HISTORIQUE DE LA FILIÈRE
Evolution des volumes produits dans la première région de production La filière avicole biologique orga-
nisée en filière (groupements de
Actuellement, la région des Pays-de-la-Loire est leader en France, avec 39% de la pro- producteurs et abattoirs) est ap-
duction biologique nationale de volailles de chair. parue dans les années 1970 et est
De 1995 à 2000, cette croissance a été constante et s’est traduite par une augmenta- restée un marché de niche jusqu’en
tion du nombre d’exploitations et d’ateliers avicoles conduits en AB. A partir de 2000, 1995, date des premiers scandales
une diminution de la production s’est engagée. Elle est notamment due à la perte de alimentaires. Le marché a forte-
marchés à l’export. Malgré les incitations de l’Etat (aide à la conversion à l’AB), de ment augmenté ensuite et a sus-
nombreux arrêts sont observés, dus en partie à l’interdiction de la mixité pour une cité l’intérêt des GMS (Grandes et
même espèce (AB pour un atelier et conventionnel pour un autre) sur les exploitations Moyennes Surfaces). Pour répon-
agricoles. L’autorisation de mixité pour deux espèces différentes sur deux unités de dre à cette demande, les organisa-
production différentes était toutefois possible. tions de producteurs ont incité les
Aujourd’hui, on dénombre 105 aviculteurs biologiques pour la production de chair, en aviculteurs à se convertir à l’AB.
Pays-de-la-Loire, dont dix en vente directe. Ils représentent 9% des fermes biologiques Grâce aux volumes importants
de la région. produits, des marchés à l’export
se sont ouverts, en particulier vers
Evolution du nombre de poulets de chair biologiques, Agence Bio - l’Allemagne. Cependant, depuis
Chiffres clés 2007 de l’agriculture biologique française 2000, la production nationale est
en diminution, du fait de la perte
de compétitivité de la filière fran-
6000000
çaise à l’exportation. Les différen-
5000000 ces d’interprétation du REPAB1 au
sein de l’Union Européenne per-
4000000 mettaient à certains pays d’abat-
tre leur production à 70 voire 56
3000000
jours, ce qui abaisse leur coût de
2000000
production, aujourd’hui permise
en France par le nouveau régle-
1000000 ment européen (cf. p. 9).
97
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ITAB
Pays de la Loire 105 1714370 3% Le SYNALAF
Picardie 1 C 0%
Le SYNALAF (SYndicat NAtional des Labels
Poitou-Charentes 49 710601 -2% Avicoles Français), représente, en plus des
P r o v. - A l p e s - C ô t e - filières volailles et œufs Label Rouge, les
6 5644 -37%
d’Azur filières organisées en volailles de chair et
Rhône-Alpes 32 255392 -2% œufs biologiques. Son observatoire écono-
Outre-Mer 3 641 46%
mique représente environ 85 % de la pro-
duction de poulets de chair biologiques ob-
Total 424 4553579 1% servée par l’Agence Bio.
Par le biais de sa Commission bio, le SYNA-
LAF :
- assure une concertation entre les diffé-
Répartition des lieux d’achats des volailles bio en France en 2003,
rents acteurs des filières organisées en vo-
Programme AQS Bio, septembre 2003
lailles biologiques,
- assure un suivi actif en matière d’évo-
A utres lution de la réglementation auprès de la
16% Commission européenne, du Ministère de
GMS l’Agriculture français et de l’INAO,
39% - participe à des projets mis en place par les
P roduc teurs
14% instituts de recherche sur l’agriculture bio-
logique, et y assure l’interface entre les pro-
fessionnels et les instituts de recherche.
B outiques
s péc ialis ées 31 bis avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
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94440 Villecresnes
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L’activité d’élevage a une finalité le poulet a dû consommer pour demande, les poulets biologiques
économique donc elle doit permet- « fabriquer » un kilogramme de ne sont pas toujours aussi bien fi-
tre à la personne travaillant de se viande. nis qu’ils pourraient l’être.
rémunérer. Il paraît important de La marge brute prend en compte
disposer de résultats techniques Les critères économiques l’augmentation des charges éner-
et économiques des lots de poulets En aviculture, deux marges sont gétiques et sanitaires (par exemple,
vendus afin d’établir un diagnostic couramment utilisées et permet- la visite du vétérinaire obligatoire
du fonctionnement de l’élevage et tent de comparer tous les élevages dans le cadre de la grippe aviai-
d’en améliorer les résultats. entre eux (voir graphiques). Ces re).
