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Faire face à la crise sanitaire et appliquer la réglementation n’est pas facile pour les collectivités.

Mais s’ajoute à cela une période de transition électorale... qui dure. La Direction générale des
collectivités locales (DGCL) revient dans une fiche sur la gestion des affaires locales pendant la crise
sanitaire.
Elle commence par se pencher sur la notion de « gestion des affaires courantes ». Mais… « La gestion
des affaires locales dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ne se limite pas à la gestion des affaires
courantes, et doit s’entendre comme une gestion pleine et entière de l’ensemble des questions
pouvant se présenter, en vue du bon fonctionnement des services publics locaux. »
Son argumentation s’appuie sur la loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid19 (23 mars
2020 - n° 2020-290) et sur l'ordonnance visant à assurer la continuité du fonctionnement des
institutions locales et de l'exercice des compétences des collectivités territoriales et des
établissements publics locaux afin de faire face à l'épidémie de covid19 (1 er avril 2020- n° 2020-391).

 "En période de crise, de quelles latitudes dispose le maire en matière de commande publique
?"

 "Etat d'urgence sanitaire : un renversement de la logique de répartition des compétences


locales"

 "Restauration scolaire : les communes pourront-elles modifier unilatéralement un marché ?"

 "Commande publique : les pleins pouvoirs au maire !"

 "Report de la date limite du vote des budgets primitifs pour cause de Covid-19"

 "Pendant la crise, le recensement des marchés publics continue !"

 La dématérialisation, ballon d’oxygène pour les plus vulnérables

 Des pays tels que la Bolivie ou l’Indonésie utilisent les technologies


numériques pour contrebalancer les difficultés économiques que rencontrent
subitement les ménages et les PME, ainsi que pour limiter la propagation de
la maladie en promouvant les moyens de paiement scriptural. D’autres,
comme la Colombie ou le Kenya, s’emploient à assurer un accès abordable
aux services numériques (en levant les restrictions à l’accès Internet) et
financiers (en abaissant les frais d’utilisation des services bancaires mobiles et
des paiements électroniques). La Zambie a octroyé des subventions aux
petits exploitants agricoles au moyen d’un système numérique.

 « Les solutions numériques permettent d’accorder une aide ciblée aux


catégories vulnérables et accroissent l’efficacité des mesures
macroéconomiques traditionnelles. »

 La solidarité internationale pour aider les pays à aller plus loin

 En réaction au choc lié à la COVID-19, le dispositif mondial de sécurité


financière a été activé et renforcé. La Réserve fédérale américaine a ouvert
de nouvelles lignes de crédit réciproque avec les banques centrales de
plusieurs grands pays avancés et émergents.
 Le moratoire de la dette adopté à l’initiative du G-20 et l’assistance financière
apportée par le FMI et d’autres institutions, aide les PEPD à faire face aux
difficultés. Le FMI a rapidement fourni une aide d’urgence à plus de 60 pays.
En outre, pour répondre à la demande accrue de liquidité, le FMI a récemment
établi une nouvelle ligne de liquidité à court terme dans le cadre de sa riposte
à la COVID-19, pour compléter ses instruments de prêt. Par ailleurs, les
volumes massifs de liquidité injectés par les banques centrales de grands
pays avancés, qui visaient principalement les conditions financières
intérieures, ont également allégé les pressions pesant sur les pays émergents
et les pays en développement.

 Parallèlement, les PEPD s’apportent également une assistance mutuelle, ainsi


qu’à d’autres pays dans le besoin. Plus particulièrement, les banques
régionales de développement fournissent un appui aux entreprises du secteur
privé, contribuent au financement du commerce extérieur et veillent à
maintenir l’accès à des fournitures médicales. Parmi les exemples
d’assistance bilatérale, citons l’Albanie, qui a dépêché une équipe de
médecins en Italie, et le Viet Nam, qui a fait don de fournitures médicales à
des pays voisins ainsi qu’à des pays avancés.

 Les pays émergents et les pays en développement ont été fortement touchés
par le choc lié à la COVID-19 et par la réaction des marchés. L’analyse des
mesures figurant dans l’inventaire du FMI fait apparaître une riposte
exceptionnelle de la part des pouvoirs publics, étayée par l’innovation et par la
coopération internationale. Dans cette situation mouvante et inédite, il est
dans l’intérêt des pays de s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, et le FMI est
déterminé à recueillir et partager les meilleures pratiques et à tenir compte de
ces données dans son travail d’analyse afin de continuer à apporter son
concours à ses pays membres.

