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Paris 2017
Claude
Monet
collectionneur
Nos
Les trésors
d’Ordrupgaard
à Jacquemart-
André
CHANEL.COM
Le nouveau Salon des Beaux-Arts
du 16e siècle à nos jours
Du 8 au 12 novembre 2017
de 12h à 20h
Nocturne le jeudi 9 novembre jusqu’à 22 h
Palais Brongniart
Place de la Bourse, 75002 Paris Le Salon du Dessin, de la Peinture et de la Sculpture
www.finearts-paris.com
Pendant tout l’été a couvé une nouvelle affaire liée au marché de l’art. Ce n’est pas une
question de faux comme l’an dernier avec les meubles XVIII e de Versailles, mais une affaire
de propriété. Celle du pleurant 17, une petite statue du XIV e siècle en albâtre qui ornait à
Dijon le tombeau de Philippe le Hardi. Elle était en possession de la même famille depuis
1813. Celle-ci en avait permis le moulage en plâtre pour reconstituer sur place le monu-
ment funéraire avec ses quarante et une sculptures. La dernière propriétaire en date du
pleurant l’avait prêté pour de nombreuses expositions dont la dernière, en 2004, a eu lieu
aux musées de Dijon et de Cleveland. À sa mort, ses filles durent payer un supplément de
plus de huit cent mille euros de droits de succession
Va-t-il y avoir pour cette petite œuvre, estimée à plus de deux mil-
lions d’euros en se basant sur des sculptures similaires
vendues récemment. Après avoir songé à s’en séparer
RETROUVEZ par voie de dation, puis avoir proposé en vain au musée des Beaux-Arts de Dijon de l’ache-
LES CHRONIQUES ter avec l’aide de mécènes (l’État déclarant ne pas pouvoir l’acquérir), elles décident de la
HEBDOMADAIRES vendre aux enchères chez Pierre Bergé & Associés, qui demande alors un certificat d’ex-
de Guy Boyer sur
Radio Classique portation. En réponse, la maison de ventes reçoit une mise en demeure de la Direction
le vendredi en fin générale des patrimoines la priant de restituer l’œuvre à l’État car la famille serait « déten-
de flash de 13 h,
le samedi à 9h57 teur précaire d’un bien relevant du domaine public ». En clair, le pleurant ne lui appartien-
et 19 h, son émission drait pas.On peut s’interroger sur l’action du ministère de la Culture.Tant que la détentrice
« La Grande Galerie
conservait son bien en bon état et le prêtait,on ne l’a pas ennuyée ni contesté sa propriété.
de Radio Classique »
le vendredi à 19 h, Le jour où ses ayants droit décident de s’en séparer,l’État sort les griffes et veut confisquer
et son intervention l’objet.Y aurait-il deux poids deux mesures, puisque
une affaire
dans l’émission
de Patrick Poivre d’autres morceaux du tombeau de Philippe le Hardi
d’Arvor, « L’Invité (un dais et des pendentifs) ont été achetés en 1991
Culture », le lundi
à 19h 50.
et 2001 par le musée des Beaux-Arts de Dijon à
d’autres propriétaires qui les avaient obtenus dans les mêmes circonstances que la
famille du gisant incriminé? « L’État veut spolier une propriété privée. On a un sentiment
d’inégalité, d’arbitraire, assure maître Basile Ader. Pourquoi en 2013 l’État n’a-t-il pas réagi
lors de la vente chez Christie’s de deux pleurants du tombeau du duc de Berry, également
démembré pendant la Révolution,puis,en 2016,a fait usage de son droit de préemption sur
deux autres pleurants de même provenance, sans revendication ? » En accord avec son
confrère maître Delvolvé, qui re-
du pleurant ?
existe aussi
sur iPad et tablettes présente la famille devant la juri-
Android diction administrative pour
contester la décision du minis-
tère de la Culture, il considère que le bien était juridiquement aliénable jusqu’en 1804,
date de l’adoption du code civil et de son article 538. « Or, le pleurant 17 a été dissocié du
tombeau en 1793. Les héritières peuvent donc se prévaloir de la prescription acquisitive en
raison de l’ancienneté et de la notoriété, c’est-à-dire la bonne foi de leur possession. Je ne
sais pas si le ministère se rend compte des conséquences d’une telle mise en demeure ! »
Affaire à suivre, comme on dit dans ces cas-là. Sans doute devant un tribunal judiciaire.
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? ? ? ? ?
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SEPTEMBRE 2017
112
La Biennale Paris
78
accueille volontiers
le design et les Ci-dessous Isabelle et
arts décoratifs Hervé Poulain au milieu
du XXe siècle. de leur collection
sur le thème des
Indiens d’Amérique.
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le chœur de l’église
Saint-Germain-
des-Prés, à Paris,
retrouve des
58
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portfolio
le
scu
Fastueusement installée dans l’hôtel Collot, à Paris,
res
Aménagées autour d’un jardin-patio dans les
anciennes dépendances de l’hôtel, les nouvelles
la galerie Kugel vient de gagner six nouvelles salles salles, de sobre décoration néoclassique, abritent un
consacrées aux sculptures et aux peintures. choix de peintures et de sculptures de premier ordre,
Elles s’y répondent comme au théâtre. Pour marquer de l’Antiquité au XIXe siècle et provenant pour la
l’événement, cet espace sera ouvert les 16 et 17 plupart de collections privées. Figurent ici, de dos,
l’Hercule Barberini, une tête antique d’Éros de type
septembre, dates des Journées du Patrimoine. Centocelle monté en buste au XVIIIe siècle ainsi que,
/ Texte Hervé Grandsart / Photos Jacques Pépion en arrière-plan dans la seconde salle, un buste
égyptien d’époque ramesside (1306-1186 av. J.-C.).
portfolio
Monumentalité
antique
portfolio
fameux groupe
aphné (v. 1622-
nin, ce bronze
relation par
tes avec l’art du
nçais François
28-1715).
attestée, dans
s de Girardon,
en cire du groupe,
blement par
rmet de penser
le bronze fut
de 1700 sous
ection. Un second
onnu est conservé
Montpellier.
on, Apollon et Daphné
n,vers 1700,bronze
ré, H. 88,5 cm.
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Graciles
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À VOIR
LES NOUVELLES SALLES
DE LA GALERIE KUGEL,
25, quai Anatole-France,
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HERVÉ GRANDSART, CÉLINE LEFRANC, MANUEL JOVER,
THE MUSEUM GUILLAUME MOREL, ÉLISABETH VEDRENNE
OF MODERN ART.
©2017 BRUCE
NAUMAN.
Comme chaque année, un même constat : les expositions d’art les collections de Claude Monet (p. 58), Jacquemart-André fait
moderne l’emportent dans la programmation mondiale. Cet venir les impressionnistes d’Ordrupgaard (p. 90), Orsay danse
automne, pas moins d’une dizaine d’événements picassiens avec Degas, le Grand Palais se réserve Gauguin, Beaubourg se
vont mettre le peintre andalou à toutes les sauces. Picasso entre concentre sur Derain fauve, la Fondation Louis Vuitton choisit les
cubisme et néoclassicisme à Rome, Picasso en 1932 au Musée chefs-d’œuvre du MoMA de New York (ill.) tandis que le musée
Picasso-Paris, Picasso comparé à Toulouse-Lautrec à Madrid ou Maillol opte pour le Pop Art du Whitney. En région, Lille res-
Picasso et Botero à Aix-en-Provence… Paris joue la même par- sort Jean-François Millet, Les Sables-d’Olonne mettent Gaston
tition et, qu’ils soient privés ou publics, les musées parisiens ont Chaissac sur un piédestal et le Lam de Villeneuve-d’Ascq raconte
prévu une rentrée centrée sur l’art moderne. Marmottan analyse l’histoire de Wilhelm Uhde et des Primitifs modernes. GUY BOYER
À gauche
Jean Clouet,
Portrait équestre
de François I er,
peinture sur
papier,27 x 22 cm
©PARIS, MUSÉE
DU LOUVRE.PHOTO
DE PRESSE RMN.
QUAND BRUEGEL
DESSINE ET GRAVE
Du 8 septembre au 3 décembre
Le richissime musée Albertina de Vieenne
nous offre cette année une exposi tion
d’œuvres graphiques du peintre flam mand
Pieter Bruegel l’Ancien (1529-1569), préélude
à celle programmée en 2018 au Kunsthisto-
risches Museum, qui honorera les tableaux
du maître. Bien que Bruegel fît détruiree à la
veille de sa mort certaines feuilles (com mpro-
mettantes ?) et malgré les inévitables peertes
dues à l’histoire, près d’une centaine de des-
sins connus, de grande diversité d’insp pira-
tion et souvent datés et signés, lui sont dee nos
jours attribués, faible part de sa producction
puisque qu’il en livra cent trente-cinq au
seul Jérome Cock pour être gravés. Bru uegel
dessinateur fut, en outre, imité par d’au utres
artistes, en premier lieu par son propree ils,
Pieter le Jeune. Une exposition qui devvrait
faire le point sur toute cette producction ques instruments, elle livre sur le sujet un
emblématique du xvie siècle. état complet de connaissances très élargies
VIENNE « BRUEGEL. DESSINER ces derniers temps. Bien qu’attestée à Ugarit
LE MONDE », Albertina, 43 1 534 830. (actuelle Syrie) au xive siècle av. J.-C., la théo-
rie d’échelle musicale n’a laissé, hélas, que de
LENS EN MUSIQUE ! très rares traces écrites, alors que la musique,
religieuse ou non, devait rythmer toute vie
Du 13 septembre au 15 janvier
publique et privée. Des dispositifs sonores
Adossée à des programmes de recherches inédits permettront d’en évoquer néanmoins
des Écoles françaises à l’étranger, une certains aspects et de se familiariser avec le
spectaculaire exposition sur le thème d de la plus ancien chant connu à ce jour au monde.
musique sous l’Antiquité a été menée à bien LENS « MUSIQUES ! ÉCHOS DE
par le musée du Louvre-Lens, en collab bora- L’ANTIQUITÉ », Louvre-Lens, 03 21 18 62 62.
tion avec la Fondation espagnole « la Caiixa ».