Pour gérer au mieux son atelier, valeurs, pour être comparées, sont
l’éleveur doit suivre régulièrement rapportées à la surface d’élevage TEMPS DE TRAVAIL
ses dépenses et noter les princi- utilisée pour le lot. Il s’agit de :
paux paramètres qui lui permet- - La Marge Poussin Aliment (MPA) L’élevage avicole est marqué par
tront d’analyser ces résultats. du lot : les achats de poussins et des temps forts : la préparation du
les achats d’aliments ainsi que les bâtiment, la réception des pous-
RÉSULTATS TECHNICO-ÉCONOMIQUES frais financiers du lot (s’il y en a) sins, le démarrage du lot (première
sont déduits des recettes du lot quinzaine de jours), le suivi en pé-
(composées des ventes de poulets riode de croissance, l’enlèvement
Les critères techniques et des avoirs éventuels du couvoir des animaux, le vide sanitaire.
- Quantité d’aliments consommés : et/ou du fabriquant d’aliment). Certaines étapes nécessitent un
si l’aliment est acheté, il est im- - La Marge Brute (MB) du lot : recours à du personnel extérieur
portant de noter chaque quantité toutes les charges opérationnelles, telles que la réception des pous-
livrée et en fin de lot d’en déduire c’est à dire directement liées aux sins et l’enlèvement des poulets.
les stocks non consommés. Si l’ali- opérations d’élevage du poulet :
ment est fabriqué sur l’exploita- gaz, eau, électricité, main d’œuvre Outils (Voir annexes sur www.itab.asso.fr)
tion mais distribué à volonté, il temporaire (bagage, enlèvement), - Tableau d’enregistrement permettant
est aussi important d’estimer la dépenses de santé, désinfection, de déterminer la marge brute par lot et
quantité d’aliment distribuée à ses par mètre carré.
cotisations groupement, divers
- Tableau permettant de calculer le
animaux. (grit, alvéoles), litière sont dédui- temps passé sur un lot.
- Pesée d’animaux : une pesée heb- tes de la MPA. Du fait de la forte
domadaire de 10% des animaux
(pourcentage à adapter selon la
Quelques références technico-économiques de base
taille de l’élevage) est effectuée
et permet d’établir une courbe de Quelques repères
croissance dans le but d’adapter Bâtimentsfixes Bâtiments mobiles
(moyennes de 2003 à 2006)
la conduite de l’élevage. Dans tous Durée moyenne du lot en jours 96,17 96,70
les cas, la pesée est effectuée au Densité : poulets au m² 10,00 14,90
moins au moment de l’abattage ou Poids moyen en kg 2,42 2,37
de la vente.
Indice de consommation 3,24 3,29
- L’indice de consommation (cal-
Marge poussin aliment au lot 15,04 20,49
culé à partir des deux critères pré-
Marge brute au lot 11,71 16,54
cédents) : quantité d’aliment que
65
60
55 M arge brute/an
50 (euros ) bât.
45 m obiles
40 M arge brute/an
35 (euros ) bât. fix es
30
25 M P A par lot
20 (euros ) bât.
15 m obiles
10 M P A par lot
5
0
98/99 99/00 00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07
ITAB
Une litière épaisse
La litière joue un rôle important
Nous avons tous en mémoire la Le cycle de production est schéma- d’isolant thermique, car en pré-
basse-cour de ferme, où coqs et tiquement divisé en trois phases : sence de courants d’air, les pou-
poules picoraient les vers de terre, - le démarrage : période cruciale, lets consomment pour réguler
herbe et grains de céréales par notamment pour le développement leur température et non pas pour
terre. C’est la raison pour laquelle du squelette ; grossir. La litière évite également
élever des poulets peut sembler fa- - la croissance : phase de dépôt le contact direct des oiseaux avec
cile. Cependant, pour dégager un des muscles pendant laquelle les un sol en terre battue, difficile à
revenu de cette production, il est oiseaux ont accès au parcours ; « réchauffer ». Autre rôle de la li-
nécessaire de produire plusieurs - la finition : où les volailles vont tière : l’absorption des déjections
centaines d’animaux à l’année, et être un peu rationnées (phase et de l’eau. Pour cela, elle doit être
par conséquent de rationaliser la d’entretien). C’est à cette période épaisse (minimum cinq centimè-
production. que le gras intramusculaire, qui tres), tassée et régulière. Elle doit
Chez la plupart des éleveurs de donnera la flaveur à la viande, se également être saine (sans moisis-
poulets biologiques, les poussins forme. sure), propre et sèche lors de son
sont achetés à l’éclosion à des cou- Le bâtiment doit être adapté aux installation dans le bâtiment. Son
voirs. animaux pour que ceux-ci se sen- entretien sera régulier.
