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Chapitre 2 APPLICATIONS AFFINES 2.1 Généralités ‘Comme & chaque fois que I’on définit une nouvelle structure mathématique, on s’inté- resse aux applications qui vont préserver cette structure, La suite de ce chapitre justifiera Ia pertinence de la définition suivante. Définition 2.1.1. Soient E et F deux espaces affines. Une application f : B > F est une application affine (ou un morphisme fine) sil existe une application linéaire o: E> F vérifiant WAER, VP ER, f(A+2)=s(A)+o(2), 1) ou encore, ce qui revient au méme, VABEE Remarque 21.1. On a l'équivalence des formules (2.1) et (2.2). Soient A, B € E; F(A) FB} = (AB) 2.2) si la premiere formule est vraie, on a {(B) = f(A + AB) = J(A) + (AB), done FAB) = §(B) ~ f(A) = o AB). La réciproque se démontre de la méme facon. Si l'on vectorialise les espaces considérés, on peut interpréter cette définition d'une ma- nidre remarquable : Proposition 2.1.1, Une application f : E + F est affine si et seulement si, pour tout ACE, f estlinéaire de Ey dans Fy.4) Proposition 2.1.2. Pour une application affine f » E -+ F donnée, il n'existe qu’une seule application linéaire « : E> F vérifiant la condition de la définition. On Uappelle partie linéaire de f , et on la note Démonstration. Supposons qu’on ait & 1a fois VACHE, W@cER, f(A+%) { S(A) + o(@) F(A) + on?) Fixons alors A Ona: V? € Bo(®) = f(A+ P) — s(A) = 0X2), dod 01 = 02. o 31 APPLICATIONS AFFINES Remargue 2.1.2, Les applications affines possedent les mémes propriétés ensemblistes que leurs parties linéaires. Exemple 2.1.1. WD Lidentité id: M ++ M est affine, de partie linéaire idp = ide. Bi une application constante f : E+ F, M +> A est affine, de partie linéaire 0 Réciproquement, si f est affine, alors f est constante si f = 0. Proposition 2.1.3, Soit f une application affine, Alors f est injective (resp. surjective, bijective) si et seulement si f Vest. Corollaite| 2.1.1. Soit f une application affine entre espaces de méme dimension, Alors les assertions suivantes sont équivalentes : (i) fest injective, (ii) f est surjective; (iii) f est bijective. Définition 2.1.2. Hl Une application affine de E dans E s‘appelle un endomorphisme affine de E. Bi Une application affine bijective s’appelle un isomorphisme affine (ou encore, une transformation affine). Bi Deux espaces affines E, F sont dits isomorphes s'il existe un isomorphisme affine de E sur F (ils sont alors de méme dimension) FH Un endomorphisme affine bijectif s'appelle un automorphisme affine. Notation 2.1.1. On définit Oh ACE, F) Vensemble des morphismes affines de E dans F ; Bl A(B) = A(E, B) Vensemble des endomorphismes affines de B; Bl GA(E) ensemble des automorphismes affines de E ; @ pour f € A(B), Inv(f)={M eB: f(M) = Mest l'ensemble des points vines de f. Proposition 2.1.4. Soient E et F deux espaces affines, o : EB -> F une application linéaire et (A,B) © Ex F. Alors f » Mv B+ o( AM) est U'unique application affine de B dans F telle que f(A) = Bet f =o. Autrement dit, une application affine est entierement déterminée par la donnée de sa partie linéaire et de Vimage d’un point (queleonque). Démonstration. 