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M1 Analyse numérique des EDP, éléments finis

TD 3 : interpolation (suite)
Roland Becker
5 mai 2020

Exercice 1
1. En une dimension d’espace, toutes les familles de maillages sont régulières.
2. Soit H(Ω) une famille de maillages en triangles. Les conditions suivantes sont-
elles équivalentes ?
(i) Il existe une constante α0 > 0 telle que pour tout h ∈ H et K ∈ Kh l’angle
minimal de K soit supérieur à α0 (“minimum angle condition”).
(ii) Il existe une constante C telle que

hK
sup sup 6C « régularité de la famille de maillages ».
h∈H K∈Kh ρK

(iii) Il existe une constante c0 telle que pour tout h ∈ H et K ∈ Kh on ait

max {|S| | S ∈ S(K)} 6 C2 min {|S| | S ∈ S(K)} .

Solution de l’exercice 1
1. Pour d = 1 nous avons hK = ρK = b − a, si K =]a, b[.
2. Oui. Nous avons les relations suivantes

c2 = a2 + b2 − 2ab cos γ (« Al-Kashi ») (1)


a sin α
= (« Loi des sinus ») (2)
b sin β
|K| = ab sin γ (« Formule de l’aire ») (3)
ρK 2 |K|
r= = (« Formule du périmètre ») 1 (4)
2 a+b+c
On peut supposer a > b > c.

1
i) → ii) D’après l’hypothèse l’angle maximal est inféreieur à π − θ0 et donc nous
avons min {sin α, sin β, sin γ} > sin θ0 (avec les propriétés de sin)

ρK 2ab sin γ 2ab sin α0


= >
2 a+b+c a+b+c
et
hK a a a(a + b + c)
= 6 6
ρK ρK ρK 4ab sin α0
et donc
hK a a(a + b + c) 3 a 3
= 6 6 6 =: C1 .
ρK ρK 2ab sin θ0 2 sin θ0 b 2 sin2 θ0

ii) → iii)
iii) → i) On peut supposer α > β > γ. Comme α > π/3, nous avons

sin α a sin α 3
= 6 C2 ⇒ sin γ > =
sin γ c C2 2C2

Exercice 2

Soit H = x ∈ Rd nT (xH − x) = 0 avec xH ∈ H, n ∈ Rd et knk = 1. Le projecteur
PH : Rd → H est défini par le problème de minimisation kPH x − xk = inf {ky − xk | y ∈ H}.

1. PH est bien défini. On a d(x, H) = kPH x − xk.


2. Montrer que PH x = x + d(x, H)n.
3. Soit xP 6∈ H et xH . On définit

nT (xH − x)
λ(x) = . (5)
nT (xH − xp )

Montrer que
d(x, H)
λ(x) = . (6)
d(xp , H)

4. Montrer que
−n
∇λ = . (7)
d(xp , H)

Solution de l’exercice 2
1. H est un convexe fermé, et y → ky − xk une fonction strictement convexe. Alors
il existe une unique solution à inf {ky − xk | y ∈ H}. On a d(x, H) = kPH x − xk
par la définition de la distance.

2
2. Nous avons hPH x − x, yi = 0 pour tout y ∈ H. Alors par la définition de la
normale PH x − x = αn avec α ∈ R. Or, comme knk = 1, d(x, H) = kPH x − xk =
α.
3. Nous avons d’après la question deux

nT (xH − x) nT (PH x − x) d(x, H) knk


λ(x) = T
= T
=
n (xH − xp ) n (PH xp − xp ) d(xp , H) knk

4. Dérivation de (5) par rapport à x donne le résultat. Les composantes de ∇λ(x)


sont
Pd
∂λ ∂ j=1 nj (xH − x)j ni
= T
=−
∂xi ∂xi n (xH − xp ) d(xp , H)

Exercice 3
Soit K = [−1, 1]2 et P := Vect(1, x, y, xy). On définit les fonctionnelles

Σ := {σ(v) := v(a) : a ∈ A := {(0, −1), (1, 0), (0, 1), (−1, 0)}}.

