Master spécialisé
Finance, Fiscalité et Comptabilité
Budget
d’investissement
Bassma AZARHOUN
Mahassine TAHIRI
Plan
Introduction
I. Généralités sur le budget d’investissement
1.1 A quoi sert le budget ?
1.2 Définition et types de l’investissement
1.3 Le budget d’investissement
II. Méthodes de choix des investissements
1. Les caractéristiques d’un projet d’investissement
1.1 Capital investi
1.2 La durée de vie
1.3 La valeur résiduelle
1.4 Les cash-flows
2. Les critères de choix d’investissement en avenir certain
2.1 Les critères de choix sans actualisation
2.2 Les critères de choix avec actualisation
3. Les critères de choix d’investissement en avenir incertain
3.1 Les critères de choix d’investissement en avenir probabiliste
3.2 Les critères de Choix d’investissement en avenir indéterminé
III. La budgétisation des investissements
1. Le budget d’investissement
2. Le budget de financement
IV. Le contrôle des investissements
1. Le contrô le des investissements
2. Les outils de suivi des investissements
V. Etude de cas
Conclusion
Budget d’investissement
Introduction :
Pour assurer sa production, l’entreprise doit disposer d’un certain nombre de biens destinés
à servir durablement l’activité de l’entreprise. Ces biens s’appellent immobilisations.
L’acquisition et le renouvellement des immobilisations entrainent, évidement des dépenses
qu’il convient de prévoir. Ainsi que leur financement. C’est le but du budget des
investissements.
Le budget d’investissement est un élément constitutif du budget financier, et investir
revient à engager de l’argent dans un projet, en renonçant à une consommation immédiate et
en acceptant un certain risque, pour accroitre ses revenus futurs.
Chacun des éléments du budget a un rôle précis dans l’élaboration d’une planification et
d’un contrôle efficace des activités opérationnelles. Le budget de trésorerie et le budget
d’investissement son les plus importants.
En fait l’impact des investissements que l’entreprise adopte aujourd’hui sera ressenti dans
l’avenir. Ces investissements vont conditionnés l’évolution à long terme de l’entreprise.
Pour cela un certain formalisme est nécessaire dans la mise en œuvre de la décision
d’investir ce qui ce traduira par une procédure d’investissement. La direction générale doit
pouvoir choisir les projets les mieux adaptés aux objectifs stratégiques, en favorisant les idées
de progrès et de changement. Les opérationnels disposants d’outils d’étude et de sélection des
projets, prendront en compte les objectifs stratégiques dans la recherche d’idées nouvelles.
Ce stade des hypothèses une fois atteint, il faut décider si et quels auront lieu et quels sont
les critères de décision.
Les décisions prises, il faut passer à l’exécution des différents plans prévisionnels. C’est la
budgétisation, qui comprend l’investissement proprement dit et son financement.
Enfin, l’exécution doit être constamment contrôlée pour maintenir la cohésion entre le
développement, le financement et le règlement.
Budget d’investissement
Le terme " budget " c'est un mot anglais qui vient d'un mot de l'ancien français "la
bougette" ou "la petite bouge" qui désignait au moyen âge le coffre ou le sac permettant au
voyageur d'emporter avec lui marchandises ou effets personnels1.
Au moyen âge, dans un sens plus restreint, la bougette signifiait aussi et surtout la bourse
dans laquelle le marchand serrait ses écus lorsqu'il avait a se déplacer pour se rendre, par
exemple aux célèbres foires.
Avoir la bougette c'est donc en fait a la fois ne pas pouvoir rester en place, évoluer avec
dynamisme, entreprendre, mais également avoir prévu et programme les dépenses, et disposer
de la somme d'argent nécessaire pour mettre en œuvre son projet.
Définitions :
Il existe plusieurs définitions différentes pour le mot budget selon les auteurs et les
économistes, parmi ces définitions on trouve :
Pour POLY J. et RAULET C : le budget est un état de prévision des recettes et des
dépenses3.
Selon GERVAIS M : le budget est l’expression comptable et financière des plans
d’actions retenus pour mettre en œuvre la stratégie sur le court terme (l’année générale)4.
