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Introduction

Rappel mathématique
Plan

•  Définition et concepts de base de la théorie des ensembles;


•  Méthodes de preuve :
§  Par contradiction;
§  Par induction.
•  Ensembles finis, infinis, dénombrables et non dénombrables.
La théorie des ensembles

•  Égalité de deux ensembles;


•  Appartenance, inclusion, inclusion stricte;
•  L’ensemble puissance d’un ensemble;
•  Opérateurs ensemblistes;
•  Produit cartésien de deux ensembles;
•  Relations et fonctions;
•  Domaine, codomaine et image d’une relation;
•  Injectivité, surjectivité et bijectivité des fonctions.
Définition

•  Un ensemble est une collection d’objets


§  Les objets sont appelés éléments ou membres;
§  Les éléments d’un ensemble ont, en général, une ou
plusieurs propriétés qui les caractérisent.
•  Un ensemble pourrait être décrit par :
§  la définition des propriétés de ses éléments:
A = {n: n ∈ N et n < 6}
§  l’énumération de ses éléments :
B = {0,1,2,3,4,5}.
Éléments d’un ensemble

•  Un ensemble peut contenir des ensembles,


e.g. l’ensemble {{u},{v},{w}}
•  Un ensemble peut contenir à la fois des ensembles et des non
ensembles,
e.g. l ’ensemble {a,1,{a},{b}}
•  L’ensemble vide, noté {} ou ∅ est l ’ensemble qui ne contient
aucun élément
Ensemble infini

•  On décrit un ensemble infini en énumérant ses premiers


éléments suivi de …, lorsque le contexte permet de
comprendre ce que sont les éléments non énumérés.
L’ensemble des entiers positifs pairs est {2,4,6,…}
Exercice

•  Est-ce que les ensembles suivants sont vides?


§  {∅}
R: Non, l’ensemble contient l’élément ∅.
§  {x∈ Z : x<0 et x2 <0}
R: Oui, car x2 >0 même quand x < 0 donc l’ensemble ne
contient aucun élément.
§  {{}}
R: Non, l’ensemble contient l’élément {}= ∅.
Définitions

•  Deux ensembles sont égaux si et seulement si ils ont les


mêmes éléments
•  L’appartenance d’un objet « e » à un ensemble E est notée e ∈
E, inversement on note e ∉ E lorsque « e » n’appartient pas à
l’ensemble E.
•  Un ensemble A est inclus dans un ensemble B, ce qui est noté
A ⊆ B, si tous les éléments de A sont aussi des éléments de B.
•  Deux ensembles sont égaux si et seulement si A⊆B et B⊆A
Définitions (suite)

•  A ⊂ B signifie que A est inclus dans B mais n’est pas égal à B.


On dit alors que A est un sous-ensemble propre (ou strict) de B

•  L ’ensemble puissance de A, noté ℘(A), est l ’ensemble de


tous les sous-ensembles de A.

•  Exemple: L ’ensemble puissance de {0,2,4} est:


{∅,{0},{2},{4},{0,2},{2,4},{0,4},{0,2,4}}
Opérations sur les ensembles

•  L’union de deux ensembles A et B, notée A ∪ B, est


l’ensemble des éléments qui sont dans A ou dans B ou dans les
deux ensembles;

•  L’intersection de deux ensembles, notée A ∩ B, est


l’ensemble des éléments qui sont à la fois dans A et dans B;

•  La différence de deux ensembles, notée A ∖ B, est l’ensemble


des éléments qui sont dans A et qui ne sont pas dans B.
Opérations sur les ensembles (suite)

•  L’ensemble A ∖ B est appelé le complément de B par rapport à


A
•  Le complément d’un ensemble est toujours relatif à un autre
ensemble (ensemble de référence)
•  On peut omettre de mentionner l’ensemble
de référence si le contexte permet de le déduire sans
ambiguïté. Par exemple, si on parle des entiers naturels, le
complément de {2,3,4} est {0,1,5,6,7,8,…}
Produit cartésien

•  Le produit cartésien des ensembles A et B, noté A×B, est


l ’ensemble de tous les couples (a,b) où a ∈ A et b ∈ B
•  On peut généraliser le produit cartésien à plusieurs ensembles:
A1×A2 ×... ×An={(a1,a2,…,an):ai∈Ai pour i=1,2,…,n}
•  On écrit An au lieu de A ×A × A × A ... ×A.

n fois
Relation

•  Une relation R entre les ensembles A et B est un sous-


ensemble du produit cartésien A×B, i.e. R ⊆ A×B
•  Une relation est caractérisée par:
§  Un ensemble de départ (A),
§  Un ensemble d’arrivée (B),
§  Un ensemble de couples vérifiant la relation qui est un
sous-ensemble du produit cartésien A×B
Définitions
•  Le domaine d’une relation R, noté dom(R), est l’ensemble des
éléments de l’ensemble de départ qui apparaissent comme
première composante d’au moins un couple de la relation
§  dom(R) = {e : (∃e’: (e,e’) ∈ R)}
•  L’image d’une relation, noté image(R), est l’ensemble des
éléments de l’ensemble d’arrivée qui apparaissent au moins
une fois comme deuxième composante d’au moins un couple
de la relation
§  image(R)={e’:(∃e:(e,e’)∈R)}
Définitions (suite)

