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La planification financière
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L a planification financière occupe un rôle majeur dans la gestion financière des entreprises.
Elle nécessite en préambule une compréhension de l’entreprise, de son environnement et
surtout de son business model. C’est ce que nous examinerons dans une première section.
Puis, nous verrons, dans une seconde section, comment le management de l’entreprise – à
travers la planification financière – formule sa stratégie, décrit ses actions et répertorie les
leviers en vue d’atteindre l’objectif défini.
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d’une offre diversifiée rivalise avec une demande atomisée caractérisée par une grande
transparence. Chacun des acteurs dispose alors de l’ensemble des informations nécessaires
à sa prise de décision.
L’intégration de ces nouvelles technologies a donc modifié la structure du business mo-
del de l’entreprise traditionnelle. Pour ce faire, elles font évoluer les échanges économiques
traditionnels entre les entreprises opérant dans le même secteur, voire au-delà de leur
propre secteur (Apple et l’industrie de la musique). En outre, cette évolution a impacté les
interactions entre l’entreprise, ses fournisseurs et ses clients. Dans ce sens, le client intègre
la chaîne de l’entreprise ; il coparticipe, coproduit, et même codistribue. Il quitte par consé-
quent son statut de simple acheteur/consommateur pour endosser un rôle de coconcep-
teur, coproducteur, codistributeur3, voire d’investisseur.
Toutefois, les business models des nouvelles entreprises, et plus spécifiquement ceux
de la Net-économie (e-business model ou e-BM), ne sont pas tous novateurs. Certains le
sont, tels que les modèles économiques où Internet intervient directement dans toutes les
activités principales et secondaires de la chaîne de valeur (par exemple, la plateforme Twit-
ter). D’autres, en revanche, ne sont que des modèles traditionnels dont le produit/service a
évolué avec l’intégration d’Internet (Fnac.com).
On distingue quatre piliers4 de l’e-BM :
• les produits et services offerts par l’entreprise ;
• l’infrastructure technologique et le réseau de partenaires ou la structure de création de
valeur et de maintien d’une bonne relation avec le client ;
• le capital relationnel ou la structure relationnelle créés pour satisfaire la clientèle et gé-
nérer des revenus récurrents et profitables ;
• les aspects financiers qui sont représentés par le pilier transversal dont l’influence est
importante sur les autres piliers.
En se fondant sur ces quatre paliers, on peut répertorier les différents types d’e-BM :
communautaire ; publicitaire ; bascule ; transactionnel ; abonnement ; site marchand…
Cette typologie s’est élargie avec l’émergence des nouvelles technologies qui défient,
voire révolutionnent, certains secteurs traditionnels tels que le blockchain et son impact
sur l’industrie bancaire et l’assurance (par le biais des cryptomonnaies comme le bitcoin
ou Ethereum). Par conséquent, de nouveaux modèles économiques ont émergé : fintech,
assurtech, crowlending, crowdfunding, etc.
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possèdent un modèle diversifiant. Le centrage ou la diversification du modèle économique
de l’entreprise s’insère dans une dimension stratégique qui dépend de son secteur d’activi-
té et de la concurrence, mais également de ses compétences internes et externes.
Par ailleurs, les défis et les risques climatiques sont les sources d’un changement amorcé
au sein de l’écosystème de l’entreprise. De nouveaux concepts ont émergé en ligne visant
à respecter l’écologie et à limiter le gaspillage des ressources. Dans ce sens, l’économie dite
linéaire – consistant à « produire, consommer, jeter » – est considérée dépassée. On observe
désormais une transition vers une économie circulaire5 – consistant à « réduire, réutiliser,
recycler ». Ce nouveau modèle ne s’adresse pas uniquement aux autorités et aux gouver-
nements, mais également aux entreprises. Par conséquent, des entreprises ont intégré ce
paradigme dans leur business model traditionnel en faisant évoluer ce dernier vers une nou-
velle forme de consommation. Michelin est l’entreprise qui illustre cette transformation :
elle loue son parc pneumatique à ses clients transporteurs au lieu de simplement le vendre.
Cette location comprend, en outre, la maintenance et l’optimisation de l’utilisation de ses
pneus à travers un suivi régulier (allongement des durées d’utilisation associée à la garantie
de pérennité des performances).
