfractaires
(olivine, pyroxènes, plagioclases basiques) qui donnent les roches ultrabasiques (dunites,
pyroxénites, péridotites) ; ensuite les minéraux plus fusibles (feldspath et quartz) ui donnent
des roches acides (syénites, granites et granodiorites).
Certains minéraux de valeur se cristallisent avec eux de façon simultanée et forment
parfois des gisements magmatiques importants.
-Séparation dans le bassin magmatique en cristallisation, de la fusion résiduelle saturée en
composants volatils et vapeurs d’eau, qui conduit à la formation des pegmatites.
-Liquéfaction des vapeurs d’eau et des composants volatils et formation de solutions
aqueuses chaudes qui sont à l’origine des processus pneumatolyto-hydrothermique de la
formation des gisements.
La formation des gisements minéraux s’opère au cours de toutes les étapes indiquées.
Figure : pegmatite syénite néphéliniue de Khibiny Massif de la peninsule de Kola, Russie. Le gris = népheline, le
blanc = microcline, le rouge = eudialyte, et le noir = amphibole et pyroxene.
Source : sandatlas.org/2012/09/pegmatite/
Figure : pegmatite de granite (minéraux noir = riébeckite)
Source : sandatlas.org/2012/09/pegmatite/
III. Les gisements post-magmatiques
Pendant le refroidissement du foyer magmatique et après la formation des pegmatites, des
fluides ou distillats, riches en minéralisateurs, se séparent du magma résiduel lors de
l'individualisation des pegmatites, à divers moments, en quantité plus ou moins importante et
en proportion diverse, pendant toute cette période du refroidissement. Ils vont former des
gisements pneumatolytiques et ultérieurement et au fur et à mesure de la baisse de la
température, les solutions aqueuses chaudes vont donner des gisements hydrothermaux variés.
B. Gisements métamorphogènes
- Gisements métamorphisés
- Gisements métamorphiques
Ils prennent leur origine des roches et non des minerais existant antérieurement, c’est le cas de
l’apparition des gisements de corindon et d’émeri à partir des bauxites et des roches
aluminosilicatées qui leurs sont proches, du graphite à partir du charbon minéral sous
l’influence des intrusions de diabases, de marbres à partir du calcaire, des ardoises à partir des
argiles et des schistes argileux.
I. Gisements d’altération
La partie supérieure de l’écorce terrestre où se déroule les processus d’altération est appelée
zone d’altération. Au cours de ces processus, ils se forment des produits mobiles qui sont
enlevés et transportés à une certaine distance, et les produits résiduels qui restent sur le lieu de
la destruction des roches.
On peut prendre pour exemple les concentrations de minéraux qui naissent de la latérisation
dans les régions chaudes et tropicales, où peuvent se constituer des dépôts de limonite, de
nickel, de silicates, … On range dans les gisements résiduels les gisements de kaolinite
résultant de l’altération chimique des roches feldspathiques. C’est le cas d’un grand nombre
de gisements de fer, de cuivre, de manganèse, de vanadium, d’uranium, de phosphates, … Les
deux types de gisements, gisements résiduels ou gisements d’infiltration sont souvent
étroitement liés.
Ils se forment dans les fissures des roches et dans les zones d’accident tectonique, dans les
roches fortement carbonatée, par précipitation de diverses substances à partir des eaux de
surface transportant les produits solubles de l’altération des roches. Ex. : gisements de fer,
manganèse, cuivre, vanadium, phosphorites.
Dans ce type on range aussi les gîtes d'oxydation et de cémentation qui sont surtout des
minéraux secondaires résultant de l'oxydation de minéraux métalliques. L'oxydation des
minéraux concernés se produit entre le niveau hydrostatique et la surface du sol. C'est une
zone oxydante où l'eau circule aisément. Le chapeau de fer de certains gisements est
l'illustration parfaite de ce phénomène qui se traduit par une forte concentration d'hydroxydes
de fer (limonites). En dessous du niveau hydrostatique, l'oxygène joue un rôle moindre et l'on
passe à une zone réductrice appelée zone de cémentation. Elle se révèle très intéressante au
point de vue minier, car il s'y produit des enrichissements en métal (argent ou cuivre).