1 est clair que l'application f ainsi définie vérifie f(A) = B. D'autre part, pour tous M, N € F, ona F(N)—f(M) = (B+o(AN))-(B+0(AM)) = o( AN+MA) = o( MN), ESATIC 32, UP Maths APPLICATIONS AFFINES ce qui démontre que f est affine de partie linéaire o. Supposons maintenant qu'il existe une autre application affine g possédant les mémes propriétés. Pour tout M < E, g(M) = (A+ AM) = 9(A) + 9 (AM) = B+ o(AM) = f(M), Done g = f. L CoroUlaFe 2.1.2. Pour prowver l'égalité de deux applications affines, il suffit d’établir Végalité de leurs parties linéaires et leur coincidence en (au moins) un point. 2.2 Propriétés 2.2.1 Effet sur les sous-espaces De méme que (et parce que) l'image d'un sous-espace vectoriel par une application linéaire est un sous-espace vectoriel, on a Proposition 2.2.1. L’image d'un sous-espace affine F d'un espace affine E. par une application affine est un sous-espace affine. Précisément, sig : E + E! est une application affine, on a ta formule A+ F) = (4) + FP) Démonstration. Soit y : E -> E! une application affine. Soit F CE un sous-espace affine, de direction F. Si F est vide, son image par y est vide et en particulier, c'est un sous-espace affine. Sinon, soit A un point de F. I est clair qu’alors y(F) est le sous- espace affine de ” dirigé par @(F*) et passant par (A) (Il suffit de montrer la formule ci-dessus qui résulte aussitét de I’ égalité y(A + V7) = y(A) + B(V)) o Corollaire 2.2.1. Soit f une application affine de E' dans F. Si trois (resp. quatre) points sont alignés (resp. coplanaires) dans F. alors leurs images par f sont alignées (resp. coplanaires) dans F. Démonstration. Le méme argument, c'est-a-dire l'utilisation du résultat vectoriel ana- logue, permet de démontrer : o Proposition 2.2.2, L’image inverse d’un sous-espace affine par une application affine est un sous-espace affine. 2.2.2 Effet sur les barycentres La traduction en termes affines de la linéarité est, comme on dit souvent : "les appli- cations affines conservent le barycentre", et plus précisément Proposition 2.2.3. L’image du barycentre de ((Ai,a1),-+* , (Ax, ax)) par Vapplication affine vp est le barycentre de (Ax), a1), --» , (e(Ak), ax)). Réciproquement, si une application y transforme le barycentre de tout systéme de deux points pondérés ((A,a),(B,1—a)) en celui du systéme ((‘p(A), a), (p(B), 1—a)), alors elle est affine. ESATIC 33 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Démonstration. Supposons d’abord que y soit une application affine. En notant systéma- tiquement M' Vimage y(.M), on a, pour tout point P de E, PlaPAl +++ akPA;) = af (PA) +--+ 008 (PA) = a Pas. +aPab Si P est le barycentre du systéme des (Aj, a,), la relation donne aPA + +qPat=0 et P’ est bien le barycentre du systéme image, Réciproquement, soit G le barycentre du systéme ((A, a), (B, 1 ~ a)). Pour tout point O de E,ona 06 =a0A + (1 a)0B Comme G' est le barycentre de ((4’,a), (B', 1 ~a)), il vérifie une relation du méme type pour n’importe quel point et en particulier pour l'image O! de O = OG! = aA + (1-0) 0B ~. Un point O et son image 0” par y étant fixés, on définit une application f par f(OM) O/M' et on veut montrer que f est linéaire. Remarquons déja qu’en posant M = 0, trouve f(0') = 0. Ona ensuite on f(aOA + (1 a)OB) = #00) = OG = a0’ 4 1 O# et done, pour tous a, A et B, {(aOA + (1 = a)OB) = af (OA) + (1 = a) f(OB). En particulier, si B = O, en posant @ = OA, -. f(a) = af(@) + (1a) f(0 =af(w) ESATIC 34 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Enfin, si u et v sont deux vecteurs de Z, on définit A et B de fagon que u = OA et v= OB. Pour a = 1/2, ona 1 whe 5 5(u+v) preere) = (442) d'aprés ce qu'on vient de voir. Mais (u + v)/2 = OM ov M est le milieu de AB (figure précédente), done 5 (83°) = horas 308 her + se On en déduit (en multipliant par 2) que Fu v) = Flu) + Flr) Ainsi f est bien linéaire, donc y est affine, avec # = f t (Corollaire 2.2.2. L’image d’un segment par une application affine est un segment. 