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CONGELATION
DES PRODUITS DE LA MER
Il a été vu dans les chapitres précédents que le processus d’altération du poisson débute dès
sa mort. De ce fait, afin de ralentir la détérioration et de préserver le produit, il est
nécessaire de recourir au froid le plus tôt possible après capture.
6.1. LA RÉFRIGÉRATION
La glace est probablement le moyen le plus commode pour conserver le poisson à bord, en
usine et pendant le transport routier. L’emploi généralisé de la glace, comme moyen de
réfrigération, tire son efficacité de la commodité de son utilisation malgré quelques
contraintes : la glace nécessite un entreposage en un lieu propre, aéré et humide et
représente un important travail de manutention. Cette méthode de réfrigération permet
d’éviter la détérioration du poisson.
Tableau 6.1. Besoins en glace pour refroidir et maintenir 100 kg de poisson à 0°C en
fonction de la durée du trajet, de la température ambiante et du poisson à
refroidir (d’après MPM, 1996)
Pour obtenir le meilleur résultat de réfrigération par la glace, il est nécessaire que celle-ci
soit propre, ne blesse pas le poisson et soit judicieusement répartie (figure 6.1.).
Figure 6.1. Arrimage en caisses à bord (d’après rapport FAO, 1974)
La saumure est préparée soit à partir d’eau de mer, soit d’eau potable additionnée de sel.
Elle est refroidie par addition de glace (eau de mer refroidie : EMG) ou à l’aide d’une
machine frigorifique (eau de mer réfrigérée : EMR). L’eau de mer commence à congeler
aux environs de -2°C. La température de l’EMG ne peut descendre en dessous de 0°C,
tandis que celle de l’EMR peut atteindre -1°C.
Cette méthode de réfrigération présente des avantages et des inconvénients. Parmi les
avantages figurent la rapidité de refroidissement, l’économie de main d’œuvre, le meilleur
aspect du poisson (absence de risque d’écrasement), la possibilité de maintenir une
température basse donc une contamination bactérienne moins importante. Parmi les
inconvénients citons le salage de la chair lorsqu’il est excessif (souvent avec les poissons
maigres) et la diminution de sa teneur en potassium, l’autolyse, l’apparition de mauvaises
odeurs (si l’aération de l’EMR est insuffisante), les variations de poids et la déperdition des
protéines.
Les éléments essentiels du circuit frigorifique (figure 6.2.) constituent l’ensemble des zones
d’évaporation et de condensation; ce sont l’évaporateur, le compresseur, le condenseur, le
détendeur et quelques accessoires.
Condenseur
Compresseur Détendeur
Évaporateur
Figure 6.2. Schéma de fonctionnement d’une machine frigorifique à compression
6.2. LA CONGÉLATION
L’eau contenue dans les produits de la pêche doit être congelée en période prolongée de
conservation. La congélation interrompt l’action des bactéries et abaisse de façon
remarquable l’activité des enzymes. Afin d’éviter la détérioration du poisson, le
dessèchement de la surface, la perte de couleur et de goût, la température du poisson doit
être maintenue à une valeur aussi basse que possible, même au cours de l’entreposage. Les
produits de pêche congelés doivent être entreposés à une température comprise entre -18°C
et -20°C. Une congélation rapide s’impose. Autrement dit, le poisson doit passer à travers
la zone de formation de cristaux de glace maximum (de -1°C à -5°C) aussi rapidement que
possible et être maintenu à une température moyenne en dessous de -18°C. En effet, entre
-1°C et -5°C, la dénaturation des protéines et la transformation d’amidon peuvent
également avoir lieu.