D’autres entreprises ont inventé de nouveaux business models qui s’inscrivent dans ce
nouveau paradigme, comme UpCycle6. L’entreprise récupère le marc de café dans les res-
taurants et cafés. Elle l’utilise ensuite comme substrat afin de cultiver les champignons en
zone urbaine, qu’elle vend aux grands chefs étoilés en France.
Finance comportementale
Jusqu’alors inconnu, Jia Yueting a créé en 2004 la société de services Internet Le.com (qui deviendra
LeEco) en Chine. Il a rapidement sécurisé un premier tour de capital pour 6,5 M$ qui ont été inves-
tis dans différents domaines des technologies Internet et ont conduit la société à être introduite en
Bourse sur le marché de Shenzhen en 2010. En moins d’une décennie, la société LeEco est devenue
une des plus grosses entreprises de Chine, et Jia Yueting, un des milliardaires les plus importants dans
ce pays. Perçu par le grand public comme un homme courageux, ambitieux, doué d’un véritable esprit
d’entreprendre, il a été surnommé « le Steve Jobs chinois ». Ayant l’ambition de créer un écosystème
complet, Jia Yueting s’est alors lancé dans plusieurs fusions de sociétés pour contrôler les marchés des
sites Web, de la télévision, de l’agriculture durable, du téléphone ou encore du commerce électronique.
Il prévoyait même de s’attaquer au marché américain, avec une présentation prévue en octobre 2016
à San Francisco, prêt à fustiger le côté « démodé » d’Apple, et à défier Netflix et Tesla sur leur propre
territoire. En parallèle, Jia Yueting lançait une autre activité, sous la forme d’une ligne d’automobiles
électriques particulièrement innovantes. Associé avec Aston Martin, il a investi plus de 10 mds $ dans
la construction d’une usine de production. Mais ce genre d’activité nécessite une grande intensité ca-
5. Voir : http://www.institut-economie-circulaire.fr/.
6. Voir : https://www.laboiteachampignons.com/.
186 Finance d’entreprise
Partie C – Performances et valeur
pitalistique, beaucoup plus que ce que les autres branches d’activité du groupe pouvaient dégager. La
société LeEco se retrouva face à une pénurie de financement qui conduisit à des défauts de paiement,
puis à un non renouvellement de ses lignes de crédit et enfin, à de multiples procédures judiciaires. En
juillet 2017, Jia Yueting a démissionné de son poste de PDG et directeur général de LeEco. Il est désor-
mais inscrit sur les listes officielles chinoises comme créancier douteux et personnalité malhonnête.
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Cette histoire d’ascension puis de faillite peut être décryptée à la lumière de quelques biais assez clas-
siques en finance comportementale. D’une part, l’excès de confiance en soi-même, qui conduit beau-
coup d’entrepreneurs et de dirigeants à surestimer leurs propres capacités de jugement et d’analyse.
Dans le cas de Jia Yueting, la première levée de fonds de 6 M$ s’est opérée très facilement, et a rendu
l’entrepreneur assez arrogant. Un des investisseurs ayant déclaré que, quel que soit le montant deman-
dé dans le futur, il fournirait l’argent à LeEco sans hésitation, cela a probablement renforcé l’illusion de
Jia Yueting qu’il ne serait jamais difficile d’obtenir des capitaux supplémentaires. Et même lorsque les
investisseurs se sont rendus compte que plusieurs projets de Jia Yueting étaient irréalistes et qu’ils ont
retiré leur argent, celui-ci a néanmoins continué à lancer de nouvelles activités et à faire la publicité de
ses idées dans la presse et sur les plateaux de télévision. L’autre biais assez classique chez les entrepre-
neurs est l’illusion de contrôle, assortie au biais de familiarité. Pour sa stratégie, Jia Yueting partait de
l’idée suivante : avec l’essor des voitures électriques autonomes, les passagers n’auraient rien d’autre à
faire pendant leur trajet qu’à regarder des heures de contenus vidéo. Aussi, pour développer son acti-
vité de vidéo à la demande, Jia Yueting a voulu investir dans la production de voitures électriques au-
tonomes. Or l’entrepreneur n’avait aucune compétence historique dans la production d’automobiles
électriques, qui est un secteur très demandeur en termes de technologie et de capital. Ainsi, parce qu’il
était familier des technologies de la vidéo à la demande, il a opté pour un canal de diffusion de ces vi-
déos (l’habitacle de voitures électriques autonomes) qui n’était clairement pas le moyen le plus simple
pour y parvenir, et dans lequel sa société n’avait aucune compétence particulière. Depuis fin 2017, Jia
Yueting est le PDG d’une société qui conçoit des voitures électriques en Californie.