2.2.3. Applications affines et repéres De méme qu'une application linéaire est déterminée par les images des vecteurs d’une base, une application affine est déterminée par l'image d'un repére affine. On utilise sou- vent la conséquence suivante de cette propriété Proposition 2.2.4, La seule transformation affine de Uespace affine E de dimension n qui fixe n + 1 points indépendants est Videntité. Exemple 2.2.1. une application affine du plan dans lui-méme qui a trois points fixes non alignés est Uidentité, une application affine qui a deux points fixes (distincts) fixe la droite quiils dé Pnissent. 2.3 Exemples Soit # un espace affine sur K. 2.3.1 Homothéties Définition 2.3.1. Si A € E etd € K*, l'application hat E> E M 4 A+)AM, S‘appelle Vhomothétie de centre A et de rapport Exemple 2.3.1. Une homothétie ha, de rapport 1 est Videntité (pour tout A), une ho- mothétie ha,-1 de rapport —1 s’appelle une symétrie centrale (de centre A) et se note SA ESATIC 35 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Exemple 23.2. Proposition 2.3.1. Soith = ha, une homothétie de (rappel : \ € IK") a A gst un automorphisme affine, de partie linéaire Vhomothétie vectorielle ht = didg (quel que soit A) B Sid #1, Inv(h) = {A}. Bi sin = ia Inv(h) = £. Démonstration. @ Pourtous M, N € E, A(M)A(N} = ACN) — AM) = (A+ A > > de sorte que h est affine, avec hr = Nid;g. Comme Fr est bijective, h Vest aussi. e£, B Supposons A # 1. Pour tout J A+ AM =M e @ MM=M-A=4M @ (-l)AM=0 e AM=0 @ M=A Done Inv(h) = {4}. B& evident ESATIC 36 UP Maths APPLICATIONS AFFINES 2.3.2 Translations Définition 2.3.2. Si? ¢ EB, Vapplication ig: B > EB Mi M+?, s’appelle la translation de vecteur 2 Remarque 2.3.1, on peut parler du vecteur d'une translation donnée, puisqu’il est clair que tp-tyo?-7 Exemple 2.3.3. Proposition 2.3.2. Soit t = ty une translation de BE. Bi (est un automorphisme affine, de partie linéaire 0 = ide (quel que soit 2) Bsivz?, wit) =0; Bsizv-te Démonstration. Wl Pour tous M, N € E, wanun} dod le résultat BB Supposons 2? ¥ 0. Alors id done Inv(t) = B. uUM)=MeM+2?=Me?=T, done Inv(t) = 0) ESATIC 37 UP Maths APPLICATIONS AFFINE! B& evident o A pautir des translations, on obtient un autre exemple naturel et fondamental d’appli- cation affine : Proposition 2.3.3. Soient E et F deux espaces vectoriels munis de leur structure affine canonique. Les applications affines de E dans F sont exactement les composées de la forme t~g 0.0, 08 WE F eto € L(E,F) 4 Plus précisément, si l'on note O = Ox et O! = Og (vus comme points), et si f © A(E,F), alors f = ty oo avec @ ofa eta =f (done @ eto sont uniques), En particulier, les applications linéaires de E dans F sont exactement les applications affines f vérifiant {(O) = O', i.e. qui « conservent Vorigine », Remarque 2. plication linéaire et d'une constante, phénomene déja rencontré au Lycée avec Vexemple suivant pour K = R. 2. une application affine entre espaces vectoriels est la somme d’une ap- CorOMAFE 2.3.1. Les endomorphismes affines de K (vu comme droite affine sur lui- meéme) sont exactement les applications de la forme x -> ax +b, avec a,b © K. Parmi celles-ci, les automorphismes de K sont caractérisés par la condition a € K°. Remarque 2. de la droite complexe C est de la forme 2 ++ a2 +b. Mais attention : si l'on voit C comme plan affine sur K = R, ses endomorphismes affines sont de la forme 2» az-+b2 +c. Le résultat précédent dit en particulier que tout endomorphisme affine Proposition 2.3.4. (i) Sity et ty sont deux translations, alors ty 0 ty est la translation ty va (ii) Toute translation t-y est une bijection, d' application réciproque t Démonstration. (@ Ona, pour tout M ¢ E, en utilisant la relation de Chasles (tgotpy)(M) = ta(M+7) = (M+V)4io = M+i(¥+@) ba4a(M) (i) Comme ty = id, on a par (i), Lpoly =tyot_y=ty=Ide o Proposition 2.3.5. L’ensemble T(E) des translations de E muni de la loi o de compo- sition des applications est un groupe commutatif isomorphe au groupe additif (E+). ESATIC 38 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Démonstration. Considerons |’ application T:(B+) > (T(B),0) Nous allons commencer par calculer ty ot pour W et V dans E. Soit aun point de F, oon pose : a! = U9(a) eta” = ty(a’). Par définition, on a : gal a’=t et dala, d’o} on tre, grace & la relation de Chasles : aa” = Ww + V7 e'est-A-dire : tyotg(a)=at+(%+7) Cotte relation, vraie pour tout point a de E, signifie que ty 0 ty est Ja translation de vecteur U + V, clestadite : T(V) o T(@) = T(w + V). L’application T de (E*, +) dans (T(B), 0) est un isomorphisme de groupe, on en déduit que (T(E), ) est un groupe commutatif. C 2.3.3 Projections et symétries Nous allons définir I'analogue affine des projections et symétries vectorielles. Soit F un sous-espace affine de V'espace affine Het soit F* la direction de F*. Soit @ un supplémentaire de F.. Fixons O € F. Définition 2.3.3 (Projection affine). La projection (affine) sur F parallélement a @ est Vapplication affine p : E + F telle que p(O) = O et telle que B est la projection vectorielle B + F parallétement a G ‘Voici une autre définition de projecteur affine Définition 2.3.4 (Projection affine). L’application pE OER M 4 M=FNGy, avec Gy_= M+ G, s'appelle ta projection de E sur F parallélement a G (ou de direction G). On dit également que M' est le projeté de M sur F parallélement a G. Exemple 2.3.4. Projection sur une droite parallélement a une droite dans le plan et, dans l’espace, projection sur un plan (resp. une droite) parallélement a une droite (resp. un plan). G ESATIC 39 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Définition 2.3.5 (symétrie affine). La symétrie (affine) par rapport a F paralldlement a G est Vapplication affine s - E+ E telle que s(O) = O et telle que 9 est la symétrie veetorielle E + F parallélement a G Exemple 2.3.5. la symétrie par rapport & une droite parallélement @-une autre dans le plan, la symétrie par rapport a un plan parallélement @ une droite dans l'espace sont des cas particuliers importants de la géométrie élémentaire. Proposition 2.3.6. Soit F un sous-espace affine de E et G un supplémentaire de sa direction F, Soient O € F, p : E -+ F la projection (affine) sur F ets: E> Ela symétrie par rapport @ F parallélement a G Dh Pour tout M € F, onap(M) = M et s(M) DB vet s ne dépendent pas du choix du point O € Bi Pour tout M € E, ona M! = p(M) est unique point dans F tel que MMe Pour tout M € B, ona M’ = s(M) est Vunique point dans E tel que MMe @ et le milieu de [MM'| appartient