Riche de quelque quatre cents œuvres et ob- LA PEINTURE HEUREUSE
jets divers, parmi lesquels igurent d’authenti- D’ANDERS ZORN
Du 15 septembre au 17 décembre
Fruit d’une collaboration franco-suédoise,
l’exposition du Petit Palais consacrée à l’artiste
suédois Anders Zorn (1860-1920), après celle
qui honora, en 2014, cet autre grand Suédois,
le peintre Carl Larsson, remet sous les feux de
la rampe un artiste célèbre et célébré, parfois,
sous le nom réducteur de « maître suédois de
l’impressionnisme ». Ayant parfait sa forma-
tion à Paris, ville où il connut un vif succès,
marqué par la consécration d’une grande
exposition en 1906, Zorn fait partie des ces
artistes européens « in de siècle » qui, déga-
gés du pur académisme, surent exploiter les
lamboyances d’une touche large libératoire.
Mais Zorn pratiqua tous les genres hors de
toute formule et fut également un remar-
Ci-contre quable aquarelliste, sculpteur, et même pho-
Anders Zorn, tographe. Occasion de redécouvrir à Paris cet
Vacances d’été, artiste au talent multiple. H. G.
1886,aquarelle
sur papier, PARIS « ANDERS ZORN, LE MAÎTRE DE
76 x 54 cm LA PEINTURE SUÉDOISE », Petit Palais,
©COLLECTION PRIVÉE. 01 53 43 40 00.
Ci-contre Masque
anthropomorphe, ET AUSSI…
Gabon, XXe s.,
bois, H. 25 cm LE VERRE À CLUNY
©PARIS, MUSÉE DU QUAI
BRANLY-JACQUES CHIRAC. Du 20 septembre au 8 janvier
PHOTO T. OLLIVIER,
M. URTADO. Du vitrail aux gobelets transparents,
le verre prend au Moyen Âge des
En bas Albrecht formes et des usages variés.
Dürer, Aile de rollier
bleu, v. 1500-1512,
Le musée de Cluny à Paris en dresse
aquarelle sur un premier inventaire.
vélin, 29,6 x 20 cm
©VIENNE, ALBERTINA. VIENNE CÉLÈBRE RAPHAËL
Du 29 septembre au 7 janvier
branche essentielle de la chrétienté.
Après l’Ashmolean Museum
Car, faut-il le rappeler, le christia-
d’Oxford (« Connaissance des
nisme est né et s’est difusé au Proche- Arts » n°760), l’Albertina de Vienne
Orient, s’implantant en Égypte, au célèbre Raphaël côté art graphique
Liban, en Syrie, Jordanie, Irak… à travers en cent vingt dessins.
une multiplicité d’Églises (copte, grecque,
syriaque, arménienne, maronite). L’exposition VAN EYCK ET
vise à montrer toute « l’implication des chré- LES PRÉRAPHAÉLITES
tiens d’Orient dans la vie culturelle, politique et
intellectuelle du monde arabe ». Du 2 octobre au 2 avril
PARIS « CHRÉTIENS D’ORIENT. Possédant les célèbres Époux
DEUX MILLE ANS D’HISTOIRE », Institut Arnolfini, la National Gallery de
du monde arabe, 01 40 51 38 38. À lire : Londres s’attache à Van Eyck et
notre HORS-SÉRIE n° 778 (52 pp., 9,50 €). son influence sur les artistes, en
particulier les Préraphaélites du XIXe.
L’AFRIQUE ÉQUATORIALE
Du 3 octobre au 28 janvier RUBENS AU LUXEMBOURG
Du 4 octobre au 15 janvier
Plus de trois cents pièces, du xix e au
xx e siècle, statues d’ancêtres et masques, Plutôt que d’offrir une rétrospective
DÜRER CÔTÉ DESSIN correspondant à deux types de rituels, sont Rubens, le musée du Luxembourg
présentées. « Les statues, écrit Yves Le Fur, à Paris a préféré se concentrer
Du 20 septembre au 6 janvier sur ses portraits princiers.
commissaire de l’exposition, sont majori-
L’Albertina possède un fonds exceptionnel tairement reliées aux cultes domestiques des
de près de cent quarante dessins d’Albrecht ancêtres et installées dans des dispositifs de GEORGES MICHEL RETROUVÉ
Dürer. Aussi est-ce l’œuvre graphique du reliquaires ou igures reliquaires. Les masques Du 7 octobre au 7 janvier
grand artiste qui est au cœur de cette expo- expriment les nombreux aspects des entités
sition, son œuvre graphique considéré à spirituelles qui interviennent dans le fonc- Belle initiative de Bourg-en-Bresse
l’égal de son œuvre peint ou gravé. À rai- tionnement des sociétés (initiation, justice, qui propose la redécouverte du
paysagiste Georges Michel (1763-
son : certaines feuilles célèbres, comme la cérémonies, fêtes…). » M. J.
1843), « le Ruysdael de Montmartre »
Touffe d’herbe fourmillante de vie, l’Aile PARIS « FORÊTS NATALES. ARTS DE bien oublié aujourd’hui.
d’oiseau aux multiples nuances colorées, ou L’AFRIQUE ÉQUATORIALE ATLANTIQUE »,
le Lapin, dont on pourrait compter les poils musée du Quai Branly-Jacques Chirac,
01 56 61 70 00. RASPAL REVIENT À ARLES
et qui semble pouvoir bouger, sont d’une
densité vertigineuse dans la restitution de Du 7 octobre au 7 janvier
la réalité et constituent des sommets de l’art Après Grasse, Arles et le musée
de la Renaissance. Comme pour Léonard de Réattu accueillent le peintre Antoine
Vinci, son contemporain, le dessin était pour Raspal (1738-1811), un enfant
Dürer un moyen de connaissance, de décou- du pays qui a réussi dans la scène
verte et de compréhension du réel. de genre provençale.
VIENNE « DÜRER, DESSINS », Albertina,
43 1 534 83. L’INDONÉSIE À BRUXELLES
LES CHRÉTIENS D’ORIENT Du 10 octobre au 21 janvier
Du 26 septembre au 14 janvier Arts plastiques, cinéma, théâtre,
danse, gastronomie : le festival
Le thème est, hélas, d’actualité, à cause des Europalia met tous les deux ans
persécutions dont ils sont encore parfois la un pays à l’honneur. En 2017, c’est
cible. Les chrétiens d’Orient forment une l’Indonésie qui rayonne à Bruxelles.
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9 septembre – 28 octobre 2017
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Jean-François
ET AUSSI…
Millet, L’Homme
à la houe,
PIETER POURBUS À BRUGES
1860-62, h/t, Du 13 octobre au 21 janvier
82 x 100 cm
©LOS ANGELES, Détenteur du somptueux Jugement
THE J. PAUL dernier de Pieter Pourbus, le musée
GETTY MUSEUM.
Groeninge de Bruges a choisi de
En bas Narcisse mettre en avant les maîtres oubliés
Díaz de la Peña, de la Renaissance flamande.
Route à la
lisière d’un bois,
aquarelle et
DOLE CÉLÈBRE JULES ADLER
crayon noir, Du 13 octobre au 11 février
21 x 27 cm
PARIS, MUSÉE Avec le Palais Lumière d’Évian
D’ORSAY. ©PHOTO et la Piscine de Roubaix, le musée
DE PRESSE RMN.
jurassien rend hommage à Jules
PARIS « DESSINER EN PLEIN-AIR. Adler (1865-1952), artiste naturaliste
MAGISTRAL MILLET VARIATIONS DU DESSIN SUR peignant les sardinières de
13 octobre-22 janvier NATURE DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ Douarnenez ou une grève au Creusot.
DU XIXe SIÈCLE », musée du Louvre,
De l’immense popularité de Jean-François 01 40 20 50 50. LES TABLEAUX
Millet (1814-1875) subsiste l’icône mondia- DES ABBÉS DESJARDINS
lement frelatée de L’Angélus. Coproduite par RÉGNIER PÈRE ET FILLES
la Réunion des musées nationaux et le palais Du 14 octobre au 28 janvier
30 novembre-13 mars
des Beaux-Arts de Lille, cette rétrospective Le musée des Beaux-Arts de Rennes
sonne la cloche d’un vrai retour à ce grand Flamand de naissance, Français de culture, accueille les tableaux de maîtres
maître. Au paysagiste émerveillé et au chantre Nicolas Régnier (1591-1667) se forma à français des XVIIe et XVIIIe siècles
du paysan au travail, au peintre et au dessina- Anvers avant de chercher fortune en Italie. envoyés au Canada par les abbés
teur éblouissant. Ses igures du Vanneur, du À Rome d’abord, puis à Venise, où il s’établit Desjardins après la Révolution.