II. Gisements sédimentaires
L’action de l’eau et des gaz atmosphériques, en même temps que l’érosion mécanique et la
décomposition biologique aboutissant à l’altération chimique, les minéraux se transforment ou
se dissolvent pour donner naissance à des minéraux secondaires. Pendant ce temps les
constituants solubles entrainés par les eaux de lessivage sont conduits par les eaux courantes
jusque dans les zones de dépôts (lacs et mers) où se produiront lorsque le milieu devient
saturé, des précipitations de substances et mise en place de dépôts sédimentaires chimiques.
C’est le cas des gisements sédimentaires de fer, manganèse, sels minéraux…
Ils se forment aux dépens des restes d’êtres vivants végétaux et animaux. On peut y citer les
minéraux combustibles (tourbes, houille, schistes bitumineux, pétrole et gaz naturel), les
gisements de phosphates formés à partir des excréments d’oiseaux, de calcium formés à partir
des coquilles et tests des organismes marins, de soufre, par décomposition et transformation
en roches sédimentaires.
Chapitre 5 : Géomatériaux
4- Classes de matériaux
5- Propriétés des matériaux
6- Utilisation des matériaux
Les géomatériaux sont des roches, des substances et des minéraux non métalliques munis de
propriétés physiques ou chimiques particulières qui sont à l’origine de leurs divers usages,
produits ou procédés industriels et comme matériaux de construction. Les minéraux
industriels (sel, quartz, talc, feldspath, argile, chaux, calcaire, dolomie, gypse, …) sont des
matières premières minérales naturelles indispensables à la fabrication des produits de la vie
quotidienne (bâtiment, véhicule, informatique, médicaments, papier, peinture, plastique,
verre, etc.).
I. Classes de matériaux
qui reflètent le comportement des matériaux lorsqu’ils sont sollicités par des efforts
extérieurs.
qui représentent le comportement des matériaux sous l’action de la température, des champs
électriques ou magnétiques ou de la lumière.
III. Utilisations
Ils sont des matériaux organiques. Ils sont constitués par des molécules formant des chaînes
très longues d’atomes de carbone sur lesquels sont fixés des groupements d’atomes
comportant de l’hydrogène, du chlore, du soufre, de l’azote, etc. Les polymères organiques
sont presque toujours des isolants électriques et thermiques. Ils ont une densité faible et sont
très facile à mettre en
forme. Leurs températures de fusion sont très faible comparées à celles des métaux.
3. Les céramiques
Les céramiques sont des matériaux réfractaires (résistance thermique élevée). Ils sont
généralement des matériaux très durs (abrasifs) mais fragiles, ce qui limite leur emploi pour
des applications où les chocs mécaniques et thermiques sont élevés. Ils sont en général des
isolants électriques et thermiques. Leur structure atomique est la combinaison d’oxydes
métalliques (SiO2, Al2O3, TiO2, …) et non métalliques
Exemples d’usages :
Une maison contient jusqu’à 150 tonnes de minéraux, présents dans le ciment (argile,
carbonate de calcium), le plâtre (gypse), le verre, la peinture, la céramique, les tuiles et
briques (argiles),...
Une voiture contient jusqu’à 150 kilos de minéraux dans les pneumatiques (talc, carbonate de
calcium), dans les composants plastiques (talc, carbonate de calcium, kaolin, sel).
Le papier est constitué jusqu’à 50% de minéraux (carbonate de calcium, talc, kaolin,
bentonite, sel).
Les peintures sont composées de 50% de minéraux (carbonate de calcium, talc, silice, argile
plastique, bentonite, mica, sel).
Les produits céramiques (carrelage) sont constitués de 100% de minéraux (feldspath, argile,
kaolin, talc, silice).
Le verre contient 100% de minéraux (silice, feldspath, borate, dolomie, chaux, sel).
On trouve également des minéraux industriels dans des domaines tels que l'aéronautique, le
pharmaceutique, la cosmétique, l'électronique, les travaux publics, le traitement de l'eau,
l'agriculture, les énergies renouvelables, etc.
le talc est un excipient idéal pour de nombreux médicaments (comprimé et poudres). Il est
également très utilisé dans les confiseries et les aliments secs.
la diatomite est utilisée dans les procédés de filtration de l'eau, de la bière, du vin et de l’huile.
pour protéger les cultures fruitières des rayonnements ultraviolets, le talc est une parfaite
alternative écologique aux produits chimiques.
le calcaire est une ressource adaptée à la fabrication d’alimentation animale.
le sel est utilisé dans les industries chimique et pharmaceutique, dans l'alimentation humaine
et animale, dans le traitement de l'eau ainsi que pour le déneigement des routes et
infrastructures en hiver.
