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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique BE 8 240 − 1
TRANSFERTS DE CHALEUR AVEC CHANGEMENT D’ÉTAT SOLIDE-LIQUIDE _________________________________________________________________________
Bien que cette présentation soit essentiellement consacrée aux aspects pure-
ment thermiques, nous ferons référence aux couplages avec le transfert de
matière dans les processus de changement d’état dans les systèmes à plu-
sieurs composants. Nous ne considérons cependant ici que les phénomènes de
changement d’état à l’équilibre, sans prendre en compte les phénomènes de
surfusion ou de solidification rapide, ni la physique de la nucléation.
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1. Aspects fondamentaux
Fluide
T caloporteur
1.1 Généralités Liquide
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1λ ∂ TS ∂T
2
d xF D’un point de vue très général, la résolution du problème de
- – λ L ----------L-
----------- = ρ S h LS ------------ (2) transfert de chaleur avec changement de phase ainsi défini appar-
S ∂x ∂x x = xF ( t ) dt
tient à une classe de problèmes dits à frontière mobile, et la solu-
avec xF abscisse du front de fusion, tion recherchée consiste à déterminer, au cours du temps, le
λ conductivité thermique, champ de température dans les deux phases solide et liquide, ainsi
ρ masse volumique, que la position de l’interface xF (t ). La difficulté réside essentielle-
ment dans le fait que la position de l’une des frontières du
hLS enthalpie massique de fusion ; domaine de calcul, où sont définies les conditions aux limites, est
les indices L et S étant respectivement relatifs aux phases liquide elle-même une inconnue du problème. La solution analytique de ce
et solide. problème non linéaire n’a été obtenue que dans des cas très par-
On dispose par ailleurs de conditions aux limites aux surfaces ticuliers.
frontières du domaine considéré : ces conditions peuvent être soit
des températures imposées, soit des flux spécifiés, ou bien être
décrites par un coefficient d’échange à la paroi. 1.2.2 Méthodes analytiques
Une rapide analyse des lois d’échelle permet d’introduire le
paramètre pertinent des problèmes de changement de phase, le 1.2.2.1 Solution exacte
nombre de Stefan. Considérons en effet le cas de la fusion en géo- Le premier problème traité est celui de la progression d’un front
métrie plane par exemple, où on impose une température de paroi plan de solidification (problème de Stefan, voir la description
TP , la phase initiale étant solide à la température de fusion TF . Si complète fournie dans [2]), dont il n’existe pas de solution ana-
l’on suppose – en ordre de grandeur – que le transitoire thermique lytique lorsque le milieu en cours de solidification a une épaisseur
est négligeable à l’échelle du temps caractéristique du processus finie. Dans le cas du milieu semi-infini délimité par une surface
de fusion, l’équation (2) devient : plane, initialement liquide à une température uniforme, avec des
propriétés thermophysiques constantes, Neumann, cité dans [3], a
( TP – TF ) dx
λ L -------------------------- ≈ ρ L h LS -----------F- proposé en 1860 une solution dans le cas d’une température de
xF dt paroi constante inférieure à la température de fusion :
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K t*
2 aS
I
0,8 II 6
III
IV
0,6 V 5
0,4 4
5
0,0
0,2 3
e=
5
02
St
0,
0 2 =
e
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 St
2 Ste
1
I Karman et Polhausen [6] : condition limite en x = X
II Goodman [7] : condition limite en x = 0
0
III solution exacte de Neumann (§ 1,211)
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1 - x*
IV Goodman [7] : condition limite en x = X
V Karman et Polhausen [6] : condition limite en x = 0
méthode des perturbations
solution numérique
Figure 2 – Évolution de l’interface liquide-solide, problème profil logarithmique
plan-température de paroi imposée : comparaison des différentes
méthodes
Figure 3 – Progression de l’interface liquide-solide dans un cylindre
soumis à une température de paroi externe constante
comme négligeable par rapport à l’enthalpie de changement d’état
(Ste ≈ 0), ce qui conduit à l’établissement d’un régime stationnaire
de température de part et d’autre du front de fusion. Compte tenu
Divers auteurs (voir Alexiades et Solomon [8]) ont développé des
des hypothèses précédentes, on trouve aisément la valeur du
solutions analytiques obtenues par des méthodes dites de pertur-
temps réduit τ nécessaire pour parvenir à une position donnée du
bations en effectuant un développement en série des grandeurs
front. Par exemple, dans le cas d’un échange convectif sur la paroi
caractéristiques :
avec un fluide caloporteur, à la température TC et de coefficient
d’échange hC , on obtient : TF – T ϕ
