b) L’exercice de l’action civile au pénal qui a pour objet de déclencher l’action publique
45
B) Le choix de la voie civile......................................................................................................................... 46
1) Extinction de l’action civile avec une survie de l’action publique........................................46
2) Extinction de l’action publique avec une survie de l’action civile........................................46
II. Thème n° 3. LA RECHERCHE DES INFRACTIONS........................................................................................... 48
3ème partie : Le procès pénal....................................................................................................................................... 48
Titre 1 : La police judiciaire..................................................................................................................................... 48
Chap 1 : L’organisation de la PJ......................................................................................................................... 48
Section 1 : La notion de PJ............................................................................................................................... 48
Section 2 : La structure de la PJ.................................................................................................................... 48
§1 : Les OPJ............................................................................................................................................................ 49
§ 2 : Les APJ et les AJPA.................................................................................................................................... 49
§3 : Les fonctionnaires et agents chargés de certaines fonctions de PJ.......................................49
Chap 2 : Les opérations de police...................................................................................................................... 50
Section 1 : Les contrôles, relevés et vérifications d’identité.............................................................50
§1 : Le contrôle d’identité................................................................................................................................ 50
§ 2 : Les relevés d’identité............................................................................................................................... 50
§ 3 : Les vérifications d’identité.................................................................................................................... 50
Section 2 : Le rassemblement des preuves............................................................................................... 50
§1 : L’enquête préliminaire............................................................................................................................ 51
A) L’ouverture de l’enquête préliminaire........................................................................................51
1) La connaissance de l’infraction.......................................................................................................... 51
a) Les agents et les autorités..................................................................................................................... 51
b) Les tiers......................................................................................................................................................... 51
c) La victime..................................................................................................................................................... 51
2) La décision d’ouvrir l’enquête............................................................................................................. 52
B) Les auditions............................................................................................................................................... 52
1) La convocation........................................................................................................................................... 52
2) Les personnes entendues....................................................................................................................... 52
3) Le déroulement de l’audition............................................................................................................... 53
C) Le statut de la garde à vue................................................................................................................... 53
1) La notion de GAV...................................................................................................................................... 53
2) Le domaine de la GAV............................................................................................................................. 53
3) Les conditions de la GAV........................................................................................................................ 54
4) La durée de la GAV................................................................................................................................... 54
a) La durée de principe................................................................................................................................ 54
b) La prolongation de la GAV.................................................................................................................... 54
c) Le rôle du Procureur de la République............................................................................................ 54
Organiser la recherche et la constatation des infractions pénales, afin que les preuves réunies
puissent être produites devant la juridiction compétente.
Avant de produire l’auteur d’une infraction devant une juridiction de jugement, il faut d’abord
qualifier pénalement l’infraction, c’est le rôle du droit pénal de fond (droit pénal général + droit
pénal spécial).
Une fois l’infraction qualifiée, la question se pose de savoir si l’auteur peut être traduit devant la
juridiction. Le droit de la procédure pénale fait le lien entre la qualification pénale des faits et le
procès pénal. Pendant le temps qui s’écoule entre les 2 temps, la police judiciaire doit rechercher les
preuves. Ouverture d’une enquête judiciaire, parfois un juge d’instruction est saisi, le but est de
savoir s’il est utile de renvoyer l’individu devant les juridictions de jugement.
Double aspect de la procédure pénale. D’un côté, défendre les intérêts de la société. Mais également
défendre les droits du prévenu. Les OPJ ne peuvent pas utiliser tous les moyens pour faire avouer
l’individu. Il est présumé innocent et ne peut pas subir par ex des actes de torture. Le droit de la
procédure pénale est sans cesse tiraillé entre ces deux intérêts. Objectif de vérité, et d’efficacité.
Les différentes sociétés n’ont pas appréhendé le modèle criminel de la même façon.
a. Le modèle accusatoire
La procédure pénale n’est pas dédiée à la protection des intérêts de la société. On le retrouve dans
les sociétés peu organisées d’un point de vue politique. Gestion d’un contentieux privé, le procès
pénal ressemble à un procès civil. Juge : arbitre d’un duel entre victime et accusé, il tranche ensuite.
Procédure publique, orale, et contradictoire. L’accusé est poursuivi par un organe non étatique,
mais bien par la victime. Procédure unique et non découpée en étapes : 1 seule étape, celle du
jugement (pas de phase dédiée notamment à la recherche de la vérité).
Magistrats : ce ne sont pas des professionnels, mais des privés reconnus pour leurs compétences.
Le système accusatoire est vraiment protecteur des intérêts de l’accusé. En effet, à défaut d’autorité
de poursuite publique, il n’y aura pas procès pénal si une victime ne se plaint pas. Il n’y a pas
d’autorité chargée des investigations. Si la victime n’arrive pas à prouver la réalité des faits,
l’auteur demeurera libre, car la charge de la preuve repose sur la victime.
Les intérêts de la société sont alors totalement sacrifiés au seul profit de ceux de la personne
poursuivie. De plus, il n’y a pas d’autorité publique chargée de rechercher la vérité, les victimes
ayant peu de moyens financiers ne peuvent produire des preuves devant les juridictions.
b. Le modèle inquisitoire
Il tient compte des besoins de la société. Il est plus récent que le système accusatoire. Il érige le
procès pénal non pas en un procès privé (victime contre auteur), mais en un procès public opposant
cette fois la société à l’auteur des faits. Permet donc de lutter plus efficacement contre le crime. La
société entière se retourne contre le criminel.
Procédure secrète, pas de publicité du procès. Elle est écrite. Procédure non contradictoire : l’accusé
ne peut invoquer des moyens de défense, ni même contredire les arguments de son accusateur.
Le système inquisitoire a encore d’autres spécificités. D’une part la procédure du délinquant est
confiée à un magistrat spécialisé, qui représente les intérêts de la société. D’autre part, la procédure
est scindée : d’abord l’instruction (recherche des preuves par le juge), jugement (le juge du siège
décide de culpabilité ou innocence). Décision rendue par un juge unique. Elle peut faire l’objet d’une
voie de recours.
Les défauts du système accusatoire sont en quelque sorte les qualités du système inquisitoire. Alors
que le 1e négligeait les intérêts de la société, le 2nd y fait la part belle. Mais les droits de l’accusé y
semblent sacrifiés au bénéfice des droits de la société.
Initialement, notamment sous l’Antiquité, très lourdement accusatoire. Entrée dans un système
davantage inquisitoire. Suite au Code Pénal de 1791, le Code d’instruction criminelle de 1808 a
véritablement consacré le caractère inquisitoire. Depuis lors, la procédure pénale est divisée en
trois phases : poursuite (recherche des preuves de l’infraction par la PJ), instruction préparatoire
(confiée au juge d’instruction), jugement. Ces évolutions créées en 1808 vont se répercuter dans le
Code de procédure pénale de 1959, aujourd’hui encore en vigueur. C’est un code moderne, qui a eu
à cœur de protéger les libertés individuelles sans pour autant sacrifier les intérêts de la société. CPP
a par ex officialisé l’enquête préliminaire, qui n’était jusqu’alors qu’officieuse, a réformé la garde à
vue ainsi que le contrôle judiciaire ou la détention provisoire.
Depuis 1959, réformes et évolutions du CPP. Notamment loi du 15 juin 2000, qui a renforcé la
présomption d’innocence et le droit des victimes, en instituant par ex le juge de la liberté et de la
détention (juge du siège distinct du juge d’instruction, et qui valide / autorise les décisions du juge
d’instruction). Loi du 18 mars 2003 (sécurité intérieure), etc… Loi 14 avril 2011 (réforme de la
garde à vue)…Loi 15 août 2014 (sur la contrainte pénale)…
La tendance de l’évolution de la PP française est aujourd’hui au renforcement de l’accusatoire.
Procédure dite mixte, mais avec un renforcement de l’accusatoire. Cf notamment le cadre juridique
dans lequel la PP s’inscrit. Enquête de police : la PJ recherche les éléments de preuve, et le cas
échéant les transmettre au Proc. Peut se poursuivre en phase d’instruction, confiée au juge
d’instruction (recherche encore d’éléments de preuve). Puis phase de jugement. Cette séparation
des phases est la trace de la nature inquisitoire de la PP. Réforme de la garde à vue de 2011 :
l’avocat peut désormais assister aux interrogatoires ; cette nouveauté traduit le renforcement de
l’accusatoire.
Le principe de légalité exige dans son principe que la norme pénale naisse de la seule volonté du
peuple. Vaut pour le fond comme pour la forme du droit pénal (donc également pour la PP).
A) La Constitution
Source essentielle de la PP, bien que les dispositions qui y sont explicitement consacrées sont assez
rares. Par ex, art 67 : poursuite et jugement du Psdt de la Rép et des membres du gvt. Art 9 DDHC,
qui prévoit le principe de la présomption d’innocence. Const du 4 oct 1958 : règles de procédure,
notamment à l’art 66 (« nul ne peut être arbitrairement détenu »).
Comme pour le droit pénal général, c’est la loi qui est la source essentielle de la PP. Résultat du
principe de légalité criminelle.
Cependant, certains actes réglementaires ont eux aussi valeur législative : ordonnances du Psdt de
la Rép dans le cadre de Const art 16 ; art 38 qui permet au pouvoir exécutif de prendre des
ordonnances.
Les normes à valeur réglementaire n’ont pas par principe de pouvoir, d’autorité, en matière pénale.
Néanmoins, le gvt peut prendre des règlements autonomes en matière de procédure pénale, dans
des matières spécialisées.
Les traités internationaux sont une source relativement importante de la PP française. Traité de
l’Union Européenne (Traité de Lisbonne) : véritable impact. Il prévoit que l’UE a désormais une
véritable compétence en matière pénale. S’oppose a priori au principe de légalité criminelle, qui
veut que la loi soit source de la matière pénale. Pour autant une directive récente met ce postulat
en échec : 22-05-2012, pour renforcer les droits des citoyens en matière pénale, transposée par loi
du 27-05-2014 (elle renforce notamment le droit des personnes placées en garde à vue, mai aussi
en rétention de 4h).
Au-delà de l’UE, la CESDH. Art 5 : prévoit les cas et les formes dans lesquelles une personne peut
être privée de sa liberté (arrestation ou détention). Art 6 : droit à ce qu’une cause soit entendue
publiquement, équitablement, et dans un délai raisonnable. Garantie des droits de la personne
poursuivie, mais aussi garantie de ce que les autorités de poursuite et de jugement soient
impartiales.
La PP, de par ses responsabilités, obéit à un certain nombre de principes, les principes directeurs de
la PP. Ils sont nombreux.
Difficile de définir l’équité, pourtant le mot apparaît à l’alinéa 1 e de l’article préliminaire du CPP.
« La procédure pénale doit être équitable ». Elle concerne tous les acteurs de la PP : juge et parties.
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Indépendance du juge pénal : le magistrat du siège ne doit pas subir de pressions pour se prononcer
sur la culpabilité.
Impartialité : la décision doit être rendue de manière objective et raisonnée. Or classiquement, la
jurisprudence distingue la partialité objective (le magistrat ne doit pas jouer plusieurs rôles
successifs au cours de la PP – par ex, Cass. 8 déc. 2009, le juge des libertés et de la détention qui
avait placé une personne poursuivie en détention provisoire, ne pouvait par la suite siéger dans la
juridiction de jugement chargée de se prononcer sur la culpabilité de l’intéressé) de la partialité
subjective (préjugés personnels que le magistrat peut avoir sur l’affaire, autant dans la phase
d’instruction que de jugement. Quant à la phase d’instruction, Cass. Crim. 5 janv. 2005, un juge
d’instruction ne pouvait pas valablement instruire sur des faits qui avaient été dénoncés par la
partie civile à laquelle il avait refusé le droit de se constituer valablement).
La jurisprudence est très attentive en matière d’impartialité des magistrats, même si, récemment,
des évolutions considérables ont eu lieu. Ainsi en ce qui concerne le juge des enfants. Il était
classiquement admis qu’il pouvait à la fois instruire un dossier et se prononcer ensuite sur la
culpabilité du mineur. CC 8 juil 2011, QPC, censure l’article L.255-3 du Code de l’organisation
judiciaire, qui autorisait ce cumul.
Les parties au procès ont un droit à l’équité. Important car le procès pénal peut se tenir sans
victime. Le Procureur déclenche l’action publique pour défendre la société.
Préserver l’équilibre de toutes les parties, par l’équité.
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Dans un procès pénal, le ministère public est un accusateur. Sa mission est de faire condamner la
personne qu’il suspecte être l’auteur de l’infraction. Pour autant celle-ci a droit à l’équité. Celle-ci se
manifeste de 2 façons : interdiction pour les membres du parquet d’exercer plusieurs fonctions dans
une même affaire ; la personne poursuivie doit également pouvoir se défendre efficacement. Utilité
des droits de la défense, tels qu’ils sont garantis par l’article préliminaire du CPP, mais aussi par
l’art 6 § 3 de la CESDH.
Droits de la défense : être informé des manières précises des faits qu’on lui reproche, disposer du
temps nécessaire pour préparer sa défense, bénéficier de l’assistance d’un avocat ou se défendre
elle-même, interroger ou faire interroger des témoins à charge ou à décharge, faire examiner sa
condamnation par une juridiction supérieure, …
Mais l’équité ne consiste pas qu’en cela. Il faut également que la personne poursuivie puisse
« attaquer », de la même façon que la victime. Le juge fait donc tout son possible pour préserver ce
que l’on appelle l’égalité des armes. Ainsi, l’ancien art 546 du CPP a été jugé comme contraire à
l’égalité des armes.
Il apparaît dans l’article préliminaire du CPP : « Les personnes se trouvant dans des conditions
semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles ». Il
ne s’applique pas aux différents acteurs de la PP, mais à la personne poursuivie.
De plus, il ne s’applique qu’à la phase de jugement, et non à la phase antérieure. Dans ces phases
antérieures, la loi concède un pouvoir d’appréciation et d’initiative qui en principe s’oppose à
l’égalité. Ainsi, par ex, à la fin de la phase des poursuites, une même infraction pourra donner lieu
au déclenchement des poursuites pénales pour une personne, et pas pour une autre. On trouve cette
même différence au stade de l’infraction. Enfin, ce principe ne s’applique pas dans la disposition à la
peine, une même infraction peut donner lieu au prononcé de peines différentes, au nom de
l’individualisation.
La question de la preuve est au cœur de la PP, puisqu’il s’agit de prouver la culpabilité des
individus.
Mais la preuve ne peut pas être rapportée par tous moyens. Confronter intérêts de la société et
droits de la personne poursuivie.
12
Procès pénal : oppose le ministère public à une personne poursuivie, c’est donc au 1 e qu’incombe la
charge de la preuve. Mais ce principe n’est pas absolu, et c’est parfois à la personne poursuivie de
prouver son innocence, car la loi prévoit des présomptions de culpabilité.
13
Il s’agit d’une exception, le principe étant celui de la présomption d’innocence renversée par une
preuve de la culpabilité. Ici présomption de culpabilité. Mais ce n’est pas pour autant que la
personne poursuivie n’est pas présumée innocente. Cependant la loi facilite la recherche et
l’administration de la preuve à la charge des autorités de poursuite. Notamment présumer un
élément constitutif de l’infraction : ainsi l’individu qui commet une diffamation est présumé de
mauvaise foi, l’individu doit alors prouver qu’il était de bonne foi. La loi présume dans ce cas
l’élément moral de l’infraction. Ces présomptions sont reconnues conformes aux principes du procès
équitable et à la Constitution.
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La présomption d’innocence a l’apparence d’une règle de preuve, d’une règle de forme : elle impacte
le régime de la preuve, puisqu’elle impose de ramener la preuve de la culpabilité. Or elle n’est pas
que cela, elle est aussi un règle substantielle qui vise à protéger les intérêts de la personne
poursuivie. Elle sert à sauvegarder la liberté physique de la personne poursuivie, elle empêche la
soumission à des mesures de contrainte physique. La personne ne peut subir de peine, même si elle
peut subir des mesures restrictives.