3) Chrome (Cr)
Métal blanc souvent légèrement bleuté, très dur et inoxydable à l’air, il est employé dans la
métallurgie, la fabrication des revêtements réfractaires pour haut fournaux, l’industrie
chimique. Son clarke est de 0,01 à 0,02% et se rencontre dans les minéraux de type spinelle
chromifère abondants dans les roches ultrabasiques et certaines météorites. Le seul minéral
exploitable est la chromite.
4) Titane (Ti)
C’est un métal blanc gris, très dur et employé dans la métallurgie comme métal désoxydant et
d’alliage et dans l’industrie aéronautique. Son clarke est de 0,45 - 0,61%) selon les auteurs, on
le trouve dans près de 70 minéraux dont seul l’ilménite FeTiO3 (31,6% Ti), et le rutile (60%
Ti) servent de source principale pour son obtention. On peut aussi l’extraire de la loparite
(Na,Cl,Ca)(Nb,Ti)O3 (23,5% Ti).
Dans les conditions d’altération et de sédimentation, le titane a une affinité avec Al2O3 et se
concentre dans les bauxites, les latérites et dans les sédiments argileux marins.
5) Nickel (Ni)
C’est un métal blanc brillant, ferromagnétique employé dans plusieurs branches de l’industrie
pour des alliages spéciaux et d’aciers. Le clarke est de 0,075 à 0,080%, il est concentré surtout
dans les roches ultrabasiques et basiques en substitution à Fe ou Mg dans les péridots
(olivine), à l’état naturel, il est toujours associé au Fe. Les principaux minéraux des minerais
nickelifères sont : pentlandite (Ni,Fe)S8 (22-43% Ni), 1 -3% Co et Pd ; Millérite NiS (64-65%
Ni) ; Nickelite NiAs (40-44% Ni) ; annabergite, garnierite, rewdanskite…
Il est extrait soit des gisements complexes primaires sulfurés cupronickélifères avec du cobalt
ou du Ni-Co avec une teneur limite d’exploitabilité de 0,03% NiO; soit des gisements oxydés
à minerais silicatés issus des concentrations secondaires supergènes avec comme teneur limite
d’exploitabilité de 0,6% NiO.
6) Cobalt (Co)
Le cobalt est un métal blanc assez malléable n’existant pas à l’état natif. Il est utilisé en
métallurgie pour l’obtention d’alliages extra durs d’aciers rapides, réfractaires et d’autres
aciers spéciaux, comme catalyseurs pendant la synthèse de l’essence, pour la fabrication des
émaux et des peintures et dans la médecine. Le clarke est de 0 ,023 à0,025%, il entre dans la
composition de près de 100 minéraux. Sa géochimie est analogue en beaucoup de points à
celle du nickel, dans les processus géologiques. Il se trouve surtout dans les roches basiques et
utrabasiques. Les principaux minéraux sont : linnéite Co3S4 (40 – 53% Co) ; cobaltine
CoAsS (35% Co) ; smaltine ; asbolanes ; arséniopyrite cobaltifère et pyrite cobaltifère.
7) Tugnstène et Molybdène
Le tungstène ou wolfram (métal dur) et le molybdène (métal blanc et dur) sont employés dans
la métallurgie pour la préparation d’aciers spéciaux, d’alliages avec Ni, Co, Cr, V ; de plaques
de blindage, le wolfram est aussi utilisé dans les carbures. Le clarke du W est de 1,5g/t à 2g/t
et celui du Mo est inférieur à 1,5g/t. Ces éléments se sont concentrés principalement dans les
roches acides (granitoïdes). W a une affinité avec O2 et apparait surtout sous forme de
wolframite (Fe, Mn) (WO4) ou tungstate de fer ; hubnérite MnWO4 et scheelite CaWO4.
Le Mo a une affinité avec le soufre et apparait surtout sous forme de sulfure de molybdène ou
molybdénite MoS2 (60% Mo) qui constitue l’unique minéral industriel pour cet élément.
2) Pb et Zn
Ils se rencontrent dans les gisements polymétalliques où ils sont associés en concentrations
différentes, l’Ag, cadmium, Cu, Au, Sn, Co, éléments diffus, ... Mais il existe aussi des
gisements de Pb et Zn seulement.