Températures à respecter (en °C) Un bâtiment chauffé
Poulet Pintade Dinde Toutes Lorsque les poussins fraîchement
Âge sous le sous le sous le espèces éclos (depuis moins de vingt-qua-
radiant radiant radiant En ambiance tre heures) arrivent sur l’exploita-
tion, leur corps est recouvert d’un
1ère semaine 35 38 38 duvet peu épais, de capacité iso-
25 °C
2ème semaine 32 35 35
lante très réduite. Dénués de ca-
3ème semaine 29 32 32
4ème semaine 26 29 29
20 °C pacités de thermorégulation, leur
5ème semaine 23 26 26
18 °C température est totalement dé-
6ème semaine 20 23 23 pendante de celle de l’ambiance du
15 °C
> 6 semaines 15 à 20 18 à 23 18 à 23 bâtiment. De ce fait, l’éleveur doit
impérativement chauffer le bâti-
ment avant l’arrivée des animaux.
Le mode de chauffage le plus ré-
pandu est un système de radiants
fonctionnant au gaz. Par soucis
d’économie d’énergie, il est possi-
ble de réduire l’espace chauffé au
sein du bâtiment ou de prévoir un
bâtiment très isolé (poussinière)
pour les quatre premières semai-
nes de vie des animaux.
Progressivement, l’emplumement
apparaît. Sa fonction est double :
- assurer une protection physique
de la peau contre diverses agres-
ITAB
ITAB
d’alimentation sont présents au
sein de chaque bâtiment : la dis-
sions du milieu (contact avec la Attention : le poulet supporte très tribution est ainsi automatisée.
litière…) ; mal les courants d’air. Souvent Du fait de la réglementation liée à
- isoler efficacement l’animal des dus à une sur-ventilation, ils peu- l’influenza aviaire, les mangeoires
déperditions caloriques superflues, vent générer des problèmes respi- ne peuvent plus être disposées en
en diminuant ses dépendances vis- ratoires et donc de croissance. libre accès sur le parcours.
à-vis de l’ambiance. Attention aussi à la sous-ventila-
Des normes établies permettent tion : l’air aspiré repart très rapi- De l’eau en permanence
de procéder au réglage du chauf- dement à l’extérieur sans avoir cir- L’eau est le premier aliment des vo-
fage. Mais, il doit surtout être ré- culé. Il reste alors des zones d’air lailles : elles boivent presque deux
glé après observation du compor- confinées et stables, susceptibles fois plus qu’elles ne mangent.
tement des animaux : au repos, de créer une mauvaise ambiance : Des lignes d’abreuvoirs ou de pi-
les poussins doivent être répartis les voies respiratoires et les yeux pettes doivent être à disposition
de manière uniforme dans le bâti- seront irrités par le taux élevé des animaux à l’intérieur des bâ-
ment. Le chauffage doit répondre d’ammoniac. timents. Le matériel doit rester
aux besoins des animaux. Au fur L’observation du comportement propre afin de ne pas contaminer
et à mesure de l’emplumement, les des animaux et leur aspect sont l’eau de boisson (moisissures, mi-
apports calorifiques sont diminués déterminants pour adapter la ven- cro-organismes pathogènes).
jusqu’à devenir nuls. La sortie sur tilation et évaluer le bien-être de L’application d’un protocole de
parcours correspond à peu près à l’animal. Par exemple, l’état des nettoyage et de désinfection effi-
la fin de la nécessité de chauffer. plumes (sales et collées…) indique cace lors du vide sanitaire et en
une mauvaise évacuation de la va- cours de lot, permet de limiter les
Un bâtiment isolé
L’isolation a pour but de conserver
la chaleur dans le local pendant
l’hiver et de le garder frais par
temps chaud. Elle permet ainsi
d’éviter des variations rapides de
température très néfastes pour la
volaille et d’économiser de l’éner-
gie.
Un bâtiment ventilé
La ventilation apporte l’oxygène
nécessaire aux poulets et évacue
les gaz (ammoniac, CO2, vapeur
d’eau) résultant de l’aération et
des fermentations de la litière.