Sauvegarde également de l’intérêt psychologique de la personne poursuivie : protéger l’honneur et
la réputation. Art 9-1 du Code Civil, pour les cas où on montre un suspect sérieux comme un
coupable certain, une personne faiblement soupçonnée comme un suspect sérieux, ou une personne
définitivement acquittée ou relaxée comme un suspect. CP, art 177-1 : publication à la demande de
l’intéressé d’une décision de non-lieu. CPP : la juridiction qui prononce un non-lieu, une relaxe, un
acquittement, peut allouer une indemnité. De même, la violation de la présomption d’innocence
peut constituer une infraction pénale, par ex par le biais d’une infraction de diffamation.
Peut-on prouver par tous moyens ? Principe de liberté de la preuve, et principe de légalité de la
preuve.
La preuve de l’infraction pénale peut se faire librement, sans entrave pénale. D’abord quant aux
modes de preuves, libres, mais aussi quant à l’appréciation des éléments de preuve par le juge, qui
lui aussi est libre.
L’article 427 du CPP dispose que, hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions pénales
peut être établies par tout mode de preuve, et le juge dispose d’après son intime conviction.
Consacre donc le principe de la liberté des modes de preuve, tant pour commission des infractions
et culpabilité de leurs auteurs. Moyens de preuve :
- L’indice : élément qui indique au juge la direction à suivre, sans toutefois apporter la
preuve directe. Regroupe tous les faits qui penchent dans un sens ou l’autre. L’indice est
donc laissé à la constatation du juge. Ex : présence de l’individu sur les lieux d’un crime,
c’est un indice et non une preuve.
- L’écrit : contrairement à la procédure civile, il joue un rôle faible en matière pénale. 3
sortes d’écrit. D’abord celui qui n’a pas été élaboré pour servir de preuve, et qui est étranger
à la commission de l’infraction. Par ex, au cours d’une perquisition, et on retrouve une lettre
de l’individu dans laquelle il reconnaît sa culpabilité. Ensuite, l’écrit qui n’a pas été élaboré
pour servir de preuve, mais a servi à commettre l’infraction. Il peut s’agir d’un faux en
écriture, c.à.d. un document qui altère la vérité et vaut titre. Il vaut alors preuve
intéressante. Enfin, le 3e type d’écrit qui peut servir de preuve, est celui élaboré comme
preuve par les autorités de poursuite. Il s’agit généralement des PV rédigés par les OPJ. Ces
PV s’imposent ou aident le juge dans sa mission, selon différents degrés.
- Le témoignage : faire une déclaration dans le but de consolider ou d’affaiblir la preuve d’un
événement. La PP retient une conception très stricte du témoignage, car il peut avoir des
effets dévastateurs (cf par ex l’affaire d’Outreau). Il peut y avoir 2 types de témoignage : le
témoignage au sens strict et celui qui est réalisé par le témoin, avec serment (si le témoin
ment il commet un délit) ; témoignage au sens plus large, comme le fait de déposer au
commissariat sans prêter serment. Le droit de la PP engage strictement le témoignage, il
prévoit ainsi un certain nombre d’incapacités ou d’impossibilités qui interdisent à des
policiers ou des gendarmes dans une affaire. De même, parce qu’ils sont jugés peu crédibles
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et peu utiles à la vérité, les témoignages des ascendants, des descendants, des conjoints ou
des alliés, ne sont pas reçus, on les considère comme incapables. En revanche, dans d’autres
cas, la loi pénale incite à témoigner, en punissant le fait de ne pas témoigner. 434-11 CP :
celui qui connaît la preuve de l’innocence d’une personne placée en détention provisoire ou
jugée pour un crime / délit, a l’obligation de témoigner. 434-12 CP : celui qui a déclaré
publiquement connaitre les auteurs d’un crime / délit a le devoir pénalement sanctionné de
répondre aux questions du juge.
- L’aveu. En matière pénale, il consiste dans le fait de reconnaître sa culpabilité. Sous l’ancien
droit il était une preuve complète, aujourd’hui il constitue un simple indice de preuve. Cela
se comprend, dans la mesure où une personne peut se laisser influencer au cours d’une
procédure pénale (cf par ex affaire Patrick Dils). Pour autant, le législateur a eu tendance à
utiliser l’aveu comme une condition légale de différents mécanismes, notamment au niveau
de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) créée par la loi du 9
mars 2004, et qui ne peut fonctionner que si l’individu reconnaît la commission des faits.
Cette liberté est également consacrée par CPP art 427 : « Hors les cas où la loi en dispose
autrement, les infractions peuvent être établies par tout mode de preuve et le juge décide d'après
son intime conviction ».
La liberté ainsi concédée au juge signifie que celui-ci apprécie les preuves comme il l’entend. Le
principe de l’intime conviction connaît néanmoins deux limites : la loi interdit au juge de tenir
compte des éléments qui n’ont pas été discutés au cours de l’audience (application du principe du
contradictoire) ; la loi oblige parfois les magistrats à considérer certains éléments de preuve
comme nécessairement probants. Dans ce deuxième cas, la loi oblige donc le juge à être convaincu
de certains éléments rapportés par les autorités de poursuite. Il faut évoquer la force probante des
PV. Différents régimes probatoires. Les PV, selon par qui ils sont rédigés, et selon les faits qu’ils
constatent, auront une force probante +/- grande.
PV qui valent à simple titre de renseignement : PV réalisés en matière criminelle ou correctionnelle.
Le juge peut ici estimer que ces preuves sont inexactes, et il peut les repousser au nom de son intime
conviction.
PV qui font foi jusqu’à preuve contraire : rédigés en matière contraventionnelle, ou par certains
agents spéciaux (par ex en matière fiscale). Ici, le PV s’impose au juge, qui ne peut le contester ou
l’écarter, que si la preuve contraire est rapportée.
PV qui fait foi jusqu’à inscription de faux : il s’impose au juge, et la seule manière de le contester
consiste à engager une procédure judiciaire d’inscription de faux, qui permettra de prouver
l’inexactitude des faits.
Chercher à prouver ne doit pas se faire par tous moyens, par n’importe quel moyen. La recherche de
la preuve ne peut se réaliser contre les intérêts des individus. C’est le principe de légalité qui
empêche ces abus.
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Plusieurs modes de recherche de preuves, portant atteinte aux libertés, sont autorisés par la loi,
elles font donc l’objet d’une réglementation minutieuse : perquisition, saisie, interrogatoire, etc…
Pour la CEDH, les procédés d’investigation sont soumis au principe de légalité, et doivent donc être
réglementés par la loi qui devra en préciser les conditions et les modalités d’application.
Par ex : écoutes téléphoniques. Jusqu’en 1991, le droit français ne les régissait pas suffisamment
bien. La cour de Cass. les jugeait régulières sur la simple base du CPP art 81, selon lequel le juge
d’instruction peut réaliser tous les actes qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité. Mais la
France a été condamnée : CEDH 1990, Kruslin c/ France. Suite à cette condamnation : loi du 10 juil
1991 ; qui a donné un fondement légal aux écoutes téléphoniques.
Idem en matière de sonorisation (pose de micros). Condamnation : CEDH 2005, Vetter c/ France.
Depuis, loi du 9 mars 2004.
Autre ex : la géolocalisation. Surveiller un individu par la pose d’une balise ou en utilisant son
téléphone. La loi française ne réglementait pas ce mode de preuve. Condamnation de l’Allemagne :
CEDH 2010, Uzun c/ Allemagne, la surveillance par GPS, au cours d’une enquête, ne méconnaît pas
le droit au respect de la vie privée. Position confirmée par Cass. Crim., 22 nov 2011. Mais dans 2
arrêts postérieurs de la même chambre criminelle (22 nov 2013), la position évolue. Cass. a
considéré que le dispositif ainsi utilité portait une atteinte à l’intimité de la vie privée de la
personne suspectée, et donc en tant que telle ne pouvait être autorisée que par une autorité
judiciaire. Intervention alors du législateur, loi du 28 mars 2014, relative à la géolocalisation, par
laquelle il encadre ce nouveau dispositif afin d’éviter une déloyauté qui aurait emporté
l’irrecevabilité de la preuve obtenue. Limite ce dispositif aux infractions relativement graves
(atteintes aux personnes, recel, évasion, disparition d’un mineur, …). Néanmoins, dans le cadre
d’une enquête de flagrance, ou d’une enquête préliminaire, le recours à la géolocalisation doit être
autorisé par écrit par le Procureur, pour une durée de 15 jours consécutifs. A l’issue de ce délai, c’est
au juge de la liberté et des détentions qu’il reviendra, sur requête du Procureur, d’autoriser de
nouveau cette opération pour une durée maximale d’1 mois renouvelable.
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La PP est une procédure judiciaire, avec des acteurs qui interviennent à tous les stades : juridictions
pénales, parties au procès, PJ, et sous certaines modalités l’admin.
Au 1e degré, l’instruction est principalement confiée au JI. Magistrat du siège nommé par décret du
psdt de la Rép. Amovible et irrévocable. Si l’affaire traitée en instruction préparatoire nécessite une
instruction plus spécialisée (par ex en matière financière), alors il devra laisser la main à une
juridiction mieux spécialisée. Il peut ne pas travailler seul : Pôles d’instruction pour les affaires
complexes.
Compétence de principe du JI. D’un point de vue géographique par ex, sa compétence s’étend au
ressort du tribunal auquel il est attaché. Dans ce cadre, il est compétent si dans son ressort se
rattache l’un des éléments suivants : lieu de commission de l’infraction, lieu de résidence de la
personne poursuivie ou de son siège social (pour une personne morale), lieu d’arrestation de
l’intéressé, ou son lieu de détention.
Depuis une 15aine d’années, le législateur a créé le juge des libertés et de la détention. Egalement
magistrat du siège, compétent à la place du JI pour un certain nombre d’actes. Créé pour contrôler
les actes de procédure du JI au cours de l’instruction préparatoire, suite à certains scandales. Il
s’agit d’une garantie qui vise à protéger les droits et libertés fondamentaux. Par ex, le JLD a une
compétence quasi-exclusive en matière de détention provisoire depuis la réforme du 15 juin 2000
(dépendait autrefois uniquement du JI), sur demande du JI ou du Parquet. Le JLD peut également
intervenir dans l’enquête de police, pour autoriser certains actes (par ex une perquisition forcée,
des écoutes téléphoniques, la saisie ou la confiscation d’un bien).
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Tribunal de police. Contraventions de la 1 e à la 5e classe. Cependant, 1e janvier 2017 : art 521 et 523
CPP, le tribunal de police connaîtra des contraventions, pour celles allant de la 1 e à la 4e classe, il
est composé d’un juge de proximité et à défaut d’un juge du TI.
cour d’assises. Compétente en 1e ressort, et depuis qqs années elle peut statuer en appel. Constituée
de la cour (3 magistrats du siège, 1 psdt, 2 assesseurs, 1 greffier), du ministère public (Procureur
Général dépendant de la CA compétente), et du jury (jurés : juges non professionnels désignés par
les citoyens).
Pour être juré : être français, minimum 23 ans, ne pas être privé de ses droits civils, politiques et de
famille, savoir lire et écrire en français, ne pas être déchu du droit d’être juré (déchéance, ou
profession de fonctionnaire de police, ou ministre, ou membre de la famille de l’accusé), ne pas
avoir été juré depuis au moins 5 ans.
Les jurés sont désignés sur les listes électorales, au terme d’une procédure d’épuisement des
nombres des candidats.
Les jurés ont un rôle fondamental. Ils sont indépendants. Ils portent un regard différent sur
l’affaire, probablement moins froid, moins technique que celui du magistrat. Cependant, les jurés ne
font pas preuve de compétence en matière juridique ; ils peuvent se laisser influencer par les
médias.
20
Tribunal pour enfants. Infractions les plus graves des mineurs de moins de 16 ans : crimes et délits
connexes à ces crimes. Contraventions de la 5e classe, et délits commis par les mineurs de 16 à 17
ans. Certains de ceux-ci seront cependant du ressort exclusif du tribunal correctionnel pour
mineurs. Le tribunal pour enfants est présidé par le juge des enfants, assisté de 2 autres juges non
professionnels (issus de la société civile), à égalité avec le juge dans la décision. CC 8 juillet 2011, à
l’occasion d’une QPC : le juge des enfants était compétent pour instruire une affaire, et trancher la
culpabilité du mineur ; cette double fonction a été considérée comme une atteinte au principe
d’impartialité, qui s’oppose à ce que le juge des enfants préside la juridiction de jugement qui devra
se prononcer sur la culpabilité du mineur.
Tribunal correctionnel pour mineurs. Juridiction du TGI, instaurée le 1 e janvier 2012, compétente
pour juger les délits punis d’au moins 3 ans d’emprisonnement, et commis par des mineurs
récidivistes de plus de 16 ans. Il juge également les délits qui ne peuvent être jugés par le tribunal
pour enfants. Présidé par un juge des enfants, assisté de 2 autres juges. D2lits qui concernent : les
vols avec violence pour lesquels la peine encourue est d’au moins 7 ans, les atteintes aux personnes
pour lesquelles la peine encourue est d’au moins 5 ans. Pour le reste, le tribunal correctionnel pour
mineurs fonctionne comme le tribunal pour enfants.
Cour d’assises des mineurs. Mineurs de plus de 16 ans accusés d’avoir commis un crime. Juges
recrutés parmi les juges des enfants, et l’avocat général est celui chargé des affaires des mineurs.
Spécialisation des juridictions pour mineurs, même si elles ont tendance à rejoindre de plus en plus
le droit commun.
Haute Cour. Héritière de la Haute Cour de Justice, jusqu’en 2007. Composée de magistrats du siège
et de parlementaires, pour juger les crimes et les délits commis par les membres du gvt dans
l’exercice de leurs fonctions.
Dans l’ordre judiciaire : Cass. Différentes chambres. En matière pénale : c’est la chambre criminelle
qui est compétente à titre principal, mais aussi à titre plus accessoire l’Assemblée plénière ou une
chambre mixte (dont la composition varie en fonction des affaires).
En matière pénale, la chambre criminelle peut parfois être amenée à apprécier la réalité des faits,
notamment lorsqu’elle est saisie d’une demande en révision, ou lorsque des éléments nouveaux
mettant en doute la culpabilité d’une personne jugée apparaissent.
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Il s’agit de déterminer cette compétence pénale avant d’en identifier les caractéristiques.
A) Compétence d’attribution
Elle est exclusivement déterminée par la nature de l’infraction pénale : selon sa gravité, elle sera
jugée par des juridictions différentes.
Contraventions (tribunal de police ou juridiction de proximité jusqu’à l’entrée en vigueur de la
réforme en cours en 2017) / délits (tribunal correctionnel) / crimes (cour d’assises).
B) Compétence personnelle
C’est la qualité des personnes qui entraîne la compétence d’une juridiction pénale particulière.
Juridictions spécialisées. Mineurs, ministres, par ex.
C) Compétence territoriale
Contraventions : par principe, tribunal de police ou juridictions de proximité seront compétents. Art
522 CPP : soit celle du lieu de commission de la contravention, soit du lieu de constatation, soit du
lieu de résidence du prévenu.
Délits : CPP 382. Tribunal correctionnel du lieu de commission du délit, ou du lieu de résidence du
prévenu, ou du lieu d’arrestation du prévenu, ou du lieu de détention. Aucune hiérarchie établie par
la loi entre les différents tribunaux susceptibles d’être compétents, c’est donc le 1 e tribunal saisi qui
réglera la question de la compétence, sauf à ce qu’il y ait un règlement des juges (pour une
meilleure administration de la justice, les juges attribuent la compétence à un tribunal particulier).
En matière correctionnelle, il existe toutefois des règles exceptionnelles pour certains délits,
notamment les délits financiers.
Crimes : mêmes règles que celles applicables en matière correctionnelle (lieu de commission du
crime, ou du lieu de résidence du prévenu, ou du lieu d’arrestation du prévenu, ou du lieu de
détention). Mais la décision de mise en accusation, en matière criminelle, est attributive de
compétence.