2. La planification financière
2.1. La question de l’horizon de planification
L’exercice de planification dans une entreprise est souvent divisé en deux sous-catégo-
ries dépendant de l’horizon considéré. L’entreprise est donc amenée, d’une part, à établir
un plan d’investissement et de financement qui couvre l’activité annuelle de l’entreprise
sur un horizon de 3 à 5 ans. D’autre part, elle doit dresser un budget prévisionnel de tréso-
rerie sur un horizon inférieur à 1 an (ce budget est au minimum mensuel, et parfois hebdo-
madaire ou quotidien). Malgré la différence en termes d’horizon, ces deux documents sont
complémentaires.
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Il n’existe pas une version commune et standard du plan de financement. Le contenu
dépend principalement de l’activité de l’entreprise et de son modèle financier. En général,
le plan de financement se compose de deux sous-parties :
• les ressources ;
• les emplois.
Nous présentons dans cette section les ressources prévisionnelles et les principaux in-
dicateurs qui y figurent. Il en est de même pour les emplois prévisionnels. Pour structurer
le plan de financement, on a l’habitude de dissocier les origines et les destinations. Autre-
ment dit, on différencie les ressources et emplois selon qu’ils sont internes ou externes. Les
ressources internes sont de l’argent qui vient de l’entreprise ; les emplois internes sont de
l’argent qui est consommé au sein de l’entreprise. Par opposition, les ressources externes
représentent de l’argent qui vient de l’extérieur, et les emplois externes sont des dépenses
d’argent vers l’extérieur. Nous allons détailler successivement les ressources internes et ex-
ternes, puis les emplois internes et externes.
Les ressources internes
Les ressources internes peuvent prendre les formes suivantes :
• la capacité d’autofinancement (CAF) : elle représente le flux d’argent annuel généré par
l’activité principale et courante de l’entreprise. Si le calcul de la CAF se résume souvent
à l’équation (CAF = Produits encaissables de l’année – Charges décaissables de l’année),
deux calculs sont en réalité possibles (voir chapitre 10, sur l’analyse des comptes). La
CAF se calcule en effet à partir du résultat net de l’entreprise ou bien à partir de l’EBE
(EBITDA)7 ;
• les diminutions des BFR : elles représentent également une ressource potentielle de
l’entreprise. La diminution du stock, des créances clients ou l’augmentation des dettes
fournisseurs engendrent des ressources, souvent qualifiées à court terme. Elles peuvent
cependant avoir une conséquence à long terme si l’entreprise gère son BFR avec un
niveau cible pour chacun de ces postes ;
• les cessions d’immobilisations : l’entreprise procède parfois à la vente de ses actifs afin
de dégager des ressources en vue de financer l’acquisition d’autres actifs ou en guise
de restructuration.
7. Nous renvoyons le lecteur au chapitre 10, sur l’analyse financière, au niveau des soldes intermédiaires de gestion (SIG).
Pour rappel, on a (1re méthode) : CAF = EBE – Charges de personnel – Impôts et taxes + Produits financiers – Charges
financières + Produits exceptionnels sur opérations de gestion – Charges exceptionnelles sur opérations de gestion –
Impôts sur les sociétés – Participations des salariés ; ou bien (2e méthode) : CAF = Résultat net – Reprises sur amortisse-
ments + Dotations aux amortissements, provisions et dépréciations – Produits exceptionnels sur opérations en capital
(produits de cession d’éléments d’actifs) + Charges exceptionnelles sur opérations en capital (valeur comptable des
éléments d’actifs cédés) – Quote-part de subvention d’investissement virée au résultat.
188 Finance d’entreprise
Partie C – Performances et valeur
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peuvent en résulter, c’est-à-dire une dilution du pouvoir et des bénéfices) ou aux action-
naires actuels (s’ils en ont les moyens et l’envie) ;
• les subventions : l’entreprise reçoit parfois des subventions de l’État et/ou des collecti-
vités locales. Ces subventions remboursables ou non (imposables ou non) représentent
une ressource pour l’entreprise et doivent être reportées dans le plan de financement ;
• l’augmentation de la dette financière : l’augmentation de la dette financière à long
terme est sans doute une des ressources les plus utilisées par l’entreprise. Le recours à
cette source de financement est une décision à la fois stratégique et financière avec des
conséquences sur la solvabilité de l’entreprise.