Le Pb est un métal gris bleuâtre, terni par l’altération, malléable et mou (rayable à l’ongle),
employé dans la technique atomique, la fabrication d’accumulateurs, le blindage des cables,
les alliages, la peinture, la technique de la radiographie et de la polygraphie… son clarke est
de 1g/t ou 0,0016%. Il est principalement lié aux sulfures, sulfosels et aux carbonates. Les
principaux minéraux sont : Galène PbS (86%) ; cérusite PbCO3 (77%) ; anglésite PbSO4
(68%) ; boulangérite (55%).
Le Zn n’existe pas à l’état natif, il est utilisé dans le zingage, les alliages, la fabrication des
tubes, de feuilles, dans l’industrie du caoutchouc, en médecine, … son clarke est de 0,007 à
0,00132% selon les auteurs. Les principaux minéraux d’importance industrielle sont :
Sphalérite ZnS (60%) ; smithsonite ZnCO3 (52%) ; calamine (59%).
3) Al
Métal blanc brillant à l’état pur, il a un usage varié à cause de sa grande résistance mécanique,
sa faible oxydabilité, sa bonne conductivité électrique. Il est employé dans les industries
aéronautique et automobile, l’électrotechnique, le transport ferroviaire, construction de
machines, électroménager. Son clarke est de 8,13% et il est associé dans de très nombreux
silicates, son oxyde est l’alumine Al2O3 dont la forme naturelle est le corindon. Le principal
minerai est la bauxite à hydroxydes : gibbsite Al(OH)3 (64% Al2O3), diaspore ou boehmite
AlO(OH) (85% Al2O3).
4) Sn
C’est un métal blanc vif, plus dur que le plomb, ne s’oxydant pas à l’air, que l’on trouve
rarement à l’état natif. Il est employé dans la fabrication du bronze, des alliages fusibles, du
babbit de soudure, en industrie automobile, fabrication des caractères d’imprimerie, des boîtes
de conserve. Son clarke est de 2 à 3g/t et le principal minéral est la cassitérite SnO2 (78,6%).
5) Hg et Sb
Les gisements de ces deux éléments sont étroitement liés mais on les rencontre aussi séparés.
Le mercure est un métal blanc et très brillant, liquide à la température ordinaire, il se solidifie
à -39°C. il est employé dans l’industrie minière pour l’amalgamation de l’or, comme
détonateur pour les travaux de minage, en qualité de cathode dans l’hydrométallurgie pendant
le traitement de minerais pauvre en métaux non ferreux, en électrotechnique, pour la
fabrication de nombreux appareils de précision, les lampes à quartz, les peintures toxiques, en
médecine, … Son clarke est de 0,05 à 0,08g/t. ses gisements très rare. Le principal minéral est
le cinabre HgS (86,2%) et le mercure natif.
L’antimoine est un métal blanc grisâtre ou jaunâtre employé sous la forme d’alliage pour les
caractères d’imprimerie, les babbits, les plaque d’accumulateurs, les bronzes, les enveloppes
de câbles, l’industrie des allumettes, en médecine, etc… Son clarke est de 0,2g/t. ses
gisements sont rares mais très importants. Il entre dans la composition de près de 40 minéraux
dont un seul a une importance industrielle la stibine ou antimonite Sb2S3 (71% Sb).
C. Métaux nobles
1) Au
C’est un métal jaune rouge à l’état pur, jaune pâle quand il contient de l’argent, le plus
malléable et le plus ductile des métaux. Une grande partie de l’or, utilisée lors des relations
financières internationales. L’or est aussi utilisé en joaillerie, pour des soins dentaires, comme
catalyseur dans les appareils de précision : chronomètres, galvanomètres, … Le clarke est de
0,05g/t. C’est un métal largement répandu dans la nature. L’on obtient pratiquement
uniquement à l’état natif, il contient en général des impuretés d’argent qui lorsqu’elles ont
dépassé 15% de Ag, le minerai formé est appelé électrum.
Les teneurs exploitables industrielles varient fortement dans les roches de 3 à 5 g/t, et 0,5 à
1g/t dans les placers.
2)Ag
Métal blanc qui a une grande utilisation dans l’économie nationale : l’industrie
cinématographique, photographique, la bijouterie, la fabrication des services de table,
d’amalgame de miroir, la frappe de monnaie, les appareils de mesure de précision,
l’électronique, les alliages avec Au, Cu, W, … Le clarke est de 0,1g/t. les teneurs exploitables
industriellement sont de 300 à 400g/t pour les gisements à Ag seul et de 50g/t pour les
gisements polymétalliques.