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A) Le principe
En PP, les règles de compétence des juridictions sont d’ordre public. Cela emporte certaines
conséquences. D’abord, les parties ne peuvent déroger à ces règles, quand bien même elles sont en
accord sur ce point. L’exception d’incompétence peut alors être soulevée à tout moment, y compris
devant CA ou Cass. Le juge pénal doit en outre se déclarer incompétent d’office.
Mais il y a une atténuation : la correctionnalisation judiciaire.
Pratique très fréquente des parquets et des JI. Suppose l’accord des parties et du tribunal. Consiste
à transformer un crime en délit, afin d’emporter la compétence d’un tribunal correctionnel. Ce
phénomène peut se produire « à l’étage en-dessous » : contraventionnalisation d’un délit, qui donc
devient une contravention.
Par cette pratique, il s’agit de réduire le contentieux devant la Cour d’Assises. 2 techniques qui
permettent la correctionnalisation. La 1 e est de passer sous silence une circonstance aggravante,
par laquelle le délit devient crime. Par ex, un vol qualifié, parce que réalisé avec violences contre la
victime, et passible de la cour d’assises, deviendra un vol simple si la circonstance aggravante est
« effacée » par le juge. L’auteur sera alors traduit devant un tribunal correctionnel.
La 2e technique de correctionnalisation d’un crime consiste à modifier la qualification. Une
tentative de meurtre qui, en vertu du droit commun est qualifiée de crime, deviendra un simple délit
de violence, passible à ce titre du tribunal correctionnel.
Plusieurs arguments sont évoqués pour expliquer le recours à cette procédure qui met à mal la
compétence d’ordre public des juridictions pénales. D’abord et principalement, la crainte de
l’indulgence du jury. On préfère substituer la certitude de la répression à une simple éventualité de
sévérité (peur que le jury se laisse influencer, attendrir). Egalement un souci d’économie : la
procédure d’assises est coûteuse (indemnisation du jury). Souci aussi de simplification : formalisme
et durée de la procédure d’assises, qui s’oppose à la rapidité que le législateur souhaite imposer en
matière pénale.
Mais cette procédure soulève des critiques. Cette crainte de l’indulgence du jury valait pour
l’époque où il délibérait seul, ce qui n’est plus aujourd’hui le cas, il est guidé par le psdt de la
juridiction. De plus, les arguments relatifs à l’économie ou à la simplification conduisent à
minimiser de façon excessive le rôle des juridictions criminelles.
Quant à la portée de cette pratique, elle risque de devenir systématique, et risque d’affaiblir la
répression. De plus, et à titre principal, cette pratique est inéquitable entre les territoires, car elle
ne peut pas être pratiquée à Paris, en Bretagne, ou en Alsace.
En elle-même, la correctionnalisation est illégale, puisque les règles de compétence sont d’ordre
public. Les juridictions ne devraient pas statuer sur le fond. Mais dans les faits, quand il y a
correctionnalisation avec l’accord implicite du ministère public et des parties, cette incompétence
n’est pas soulevée. Il faut néanmoins remarquer que si un pourvoi est porté devant Cass, elle
prononce systématiquement la censure (cf Crim. 20 juil 2011).
A titre d’exception, le législateur a ratifié cette pratique dans la loi. La possibilité est implicitement
consacrée dans les textes. En effet, quand un tribunal correctionnel est saisi par renvoi d’une
juridiction d’instruction, alors que la victime partie civile est assistée d’un avocat au cours de
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l’instruction, il est décidé que le tribunal ne peut relever son incompétence, sauf s’il résulte des
débats que les faits qualifiés de délit non intentionnel constituent un crime en raison de leur
caractère intentionnel.
CPP 231 : la cour d’Assises a plénitude de juridiction, ainsi elle n’est pas une juridiction de droit
commun. Dès lors, saisie de faits qualifiés de crimes dans la décision de mise en accusation, elle
demeure pourtant compétente pour statuer en 1e ressort et appel de faits simplement constitutifs
de délit ou de contravention. Caractère exceptionnel de cette règle, mais la cour d’assises garde la
main en vertu de cette plénitude de juridiction.
D’autres fois, ce n’est pas la spécificité de la juridiction qui entraîne une compétence territoriale
particulière, c’est la nature particulière des infractions.
Le principe de la jonction des procédures est qu’elle rend compétente, pour une affaire déterminée,
une juridiction normalement non compétente mais qui est compétente pour une autre affaire liée à
la 1e.
1) La connexité
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CPP 203. La connexité est un lien entre infractions tenant au temps, au lieu, ou à l’unité de pensée
criminelle de l’auteur.
Plusieurs infractions distinctes sont commises en même temps par plusieurs personnes réunies (par
ex une émeute dans la rue, dans le territoire de différentes juridictions, une juridiction pourra être
compétente sur un territoire qui n’est pas de son ressort, en vertu de la jonction des procédures).
Plusieurs infractions distinctes sont commises par des personnes différentes, en temps et en lieu
différents, mais après un accord conclu d’avance, en procédant d’une conception unique, ou
déterminée par la même cause, ou tendant au même but, ou encore relevant du même mode
opératoire. Infractions commises à des endroits différents, mais une juridiction unique pourra se
dire compétente.
Autre cas : le recel de choses. C’est une infraction de conséquence qui pourra être jugée par la
même juridiction que celle jugeant l’auteur principal.
Ces cas de connexion ne sont pas limitatifs, ils sont régulièrement étendus par la jurisprudence.
La connexité survit à l’extinction de l’action publique qui concernerait une infraction, par ex après
le prononcé d’une relaxe ou d’une prescription. La prescription de l’action publique, qui
empêcherait les poursuites de l’action principale, n’emporterait pas prescription de l’action
publique de l’infraction qui lui est connexe. Par ex, le recel pourra être poursuivi bien que l’action
principale est atteinte de prescription de l’action publique.
2) L’indivisibilité
Ce n’est pas un mode de jonction prévu par la loi, mais créé par la jurisprud, qui n’en a pas donné de
définition précise. Selon Cass, faits unis par des rapports si étroits que l’existence des uns ne se
comprendrait pas sans l’existence des autres.
Par ex, délits dont l’un constitue la circonstance aggravante de l’autre, ou délits commis par
plusieurs agents, ou délit commis en vue de la commission d’une autre infraction (par ex vol d’une
arme pour commettre un homicide volontaire).
B) Les conséquences
1) La détermination de la compétence
Il faut ici résoudre un conflit. Si deux juridictions de droit commun de degré différent sont en
théorie compétentes, la jonction de procédure fera que ce sera la plus haute juridiction qui sera
compétente.
Si juridictions de même niveau : compétence déterminée par les circonstances de fait, notamment le
lieu de commission de l’infraction.
Si conflit entre juridiction de droit commun et juridiction d’exception : la juridiction de droit
commun est en principe compétente, sauf si des mineurs sont concernés.
2) Le caractère de la prorogation
La prorogation de compétence n’a pas la même caractéristique selon le cas qui la justifie.
Obligatoire en cas d’indivisibilité, facultative en cas de connexité.
La connexité entraîne d’autres conséquences : notamment patrimoniales, en ce qu’elle emporte la
solidarité entre les coauteurs et les complices pour le paiement des amendes.
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Saisir une juridiction autre que celle qui est territorialement compétente : délocalisation d’un litige.
Prévus et définis au CPP (662 sqq), qui vise 6 cas de délocalisation.
Il vise une juridiction. Il se distingue de la récusation (qui ne concerne que 1 ou plusieurs juges
individuellement considérés : lien de parenté avec une partie d’un juge ou de conjoint,… La
jurisprud n’hésite pas à créer de nouveaux cas de récusation).
La suspicion légitime suppose des éléments susceptibles de faire douter de l’impartialité de la
juridiction. Eléments subjectifs ou objectifs. Subjectif : par ex le JI déclare publiquement son
aversion pour la personne poursuivie. Objectif : par ex, prendre en charge, pour une partie civile, les
frais de déplacement du JI.
La suspicion légitime se réalise par une requête présentée soit par le Proc Général près la cour de
Cass, soit par le ministère public près la juridiction saisie, soit même par les parties.
Le CPP prévoit que le renvoi peut être ordonné, à la requête du Proc Général près la Cour de cass,
ou du Proc Général près la CA du ressort de la juridiction, ou à l’initiative de tiers. Généralement
utilisé dans les affaires qui suscitent une émotion générale dans la région. Par ex dans l’affaire
Liliane Bettencourt.
A) Le principe
Le juge pénal, saisi pour se prononcer sur la culpabilité d’une personne, peut être amené à se
prononcer sur certains aspects qui sont pourtant de la compétence du droit civil. Compétent pour
statuer sur une infraction, le tribunal pénal saisi l’est également pour statuer sur les éléments qui y
sont annexes. Cas classique : juge pénal qui statue sur la culpabilité d’un individu poursuivi pour
abus de confiance (détournement réalisé après la conclusion d’un contrat) ; on considère que le
juge pénal est compétent pour apprécier la validité du contrat.
Ce principe permet au juge pénal de mieux apprécier les éléments du procès, de plus dans des délais
plus rapides.
B) Exceptions
Certains problèmes échappent au juge pénal. Sur certains points, il doit surseoir à statuer et
renvoyer les parties devant les juridictions compétentes : exceptions préjudicielles au jugement,
CPP 386 sqq. A ne pas confondre avec les questions préjudicielles à l’action.
L’exception préjudicielle au jugement n’empêche pas les poursuites, comme le fait la question
préjudicielle à l’action. Elle fait seulement obstacle au jugement, en imposant au juge un sursis à
statuer en attendant que le juge civil se soit prononcé.
1) Le régime
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par dépôt de conclusions visées par le greffier avant l’audience. Elle doit ensuite être vraisemblable.
Elle doit enfin être de nature à faire disparaître l’infraction. Par ex, dans le cas de l’abus de
confiance, on peut considérer que la nullité du contrat entre les parties serait susceptible de
prouver le fait que l’infraction n’a pas été commise.
2) Les cas
Le droit constitutionnel. QPC. Quand elle est soutenue devant une juridiction pénale, le juge pénal
doit surseoir à statuer.
Le droit civil. Particulièrement en matière de propriété et de droit réel immobilier. Le juge pénal
n’est pas compétent, seul le juge civil peut l’apprécier. Si une partie conteste sa propriété, le juge
pénal doit transmettre la question au juge civil. Egalement la filiation : le juge civil est seul
compétente à se prononcer sur la matière. En matière de nullité d’un mariage : id. Contentieux de la
nationalité : le juge pénal n’est pas compétent.
Le droit pénal. Une question peut être soulevée, qui relève d’une juridiction pénale autre que celle
qui est soulevée. Ainsi, par ex, dénonciation calomnieuse d’une infraction, la preuve à fournir devra
être faite par la juridiction saisie avant le jugement sur la dénonciation calomnieuse.
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Seule l’action publique permet, en PP, d’attraire une personne devant le juge pénal, afin que ce
dernier se prononce sur la culpabilité. L’action publique permet au ministère public de poursuivre
une personne, afin que le juge de jugement décide de sa culpabilité ou de son innocence.
L’action publique peut être présentée comme l’action en justice qui permet de poursuivre une
personne, soupçonnée d’avoir commis une infraction, dans le but, s’il y a lieu, que sa culpabilité soit
reconnue par les juridictions compétentes. L’action publique est donc l’action principale du procès
pénal, vu qu’il sert les intérêts de la société. L’objet principal de l’action publique n’est pas vraiment
l’application de la peine, même si le CPP l’énonce. Néanmoins, l’action publique a certes pour
finalité de prononcer la peine contre l’individu poursuivi, mais pas uniquement. D’abord, le
ministère public peut estimer que l’individu reconnu coupable ne doit pas pour autant être puni. Il
demande alors de reconnaître la culpabilité mais sans prononcer de peine. Il sollicite une dispense
de peine. D’autre part, il se peut que l’action publique ne soit pas déclenchée par le ministère public.
En effet, la constitution de partie civile a pour effet le déclenchement de l’action publique. Une
poursuite pénale est alors exercée par le ministère public alors qu’elle a été déclenchée par la
constitution de partie civile d’une victime devant le JI. Donc détachement de l’action publique du
ministère public et la volonté d’application d’une peine.
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pénale. On note toutefois une limite assez importante. La constitution de partie civile est très
souvent utilisée à mauvais escient : pas pour obtenir réparation de l’infraction, mais simplement
pour mettre en œuvre l’action publique. Utilisée à des fins de répression pour forcer le ministère
public à déclencher les poursuites.
A) Le Ministère public
1) L’organisation du MP
Constitué d’in corps de magistrats : le parquet. Magistrats, et non juges, debout. Nommés en conseil
des ministres après avis du CSM et sur proposition du ministère de la justice. Tenus à une obligation
d’impartialité. Irresponsables : n’engagent pas leur responsabilité, même s’ils ont poursuivis une
personne qui à terme se révèle innocente. Mais la responsabilité civile, en cas de faute personnelle,
peut être engagée, selon une procédure particulière : la victime de cette faute doit agir contre
l’Etat, qui agit alors par action récursoire envers le magistrat. En outre, si celui-ci a commis une
infraction au cours de la procédure : mise en cause de sa responsabilité pénale.
2) Les pouvoirs du MP
Le ministère public est titulaire de l’action publique, il est donc la partie principale au procès pénal,
là où la partie civile n’est qu’une partie accessoire. A ce titre le ministère public dispose d’une
double prérogative : déclencher l’action publique (engager les poursuites, en saisissant une
juridiction d’instruction si investigations supplémentaires nécessaires, ou en saisissant une
juridiction de jugement directement si l’affaire est peu complexe ; la saisine de la juridiction
‘instruction constitue une exception : 4% des affaires), exercer l’action publique. Dans ce dernier
cas il conduit l’action publique une fois que celle-ci est déclenchée, il administre les éléments de
preuve qu’il possède, présente des observations (écrites ou orales) devant un JI ou une juridiction de
jugement, il exerce des voies de recours devant la juridiction d’instruction ou de jugement. En
revanche, l’action publique est indisponible : quand il a engagé des poursuites et qu’une juridiction
d’instruction ou de jugement a été saisie, le Parquet ne peut plus se rétracter. Mais le Parquet ne
peut déclencher et exercer l’action publique que si celle-ci existe. Or il est des hypothèses où :
infraction commise, mais l’action publique n’existe pas. le déclenchement des poursuites ne peut
alors avoir lieu. Par ex : la personne ne peut être poursuivie (immunité), est décédée (cause
d’extinction de l’action publique).
D’abord en raison de l’extinction de l’action civile. En principe, l’une et l’autre sont indépendantes,
notamment en matière de prescription ou d’extinction. Cependant cette règle n’est pas effective
dans certains cas. En effet, l’action publique est parfois dépendante de l’action civile. Art 6 CPP :
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prévoit certaines hypothèses dans lesquelles il faut que la victime ait préalablement porté plainte,
si pas de plainte, pas d’action publique, et en conséquence l’extinction de l’action civile emportera
l’extinction de l’action publique. De même, lorsque la partie civile est présumée s’être désistée au
cours de l’instance devant la juridiction de jugement qu’elle a elle-même saisie, le ministère public
doit expressément demander à ce que l’on statue sur l’action publique, à défaut la procédure prend
fin.
Au bout d’un certain temps, le ministère public ne peut plus déclencher les poursuites, saisir une
juridiction d’instruction ou de jugement.
Point de départ du délai de prescription ? Quand doit-il être fixé ? Art 7 CPP : le jour où l’infraction
a été commise. Ce principe n’est cependant pas absolu, exceptions. Par ex, en cas de désertion, la
prescription ne commence à courir qu’à partir des 50 ans du déserteur. Infractions contre les
mineurs : commence au jour de la majorité de la victime. Si l’on fait référence à la théorie de
l’infraction pénale, en droit commune, la fixation du point de départ du délai de prescription
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Les événements affectant le cours du délai de prescription. Soit le délai est interrompu, soit il est
suspendu.