Tous ces éléments constituent les principales ressources du plan de financement (voir
tableau 11.1). Toutefois, d’autres éléments, tels que les ressources exceptionnelles ou les
crédits d’impôt, peuvent également en faire partie.
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• la distribution de dividendes : l’actionnaire attend un retour sur son investissement.
Celui-ci peut prendre deux formes : le dividende et l’appréciation de la valeur de son
investissement, en l’occurrence son action. Cette dernière est facilement observable
quand l’entreprise est cotée. Elle est plus compliquée à identifier quand il s’agit d’une
entreprise non cotée. Dans ce second cas de figure, le dividende demeure donc, pour
les actionnaires, l’outil de mesure principal du rendement généré par l’action. De ce
fait, l’entreprise est amenée à distribuer une partie ou parfois la totalité de son résultat
net aux actionnaires sous formes de dividendes. Ce qui représente une sortie (emploi)
à prendre en considération dans le fonctionnement de l’entreprise et de ses flux prévi-
sionnels ;
• le remboursement de la dette financière : la souscription d’une dette financière engage
l’entreprise, d’une part, à payer les intérêts dus sur cette dette et, d’autre part, à rem-
bourser la dette financière (le capital emprunté) à l’échéance. Il faut donc intégrer dans
les emplois le séquentiel de ce remboursement pour planifier les ressources nécessaires.
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Exemple 11.1
Prenons un exemple que nous allons dérouler tout au long de ce chapitre. L’entreprise
A-Drone étudie la mise en place d’un projet d’expansion et son impact sur sa situation fi-
nancière. Dans un premier temps, l’entreprise intègre ce projet parmi les emplois existants,
compare ceux qui sont nécessaires à la mise en place du projet aux ressources internes
(CAF). Elle vérifie ainsi l’équilibre entre emplois et ressources. En cas de déséquilibre impor-
tant en faveur des emplois (total des emplois supérieur au total des ressources), A-Drone
devra envisager des ressources externes (nouvelles dettes financières ou augmentation du
capital, voire redimensionnement du projet à la baisse). Le recours à une de ces possibilités
impacte la performance économique de l’entreprise (augmentation des frais financiers par
exemple en cas de nouvelles dettes financières, réduction des recettes en cas d’un ajus-
tement de l’investissement). Il en résulte soit une modification de la CAF, soit un change-
ment dans les emplois, ce qui engendre un nouvel ajustement du plan de financement.
C’est donc un processus par itérations successives. Une fois les ressources ajustées, on peut
poursuivre l’élaboration du plan de financement pour le finaliser.
opportunités d’investissement ? Quelle que soit la décision prise, ces décisions doivent
apparaître dans un ajustement du plan de financement.
ise en pratique : élaboration d’un plan de financement
M
(partie 1 – emplois et ressources)
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Exemple 11.2
La direction financière de l’entreprise A-Drone vous demande d’établir le plan de finance-
ment pour les 5 prochaines années, à partir des éléments ci-après :
• A-Drone a généré en 2016 une CAF de 200 K€. Elle prévoit pour les années suivantes les
montants suivants : 300 K€ en 2017 ; 350 K€ en 2018 ; 450 K€ en 2019 ; 500 K€ en 2020 ; 600
K€ en 2021 ;
• un plan d’investissement audacieux avec des acquisitions d’immobilisations est prévu :
300 K€ pour les 3 prochaines années et 200 K€ pour les 2 années suivantes ;
• suite à ce plan d’expansion, les variations du BFR (augmentations) à prévoir pour les 5
prochaines années sont les suivantes : 50 K€ pour les 2 prochaines années, 75 K€ pour les
3 années suivantes ;
• une politique de distribution de dividende stable est maintenue : 50 K€ par année pour
les 5 prochaines années ;
• le remboursement de la dernière tranche de la dette financière d’un montant de 100 K€
est prévue en 2018. Cette dette a été souscrite en 2010 ;
• un actif immobilisé devenu obsolète est cédé pour un montant de 60 K€, dont le paie-
ment est prévu en 2019 ;
• fin 2016, l’entreprise disposait d’une trésorerie nette de 120 K€.
Nous abordons donc la première partie, qui consiste à calculer les différents emplois et
ressources.