1. Démontrer que (K, P, Σ) n’est pas unisolvent (donc ce n’est pas un élément fini).

e := Vect(1, x, y, x2 − y2 ) ?
2. Et si l’on remplace P par P
3. Trouver la base canonique de (K, P,
e Σ).

Solution de l’exercice 3
1. La fonction xy s’annule dans tous points de A = {b1 , b2 , b3 , b4 }. Donc (K, P, Σ)
n’est pas unisolvent.
2. Soit p ∈ P.e Les diagonales s’écrivent sous la forme y = σ1 + σ2 x avec σi ∈
{−1, +1}, i = 1, 2. La restriction du polynôme x2 − y2 sur une diagonale D est
donc égale à

x2 − (σ1 + σ2 x)2 = −1 − 2σ1 σ2 x ∈ P1 .



Cela implique que p D ∈ P1 (D). Comme elle s’annule aux extrémités, d’après le
lemme 2.13 p factorise toutes les diagonales. Cela implique p = 0.
3. Pour 1 6 i 6 4 soit ik , il ∈ J1, 4K les deux diagonales, qui ne contiennent pas bi .
Alors avec b ∈ R

bφi :=(y − (σi1k + σi2k )x)(y − (σi1l + σi2l x))


=y2 + σi2k σi2l x2 + σi1k σi1l − (σi1k + σi1l )y − (σi1l σi2k + σi1k σi2l )x − (σi2l + σi2k ) xy.
| {z } | {z }
=−1 =0

3
Le terme croisé s’annule, car les deux diagonales ont des pentes de signes oppo-
sés. Le facteur√b est le produit des distances de ai aux diagonales. Ces distances
valent toutes 2, par conséquent

y2 − x2 + σi1k σi1l − (σi1k + σi1l )y − σi2k (σi1l − σi1k )x


φi = .
2
Par exemple pour a4 , σ41k = 1,σ42k = −1, σ41l = −1,σ42l = 1,

y2 − (x + 1)2
φ4 = .
2

Exercice 4
Soit Ω ⊂ Rd un domaine polyhedral et H(Ω) une famille de maillage régulière et
Vh = P1h (Ω) pour tout h ∈ H(Ω).
1. Démontrer, que pour h ∈ H(Ω), K ∈ Kh

C
kukL∞ (K) 6 d/2
kukL2 (K) ∀u ∈ Vh . (8)
hK

2. Démontrer, que pour d 6 3, h ∈ H(Ω), K ∈ Kh


4−d
ku − IK ukL∞ (K) 6 C hK2 |u|H2 (K) ∀u ∈ H2 (K). (9)

Solution de l’exercice 4
x = TK−1 (x). Comme |b
1. Soit x ∈ K et b x)| est une semi-norme et elle bornée par la
u(b
2 b
norme L (K), alors il existe CKb tel que

|b x)| 6 CKb kb
u(b ukL2 (K)
b . (10)

Ensuite nous avons

|K| ρd hdK hdKb


JK = > K > C −d
H(Ω) d ⇒ J−1 d
K 6 CH(Ω)
K
b hdKb hKb hdK

et par conséquent par transformation


Z  12
|u(x)| = |b x)| 6 CKb kb
u(b ukL2 (K)
b = CK
b u
b (b 2
x) db
x
K
b
Z  21
d/2 d/2 −d/2
=CKb u(x)2 dxJ−1
K 6 CKb CH(Ω) hKb hK kukL2 (K) .
K | {z }
=:C

4
2. D’après l’injection de Sobolev, nous avons H2 (K) ⊂ C(K) grâce à l’hypothèse d 6
3. comme la transformation est affine, cela implique également H2 (K) b ⊂ C(K).b
2 b
Par conséquent (10) est vrai pour u ∈ H (K) et donc l’estimation de la première
question est valable pour tout H2 (K). Alors avec l’estimation d’interpolation

C 2−d/2
ku − IK ukL∞ (K) 6 d/2
ku − IK ukL2 (K) 6 ChK |u|K2 (K) .
hK

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