L’interruption survient quand un acte d’enquête ou de poursuite est réalisé par une autorité
publique de poursuite. Un nouveau délai repart, généralement de la même durée. Selon CPP art 7 à
9, le délai de prescription est interrompu par tout acte de poursuite ou d’instruction régulièrement
intervenu. L’acte de poursuite montre la volonté de poursuivre l’infraction, il tend à déclencher et
exercer l’action publique. L’acte d’instruction tend à constater les infractions et trouver leurs
auteurs. Sont donc visés : les actes passés lors des enquêtes de police ou d’instruction. La
jurisprudence est très imprécise sur ce point, et parle parfois d’actes de poursuite comme étant des
actes d’instruction, et vice versa. Par ex PV dressés des OPJ lors de l’enquête : parfois qualifiés par le
juge d’actes de poursuite, parfois d’actes d’instruction. Il en va de même du soi-transmis (ordre
adressé par le Procureur de la Rép aux OPJ) ou de la citation à comparaître devant la juridiction.
Certains actes ne sont interruptifs qu’à certaines conditions. Ainsi, la plainte avec constitution de
partie civile : interruptive que si la partie civile a consigné la somme encourue pour constitution de
partie civile abusive.
Certains actes, malgré leurs apparences, ne sont pas interruptifs de la prescription de l’action
publique. Expertise, demande d’entraide juridictionnelle, plainte simple de la victime (dans un
commissariat par ex) qui n’est pas un acte de poursuite ou d’instruction donc non interruptif de la
prescription.
L’interruption met fin au délai déjà réalisé, de sorte que le délai déjà accompli est annulé, et repart
de zéro. La jurisprud a cepednant précisé ce point : si le délai interrompu est un délai de
prescription plus court que le délai de droit commun, c’est celui-ci qui recommence à courir au jour
où l’acte de poursuite ou d’instruction est réalisé. De plus, l’acte d’interruption opère in rem :
profite à tous les participants à l’infraction. Le délai peut également être interrompu à chaque acte
de poursuite ou d’instruction régulier, il n’y a aucune limite. Cela consacre donc une sorte
d’imprescriptibilité de droit. Enfin, lorsqu’un acte interrompt la prescription, cela bénéficie aux
infractions connexes et indivisibles. Mais si l’acte n’est pas régulier, il n’y a pas interruption.
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jugement s’est fondé sur un faux, CPP dispose que l’action publique est considérée comme ayant été
suspendue depuis la date du jugement jusqu’à la condamnation du faussaire. De même, crimes et
délits commis au cours d’une procédure judiciaire résultant de la violation d’une dispo du CPP, la
prescription de l’action publique, pour ces crimes et délits, sera suspendue tant que l’irrégularité
n’aura pas été constatée par la juridiction compétente. Autre cas : loi du 5 mars 2007, cause
suspensive de la prescription, pour limiter les constitutions de partie civile abusives, la victime ne
peut pas saisir le JI tant que le parquet ne lui a pas signifié son choix de ne pas poursuivre.
Le juge peut-il créer des cas de suspension ? Contra non valentem : cet adage civiliste peut-il
s’appliquer ? Parfois admis, en cas d’impossibilité totale d’agir (déclenchement d’une guerre), mais
de manière générale, pas de cause générale suspensive de la prescription de l’action publique.
Cependant, Cass 7 nov 2014 : pourrait consacrer une théorie générale de la prescription de l’action
publique. Mère de famille poursuivie sur 8 infanticides sur près de 2 décennies. 6 avaient été
perpétrés plus de 10 ans avant le 1 e acte interruptif de prescription. La mère pouvait-elle être
poursuivie pour 8 infanticides ou seulement pour 2. Pour l’Ass plénière, la prescription est
suspendue en cas d’obstacle insurmontable à l’exercice des poursuites. La Chambre de l’instruction
en avait caractérisé un. L’Ass plénière consacre donc une théorie générale de la suspension de la
prescription de l’action publique : dès lors qu’il existe des obstacles insurmontables à l’exercice des
poursuites, le délai peut être suspendu. En l’espèce, le fait que la mère de famille avait dissimulé ses
grossesses à son entourage, accouché sans témoin, et réalisé ses meurtres en secret, ont été
considérés comme obstacles insurmontables.
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éteint l’action publique selon CPP art 6). De même les personnes civilement responsables du
délinquant ne peuvent être attraits devant la juridiction pénale qu’au moyen de l’action civile
(action en réparation).
L’action civile est une action en réparation civile. Elle permet d’obtenir réparation d’un dommage.
Elle peut être exercée soit devant la juridiction pénale, soit devant la juridiction civile.
Il faut réunir certains caractères. En raison de ces caractères, double aspect de l’action civile.
Au sens du CPP, 2 caractères à réunir : quant à la source de l’action civile, quant à son objet.
Source : l’action civile exercée devant le juge pénal est causée par une infraction pénale. Pas de
faute contractuelle ou civile, une infraction pénale.
Objectif : consiste à obtenir réparation d’un dommage causé par une infraction. En cela l’action
civile exercée devant le juge pénal se distingue d’une infraction à fin civile. Par ex, la victime de
violences volontaires peut saisir le juge pénal ou le juge civil. Si cette victime est également une
épouse : elle ne peut obtenir du juge pénal qu’il prononce le divorce, car cette action, de nature
matrimoniale, est une action dite à fin civile, et non une action civile proprement dite dont l’objectif
est la réparation d’un dommage.
Un partage de responsabilité est possible, notamment en cas de faute d’imprudence de la victime
ayant contribué à la réalisation d’un dommage matériel que lui aurait causée une infraction
intentionnelle. En revanche, jurisprud, jusqu’à récemment, jugeait que ne pouvait être réduit le
montant des réparations dues en raison de sa négligence en cas d’infraction intentionnelle contre
les biens. Cass, 19 mars 2014 : changement de position (affaire Kerviel), la négligence de la victime
peut emporter réduction de son droit à réparation. La véritable action civile devant la juridiction
répressive consiste donc à obtenir réparation d’un dommage, mais la victime peut avoir un rôle et
motiver une réduction de cette réparation.
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L’action civile exercée devant les juridictions répressives a en principe les caractères d’une action
en responsabilité civile délictuelle (C.C 1382 et 1383). Action en responsabilité civile classique.
Cela implique donc que la demande de réparation ne saurait être fondée au pénal sur des textes
autres. Ainsi, pas de réparation au pénal sur le fondement du C.C 1384 al 1 (responsabilité du fait
des choses), ou sur le fondement d’une inexécution contractuelle. Toutefois, la jurisprudence a fait
une exception, en admettant que l’action civile puisse être fondée sur la loi du 5 juil 1985, sur la
réparation des dommages subis dans un accident de la circulation.
Mais le principe demeure tout de même celui de la compétence fondée sur 1382 et 1383 du C.C. De
plus, en cas de relaxe à propos d’une infraction non intentionnelle, la juridiction répressive
demeure compétente pour allouer réparation, en application des règles du droit civil.
La constitution civile par voie d’action révèle la nature particulière de l’action civile exercée devant
la juridiction répressive. Elle peut avoir pour volonté de poursuivre l’auteur plus que de la
réparation.
Le CPP établit parfois un régime juridique pour mieux garantir le paiement du dommage causé par
l’infraction. Il prévoit des systèmes de garantie, particulièrement contre les infractions contre les
biens, mais également, plus récemment, en matière de criminalité organisée.
Distinguer selon les phases de la PP. Au cours d’une instruction préparatoire, pour une infraction
punie d’une peine d’emprisonnement au moins égale à 3 ans, et figurant au titre 3 du livre 1 e du CP
(vol, extorsion, chantage…), le JLD, sur requête du Procureur de la République, peut ordonner des
mesures conservatoires sur les biens meubles ou immeubles, divis ou indivis, d’une personne mise en
examen. Ce afin de garantir l’indemnisation et l’éventuel paiement des amendes.
Un appel devant la chambre de l’instruction permet de contester cette mesure conservatoire.
En cas de condamnation, les mesures conservatoires peuvent être validées, et permettre
l’inscription définitive des sûretés prises sur les biens. En cas de non-lieu (relaxe, acquittement), ou
en cas d’extinction de l’action civile ou publique, qui provoque leur main-levée, la personne mise en
examen peut récupérer le bien objet d’une mesure conservatoire. La main-levée de plein droit sera
faite aux frais du Trésor.
Le JLD a les mêmes pouvoirs que dans le cadre des infractions contre les biens.
Le législateur contemporain a eu tendance à créer des régimes spéciaux, dans le but de favoriser
l’indemnisation des victimes, dans des domaines particuliers et relativement graves.
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1) Le principe de la réparation
En-dehors de l’action civile (exercée devant juge pénal ou civil), la loi prévoit une indemnisation
par ce fonds de garantie. Cette réparation peut être intégrale ou limitée. Intégrale : faits,
volontaires ou non, intentionnels ou non. Limitée : pour certaines infractions, visées à l’art 706-14
et 706-14-1 du CPP. Dans tous les cas, la réparation peut être refusée ou réduite, à raison de la
faute de la victime.
Cette réparation est néanmoins conditionnée, puisqu’elle suppose que la victime soit française, et
que les faits soient commis sur le territoire national.
Commission d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) : juridiction civile située dans le siège
du TI. Décisions passibles d’appel, sans limitation quant au montant de la demande.
2) Le régime de la réparation
La CIVI peut prononcer une réparation au bénéfice de la victime d’une infraction de terrorisme,
même si la juridiction pénale ou civile est saisie. En cas de poursuite pénale simultanée, la décision
de la CIVI peut intervenir avant la décision sur l’action publique (« le criminel tient le civil en
l’état » : ne joue pas en l’espèce). La CIVI peut cependant surseoir à statuer.
Si la juridiction statuant au civil alloue des dommages intérêts supérieurs à ceux accordés par la
CIVI, la victime peut demander un supplément d’indemnité.
La juridiction qui condamne l’auteur doit informer la partie civile de la possibilité d’informer la
CIVI.
Le fonds de garantie sera subrogé dans les droits de la victime pour obtenir des personnes
responsables des dommages ou tenus de les réparer, le remboursement de l’indemnité. Le fonds
peut même se constituer partie civile au pénal, même pour la 1 e fois en appel.
B) L’aide au recouvrement
Toute partie civile, personne physique, qui a bénéficié d’une décision définitive devant les
juridictions de jugement, lui accordant des dommages et intérêts, mais qui ne peut obtenir une
indemnisation de la CIVI, peut solliciter une aide au recouvrement, ainsi que des frais non payés par
l’Etat au cours de la procédure. Peut également être demandée si l’obligation d’indemnisation,
procède du prononcé d’une sanction-réparation, d’un sursis avec mise à l’épreuve, d’une décision
d’aménagement de peine, ou de libération conditionnelle.
Cette demande doit être adressée au fonds de garantie, en cas d’absence de paiement volontaire
par le condamné, dans les 2 mois de la décision définitive, et présentée dans un délai d’1 an à
compter du jour de cette décision.
Si montant inférieur ou supérieur à 1000 euros : le fonds de garantie accorde le paiement intégral,
ou une provision, par l’intermédiaire du service d’aide au recouvrement des victimes d’infractions.
Le fonds sera alors subrogé dans les droits de la partie civile, ou doté d’un mandat.
Toute partie civile encore, personne physique, qui a bénéficié d’une décision définitive devant les
juridictions de jugement, lui accordant des dommages et intérêts, mais qui n’a obtenu ni
indemnisation de la CIVI ni aide au recouvrement, peut quand même obtenir de l’agence de gestion
et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, que des sommes lui soient payés prioritairement
sur les biens confisqués au condamné.
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Il faut bénéficier de la capacité juridique. Capacité de jouissance : possibilité d’exercer l’action civile
reconnue aux personnes physiques et morales.
Personnes morales de droit public : par principe elles peuvent exercer l’action civile en réparation
au pénal, même pour un préjudice moral. Mais la distinction avec le trouble à l’ordre public (intérêt
général) à distinguer. Pour autant, préjudice moral reconnu pour l’Etat pour un trafic d’influence
commis par l’un de ses agents. De même, en cas d’incendie volontaire, constitution de partie civile
reconnue quant aux frais de lutte contre l’incendie.
En application de CESDH, une personne morale étrangère a pu se constitue partie civile devant une
juridiction française et, s’agissant d’une association, sans avoir à faire une déclaration préalable en
préfecture.
Capacité d’exercice : si elle fait défaut, action civile exercée par le représentant de la victime. Par ex
pour mineur non émancipé, représentant légal. Mineur victime de faits volontaires : un
administrateur ad hoc peut être désigné si la représentation légale n’est pas suffisante.
Immunité pénale du Psdt de la Rép : ne s’oppose pas à ce qu’il exerce une action civile (Cass, 15 juin
2012).
Toute victime d’une infraction ne peut pas agir au pénal, le pouvoir de déclencher l’action publique
doit être réservé à un petit nombre d’entre elles.
a) La victime
Elle est titulaire à titre principal de l’action civile, elle en a l’exercice et la disposition (peut
renoncer : transiger, se désister, céder l’action à un tiers).
36
Ils peuvent exercer l’action oblique, sur le fondement de C.C. 1166, sauf pour les actions
exclusivement attachées à la personne du débiteur (par ex dans le cas de diffamation).
Infraction commise avant le décès : l’action en réparation de la victime sera transmise aux
héritiers. Plusieurs chefs de réparation sont concernés : réparation de la souffrance physique,
revendiquée par les héritiers, même si souffrance éprouvée pendant un temps très court avant le
décès ; souffrance morale subie par la personne ; réparation de l’angoisse d’une mort imminente
(Crim., 23 oct 2012). Les héritiers peuvent donc continuer l’action de la victime, même si elle a été
introduite au pénal du vivant de la victime. Elle a été recueillie par les héritiers par transmission
patrimoniale. En outre, selon la jurisprud, si l’action publique est mise en mouvement par le
ministère public, les héritiers peuvent également exercer l’action civile au pénal du de cujus, même
si ce dernier n’avait pas agi de son vivant, du moment qu’il n’avait pas renoncé à son action (2
arrêts du 9 mai 2008, Ass. Plén.). Néanmoins, ces héritiers ne peuvent pas déclencher les poursuites.
Infraction commise après le décès : les héritiers peuvent demander réparation du dommage, mais il
s’agit de l’hypothèse d’une diffamation ou injure envers la mémoire des morts, encadrée par la loi
du 29 juil 1881.
Infraction qui a entraîné le décès instantané : l’action en réparation n’a pas eu le temps d’entrer
dans le patrimoine de la victime, de ce fait les héritiers ne sauraient récupérer cette action par la
voie successorale. Ils peuvent cependant avoir une action personnelle pour réparation d’un
dommage qui leur est propre : moral ou corporel, ou même perte d’une obligation alimentaire.
B) Comment agir ?
Principe : pas d’intérêt, pas d’action. CPP art 2 : « L'action civile en réparation du dommage causé
par un crime, un délit ou une contravention appartient à tous ceux qui ont personnellement
souffert du dommage directement causé par l'infraction ».
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a) L’intérêt légitime
L’intérêt à agir ne figure pas dans la lettre de l’art 2 du CPP. Que recouvre-t-il ?
Seule la victime ayant un intérêt légitime à agir peut se constituer partie civile.
Plusieurs cas particuliers : celui qui s’est placé dans une situation illégale ne peut réclamer
réparation du dommage. Il en va de même lorsque l’individu se trouve dans une situation illicite.
Cas souvent présenté à Crim. Ainsi, celui qui a intentionnellement participé à une infraction ne peut
se constituer partie civile pour le préjudice causé par sa condamnation en agissant contre les
personnes qui l’auraient incité à commettre l’infraction (28 oct 1997). La personne qui remet de
l’argent à l’auteur d’un trafic d’influence ou son complice, alors qu’elle pourrait elle-même être
poursuivie, ne peut se constituer partie civile entre eux : pas d’intérêt légitime à agir.