•  Le codomaine d’une relation, noté codom(R), est l’ensemble


d’arrivée de la relation.
•  Exemple : Soient S={2,4,6}, T={0,2,8,9,11} et
R={(x,y) ∈ S×T : x est un diviseur exact de y}
§  L’ensemble de départ est S.
§  L’ensemble d’arrivée est T.
§  La relation R est {(2,0),(4,0),(6,0),(2,2),(2,8),(4,8)}
§  dom(R)={2,4,6}.
§  codom(R)= T.
§  image(R) = {0,2,8}.
Définitions (suite)

•  Une image d’un élément « a » par une relation R est un


élément « b » tel que (a,b) ∈ R.
•  L’ensemble image d’un ensemble est l’union des ensembles
images de ses éléments.
•  L’image d’une relation est donc l’image de son domaine.
Exemple

•  Soit la relation suivante:

A B
Q
a3 b4
•  b1 et b3 sont des images de a1 a2 b3
•  {b1,b3} est l’ensemble image de a1 a1 b2
•  {b4} est l’ensemble image de a3 b1
•  L’image {b1,b3,b4}, est l’image du domaine, {a1,a3}
Définition

•  Une fonction « f » d’un ensemble A dans un ensemble B est


une relation ayant comme ensemble de départ A et comme
ensemble d’arrivée B, et chaque élément de A apparaît une et
une seule fois comme première composante d’un couple
appartenant à « f »
•  Une fonction doit respecter les deux conditions suivantes:
§  (∀a ∈ A:(∃b ∈ B: (a,b) ∈f)),
§  (∀a ∈ A, b ∈ B, b’∈B :(a,b) ∈f ∧ (a,b’) ∈f ) b=b’).
Exercice

•  Soit f: A→ B. Donner, si possible,


§  l’ensemble de départ de f:
R: A
§  l’ensemble d’arrivée de f:
R: B
§  le domaine de f:
R: A, car tous les éléments doivent participer à f
§  le codomaine de f:
R: B
§  l’image de f:
R: inconnue.
Définitions

•  Une fonction est injective ssi x≠y ) f(x) ≠f(y). Autrement dit,
ssi deux éléments distincts de l’ensemble de départ ont deux
images différentes
•  Une fonction est surjective ssi chaque élément de l’ensemble
d’arrivée est l’image d’au moins un élément du domaine
•  Une fonction est bijective ssi elle est injective et surjective.
Autrement dit, ssi chaque élément de l’ensemble d’arrivée est
l’image d’un seul élément du domaine
Plan

•  Définition et concepts de base de la théorie des ensembles.


•  Méthodes de preuve :
§  Par contradiction.
§  Par induction.
•  Ensembles finis, infinis, dénombrables et non dénombrables.
Quantificateurs

•  Nous utiliserons les quantificateurs existentiel (∃) et universel


(∀).
•  Lois de De Morgan:
:(∀x:p(x)) , (∃x:¬p(x)),
:(9 x:p(x)) , (∀ x:¬p(x)).
Disposition des preuves

expression0
op1 〈justification1〉
expression1

op2 〈justification2〉
expression2

… 〈...〉
opn 〈justificationn〉
expressionn
Preuve par contradiction

•  On prouve un énoncé P par contradiction en montrant que


: P ) faux.
•  La table suivante montre l ’équivalence des deux propositions:
Preuve par induction

•  Il existe beaucoup d’équations du type:

•  Quelques essais peuvent nous convaincre,


n=0 21 - 1 = 20 = 1
n=1 22 - 1 = 20 + 21 = 3
n=2 23 - 1 = 20 + 21 + 22 = 7
mais ce n’est pas une preuve de la validité de l’équation pour tout n.
Preuve par induction (Suite)

•  Soit P(n) un énoncé impliquant une variable entière n. Pour


prouver que P(n) est vrai pour tout n ≥ n0, il faut montrer que:

§  P(n0) est vrai Base d’induction

§  Pour tout k ≥ n0, P(k) ⇒ P(k+1)

Étape d’induction
Plan

•  Définition et concepts de base de la théorie des ensembles.