Elle se réalise en pratiquant des
Fermiers de Loué
Fermiers de Loué
est déplaçable ainsi que le silo, la abreuvoirs Plasson ou pipettes, et
bonbonne de gaz et l’arrivée d’eau. l’alimentation est réalisée grâce à
A l’intérieur de ces bâtiments, il une chaîne au sol avec assiettes.
Bâtiment mobile.
ITAB
tisation de l’alimentation
Origine des matières premières (AB, Les matières premières pour ali- LIEN AU SOL
conversion, conventionnel) ment des animaux autorisées en
production biologique sont listées Le lien au sol est un principe de
Les animaux d’élevage doivent
dans les annexes du règlement base de l’élevage biologique. Il
être nourris avec des aliments is-
d’application du règlement euro- correspond au lien ‘sol-plante-ani-
sus de l’agriculture biologique, de
péen n° 834/2007. Les matières maux’. Par leurs déjections (soit
préférence provenant de l’exploi-
premières suivantes ne peuvent directement sur le parcours, soit
tation.
être incorporées dans les rations grâce à l’épandage des fientes is-
A titre de dérogation, l’alimenta-
des animaux en élevage biologi- sues des bâtiments), les animaux
tion des volailles biologiques peut
que : pulpes, mélasses, vinasses, nourrissent le sol qui nourrit les
contenir jusqu’à 10% de matières
citrus, drêches, farines, remoula- plantes produites sur la ferme,
premières conventionnelles, et ce,
ges et sons de céréales, tourteaux qui nourrissent à leur tour les ani-
à l’unique condition que ces ma-
de coprah, de palmiste, de coton et maux.
tières premières soient indisponi-
d’arachide, produits de substitu- Les élevages biologiques doivent
bles en AB. Le règlement européen
tion des céréales (manioc), protéi- avoir suffisamment de surfaces
prévoit que ce pourcentage baisse
nes protégées chimiquement. Sont pour épandre les déjections de
pour atteindre 5% au 1er janvier
également exclus, les aliments leurs animaux, ou bien contractua-
2010 et 0% au 31 décembre 2011.
composés d’OGM ou leurs corres- liser cet épandage avec une autre
Un aliment ne peut contenir à la
pondants non traçables. ferme biologique. La quantité
fois une même matière premiè-
Les poulets doivent pouvoir pré- maximale d’effluents épandue est
re AB et conventionnelle (ou en
lever quotidiennement de l’herbe de 170 kilos d’azote par hectare.
conversion).
dans les parcours. S’ils ne sortent Pour limiter les excès d’azote, le
L’aliment des volailles biologi-
pas, un fourrage grossier (fibreux chargement maximal autorisé est
ques peut contenir jusqu’à 30%
et peu riche en azote), frais ou sec, limité à 914 poulets par hectare en
d’aliments en conversion s’il s’agit
doit être ajouté à la ration journa- bâtiment fixe et de 1030 poulets
d’achat extérieur, ou 60% s’il s’agit
lière. par hectare en bâtiment mobile
d’autoconsommation (production
L’utilisation d’acides aminés de (cf. références CORPEN 2006).
sur la ferme).
ITAB
Normes CORPEN
Répartition des déjections dans le bâtiment et sur le parcours (en %) et quantités d’éléments maîtrisables pro-
duits, après déduction des pertes en bâtiment et au stockage (en g/poulet sauf Cu et Zn en mg/poulet)
A l’intérieur
(superficie nette dont disposent les animaux) A l’extérieur
(m² de superficie disponible en rotation / tête)
Nombre d’animaux / m² Cm perchoir / animal
Jacquin
ont une meilleure capacité de valo-
risation des parcours. L’analyse du
Sélectionneurs
contenu des jabots permet d’es-
timer que certains lots peuvent SÉLECTION DE RACES ANCIENNES
Accouveurs
s’auto-alimenter majoritairement à
partir des ressources disponibles Quelques schémas de sélection
Eleveurs sur le parcours. (Géline de Touraine, Barbe-
La sélection-éclosion au sein zieux,…) s’appuient sur des races
Consommateurs d’une même structure permet éga- anciennes restaurées. Dans ce cas,
lement la transmission directe des si le produit commercialisé est de
résistances (par fréquentation du race pure, les performances des
Pyramide de sélection.
même milieu bactériologique, viral animaux commercialisés s’éloi-
et structurel), en même temps que gnent de celles des animaux avant
Les génotypes sélectionnés diffé- génétique, réduisant la plupart du restauration.
rent selon le type de production temps le poste « charge vétérinaire » Les races anciennes sont diffici-
(poulets standards, labels ou bio- à zéro. lement commercialisables dans
logiques). Il faut cependant noter que les les schémas de commercialisation
Les poulets « Label Rouge » ou souches fermières proches de classiques actuels.