D’après CPP art 2, il faut un dommage direct et personnel. Pourtant, à la phase d’instruction, pour
qu’une constitution de partie civile soit recevable, il faut selon une jurisprud constante, des
circonstances permettant d’admettre comme possible le préjudice allégué et la relation directe de
ce préjudice avec une infraction (à ce stade de la procédure, on ne saurait valablement exiger
davantage de la victime). Pour obtenir réparation, elle peut donc simplement mettre en avant des
éléments qui permettent de considérer comme possible ce préjudice.
Le dommage direct. Il implique qu’un dommage qui ne résulte pas directement de l’infraction ne
saurait être réparé par le juge pénal. Il s’agit alors d’un dommage extra-pénal, que le juge pénal n’a
aucune compétence légale à réparer. La jurisprud pénale fait cependant une application très large
de la causalité : théorie de l’équivalence des conditions généralement utilisée. Est ainsi considéré
comme indemnisable le préjudice moral subi par la victime d’une infraction sexuelle, alors que ce
préjudice moral n’est pas causé directement par l’infraction mais plutôt par les répercussions
psychologiques.
Il y a cependant des exceptions à cette règle. Le principe est celui de l’exigence d’un dommage
direct, néanmoins la loi prévoit différentes exceptions. L’exigence du préjudice direct explique que
soit rejetée au pénal l’action d’un cessionnaire, ou encore l’action de l’assureur. De même, l’action
du légataire universel n’est pas recevable s’agissant d’un préjudice propre (par ex diminution du
montant de la succession causée par une infraction dont aurait été victime le de cujus).
Plusieurs cas doivent également être évoqués de rejet de l’action civile au pénal au motif que le
dommage n’est pas direct : sponsor qui se plaint d’une infraction de dopage commise par le sportif
(29 sept 2009) ; mère de celui qui s’est suicidé avec un pistolet à l’origine de poursuites pour
infraction à la législation sur les armes, le dommage a été considéré comme indirect ; atteinte à la
liberté du travail s’agissant de l’action du chef d’entreprise pour réparation de la diminution de la
production suite à une grève.
Actions admises, pour condition de dommage direct reconnue remplie : préjudice d’agrément ;
angoisse d’une mort imminente ; proches de la victime pour un dommage moral (dommage par
ricochet, reconnu à partir de Ass. Plén. 9 fév 1989) ; employés de la Poste ayant subi des
traumatismes physiques et psychologiques suite à un vol.
Exception : la victime d’une infraction de chèque peut obtenir, au-delà des dommages et intérêts, le
montant non-payé du chèque ; victime d’un démarchage à domicile délictueux, qui peut obtenir des
dommages et intérêts ainsi qu’une somme égale au montant des paiements effectués, bien que ce
préjudice soit indirectement causé par l’infraction.
Il en va de même des communes, qui peuvent agir devant le juge pénal pour obtenir réparation des
infractions en matière d’urbanisme.
Le dommage personnel. Le préjudice non-personnel ne peut pas être réparé par le juge pénal, vu
qu’il n’y a pas eu souffrance personnelle de l’infraction. Par ex les héritiers d’une victime. La
jurisprud considère alors qu’ils peuvent continuer l’action de leur auteur au pénal. Ils récupèrent
38
l’action par la voie successorale. Mais elle considère aussi qu’ils peuvent parfois introduire cette
action au pénal, si le Proc avait déclenché les poursuites et que le de cujus n’avait pas renoncé à
l’action (Ass. Plén., 9 mai 2008). De même, pas d’action au pénal si l’infraction concerne
exclusivement l’ordre public. Concerne les infractions dites « d’intérêt général ». Infraction qui ne
cause un préjudice qu’à l’intérêt général. Pour autant, cette règle a tendance à s’affaiblir, et
aujourd’hui le juge considère qu’une infraction d’intérêt général peut quand même causer un
préjudice à un particulier, lequel subira alors un dommage personnel et pourra obtenir réparation.
En matière de non révélation d’infraction, qui est un délit ; en cas d’omission de porter secours ; ou
en matière d’urbanisme.
Action admise quand la personne morale agit en réparation d’un dommage qui lui est propre.
Problème pour les intérêts moraux collectifs, incarnés par certaines personnes morales : syndicats,
ordres professionnels, ou associations diverses.
Action admise par la jurisprud, dans un arrêt célèbre des chambres réunies de 1913, puis consacrée
par la loi en 1920. Aujourd’hui : L2132-3 du Code du Travail. Les syndicats professionnels dès lors,
peuvent demander réparation pour les faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt
collectif de la profession qu’ils représentent. Cette action, souvent dite « action syndicale », a été
admise à plusieurs occasions (par ex décès d’un employé suite à une négligence dans l’organisation
du travail).
Ces solutions supposent un véritable syndicat, ce qui n’est pas le cas par exemple d’un syndicat de
commerçants. L’action du syndicat n’est pas exclue par la possibilité qu’ont certaines associations
de se constituer partie civile pour les mêmes faits. Pour les syndicats, la détermination du préjudice
à l’intérêt collectif est parfois difficile à déterminer. Pour être sollicitée par le syndicat
professionnel, la réparation du préjudice doit être ni trop individuelle ni trop générale. Préjudice
trop individuel : un gardien de prison assassiné, un chauffeur de taxi ou un bijoutier victimes de
violences. Préjudice trop général : par ex tentative d’assassinat subie par un JI (elle ne constitue pas
une atteinte à l’autorité de la justice au sens de l’art 434-25 du CP). Solutions voisines pour les
ordres professionnels. Par ex, exercice illégal de la médecine ne peut donner lieu à une action de la
part de l’Ordre.
Toutefois la jurisprud exige, sauf texte contraire, un préjudice personnel et direct causé à la
profession. Les syndicats professionnels ne pourront agir qu’à cette condition. De ce fait, pas
d’action à leur bénéfice pour une tentative de meurtre d’un avocat, ou les violences subies par un
huissier, ou les infractions commises sur un notaire,… Mais la loi écarte parfois cette exigence. Par
ex, conseil départemental / régional de l’ordre des médecins : autorisés à engager une action pour
un préjudice indirect causé à la profession, y compris en cas de menace ou violence commise en
raison de l’appartenance à la profession. Idem pour Conseil national des Barreaux, Conseil
supérieur du notariat, Conseil supérieur des commissaires priseurs.
b) Les associations
En principe elles n’ont pas d’action, sauf exceptions légales. Principe du rejet de l’action des
associations, au motif qu’elles présentent des intérêts trop généraux, proches de ceux défendus par
le ministère public. Elles ne cherchent pas toujours à obtenir réparation, et souhaitent déclencher
l’action pénale. C’est pourquoi la Chambre criminelle exige un préjudice personnel et direct. Mais
l’association ne peut se substituer à l’intérêt personnel de l’un de ses membres.
La loi prévoit cependant des exceptions. Différents régimes. Parfois, l’action est réservée aux assos
reconnues d’utilité publique. Pour assos régulièrement déclarées depuis au moins 5 ans. Parfois,
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l’action est admise en raison de l’ampleur de la mission de l’asso. Généralement, la loi prévoit des
dispos spéciales qui permettent aux assos de lutter contre, poursuivre certaines infractions
précisément prévues. Dans certains cas, l’asso peut exercer l’action civile au pénal par voie d’action,
elle se constitue alors partie civile. Dans d’autres cas, le texte est plus restrictif, et il n’autorise
qu’une action par voie d’intervention, c.à.d. après que le Parquet a déclenché les poursuites. 3
degrés dans lesquels ces assos interviennent.
D’abord, cas où l’action suppose l’accord de la victime. Assos contre les violences sexuelles, ou
exercées contre un membre de la famille. Assos contre la discrimination fondée sur la
discrimination ou le sexe. Assos contre le racisme…
2e cas : l’action de l’asso se fait sans condition d’accord de la victime. Demande de réparation du
dommage de la victime sans que celle-ci n’ait à donner son accord. Assos contre les
discriminations, pour certaines infractions non commises contre des personnes individuellement.
Assos de défense des droits et libertés, pour de très nombreuses infractions énumérées par la loi.
Assos de lutte contre l’alcoolisme, contre la corruption, assos familiales.
Dans beaucoup de cas également, la loi autorise l’action en réparation des assos pour un préjudice
direct ou indirect. Cette dispo reste exceptionnelle (CPP art 2 : nécessité d’un préjudice direct pour
l’action en réparation). Assos de consommateurs, assos pour la défnse de l’environnement.
Plus souvent, le législateur conditionne l’action de l’asso à la simple possibilité d’intervention.
Même régime : parfois, dans ce cas, l’action n’est qui plus est possible qu’avec l’accord de la victime
(ainsi des assos contre les délinquances routières, ou de défense des locataires d’immeubles) ;
parfois elle peut se faire sans l’accord de la victime (assos pour la défense de l’enfance martyrisée,
d’assistance de victimes d’infraction terroristes,…).
Elle est évidemment recevable contre les auteurs et les complices d’une infraction, majeurs ou
mineurs. Mais aussi contre les personnes qui, non responsables pénalement, sont cependant tenus
civilement : héritiers, ou personnes civilement responsables du fait d’autrui.
Principe de responsabilité pénale : les héritiers ne sauraient donc engager leur responsabilité
pénale pour les infractions de l’auteur. Mais différent en matière de responsabilité civile. Les
héritiers peuvent donc être assignés, mais seulement au civil. Sauf en cas de jugement pénal sur le
fond avant le décès de l’auteur (Crim. 9 sept 2008). L’appel est alors possible devant la juridiction
pénale, qui statuera uniquement sur les intérêts civils. De plus, en cas de décès du prévenu pendant
l’instance de cassation, Cass reste compétente pour les intérêts civils. Toutefois, le droit à un procès
équitable, ainsi que le principe de la présomption d’innocence, s’opposent, selon CEDH, à ce que le
juge pénal, statuant au civil, retienne la responsabilité civile d’un ayant-droit en déclarant réunis
les éléments constitutifs de l’infraction reprochée au défunt, et qu’il impute ainsi à ce dernier une
sorte de responsabilité pénale post-mortem que l’héritier n’aurait pas les moyens de combattre
équitablement (CEDH, 12 avr 2012, Lagardère).
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Cass, Ass. Plén, 29 mars 1991n, arrêt Blieck : principe général de responsabilité du fait d’autrui, sur
le fondement de C.C 1384 al 1. Responsabilité civile de ceux qui organisent et contrôlent la vie de
personnes handicapées mentalement. La chambre criminelle s’alignant sur les règles du droit civil,
et a suivi cette solution.
Les personnes tenues de répondre du fait d’autrui ne peuvent s’exonérer en démontrant qu’elles
n’ont commis aucune faute : responsabilité de plein droit.
Le texte évoque les parents pour le mineur qui cohabite avec eux. Egalement une responsabilité de
plein droit, qui ne s’exonère que par la force majeure ou la faute de la victime. La faute pénale
suppose intelligence et volonté, mais au civil il n’est plus question du discernement de l’enfant.
Artisans, pour le dommage causé par leurs apprentis, et commettants pour leur préposé. Problèmes
causés par ce 2e cas. Il faut d’abord s’interroger sur le lien de préposition, qui peut exister en-dehors
d’un contrat de travail. Problème également de l’abus de fonction du préposé. Le commettant est-il
alors civilement responsable ? Dans le cas d’un homicide par ex, ou d’atteinte à l’intégrité physique
par imprudence, avec un véhicule utilisé sans autorisation à des fins personnelles : le commettant
n’est pas responsable : Cass Ass Plén, 19 mai 1988, le commettant s’exonère de sa responsabilité s’il
y a abus de fonction (agissement hors des fonctions, sans autorisation, et à des fins étrangères à ses
attributions). Au pénal, la condamnation civile du commettant suppose que l’infraction du préposé
soit établie (conséquence d’une règle simple : réparation prononcée par le juge pénal, donc il faut
une infraction pénale du préposé pour imputer une réparation au commettant). Responsabilité du
commettant retenue pour : violences du préposé sur un client, un collègue, vols, escroquerie, abus
de confiance…
Quand l’auteur est un fonctionnaire, les règles de la responsabilité civile sont modifiées.
Faute d’un fonctionnaire : distinguer la faute personnelle de la faute de service. L’action civile
portée contre un fonctionnaire lui-même n’est possible devant les juridictions judiciaires qu’en cas
de faute personnelle détachable des fonctions. Selon jurisprudence : celle qui relève un
manquement volontaire et inexcusable à des obligations d’ordre professionnel et déontologique
(Crim. 18 juin 2013). Une faute pénale n’est cependant pas nécessairement une faute personnelle.
En principe, l’action pénale ne peut pas être exercée contre l’administration devant les juridictions
judiciaires (ni pénale ni civile). Question différente de celle de l’action portée contre certaines
personnes morales de droit public, qui peuvent être pénalement responsables comme auteurs d’une
infraction.
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Différentes hypothèses. Par exception, dans certains cas, action portée devant juridictions
judiciaires. Cas de l’action en réparation portée devant la juridiction admin : en cas de faute de
service d’un fonctionnaire, la victime doit agir contre l’admin devant la juridiction admin. L’action
publique est ici indisponible, de ce fait l’action civile ne pourra pas être exercée devant le juge
pénal, elle devra être exercée contre l’admin devant la juridiction admin (par ex, négligence ou
erreur d’un médecin d’un hôpital public).
Cas où l’action est portée devant des juridictions judiciaires, par exception. Compétentes à se
prononcer sur la réparation. 3 cas sont concernés :
- Réparation des dommages causés par un véhicule
- Réparation des dommages causés ou subis par un élève soumis à la surveillance d’un
membre de l’enseignement public
- Réparation des dommages causés par des infractions d’atteinte à la liberté individuelle ou
de violation de domicile
Dans ces cas donc, l’action en réparation peut être exercée devant une juridiction judiciaire, qu’il
s’agisse d’une juridiction civile ou d’une juridiction pénale.
2 règles dominent cette possibilité : la victime peut porter l’action civile devant une juridiction
répressive, c’est une exception au droit commun ; la victime a le choix entre voie pénale et voie
civile.
2 idées sont classiquement avancées. Arguments en faveur de l’action civile devant le jugé pénal.
Gage de simplicité (compliqué si 2 instances parallèles, et pas de contrariété entre jugements).
Argument d’efficacité : au pénal, permet de vaincre l’inertie éventuelle du ministère public, la
constitution de partie civile le forçant à exercer les poursuites. Arguments en défaveur : ce choix
entre les 2 voies cause une complexité, de plius il est susceptible de dénaturer l’action civile exercée
les juridictions pénales puisque l’effet juridique de l’action civile peut inciter les personnes à se
considérer trop rapidement comme des victimes (le sentiment de vengeance peut prendre le pas sur
la réparation).
B) La règle de l’option
En théorie la victime est totalement libre de suivre la voie pénale ou la voie civile. Cependant il y a
des exceptions.
Juridictions civile ou admin, également juridictions de la sécurité sociale. L’action civile n’est en
principe pas recevable au pénal, soit parce que la juridiction pénale est incompétente pour statuer
au civil (action portée contre un fonctionnaire, infraction qui relève de la Cour de Justice de la Rép,
par ex), soit parce que l’action publique est éteinte (amnistie ou prescription).
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b) Les cas où l’obligation de porter l’action civile devant les juridictions pénales est effective
L’action civile n’est ici recevable qu’au pénal. Par ex, diffamation contre un homme politique, ou un
fonctionnaire, ou un corps constitué (loi 29 juillet 1881).
2) L’option irrévocable
L’irrévocabilité de l’option signifie que la victime ne peut modifier son choix : art 5 CPP, adage
« electa una via ».
Cette règle connaît cependant des exceptions.
Cette règle ne s’applique qu’à l’action civile au sens strict. De ce fait, les actions dites à fin civile ne
sont pas concernées. Ainsi, une action en réparation d’un préjudice pour homicide par imprudence,
ne peut pas donner lieu ensuite à une action pénale pour les mêmes faits. Egalement pour une
assignation au civil pour diffamation, puis une citation au pénal pour outrage, pour les mêmes
faits. Dès lors qu’il y a identité d’objet, de cause, et de parties, on considère que la victime a violé le
principe d’irrévocabilité.