Semeur, de L’Homme à la houe puissamment déinitivement vers 1626. Artiste éclectique,
maçonnées se souviennent de Michel-Ange, caravagesque durant ses années romaines, VOYAGE AVEC RÉGAMEY
ses paysages de Poussin. Car ce poète âpre et il délaissa par la suite ce vérisme pour Du 18 octobre au 26 février
suave, lecteur de Virgile, regardait les maîtres. des mythologies et des scènes historiques
Parce que Millet y fut tôt apprécié des artistes somptueusement scénographiées. Beau- Émile Guimet, donateur principal
et des collectionneurs, Régis Cotentin consa- tés fameuses, ses quatre filles furent aussi du musée du même nom, partit en
cre une section à son influence sur l’art du ses modèles préférés, atouts majeurs de cet 1876 avec le peintre Félix Régamey
xxe siècle aux États-Unis. art sensuel et séducteur. Cette première en Asie. Ils en rapportèrent
rétrospective de l’artiste réunit une qua- croquis et objets, ici mélangés.
LILLE « JEAN-FRANÇOIS MILLET »,
palais des Beaux-Arts, 03 20 06 78 00. rantaine de tableaux provenant des grands
musées internationaux et de collections NAPOLÉON À ARRAS
DEHORS LE DESSIN ! privées. C’est aussi la première exposition Du 20 octobre au 20 novembre
18 octobre-29 janvier majeure du musée rouvert cet été. J. C.
Dans le cadre de son accord avec
NANTES « NICOLAS RÉGNIER. Versailles, le musée d’Arras a choisi
e
Dès le xvii siècle, les artistes européens LA POÉTIQUE DE LA SÉDUCTION »,
la geste napoléonienne, de Toulon à
commencent à éprouver le besoin de dessi- musée des Beaux-Arts,
02 51 17 45 17. Sainte-Hélène, pour une exposition
ner en plein-air. Fréquent au siècle suivant, ce qui durera treize mois.
travail « sur le motif » devient au
début du xixe siècle l'un des exer-
MICHEL-ANGE AU MET
cices obligés du cursus d’un jeune
artiste. Organisée avec le concours Du 13 novembre au 12 février
exceptionnel de la Bibliothèque Le Metropolitan Museum de New
nationale de France, l’exposition York expose cent cinquante dessins
réunit une centaine de feuilles de Michel-Ange montrant sa capacité
au statut très variable, du simple à inventer des formes nouvelles.
croquis au dessin scientiique, de
l’esquisse au dessin achevé, œuvre LES ANDES AU QUAI BRANLY
à part entière. Une trentaine de
carnets évoque la réalité du « ter- Du 14 novembre au 1er avril
rain ». Et un ensemble d’eaux- « Avant les Incas » souligne, au musée
fortes rappelle que certains, bra- du Quai Branly-Jacques Chirac,
vant les relets, n’hésitaient pas à la diversité des cultures andines
grifer directement le cuivre. deux mille ans avant notre ère.
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Du 12 octobre au 2 avril
Au laboratoire de la Manufacture de Sèvres, mille et
une couleurs ont été créées depuis 1740. Bleu céleste,
bleu de Sèvres, rose Pompadour, jusqu’à l’orange
Sottsass, au vert Hyber et aux créations des desi-
gners-coloristes Scholten & Baijings. Une exposition
en partenariat avec le Centre Pompidou confronte
les productions de Sèvres et des pièces de grands
céramistes français et internationaux, historiques et
contemporains (Ernest Chaplet, Émile Decœur, Théo-
dore Deck, Daniel de Montmollin, Philippe Lambercy,
Jean Girel, Edmund de Waal…) à des œuvres d’ar-
tistes plasticiens et de designers considérés comme
des figures de la couleur au XX e siècle (Josef Albers,
Sonia Delaunay, Gérard Fromanger, Sheila Hicks, Yves
Klein…). M. B. Ci-dessus Takeshi
Hosaka,Hoto Fudo,
Yamanashi,Japon
SÈVRES « L’EXPÉRIENCE DE LA COULEUR », ©NACASA&PERTNERS INC.
Cité de la céramique, 01 46 29 22 00. TAKESHI HOSAKA ARCHITECTS.
photo moderne contemporain
ARCHITECTURE ET « JAPONITÉ »
Du 9 septembre au 14 mai
Selon l’architecte Arata Isozaki, l’architecture
japonaise se distingue par un mouvement
permanent et un refus de se figer dans des
styles. Cette singularité qu’il nomme « Japan-
ness » (« Japonité ») sert de fil rouge à une
exposition sur l’architecture et l’urbanisme
au Japon de 1945 à nos jours. Immergé dans
une ville organique conçue par Sou Fujimoto,
le visiteur est invité à traverser l’histoire cycli-
que de l’architecture japonaise, de la destruc-
tion de la bombe atomique à Hiroshima et
Nagasaki en 1945, jusqu’à ses expressions les
plus actuelles. Le parcours chronologique
Ci-contre Globe
céleste, Exposition ET AUSSI…
universelle de Paris,
in « Le Figaro illustré », BORDEAUX EN COULEUR
n°128, novembre 1900
©COLL. PRIVÉE. Jusqu’au 5 novembre
En bas Manoël Avec Pierre Charpin à la mise en
Penicaud, scène, le musée des Arts décoratifs
Musulmane priant de Bordeaux aborde le design par
contre le tombeau la couleur, d’Albers à Vautrin.
de Rebecca, 2014,
photographie.
L’ARCHI ENVAHIT BORDEAUX
d’une enquête anthropo- Du 14 au 24 septembre
logique, le parcours mêle
f i lms do c ument aires, Agora, la Biennale d’architecture,
objets ethnographiques, d’urbanisme et de design de
archives, photographies Bordeaux, a choisi le paysage
comme sujet de réflexion avec
et œuvres d’art, dont la
l’architecte-paysagiste Bas Smets
maquette de House of One
comme invité d’honneur.
commandée aux archi-
tectes Kuehn et Mavelzzi
DROOG DESIGN
(« Connaissance des Arts » CHEZ MONDRIAN
n°754, pp. 100-101) qui
rassemble sous un même toit une synagogue, Du 23 septembre au 3 décembre
GLOBES ARCHITECTURAUX une mosquée et une église chrétienne. M. B. Dans le cadre de l’Année Mondrian,
Du 10 novembre au 26 mars PARIS « LIEUX SAINTS PARTAGÉS. Utrecht met en avant au Centraal
COEXISTENCES EN EUROPE Museum sa gloire locale, le groupe
La Cité de l’architecture et du patrimoine ET EN MÉDITERRANÉE », Musée Droog Design fondé à Amsterdam en
raconte l’épopée des bâtiments sphériques, national de l’histoire de l’immigration, 1993. Simplicité et humour à la clé.
lieux de savoir et de pouvoir. Quatre-vingt- 01 53 59 58 60.
dix projets, construits ou non, du milieu du JORIS LAARMAN
xviie siècle à nos jours, sont documentés et PROUVÉ À LA FONDATION LUMA AU COOPER-HEWITT
illustrés par de nombreuses maquettes, dessins, À partir du 20 octobre Du 27 septembre au 24 janvier
plans et ilms. Si le globe architectural trouve sa
matrice en Occident dans le panthéon romain, Depuis le mois de juin, les maisons de Jean Le temple du design new-yorkais,
cherchant symboliquement à représenter le Prouvé (1901-1984) ont envahi les anciens le Cooper-Hewitt Museum, consacre
ciel par une forme de voûte, il perdure dans ateliers de la SNCF aujourd’hui occupés une rétrospective au talentueux
l’invention du planétarium et dans une série par la Fondation Luma et sa grande tour Hollandais Joris Laarman sous le
de cénotaphes inspirés des premiers vols de de métal brillant signée Frank Gehry. Elles titre de « Design à l’âge numérique ».
montgolières et de ballons au xviiie siècle. Il annoncent l’ouverture de l’exposition Jean
se poursuit par le dôme géodésique de Richard Prouvé montée avec l’aide de la galerie RÊVER À ORLÉANS
Buckminster Fuller dans les années 1940, Patrick Seguin. « Considérant qu’il n’y a Du 13 octobre au 1er avril
jusqu’au Convention and Exhibition Center pas de diférence entre la construction d’un
de Rem Koolhaas en 2007. M. B. meuble et celle d’un immeuble, dit le mar- La première Biennale d’architecture
d’Orléans prend pour thème
PARIS « GLOBES, ARCHITECTURE chand parisien, Jean Prouvé a développé une
« Marcher dans le rêve d’un autre »
ET SCIENCES EXPLORENT LE MONDE », pensée constructive fondée sur une logique
avec 45 architectes contemporains.
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01 58 51 52 00. une esthétique épurée de tout artiice. » C’est
VIENNE À MANHATTAN
pourquoi ses maisons démontables allient
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FONDAMENTALISMES démontées et déplacées à volonté. G. B. La très riche Neue Galerie de
Du 23 octobre au 21 janvier ARLES « LES HABITATS DE JEAN PROUVÉ », New York propose un panorama
Fondation Luma, 04 88 65 83 09. de la Wiener Werkstätte, l’atelier
Juifs, chrétiens et musulmans dans les d’ameublement viennois autour de
mêmes sanctuaires ? Une exposition aborde Josef Hoffmann et Koloman Moser.
le phénomène des lieux saints partagés par
les idèles des trois religions monothéistes en LYON SE TRANSFORME
Méditerranée et en Europe. Juifs, chrétiens,
druzes et musulmans vénérant le prophète Du 17 novembre au 17 juin
Elie sur le mont Carmel à Haïfa, chrétiens et Des aménagements du XVIIIe à ceux,
musulmans priant Jésus à la basilique de la récents, des Confluences, le musée
Nativité à Bethléem et Marie à Notre-Dame- Gadagne évoque les grands projets
de-la-Garde à Marseille… Conçu à partir urbains qui ont façonné Lyon.