Généralement, on peut dire que le budget est un plan annuel de la démarche à suivre, il
permet de chiffrer et de matérialiser les objectifs de l’entreprise et de définir les recettes
nécessaires pour son réalisation. En d’autre terme, il est un outil de référence pour tous
responsable de sa position d’élément vital de planification et du contrôle.
1
Didier Leclère, gestion budgétaire, Edition Eyrolles université, Paris, France, 1994, P.5
2
P erochon C, Leurion J « analyse comptable-gestion prévisionnelle », édition foucher. Paris, P 165.
3
POLY,J. et RAULET, Technique quantitative de gestion, Bordas, Paris, 1976, P.8
4
GERVAIS, M. Contrôle de gestion, éd.Economica, Paris, 2000, P.273-274
Budget d’investissement
L'investissement est l'engagement d'un capital dans une opération de laquelle, on attend
des gains futurs, étales dans le temps.
C’est aussi l’ensemble des dépenses dégagée par l'entreprise en but d'amélioré la capacité
productive et commercial de l'entreprise.
En effet , l'investissement est une immobilisation de capital qui produit des revenus sur une
longue période 5 a 10 ans et qui doit être donc finance par des capitaux permanents, le
financement porte non seulement sur l’immobilisation, mais également sur le besoin
supplémentaire en fond de roulement qu'elle entraine.
Les types des investissements :
- Les investissements de remplacement et de modernisation : ces investissement visent
à remplacer les éléments immobilisé (équipements matériels…) ancien, amorti, use ou
démodé par des autres immobilisations nouvelles.
3. Le budget d’investissement
Définition :
Les objectifs :
Tout entreprise cherche de devenir leader dans sa domine d'activité, ou au moins de reste
toujours en situation de concurrence, ci pour cela que chaque entreprise a sa propre plan
stratégique dans lequel va définir ses objectif , finalités et aussi les moyens humains et
financières peuvent assuré la réalisation de cet objectif .
-Le choix d'investissement : parmi les projets qui répondent aux besoins de l’entreprise,
quel est l’investissement le plus rentable ?
-Le choix de modalités de financements : quel est le moins coûteux ? Quel est celui qui
s’accorde au mieux avec les possibilités de la trésorerie de l’entreprise ?
La décision dépend d'autre part des coûts des immobilisations (les coûts liée à l'acquisition
ou renouvellement des éléments de L'actif immobilisé) et les coûts liée au financement interne
(coûts des capitaux propres) ou externes (coûts d’endettement).
Un projet d'investissement est acceptable financièrement dans le cas où les gains attendus
sont supérieurs ou capital investi, l'évaluation d'un projet d'investissement consiste donc à
comparer ces deux éléments : les gains futurs et le capital investi.
Le capital investi est l'ensemble des dépenses que l'entreprise doit supporter pour réaliser
le projet, il comprend :
NB : l'augmentation de BFR ne donne pas lieu à amortissement et il est récupérée à la fin de
la durée de vie de projet).
La durée de vie est la période durant la laquelle le projet génère des flux de trésorerie.
Il faut bien faire une distinction entre :
- La durée de vie technique : est déterminer en fonction des conditions techniques
probables d'utilisation des immobilisations (C’est-a-dire cette durée dépend des
caractéristiques techniques des immobilisations).
- La durée de vie économiques : est déterminer en fonction de contexte économique
au sien duquel évolue l'entreprise, c’est-a-dire cette durée dépend de besoin de
l'entreprise a utilisé une immobilisation (par exemple peut devenir sans utilité
économique c'est le bien qu’il serve à produire n'est plus demandé).
- La durée de vie fiscale (la durée d'amortissement) : C'est la durée de vie pendant
laquelle le bien est amorti.
NB : L'évaluation de la rentabilité d'un projet d'investissement doit être fait sur la base de la
durée de vie économique, C'est-à-dire sur la période pendant laquelle l'investissement est
effectivement utilisé par l'entreprise et engendre des cash-flows.
1.3 La valeur résiduelle (VR)
La valeur résiduelle est la valeur vénale qui résulte à la fin du durée de vie de projet, que
soit de la revente des immobilisations dans ce cas il faut tenir compte de l'incidence fiscale
des plus ou moins values éventuelles, soit d'une réutilisation partielle qu'il convient d'évaluer
par rapport aux dépense entraînées par l'acquisition d'un bien du même type ou rendant des
services analogues, soit de la récupération du BFR.