Néanmoins parfois, il n’y a pas d’identité de l’objet, de ce fait la victime pourra déplacer son action
en réparation. Par ex, action en restitution d’un objet au civil, après un vol, et action en réparation
au pénal du dommage causé par cette même infraction. Ou, au civil, demande d’annulation d’un
accord, et au pénal action en réparation du dommage causé par une extorsion de fonds.
Une victime peut également agir au pénal après avoir agi au civil, mais en référé.
La règle ne s’applique en outre qu’à sens unique. Une victime ne peut pas choisir la voie criminelle
après avoir opté pour la voie civile. A contrario, elle peut opter pour la voie civile après avoir choisi
la voie criminelle. Une condition : le juge du fond, en droit pénal, ne doit pas s’être encore prononcé.
Cette règle ne s’applique également pas si la juridiction répressive est saisie par le ministère public
avant jugement sur le fond par la juridiction civile, et cela même si la partie ne s’est pas désistée au
civil avant d’aller au pénal.
Enfin, ne s’applique pas si la juridiction répressive n’a pas statué au fond (par ex elle a statué sur
une constitution de partie civile irrecevable).
La règle n’est pas d’ordre public, selon la jurisprud, la juridiction ne peut en relever d’office la
violation, ni le Proc en invoquer la violation. Seule la personne poursuive peut s’en prévaloir, elle
doit le faire au seuil des débats et devant les juges du fond.
Avantages de procédure : plus rapide, moins coûteuse, avec des moyens plus efficaces (instruction
préparatoire si la constitution de partie civile est déclarée recevable).
Inconvénients également : la victime risque une condamnation civile si constitution de partie civile
abusive, ou poursuite pour dénonciation calomnieuse.
Saisir le juge pénal d’une demande en réparation est soumis à différentes conditions.
43
Après que la juridiction répressive ait été saisie de l’action publique. La victime agit ici par voie
d’intervention. La constitution de partie civile, recevable à l’instruction, permet d’obtenir
réparation du dommage. Devant le TC ou le tribunal de police ou de proximité, la victime ou son
avocat peuvent envoyer avant l’audience une LR/AR ou une télécopie pour demander la restitution
d’un objet saisi ou des dommages et intérêts. Avec l’accord du Proc, la victime peut formuler sa
demande au cours de l’enquête, auprès d’un OPJ ou d’un APJ : ceci vaut constitution de partie civile
si l’action est mise en mouvement. Dans ces cas, la victime n’est pas tenue de comparaître.
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La partie civile au stade de l’instruction concerne cette qualité au stade du jugement, sauf
renonciation expresse. Cette qualité de partie civile comporte des bénéfices. D’une part la
juridiction devra statuer principalement sur sa demande de réparation, le JI devra informer (sauf si
prononciation d’un refus d’informer) sur les faits dont la partie se prétend victime, mais surtout la
partie civile recevra notification de certains actes de procédure, elle pourra demander au JI de faire
accomplir certains actes, elle pourra faire appel de certains actes d’ordonnance qui lui font grief, et
faire appel sur la partie civile.
Inconvénients : elle ne peut plus être entendue comme témoin. Condamnation éventuelle si
constitution de partie civile abusive.
b) L’exercice de l’action civile au pénal qui a pour objet de déclencher l’action publique
La constitution de partie civile met en mouvement l’action publique. Crim., 1906 arrêt Laurent
Atthalin, entériné par CPP art 1.
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Si option pour la voie civile, ce sont les règles de la procédure civile qui s’appliquent. Mais l’action
en réparation est née d’une infraction. Il peut donc y avoir également une instance pénale, avant ou
après l’instance civile, voire en même temps.
En cas d’instance successive, 2 hypothèses :
- la chose jugée au civil. Elle n’a pas d’influence sur le criminel. Une condamnation est
possible au pénal même si le juge civil a estimé que le dommage ne devait pas être réparé.
- La chose jugée au criminel. Elle a autorité sur les décisions au civil. Le criminel emporte le
civil. Même s’il y a aujourd’hui beaucoup d’exceptions.
Les instances civile et pénale peuvent également se réaliser de manière parallèle. Règle : le criminel
tient le civil en l’état, dont la portée a été réduite par une réforme de 2007. En effet le juge civil doit
surseoir jusqu’à la solution pénale irrévocable (CPP art 4 al 2). Conditions de la règle pour le sursis
à statuer : l’action publique doit avoir été mise en mouvement (soit par ministère public soit par la
partie civile). La règle du sursis joue même si les deux actions ne concernent pas les mêmes parties.
Seulement pour l’action civile au sens strict, et non pour les actions à fin civile. Elle ne s’applique
pas à la demande d’indemnisation demandée à la CIVI ; de plus elle n’est pas applicable devant le
juge des référés ; elle ne s’impose pas en matière d’arbitrage ; enfin elle n’est pas d’ordre public (le
juge civil ne peut donc pas relever d’office sa violation).
Pendant longtemps, solidarité des 2 actions. Abolie en 1980, sauf dans des domaines particuliers
tels que l’infraction de presse.
Action en réparation éteinte, mais cela n’empêche pas le déclenchement de l’action pénale. C’est le
cas de la transaction. Elle n’empêche pas de se constituer partie civile contre le prévenu.
Réparation par le jeu d’une transaction au civil, qui n’emporte pas extinction de l’action au pénal,
et n’empêche donc pas la poursuite de l’auteur au pénal.
Action publique éteinte au pénal, mais l’action civile survit. Plusieurs hypothèses.
La prescription. Quand elle est exercée devant une juridiction civile, l’action civile se prescrit selon
les règles du C.C. La prescription de l’action publique n’entraîne alors pas prescription de l’action
civile, seule la voie pénale est fermée. Prescription de l’action civile : d’intérêt privé, et non d’ordre
public.
Le délai de prescription de l’action en réparation, en droit civil, est en principe de 5 ans, portés à 10
ans pour les dommages corporels. Art 2224 et 2226 du C.C.
Si ces 2 actions sont indépendantes au niveau de la prescription, il existe pour autant une
exception : les causes de suspension et d’interruption de l’action publique se répercutent sur le
cours du délai de l’action civile quand celle-ci est exercée au pénal (Crim. 17 févr 1986).
Amnistie : l’action civile y survit, avec un délai de prescription de droit commun. L’amnistie n’efface
que le caractère pénal des faits.
Décès : art 6 CPP, il emporte extinction de l’action publique, les héritiers de l’auteur des faits ne
sauraient être poursuivis, pour autant ce décès n’éteint pas l’action civile, qui peut être portée
contre les héritiers. Cependant, selon CEDH, droit à un procès équitable + présomption d’innocence
s’opposent à ce que le juge pénal, statuant au civil, retienne la responsabilité civile d’un ayant-droit
en déclarant réunis les éléments constitutifs de l’infraction reprochée au défunt, et ainsi impute à ce
dernier une responsabilité pénale post-mortem que les héritiers n’auraient aucun moyen de
combattre. Le juge pénal saisi de l’action civile ne saurait donc imputer une infraction à un défunt :
CEDH, 2012, Lagardère.
Le jugement : en ce qui concerne l’action publique, il y a en principe chose jugée pour l’action civile
lorsque le juge pénal tranche un litige. Par ex, jugement de condamnation : il éteint l’action
46
publique (innocence ou culpabilité retenue), mais la juridiction pénale peut rester saisie, par ex si la
fixation des dommages et intérêts nécessite le recours à une expertise. Les mesures d’instruction
ordonnées par le juge pénal au civil obéissent alors aux règles de la procédure civile.
47
Finalité : poursuivre l’auteur d’une infraction afin qu’il soit jugé par une juridiction de jugement. Il
se déroule en 3 phases : enquête judiciaire, éventuellement la phase d’instruction, et le jugement.
Art 14 CPP : autorité ayant pour rôle de constater l’infraction, d’en rassembler les preuves et d’en
rechercher les auteurs. Elle est également tenue de recevoir les plaintes déposées par les victimes
d’infractions et de les transmettre, éventuellement, aux services territorialement compétents.
Chap 1 : L’organisation de la PJ
Section 1 : La notion de PJ
Section 2 : La structure de la PJ
48
La gendarmerie a longtemps été placée sous la tutelle du ministre de la défense, mais depuis
réforme du 03 août 2009, tout en maintenant sa qualité de force armée, elle est placée sous
l’autorité du ministère de l’intérieur pour l’exercice de ses missions de PJ.
§1 : Les OPJ
APJ, CPP art 20 : gendarmes non OPJ, fonctionnaires des services actifs de la police nationale
(titulaires ou stagiaires) non OPJ, fonctionnaires de la police nationale, militaires de la
gendarmerie à la retraite (appelables au titre de la réserve civile).
APJA, CPP art 21 : fonctionnaires des services actifs de la police nationale qui ne remplissent pas les
conditions de l’art 20, volontaires servant comme militaires dans la gendarmerie, militaires servant
dans la gendarmerie autres que ceux visés à l’art 20, adjoints de sécurité de la police nationale,
gardes-champêtres.
Missions. Le CPP, art 20 et 21, leur attribue principalement la mission de seconder les OPJ. Ils
peuvent constater les infractions. Seuls les APJ peuvent rédiger les PV. Les APJA peuvent rédiger des
rapports. Les APJ peuvent, sous le contrôle des OPJ, effectuer des enquêtes préliminaires, soit
d’office, soit sous l’instruction des OPJ. Les APJ peuvent constater les infractions flagrantes (au sens
de CPP art 53) et en rédiger PV. Toutefois en cas de crime ou délit flagrant, et dans la limite des
instructions reçues, ils pourront recevoir et entendre toute personne pouvant renseigner sur les
faits. Ils peuvent recevoir par PV les déclarations des personnes pouvant fournir des indices.
APJ et APJA peuvent, sous l’ordre et la responsabilité des OPJ, procéder à des contrôles d’identité,
mais ils ne peuvent pas décider d’un placement en garde à vue.
Agents en service à l’ONF, agents de l’Etat commissionnés chargés des forêts, et gardes-
champêtres. Délits et contraventions portant atteinte aux propriétés forestières et rurales,
certaines contraventions au code de la route, infractions en matière d’environnement.
Fonctionnaires et agents d’admin. Agents du FISC, des douanes, inspecteurs du travail, de
l’autorité de la concurrence. Ils peuvent agir sur l’ensemble du territoire national.
49
CPP art 78-1 à 6. Toute personne peut être soumise à contrôle ou relevé d’identité.
§1 : Le contrôle d’identité
Effectués par OPJ, ou APJ et APJA sous l’ordre et la responsabilité des OPJ. Relèvent des pouvoirs de
police tantôt judiciaire tantôt admin.
Cass. Crim veille à ce que cette procédure ne soit pas détournée de son objectif.
Si des indices apparents d’un comportement délictueux sont ainsi révélés, une enquête de flagrance
peut être ouverte.
Contrôle à l’égard de toute personne dont il est légitime de supposer qu’elle a commis ou tenté de
commettre une infraction (comprend donc les contraventions), ou qu’elle se prépare à commettre
un crime ou un délit (exclut donc les contraventions). Garantie prévue par la loi pour protéger les
libertés individuelles. Pas de contrôle d’identité sans raison. Plusieurs situations peuvent donner
lieu à un contrôle. Par ex personnes qui stationnent sans raison apparente, pendant un temps +/-
long, à la nuit tombante. Personne qui a un comportement suspect à la vue d’une voiture de police.
Toutefois une dénonciation anonyme ne permet pas d’effectuer un contrôle d’identité. Le Proc peut
aussi demander à ce qu’un contrôle soit réalisé, sur réquisition écrite, pour la recherche et la
poursuite d’une infraction précisée (contrôles à des lieux et horaires déterminés).
Pour la recherche en matière de terrorisme, d’armes ou d’explosifs, le CPP permet aux OPJ de
réaliser des contrôles en des lieux et temps déterminé, max 24 h renouvelables.
Règles, sanctionnées par la nullité. Cette procédure fait suite au contrôle ou relevé d’identité qui
serait infructueux. Tout OPJ peut alors ordonner que l’individu lui soit présenté sur le champ, afin
de vérifier son identité. Cette « rétention » ne peut excéder 4h, sa durée sera imputée sur celle de la
garde à vue le cas échéant. Droit pour l’individu de faire aviser le Proc, de prévenir sa famille ou
toute personne de son choix.
Mission principale de la police judiciaire, saisie par le ministère public ou agissant sur l’initiative
même de l’OPJ. La loi consacre les pouvoirs accordés à la PJ dans le cadre de l’enquête préliminaire.
Qq soit le cadre jurid, la PJ est toujours placée sous le contrôle et la surveillance d’un magistrat.
D’abord le Proc de la Rép, mais aussi le Proc Général.
50
La procédure d’enquête est en principe secrète, sauf en cas de communiqué de presse du Proc de la
Rép. En cas de violation de ce secret, les peines sont celles de la violation du secret professionnel.
§1 : L’enquête préliminaire
Elle permet de rassembler les preuves, et décider s’il y a lieu ou non de poursuivre. Dangers de cette
enquête. En raison de l’absence de certaines garanties (que l’on trouve notamment dans
l’instruction préparatoire), on peut voir un cadre assez sévère pour les libertés individuelles.
Traditionnellement la contrainte ne peut pas être réalisée, mais en fait il y a de plus en plus de
dispositions qui prévoient une contrainte dans le cadre de l’enquête préliminaire. CPP instaure tout
de même une protection effective de certaines libertés individuelles (par ex perquisitions et saisies,
gardes à vue). De plus, tout suspect est considéré comme un accusé et à ce titre bénéficie des
garanties de l’art 6 de la CESDH, même celles qui ne sont pas expressément exprimées par le CPP.
La connaissance d’une infraction motive l’ouverture de l’enquête préliminaire. Elle ne peut pas être
ouverte sans raison.
1) La connaissance de l’infraction
Point de départ : la PJ doit être avertie d’une infraction. Elle peut l’être par différents agents.
b) Les tiers
Cette dénonciation est parfois imposée sous la menace de sanctions pénales. CPP art 434-1 : sur la
non-dénonciation d’un crime. Parfois obligations à la charge de professionnels, pour infractions qui
se révèlent au cours de leur activité.
c) La victime
C’est à elle qu’il revient principalement de dénoncer l’infraction dont elle a été l’objet. Cas d’une
plainte simple. Elle se rend à un commissariat pour informer le ministère public. Plainte auprès
directement du Proc de la Rép, par écrit. Ou auprès d’un service ou d’une unité de PJ, même
territorialement incompétente. Tout dépôt de plainte fait l’objet d’un PV, avec récépissé remis à la
victime.
51
Elle peut être ouverte sur instruction du Proc de la Rép, mais également d’office par un OPJ, ou un
APJ sous contrôle de l’OPJ. Le défaut d’information du procureur n’est pas en soi une cause de
nullité. Toutefois, lorsque la mise en mouvement de l’action publique est subordonnée à une plainte
préalable de la victime, par ex en matière d’atteinte à la vie privée, l’ouverture d’une enquête est
possible même en l’absence d’une telle plainte.
L’enquête étant placée sous le contrôle du proc, l’OPJ doit l’aviser dès qu’une personne à l’encontre
de laquelle il existe des indices faisant présumer une infraction, est identifiée. Selon Cass, l’absence
d’avis n’a cependant aucune influence sur la validité des actes d’enquête.
Quand l’enquête est ouverte sur instruction du Proc, il en fixe le délai. Quand elle est menée d’office,
et consommée depuis + de 6 mois, elle peut se prolonger au-delà si les OPJ rendent compte de leur
état d’avancement au ministère public.
B) Les auditions
Une personne est entendue par les services de PJ. Dans la mesure où elle constitue une atteinte à la
liberté d’aller et venir, l’audition est soumise à un régime strict encadré par le CPP.