6.2.1. LES MÉTHODES DE CONGÉLATION
Figure 6.3. Durée de congélation en fonction du débit d’air dans un congélateur à air pulsé
(d’après Doc. Techn. FAO, 1977)
Figure 6.4. Congélateur discontinu à air pulsé (d’après Doc. Techn. FAO, 1977)
Le congélateur discontinu à fonctionnement continu (figure 6.5.) est une chambre à basse
température, de section étroite et de forme allongée, dans laquelle l’air circule à grande
vitesse à contre-courant (déplacement du produit en sens opposé au flux d’air). Les chariots
sont introduits manuellement. Lorsque le premier chariot arrive en fin de congélation, il est
extrait tandis qu’un autre entre à l’autre extrémité du tunnel.
Figure 6.5. Congélateur à air pulsé discontinu à fonctionnement continu ou tunnel classique
à circulation d’air à contre-courant (d’après Doc. Techn. FAO, 1977)
Dans le congélateur continu (figure 6.6.) le produit entre par une extrémité pour sortir par
l’autre, à la température désirée. La congélation se fait à contre-courant.
Figure 6.6. Tunnel de congélation à bande transporteuse rectiligne (d’après Doc. Techn.
FAO, 1977)
Dans le congélateur à lit fluidisé (figure 6.7.) et semi-fluidisé, le produit en vrac de faible
ou moyenne granulométrie (2 cm maximum) est soumis à un flux d’air vertical ascendant et
reste en suspension, ce qui permet une congélation individuelle rapide. Les filets de
poissons peuvent également être congelés par un appareil semblable muni d’une bande
transporteuse. Le flux d’air traverse la bande transporteuse et soulève les filets pour les
congeler superficiellement en évitant qu’ils collent les uns aux autres.
Figure 6.7. Congélateur à lit fluidisé en auge incliné (d’après Inst. Int. Froid, 1972)
6.2.1.2. La congélation par contact direct
La congélation par contact direct est obtenue par immersion du produit dans un liquide
froid ou par pulvérisation de liquide cryogénique. D’une manière générale, le transfert de
chaleur par unité de volume est supérieur à celui obtenu avec l’air, d’où une durée de
congélation plus brève. Les fluides les plus utilisés sont la saumure de chlorure de sodium,
l’azote liquide et le CO2 liquide.
La pulvérisation d’azote liquide (figure 6.8.) chimiquement inerte, non toxique, qui absorbe
en se vaporisant une quantité de calories à un très bas niveau de température (<-30°C),
assure une congélation ultra rapide (6 à 15 minutes pour une épaisseur de 1 à 3 cm). Le
congélateur se présente généralement sous la forme d’un tunnel avec trois zones de
congélation : la précongélation, où le produit vient en contact avec l'azote gazeux à -50°C
permettant ainsi un refroidissement moins sévère ; la congélation, où l'azote est pulvérisé
sur le produit sous forme liquide à -196°C ; et la section d'équilibre, qui permet
d'uniformiser la température du produit.
Le transfert de chaleur est assuré par conduction ou contact direct entre le produit à
congeler et une ou deux plaques métalliques creuses où circule le fluide frigorigène. Le
coefficient de transfert thermique est environ dix fois plus élevé que celui des tunnels à air
pulsé. On distingue plusieurs types de congélateurs :
Figure 6.10. Congélateur à plaques horizontales (d’après Inst. Int. Froid, 1972)
- le congélateur à plaques verticales (figure 6.11.), dont le fonctionnement est identique à
celui du congélateur à plaques horizontales. Il est utilisé surtout pour la congélation en
vrac de poissons entiers, déchets, pulpe et autres sous-produits ; le déchargement et le
chargement sont manuels;
Figure 6.11. Congélateur à plaques verticales (d’après Doc. Techn. FAO, 1977)
Le froid est utilisé pour conserver les produits, puisqu’il freine ou arrête même les activités
bactériennes et enzymatiques responsables de leur altération.
Les germes à Gram négatif sont plus sensibles au froid que ceux à Gram positif. La plus
forte mortalité des bactéries se situe entre -1°C et -10°C ; toutefois quelques-unes survivent
(y compris les pathogènes) même après un long entreposage à basse température.