Budget d’investissement
Donc :
VR = PC net + récupération du BFR.
Charges fixes
(hors
amortissement)
Amortissement
Résultat avant
impôt
Résultat net
Amortissement
Récupération
du BFR
Cash-flows
Σ(CF)(1+ t)−n
IP =
DI
Il constitue un critère de rejet pour tout projet dont l’indice est inférieur à 1. Pour deux ou
plusieurs projets, sera celui dont l’indice de profitabilité est le plus élevé.
La signification financière de l'IP :
IP > 1 : l'investissement est rentable (accepté).
IP = 1 : l’investissement sans rendement.
IP < 1 : l'investissement n'est pas rentable (rejeté).
Le taux interne de rentabilité TIR est le taux pour lequel la valeur actuelle nette est nulle.
Autrement dit, c’est le taux qui rend égaux le montant de l’investissement et les cash-flows
induits par ce même investissement.
Σ (CF) (1+t)-n = DI
Le TIR constitue :
Un critère de rejet pour tout projet dont le TIR est inférieur au taux d’actualisation
planché requis par l’investisseur.
Un critère de sélection entre deux ou plusieurs projets pour retenir le projet dont le
TIR est le plus élevé.
La signification financière de TIR :
TIR > t : l'investissement est rentable (accepté).
TIR = t : l’investissement sans rendement.
TIR < t : l'investissement n'est pas rentable (rejeté).
affecte a chaque hypothèse une probabilité il alors possible d'évalue la rentabilité et de mesure
le risque d'investissement par le calcule de certains critères tell que :
- L’Esperance mathématique de la VAN.
- La variance et l’écart type de la VAN.
- Le coefficient de la variance de la VAN.
Et que : E(a) = a
Donc :
La variance de la VAN :
σ (VAN )
CV (VAN) =
E¿¿
Application :
La société FFC envisage de procéder à d’importants investissements. Pour cela elle
souhaite d'étudier le projet de mise en place d'une nouvelle unité de production.
- Les dépenses d'investissement sont de 70 MDH
- Les prévisions des cash-flows sont comme le suivant :
Année 1 Année 2 Année 3
CF1 Probabilité CF2 Probabilité CF3 Probabilité
Hypothèse
pessimiste 20 0.5 25 0.3 30 0.4
Hypothèse
Moyenne 30 0.3 40 0.4 50 0.3
Budget d’investissement
Hypothèse
Optimiste 40 0.2 55 0.3 68 0.3
Corrigé :
Donc :
= 23.2156 MDH.
Donc :
= 278.69.
3. L’écart type
Lorsque l’avenir est inconnu (incertain) et que l'investisseur ne peut attribuer des
probabilités objectives aux différentes cas possibles pour ses projets, il n’a comme recours
que les critères subjectifs. En se basant sur son expérience et sur son intuition, l’investisseur
peut attribuer une probabilité subjective aux différentes situations et à leurs conséquences.
Notamment, le projet peut provoquer des réactions de la part des entreprises concurrentes. Sa
décision dépendra ensuite de son attitude face au risque.
Il existe plusieurs critères subjectifs tell que : critère de La place, Maximin (Wald), Savage…
Application6 :
La société Aramis étudie un projet d’investissement en recherche et développement d’un
montant de 150 MDH. Elle envisage deux scénarios :
- réaliser l’investissement en une tranche (décision D1) ;
- l’échelonner sur deux ans (décision D2).
La société a déterminé les valeurs actuelles nettes VAN, correspondant à chaque scénario,
en fonction de deux hypothèses de niveau de la demande, favorable ou limité. Les résultats,
exprimés en MDH, sont fournis dans le tableau suivant :
Décisions
Hypothèses D1 D2
Favorable 42.15 20.72
Limité 6.12 20.09
6
Enonce 3, fiche 6, page 55, « le contrôle de gestion en 20 fiches ».
Budget d’investissement
- le critère du Minimax
- le critère de Savage (minimax de regrets).