AU FIL DE L’ART
S U R L E DA N U B E
DU 13 AU 20 AVRIL 2018 AU DÉPART DE PARIS
Le programme est garanti à partir de 40 inscrits. - Itinéraire sous réserve de modifications de l’armateur - * Cette réduction n’est pas cumulable avec d’autres
réductions en cours. - Cette croisière est organisée par Croisières d’exception / Licence n° IM075150063. - Les invités seront présents sauf cas de force majeure -
Crédits photos : © iStock, © Shutterstock © Croisières d’exeption, © Croisi Europe - Création graphique : www.nuitdepleinelune.fr
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• 8 conférences sur l’his Budapest…
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de l’École d’équitation à Vienne, abbaye de Melk, privatisation des thermes
de Széchenyi à Budapest...
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Appelez au 01 75 77 87 48 Du lundi au vendredi de 9 h30 à 19 h et le samedi de 9 h à 13 h
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M. MOLEIRO EDITOR
Travessera de Gràcia, 17-21
08021 Barcelone - Espagne
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Ci-contre
Cyrille Weiner, ET AUSSI…
Le Cheval de trait
de Roger des LE FANTÔME LIU BOLIN
Près sur le Du 6 septembre au 29 octobre
Grand Axe, série
La Fabrique du Le performeur chinois Liu Bolin se
pré, 2004-2014, fond dans l’environnement. Ses
Nanterre, 2008 clichés sont à découvrir à la Maison
©CYRILLE WEINER.
européenne de la photographie.
En bas Robert
Doisneau, LA CHAPELLE À MONS
Mademoiselle
Anita, 1951 Du 14 octobre au 25 février
©ROBERT DOISNEAU.
David La Chapelle est l’invité du
BAM de Mons en Belgique. « After
the Deluge » part de la fresque de
Michel-Ange à la Sixtine et évoque
la disparition de l’être humain.
Le Massacre
des Innocents
H Bronx (Paris) - © RMN-Grand Palais (Domaine de Chantilly) / Michel Urtado
PICASSO, BACON
EXPOSITION
11 SEPTEMBRE 2017
7 JANVIER 2018
Bürgi
Passionné par le mobilier et les objets d’art du XVIII° siècle, Camille Bürgi a dédié
sa vie au marché de l’art, des puces en passant par le Faubourg Saint-Honoré.
Installé rue Rossini, face à Drouot, il of�icie aussi en tant qu’expert.
e
> MOMA : CET ART
QU’ON APPELLE MODERNE
Du 11 octobre au 5 mars
Cet automne, le MoMA de New York
prend ses quartiers à Paris. Deux
cents œuvres de ses collections vont
en effet traverser l’Atlantique pour
séjourner dans les hautes salles
du vaisseau amiral de la Fondation
Louis Vuitton, au cœur du bois de
Boulogne. Depuis son ouverture en 1929, à l’initiative
de mécènes assemblés autour de Abby Aldrich Rocke-
feller, le célèbre musée est resté attaché à explorer
et partager l’art moderne et contemporain. Et ce, à
travers toutes ses expressions, quelle que soit leur
puissance provocatrice. Il est devenu la vitrine de l’art
moderne, celui qui s’élabore chaque jour sous la forme
de peintures, sculptures, installations, photographies
ou vidéos. De Cézanne à L’Oiseau dans l’espace de
Brancusi, de Hopper aux boîtes de soupe Campbell
de Warhol, de Pollock aux emoji de Shigetaka Kurita,
on cherche à comprendre ce que veut dire « être
moderne ». Réponse le 11 octobre. V. B.
PARIS « ÊTRE MODERNE : LE MOMA À PARIS »,
Fondation Louis Vuitton, 01 40 69 96 00.
photo moderne contemporain
En haut Séraphine
Louis, L’Arbre de
vie, 1928, huile
et Ripolin sur toile,
144 x 112 cm
SENLIS, MUSÉE D’ART ET
D’ARCHÉOLOGIE. PHOTO
CHRISTIAN SCHRYVE.
Ci-contre
René Magritte,
Le Double Secret,
1927, huile sur toile,
114 x 162 cm
PARIS, MNAM CENTRE
POMPIDOU. ©PHOTO
DE PRESSE RMN.
luma-arles.org
Les archives photographiques de LUMA Arles bénéficient du soutien de Parfums Christian Dior.
Partenaires média: Les Inrockuptibles; Connaissance des Arts.
L.A. DANCE
PROJECT
du 7 au 22 juillet, et les 22 et 23 septembre 2017
Grande Halle, Parc des Ateliers, Arles
luma-arles.org
museegranet-aixenprovence.fr
DE L’ART
2017 Galerie Jeanne Bucher Jaeger depuis 1925
Musée Granet Aix-en-Provence
Direction de l’information et de la communication. Impression : Sérégraphie moderne.
KANDINSKY
GIACOMETTI
VERDIER
FROMANGER
DUBUFFET
DE STAËL
BRAQUE
LAURENS
PICASSO
VIEIRA DA SILVA
Nicolas de Staël, Atelier fond orangé 1955. Huile sur toile, 195 x 114 cm. Collection particulière.© ADAGP, Paris 2017. Photo : Adam Rzepka
photo moderne contemporain
ET AUSSI…
FEMMES SURRÉALISTES
Du 9 octobre au 28 janvier
Le surréalisme a attiré beaucoup de
femmes. La preuve en images, avec
des œuvres de Frida Kahlo ou Dora
Maar, au musée Picasso de Malaga.
PICASSO EN 1932
Du 10 octobre au 11 février
Le musée Picasso de Paris déroule
une année de la vie de l’artiste :
1932, l’année du Rêve et de
l’introduction de nouvelles formes
« écrasantes ».
ET AUSSI…
FRANCE-ANGLETERRE
Du 2 novembre au 7 mai
Ci-contre César,
Esturgeon, 1954, À la Tate Britain, « Impressionnistes
fer forgé et soudé, RENDRE À CÉSAR… à Londres » raconte l’exil des
81 x 340 x 58 cm artistes français dans les années
PARIS, CENTRE Du 13 décembre au 26 mars 1870 et explore les échanges
POMPIDOU, MNAM/CCI.
artistiques qui en ont découlé.
©SBJ. PHOTO
DE PRESSE RMN.
Connu et méconnu. Le sculpteur César
(1921-1998), figure emblématique de l’art
des années 1970, a connu une notoriété COBRA À LA LOUPE
populaire qui a souvent masqué les varia- Du 11 novembre au 18 février
tions et l’inventivité de son travail. Le public
Le mouvement CoBrA au sens large
se souvient de ses Compressions, voire de
est développé au Mans, au musée
RYTHMES AFRICAINS ses Expansions, auxquelles il l’associe, sans de Tessé, dans une exposition qui ira
À L’ORANGERIE jamais soupçonner l’héritage de la sculp- ensuite au musée de Pont-Aven.
Du 17 octobre au 19 février ture classique qui nourrit son geste. Cent
trente pièces du monde entier sont ici réu- REVOIR MUNCH
À Zurich, en février 1916, une bande de jeunes nies pour témoigner de la singularité de son
artistes parmi lesquels Tristan Tzara, Hans Arp œuvre utilisant des matières aussi diverses Du 15 novembre au 4 février
et Sophie Taueber, intitulent Dada le mouve- que la paille ou le polyuréthane, et le renou- À New York, le Met Breuer présente
ment iconoclaste qu’ils animent. La guerre vellement perpétuel de sa pratique. Pour le quarante-cinq œuvres du maître
fait rage en Europe, dévastant les corps et les vingtième anniversaire de sa mort, le Centre norvégien traitant de sujets
consciences. Comment peut-on continuer à se Pompidou a estimé avec justesse qu’il était récurrents, comme l’autoportait, qui
nourrir des références et valeurs occidentales temps d’ofrir à cette grande igure du Nou- soulignent l’évolution de son style.
qui ont conduit à ce désastre ? Il faut à cette veau Réalisme la rétrospective qu’il n’avait
génération un nouveau langage formel, qu’elle jamais eue. V. B. TAL COAT À AIX
trouve en partie dans les arts primitifs. Objets PARIS « CÉSAR. LA RÉTROSPECTIVE »,
africains et créations dadaïstes s’exposent Du 16 novembre au 11 mars
Centre Pompidou, 01 44 77 12 33.
conjointement. On produit des masques, des Si le musée Granet d’Aix-en-Provence
sculptures sur bois, on met en scène des « soi- met l’accent sur la période aixoise
rées nègres » au Cabaret Voltaire. Afrique rêvée, de Pierre Tal Coat (de 1941 à 1956),
copiée, fantasmée, possédée et transformée… l’exposition retrace bien toute la
« Du noir puisons la lumière », écrivait Tzara. carrière du peintre.
L’exposition explore cette confrontation inédite
et ce qu’il en advint. ANDRÉ MARFAING
S’ARRÊTE À QUIMPER
PARIS « DADA AFRICA. SOURCES ET
INFLUENCES EXTRA-OCCIDENTALES », Du 23 novembre au 26 mars
Musée de l’Orangerie, 01 44 77 80 07.