1) La convocation
Autrefois, une personne convoquée par un OPJ n’était pas tenue de se présenter (à la différence de
l’enquête de flagrance). Pour contraindre la personne, l’ouverture d’une instruction préparatoire
était en conséquence nécessaire.
Aujourd’hui, les personnes convoquées par l’OPJ pour les nécessités de l’enquête, sont tenues de
comparaître. L’OPJ peut alors les y contraindre, avec l’autorisation préalable du Proc. S’il pèse des
soupçons contre la personne convoquée, la personne ainsi contrainte ne pourra pas être entendue
sous un régime autre que celui de la garde à vue.
52
Audition sous contrainte. Si une contrainte est exercée contre la personne auditionnée, son
placement à garde à vue s’impose et doit lui être notifié. Par ex lorsqu’à l’encontre d’une personne
entendue initialement sans qu’on la suspecte, apparaisse en cours d’audition des raisons plausibles
de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction.
3) Le déroulement de l’audition
Par OPJ, ou un APJ sous contrôle de l’OPJ, ou éventuellement à distance par des moyens de
télécommunication.
La personne entendue n’a pas juridiquement la qualité de témoin, elle n’a donc pas l’obligation de
répondre aux questions posées. Un témoin au contraire, a l’obligation légale de déposer, sans quoi il
commettrait une infraction pénale, également s’il mentirait.
Une personne auditionnée, elle, peut ne pas répondre aux questions, et peut mentir, dans la mesure
où elle n’a pas témoigné.
Enfin, un PV des déclarations doit être dressé pour recueillir les infos données par la personne
auditionnée.
Contentieux lié à la GAV très nourri. CC a jugé que ses règles étaient contraires à la Const, en ce
qu’elles permettaient de banaliser son utilisation. 790 000 placements en GAV en 2009. CC 31 juil
2010 : abroge les dispos du CPP, en laissant au législateur le temps de les adapter.
Loi 14 avr 2011, application au 1 e juil. Mais Cass en a imposé l’application immédiate par une
décision du 15 avr.
1) La notion de GAV
Mesure de contrainte réalisée dans le cadre d’une enquête de police, et décidée par un agent de
l’autorité publique. Elle est réalisée contre une personne contre laquelle il y a des soupçons
d’infraction pénale.
Faute de contrainte, si une personne accepte de se rendre dans les locaux de police ou de
gendarmerie, et de répondre aux questions qu’on lui pose, la loi n’impose pas la GAV. Toutefois,
cette personne étant soupçonnée, elle est accusée et bénéficie dès lors des droits correspondants.
2) Le domaine de la GAV
Conditions doivent être réunies pour placement en GAV : Toute personne peut être placée en garde
à vue, s'il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de
commettre un crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement (CPP). Ne peut donc intervenir
pour un délit uniquement passible d’une amende ou pour une contravention.
La GAV ne concerne qu’un suspect. Un témoin ne saurait être placé en GAV.
Mineurs de 13 ans (donc de moins de 13 ans) : ne peuvent pas être placés en GAV. Mais à titre
exceptionnel, pour les mineurs de 10 à 13 ans, s’il existe contre eux des indices graves ou
concordants laissant supposer qu’ils ont commis ou tenté de commettre un crime ou un délit
passible d’au moins 5 ans d’emprisonnement, une retenue peut être décidée, mais avec l’accord
préalable d’un magistrat du ministère public (régime établi par ordonnance du 2 fév 1945)
53
Seuls les OPJ, jamais APJ ou APJA, peuvent décider de la GAV (CPP art 77). Pour certaines
infractions : agents des douanes ou des services fiscaux. Décision d’office de l’OPJ, ou sur
instructions du Proc.
Si ce dernier décerne un mandat de recherche à l’encontre d’une personne qui a commis ou tenté de
commettre un crime ou un délit passible d’au moins 3 ans d’emprisonnement, l’OPJ qui découvre
cette personne doit la placer en GAV.
Atteinte à la liberté d’aller et venir, la GAV n’est régulière que si légitime. Avant 2011 : il fallait une
nécessité de l’enquête. Mais Cass Crim avait pris la responsabilité d’affirmer que c’était à un OPJ
d’en juger. Position qui n’a pas changé depuis. L’OPJ est souverain dans le choix de cette
opportunité.
4) La durée de la GAV
a) La durée de principe
b) La prolongation de la GAV
Le Proc peut décider, avant l’expiration des 24h, une prolongation pour un nouveau délai de 24h.
Suppose une présentation préalable de la personne à lui-même, sauf si par décision écrite et
motivée.
Possible pour les crimes et délits passibles d’1 an d’emprisonnement.
Mineurs de 10-13 ans : la retenue peut être prolongée, à titre exceptionnel, par décision motivée du
magistrat, pour 12h max.
Ce rôle a été critiqué ces dernières années : il est un magistrat et non un juge, il dirige et contrôle
l’enquête. La loi lui offre la possibilité de prononcer la prolongation de la GAV, pourtant, en vertu
des dispos législatives en vigueur, son rôle est en conformité avec les dispos conventionnelles et
constitutionnelles.
Conformité avec CESDH. Les prérogatives du Proc sont parfois lourdement contestées au regard de
ce texte. Art 5 § 3 : exige que toute personne arrêtée ou détenue soit aussitôt traduite devant un
juge ou un autre magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires. Pourtant, selon la
jurisprud de la CEDH, le Proc n’entre pas dans cette catégorie (29 mars 2010, Medvedyev ; 23 nov
2010, France Moulin). Mais le législateur français est resté sourd à cette critique, par la réforme du
14 avr 2011 n’a guère modifié le régime en vigueur. C’est encore le Proc qui décide du
renouvellement de la GAV.
CC a lui, toujours affirmé, que le Proc était une autorité judiciaire au sens de Const 66, et qu’à ce
titre il pouvait être associé à l’œuvre de protection des libertés individuelles.
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a) L’information
- Interdiction des traitements inhumains et dégradants. CESDH, art 3. GAV dans le respect de
la dignité de la personne. Mesures de sécurité (la personne doit ôter sa ceinture, ses lacets,
…). Les fouilles intégrales sont proscrites, sauf si nécessaires pour l’enquête, dans ce cas elle
doit être pratiquée par une personne du même sexe mais dans un espace fermé.
- Information d’un proche ou assimilé. Faire prévenir par téléphone une personne proche. S’il
s’agit d’un mineur de 10 à 18 ans, l’OPJ doit informer de la mesure ses parents, ou la
personne à qui le mineur est confié. Le Proc peut également décider de différer l’info pour
un temps qu’il détermine. Mais elle ne peut être retardée de plus de 24h si la GAV est
prolongée, ou 12h dans le cas contraire.
- Examen médical. Art 77 CPP. Une personne en GAV peut demander à être examinée par un
médecin, choisi par OPJ ou Proc. Le médecin doit examiner la personne sans délai, à l’abri
des regards et écoutes. Il vérifie la conformité de l’état de santé de la personne avec le
placement en GAV. Cass : GAV irrégulière si le médecin conclut à son incompatibilité avec
l’état de santé (27 oct 2009). Toutefois la GAV peut être interrompue et reprise, par ex
après une mesure d’hospitalisation. L’examen médical est de droit. Pour les mineurs de 16
ans, il est obligatoire dès le début de la GAV.
- L’assistance d’un avocat (CPP art 77). La personne peut refuser cette assistance, si cette
renonciation est éclairée et non équivoque. Si violation de l’assistance : provoque la nullité
de la GAV. Avocat choisi par la victime, ou dans le cas contraire commis d’office.
L’assistance de l’avocat emporte des obligations pour l’OPJ. Dès la prononciation de la GAV,
l’OPJ a l’obligation d’informer l’avocat de la nature et de la date présumées de l’infraction.
L’avocat peut avoir un entretien confidentiel avec la personne en GAV, d’une durée
maximum de 30 minutes. Si entretien non conforme aux conditions légales, nullité. Par ex
mettre à disposition un interprète si la personne ne parle pas français. L’avocat peut
consulter les différentes pièces de la procédure (certificat médical, PV d’auditions,
notification de placement en GAV). Peut-il avoir accès à l’entier dossier de la procédure ?
Selon législateur et jurisprud, uniquement les 3 pièces susmentionnées (Cass Crim 11 juil
2012). L’avocat peut aussi assister aux auditions et confrontations, si la personne le
souhaite (innovation introduite par la loi du 14 avr 2011). Ainsi la 1 e audition ne peut
commencer en l’absence du défenseur avant un délai de 2h à compter de l’avis adressé pour
l’informer de sa désignation. Si audition commencée avant arrivée de l’avocat, elle peut être
55
1) La notion de perquisition
Perquisition : entrée d’un enquêteur dans un lieu normalement clos, qu’il soit ou non à usage de
domicile. But : faire des constatations à l’aide de fouilles (définition donnée par Cass Crim, 29 mars
1994).
Visite domiciliaire : permet à une personne autorisée d’entrer dans un domicile, pour y faire des
constatations oculaires. Pas de saisie.
Observer un lieu depuis l’extérieur n’est donc pas une perquisition (Cass 18 juil 1995). Des OPJ qui
observent un intérieur avec des jumelles ou prennent des photos ne réalisent ainsi pas une
perquisition, les garanties procédurales relatives ne trouvent alors pas à s’appliquer.
Fait d’obtenir, sans entrée les lieux, la remise volontaire d’un objet de la part d’un occupant du
domicile, ne constitue pas un acte de contrainte, et donc pas une perquisition.
La loi a de plus en plus tendance à réglementer les « perquisitions informatiques ».
Fouille d’un véhicule, ou d’un entrepôt : perquisitions non domiciliaires, soumises à un régime plus
souple.
Règles concernant le domicile. La perquisition ne peut pas être réalisée chez n’importe qui. Que
chez une personne paraissant avoir participé à l’infraction, ou susceptible de détenir des pièces,
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relations ou objets, relatifs à cette infraction. Mais c’est surtout la notion de domicile qui permet de
protéger les personnes contre des perquisitions illégales. En effet, la notion de domicile, identique
en matière préliminaire ou en matière de flagrance, ne s’entend pas seulement du principal
établissement d’une personne, mais de tout lieu où elle peut se dire chez soi, qu’elle y habite ou pas.
Ce peut être une résidence secondaire, une chambre d’hôtel, un bureau, les locaux d’une entreprise.
Cellule d’une maison d’arrêt, hall d’hôtel, caserne, local inhabitable, hutte de chasse, atelier
artisanal sans équipement d’habitation : non considérés comme domicile, dès lors régime de
perquisition plus souple.
Les véhicules. La jurisprudence a hésité sur la qualification de domicile. Il en ressort que le véhicule
en lui-même n’est pas un domicile, sauf s’il est aménagé à usage d’habitation, et donc utilisé comme
résidence. Dès lors, les règles de perquisition s’appliquent. Mais en-dehors de ces cas, la loi permet
un régime particulier. Les OPJ peuvent procéder à une visite du véhicule avec l’accord du
conducteur, ou à défaut sur instruction du Proc, auquel cas le véhicule ne saurait être immobilisé +
de 30 minutes.
Les perquisitions ne peuvent être commencées qu’entre 6h et 21h. La loi prévoit cependant des
exceptions. En cas de réclamation de l’intérieur, l’OPJ peut réclamer une perquisition en-dehors de
ces horaires. Même chose si l’OPJ recueille le consentement de l’intéressé.
En matière de stupéfiants : s’il ne s’agit pas de locaux d’habitation (locaux dans lesquels on use de
stupéfiants, ou où sont fabriqués ou entreposés des stupéfiants), la perquisition peut être réalisée
en-dehors de ces horaires. Idem en matière de proxénétisme (dans un hôtel, club, débit de boissons,
lieu ouvert au public, quand il est constitué une activité de prostitution.
Perquisitions nocturnes dans certains lieux ou pour certaines infractions, comme en matière de
droit de la consommation où les inspecteurs des fraudes peuvent perquisitionner des lieux ouverts.
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§2 : L’enquête de flagrance
Art 53 du CPP. Crimes ou délits punissables d’emprisonnement. Crime ou délit qui se commet
actuellement ou vient de se commettre. Inclut donc la simple tentative.
Egalement cas réputés flagrants. Infractions commises dans un temps très voisin de l’action. Par
ex : personne poursuivie par la clameur publique, il s’agit d’un cas de flagrance ; ou personnes
trouvée avec un objet laissant penser qu’elle a participé à l’infraction.
Notion de temps voisin : parfois difficile à apprécier. Par ex, jugé pour un viol, pour lequel la victime
se présente 28h après, que l’on est dans un temps voisin.
Nécessaire que des indices apparents d’un comportement délictueux soient constatés. Cela
corrobore le critère temporel. Une infraction flagrante se commet ou vient de se commettre, et
aussi se matérialise par des indices apparents d’un comportement délictueux. De simples soupçons
ne sont alors pas suffisants à l’ouverture d’une enquête de flagrance, alors qu’ils le sont pour une
enquête préliminaire. Ainsi, déclarations anonymes, appels anonymes, peuvent donner lieu à
ouverture d’une enquête préliminaire mais non de flagrance.
Les conditions d’ouverture d’une enquête de flagrance peuvent-elles se trouver réunies au cours
d’une enquête préliminaire ? Cass Crim a répondu par la positive (17 nov 1998). Même si, dans ce
cas, les conditions de la flagrance ne sont pas réunies, les actes accomplis en enquête de flagrance
sont valables dès lors qu’ils auraient pu être accomplies en enquête préliminaire. Par ex,
perquisition avec l’autorisation de l’occupant.
En cas de crime ou délit flagrant, l’enquête de flagrance est ouverte par l’OPJ qui, avisé des faits, se
transporte sans délai sur les lieux.
Cette enquête de flagrance peut se poursuivre sans discontinuer pendant 8 jours.
Si, pour un crime ou un délit supérieur à 5 ans d’emprisonnement, des investigations ne peuvent
être différées, le Proc peut décider la prolongation de cette enquête pour 8 jours supplémentaires.
Au-delà, les OPJ peuvent poursuivre leurs investigations, sur le fondement d’une enquête
préliminaire et non plus de flagrance.
En cas de crime ou délit flagrant, les actes d’enquête s’imposent aux personnes qui y sont soumises.
C’est là la caractéristique principale qui distingue l’enquête de flagrance de l’enquête préliminaire.
Par ex, au cours d’une perquisition, le consentement de la personne perquisitionnée n’est pas requis.
De ce fait, les OPJ et dans certains cas les APJ, bénéficient de pouvoirs particuliers, prévus aux art 61
al 2 et 62 du CPP. Ils peuvent ainsi procéder à des auditions, en entendant sans serment toute
personne susceptible de fournir des renseignements sur l’infraction, ou sur les objets et documents
saisis par eux. Ces personnes peuvent être enregistrées dans un fichier d’analyse sérielle. Dans le
cadre de l’enquête de flagrance, les OPJ peuvent également procéder à des prélèvements externes
ou relevés signalétiques. Egalement un droit de communication de certains documents ou
informations, qui peut être réalisé dans les mêmes conditions qu’au cours de l’enquête préliminaire,
alors que dans cette dernière l’enquête est dirigée par le ministère public. De plus, les OPJ peuvent
également décider du placement en GAV. Ils peuvent procéder à des perquisitions, visites
domiciliaires et saisies, comme dans l’enquête préliminaire mais dans ce cas sans que le
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consentement de l’intéressé soit nécessaire. Si perquisition pour saisir des biens dont la confiscation
est prévue par le CPP, elle doit faire l’objet d’une autorisation préalable par le Proc.
En matière d’enquête de flagrance, en matière de criminalité et délinquance organisée, si les
nécessités de l’enquête l’exigent, les OPJ peuvent réaliser des perquisitions de nuit, avec
l’autorisation du JLP et à la requête du Proc.