« fermiers » commercialisés en races pures ont une morpholo- L’organisation de la sélection a été
France, et majoritairement utili- gie spécifique (masse musculaire conçue pour répondre à un type
sés pour la production de poulets des filets en longueur et cuisses d’élevage intensif et ne correspond
biologiques, sont issus de ce sché- moins rebondies) qui surprend le pas forcément aux attentes de tous
ma de croisement pyramidal. Les consommateur. les éleveurs. Un travail sur les ra-
lignées pures à l’origine d’un pro- Autre point important : leur durée ces anciennes, sur l’évaluation de
duit « Label Rouge » doivent être de croissance est allongée (dix- leur performance, de leur croissan-
sélectionnées selon le référentiel huit semaines) et la finition néces- ce, etc., mériterait d’être mené.
déposé par le SYSAAF (Syndicat siterait une période de claustration
des Sélectionneurs Avicoles Aqua- (deux semaines) incompatible avec SÉLECTION EN CLAUSTRATION
coles Français). Il n’y a pas encore le cahier des charges de l’agricul-
de sélection spécifique à l’élevage ture biologique. Pour simplifier le travail de sélec-
de volailles biologiques en France. tion, les futurs reproducteurs du
noyau de sélection sont élevés en
La diversité des phénotypes ob- claustration totale, de l’éclosion
servée s’explique par l’assemblage à la réforme, et soumis à un pro-
particulier de la parentale femelle. tocole de prophylaxie, et ce bien
Il s’agit le plus souvent d’une fe- que le produit terminal doit avoir
melle porteuse de nombreux gè- accès à un parcours. Ils sont éga-
nes récessifs. Lors du croisement lement nourris ad libitum avec
de cette parentale avec des mâles un aliment complet jusqu’à leur
d’un phénotype donné, le produit première pesée afin qu’ils expri-
aura les caractéristiques héritées ment leur réel potentiel génétique
de son père (couleur des pattes, de croissance (même s’il s’agit de
du sous-plumage, du plumage,…). poulets à croissance lente). L’hy-
Les efforts de sélection sont ainsi pothèse sous-jacente forte est l’ab-
SYSAAF
ITAVI
relation1. sont écartés de la reproduction. En
cas de fréquence plus élevée, une
Cous-nus blancs.
SÉLECTION INDIRECTE sélection familiale est pratiquée.
VARIABILITÉ DES BESOINS lier en acides aminés essentiels, va limitants, tout en évitant d’appor-
diminuer. Il sera donc judicieux de ter en excès des protéines car il
Les besoins nutritionnels des pou- prévoir, dans ce cas-là, une ration est très important de respecter les
lets varient fortement en fonction « finition » (Cf tableau : Exemple équilibres entre acides aminés (Cf
du génotype des animaux (choisi de rations) qui sera relativement tableau : Besoins alimentaires du
selon type de système de produc- facile à réaliser à la ferme. poulet).
tion), hormis les besoins du pou- A contrario, il faudra veiller au Par ailleurs, il faut tenir compte du
let « démarrage » (0-28 jours) qui respect rigoureux des exigences caractère aléatoire des apports nu-
sont peu différents selon la souche nutritionnelles du poulet « démar- tritionnels du parcours (herbe, pe-
(en production biologique) et le rage » : ainsi une carence en lysine, tits animaux...), bien qu’il dépende
contexte de l’élevage. chez les animaux jeunes, n’est pas à la fois des conditions de produc-
En revanche, les exigences du pou- compensée plus tard. tion de celui-ci et du comporte-
let « croissance-finition » vont dif- ment du poulet. En conséquence,
férer selon : PRINCIPALES DIFFICULTÉS REN- en conditions difficiles (hiver ri-
- les objectifs de production (âge à CONTRÉES DANS L’ÉTABLISSEMENT goureux, sécheresse prolongée) et
l’abattage) ; DES RATIONS avec des poulets « passifs », il fau-
- l’environnement (climat, condi- dra prévoir des compléments, no-
tions d’exploitation du parcours) ; En pratique, il est difficile d’appor- tamment en vitamines A et D3.