T * = --------------------- et ϕ * = --------------------------------
— dans le cas plan : TF – TC h C ( TF –TC )
x*
x* (avec ϕ densité de flux de chaleur, ϕ * densité de flux de chaleur
τ = ----------- ( 1 + Bi x * ) réduite) en fonction du nombre de Stefan (supposé très petit, mais
2 Bi
0 non nul). Les solutions obtenues par cette méthode sont lourdes et
il est souvent plus simple d’approcher le champ de température
— dans le cas cylindrique : par un profil de régime stationnaire dont l’évolution est comman-
dée par les seules conditions limites de température et de flux. En
x*
x *2 effet, lorsque le nombre de Stefan est petit (enthalpie de change-
----------- 1 + ε Bi (ln x * – ----- )
1
τ = ment d’état élevée), le temps caractéristique du processus de chan-
2 Bi 2
1 gement d’état est très supérieur au transitoire de conduction et
x cette hypothèse fournit, dans de nombreux cas, une excellente
avec x * = -------- longueur réduite. approximation du phénomène. La figure 3 compare les résultats
X0
de trois méthodes (numérique, perturbations et profil stationnaire)
ε symbole de Kronecker (ε = – 1 si extraction externe, + 1 si extrac- dans le cas d’un cylindre à température de paroi constante, avec
tion interne), X 0 longueur de référence (l’épaisseur de la plaque ε = – 1.
dans le cas plan et le rayon de la paroi d’extraction dans le cas À ce sujet, remarquons que les études paramétriques effectuées
cylindrique ou sphérique), à partir de solutions analytiques approchées permettent de déga-
hC X0 ger certains enseignements généraux utiles lors de la conception
Bi nombre de Biot : Bi = ---------------
- d’un avant-projet. Traitons, à titre d’exemple, la comparaison entre
λ
les deux types de configurations cylindriques avec le fluide de
Après intégration entre x * = 1 et x * = 0, on obtient pour les trois transfert à l’extérieur ou à l’intérieur du tube [9]. On pourrait mon-
géométries (plane, cylindrique et sphérique) : trer, à partir de la solution analytique obtenue pour le nombre de
Stefan nul, l’intérêt de placer le matériau fusible à l’extérieur du
1 2 tube lorsque l’échange convectif provoqué par le fluide caloporteur
τ = ------------------------- 1 + -------
2 (m + 1) Bi est excellent [hC élevée > 1 000 W /(m 2 ⋅ K ) ], car la résistance ther-
mique est alors due pour l’essentiel à l’épaisseur de matériau fusi-
L’erreur commise sur τ est négligeable si Bi < 0,1 ou pour Ste < 2/3. ble croûtée. En revanche, pour un caloporteur médiocre comme un
En dehors de ce domaine, la vitesse de solidification estimée par gaz [hC < 100 W/(m2 · K)], les deux solutions sont équivalentes, car
l’étude simplifiée est trop importante. la variation de la résistance thermique avec l’épaisseur croûtée
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(plus élevée en extraction externe) ne représente jamais qu’un conservation de l’énergie sous forme enthalpique, proposée par
terme faible devant la résistance thermique convective RC = 1/hC . Shamsundar et Sparrow [12], est particulièrement bien adaptée
La diversité des publications consacrées à la résolution du aux problèmes qui concernent l’emploi de matériau à changement
problème de Stefan traduit la difficulté posée par les calculs de dif- de phase non purs pour lesquels le changement d’état se produit
fusion dans des domaines à frontière mobile. Dans la majorité des sur une plage de température (paraffines industrielles, par exem-
cas pratiques, les méthodes analytiques sont cependant insuf- ple). On exprime l’enthalpie du matériau à changement de phase
fisantes, même dans des configurations monodimensionnelles. Le entre une température de référence et la température du point
développement des méthodes numériques a permis d’apporter des considéré par :
solutions à des problèmes plus complexes, et nous en abordons la
description dans le paragraphe suivant. h = 1 f c pL + ( 1 – f ) c pS 2 T + f 1c pS – c pL 2 T F + f h LS (3)
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solide avec des conditions d’interface plus complexes, ou repré- phases du matériau où on représente les transferts dans la phase
senter les transferts dans la zone de croissance (zone dendritique, fluide par un coefficient d’échange à l’interface. Cette approche est
ou pâteuse) par une formulation enthalpique. insuffisante pour l’analyse d’un ensemble très important de
L’ensemble de ces méthodes analytiques ou numériques permet problèmes : les transferts par convection naturelle dans la phase
de traiter un certain nombre de cas monodimensionnels ou multi- liquide sont parfois dominants sur la cinétique de changement
dimensionnels mais, comme nous l’avons précisé, les applications d’état et nous allons rendre compte dans ce paragraphe des prin-
se limitent souvent à des situations très particulières où la conduc- cipaux travaux concernant ce problème.