2. Commenter les résultats obtenus.
Corrigé :
Le critère du Maximax :
Ce critère privilégie l'attitude la plus risquée, la plus optimale, donc la décision retenue est
la décision offrant le résultat maximum le plus élevé.
La VAN la plus élevé pour :
- D1 est de 42,15
- D2 est de 20,72
Donc selon le critère du Maximax la décision retenue est la décision D1 car il offre la VAN la
plus élevée (42,15).
Le critère du minimax :
Budget d’investissement
Selon ce critère la décision retenue est la décision offrant, le résultat maximum la plus
fiable.
La VAN maximum pour :
- D1 est de 42,15
- D2 est de 20,72
Selon le critère du minimax la décision retenu est la décision D2 car elle offrant le résultat
maximum la plus fiable.
Décisions
Hypothèses D1 D2
Favorable 42.15 – 42.15= 0 42.15 – 20.72= 21.43
Limité 20.09 – 6.12= 13.97 20.09 – 20.09= 0
Regret maximal 13.97 21.43
Donc selon le critère de Savage la décision retenue est la décision D1, car elle offre le regret
maximal le plus faible.
2. Commentaire :
La décision D1 est celle qui assure la VAN maximale, il comporte le risque ( D1 est la plus
rentable mais aussi la plus risquée), la décision D2 offre une moins forte variabilité des
résultats en fonction du niveau de la demande .
Selon les résultats qu'on obtenus, on peut supposer que c’est la décision D1 réaliser la
totalité de l'investissement au début de la première année, qui sera retenue. Mais ce choix est
conditionne par le tempérament du décideur face au risque.
Budget d’investissement
La budgétisation est l’inscription dans les budgets, des données résultantes des prévisions.
C’est aussi l’ensemble des recettes et des dépenses d’un budget et la traduction de ces
objectifs en terme financier. Cette budgétisation est liée à l’horizon de planification, à
l’objectif visé et aux moyens mis en œuvre.
Donc le budget global annuel des investissements se subdivise en deux budgets partiels :
Budget d’investissement
Budget de financement
Très souvent, l’enveloppe budgétaire autorisée ne représente qu’une partie des possibilités
d’engagement de l’année. La direction générale préfère garder une partie de ces possibilités
financières (10 à 20 %) pour faire face à d’éventuels projets en urgence ou à des
dépassements imprévus sur des investissements acceptés.
7
Norbert Guedj.op.Cit, P 254
Budget d’investissement
Les dates d’engagement des dépenses : ce sont les dates à partir desquelles il n’est
plus possible de revenir sur les décisions d’investissement sauf à payer un dédit. Elles
peuvent donner lieu à versement d’acompte et tout retard dans l’exécution des tâches
précédentes contrarie les engagements des tâches suivantes et l’organisation du projet.
Les dates de décaissements : ce sont les différents moments où il faut régler les
travaux engagés. Outre leurs conséquences en matière de trésorerie, il est important de
vérifier la cohérence entre les montants facturés et ceux budgétés.
Les dates de réception : elles conditionnement le démarrage des activités de
fabrication et donc la rentabilité des projets envisagés. C’est-à-dire la possibilité pour
l’entreprise de disposer effectivement des investissements dépendra de leurs dates (du
moins de la réception provisoire). Les prévisions d’engagement doivent être faites en
fonction des dates de réception espérée.
Les dates de réception sont fonction des prévisions d’engagement et de décaissement.
Généralement il y distinction entre réception provisoire et définitive qui sont séparées
par le délai de garantie.
Lorsque les projets sont nombreux, il faut regrouper ces différents éléments dans un
budget du type de celui présenté ci-dessous :
Budget des Date d’engagement Date de règlement Date de réception
investissements
Les années N+1 N+2 N+3
Les mois Janv Fév Mars Janv Fév Mars Janv Fév Mars
Projet 1
Projet 2
Projet 3
Dans le cadre de la procédure budgétaire, seuls les décaissements de l’année étudiée seront
intégrés au budget global de trésorerie.
Exemple :
2. Le budget de financement :
Il est nécessaire de budgétiser les ressources à dégager (internes ou externes) pour couvrir
les prévisions de décaissement tout en respectant l’équilibre financier.