- le choix de la souche. ter en suffisance dans la ration, les
Avec des souches à croissance lente acides aminés soufrés (méthionine MATIÈRES PREMIÈRES UTILISÉES
et abattues au-delà de onze-douze et cystine). Il faudra veiller, en
semaines, la concentration de la particulier chez le poulet « démar- Parmi les céréales, il faudra privi-
ration en nutriments, en particu- rage », à apporter ces nutriments légier le maïs, le blé tendre et le
triticale et utiliser avec précaution,
Exemple de rations le seigle et l’orge qui contiennent
Croissance-finition des facteurs anti-nutritionnels.
Matières premières Démarrage Finition (abattage
(abattage précoce) L’utilisation de la fèverole et du
(en %) (1-4 sem.) tardif) (9-16 sem.)
(5-12 sem.) pois est possible, mais il faudra
Maïs bio 59,5 48 50 réserver les variétés pauvres en
Triticale bio - 16 15
tanins (à fleurs blanches) dans les
Féverole bio (fleurs colorées) - 10 7
Pois protéagineux bio 5 - - rations « poulet démarrage ». En
Tourteau soja bio extrudé 18 14,5 12 revanche, le lupin blanc présente
Tourteau tournesol bio 5 - 12 peu d’intérêt (pauvre en acides
Gluten maïs non OGM 4 7 - aminés essentiels, au égard à sa
Concentré protéique pomme de terre 4 - - richesse en protéines brutes).
Levure brasserie déshydratée 1 1 1
Carbonate calcium 1,2 1,6 1,6
Concernant les graines d’oléagi-
Phosphate bicalcique 1,9 1,5 1,5 neux, on utilisera surtout le soja, à
Sel de mer 0,4 0,4 0,4 condition de lui avoir fait subir un
Caractéristiques nutritionnelles traitement thermique (extrusion
EMA (kcal/kg) 2820 2885 2735 ou toastage) pour détruire les fac-
Protéines brutes (%) 20,9 19 16
teurs anti-trypsiques. Le colza 00
Matières grasses (%) 4,1 3,3 4,4
Lysine digestible (%) 0,92 0,74 0,65
et le tournesol présentent moins
Méthionine digestible (%) 0,35 0,30 0,25 d’intérêt.
Calcium (%) 1,1 1,1 1,1 Parmi les tourteaux de pression,
Phosphore disponible (%) 0,42 0,37 0,37 le tourteau de soja, traité thermi-
Sodium (%) 0,15 0,15 0,15 quement, est le plus apprécié (bien
qu’il présente un ratio lysine / aci-
des aminés soufrés (AAS) désé-
quilibré par rapport au besoin du
poulet). Les tourteaux de colza 00
et de tournesol ont un profil d’aci-
des aminés intéressant (relative
richesse en AAS) mais leur utilisa-
tion, pour des raisons différentes
(d’appétence pour le colza et de
taux de cellulose pour le tourne-
sol), restera plus limitée. Le tour-
CDA 85
La santé des animaux est fondée principalement sur la prévention, notamment par la bonne gestion des fac-
teurs alimentation, accès au plein-air, bâtiment, densité d’élevage, respect du comportement animal… L’ab-
sence de souches réellement adaptées à la conduite en élevage biologique et de couvoirs biologiques constituent
un facteur de risque supplémentaire en production avicole.
En cas de problèmes sanitaires, les médecines naturelles seront uniquement ou préférentiellement utilisées en
fonction du Cahier des Charges.
am
Logement internes et externes
Par
n
Quelle que soit sa conception (tunnel, al e équil
en dur, en bois, fixe ou déplaçable), il Technique de m
Microbes : bactéries,
ib
i
An
faut veiller à l’hygiène et la salubri-
re
conduite et bien-être virus, moisissures
té du logement, à son aération et à
son ensoleillement. La bonne qualité
et le confort de la litière réduisent Alimentation Faune sauvage
les accumulations de gaz lourds la
nuit (NH4 / CO2) et l’augmentation
de l’hygrométrie. La litière doit être Abreuvement Stress
sèche, confortable et absorbante afin
de limiter les risques de contamina-
tions par les champignons de type
«aspergillus». L’importance de la
Eléments constutifs de la santé animale : facteurs de vie, facteurs de risque.
qualité de la litière se prévoit dès la
récolte de la paille au champ et lors
de son stockage. Des huiles essen- une bonne température ambiante. Abreuvement
tielles peuvent être employées au Ils s’agrègent en cas de frilosité. Des
Dans le cas de captages privés (fo-
démarrage, de manière séquencée, plumes sales ou collées témoignent
rage, puits), il faut penser à s’assu-
en pulvérisation, à titre préventif. d’une mauvaise circulation de l’air,
rer de la qualité bactériologique et
D’autres pratiques préventives sont d’une qualité médiocre de la litière
chimique des points d’approvision-
également possibles : ou d’autres sources de stress.
nement au moins une fois par an.