a F. M. Démonstration. BD Soi Me F; comme O € F, ona O1 2 (OM) = OF, Comme p(O) = O, on a ainsi Ont = OM} = POM) = OM et done p(M) = M. De méme, comme s(O) = O, ona s(M) = M. B soit O' € F un autre point de F'; comme, par 1, p(O) = O, p (respectivement s) est l’unique application affine telle que p(O) = O et d’ application lingaire associée la projection sur F (respectivement, la symétrie par rapport & F) parallélement & 3. Ceci montre I'indépendance de p et s du choix du point O < F. BI Soit / € Het soit M' = p(M). OnaOM = OM' 4+ MM et OM = p(O)p(} = FOM) 2 G car F est la projection sur F parallélement a @. et done P(OM) = OM et » D'ot MM Réciproquement, soit MM’ € F tel que MM" € @. Alors, comme + OM +4 MM aoMe B om’ } OM = OM’ +M'M a OM! € F, ona] B (OM) et ceci montre que p(M) = M’. ESATIC 40 UP Maths APPLICATIONS AFFINES W Soit M € H et soit M' = s(M). Soit M” = p(M) ¢ F.Ona Om’ = (oys(at} = 90M) et done om’ = 23 (0M) — OM = 20M" OM Comme MM’ = M0 + 0M’, on a ainsi Ma = 20M" — 5h) D'ot MM’ € Gi; de plus, M" € F est le miliew de [M, M'), car MM = 2(0M" — OM) = 2M Réciproquement, soit M' € E tel que MM’ ¢ G ot tel que le milieu M" de —_> Lip"at ¢ Get OM" < FP. Comme cnt [M, M’ soit dans F. Alors, MM 2 OM = OM" +M"M ona ainsi OM? = f(OM). D’ autre part, Om! = OM" + MM = OM" — MM. Ona OM! = 8 (OM) et ceci montre que s(M) = M’. Proposition 2.3.7. Soit p la projection de E sur F parallélement a @. Dl p est un endomorphisme affine de E, et sa partie linéaire B n'est autre que la projection vectorielle de E sur F parallelement a G. En particulier, G = ker B. B tw(p) = mp) = Bh Sif ZB, pest ni injective, ni surjective. Bi pop=p. Bun, mer-@. Démonstration. [Hl Notons 7 ta projection de E sur F parallélementa @ :si? = 7+ ¢ FaG, alors #(®) = 7. Soient M, N € F et posons M' = p(M), N' = p(N). Ona MN = WN’ + (MM' +N) "€ F done M'N' € Pet MM’ © Gy = G, NN’ € Gy = G done Ne G. Par conséquent, la formule ci-dessus refltte la décomposition du vecteur WII dans Ja somme directe 7 & G. Par unicité de cette décomposition, on en déduit que p(M)pIN) = M'N? = B (MIN), si bien que p est affine, de partie linéaire P ESATIC 41 UP Maths APPLICATIONS AFFINES B Si M € lnv(p), alors p(M) = M, done M € Im(p); on a done Inv(p) ¢ Im(p). Ensuite l'inclusion Im(p) C F est évidente par définition de p. Enfin, si M € F, alors M © FO Gyy, done M = p(M), ie, M € Inv(p). Bi SiF 4 £, alors d'une part Im(p) ¢ E par 2), donc p n'est pas surjective. D'autre part, F 4 B, done G # {0}, cestadire ker # 4 C0 : ainsi P n’est pas injective, done p non plus. @ résulte immédiatement de la définition de p. Bl Vinclusion directe est évidente, puisque p(M) € Gay — M + G par définition Réciproquement, soient @ € G, Ne FeM=-N-7#. AlossN-M+2 € Gyr, done N € Gy OF = {p(M)}. Ainsi il existe M € # tel que Mp(M} o Proposition 2.3.8. Soit f un endomorphisme affine de E. Alors f est une projection si et seulement si f of =f. ‘Théoreime 2.3.1 (Théorzme de Thales, énoncé général). Dans un espace affine de di- mension > 2, soient Hs, Hp, He trois hyperplans paralléles et distincts, et soient (D), (D!) deux droites non paralldles a ces hyperplans. Notons A, B, C (resp. A’, B', C') les points d’intersection de (D) (resp. de (D!)) avec Hs, Hx, Ho, respectivement. AB _ 4B AC AC deux distincts vu les hypotheses sur les hyperplans.) Alors (Ces rapports existent puisque A, B, C (resp. A’, B', C') sont deux a Démonstration. Soit