Afin de couvrir les besoins de la période, l’entreprise fait l’inventaire des moyens dont elle
dispose et des ressources qu’elle peut avoir de cette façon, elle matérialise sa politique
financière c’est-à-dire qu’elle met en exergue le financement interne et le financement
externe :8
- Le financement interne : il regroupe à la fois, l’autofinancement et le fonds de
roulement disponible.
L’évaluation d’autofinancement repose sur la prévision des bénéfices d’exploitation
dégagés par l’activité de l’entreprise.
- Le financement externe : l’entreprise se trouve souvent dans l’obligation de faire
appel à des tiers pour couvrir l’ensemble de ses besoins. Elle peut recourir aussi bien à
ses associés qu’à l’emprunt.
Le financement externe peut regrouper les éléments suivants :
La cession d’actif : la vente de certains éléments d’actif procure des capitaux
à l’entreprise. Il existe des cessions découlant d’une réalisation de nouveaux
investissements.
Les remboursements des prêts : ils peuvent résulter des créances antérieures
à la période ou bien de celle née au cours de la réalisation du plan. Leurs
contribution au financement est investissement est rarement importante.
Les subventions : l’état peut intervenir dans le financement de l’entreprise
sous forme de subventions (exemple prime d’équipement). Elles vont
contribuer à la couverture de nouveau investissement.
Les emprunts à long terme : elles peuvent être sollicitées auprès des
organismes financiers.
Les crédits à moyen terme : leur rôle est important dans le financement de
l’équipement. Leur utilisation sera fonction de la part relative du matériel et de
l’outillage dont la durée de vie est inférieure à 5 ans.
Le recours au leasing : le crédit bail ou leasing n’est qu’un mode de
financement des investissements qui remplacent les emprunts classiques.
8
Houria ZAAM, « contrôle de gestion : Gestion budgétaire ».4éme édition, 2016. P 169-170.
Budget d’investissement
Décaissements Ressources
Internes Externes
Date Montant Autofinancement Augmentation … Emprunt Subvention …
de capital
La prévision des investissements s’effectue dans un plan prévisionnel à cinq, sept ou dix
ans selon les capacités de planification de l’entreprise. Elle s’inscrit dans la recherche
d’équilibre financier à long terme exprimé par le plan de financement.
Budget d’investissement
Le budget annuel des investissements ne retient que les conséquences financières de ce plan
pour l’année budgétée. 9
Le plan de financement est un état financier prévisionnel des emplois et des ressources de
l’entreprise à moyen ou à long terme.
Aucun modèle n’est prescrit. En général, les rubriques sont les suivantes :
Dans les emplois :
- Dividendes à verser
- Acquisitions d’immobilisations
- Remboursements de dettes financières
- Augmentation du besoin en fonds de roulement.
9
Claude ALAWARD et Sabrine SEPARI, « DCG 11, Le contrôle de gestion manuel & applications », 2éme édition,
DUNOD. Paris, 2010. P 338-339.
Budget d’investissement
À ce niveau, il n’est pas envisagé de projets d’investissements spécifiques, mais plutôt des
programmes d’investissements qui regroupent un ensemble de projets plus ou moins
complémentaires.
Seuls donc les projets essentiels et leurs enveloppes financières globales, cohérents avec
les grandes options stratégiques de l’entreprise, sont retenus.
C’est à l’intérieur des enveloppes financières et des priorités définies au travers du plan
que s’inscrit le budget qui, bien entendu, est détaillé.
– Capacité d’autofinancement
– Cessions d’immobilisations
– Augmentations de capital
– Dividendes à verser
–Acquisitions d’immobilisations
– Remboursements de dettes financières
– Augmentation du besoin en fonds de
roulement.
Vu la complexité croissante des marchés financiers qui exige des outils de gestion
efficaces, le contrôle et le suivi des investissements jouent un rôle très important, ce sont les
éléments clés du processus d’investissement tout en permettant de suivre précisément
l’évolution des programmes d’investissements et de financements.
Le contrôle du budget :
Plusieurs étapes peuvent être relevées au niveau du budget et ils sont regroupés en écart de
délai et en écart de montant.