tion est soit dominante, soit absente dans la phase liquide : on
peut citer la fusion d’une plaque plane chauffée par le haut (sauf
dans le cas de la glace, avec le problème de l’inversion de masse 1.4.1 Mise en évidence du rôle
volumique autour de 4 oC), ou celui de la solidification d’un liquide de la convection naturelle
initialement isotherme à la température de fusion. Cette dernière
configuration a fait l’objet d’une comparaison entre résultats
La bibliographie fournit un grand nombre d’études expérimen-
numériques et expérimentaux dans le cas de la solidification
tales consacrées à l’étude de la fusion dans les géométries les
autour d’un cylindre horizontal [16].
plus courantes : autour d’un cylindre vertical ou le long d’une pla-
que verticale [10] [20]. Ces études définissent l’influence de la
convection naturelle sur la cinétique de fusion ou de solidification.
1.3 Changement d’état On considère, par exemple dans le cas de la fusion, un milieu ini-
tialement solide à la température de fusion et on impose à l’une
sous écoulement forcé des frontières du système une condition de flux ou de tempéra-
ture. La comparaison, entre l’évolution de la quantité fondue
Dans un grand nombre d’applications la phase fluide du système observée expérimentalement et celle calculée par un modèle
est en écoulement forcé à l’intérieur d’un tube cylindrique ou d’un conductif, révèle que la conduction est dominante uniquement
canal rectangulaire. La paroi de la canalisation est soumise à un dans la phase initiale du processus et que la vitesse de fusion est
refroidissement provoquant l’apparition du changement de phase significativement accrue par la convection naturelle dans le fluide
liquide-solide. (à l’inverse, dans un processus de solidification, la présence de
convection dans le liquide inhibe la croissance de la phase
Dans le cas ou le fluide circule à la température de fusion, et si
solide).
l’on suppose que le régime d’écoulement reste en laminaire établi
lorsque le fluide arrive au contact de la zone de la paroi maintenue En effet, au début de la fusion, le front se déplace parallèlement
à une température constante inférieure à la température de fusion, à la surface chauffante, mais, au fur et à mesure que l’épaisseur
Zerkle et Sunderland [17] ont montré que le problème est identique fondue augmente, la variation de la masse volumique du maté-
au problème classique de Graetz. Ils aboutissent alors à une réso- riau liquide avec la température induit des forces de volume qui
lution analytique permettant d’obtenir l’évolution radiale et axiale créent des mouvements de convection naturelle dans le liquide,
de l’interface liquide-solide, et de la perte de pression. Epstein et ces derniers augmentant de façon non uniforme le transfert de
al. [18] ont traité la pénétration du liquide à la température de chaleur à l’interface. Cela se traduit par la déformation de l’inter-
fusion dans un tube de diamètre D initialement vide maintenu en face (figure 4) et par l’augmentation de la vitesse de fusion
dessous de TF . Ils obtiennent une expression de la pénétration du (figure 5).
front liquide dans le tube en bon accord avec l’expérimentation. La En conséquence, la présence de convection naturelle influe de
profondeur maximale axiale de pénétration Xp est alors donnée façon déterminante sur le processus de changement d’état qui est
par : alors multidimensionnel. Par ailleurs, le nombre de Stefan n’est
Xp Re Pr ( a L / a S ) pas le seul paramètre régissant le phénomène, car les transferts à
--------- = --------------------------------------- pour A << 1 l’interface sont fonction du champ de vitesse que l’on doit déter-
D 16 B miner. Il faut donc introduire dans l’analyse les paramètres liés à
la convection naturelle. Cette section présente la résolution du
7/11
Xp Pr ( a L / a S ) couplage de la fusion avec convection naturelle d’origine ther-
--------- = 0,155 Re 8/11 ------------------------------ pour A >> 1 mique dans la phase liquide.
