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Synthèse de documents
Ce corpus est composé de trois (03) textes qui s’articulent autour d’une même thématique que
vous déterminerez. Vous ferez de ces trois textes qui le constituent une synthèse concise,
ordonnée et objective. Pour ce faire vous remplirez tout d’abord les tableaux par les idées
de chaque texte, ensuite vous présenterez le plan contracté des trois textes. Enfin vous
rédigerez la synthèse en lui donnant un titre.
Document 1 :
Entre les transhumanistes et les bioconservateurs : un débat sur
l’avenir de la nature humaine
Le débat sur l’amélioration des performances humaines a émergé au tournant du XXIe siècle
sous la forme d’une opposition tranchée entre les penseurs dits bioprogressistes et ceux
qualifiés de bioconservateurs. Pour les premiers – principalement le mouvement «
transhumaniste » – l’augmentation représente l’opportunité pour l’être humain de devenir
l’artisan de sa propre évolution, la convergence des révolutions technologiques initiant selon
eux une nouvelle Renaissance. À l’inverse, elle constitue pour les seconds une atteinte à la
« nature humaine » et à nos valeurs les plus fondamentales.
Les transhumanistes
Issu de la cyberculture américaine des années 1980, le mouvement « transhumaniste » compte
parmi les plus ardents défenseurs d’un humain augmenté. Officialisé par la création en 1998
de la World Transhumanist Association (WTA), rebaptisée en 2008 Humanity+, le
transhumanisme désigne « le mouvement intellectuel et culturel qui affirme la possibilité et la
désirabilité d’augmenter fondamentalement la condition humaine à travers les nouvelles
technologies» (Bostrom, 2003). Loin d’être constitué de chercheurs marginaux, le mouvement
compte parmi ses membres des figures renommées du monde académique, siégeant dans
plusieurs comités de bioéthique et présidant de multiples think tanks, à l’image de son
cofondateur, le philosophe suédois Nick Bostrom, diplômé de la London School of
Economics, enseignant à l’Université d’Oxford, directeur du Future of Humanity Institute et
du Programme on the Impacts of Future Technology de l’Université d’Oxford.
Le transhumanisme a bénéficié d’une importante couverture médiatique avec la publication en
2002 du rapport américain sur les NBIC (acronyme désignant les nanotechnologies, les
biotechnologies, les technologies de l’information et les sciences cognitives), intitulé
Converging Technologies for Improving Human Performance (Roco & Bainbridge, 2002).
FI-CPI / S4 le 22 juin 2020
Commandité par la Fondation Nationale de la Science (NSF) et le Département de Commerce
américain, ce rapport, dirigé notamment par le transhumaniste William Sims Bainbridge,
stipule : « C’est un moment unique dans l’Histoire des réalisations techniques ; l’amélioration
des performances humaines devient possible par l’intégration des technologies ». Influent, le
mouvement transhumaniste associe différents penseurs qui, s’ils n’y sont pas rattachés
officiellement, en défendent avec vigueur les présupposés. (…)
En permettant d’intervenir sur les mécanismes de la vie en soi, les technologies
d’amélioration de l’humain offriraient pour ces penseurs l’opportunité de transcender nos
limites biologiques actuelles pour passer d’une évolution subie à une évolution librement
choisie (Harris, 2007 ; Bailey, 2005). L’être humain tel que nous le connaissons aujourd’hui
ne serait qu’une forme transitoire de l’évolution. Devenir les « designers de notre évolution »
(Young, 2005) pour nous rendre « plus qu’humains » (Raamez, 2005), telle est la promesse de
l’homme augmenté que symbolise l’idée de « posthumain ». Ces capacités plus grandes que
les transhumanistes appellent de leurs vœux tiennent en un : « Devenir plus forts, plus
intelligents, plus heureux et vivre plus longtemps, voire indéfiniment». Plus forts, par
l’élaboration d’un corps plus résistant aux maladies, au stress, ou encore par l’amélioration de
l’acuité de nos sens ou la création de nouveaux sens. En somme, une version 2.0 du corps
humain (Kurzweil, 2003), telle que l’expérimentent aujourd’hui dans le domaine militaire les
cyber-soldats appareillés d’exosquelettes. Plus intelligents, grâce au dopage cognitif que
permettraient déjà certains médicaments – comme le Ritalin – ou l’implantation de puces
électroniques et autres « brain boosters » (Bostrom & Sandberg, 2009 et 2006). Plus heureux,
par un ensemble de procédés neuropharmacologiques par lesquels on atteindrait un état de
« félicité perpétuelle », ainsi que le suggère le philosophe David Pearce dans son Manifeste
Hédoniste (Pearce, 2006 ; Bostrom, 2003). Enfin, capables de vivre plus longtemps, voire
indéfiniment. Par le biais de la médecine régénératrice notamment, la quête de l’immortalité
constitue sans conteste la visée ultime de l’augmentation pour les transhumanistes4 (Kurzweil
& Grossman, 2006).