Les températures inférieures à 0°C ont un effet létal sur certains microorganismes et non
sur d’autres. La congélation ne stérilise pas, si bien qu’à la décongélation la prolifération
bactérienne recommence. Certaines bactéries résistent aux températures de début de
congélation du poisson. À -4°C l’altération d’origine bactérienne est très fortement
ralentie ; en dessous de -10°C, tout développement bactérien est pratiquement arrêté.
Néanmoins, même à -18°C, des microorganismes résistent encore.
La congélation modifie les conditions de vie des microorganismes : pH, disponibilité d’eau
(Aw) et teneur en éléments nutritifs.
Les effets combinés du temps et de la température sur la perte de qualité sont irréversibles
et cumulatifs pendant toute la vie du produit, de la fabrication au transport, en passant par
l'entreposage. La reproduction graphique de la perte de qualité journalière (courbe B en %
par jour : B = 100/A) et la DPC (courbe A en jours) en fonction de la température de
conservation, sont fournies par la figure 6.17. Si on affecte à chaque point de A la valeur de
la perte quotidienne de qualité (en % de la perte totale de haute qualité) à la température
correspondante et que l’on reporte ces valeurs en fonction du temps, on obtient un
graphique qui délimite une surface entre le tracé et l’abscisse temps, proportionnelle à
l’altération globale du produit et équivalente aux pertes de qualité successives, cumulées
pendant la vie du produit. Il est également possible d’effectuer le calcul en multipliant le
nombre de jours passés à chaque température par la perte journalière de qualité à cette
température (tableau 6.5.).
Tableau 6.5. Perte journalière de qualité durant chaque étape
Étapes Température Perte de Durée Perte de
d’entreposage qualité par d’entreposage qualité (%)
(°C) jour (%) en jours
1. Entreposage à la
production -30 0,23 150 35,00
2. Transport -25 0,27 2 0,50
3. Entreposage chez
le grossiste -24 0,28 60 17.00
4. Distribution -20 0,40 1 0,40
5. Entreposage au
magasin de vente -18 0,48 14 6,70
au détail -9 1,90 1/6 0,30
6. Livraison
7. Entreposage chez -12 0,91 14 13,00
le consommateur
Total 241 72,9
Pendant l’entreposage du poisson à l’état congelé, trois points doivent être pris en
considération : l’hydrolyse, l’oxydation et le rancissement. L’hydrolyse est plus marquée
pour les phospholipides que pour les lipides neutres et l’oxydation des lipides est d’autant
plus rapide que leur teneur en acides gras insaturés est elle-même élevée. L’oxydation du
muscle rouge est plus rapide que celle du muscle blanc et les poissons gras sont plus
sensibles que les maigres. Le rancissement se manifeste par de mauvaises odeurs et
flaveurs.
Il est donc préconisé d’abaisser d’autant plus la température que la durée d’entreposage est
importante (-20°C pour le poisson maigre et -30°C pour le poisson gras).
L’équilibre hydrique concerne l’ensemble du tissu musculaire, puisque l’eau peut migrer à
travers les parois cellulaires. Si l’équilibre est rompu, l’eau constitutive se déplace pour
trouver un nouvel équilibre. Cette migration n’est que partiellement réversible. Lors de la
congélation, la teneur en eau liquide diminuant, la concentration en solutés de la phase
liquide résiduelle augmente. À la décongélation, la fusion de la glace donne une quantité
trop grande pour être réabsorbée, et il y a alors exsudation menant à la perte de succulence
de la chair. La chair ayant perdu une partie de sa capacité de rétention d’eau s’assèche et,
après cuisson, devient spongieuse et caoutchouteuse.
B) L’aspect
La déshydratation de la surface du poisson au cours de l’entreposage entraîne une
détérioration de l’aspect, appelée brûlure par le froid. La chair devient sèche, poreuse ou
fibreuse. Cette brûlure est irréversible, et résulte d’une simple évaporation ou d’une
sublimation des cristaux de glace superficiels.