Années 2017 2018 2019 2020 2021
RESSOURCES (K€)
Capacité d’autofinancement (CAF) 300 350 450 500 600
Augmentation du capital social
Souscription de nouvelles dettes financières
Subventions
Cessions d’immobilisations 60
Diminutions du BFR
TOTAL DES RESSOURCES T1 300 350 510 500 600
EMPLOIS (K€)
Remboursement du capital social
Remboursement de la dette financière 100
Distribution de dividendes
Acquisitions d’immobilisations 300 300 300 200 200
Augmentation du BFR 50 50 75 75 75
192 Finance d’entreprise
Partie C – Performances et valeur
Dividendes 50 50 50 50 50
TOTAL DES EMPLOIS T2 400 500 425 325 325
Solde (T1 – T2) –100 –150 85 175 275
Trésorerie nette début de l’exercice 120 20 –130 –45 130
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Trésorerie nette fin de l’exercice 20 –130 –45 130 405
Le plan de financement de l’entreprise A-Drone dévoile un solde de trésorerie nette négatif
en 2018 et 2019. L’entreprise doit donc envisager des sources de financement si elle sou-
haite réaliser son plan d’investissement tout en respectant ses engagements.
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Souscription de nouvelles dettes financières
Subventions
Cessions d’immobilisations 60
Diminutions du BFR
TOTAL DES RESSOURCES T1 300 480 510 500 600
EMPLOIS (K€)
Remboursement du capital social (rachat
d’actions)
Remboursement de la dette financière 100
Distribution de dividendes
Acquisitions d’immobilisations 300 300 300 200 200
Augmentation du BFR 50 50 75 75 75
Dividendes 50 50 60 60 60
TOTAL DES EMPLOIS T2 400 500 435 335 335
Solde (T1 – T2) –100 –20 75 165 265
Trésorerie nette début de l’exercice 120 20 0 75 240
Trésorerie nette fin de l’exercice 20 0 75 240 505
Cet exemple pourrait aussi être traité avec la souscription de nouvelles dettes finan-
cières. Dans ce cas, il faudrait tenir compte non seulement des nouveaux intérêts financiers
de la dette (à déduire des CAF futures), mais aussi de l’économie fiscale due aux intérêts fi-
nanciers. Le raisonnement serait le même que celui que nous avons tenu sur les frais d’émis-
sion. Cela montre bien le côté itératif de la construction d’un plan de financement.
faisant appel public à l’épargne…) sont obligées d’établir des comptes consolidés en res-
pectant les normes IFRS. Dans ce cadre, le TFT fait partie des états financiers obligatoires à
publier par une grande société.
En conséquence, ces entreprises ont tendance à utiliser le TFT également comme outil
de prévision et de planification financière. L’avantage du TFT par rapport au plan de finan-
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cement réside dans la répartition des différents types de sources/emplois autour de trois
types de décisions :
• flux (emplois/sources) liés aux décisions opérationnelles ;
• flux (emplois/sources) liés aux décisions d’investissement ;
• flux (emplois/sources) liés aux décisions de financement.
Nous avons présenté ce document au chapitre 10. C’est pourquoi nous allons nous
contenter d’examiner sa structure dans le cadre de notre exemple, la société A-Drone.
Exemple 11.4
En reprenant les chiffres du plan de financement équilibré d’A-Drone, et en les adaptant à la
forme du tableau des flux de trésorerie, on obtient les éléments consignés dans le tableau
ci-dessous.
Années 2017 2018 2019 2020 2021
FLUX DE TRÉSORERIE LIÉS À L’EXPLOITATION
Résultat net
+ Dotations aux amortissements
= Capacité d’autofinancement (CAF) 300,00 350,00 450,00 500,00 600,00
–/+ Variation du besoin en fonds de –50,00 –50,00 –75,00 –75,00 –75,00
roulement d’exploitation :
Flux net de trésorerie généré par
= 250,00 300,00 375,00 425,00 525,00
l’activité d’exploitation – A
FLUX DE TRÉSORERIE LIÉS À L’INVESTISSEMENT
– Acquisitions d’immobilisations –300,00 –300,00 –300,00 –200,00 –200,00
+ Cessions d’immobilisations nettes 60,00
d’impôts
Flux net de trésorerie lié aux
= –300,00 –300,00 –240,00 –200,00 –200,00
opérations d’investissement – B
FLUX DE TRÉSORERIE LIÉS AU FINANCEMENT
+ Augmentation de capital en numéraire
– Réduction de capital
– Dividendes versés –50,00 –50,00 –50,00 –50,00 –50,00
+ Émissions d’emprunts
– Remboursements d’emprunts 100,00
Flux net de trésorerie lié aux
= –50,00 –150,00 –50,00 –50,00 –50,00
opérations de financement – C
Chapitre 11 – La planification financière 195
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On le voit, les chiffres restent exactement les mêmes : c’est la structure de déroulé du ta-
bleau qui change.