p la projection sur (D'), parallélement a la direction commune H des hyperplans Hs, Hy, He. Alors p(A) = (A+ H) A (D!) = Ha (D') = A’ et de méme p(B) = BY et p(C) = C'. Le théoréme s'ensuit puisqu’on sait qu'une application affine conserve les rapports. o Dans un plan affine, ce résultat reste évidemment vrai, mais posséde également une réciproque. Théortme 2.3.2 (Théor’me de Thalés et réciproque dans le plan). Dans un plan affine, soient Ag, Ap, Ac trois droites distinctes, avec A, || Ap. Soient (D), (D') deux autres droites, on suppose qu’elles coupent As, Ay, Ac: respectivement en des points A, B, C et Al, BI, C’, et que ces six points sont deux a deux distincts. AB AC Démonstration. Le sens direct est un cas particulier du théoréme précédent. Pour la réciproque, considérons (” le point d’ intersection entre (D’) et la paralléle A a Aa et Ay passant par C. Alors G" # A! (sinon C= A) et d’aprés le sens direct, on a AB_ AB AB _ AB AB AB Alors Ac est paralléle @ A, et Ap si et seulement si Or par hypothése = donc par transitivité “ Par AC” AG AC AG AG.” AC" lune propriété des rapports ceci implique C” = C’, done (CC") ="(CC’) cest-d-dire A=Ac. o ESATIC 42 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Exemple 23.6. ‘Théor’me 2.3.3 (Théoréme de Thales et réciproque dans un triangle). Dans un plan affine, soient (D), (D!) deux droites sécantes en un point O, et soient A, B (resp. ’, B!) deux points de (D) (resp. de (D)')) distincts de O. Alors (AA’) et (BB!) sont paralleles si et seulement si En outre, si ces conditions sont réalisées, on a 3 alg S| a Exemple 2.3.7. ESATIC 43 UP Maths APPLICATIONS AFFINES 23.1. Dans le plan E, on considére deux droites D et D' sécantes en O et A un point n’appar- tenant ni dD ni aD’. Soit B le projeté de A sur D parallelement aD’ et Cle projeté de A sur D! parallélement aD. Une droite 8 passant par A, non paralléle aD et D’ et distincte de (OA) coupe Den E et D! en F. Montrer que OB , OC + 2.3) OE * O. es BD Soit & et F deux points appartenant respectivement aux droites D et D! et vérifiant Ia relation (2.3). Montrer que la droite (EF) passe par A. Solution. Bl Les points O, B, B se projettent sur A parallélement & D’, en F, A, E. D’aprés le Théoréme de Thalé OB _F OE FE Les points O, C, F se projettent sur A parallélement aD, en E, A, F. D’aprés le Théoréme de Thales, 4) OC _EA 2.5) EF (2.5) OF De (2.4) et (2.5), i résulte OB OC OB OF =s5+ OR BD Le point F est distinct de O, sinon, dans relation (2.3) le quotient a pas défini. —_ OC Le point £ est distinct de B, sinon, la relation (2.3) le quotient oF 0 dod O =C, ce qui n'est pas le cas. - La droite (A) coupe D’ en un point F’, qui d’aprés la question 1, vérifie 1 (2.6) La comparaison de (2.3) et (2.6) donne dot OF = OF, soit F=F. Ten résulte que la droite (F/F) passe par A ESATIC 44 UP Maths APPLICATIONS AFFINES 2.3.4 Affinités Définition 2.3.6. L’affinité de rapport k (k © RY), de base F et de direction G, ou parallélement a G, associe a tout point M U'unique point M" tel que M'M" = kM'M colt M' est le projeté de M sur F. Exemple 2.3.8. La figure suivante illustre un cas plan et un cas de l'espace Remargue 2.3.4. pour k = —1, on retrouve les symétries (pour k = 0, on retrowveratt les projections, mais on ne les appelle pas des affinités car elles ne sont pas bijectives). Méthode 2.3.1 (Construction classique). Image M! d’un point M par une affinité dont ‘on donne la base A ainsi qu'un point A et son image A’ (n.b. : dans le plan, la base est appelée axe d’affinité). Si (AM) coupe Vaxe en I, Vimage de (AM) est (IA') puisque I est fixe et qu’une affinité transforme une droite en une droite, comme toute application affine bijective. Si (AM) est paralléle a Vaxe, son image est la paralléle & l'axe passant par A’ car une affinité conserve le parallélisme. 