3)Pt et platinoïdes
Le platine est un métal blanc gris et malléable, employé pour la fabrication d’appareils inerte
aux acides et réfractaires à la chaleur, les soins dentaires, orfèvrerie, équipements
téléphoniques et télégraphiques, comme catalyseur dans la production des acides sulfuriques
et azotiques, des vitamines, de l’essence à haut indice d’octane. Son clarke est de 0,005g/t, il
existe à l’état natif dans les roches ultrabasiques. Le Pt et les platinoïdes sont extrêmement
rares. Les platinoïdes sont des métaux de la famille du platine : iridium, rhodium, osmium,
palladium.
Les teneurs exploitables des minerais sont de 2 à 5g/t pour les gisements primaires de Pt et de
0,1 à 0,5 g/t pour les placers.
D. Eléments radioactifs
1) U
C’est la principale matière première pour la production de l’énergie atomique. Son clarke est
de 2,7 g-1 /t, il est contenu dans toutes les roches, les eaux de mer et de rivières, et las plantes.
Les teneurs sont élevées dans les roches acides. Les principaux minéraux sont uraninite UO2
et pechblende.
Les teneurs exploitables sont de l’ordre de 0,1% de U308 voire 0,05% pour les gros
gisements.
2)Thorium
On l’emploie comme catalyseur pendant la distillation du pétrole, pour le revêtement des
filaments des lampes à incandescence et des lampes de radio pour empêcher la
décristallisation du tungstène, alliages avec W, Mo, Cr, Ni, Cu… le clarke est de 9,6 à 12g/t.
les principaux minéraux sont :
Thorianite ThO2 (74 – 93% ThO2) ; thorite ThSiO2 ; monazite (Ce,La)PO4; Zircon.
E. Eléments rares
1) Zr
Le zirconium est l’un des meilleurs métaux d’alliage pour l’obtention d’acier de haute qualité,
de plaques de cuirasse, d’instruments à coupe rapide, de moteurs à réaction, de lampe
électrique, … de réacteurs nucléaires, pour la fabrication de des électrodes de fours
électriques, dans la céramique, … le clarke est de 165 à 720 g/t, on le trouve dans les granites,
les syénites alcalins. Les accumulations d’importance industrielle sont rares.
2)Hf
Il est utilisé dans les systèmes de régulation et de protection ayant trait à la technique
atomique, dans la fabrication des filaments de lampes électroniques, … le clarke 3 à 4g/t. on
rencontre le Zr et le le hafnium ensemble. Les principaux minéraux sont : le Zircon ZrSiO4
(67% ZrO4) et jusu’àb7% de Hf. Baddéleyite ZrO2 ( jusqu’à 1,5% Hf).
3)Ta et Nb
Ils sont ensemble dans la nature et sont utilisés dans les alliages d’aciers de haute qualité,
différents alliages, dan les anodes, les grilles et les cathodes des tubes électroniques, dans la
fabrication des fusées.
F. Eléménts légers
Beryllium
Il est utilisé dans les réacteurs atomiques des fusées, l’aviation, les constructions navales, les
ressorts. Les cristaux limpides sont des gemmes de première classe. Quand ils sont :
-verts : c’est l’émeraude
-bleuâtres ou verdâtres couleur d’eau de mer : aquamarine
-dorés : béryl
- roses : morganite
2) Soufre natif
Il est utilisé dans l’industrie chimique pour la fabrication de l’acide sulfurique, dans
l’industrie du papier, la fabrication des matières plastiques, et dans les engrais.
3) Apatites
Il fournit le phosphate utilisé dans la fabrication de l’engrais, dans l’industrie chimique et
alimentaire et dans la métallurgie.
4) Calcaire
Il est utilisé dans la fabrication des ciments, des engrais, de la chaux, de la soude, production
du gaz carbonique.
5) Feldspaths
Ils servent principalement de source d’alumine pour la fabrication du verre (verre creux, verre
plat et fibre de verre). On les utilise également dans la fabrication de céramique, de porcelaine
et de poterie émaillée. Le feldspath potassique entre dans la fabrication d’articles en faïence,
d’articles sanitaires, d’isolateurs électriques à haute tension et de spath dentaire (dents
artificielles).
6) Pouzzolane
Il est à la base de la fabrication de certains ciments à prise lente, utilisés notamment dans la
constitution du béton. Il est aussi utilisé da la fabrication des engrais.