•  Méthodes de preuve :
§  Par contradiction.
§  Par induction.
•  Ensembles finis, infinis, dénombrables et non dénombrables.
Cardinalité d’un ensemble

•  La cardinalité d’un ensemble S, notée |S|, est la taille de cet


ensemble, la quantité d’éléments qu’il contient
•  On dit que la cardinalité d’un ensemble S est inférieure ou
égale à la cardinalité d’un ensemble T (dénoté par |S| ≤ |T|) ssi
il existe une fonction injective f: S→T
•  On dit que la cardinalité d’un ensemble S est égale à la
cardinalité d’un ensemble T (dénoté par |S|=|T|) ssi il existe
une fonction bijective f: S→T
Cardinalité d’un ensemble (suite)

•  On dit que la cardinalité d’un ensemble S est inférieure à la


cardinalité d’un ensemble T( dénoté par |S| < |T| ) ssi |S| ≤ |T|
et |S| ≠ |T|.
•  Autrement dit, |S| ≤ |T| ssi deux éléments distincts de S sont
associés à deux éléments distincts de T. Si en plus chaque
élément de T peut être associé à un élément de S, on a |S| = |T|
•  |S| = |T| ssi il existe une fonction bijective
f:S→T
Exemple (1)

•  Soient A = {4,8,3}, B = {c,d,a,e} et


C = {a,b,c}.
§  |A| ≤ |B| car f:A→B est injective.
ü f = {(4,c), (8,d), (3,a)}.
ü Il n’est pas possible de trouver une fonction surjective
de A dans B.
§  |A| = |C| car g:A →C est bijective.
ü g = {(4,c), (8,a), (3,b)}.
Exemple (2)

•  |N| = | N+|

Explication: La fonction s: N→ N+ , définie par


s(m) = m + 1
est bijective.
Ensembles finis et infinis

•  Un ensemble S est dit fini ssi |S| < |N|; dans le cas
contraire, i.e. |S| ≥ |N|, il est dit infini
•  Dire si les ensembles suivants sont finis ou infinis
§  N
R: infini, car |N| = |N|; ainsi il respecte la définition d ’un
ensemble infini: |S| ≥ |N|.
§  R
R: infini, car la fonction f : N →R. Où f(i) = i est injective.
Donc |N| ≤ |R| ⇔ |R| ≥ |N|.
Ensembles dénombrables et non dénombrables

•  Un ensemble S est dit dénombrable ssi |S| ≤ |N|. Dans le cas


contraire, il est dit non dénombrable
•  Théorème :
Soit S un ensemble quelconque (fini ou infini).
On a |S| < |℘(S)|.
Théorème
•  Démonstration:
§  |S| ≤ |℘(S)| car la fonction g : S→ ℘(S) définie par g(s) =
{s} est injective;
§  Il reste donc à montrer que |S| ≠ |℘(S)|;
§  Pour cela, montrons qu’il n’existe pas de fonction
surjective de S dans |℘(S)|;
§  Par contradiction. Supposons une fonction f surjective
f: S→ ℘(S) ;
§  Définissons l’ensemble T = { s∈S : s ∉ f(s) };
§  Supposons s∈S. Par définition de T on a
s ∈T ⇔ s ∉ f(s);
§  On remarque aussi que T ⊆ S donc T ∈ ℘(S) ;
§  On utilisera ces résultats lors de la démonstration.
Théorème (Suite)

f surjective
⇒ 〈 f surjective signifie qu’on peut atteindre n’importe quel
élément de ℘(S)(dont T)à partir d’un élément de S. 〉
∃s∈S: f(s) = T
⇔ 〈 s ∈ f(s) ∨ s∉f(s) est vrai. (vrai∧f(s)=T) ⇔ f(s)=T.〉
∃s∈S: (s∈f(s)∨s∉f(s)) ∧ f(s) = T
⇔ 〈 distributivité de ∧ sur ∨ .〉
∃s∈S: (s∈f(s)∧ f(s)=T) ∨(s∉f(s) ∧ f(s) = T)
⇔ 〈 P ∧ P ⇔ P pour tout P.〉
∃s∈S: (s∈f(s)∧ s∈f(s) ∧ f(s)=T) ∨(s∉f(s) ∧ s∉f(s) ∧ f(s) = T)
⇔ 〈 Puisque f(s)=T, s∈f(s)⇔s ∈ T et s ∉f(s) ⇔ s ∉ T 〉
∃s∈S: (s∈f(s)∧ s∈T ∧ f(s)=T) ∨(s∉f(s) ∧ s∉T ∧ f(s) = T)
⇒ 〈 P ∧Q ⇒ P; (P⇒P’)∧(Q⇒Q’)⇒(P∨Q⇒P’∨Q’);
(P⇒P’) ⇒ ((∃x:P) ⇒ (∃x:P’)) 〉
Théorème (Suite)

∃s∈S: (s∈f(s)∧ s∈T)∨ (s∉f(s) ∧ s∉T)


⇔ 〈 Par définition de T, s∈f(s) ⇔ s ∉ T. 〉
∃s∈S: (s∉T ∧ s∈T)∨ (s ∈ T ∧ s∉T)
⇔ 〈 P ∧ ¬P ⇔ faux.〉
∃s∈S: faux ∨ faux
⇔ 〈 table de vérité.〉
∃s∈S: faux
⇔ 〈 La notation ∃s∈S:p(s) signifie qu’il existe un s de S
tel que p(s) soit vrai. Or il ne peut pas y avoir de s tel
que faux soit vrai 〉
faux

§  À cause de cette contradiction, il faut rejeter l’hypothèse de départ,


ce qui implique qu’il n`y a pas de fonction surjective de S dans
℘(S); donc |S| < | ℘(S)|.

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