2.4 points fixes d’applications affines Soit £ un espace affine, de direction E. Pour étudier une application affine f : B B, ilestutile de rechercher les points fixes de f, e-A-d les points A € E tels que f(A) = A. (Crest d’ailleurs souvent par cette recherche de points fixes que I'étude de f commence.) Voici un critére d’existence de points fixes. Théoréme 2.4.1. Soit f : E+ B affine et F Vensemble des points fixes de f. Dh Leensemble F est ou bien vide, ou bien un sous-espace affine de direction ker(f — Id) EF estun singleton si et seulement si 1 n'est pas valeur propre de f. ESATIC 45 UP Maths APPLICATIONS AFFINES Démonstration. Wh supposons que F # 0; soit A € F. Il faut montrer que F = A+ker(f - Id) Soit M = A+ 7 pour 7 € ker(f — Id;p); alors J(M) = f(A) + PQ) = At tou etdone M € F. Réciproquement, soit M € F, Alors 7am) = FAFA = ker(? = Idg). D'ot At et done AM M=A+AM € A+ker(/ = Idg) B Supposons que F est un singleton, c-a-d dim F = 0. Par (i), on a alors ker( — "5 . Idzp) = 0, coded 1 n'est pas valeur propre def. Réciproquement, supposons que 1 n'est pas valeur propre de 7. Soit A € EF fixé. Comme ker( f — dg) = 0, 7 = Id est injective et done surjective. Il existe alors 7 € B tel que (f’ — Idy)(@) = f(A)A. Soit C = A+ W. Alors f(C) = f(A+%) ) = f(A)+ w+ f(A — = (f(A) + f(A)A) 4 A+@=C etdone C € F. Montrons 'unicité de C'; par (i), F est un sous-espace affine dirigé par ker( j’ Id); comme ker(f' — Idg) = 0, on adone dim F = 0, c-&d F = {C}. o Remarque 2.4.1, Soir f : E — E affine. On notera que l'ensemble des point fixes de f peut étre vide; c'est le cas, par exemple, d'une translation t= de vecteur V = 0. On peut quand méme décomposer f comme produit d’une application affine g qui posseéde un point fixe et d’une translation. Plus précisément : pour tout A € E, il existe une unique application affine g : E > E et un unique vecteur UV © E tels que Aeest point fixe de 9 et —f=tyog ESATIC 46 UP Maths APPLICATIONS AFFINES En effet, soit g V'unique application affine telle que g(A) = A et F =_f et posons TY = AF(A) Alors ty 0g(A) = ty(A) = A+ V = f(A) etipog =ipo v-7 etdone tog =f L'inconvénient de cette décomposition est que t= et g ne commutent pas en général. Sous certaines hypotheses, nous allons en trouver une autre qui ne présente pas cet inconvé- nent. Donnons d’abord une condition de commutation. Proposition 2.4.1. Soient g : E+ E affine et @ € BE. Les conditions suivantes sont équivalentes Dh getty commutent (c-d-d go ty = ty 09); Bi vcke(@ - Idg) Démonstration. Les applications g et t= commutent si et seulement sion a vM goty(M) = ty og(M) c-A-d si et seulement si VM CE: g(M)+ 9(V) =9(M) 40 et ceci équivaut a ¥ € ker(f — Idp o Le théoréme suivant est important et donne, sous certaines hypotheses, une décom- position f = ty og tels que g et t.» commutent. II nous sera trés utile dans I’ étude des isométries affines au prochain chapitre. ‘Théor8me 2.4.2 (Décomposition canonique). Soit f : E + E une application affine. Supposons que E = ker( f= Idg) @ Im( f — Ide) Alors il existe une unique couple (g, @) formé d’une application affine g : E > E et d'un vecteur B € E telle que « fatyogs + g possdde un point fixe; * VE ker( Idq). On aalors ty og =goty =f Démonstration. « Existence : Soit A € E fixé; comme } © B= ker(/ - Idg) © Im( J’ - Ig), ilexiste 7, W, we B avec f(¥) = 0, v= f(w)-w els que Af(A = V4 Soit M € E tel que AM = —@. Alors MyM} = MA+ay(a}+ Karan = U+04e+ 7M) = Bs 04 FR) B+ FRB) =7; Aya ESATIC 47 UP Maths APPLICATIONS AFFINES par conséquent, » tye f(M) = f(M)—¥ = f(M)+ f(M)M = M. On pose g = ty 0 f. Alors f = Ly 0g, 9 posstde M comme point fixe. De plus, comme Ff = f et done V Eker f —Idy) = kor(G — Id) onaty»og = got, parla Proposition 2.4.1 * Unicité :Soit h: # > H affine possédant un point fixe V ¢ Bet @ € E tels que fatyog—tgohet W € ker( f —Idg). Sot — V—V. Alors wt € ker( f’ —Idg) ot Lgogatgolyog=tgof=tgo(tyoh)=h > Ona done A(M) = t ax + by +6 ow encore z+ ax + by + cz +d, selon que la dimension de U'espace de départ est 1, 2 ou 3; ce sont des formes affines. 2.5.2 Etude pratique Remarque 2.5.2, Lorsqu’une application affine f est donnée par son expression analy tique, son étude est d'abord celle de sa partie linéaire ' dont on posséde la matrice M.Il est souvent utile de calculer le polynéme caractéristique det(M — X,) ce qui fournit les valeurs propres. Si elles sont réelles, seul cas réellement interessant dans le cadre affine, on calcule les sous espaces propres. Exemple 2.5.1 (tude d'une application affine donnée analytiquement). Dans I'espace rapporté dun repere affine on considere Uapplication affine f déterminée par (32+ 2y+2-1)/2 (x+4y+2-1)/2 (+2 = 2y + 2+1)/2 3/2 1 1/2 La matrice de sa partie linéaire est | 1/2 2 1/2]. On montre que le polynéme ca- 1j2 -1 1/2 ractéristique est (2 — X)(1— X)?, que le sous-espace propre associé a la valeur propre ESATIC 49 UP Maths APPLICATIONS AFFINES 2 est la droite vectorielle engendrée par le vecteur (1,1, —1), tandis que celui qui est associé @ la valeur propre | est le plan vectoriel engendré par les vecteurs (1,0,—1) et (2,-1,0). Ce dernier est le plan vectoriel d’équation cartésienne x + 2y + z = O. Par ailleurs, un calcul direct montre que l'ensemble des points fixes de application affine f est le plan affine P d’équation cartésienne : x + 2y + z—1=0. Tout ceci montre que f est l'affinité de base P, de rapport 2, de direction (1, 1, ~1). NB : noter qu'il ne suffit pas d’étudier la partie linéaire. Si V'application précédente n'avait pas de points fixes, cela ne pourrait pas étre une afinité. Exemple 2.5.2. Le plan P étant rapporté a un repere (O; 7; 7), soit la droite D d’équation 3x + y — 3 = Oet W le vecteur de coordonnées (2; 1). Définir analytiquement la symétrie s par rapport aD suivant la direction B de base 7. Soit M(x; y) un point du plan et M'(ax';x/) son image par s. Le point M' appartient a la droite passant par M et de vecteur directeur 7. Il existe done un réel t tel que MM! = ti, c’est-a-dire tel que soit aw = 2+2t Le miliew My du bipoint (M, M’) a pour coordonnées pelt) pete +2) rtt 1 1 1 sly) = s+yt) =5y+0. GU +9) = Gu+vt0=50y+0 Comme My appartient & la droite D d’équation 3x + y ~ 3 =0, ona 1 Be +) + 502y +) -3=0, 2 doit = ~F(3x + y 3) En reportant cette valeur de t dans les égalités (2.8), on obtient : 5a — dy + 12) 7 Gx + 5y + 6) ESATIC 50 UP Maths

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