C) La texture
D) La couleur
La chair de certaines espèces s’éclaircit alors que pour d’autres elle jaunit, s’assombrit ou
brunit, avec la durée d’entreposage à l’état congelé, si l’exsanguination est insuffisante
avant la congélation et si le séjour préalable sous glace est trop long.
La valeur nutritive est généralement bien préservée par la conservation du poisson à l’état
congelé. Cependant, les mauvaises conditions d’entreposage ou de décongélation peuvent
réduire celle-ci et surtout faire diminuer le coefficient d’utilisation digestive des protéines.
Le rancissement oxydatif occasionnel des lipides au cours de l’entreposage réduit la valeur
nutritive, tout en ayant une action antivitaminique.
6.4. LA DÉCONGÉLATION
Dans la décongélation à l’air pulsé, on fait circuler de l’air humide réchauffé sur les
surfaces du poisson. Dans ce genre de congélateur, l'air doit être saturé d'humidité et être
maintenu à une température égale ou inférieure à 20°C. La durée de décongélation est, dans
certains cas, moindre qu’à l’air calme.
Le poisson à décongeler est immergé dans un bassin d’eau stagnante ou courante. Il est
évident que la circulation de l’eau accélère la décongélation. La vitesse de circulation de
l’eau recommandée est de 0,5 cm/s et la température ne doit pas excéder 18°C. La
décongélation à l’eau est plus rapide que celle à l’air, car le transfert de chaleur entre le
poisson et l’eau est plus efficace qu’entre le poisson et l’air.
6.4.1.3. La décongélation par contact
Les blocs de poissons sont serrés entre des plaques superposées, entre lesquelles circule de
l’eau à une température avoisinant 20°C.
La technique de décongélation sous vide se pratique dans une chambre à vide munie d’une
source de vapeur, d’une pompe à vide et des contrôles nécessaires aux opérations. Cette
technique utilise la chaleur latente dégagée par la condensation de la vapeur d’eau à la
surface du poisson congelé, sous une pression inférieure à la pression atmosphérique. En
absence de gaz non condensables, éliminés par une pompe à vide, le coefficient de transfert
est plus élevé que celui obtenu avec l’air saturé à pression atmosphérique à l’interface
poisson-vapeur, d’où une réduction du temps de décongélation.
La chaleur est produite dans la chair par résistance à un courant à basse tension passant
entre deux électrodes plates, qui sont en contact avec les grandes surfaces opposées du bloc
de décongélation. Pour assurer un flux d’électricité uniforme et éviter une surchauffe
localisée, la température moyenne du bloc ne doit pas être inférieure à -4°C. La
décongélation par résistance électrique est deux à trois fois plus rapide qu’à l’air pulsé ou à
l’eau.
Ce type de décongélation fait appel aux propriétés diélectriques du poisson placé entre deux
plaques métalliques qui génèrent un champ électrique alternatif à haut voltage et à haute
fréquence. Ce champ électrique active les particules chargées à l’intérieur du poisson, en
leur induisant un mouvement de va et vient. Les micro-déplacements de ces particules
produisent de la chaleur, ce qui permet une décongélation plus rapide que celle induite par
résistance.
6.4.2.3. La décongélation par micro-ondes
Il est possible de décongeler très rapidement de minces tranches de poisson congelé par
absorption de l’énergie produite par un champ électrique à très haute fréquence (3000
MHz). Cependant, les frais d’équipement considérables qu’elle engendre rendent cette
méthode sans grand intérêt pratique.