D B
avec B = 3 1 + 2 c pS ( T F – T P )/ h LS 4 1/2 – 1 ,
Re 3/4 Pr ( a L / a S ) 1.4.2 Mise en équations
A = 0,019 8 ---------------------------------------------- ,
B La prise en compte de la convection naturelle dans le processus
( 2∆ p / ρ ) 1/2 de fusion impose de considérer la conservation de la quantité de
Re = ------------------------------- D
ν mouvement et un terme d’advection dans les équations de trans-
fert dans la phase liquide. L’hypothèse de Boussinesq est couram-
où le nombre de Reynolds de l’écoulement est basé sur la perte de ment admise et la variation de la masse volumique n’est prise en
pression et le diamètre D du conduit, les essais couvrant l’inter- compte que dans le terme des forces de volume. Bien qu’il existe
valle de nombre de Reynolds 104 à 105. Lorsque le liquide fusible quelques exemples de résolution en régime turbulent [21], la
est surchauffé, il peut y avoir refusion de la croûte solide [19] ; ce grande majorité des travaux sur le sujet considèrent la convection
cas est particulièrement important pour traiter les problèmes de naturelle en régime laminaire, qui sera le cadre retenu ici. On
sûreté dans les réacteurs nucléaires. considère de plus que le processus est bidimensionnel et on
prendra l’exemple d’une cavité rectangulaire. Le système
d’équations régissant le phénomène est alors le suivant :
1.4 Changement d’état avec couplage — convection naturelle dans la phase liquide :
conduction-convection naturelle • équation de conservation de la masse :
divV = 0 (8)
Dans les sections précédentes, on prend en compte la conduc-
tion comme le seul mode de transfert de chaleur dans les deux avec V vitesse,
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∂ TS ∂T d xF
0
0 1 2
λ S -----------
- – λ L ----------L- = ρ S h LS ------------ (12)
∂n int ∂n int
dt
Modèle 2D avec convection naturelle pour lequel :
avec T L (xF ) = T S ( xF ) = T F ,
RaH = 108 Pr = 50 H/L = 2,5 n direction normale à la surface,
Modèle 1D avec conduction pure TF -- T0 k vecteur unitaire suivant la verticale.
solide isotherme à T0 = TF L’adimensionnement de ces équations par le choix de grandeurs
T -- T0
conduction dans le solide à T0 < TF et F =1 de référence appropriées fait apparaître, outre le nombre de
T1 -- TF
Stefan, les nombres sans dimension classiques de la convection
naturelle :
Figure 5 – Résultats de simulation : fraction fondue F en fonction — nombre de Prandtl de la phase liquide (Pr = ν / aL ) ;
du temps t. Influence de la convection naturelle dans le liquide — nombre de Rayleigh (RaH = g β ∆T H 3 / νaL ) ;
et de la conduction dans le solide (Ste = 0,2) — rapport de forme de la cavité liquide (A = H / L ),
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Température
Si l’on considère pour simplifier le cas d’alliages binaires, le Liquidus
problème se caractérise par le fait que la température de chan-
gement d’état dépend de la concentration de soluté dans la phase A M B
liquide (température de liquidus du diagramme d’équilibre de T
phases de l’alliage). Par ailleurs, la phase solide constituée n’a pas
la même concentration en soluté que la phase liquide à la même Solidus
température, d’où un phénomène de ségrégation qui se traduit par
la redistribution (rejet ou absorption) de soluté à l’interface, et
donc par une variation continuelle de la concentration et de la tem-
pérature d’équilibre au front.