Budget d’investissement
Le budget des investissements distingue les engagements, les règlements et les réceptions,
le contrôle se fait à chacune des étapes :
Première étape : Le contrôle veille au suivi du planning établit et permet de prévoir
des changements éventuels au cas où les ressources se relevaient momentanément
insuffisantes.
Deuxième étape : Le contrôle permet de suivre les devis et leurs réalisations, il est
généralement admis qu’un devis est toujours dépassé pour certaines raisons telles que :
- L’investissement nécessite des travaux non prévus qu’il faut ajouter au projet initial.
- Les travaux sont plus coûteux qu’il n’était estimé au départ.
- La hausse des prix et des salaires, enfin, joue son rôle.
Le contrôle permet ainsi de savoir si l’entreprise reste dans des limites acceptables de
dépassement. Elle permet également de juger l’efficacité des différents des différentes parties
agissantes.
Troisième étape : La date de réception est importante, car elle donne la possibilité à
l’entreprise de disposer des investissements.
Le rôle du contrôle est de limiter le retard qu’il soit du à des raisons internes et
externes à l’entreprise.
Le contrôle permet de rappeler en temps opportun, aux différents intéressés, les
conventions passées (pénalités) et maintenir ainsi le retard dans des limites raisonnables.
Le contrôle du financement :
Le contrôle de rentabilité :
Il est également nécessaire de s’assurer que la rentabilité des investissements n’est pas trop
inférieure à celle que l’on attendait.
Le contrôle de rentabilité permet à la fois de d’assurer de l’avantage retiré par la décision
prise d’investir et de la validité des modèles prévisionnels utilisés.
Ces outils portent sur le suivi des coûts, du planning de réalisation et sur la qualité du
produit.
Les coûts :
Il n’est pas utile de développer un système de comptabilisation des engagements afin de
suivre les coûts des projets dés la première commande.
Les modifications d’un mois à l’autre seront signalées au trésorier afin qu’il actualise ses
prévisions de trésorerie à court terme.
Le planning :
On pourra prévoir un système de suivi des délais, identifiants les perturbations et le
manque à gagner.
Le suivi du planning et le suivi des coûts sont la plupart du temps liés.
Ils concernent les projets porteurs de rentabilité. L’idéal serait d’actualiser l’étude du
projet après un an d’exploitation pour les projets importants et de prévoir des indicateurs de
suivi pour les autres projets, ces indicateurs peuvent être soit :
- Des indicateurs de suivi d’exploitation.
- Des indicateurs de suivi du bilan.
Indicateurs d’activité :
Volume réel produit
-
Volume prévu
Capacité utilisée
-
Capacité prévue
Ventes prévues
-
Ventesréalisées
Indicateurs de marché :
Prix de vente réel unitaire
-
Prix de vente prévu
Coût d ' achat unitaire réel
-
Coût d' achat unitaire prévu
Indicateurs de productivité :
Coût MOD
-
Heuresréelles
Coût MOD
-
Heures prévues
Les indicateurs de suivi du bilan :
Etude de cas :10
La société FFC est une grande entreprise de confection. Elle désire réaliser un
investissement de fabrication de tissus. Elle a le choix entre deux projets :
Le premier projet :
Ce projet contient les éléments suivants avec un planning de réalisation bien défini :
Les CA prévisionnels sont les suivants : 31/12/N+1 : 3500 000 et serait en progression
de 20% jusqu’à 31/12/N+3, après le CA devient stable.
La marge sur coût variable liée au projet s’élève à 55% du CA, Les charges fixes
décaissables s’élèvent à 250 000 MAD annuellement.
10
www.youscribe.com, Le budget d’investissement : contrôle de gestion. (Avec des modifications).
Budget d’investissement
Le deuxième projet :
- Acquisition au premier janvier N d’un immeuble 500 000 MAD, construction d’un
immeuble 1500 000 MAD (amorti sur 10), mobilier de bureau 800 000 MAD (amorti
sur 5ans)
- Matériel de production acquis le 31/12/N à 500 000 MAD (amorti sur 5ans).
Les CA prévisionnels sont les suivants : 31/12/N: 4000 000 et serait en progression de
20% jusqu’à 31/12/N+2, après le CA devient stable.