La congélation est nécessaire pour un entreposage prolongé des produits de pêche frais. Le
procédé de fabrication générale des produits congelés est indiqué par le diagramme
suivant :
Réception de la matière première
Préparation
Congélation
Glaçurage et emballage
Entreposage congelé
Expédition congelée
Pour produire des produits congelés de bonne qualité, il est nécessaire de traiter une matière
première qui répond aux normes et réglementation en vigueur. Avant la congélation, les
produits de la pêche subissent un certains nombre d’opérations préparatoires selon leur
destination (entiers, éviscérés ou non, filets). Les poissons sont placés sur des plateaux de
congélation (opération de panning) ou subissent d’autres traitements avant la mise en
plateaux, tels que le blanchiment, le sucrage (hachis du poisson), la salaison ou l’immersion
dans un additif alimentaire. Après la congélation, les produits sont soumis à un givrage ou
glaçurage (formation d’une fine couche de glace de 2 à 3mm l’épaisseur), afin d’éviter leur
dessèchement au contact de l’air. Cette opération est réalisée dans une eau fraîche ou une
solution glutineuse (1% de cellulose de méthyle d’alginate de sodium ou 0,2% de
polyacrylate de sodium) nommée glaçage par colloïde. Une fois le givrage terminé, les
produits sont emballés avec un film laminé et mis dans du «carton maître» pour être
entreposés à une température très basse (égale ou inférieure à -26°C), en attente
d’expédition.
6.5.1. LES POISSONS
Lavage Décongélation1
Pesage et glaçage
Écaillage
Éviscération
Rinçage et égouttage
Glaçurage
Calibrage si nécessaire
Emballage
Entreposage
Expédition
B) Le diagramme du rouget
1
Décongélation en cuve d’eau recyclée (température de l’eau entre 5°C et 15°C ; durée : 8
à 10 heures)
21
Fraîche Réception de la Congelée
matière première
Entreposage Entreposage
à 0°C à -20°C
Lavage Décongélation2
Pesage et glaçage
Écaillage
Éviscération
Rinçage et égouttage
Glaçurage
Calibrage
Emballage
Entreposage
Expédition
2
Décongélation en cuve d’eau recyclée (température de l’eau entre 5°C et 15°C ; durée : 3
heures)
22
Fraîche Réception de la Congelée
matière première
Entreposage Entreposage
à 0°C à -20°C
Lavage Décongélation3
Pesage et glaçage
Dépiautage et glaçage
Solette Éviscération
Rinçage et égouttage
Emballage
Entreposage
Expédition
Lavage Décongélation4
Pesage et glaçage
Dépiautage
Ébarbage
Rinçage et égouttage
Calibrage
Emballage
Entreposage
Expédition
4
Décongélation en cuve d’eau recyclée (température de l’eau entre 5°C et 15°C ; durée : 5
à 6 heures)
6.5.1.2. Les diagrammes de fabrication des filets de poissons
A) Le diagramme des filets de sole
Fraîche Réception de la Congelée
matière première
Entreposage Entreposage
à 0°C à -20°C
Lavage Décongélation5
Pesage et glaçage
Filetage manuel
Égouttage
Calibrage
Emballage
Entreposage
Expédition
5
Décongélation en cuve d’eau recyclée (température de l’eau entre 5°C et 15°C ; durée : 4
heures)
25
B) Le diagramme des filets de mérou, Saint Pierre, rascasse, dorade, lotte et ombrine
Lavage Décongélation6
Pesage et glaçage
Filetage manuel
Égouttage
Calibrage
Emballage
Entreposage
Expédition
26
Fraîche Réception de la Congelée
matière première
Entreposage Entreposage
à 0°C à -20°C
Lavage Décongélation7
Pesage et glaçage
Écaillage
Filetage manuel
Désossage
Égouttage
Calibrage
Emballage
Entreposage
Expédition
7
Décongélation en cuve d’eau recyclée (température de l’eau entre 5°C et 15°C ; durée : 6
heures)
6.5.2. LES CÉPHALOPODES
6.5.2.1. Le poulpe
Éviscération manuelle
Lavage
Battage
Lavage
Calibrage
Égouttage
Glaçurage
Entreposage
Expédition
À la réception, le poulpe subit un test organoleptique pour évaluer sa fraîcheur, selon le barème
de cotation sensorielle de la fraîcheur des céphalopodes. Après quoi, un triage et un calibrage
sont effectués pour :
- déterminer le prix (chaque calibre a un prix bien déterminé) ;
- éliminer les pièces défectueuses ;
- éliminer les corps étrangers ;
- classer le poulpe en trois classes selon le poids (petit : 200 g, moyen : entre 200 et 500
g , grand : 500 g).