Autre caractéristique de la plupart des processus de solidifica- m s
tion, la déstabilisation de l’interface plan [30] [31] conduit à l’appa- Moles ou masse (%)
rition de cellules, puis à la formation de dendrites constituant une
zone de croissance diphasique, dite zone pâteuse, intermédiaire Pour l'alliage binaire de composition moyenne globale M
entre le solide déjà formé et le liquide originel. Enfin, les gradients à la température T, les proportions de liquide et de solide
de température et de concentration se conjuguent pour modifier sont respectivement égales à :
localement la masse volumique du mélange, induisant des écoule- L = MB /AB
ments de convection thermosolutale dans le bain liquide et dans le S = AM/AB
fluide circulant dans la zone de croissance. Ces phénomènes de Au liquide correspond le segment MB touchant le solidus ;
métallurgie physico-chimique sont décrits par ailleurs dans l’article au solide correspond le segment MA touchant le liquidus
[M 59] Solidification. Macrostructures et qualité des produits du
Traité Matériaux métalliques. Figure 6 – Règle des segments inverses sur un diagramme binaire
Cette configuration se prête bien à une modélisation basée sur de changement de phases
une formulation enthalpique à domaine unique sur un maillage
fixe, la zone de changement de phase étant représentée par un
milieu poreux, où la porosité (fraction liquide) varie continûment Il n’est pas possible dans le cadre restreint de cette présentation
de 1 à 0. Dans la zone diphasique, les équations sont alors écrites de faire état des nombreux résultats obtenus en utilisant cette
en terme de la valeur moyenne des vitesses ou des grandeurs sca- modélisation. Le lecteur est renvoyé à l’article de Ni et Beckerman
laires. On écrit par ailleurs une équation de conservation supplé- [32] pour une discussion du modèle et à Ahmad et al. [33] pour une
mentaire pour le soluté. illustration de la mise en œuvre numérique et un exemple de
Cette formulation permet de prendre en compte les couplages comparaison entre les résultats des deux méthodes pour la prévi-
dans la zone de croissance dendritique. Ceci se traduit par l’ajout sion des phénomènes de macroségrégation.
d’un terme source respectivement dans les équations de conser-
vation de l’énergie et de la quantité de mouvement :
∂T
S T = – ρ --------- + ( u ∇ ) ∆ h
∂t 2. Aspects système
Su = – Au
L’enthalpie de changement d’état ∆h varie de 0 à l’enthalpie de
changement d’état hLS : 2.1 Concept d’échange
0 pour T < T S Les systèmes échangeant de la chaleur entre un matériau à
changement de phase et un milieu extérieur se différencient par le
∆ h = fh LS pour T S < T < T L
type d’apport et d’évacuation de la chaleur (fluide de transfert,
h LS pour T > T L mode de transfert), par les conditions aux limites et par le concept
d’échange. Le transfert peut s’effectuer :
et la vitesse u varie de la vitesse relative du liquide uL à 0 dans la
— par l’intermédiaire d’une surface de séparation entre les deux
phase solide :
milieux ;
uL — par contact direct entre le matériau à changement de phase et
u = fu L un fluide.
Le premier concept correspond, par exemple, au moulage de
0
pièces en fonderie, alors que le second est illustré par la fabrication
en fonction de la fraction liquide f, qui désigne le volume de liquide de pastille d’engrais, de lait en poudre ou de plomb de chasse, ou
interdendritique à une température donnée, cette fraction étant plus simplement par la fusion d’un bloc de glace dans l’air
calculée par la règle des segments inverses relative au diagramme ambiant.
d’équilibre des phases de l’alliage considéré (figure 6).
En dépit de la structure anisotrope et non homogène de la zone
de croissance, l’écoulement dans le milieu diphasique est modélisé 2.1.1 Échange thermique à travers une paroi
par une loi de type Darcy ([B 8 250] Transfert de chaleur dans les
milieux poreux ) utilisant une relation porosité-perméabilité de type La connaissance des propriétés de l’interface entre un matériau
Kozeny-Carman : (en phase) liquide et la paroi sur laquelle il se solidifie, bien que
1 – f2 fondamentale pour la maîtrise technique et économique des pro-
A = – C ---------------
- cédés industriels (moulage, coulée continue, dépôts, soudage...),
f3 reste très empirique. En particulier, la caractérisation de la mouilla-
avec C constante dépendant de la microstructure. bilité et de la résistance thermique de contact entre le matériau et
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Zone
2.2.2 Matériaux d’interface solidifiée
Laitier solidifié Lingot
Ces matériaux sont utilisés en électronique pour réduire la résis-
tance thermique de contact aux interfaces puces/diffuseur d’extrac-
tion de la chaleur. Constitués par le matériau fusible seul ou
Sole refroidie
couvrant les deux faces d’un film support isolant, les matériaux
d’interface à changement de phase se présentent sous la forme de
timbres ou de rubans extrêmement fins afin de minimiser leur résis-
tance thermique interne propre. La variation volumique au chan-
gement d’état permet l’évacuation de microbulles d’air et un Tirage continu
mouillage parfait des surfaces en contact.