A. Métaux ferreux
1. Fer
Les gisements de fer connus au Cameroun se localisent essentiellement dans la partie sud du
pays au sein du craton du Congo et de ses bordures mobilisées. Ils ont contenus dans les
ceintures de roches vertes, les plus connus sont :
Le gisement des mamelles situé au SE de Kribi, ses réserves probables sont de l’ordre
de 400 millions de tonnes de minerai de fer à 37 % Fe
Le gisement de Mbalam dans le district métallogénique du Sud-Est vers la frontière
avec le Congo, dans l’arrondissement de Lomié. Les réserves supposées sont de 2,5
milliards de tonnes.
Le gisement du Nkout et de la Ngoa. Les ressources sont estimées à 1,42 milliards de
tonnes de minerai de fer à 34 % Fe.
Le gisement de Mewongo situé au NE de Kribi dans le prolongement des mamelles. Il
est de moindre valeur et ses réserves ne sont pas connues.
D’autres occurrences ferrifères sont connus et en cours d’exploration dans la zone
d’Akom II – Ngovayang – Eséka.
Les gisements de fer du Cameroun sont des formations sédimentaires de type banded iron
stones ou itabirite.
2. Manganèse
Aucun gisement de cet élément n’est connus jusque-là seuls quelques indices sont signalés à
Metet (dans le Sud du pays), à Bamenda (au Nord-Ouest) et dans le nord du pays. Ce sont des
concrétions manganésifères issus de processus supergènes et localisées dans les matériaux
d’altération.
3. Titane
Le rutile est largement répandu au Cameroun mais les principaux gisements sont situés à
Akonolinga et à Nanga Eboko. D’autres sont connus dans les zones de Monatélé, Otélé,
Eséka, Matomb, Sakbayeme (Pouma), Edéa, Elog Batindi – Kribi, Dschang – Foumban, …
A Akonolinga, les réserves globales sont estimées à plus d’un million de tonnes, c’est le
gisement le plus connus.
Le rutile est un minéral microscopique dans les granitoïdes alcalins, ils forment des gros
cristaux dans les pegmatites, c’est un minéral abondant dans les gneiss et les micaschistes du
groupe de Yaoundé. Il est difficilement altérable et extrait des alluvions après altération des
roches, érosion, transport et dépôt dans les flats des fleuves et rivières.
4. Nickel et Cobalt
Ces deux éléments sont liés et rencontrés dans d’importants gisements du district
métallogénique du Sud-Est à Lomié. On y récence quatre principaux gites :
Messea, Nkamouna-Kongo, Mang nord, Mang sud. Les réserves probables de Nkamouna
seraient de 54,7 millions de tonnes (Mt) à des teneurs moyennes estimées à 0,25 % de cobalt.
Les ressources minérales à Kongo s’élèveraient à 11,7 millions de tonnes de concentré titrant
0,74 % de cobalt.
Ce sont des gisements oxydés de type résiduel localisés dans les niveaux saprolitiques des
matériaux d’altération.
5. Tungstène et molybdène
Des minéralisations de molybdène sont signalées dans la région de Mayo Darlé et ceux de
wolfram dans les Monts Goutchoumi au nord Cameroun.
2. Etain
Le seul minerai d’étain est la cassitérite dont la dureté permet la concentration naturelle dans
les alluvions et les éluvions. Les gisements de cassitérite sont rencontrés dans la région de
l’Adamaoua à Mayo Darlé. Les réserves restent à estimées et plus de 6500 tonnes ont déjà été
enlevés.
C. Métaux nobles
Or
D’importantes minéralisations aurifères sont connues et exploitées dans le district aurifère de
l’Est Cameroun (Batouri, Bétaré Oya, …). L’or est également présent et exploité dans
l’Adamaoua, dans le sud du pays (Mintom) et dans le Sud Ouest (Akom II – Bipindi). Les
gisements sont primaires sous forme de filons de quartz, et secondaires éluvionnaires et
alluvionnaire.
D. Eléments radioactifs
Des minéralisations d’uranium sont signalées dans le Nord Cameroun (Kitongo près de Poli)
et au Sud (Lolodorf), ils sont en cours d’exploration.
E. Eléments rares
F. Terres rares
1. Diamant
2. Corindons
Des gisements de saphir et de rubis sont connus dans l’Adamaoua et dans le bassin de Manfé
à l’ouest du Cameroun.