PLAN DE TRÉSORERIE JANV. FÉVR. MARS AVRIL MAI JUIN JUILL. AOÛT SEPT. OCT. NOV. DÉC.
SOLDE EN DÉBUT DE MOIS – T1
Recettes d’exploitation
– Ventes encaissées
– Règlements clients
Recettes hors exploitation
– Apport en capital
– Apport en compte courant
Finance d’entreprise
Dépenses d’exploitation
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– Paiement marchandises
– Approvisionnement
– Matières premières
– Fournitures, eau, énergie…
– Autres charges externes
– Impôts, taxes et versements assimilés
– Charges de personnel
– Impôt sur les bénéfices
– TVA versée
– Charges financières
Dépenses hors exploitation
– Remboursement emprunts (principal)
– Investissement en immobilisations
TOTAL DÉPENSES – T3
Solde du mois : T4 = T2 – T3
Solde fin de mois T5 = T1 + T4
Chapitre 11 – La planification financière 197
Conclusion
À travers ce chapitre, nous avons découvert des concepts et des outils de planification
qui permettent à la fois de mieux comprendre l’entreprise, et également d’élaborer sa stra-
tégie. Cette étape nous semble importante pour pouvoir mettre en œuvre cette stratégie à
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travers des décisions de financements et d’investissements.
Références
Loilier T. et Tellier A., « Les réseaux d’innovation », dans Joffre P. (coord.) et Germain O. (dir.),
La Théorie des coûts de transaction, Paris, Vuibert, 2001, p. 185-201.
Pigneur Y., Lagha S.B. et Osterwalder A., « Une ontologie de business models pour la forma-
lisation des stratégies e-business », Colloque AIM, Tunisie, 2004.
Tapscott D. et Williams A.D., Wikinomics : Wikipédia, Linux, YouTube… Comment l’intelligence
collaborative bouleverse l’économie, Pearson Education, octobre 2007.
198 Finance d’entreprise
Partie C – Performances et valeur
Applications
Exercices
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Exercice 1 – Élaboration d’un PIF
Soit le PIF initial de l’entreprise Learntech, une plateforme de formation et d’enseigne-
ment à distance. L’entreprise fait face à un déséquilibre défavorable en trésorerie suite à
un plan d’investissement et d’acquisition prévu pour les prochaines années. De plus, l’en-
treprise n’a jamais distribué de dividendes, elle envisage le faire sous la pression de ses
actionnaires activistes.
L’entreprise a négocié avec sa banque l’ouverture d’une ligne de crédit (taux d’intérêt
de 5 %), avec l’option de remboursement différé (remboursement avec annuité constante
sur une période 3 ans maximum à partir du premier versement et paiement annuel des
intérêts). Le taux d’IS est de 33 1/3 %.
a. C
alculer le montant d’emprunt à mobiliser afin de pouvoir solder le déficit en trésore-
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rie en année 1. Calculer le montant de l’annuité.
b. Comme indiqué ci-dessus, l’entreprise bénéfice d’une option de remboursement dif-
féré. À partir de quelle année peut-elle commencer à verser les annuités ?
c. Préparer le nouveau PIF.
Exercice 2 – Élaboration d’un TFT
Vous êtes chargé par l’entreprise A-Drone de l’aider à établir son tableau prévisionnel de
flux de trésorerie pour les années N + 1 à N + 3. Vous disposez des informations suivantes :
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– Variation du besoin en fonds de roulement
= Flux net de trésorerie généré par l’activité d’exploitation (A)
FLUX DE TRÉSORERIE LIÉS À L’INVESTISSEMENT
– Acquisitions d’immobilisations
+ Cessions d’immobilisations nettes d’impôts
= Flux net de trésorerie lié aux opérations d’investissement (B)
FLUX DE TRÉSORERIE LIÉS AU FINANCEMENT
+ Augmentation de capital en numéraire
– Réduction de capital
– Dividendes versés
+ Émissions d’emprunts
– Remboursements d’emprunts
= Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement (C)
VARIATION DE TRÉSORERIE (A + B + C)
+ Trésorerie d’ouverture
= Trésorerie de clôture