Après Carcassonne, c’est
Quimper qui accueillera une
DEGAS ET LA POÉSIE DU DESSIN
exposition consacrée au peintre
Du 27 novembre au 25 février abstrait André Marfaing (1925-
1987), conçue avec sa famille.
Paul Valéry (1871-1945) avait bien connu
Degas (1834-1917) par le biais des Rouart,
TOUT MODIGLIANI À LA TATE
chez lesquels le peintre dînait chaque
semaine et auxquels le jeune écrivain était Du 23 novembre au 2 avril
apparenté par son mariage. En 1938, il Au sein d’une rétrospective riche
publie « une manière de monologue » com- d’une centaine d’œuvres, dix
posé des souvenirs et des idées qu’il a de lui, grands nus de Modi seront exposés
une anti-biographie qui est aussi une inter- à la Tate Modern. Une première
rogation vagabonde sur les expressions du en Grande-Bretagne.
talent, et qu’il intitule Degas, danse, dessin.
Le trait, la ligne, la forme sont évoqués à TOUS MODERNES !
travers la danse, le cheval et les œuvres sur Ci-dessus Hannah Höch,
papier du peintre dont on commémore en Aus der Sammlung:Aus
Du 1er décembre au 5 mars
novembre le centième anniversaire de la einem Ethnographischen Le musée des Beaux-Arts de Lyon
mort, confrontées au texte de Valéry. Museum Nr.IX.,1929, invite le Musée national de Mexico
collage et aquarelle
PARIS « DEGAS, DANSE, DESSIN. UN (Munal) pour confronter deux
sur papier,27,6 x 19 cm
HOMMAGE À DEGAS AVEC PAUL VALÉRY », PARIS,GALERIE NATALIE
scènes de l’art moderne et étudier
musée d’Orsay, 01 40 49 48 14. SEROUSSI leurs influences réciproques.
Vue d’une des éditions précédentes de ST-ART (©ST-ART) et en bas, Damien Cabanes, Esther et Claire de
dos dans l’atelier, 2016, huile sur toile, 219 x 290 cm (©J.-F. Rogeboz et courtsy Galerie Éric Dupont, Paris).
DE L’ÉDITION 2017 DE ST-ART Cette année, l’artiste qui reçoit la Carte blanche de la
foire est Damien Cabanes. C’est Olivier Kaeppelin
Devenue un rendez-vous majeur de la vie cultu- qui l’a choisi et lui offre, par cette Carte blanche,
relle strasbourgeoise, ST-ART s’ancre davantage une belle visibilité sur la foire strasbourgeoise. Né
sur le territoire culturel régional puisque cette an- en 1959 et formé à l’École nationale supérieure des
née, la foire avance ses dates d’une semaine (du beaux-arts, Damien Cabanes mêle dans son travail
17 au 20 novembre 2017) afin de ne plus coïn- son attraction pour l’architecture religieuse et son
cider avec le Marché de Noël de Strasbourg. Pour intérêt pour les sensations de l’enfance. Il a créé des
cette nouvelle édition, la foire se dote d’un comité sculptures polychromes en plâtre, terre, polystyrène
scientifique renouvelé, composé de personnalités et résine époxy et des gouaches de grandes dimen-
emblématiques de l’art contemporain : Olivier sions. L’artiste ne cherche pas à donner d’emblée
Kaeppelin, le directeur de la Fondation Maeght une signification à ses créations, mais désire incar-
qui était le critique d’art invité de la précédente ner le sens au plus près de son apparition grâce à
édition, Jean-Luc Monterosso, la matière. Représenté par
le directeur et l’un des fonda- la galerie Éric Dupont, Da-
teurs de la Maison européenne mien Cabanes a exposé
de la photographie, qui a éga- dans de nombreuses insti-
lement créé le Mois de la pho- tutions culturelles, dont le
tographie en 1980, et Michel musée des Beaux-Arts de
Nuridsany, écrivain et commis- Mulhouse, la Fondation
saire d’expositions. Le critique Claudine et Jean-Marc Sa-
d’art invité cette année est lomon et le musée d’Art
Henri-François Debailleux. moderne de Saint-Étienne.
Vue de la Venet Foundation avec la Diagonal 74.3 degrés de Bernar Venet de 2006 et, en bas,
vue de l’intérieur (©Jérôme Cavaliere et ©Antoine Baralhe).
g
LA VENET Cette année, la Venet Foun- connaître d’un public plus large que celui de ses
dation est l’invitée d’hon- propres visiteurs. De plus, la fondation étant fer-
FOUNDATION, neur de ST-ART. Située au mée durant l’hiver, participer à ST-ART prolonge sa
INVITÉE Muy dans le Var, la fondation visibilité. La foire est en outre très implantée dans
D’HONNEUR a pour objectif de conser- la région de Strasbourg et elle rayonne largement
DE ST-ART ver et promouvoir la col- alentour. La Venet Foundation y voit une occasion
lection d’œuvres d’art (es- de se faire connaître sur un vaste territoire où elle
sentiellement de l’art minimal et conceptuel) de n’est pas présente. Dans l’espace qui lui est réser-
Bernar Venet et de son épouse Diane, et d’assurer vé sur la foire strasbourgeoise, la Venet Foundation
la pérennité de l’œuvre de Bernar Venet. Elle prête exposera des œuvres significatives de sa collection.
des œuvres d’art de sa collection à des institutions On pourra y voir des œuvres des minimalistes amé-
culturelles du monde entier et accueille des exposi- ricains, notamment de Donald Judd, de Robert
tions d’artistes ne faisant pas obligatoirement par- Morris (un exceptionnel grand feutre de l’artiste da-
tie de sa collection. C’est la première fois, depuis tant de 1969 fait partie de la sélection) de Lawrence
sa création en 2014, que la Venet Foundation s’as- Weiner, Sol LeWitt ou encore Carl Andre. Les Nou-
socie à une foire. Bernar Venet a accepté cette in- veaux Réalistes seront également présentés, avec
vitation par amitié pour Jean-Eude Rabut, le direc- des pièces d’Arman et de César dont on pourra voir
teur général de GL Events (le groupe qui possède une des fameuses Compressions. Cette sélection
ST-ART) que l’artiste connaît depuis son exposition de pièces des Nouveaux Réalistes est l’occasion
au Champ-de-Mars à Paris d’évoquer les relations qu’a
en 1994, et grâce aux échos entretenues Bernar Venet, au
positifs émanant de la Fon- début des années 1970 à Nice,
dation Maeght et d’Olivier avec les
Kaeppelin, son directeur, qui a r t i s t e s ST-ART
Foire européenne
avait été l’invité de la pré- de ce d’art contemporain
cédente édition de ST-ART. m o u v e - 17-20 novembre
Participer à la foire strabour- ment ar- Parc des expositions
geoise est l’occasion pour la tistique. de Strasbourg
Venet Foundation de se faire www.st-art.com
art ancien design archi
porain
> FRED DEUX, LE RÊVEUR ÉVÉILLÉ
Du 20 septembre au 8 janvier
À découvrir d’urgence si vous ne le connaissez pas ! Per-
sonnage haut en couleur, doté de talents multiformes
et dessinateur invraisemblable… c’est tout son monde
halluciné, entre autobiographie et fiction, que retrace
cette première grande exposition personnelle au musée
des Beaux-Arts de Lyon, sous forme de rétrospective
chronologique. Des dessins ahurissants oscillant entre
horreur, mystères poétiques, visions apocalyptiques,
fantasmes cruels, surréalité brûlante, tous d’une liberté
fascinante, presque effrayante. Dévoreur de papiers,
bricoleur d’étrangeté, écrivain, il vécut jusqu’à sa mort
en 2015 auprès de sa compagne, l’artiste Cécile Reims.
L’exposition est relayée par la cinquantaine de dessins
recréant sa vie sur sa table à dessin, dans son atelier ou
sa maison, montrés à la galerie Alain Margaron à Paris,
du 12 octobre au 9 décembre E. V.
LYON « LE MONDE DE FRED DEUX »,
musée des Beaux-Arts, 04 72 10 17 40.
photo moderne contemporain
Page de gauche,
à gauche Fred Deux,
La Patiente, 1972,
crayon, peinture sur Ci-dessus Rachel
papier, 51 x 37 cm Whiteread, Untitled
LYON, MUSÉE DES
BEAUX-ARTS. PHOTO (Amber Bed),
ALAIN BASSET. 1991, caoutchouc,
51 x 36 x 40 cm
Page de NÎMES, MUSÉE D’ART
gauche, à droite CONTEMPORAIN.
Hans Haacke, Sky
Line, Central Park, Ci-contre
New York,1967 Claire Tabouret,
COURTESY HANS Le Passeur, 2011,
HAACKE ET PAULA acrylique sur toile,
COOPER GALLERY,
NEW YORK.
200 x 250 cm
MARSEILLE, FRICHE
LA BELLE DE MAI.
Ci-contre Ai Weiwei,
Sunflower Seeds,
2010, porcelaine,
ET AUSSI…
1200 x 800 x 10 cm,
détail
PERFORMANCES SUISSES
LAUSANNE, MUSÉE Du 20 septembre au 28 janvier
CANTONAL. PHOTO
STUDIO AI WEIWEI.