Dans tous ces domaines, les transhumanistes prônent le plus grand libéralisme à l’égard de
l’usage des technologies d’amélioration. Chacun devrait être selon eux parfaitement libre d’y
recourir. L’augmentation technique de l’humain ne comporte en effet pour les
transhumanistes aucun risque fondamental. Non seulement elle ne se démarquerait pas de
pratiques déjà existantes, le simple fait de s’habiller représentant déjà selon eux une forme
d’optimisation de notre état physique comme boire un café stimule nos capacités
intellectuelles mais, plus radicalement encore, elle marquerait l’aboutissement naturel d’une
histoire commencée à l’aube de l’humanité. Depuis toujours, l’humanité aurait cherché à
améliorer ses performances.
Les bioconservateurs
L’humain augmenté soulève à l’inverse pour nombre d’autres penseurs contemporains de
profondes inquiétudes. Souvent regroupés sous l’appellation de « bioconservateurs », « anti-
mélioristes », ce mouvement anglais de « briseurs de machines » durant la révolution
industrielle – ces penseurs condamnent ainsi l’usage des nouvelles technologies dont
Document 2 :
La puce cérébrale qui répare le cerveau, décrypte les pensées et augmente les capacités, ça
existe déjà! Et c'est le nouveau dossier d'Elon Musk.
FI-CPI / S4 le 22 juin 2020
Un patient souffrant de la maladie de Parkinson et de tremblements incontrôlables a vu ses
tremblements cesser simplement en appuyant sur un bouton. C'est grâce à une petite puce
cérébrale, pas plus grande qu'un grain de riz et qui répare le cerveau, augmente ses capacités
mais qui permettrait aussi de le pirater. Grâce aux électrodes disposées à sa surface, elle se
connecte à l'activité électrique des neurones autour d'elle, pour faire partie intégrante du
cerveau. Une fois connectée aux neurones défaillants, elle modifie l'activité neuronale pour la
recalibrer : cela atténue certains des symptômes comme dans le cadre de la maladie de
Parkinson.
Dans ce type de traitement technologique, la puce a une fonction réparatrice. C'est pourquoi
elle est envisageable dans le cadre de nombreuses pathologies neurologiques: dépression,
accidents vasculaires cérébraux, syndrome de stress post-traumatique... Mais cette même puce
est aussi utilisée sur des neurones normaux pour augmenter les capacités de notre cerveau.
Pour cela, elle mesure l'activité des neurones et transmet l'information via Bluetooth, par
exemple. Ainsi la puce peut être particulièrement utile aux patients tétraplégiques, dont le
cerveau en parfaite santé ne communique plus avec les membres paralysés. La puce peut
détecter dans leur cerveau le mouvement qu'ils désirent effectuer. Ainsi, en condition de
laboratoire, des personnes paralysées ont pu contrôler une tablette tactile directement par la
pensée.
La puce cérébrale n'est pas encore disponible au grand public. C'est ce qui a poussé le célèbre
investisseur Elon Musk à lancer l'entreprise Neuralink. Tout comme lui, l'armée américaine a
investi dans le développement et la recherche de puces cérébrales. Mais comme tout objet
connecté, le cerveau "informatisé" s'expose au contrôle à distance, à la surveillance et au
piratage. Porteuse d'espoir pour les patients et d'ambition pour les scientifiques, la puce
cérébrale soulève de nombreux débats sur fond de transhumanisme.
RTBF TENDANCE
Publié le mercredi 19 décembre 2018
https://www.rtbf.be/tendance/bien-etre/sante/
Document 3 :
Il faut critiquer la technologie car elle produit des effets sur l’homme et le monde.