Après l’éviscération manuelle, on procède à un premier lavage pour éliminer toute trace de
résidu, puis à un battage, en plaçant une quantité pouvant atteindre 300 kg dans un cylindre
tournant (30 tours/mn), appelé batteuse électrique, avec de l’eau, de la glace et 8% de sel,
durant 45minutes; ou bien 150 kg de poulpe, 2,5 kg de sel, de l’eau et de la glace pendant
40 minutes. Dans les deux cas l’eau doit recouvrir le poulpe. Au cours de cette opération, le
poulpe perd une partie de son eau en raison de la présence de sel et du mouvement rotatif
de la batteuse. L’essentiel est qu’il tienne sa forme, même s’il paraît gonfler légèrement.
Le poulpe de bonne qualité présente une meilleure « floraison » que celui de qualité
inférieure qui reste flasque.
Pour le second lavage, le poulpe est placé dans un bac rempli d’eau mélangée avec de la
glace pour éliminer le noircissement au niveau des ventouses, ainsi que les corps étrangers
et, pour maintenir la forme souhaitée. Après le lavage, on procède au calibrage selon le
tableau 6.7. Le déroulement rapide de toutes les opérations précédentes est recommandé.
Le poulpe calibré est mis sur des plateaux placés dans des chariots, pour être acheminés
vers le tunnel de congélation (-35°C pendant 8 à 12 heures). Après congélation, on procède
à l’opération de givrage, en immergeant les plateaux dans des bac remplis d’eau glacée à
0°C. Puis, le produit est immédiatement mis dans un carton enduit de plastique et entreposé
à -20°C, en attente d’expédition.
Le procédé de fabrication du poulpe congelé en IQF est le même que celui du poulpe
congelé en bloc. La seule différence est le mode de conditionnement. En effet, le
conditionnement en IQF se fait en présentant les poulpes séparés sous une forme de fleur,
d’où l’appellation de poulpe en fleur congelé. Lorsqu’il s’agit du calibre Tako 9 ou Tako 8,
la séparation se fait en utilisant des plaques d’aluminium.
1
483215025.doc des produits de la mer
À la fin de cette opération, deux types de produits peuvent être obtenus : le NAMACUT et
le TAKOCUT. Pour obtenir le NAMACUT, on découpe chaque tentacule en trois
morceaux (Cp : 8 g, C4 : 3-5 g et C2 : 2-3 g) ; le C4 et le C2 subissent une cuisson dans l’eau
bouillante pendant 2 minutes. Les sachets sont remplis de 80 % de tentacules et 20 % de
tête. Le TAKOCUT se différencie du NAMACUT par la pesée et la coupe.
Les sachets sont placés sur des plateaux, lesquels sont disposés sur des chariots pour entrer
dans le tunnel de congélation à -40°C pendant 6 à 8 heures. À la sortie, le produit congelé
est mis dans des cartons et entreposé à -20°C en attente d’expédition.
6.5.2.2. Le calmar
Lavage
Égouttage
Glaçurage
Entreposage
Expédition
P 20-25
6.5.2.3. La seiche
Dépiautage
Éviscération manuelle
Lavage
Lavage
Égouttage
Glaçurage
Entreposage
Expédition
Tableau 6.9. Calibrage de la seiche
Calibre Poids (Kg)
4P < 70
3P 70-110
2P 110-200
P 200-300
M 300-500
G 500-700
GG >700
Lavage
Lavage
Égouttage
Calibrage
Glaçurage
Entreposage
Expédition