« Performance Process », au
Ci-dessous Sophie Tinguely Museum de Bâle, donne
Calle, Dommages un aperçu de la diversité et de la
collatéraux. Cœur richesse de l’art de la performance
de cible, 1990- en Suisse, de 1960 à nos jours.
2003, photographie,
79,5 x 50,5 cm. JASPER JOHNS CÉLÉBRÉ
PARIS, MUSÉE DE
LA CHASSE ET DE LA Du 23 septembre au 10 décembre
NATURE/T.HOFFMANN.
COURTESY PERROTIN.
La Royal Academy of Arts de
Portraits Londres consacre une rétrospective
AI WEIWEI, L’ICONOCLASTE à Jasper Johns, connu pour ses
de délinquants
Du 22 septembre au 28 janvier fichés, images emblématiques de drapeaux,
utilisés comme de cibles et de chiffres.
Dernière exposition dans les murs actuels cibles pour
du Mcb-a de Lausanne, qui déménage, avec l'entraînement L’ŒUVRE IMPRIMÉ
l’immense fête à laquelle nous convie l’artiste des policiers du DE LOUISE BOURGEOIS
chinois Ai Weiwei aussi bien dans les salles commissariat
d’exposition que dans le palais de Rumine, de la ville de M.,
Du 24 septembre au 18 janvier
dans divers autres musées, d’archéologie et États-Unis. Le MoMA de New York explore
d’histoire, de zoologie, de géologie et de la le processus créatif de Louise
monnaie ! Ludique, ironique mais aussi très Bourgeois à travers son œuvre
engagé et iconoclaste, il détourne les valeurs imprimé, un aspect peu connu
traditionnelles et symboliques chinoises. Ainsi de son travail. Le musée possède
Sunlower Seeds, cette immense pièce étalée une partie de ces travaux
sur le sol, faite de dix tonnes de graines de rarement montrés.
tournesol en porcelaine peintes à la main dans surveillée (2014). L’ours blanc, mascotte du
les manufactures de Jingdezhen, évoque les lieu, lui a inspiré un diptyque de très grand KUSAMA KALÉIDOSCOPIQUE
citoyens de la République populaire de Chine format dans la lignée de ses Fantômes. Du 1er octobre au 1er janvier
lorsqu’ils tournaient tous leur tête, comme les PARIS « BEAU DOUBLÉ, MONSIEUR
tournesols, vers leur soleil Mao Zedong… Un LE MARQUIS ! », musée de la Chasse The Broad, à Los Angeles, accueille
gigantesque dragon de cinquante mètres, des et de la Nature, 01 53 01 92 40. Infinity Mirrors de Yayoi Kusama,
cerfs-volants porteurs de citations de prison- une installation qui mélange des
niers politiques, des photographies, des vidéos KLAUS RINKE ET DÜSSELDORF environnements kaléidoscopiques
témoignent de la richesse de son travail. et des œuvres sur papier
Du 14 octobre au 1er avril des années 1950 à nos jours.
LAUSANNE « C’EST TOUJOURS LES
AUTRES », Musée cantonal des beaux-arts, D’une part, dans la Nef, la réactivation d’une
41 21 316 34 45. installation/performance qui avait fait date au LA CHINE APRÈS 1989
Centre Pompidou en 1985, l’Instrumentarium, Du 6 octobre au 14 janvier
SOPHIE CALLE EN FAMILLE plus jamais vue et entendue depuis. D’autre
Le Guggenheim de New York
part, dans la Galerie blanche, Klaus Rinke,
Du 10 octobre au 11 février présente « Theater of the World »,
qui enseigna pendant trente ans à l’école d’art
une exposition d’art contemporain
Dans la lignée de ses confessions autobio- de Düsseldorf, partage avec d’autres l’histoire chinois (1989- 2008) qui explore
graphiques et après avoir fait tout un travail de cette institution mythique qui chamboula le rôle de la Chine dans l’émergence
impliquant sa mère, Sophie Calle part à la plusieurs générations de créateurs. On peut du marché mondial de l’art
chasse de celui qui fut son père, le grand col- ainsi saisir l’importance de cette école hors contemporain.
lectionneur Bob Calle. Quoi de mieux pour norme à travers les œuvres de Nam June Paik,
elle, détective née, que de se fauiler dans les Blinky Palermo, Sigmar Polke, homas Ruf, SUPPORTS/SURFACES
salles du musée de la Chasse et de la Nature, Reinhard Mucha et naturellement Joseph À NIMES
parmi les animaux empaillés, les objets Beuys, dialoguant avec celles de Klaus Rinke.
décoratifs et les vitrines ? Elle, qui a toujours Une belle occasion pour mieux connaître Du 13 octobre au 31 décembre
« pisté » ses « victimes » en catimini et fait cette scène allemande qui a connu un essor L’exposition du Carré d’art
son nid dans celui des autres, elle peut, dans sans pareil depuis la Seconde Guerre mon- de Nîmes, « Supports/Surfaces :
ce décor inquiétant, introduire à son aise diale, tellement multiple quant aux pratiques, les origines 1966-1970 »,
ses propres images. Jeux de regards croisés aux médiums et aux styles. E. V. permet de comprendre mieux
en forme de vraie rétrospective, puisqu’elle TOURS « KLAUS RINKE, DÜSSELDORF ce mouvement artistique
exposera certaines de ses œuvres anciennes MON AMOUR », Centre de création important bien qu’éphémère
telles que Suite vénitienne (1980) ou Liberté contemporaine-Olivier Debré, 02 47 66 50 00. que fut Supports/Surfaces.
Ci-contre Camille
Henrot, Monday, ET AUSSI…
2016, installation à la
Fondation Memmo LA COLLECTION KARMITZ
ROME, FONDAZIONE
MEMMO. PHOTO Du 15 octobre au 21 janvier
DANIELE MOLAJOLI.
La Maison rouge expose la collection
En bas Fernando du créateur des cinémas MK2 :
Botero, Musiciens, vidéos, photographies, peintures
2008, h/t, 178 x 100 cm et plusieurs installations de grande
COLL. DE L’ARTISTE.
ampleur où le noir et blanc domine.
laude
mo
événement
Jean-Baptiste
Camille Corot
Ariccia, palais Chigi,
1826-1827, huile sur
papier sur bois,
23,5 x 35,5 cm, détail
©BADEN, MUSEUM
LANGMATT.
LES DE L’EXPOSITION
Le sujet est inédit et l’exposition
permet de découvrir des œuvres
exceptionnellement prêtées par
les musées de Washington,Stuttgart,
São Paulo ou Tokyo qui n’avaient
jamais été présentées en France.
LES
Reflet de ses goûts et de ses amitiés,
la collection de Monet est parfois inégale.
D’immenses chefs-d’œuvre côtoient
certaines toiles et dessins plus faibles
(de Gilbert de Séverac, Lucien Pissarro,
Henri Fantin-Latour…).
Hélène Delprat
s’est installée dans
un immense atelier
au nord-ouest de Paris,
à Argenteuil.
élène
elprat
comme
au théatre
Avec la verve qu’on lui connaît, la plasticienne Hélène Delprat
expose ce mois-ci, dans deux lieux parisiens, un travail
multiforme où règnent le drolatique et le décadent.
/ Texte Élisabeth Védrenne / Photos Catherine Panchout
À La Maison rouge, elle met en scène la
partie la plus théâtrale et la plus cinémato-
graphique de son univers, qu’elle trufe de
surprises et de chausse-trappes. Ce n’est pas
le train fantôme mais presque ! Après un
couloir nommé Alpha Ville, se dressent les
grilles d’un château (merci monsieur Coc-
teau !), puis s’ouvrent d’autres portes en car-
ton et divers travellings le long des allées de
jardins aussi hitchcockiens que victoriens,
parfois sous la neige (merci Orson Welles !),
pour pénétrer au cœur d’une série de mys- 3 ŒUVRES PHARES D’HÉLÈNE DELPRAT
tères cauchemardesques et provocateurs,
où l’on est prié de ne pas s’ofusquer devant
des images prônant, crânement, la beauté
de la laideur. On y rencontre fatalement le
morbide et le décadent, l’autodérision et
des illusions à la Méliès ou des allusions
au Goya le plus noir. Beaucoup d’autopor-
traits, où elle campe une Cabiria digne
de Giulietta Masina, mâtinée de Claude
Cahun au crâne rasé, tantôt clown, tantôt Le jour où les poulpes Le jour où j’ai inventé les Le Portrait
dandy. Nous voici conviés auprès de Marcel ont emporté mes oreilles, Femmes savantes, 2010, tirages corrompu, 2013,
1993-1994, pigments numériques, 178,7 x 100 cm (x2). pigments, or et
Schwob, comme auprès d’Edgar Alan Poe et acrylique sur toile, acrylique sur papier,
TOUTES LES PHOTOS : COURTESY
ou d’Oscar Wilde, mais avec cette vitalité au 180 x 200 cm. GALERIE CHRISTOPHE GAILLARD. 250 x 210 cm.
fond mélancolique chère à Fellini autant qu’à
Nicolas Poussin,
Le Massacre des
Innocents, vers
1625, huile sur
toile, 147 x 171 cm
CHANTILLY, MUSÉE
CONDÉ. ©PHOTO
DE PRESSE RMN.
Le
assacre
des
Innocents
Après un an de restauration, en 2016,
le chef-d’œuvre de Nicolas Poussin,
débarrassé de ses vernis blanchis, a
regagné sa cimaise au musée Condé de
Chantilly, où il fait l’objet d’une exposition.