3. Le calcaire
Le calcaire et le marbre se retrouvent principalement dans la partie nord du pays. Les réserves
de calcaire du gisement de Figuil sont de 600 000 tonnes et celles des marbres de Bidzar de
l’ordre de 2 500 000 tonnes. D’autres réserves de calcaire ont été identifiées dans le sud-ouest
(Moko, Mbalangi, Bogongo), le Sud (Mintom) et les Provinces du Littoral.
1-Cadre législatif
2- exploration minière
L'industrie minière est le secteur économique qui regroupe les activités de prospection et
d'exploitation des mines.
Elle concerne l'extraction des minéraux, des terres rares et des métaux. Son activité est cadrée
dans la plupart des pays par un Code minier. Son role économique est très important, cest la
source de la production de nombreux biens d'équipements et de consommation. En cela, les
entreprises qui contrôlent cette activité jouent un rôle de poids dans l'économie mondiale.
Elle est une source importante de revenus (directe et indirecte) mais aussi de pollution de
l'eau, de l'air, des sols et des écosystèmes par les métaux. Elle exploite des ressources
fossiles ou non-renouvelables aux échelles humaines de temps, en nécessitant d'importantes
quantité d'énergie et parfois d'eau. Elle laisse des séquelles minières, que la législation
demande dans un nombre croissant de pays de réduire, traiter et compenser au fur et à mesure
de l'exploitation ou dans le cadre de « l'après-mine ».
o Cadre législatif
Au Cameroun la loi N°2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier régit l’activité
minière. Elle régit la reconnaissance, la recherche, l’exploitation, la détention, le transport, la
transformation et la commercialisation des substances minérales.
Elle s’applique sur toute l’étendue du territoire de la République du Cameroun, sur le plateau
continental, dans les eaux territoriales et en zone économique exclusive.
Les eaux de surface, les hydrocarbures liquides et gazeux ainsi que les schistes
bitumineux font l'objet de lois particulières.
Elle stipule que les substances minérales contenues dans le sol et le sous-sol du territoire de la
République du Cameroun, ses eaux territoriales et son plateau continental sont la propriété de
l’Etat qui y exerce des droits souverains.
L’exercice de toute activité minière, à l’exception de la reconnaissance, est subordonné à
l’obtention préalable d’un titre minier. L’exercice des activités de reconnaissance est
subordonné à l’obtention d’un permis de reconnaissance.
2- Exploration minière
L’exploration est l’étape préalable à tout projet d’exploitation. Elle vise à mettre en évidence
l’existence d’un gisement de minerais métalliques ou de minéraux industriels qui soit
exploitable tant sur les plans technique et économique que sur le plan de la préservation de
l’environnement. Elle comporte 4 étapes en général qui sont :
- -les recherches qui conduisent à la découverte des gisements ;
- -la prospection préliminaire qui définit la qualité du minerai et les réserves ;
- -la prospection détaillée qui consiste en une étude minutieuse du gisement et de
chaque corps et à sa préparation à l’exploitation ;
- -la prospection systématique ou minière qui se fait pendant la construction de la mine.
L’objectif d’un projet d’exploration est la découverte et la caractérisation d’un gisement de
ressources minérales exploitable compte tenu de critères techniques (techniques et procédés
d’extraction et de transformation), environnementaux et sociétaux (étude d’impact
environnemental, réhabilitation du site après exploitation, implication des populations, …) et
économiques (prix de vente des substances extraites, coûts d’exploitation et de réhabilitation,
…).
Un projet d’exploration doit suivre plusieurs phases avant d’aboutir à un projet
d’exploitation viable :
Le géologue minier assure les travaux de reconnaissance et d’exploration minière et estime les
ressources et les réserves économiquement exploitables. Pendant l’exploitation de la mine, le
géologue doit en permanence concilier les objectifs de régulation avec le respect de la
consigne de sélection qui garantit la réserve à long terme. Pour ce faire, il gère, à la
cadence imposée par l’exploitation, une connaissance du gisement qu’il affine sans cesse
grâce à une information plus riche que l’information disponible à l’ouverture de la mine
(recueillie après les phases de prospection) ; il s’agit d’observations à front, d’analyses de
trous de tir, de prises d’échantillons, de sondages de pré-exploitation, etc..
Il gère les données, en estimation minière et surtout en organisation opérationnelle afin
d’optimiser le traitement d’un flot continu d’informations diverses issues des sites
d’extraction :