Figure 8 – Fusion en creuset froid avec tirage continu
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— pas d’effet capillaire sur l’étalement si le nombre de Weber : Dans le cas de la congélation des tissus biologiques, de nom-
breux mécanismes sont encore mal identifiés, en particulier : le
2
ρL D0 V 0 transport de l’eau entre les cellules non gelées et les espaces extra-
We = ------------------------- cellulaires partiellement solidifiés, et la dégradation des cellules
σ
soit par la solidification de l’eau dans la cellule pour les vitesses de
et le nombre de Reynolds : refroidissement rapides, soit par la déshydratation des cellules aux
faibles vitesses de refroidissement. Avec la congélation des ali-
V0 D0 ments, la difficulté provient essentiellement de la méconnaissance
Re = ----------------
-
νL ou de l’estimation imprécise des propriétés physiques des ali-
ments.
vérifie We >> Re (où D 0 est le diamètre de la goutte, V 0 sa
vitesse d’impact et νL la viscosité cinématique du liquide) ;
— pas d’effet de la solidification sur l’étalement si
Ste / Pr << 1 . 3. Conclusion
2.2.5 Fusion du cœur d’un réacteur Nous avons tenté de faire le point sur les problèmes posés par
l’étude des transferts thermiques dans les processus impliquant le
Dans le scénario catastrophe de la fusion du cœur d’un réacteur changement d’état solide-liquide. Les méthodes analytiques et les
nucléaire, le mélange en fusion du combustible et des gaines nombreuses techniques numériques développées ces dernières
traverse la cuve et se répand à l’extérieur pour former avec le années permettent aujourd’hui de rendre compte des phénomènes
béton des structures un magma appelé corium. Ce scénario fait mis en évidence par l’expérience.
l’objet de développement de logiciels de simulation et d’essais de Ce domaine constitue cependant un champ de recherche très
validation dans divers pays. L’objectif de ces logiciels, qui font actif et les travaux en cours s’efforcent de fournir des outils fiables
intervenir la thermohydraulique et la physico-chimie des consti- pour l’étude de processus industriels, en évitant le recours systé-
tuants du corium, est de modéliser l’étalement transitoire d’un matique à des modèles physiques détaillés nécessitant un investis-
corium à une température de l’ordre de 2 000 oC pour décrire son sement important du point de vue numérique.
écoulement vers des zones où il peut être confiné et maîtrisé en le
refroidissant avec de l’eau, et de répondre à diverses questions Cette présentation rappelle les acquis concernant les transferts
concernant l’empilement des coulées successives [42]. de chaleur, mais de nombreux aspects n’ont pas pu être abordés
ici. Certains modes de transfert (régimes turbulents, comme dans
le brassage électromagnétique en métallurgie ou les transferts
2.2.6 Congélation en milieu dispersé radiatifs dans le matériau), certains couplages (compétition entre
gradient thermique et gradient de concentration, double diffusion,
La congélation dans les milieux dispersés concerne les sols et les instabilités dues à la convection dans la solution comme en crois-
roches, la conservation d’aliments à l’état surgelé, la cryochirurgie sance cristalline) sont encore à l’étude et constituent un pas sup-
et la conservation des tissus et des liquides biologiques. Les mo- plémentaire vers la prise en compte des phénomènes complexes
dèles actuels de congélation des sols permettent de traiter mis en jeu dans les processus réels (retrait et décollement à la soli-
convenablement les cas spécifiques de génie civil (réseaux routiers, dification, effet de tension superficielle, effet thermomécanique
construction sur les sols gelés, pipelines...). dans le solide, surfusion, changement d’état hors équilibre).
Références bibliographiques
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