Pandémie devenue hors-norme, le Covid-19 a bouleversé les routines


humaines, sociales et économiques. Les économistes des différentes
banques centrales parlent d’un vrai crash, probablement plus impactant
que celui de 2008. Les experts du Times utilisent le concept de "ruine
financière". Aux États-Unis, un salarié sur six risque de perdre son emploi,
ce qui plongerait la super puissance américaine dans une crise sans
précédent. Le même scénario est envisagé un peu partout dans le monde.
Certains experts en France avancent le chiffre de 600 000 entrepreneurs en
souffrance, avec en perspective une sorte d’écrémage annoncé pour les
plus fragiles.

 Distanciation sociale chez les entrepreneurs : une réalité palpable


 Une souffrance certes économique, mais aussi un mal-être social et
psychologique dû à la solitude. Selon le dernier rapport de l’Insee paru
le 15 janvier 2020, environ 600.000 autoentrepreneurs, micro-
entrepreneurs et chefs d’entreprise individuelle ont créé en France, lors
des douze derniers mois, leur propre société. Ils sont à présent bien
seuls face à cette crise, excepté le soutien apporté par leur propre
famille ou leurs plus proches collaborateurs.
 Le constat est quasi similaire pour les TPE et PME puisque, dans la
plupart des secteurs, a été mis en place du chômage partiel ou total. Le
gouvernement a voulu en effet les soutenir en donnant l’autorisation
d’y recourir, faute de possibilité de télétravail. De la part de son
employeur, le salarié placé en chômage partiel devrait percevoir une
indemnité correspondant à 70 % au minimum de la rémunération brute,
soit environ 84 % du salaire net horaire. Ce qui signifie que les
entreprises bénéficieront d’une allocation forfaitaire cofinancée par
l’État et l’Unedic de 8,04 euros pour celles de 1 à 250 salariés et de
7,23 euros pour celles de plus de 250 salariés. A ainsi été annoncé un
plan de soutien économique de 300 milliards d’euros en faveur des
start-up et des entreprises.
 Reste que cette situation implique nécessairement pour chaque
entrepreneur une distance spatiale, géographique, voire sociale, non
seulement avec ses salariés, mais aussi avec les parties prenantes de son
écosystème et ses bailleurs de fonds. Lors de son allocution télévisée
du 16 mars 2020, le président de la République, Emmanuel Macron, a
donc décrété le confinement national. Les déplacements sont réduits au
strict nécessaire, sous peine de sanction. Les frontières de l’UE sont
fermées.
 De fait, les entrepreneurs se heurtent à l’absence de contact direct avec
leurs collaborateurs, clients et fournisseurs, ce qui se traduit par des
ajournements ou des annulations de prestations de services. Confrontés
à la distanciation sociale et physique, ils ont donc vu leur quotidien
chamboulé. Non seulement ils sont conduits à revoir pour certains leur
modèle économique, au risque de perdre leurs clients, mais peut-être
aussi sont atteints dans leur équilibre personnel et psychologique.
 Cette mise à distance avec son entourage et cette forme d’isolement
sont des phénomènes qui ont été repérés à chaque crise sociale,
économique ou sanitaire : la peste, les guerres, le SRAS, la crise
financière 2008… C’est aussi un concept qui a été analysé par les
sociologues, des anthropologues ou même les médecins psychiatres. De
fait, le "social distancing" n’est pas réellement une nouveauté. Mais
existent, aujourd’hui, de nouvelles technologies pour y faire face.
 Le digital au service de la distanciation sociale : un atout imparable de
re-socialisation
 Pendant la dernière décennie, l’innovation digitale a permis de revoir la
plupart des modèles économiques dans les entreprises. Nombre
d’entrepreneurs se sont adaptés et approprié ces nouveaux outils qu’ils
utilisent aujourd’hui pleinement. Mais, jusque-là, de nombreuses
activités demeuraient encore centrées sur le contact humain ou
physique (formateurs, coachs sportifs, avocats, restaurateurs,
organisateurs dans l’évènementiel…).
 C’est pourquoi le digital peut leur venir en aide, pour leur assurer une
continuité sociale et économique et atténuer ainsi les distanciations
sociales. Certains restaurateurs passent ainsi par les plateformes de
livraison du type Uber. Une majorité d’avocats continuent à gérer leur
activité en gardant le contact avec leurs clients, via des outils comme
Zoom ou Microsoft Teams. Il en va de même pour les coachs sportifs
qui se sont servis des réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook.
Les formateurs improvisent des classes virtuelles pour assurer leurs
activités et déployer leurs services.
 Cependant, tous les entrepreneurs n’exercent pas dans des secteurs
permettant la mise en place de solutions dématérialisées. Que faire
lorsque l’agriculture a besoin de saisonniers ? Comment le BTP peut-il
œuvrer sans ouvriers sur les chantiers ? Qui peut assurer la tâche sur les
chaînes de production ? La présence physique de l’humain a encore de
beaux jours devant elle.

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