- flambage du sol après retrait de la Le bon état des aménagements ex-
Dans le cas d’un abreuvement à
litière ; térieurs et le respect des indications
partir de l’eau communale, on doit
- déplacement de cabanes mobiles et minimales proposées dans le cahier
s’assurer, malgré la garantie du
compostage de la litière ; des charges de l’agriculture biologi-
réseau, du maintien de la qualité.
- brûlage de la litière sur place lors que (Cf. chapitre IV) participent à
Les canalisations extérieures, avec
du vide sanitaire. la prévention des risques pathogè-
de nombreux coudes subissent des
nes. Des éléments complémentaires
variations thermiques importan-
Technique de conduite et bien-être tels que le drainage des parcelles
tes et sont parfois favorables aux
Par le choix de ses pratiques, l’éle- et l’évacuation des eaux pluviales
multiplications microbiennes. Il est
veur peut favoriser le bon état de auront également un effet positif sur
par ailleurs possible d’utiliser des
santé et le bien-être de son cheptel l’équilibre sanitaire de l’élevage.
corrections : chlore alimentaire, pe-
par une prévention maximale à diffé- roxyde d’hydrogène, UV, aimants.
rents niveaux : logement, alimenta- Alimentation
L’acidification de l’eau de boisson a
tion et abreuvement, mais aussi grâ- Il faut veiller à l’équilibre de la ra- souvent un effet positif et préventif
ce à une observation attentive de ses tion en macro et micro-nutriments vis-à-vis des pathologies digestives
animaux et des aménagements sur en fonction de l’âge des poulets (Cf. des monogastriques.
les parcours. La répartition homo- chapitre VI) et s’assurer de la qua-
gène des poussins au repos indique lité microbiologique de l’aliment SOURCES DE MALADIES
(risques bactériens et mycotoxines
notamment). En général, ce dernier
point est contrôlé lors de la fabrica- Parasites internes
tion en usine, mais il faut le prévoir
Les risques se gèrent par la gestion
si l’aliment est fabriqué à la ferme.
des sols, des parcours et en fonction
La qualité des parcours, leur enher-
de la densité dans le bâtiment. Des
bement, les ombrages mis à la dispo-
solutions alternatives sont adaptées
sition des animaux favorisent l’accès
aux petits élevages.
à l’extérieur, donc également à une
Il existe un programme préventif en
diversification alimentaire (vers de
phytothérapie : solution adminis-
terre, insectes…), facteur de santé.
ITAB
ITAVI
Une bonne gestion est nécessaire
bâtiment ne seront pas immédia-
pour que le parcours devienne un
tement fréquentés. Une large zone Les aménagements et plantations
véritable atout pour :
de végétation ligneuse très cou- sont à adapter à chaque territoire,
- permettre une bonne maîtrise de
vrante à moins de dix mètres des en fonction du sol, des espèces vé-
l’état sanitaire du lot ;
trappes est trop proche et limitera gétales locales…
- répartir au mieux les déjections
l’exploration. Le poulet fréquente L’association de couverts végétaux
accumulées sur le parcours ;
peu les zones au delà de quarante de haut jet (plus de trois mètres)
- limiter la dégradation physique
mètres, surtout si aucun ombrage et bas (trente à cinquante centimè-
et esthétique du parcours ;
ne s’offre à lui. Les plantations et tres), type buissons, petits abris,
- permettre au poulet d’exprimer
abris doivent être répartis sur le ou herbacées, est très intéressante
au maximum ses comportements ;
parcours et des buissons ou abris et répond aux exigences des vo-
- favoriser l’intégration paysagère
peuvent compléter des zones dé- lailles (exemple de taillis aérés de
de l’élevage, voire pour jouer un
nudées, pour les guider et les ame- feuillus, des pins et fougères dans
rôle écologique sur l’exploitation.
ner à explorer plus loin. Le couvert les Landes, …).
herbacé doit enfin être résistant
FAVORISER LA SORTIE DES VO- La mise en place de plantations
au piétinement des volailles.