La marge sur coût variable liée au projet s’élève à 58% du CA. Les charges fixes
décaissables s’élèvent à 400 000 MAD annuellement.
NB :
Les études et les prévisions qui ont été réalisées projettent une politique de dividendes à
hauteur de 5 MAD par action la première année puis progression de 2% par an.
Leasing avec paiement de loyers au début des quatre premières années d’un montant
de 250 000 avec la possibilité de rachat à la fin de la quatrième année au 31/12/N+3
pour 60 000. Le matériel acheté serait utilisé à la cinquième année le 31/12/N+4 et
amorti intégralement à la fin de cette année.
TAF :
Capital investi :
= 2677.35 KDH
= 1665 KDH
VAN = - 2677.35 + 1264(1.1)-2+ 1533.5 (1.1)-3 + 1856.9 (1.1)-4 + 1856.9 (1.1)-5 + 1856.9
(1.1)-6 + 1665 (1.1)-6
IP
VAN
IP = 1+
DI
3928.72
IP = 1+
2677.35
IP = 2.47
CI −Σ CF t−1
DR = At-1+
Σ CF t−Σ CF t−1
Budget d’investissement
2677.35−2196.76
DR = 2 +
3465.05 – 2196.76
Taux VAN
10% 3928.72
TIR 0
38% -37.18
TIR – 10 % 0−3928.72
=
38 %−10 % −37.18 – 3928.72
Capital investi :
Les Cash-flows :
La VAN :
VAN = - 3267.95 + 1437(1.1)-1+ 1791.8 (1.1)-2 + 2181.59 (1.1)-3 + 2181.59 (1.1)-4+ 2181.59
(1.1)-5 + 1990(1.1)-6
L’IP :
VAN
IP = 1+
DI
5238.58
IP = 1 +
3267.95
IP = 2.60
CI −Σ CF t−1
DR = At-1+
Σ CF t−Σ CF t−1
3267.95 – 2787.19
DR = 2 +
4426.25 – 2787.19
= 2.3 ans
Taux VAN
10% 5238.58
TIR 0
52% -2.96
Donc :
TIR – 10 % ¿ ¿ 0−5238.58
+
52 %−10 % −2.95 – 5238.58
TIR = 51.98%
L'interprétation :
L'emprunt :
Tableaux d'amortissement de l'emprunt :
Années CDP Amortissement Intérêts Annuité CFP
N 800 - - - 800
N+1 800 125.928 96 221.928 674.072
N+2 674.072 141.039 80.889 221.928 533.033
N+3 533.033 157.964 63.964 221.928 375.069
N+4 375.069 176.92 45.008 221.928 198.150
N+5 198.150 198.150 23.778 221.928 00
Economie d’IS est calculée sur le montant de l'amortissement de matériel et sur les charges
d'intérêts.
Donc : pour l'emprunt les versements nets actualise est de : 712 045 DH.
Crédit bail :
La redevance de crédit bail paye au début de chaque première année.
Budget d’investissement
Pour le crédit bail les versements nets actualise est de : 663 778 DH
L'entreprise FFC a donc intérêt à financier son projet par crédit bail comme une source
de financement externe car c’est la moins couteuse de l’emprunt.
Elle déboursera 663 788 DH en cas de crédit bail, par contre 712 045 DH en cas
d'Emprunt.
Les cash-flows après financement :
Le plan de financement :
Ce plan de financement est équilibré car le total des ressources permet de couvrir les emplois
(trésorerie positive).
Conclusion :
Rare sont les entreprises qui sont capables de réaliser tous les investissements proposés,
car tout choix est un renoncement. La prise de décision sera d’autant plus facilitée qu’on
classifiera les projets en fonction des critères retenus et des types d’investissements à mettre
en œuvre.
Budget d’investissement
Bibliographie :
Didier Leclère, gestion budgétaire, Edition Eyrolles université, Paris, France, 1994.
POLY, J. et RAULET, Technique quantitative de gestion, Bordas, Paris, 1976.
GERVAIS, M. Contrôle de gestion, éd.Economica, Paris, 2000.
Budget d’investissement