/ Texte Manuel Jover
Un masque tragique
nul doute que Poussin ait voulu ici prouver C’est plus un masque de tragédie
ses capacités d’invention. qu’un vrai visage. Poussin peint
Le sujet est tiré du Nouveau Testament. des archétypes, des figures
Ayant appris la naissance d’un nouveau incarnant des généralités, et
non des cas particuliers. Mais il
« roi » (l’Enfant Jésus), Hérode décida de le prouve ici l’efficacité expressive
faire périr. Dans ce but, il « envoya tuer dans de l’archétype.
Bethléem et dans tout le pays d’alentour tous
les enfants âgés de deux ans et au-dessous »
(Matthieu, 2-16). Mais un ange prévint
Joseph, et la Sainte Famille était déjà loin
lorsque les soldats d’Hérode accomplirent
leur sinistre mission. Le thème était fré-
quemment illustré, et parmi les références
majeures, Poussin a dû connaître la célèbre
gravure de Marcantonio Raimondi d’après
Raphaël, ainsi que la toile
très admirée que Guido Reni La femme au loin
peignit en 1611. Le peintre a ménagé
Ce qui surprend d’emblée, une « fenêtre » entre
les jambes du bourreau,
par rapport aux antécédents où paraît une autre
qui tous emplissent l’espace mère, tournée vers
de scènes de meurtre, c’est le groupe principal et
la réduction drastique opé- vers… le spectateur.
Nous voilà regardés
rée par le peintre : la narra- regardant, ce qui
tion se concentre en un seul redouble le malaise.
groupe principal, investi de
toute la tension dramatique
et « obsédant dans son éco-
nomie » (Alain Mérot). Ce
groupe est vu « di sotto in
su » (du dessous), ce qui le monumentalise, admirait et dont il a repris la tranchante
et la gamme colorée repose sur les trois cou- clarté architecturale, la sensation de vide
leurs primaires, rouge, jaune et bleu. Cette spatial, l’évidence narrative. L’un des prin-
concentration maximale de la violence cipaux enjeux artistiques du temps était les
dans le groupe principal contraste avec « affetti », l’expression des passions. Poussin,
le vide tout autour, où les igures errantes ici, semble relever le déi de peindre les pas-
des mères éplorées sont comme les échos sions les plus extrêmes avec une intensité
décroissants du grand cri poussé par la pre- égale à celle de Caravage, mais dans un tout
mière. Ce groupe est inoubliable : l’énergie autre langage esthétique, non pas natura-
déchaînée du bourreau, le bébé plaqué au liste, mais fondé sur la tradition classique,
sol, le masque tragique de la mère et son l’Antiquité, Raphaël, Le Dominiquin. On
bras lancé qui accompagne visuellement notera un détail très discret mais impor-
son cri… Tout ceci est saisissant. tant : le bébé porte une entaille au flanc
Tout relève d’une sorte de réalisme tragique, droit, par où s’échappe un filet de sang,
que l’on pourrait opposer à celui de Cara- exactement comme le Christ sur la croix.
vage, maître qui avait excellé à peindre le Façon de dire que persécuter un innocent
moment culminant de la violence, et que revient à rouvrir les plaies du Christ ? Sans
Poussin abhorrait, disant qu’« il était né pour doute ce détail ancre-t-il l’image dans une
détruire la peinture ». Aussi bien peut-on perspective chrétienne renforcée. Mais, par
parler de tragique idéalisé. Les attitudes styli- son dépouillement formel, par son eica-
sées et les formes épurées se réfèrent à l’Anti- cité expressive, l’œuvre acquiert une portée
quité, présente par le temple du fond, d’ordre universelle. Grâce au génie de Poussin, mais
corinthien, par les igures comme la femme aussi, hélas, parce qu’on ne cesse, jusqu’à
en robe bleue, inspirée du groupe des Nio- aujourd’hui, de massacrer des innocents, ce
bides, ou même par la scène principale, dont cri de peinture semble devoir éternellement
le parfait équilibre et l’extrême clarté formelle retentir. Et il se répercute, dans l’histoire Une grande brutalité
Le bébé est plaqué au sol avec le pied, comme
rappellent la statuaire gréco-romaine. de la peinture, jusqu’aux mères hurlantes on le ferait d’un animal à abattre. Ce « détail »
Une autre référence est l’art du Domi- du Guernica de Picasso, jusqu’aux igures hallucinant diffuse une dose de brûlante réalité
niquin, son contemporain, que Poussin criantes de Francis Bacon, et au-delà. dans une scénographie par ailleurs très théâtrale.
L’enfant mort
Le petit cadavre a déjà
les chairs vertes et ses
formes sont étrangement
stylisées : cylindre du bras,
sphère de la tête. Comme
si l’ordonnance géométrique
de l’architecture se
communiquait aux figures.
POUSSIN ET SA POSTÉRITÉ
À CHANTILLY
Le musée Condé est le
deuxième musée le plus riche
en œuvres de Poussin, avec
sept peintures et trente-six
dessins. L’exposition réunit
une cinquantaine d’œuvres,
antérieures ou contemporaines
de notre tableau, comme
la gravure d’après Raphaël ou
le grand Guido Reni (ill.: huile
sur toile, 268 x 170 cm. Bologne,
Pinacothéque nationale.
©Scala, Florence, courtesy
Ministero Beni e Att. Culturali),
mais également des œuvres
postérieures témoignant
de son influence au fil des
siècles (Pietro Testa, Stanzione,
À VOIR Jean-Baptiste Pierre, Léon
+++LES EXPOSITIONS Cognet…). Avec un focus sur
« NICOLAS POUSSIN,
LE MASSACRE DES
l’époque moderne : Pablo
INNOCENTS. POUSSIN, Picasso, présent avec le fameux
PICASSO, BACON » Charnier prêté par le MoMA,
et « POUSSIN ou Francis Bacon pour qui le
AU MUSÉE CONDÉ »
Le temple L’architecture (qui montre les dessins Massacre était « le plus beau
est très présente : de Poussin conservés par cri de l’histoire de la peinture ».
colonnes délimitant le musée), musée Condé, Ainsi que des créations
la scène principale et, Chantilly, 03 44 27 31 80,
www.musee-conde.fr contemporaines d’Henri Cueco,
au fond, obélisque et
temple. Le peintre s’est du 10 septembre Pierre Buraglio, Vincent Corpet,
délecté à restituer au 7 janvier. Annette Messager… M. J.
l’ornementation d’un
ordre corinthien, sur À LIRE
l’entablement
et les chapiteaux. LE CATALOGUE DE
L’EXPOSITION « NICOLAS
POUSSIN, LE MASSACRE
DES INNOCENTS. POUSSIN,
PICASSO, BACON »,
sous la direction
de Pierre Rosenberg,
éd. Flammarion
(224 pp., 180 ill., 45 €).
b
d’Amérique. Il en prête la moitié
pour l’exposition rochelaise
« Le Scalp et le calumet ».
/ Texte Axelle Corty
/ Photos Baudouin
u
indien sculptée veille, du haut de son
piédestal, sur l’habitation principale,
une jolie ferme solognote récemment
restaurée. Passé la petite porte de la
longère, l’œil est assailli par un feu
d’artiice de visages parés de plumes,
de diligences, de mustangs en pleine
course et d’uniformes de la cavalerie.
Ils ornent, aux murs, des images d’Épi-
nal, des carrés Hermès ou des aiches
de spectacles. Dans le salon, tableaux,
dessins et sculptures prennent le pas.
Sur la cheminée, le Sitting Bull d’Andy
Warhol (1986) fascine comme un
néon, répondant au rouge profond
d’un tableau d’Ivan Messac de 1971 où
deux Indiens à cheval dominent une
carrosserie de grosse cylindrée, cliché
du rêve américain. Les autres œuvres
Isabelle et Hervé
Poulain dans leur
maison de campagne
solognote qui abrite
leur collection sur
le thème des Indiens
d’Amérique.
b
u
Ci-contre
Porte-torchère
Indien, XVIIIe
siècle, bois
polychrome,
194 x 90 cm.
b
À droite Parmi
les œuvres qui
surplombent le
u
cabinet d’Hubert
Le Gall,quelques
dessins exécutés
par les Indiens
du Buffalo Bill’s
Wild West Show.
À gauche
Enseigne
américaine de
débit de tabac,
XIXe siècle,
bois peint,
H. 160 cm.
À VOIR
« LE SCALP ET LE CALUMET », au musée
du Nouveau Monde, 10, rue Fleuriau,
0546414650, et au musée des Beaux-Arts,
28, rue Gargoulleau, 17000 La Rochelle,
0546416465, www.ville-larochelle.fr/
culture du 1er juillet au 23 octobre.
À LIRE
LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION,
collectif sous la direction d’Annick Notter,
Somogy éditions d’art (256 pp.,35 €).
acuoxuleurs
e d
nce a
Entièrement conçu par Hippolyte Flandrin,
le décor de Saint-Germain-des-Prés
constitue un jalon essentiel dans l’histoire
des églises parisiennes au XIXe siècle.
La restauration du chœur permet de
redécouvrir les beautés d’un Moyen Âge
réinventé,aux forts accents byzantins.