LAILLES ET LEUR RÉPARTITION exploitables peut permettre une
Certaines plantations sont aussi
répulsives quand leur végétation double utilisation du parc (type
Pour une gestion optimale des vergers, maïs,..) mais est à valider
est trop dense à pénétrer (cultures
paramètres précédents, il est im- auprès de votre DSV locale.
de blé...).
portant de favoriser la répartition
A noter le rôle des clôtures ou haies
la plus homogène possible des vo- SUR LE PLAN SANITAIRE
qui guident les poulets dans leurs
lailles sur le parcours.
déplacements.
Un poulet n’est pas un animal de Enfin, il ne faut confondre abris Le parcours est un réservoir de
pâture, son ancêtre vit en jungle. et encombrants, matériels ou dé- microorganismes de types para-
Des plantations ou des aménage- tritus, favorisant la présence de sites, bactéries pathogènes ou vi-
ments de type abris sont nécessai- rongeurs, rapaces, ou autre faune rus, apportés par la faune sauvage
res pour : sauvage. (oiseaux, chiens, rats, renards
…) et par les fientes de volailles
(re-contamination d’une bande à
l’autre, d’une volaille à l’autre),
pouvant être consommés par les
poulets.
Les coccidies sont les principaux
parasites de volailles identifiés
systématiquement sur les par-
cours. Les ascaris, capillaires et
ténias sont moins fréquents et en
plus faible quantité.
La zone située sur les vingt mètres
devant les trappes du bâtiment est
toujours la plus riche en patho-
gènes et parasites, ainsi que les
CDA 72
N. Corroyer
boriculteur de Normandie) : il a introduit dans son
verger totalement enherbé une trentaine d’oies
d’Alsace, choisies pour leur fort esprit de couvai-
son, des poules et des canards (et des moutons
Fermiers de Loué
shropshire). L’objectif est de réactiver la flore mi-
crobienne, de briser le cycle des parasites dans le
sol et de retrouver ainsi un équilibre naturel. Les
animaux « tondent », fertilisent le sol de leurs dé-
jections, et réduisent la population de parasites en
consommant les fruits infestés tombés au sol. Les
animaux accélèrent la décomposition des feuilles
et donc la réduction de l’inoculum primaire de ta-
velure. Les dindes ont été testées mais ne sem-
blaient pas assez rustiques.
Très peu de références scientiques existent sur ce
thème, des recherches sont donc nécessaires.
Sorbier.
Adapté aux
Rapidité de Hauteur à ma-
Essence Nom latin Type de Sol volailles Remarques
pousse turité
(azote
Acacia Robinia psudo Sol acide (pH<7) Rapide Ombre claire Attention : l’acacia dra-
acacia drainant geonne beaucoup ce qui
rend sa maîtrise difficile
Alisier blanc Sorbus alba Indifférent Lente 5-6 m Mellifère
Cerisier Prunus sp Attention à la chloro- Moyenne 6-8 m Oui Préférer les variétés sau-
se, sensible à l’excès vages
de calcaire Défeuille tôt
Chêne pubescent Quercus veridis Indiférent Oui si arrosé 10-15 m
Chêne vert Quercus pubes- Indifférent Moyenne Fort développe- Oui Garde ses feuilles toute
cens ment si le sol est l’année
profond Résiste bien au sec (zone
provençale)
Erable à feuille Acer opulifolium Sol superficiel Rapide 7-8 m Oui Rustique
d’aubier
Erable Plane Acer platanoï- L’érable le plus exi- Rapide 10-15 m Oui Ombre dense
des gent en eau
Noyer Juglans regia Profond, bien drainé, Rapide si ir- > 8-10 m Aime l’azote Les feuilles viennent relati-
pH > 6 rigation vement tard et tombent tôt
Pêcher Oui
Poirier Pyrus pynaster Tolère le calcium Moyenne 4-6 m Oui
Pommier Malus sp Tolère le Caclium Moyenne 4-6 m Oui
Prunier Prunus sp Assez profond Rapide 5-6 m Oui Rustique, le pied est de
taille modeste
Sorbier des Sorbus aria Indifférent Lente 6-août
oiseaux
Sycomore Acer pseudo Sol profond, riche, Rapide 10-15 m Oui Ombre dense
platanus frais
Tilleuls Tilia sp Sol frais, profond, Rapide 8-oct Oui
Tolère le Calcaire
Pour tout renseignement technique ou lié à la conversion, contacter les acteurs biologiques locaux.
Pour des compléments de bibliographie, consulter la base documentaire d’ABioDoc sur www.abiodoc.com
Avril 2009