/ Texte Jean-François Lasnier
Alexandre Denuelle
et Hippolyte Flandrin,
Ange portant un livre,
symbole de saint
Matthieu (à gauche) et
Le lion ailé, symbole de
saint Marc (à droite)
©COARC/CLAIRE PIGNOL.
restauration
Le 5 avril 1852, Delacroix note dans son naissance à une création originale, à la fois
Journal ses impressions mitigées après une puissante et rainée, où la couleur si chère à
visite à Saint-Germain-des-Prés : « J’ai vu les Delacroix transigure l’architecture.
barbouillages gothiques dont on cerne les murs Tout au long du xixe siècle, les églises pari-
de cette magnifique église. Confirmation de ce siennes sont le théâtre de nombreux chan-
que je disais à mon ami: j’aime mieux les ima- tiers de restauration et de décoration, dans
ginations de Lehmann que les contrefaçons de un mouvement porté à la fois par l’essor de
Baltard, Flandrin et Cie. » La restauration du la conscience patrimoniale et par le regain de
chœur de l’ancienne abbatiale invite à tem- la ferveur religieuse. Saint-Germain-des-Prés
pérer ce jugement lapidaire, en rendant à ne fait pas exception. Vendue comme bien
nouveau visibles les peintures de Flandrin. national en 1792, l’église avait été transfor-
Loin des « barbouillages » et des « contrefa- mée en manufacture de salpêtre. Restituée
çons », l’historicisme revendiqué ici donne à la Ville après le Concordat, elle se trouve
alors en si pitoyable état qu’il est question
de la raser. Mais, en dépit de l’opposition de
ses confrères, l’architecte Étienne-Hippolyte
Godde parvient à convaincre la municipalité
d’entreprendre des travaux de restauration.
Si ce dernier a fait réaliser des décors peints
– aujourd’hui disparus –, l’essentiel des pein-
tures a été exécuté sous la direction
de Victor Baltard (1805-1874),
futur architecte des Halles.
En 1841, celui-ci est nom-
mé Inspecteur des fêtes et
des beaux-arts de la Ville
de Paris, une charge com-
prenant le décor des églises
paroissiales. Pour ce poste, il a
bénéicié de la recommandation
d’Ingres, qui espère ainsi favo-
riser ses élèves dans la course
aux commandes publiques. Et
il est vite satisfait, puisque dès
sa nomination, Baltard fait appel
entre autres à Flandrin et Mottez pour le
décor de Saint-Séverin. Conformément à
Ci-contre Alexandre la coutume, cette commande a été partagée
Denuelle, Colonne entre douze peintres. Au contraire, à Saint-
fleurie surmontée
d’un chapiteau
Germain-des-Prés, le décor est confié au
à feuilles d’acanthe seul Hippolyte Flandrin, y compris les car-
turquoises tons des vitraux. Prix de Rome en 1832, le
rehaussées d’or. peintre s’était lié à Baltard en Italie. Et les
©COARC/CLAIRE PIGNOL.
deux hommes vont œuvrer de concert pen-
Page de droite dant vingt ans dans l’ancienne abbatiale.
Alexandre Denuelle
et Hippolyte Flandrin,
Saint Doctrovée ; saint Réinventer le Moyen Âge
Germain ; Childebert Ier Tout au long de sa carrière, l’architecte joue
et Ultrogothe ; la Foi, un rôle éminent dans la promotion de la
l’Espérance et la
Charité, La Patience, peinture murale. « Pour Baltard, admirateur
l’entrée du Christ de l’art de la fin du Moyen Âge et du début
à Jérusalem (de haut de la Renaissance, il s’agit de concevoir des
en bas et de gauche œuvres respectant l’architecture d’origine,
à droite), mur nord
du chœur. mais sans tomber dans la copie archéolo-
©COARC/CLAIRE PIGNOL. gique », estime l’historien Pierre Pinon dans
la biographie de l’architecte. Et Flandrin,
disciple favori d’Ingres, apparaît comme
l’interprète idéal de ces conceptions. Son
intervention se découpe en plusieurs phases.
Associé au peintre Alexandre Denuelle pour
les parties décoratives, Flandrin commence
par le sanctuaire de 1842 à 1846, poursuit
par le chœur entre 1846 et 1848, avant de se
porter dans la nef après 1856. En raison de
sa mort brutale en 1864, la dernière travée de
la nef est exécutée par son frère Paul, tandis
que le transept nord est conié à son élève,
Sébastien Cornu.
Alors que la nef et le transept restent pour
l’instant voilés de poussière, la restauration
de la partie orientale de l’église redonne vie
au décor imaginé par Baltard et Flandrin.
Dans le sanctuaire, deux grandes scènes,
L’Entrée à Jérusalem et La Montée au calvaire,
se font face. Les personnages s’y déploient
en frise sur un fond d’or, qui produit un fort
contraste avec la matité de la peinture. Dans
le chœur, les symboles des évangélistes et
Nom:
Paul Gauguin, Portrait
d’une jeune fille, Vaïte
(Jeanne) Goupil, 1896,
huile sur toile, 75 x 65 cm.
Ci-dessous Wilhelm
Hansen
Hansen à 56 ans.
©COPENHAGUE, ORDRUPGAARD.
Prénom:
Vilhelm
Profession:
assureur
Particularité: ordre de Dannebrog, Hansen sera honoré
d’un titre de conseiller d’État en 1912.
Dès les années 1900, il fait de fréquents
de chacun des grands artistes, de Corot à acquiert de Paul Rosenberg un somptueux En 1916, Wilhelm et Henny achètent des
Cézanne… En mars 1916, il revient trans- pastel de Degas, Femme à sa toilette. Émile terres à Ordrup, près de Copenhague, ain
porté d’une visite au peintre et collection- Duval-Fleury, directeur adjoint de la com- d’y construire leur résidence d’été. Mais
neur Paul Molinard dont les murs sont cou- pagnie d’assurance à Paris, prend en charge le projet se transforme rapidement : ce
verts de Daumier, Courbet, Renoir, Sisley… les questions matérielles. Peu convaincu sera une résidence principale, dotée bien
Cette fois, il est prêt ! de « l’intelligence artistique » de ce dernier, sûr d’une galerie de tableaux pour abriter
Hansen s’adresse à héodore Duret pour le leurs trésors. Les travaux de cette demeure,
Chez les grands marchands parisiens conseiller dans ses achats. Non content de Ordrupgaard, sont confiés à l’architecte
De Paris, le 22 septembre 1916, il écrit à sa se fournir chez les meilleurs marchands, Gotfred Tvede (1863-1947). En mars 1918,
femme : « J’occupe mon temps libre à aller Hansen se rapproche ainsi d’un des grands Wilhelm Hansen forme un consortium
voir des peintures, et tôt ou tard je devais te critiques d’art de la in du siècle passé, auteur avec l’industriel et collectionneur Her-
l’avouer, je me suis montré léger et j’ai fait de de nombreux ouvrages sur l’avant-garde mann Heilbuth et les marchands Winkel et
nombreux achats ». Et pas des moindres ! des années 1870 : le vieux Duret, l’ami des Magnussen. Cette association leur permet
Deux Sisley, un « délicieux paysage » de impressionnistes, dont Manet it un fameux d’acquérir en bloc des collections, comme
Pissarro, une Cathédrale de Monet, un Por- portrait. C’est aussi le talent du collection- celles de Louis Sarlin (Daumier, Delacroix)
trait de femme de Renoir… Parmi ses pre- neur de savoir bien s’entourer. Grâce à ou d’Alphonse Kann (Hansen en conserve
miers marchands parisiens igure Ambroise Duret, insistant sur le fait que les tableaux de des œuvres de Cézanne, Courbet, Gauguin,
Vollard. À la galerie Bernheim Jeune, il Manet sont introuvables, « immobilisés dans et une nature morte de Matisse). Le consor-
achète notamment Le Pont de Waterloo, les musées et les collections particulières », tium achète encore les deux cents tableaux
temps gris de Monet et le Portrait de Marie Hansen acquiert une Corbeille de poires. de la collection de Georges Viau, dentiste,
Hubbard de Berthe Morisot. Si la guerre le Ce Manet devient son tableau préféré, et il grand collectionneur des impressionnistes,
contraint à suspendre ses séjours, les excel- l’ofre à ses invités en « dessert supplémen- dont Hansen acquiert deux Gauguin et un
lents contacts qu’il a noués à Paris lui per- taire après la glace ». Autre achat signiicatif, superbe Morisot, Jeune Fille sur l’herbe.
mettent de faire des transactions à distance Ugolin et ses fils dans la tour de Delacroix lui Le consortium est très actif aux ventes de
pendant la période 1916-1919. En 1918, il est également proposé par Duret. l’atelier de Degas en 1918. Mais c’est chez
LES DE L’EXPOSITION
Substantielle, l’exposition présente
une quarantaine d’œuvres des grands
noms de l’impressionnisme rarement
vues en France. Des tableaux « de
derrière les fagots », reflets du goût
du collectionneur,Vilhelm Hansen.
LES
Hansen n’est pas un pionnier. Achetant
dans les années 1916-1925, alors
que les œuvres les plus importantes
sont déjà dans les musées ou en mains
privées, il doit parfois se rabattre
sur des œuvres secondaires.
La galerie française
à Ordrupgaard.
©COPENHAGUE,
ORDRUPGAARD.
Dans
les
étoiles
de
Nicolas
96 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS
À gauche
Nicolas Aubagnac,
Byzance, 2014,
tapis noué à la
main, laine et soie,
Ø 400 cm
©HERVÉLEWANDOWSKI.
Ci-contre
Nicolas Aubagnac
©SOPHIE ZENON.
Aubagnac
CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O97
style