Autre prérogative : droit d’arrestation. Fondé sur la flagrance, ce droit existe pour OPJ, APJ, mais
également pour toute personne en cas de crime ou délit punissable d’emprisonnement. Toute
personne peut conduire devant l’OPJ le plus proche celui qui a été appréhendé commettant une
infraction flagrante. Tout citoyen peut dont en ce cas faire usage de la force, mais selon une règle
de nécessité et de proportionnalité.
Enquêtes assimilées aux enquêtes de flagrance. Plusieurs hypothèses dans lesquelles il est possible
de soupçonner la commission d’une infraction. Procédures particulières, qui confèrent à l’APJ des
pouvoirs calqués sur ceux qu’ils possèdent lors d’une enquête de flagrance. Découverte d’un
cadavre : la cause de la mort étant inconnue ou suspecte, l’APJ bénéficie des pouvoirs de la
flagrance. Il doit informer le Proc, se transporter sur les lieux. Sans indice apparent de la
commission d’une infraction, les APJ peuvent réaliser des actes d’enquête conformément aux
dispositions de l’enquête de flagrance. Possible également lors de la découverte d’une personne
grièvement blessée, pour une cause inconnue ou suspecte. Le cas de la disparition d’un mineur ou
d’un majeur protégé est semblable : pouvoirs exceptionnels, ramenant à ceux d’une enquête de
flagrance.
Elle constitue l’éventuelle 2e phase de la procédure pénale. Précède, le cas échéant, la saisine de la
juridiction de jugement.
L’instruction préparatoire est obligatoire en matière de crime, alors qu’elle est facultative en
matière de délit.
Le JI qui la mènera est un juge du siège, du TGI. Indépendant du ministère public. Mais pas de totale
liberté. Il n’instruit pas comme il l’entend. Il est saisi du ministère public in rem : il doit instruire sur
la chose, sur les faits, pour lesquels il est saisi.
Longtemps décrit comme un juge seul, doté de grands pouvoirs, avec des risques d’erreurs. Le
législateur a développé la collégialité. Art 83-1 CPP, l’information peut faire l’objet d’une cosaisine
lorsque la gravité ou la complexité de l’affaire le justifie. Pôles de l’instruction, qui permettent à des
JI de travailler ensemble.
Le JI est saisi soit par le ministère public, soit par la victime lors d’une constitution de partie civile.
Lorsqu’il est saisi, il peut être tenu d’informer (il avait le devoir jusqu’à la loi du 5 mars 2007). Le JI
peut désormais rendre une ordonnance de non-lieu s’il estime que les faits dénoncés par la partie
civile n’ont pas été commis. Renforcement de l’autonomie du JI.
Dans le CPP, la mission du JI se dédouble : instructeur (enquêteur), et doté de pouvoirs
juridictionnels.
Le JI a pour mission d’établir les faits. Il peut recourir aux divers moyens de preuves admis.
Perquisitions, saisies, écoutes téléphoniques, expertises, sonorisations. Pour mener ces opérations, il
recourt souvent à une délégation : la commission rogatoire.
59
Parce qu’il n’a pas toujours la possibilité matérielle ou juridique d’accomplir lui-même ces actes
d’investigation, le JI tient du CPP la possibilité de donner commission rogatoire aux OPJ, afin de leur
faire exécuter tous ces actes. La commission rogatoire est une délégation de pouvoir émanant du JI.
Pour autant, il ne peut pas tout déléguer. Que des actes se rattachant directement à la répression
de l’infraction visée aux poursuites. Ne peut s’appliquer à des infractions dont il n’a pas été saisi.
Pouvoirs limités aux seuls faits dont le JI est saisi. S’il découvre des faits nouveaux à l’occasion des
actes exécutés dans le cadre de la commission rogatoire, il ne peut sur ces faits nouveaux procéder
à des actes revêtant un caractère coercitif. En effet, dans de telles hypothèses, les OPJ ont le devoir
d’informer le juge mandant afin que ce dernier en informe le Proc, lequel peut à son tour élargir la
compétence du JI à ces faits nouveaux.
Art 81 CPP : tous actes d’information jugés utiles à la manifestation de la vérité, sans
méconnaissance des modes d’administration de la preuve (pas de mode de preuve déloyal. Crim 12
déc 2000, à propos d’une audition d’un témoin sous hypnose).
Principalement le respect de la vie privée, selon art 8 CESDH. Alors que Cass avait élaboré une
jurisprud autorisant le JI à prescrire, sur commission rogatoire, l’interception, l’enregistrement, la
transcription, de conversations téléphoniques, la CEDH a condamné la France quant au manque de
clarté des pouvoirs ainsi conférés (24 avr 1990, Kruslin et Huvin c/ France). En particulier, manque
de précision de la loi quant aux catégories de personnes susceptibles d’être mises sur écoute, et
également quant à la nature des infractions pouvant donner lieu à ce mode d’investigation. En
réponse, le législateur a adopté la loi du 10 juil 1991 relative aux écoutes judiciaires et admin.
Régime maintenant conforme au droit européen.
Question identique par rapport à l’installation d’objets techniques ayant pour objet la sonorisation
de lieux privés et la captation d’images des personnes qui s’y trouvent. La CEDH a condamné la
France : 31 mai 2005, Vetter c/ France. Modification ensuite, en conséquence, du CPP.
Le JI tient du CPP la faculté de placer sous écoute téléphonique, lorsque les nécessités de
l’information l’exigent. Cependant, difficultés, notamment pour placer sous écoute un avocat. 100-7
CPP : aucune interception ne peut avoir lieu sur une ligne dépendant d’un cabinet d’avocat ou de
son domicile, sans que le bâtonnier en soit informé par le JI. Cette écoute pourrait porter atteinte au
secret professionnel de l’avocat, et donc aux droits de la défense de la personne protégée. Mais cela
doit être tempéré. Cass a dégagé une jurisprud selon laquelle le JI peut ordonner une telle mesure
s’il existe des indices à l’encontre d’un avocat, pour participation à une infraction (Crim 15 juin
1997).
La loi du 9 mars 2004 a conféré au JI la possibilité d’autoriser par ordonnance motivée, les OPJ et
APJ, commis sur commission rogatoire, à mettre en place un dispositif technique ayant pour objet
captation, fixation, transmission et enregistrement de paroles prononcées à titre privé ou
confidentiel, dans des lieux ou véhicules privés ou publics. Ou aussi image de personnes se trouvant
dans de tels lieux.
Mode d’instruction très attentatoire aux libertés fondamentales. D’où des conditions très strictes.
Art 59 CPP : relatif aux horaires.
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LOPSI 2, 2011, codifiée dans CPP. Accès à des données informatiques. Réservée à la lutte contre la
criminalité organisée. Elle obéit aux mêmes exigences que celles prévues pour les dispositifs de
sonorisation ou de captation d’images dans les lieux privés.
4) Les mandats
Le JI peut, selon les cas, décerner mandat de recherche, de comparution, d’amener, ou d’arrêt.
Le JLD peut, lui, décerner des mandats de dépôt dans certains cas.
Les mandats de justice peuvent, dans certains cas définis par la loi, être délivrés par les
juridictions de jugement. Lorsque le juge pénal, à la phase de jugement, reconnaît la
culpabilité, peut à certaines conditions strictes, prononcer un mandat de dépôt afin que
l’individu soit immédiatement transféré en maison d’arrêt.
Mandat de recherche : peut être décerné à l’égard d’une personne contre laquelle il existe des
raisons de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction. C’est un ordre de
recherche que le JI donne à la force publique, afin que celle-ci recherche la personne désignée
et la place en GAV.
Mandat de comparution : a pour objet de mettre en demeure la personne à laquelle il est
décerné de se présenter devant le juge à la date et à l’heure indiquée. Que si indices graves ou
concordants rendant vraisemblable la participation de la personne, comme auteur ou comme
complice, à la commission d’une infraction. Toutefois, ce mandat est tombé en désuétude car il
est dénué de toute coercition.
Mandat d’amener : ordre donné par JI à la force publique de conduire immédiatement devant
le juge mandant la personne à l’encontre de laquelle il est décerné. C’est une mesure coercitive :
l’agent qui l’exécute appréhende la personne désignée en usant, si besoin est, de la force.
Mandat d’arrêt : ordre donné à la force publique de rechercher la personne, et la conduire
devant lui, après l’avoir le cas échéant conduite à une maison d’arrêt où elle sera reçue et
détenue. Ne peut être délivré que si la personne est en fuite, ou réside hors du territoire de la
république. De plus, le mandat d’arrêt ne peut être prononcé que si le fait visé comporte une
peine d’emprisonnement correctionnel ou une peine plus grave.
Mandat de dépôt : peut être décerné à l’encontre d’une personne mise en examen et ayant fait
l’objet d’une ordonnance de placement en détention provisoire. Donné par le JI, mais au chef de
l’établissement pénitentiaire. Mais ce mandat suppose que la personne soit à la disposition du
juge, soit qu’elle ait été présenté au JI sur convocation, soit qu’elle lui ait été amené en vertu
d’un mandat (d’amener ou d’arrêt).
Le JI n’est pas tout à fait libre de ses actes d’instruction. Ils sont en effet contrôlés de différentes
façons.
Les parties au procès pénal peuvent déjà solliciter du JI l’accomplissement de certains actes, dans
les conditions prévues (ministère public, personne mise en examen, partie civile). Le JI peut refuser.
Contrôle par Psdt de la Chambre de l’Instruction, chargée de s’assurer du bon fonctionnement des
cabinets d’instruction du ressort de la CA, et doit s’employer à ce que les procédures ne subissent
aucun retard injustifié.
Mais c’est principalement par la Chambre de l’instruction que les actes du JI sont contrôlés. Elle est
juge de l’instruction du 2nd degré, elle contrôle donc le bon déroulement de l’instruction et la
régularité des actes d’instruction réalisés.
Cas de nullité. Le contrôle de la régularité des actes d’instruction permet de sanctionner les
irrégularités qui entachent certains actes et entrainer leur nullité.
61
Le CPP entraîne très strictement les nullités des actes d’instruction, elles sont même reconnues
rarement. Il faut en effet distinguer les nullités textuelles / substantielles / d’ordre public. Nullité
textuelle : lorsque le CPP prévoit une règle à peine de nullité. Lorsque l’acte d’instruction n’est pas
réalisé conformément aux règles de droit, il peut être nul (ce n’est pas une obligation). Nullité
substantielle : dans tel cas, le non respect d’une mesure prévue par la loi impose la nullité
substantielle, de par la gravité de la règle violée. Cependant, lorsque la nullité textuelle ou
substantielle est encourue, cela ne signifie pas de facto que l’acte d’instruction illégal sera annulé.
CPP prévoit une condition (art 802) : la nullité n’est prononcée que si la violation des formes prévue
par la loi à peine de nullité, ou l’inobservation des formalités substantielles, a eu pour effet de
porter atteinte aux intérêts de la partie qu’elle concerne. La violation n’emporte donc pas
fatalement la nullité de l’acte réalisé, si cette violation n’a pas fait grief.
Nullité d’ordre public : obligations légales édictées non pas dans l’intérêt d’une partie, mais dans
l’intérêt général. En cas de non-respect, il y a alors nullité même sans grief.
Obligatoirement accordé en cas de réquisitoire nominatif, si l’intéressé n’est pas déjà mis en
examen (CPP art 113), ou à toute personne visée dans une plainte, ou mise en cause par la victime,
si elle en fait la demande au JI. Celui-ci peut aussi décider de faire bénéficier de ce statut une
personne mise en cause comme témoin ou contre laquelle il existe des indices rendant
vraisemblable qu’elle ait pu participer aux infractions.
Lors de la 1e audition, le JI informe l’intéressé de ses droits. Le témoin assisté bénéficie d’un certain
nombre de droits qui bénéficient au mis en examen. Par ex, il peut être assisté par un avocat, qui
sera préalablement avisé des auditions et qui aura accès au dossier de la procédure. Il peut
demander à être confronté avec les personnes qui le mettent en cause, il peut demander à formuler
des requêtes en annulation, en vertu de CPP 113-3.
62
Pour autant, contrairement à la personne mise en examen, le témoin assisté n’est pas partie à la
procédure pénale. De ce fait il n’a pas la qualité pour exercer les voies de recours. Sa participation à
l’instruction est limitée puisqu’il ne peut formuler aucune demande d’acte. Mais il est plus qu’un
simple témoin, il bénéficie de droits plus protecteurs. Par ex, le serment : contrairement au témoin
simple, qui prête serment, le témoin assisté ne prête pas serment (CPP 113-7). Il peut donc mentir,
alors qu’un témoin simple ne peut se le permettre sauf à commettre une infraction pénale. Il ne
peut pas faire l’objet d’une ordonnance de renvoi ou de mise en accusation, c.à.d. que le JI ne saurait
renvoyer cette personne, sous ce seul statut, devant la juridiction de jugement, correctionnelle ou
criminelle.
Néanmoins le statut du témoin assisté peut être précaire : il peut être mis en examen, soit sur
l’apparition d’indices graves ou concordants, soit sur la demande même de l’intéressé (dans ce cas
le JI ne peut pas refuser).
Sous réserve de CPP art 105, la mise en examen est laissée à la seule appréciation du JI. Si la
personne n’a pas été placée préalablement sous le statut de témoin assisté, le JI doit procéder à un
interrogatoire de 1e comparution. Il peut convoquer la personne par LR/AR, dans laquelle il expose
les faits dont il est saisi par le ministère public et pour lesquels il envisage la mise en examen.
Interrogatoire de la personne, et le JI entend l’avocat. Puis placement en tant que témoin assisté ou
mise en examen.
La personne mise en examen demeure présumée innocente, elle reste libre le temps de l’instruction.
Mais elle peut être contrainte, par exception, par le JI ou le JLD, à subir une / des obligations, par ex
du contrôle judiciaire, en raison des nécessités de l’instruction ou à titre de mesure de sûreté. Si ces
obligations sont inadaptées, possibilité d’assignation à résidence avec surveillance électronique.
Désormais que si ces mesures ne permettent pas d’atteindre l’objectif attendu, que le placement en
détention provisoire pourra être envisagé.
A) Le contrôle judiciaire
Possibilité de s’absenter du domicile ou d’une résidence fixée par JI ou JLD qu’aux conditions et pour
les motifs déterminés par le magistrat. Contrôle à distance par le placement sous surveillance
électronique : fixe (infraction punie de 2 à 7 ans d’emprisonnement) ou mobile (+ de 7 ans
d’emprisonnement). CPP 142-12 prévoient que les juridictions d’instruction et de jugement peuvent
prononcer une assignation à résidence sous surveillance électronique dans les cas où elles peuvent
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C) La détention provisoire
Elle est soumise à des conditions de plus en plus restrictives au fil des années.
CPP art 137 : la détention provisoire ne peut être ordonnée que si les obligations du contrôle
judiciaire et de l’assignation à résidence se révèlent insuffisantes. Art 144 : le JLD, au regard des
éléments précis et circonstanciés résultant de la procédure, doit vérifier que cette mesure constitue
l’unique moyen de parvenir aux objectifs visés par la loi. Elle n’est justifiée que si elle répond à
certains objectifs. Le premier de ces objectifs est de conserver les indices ou preuves, le 2 nd est
d’empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ou leur famille, également empêcher une
concertation frauduleuse du mis en examen avec d’autres co-auteurs ou complices. Il s’agit aussi de
protéger la personne mise en examen, de garantir son maintien à la disposition de la justice, de
mettre fin à l’infraction ou prévenir son renouvellement, de mettre fin aux troubles exceptionnels et
persistants à l’ordre public, provenant de la gravité de l’infraction.
Le législateur, en modifiant l’art 144 du CPP par la loi du 5 mars 2007, a concédé à la détention
provisoire la nature d’une mesure conditionnée, le JLD ne peut autoriser ce placement qu’après
vérification de la conformité de la mesure à ces objectifs.
Le placement en détention provisoire doit également satisfaire à des conditions de forme.
Quand le JI juge que la détention provisoire d’une personne mise en examen est nécessaire, il saisit
le JLD, seul compétent pour prononcer ce placement en détention provisoire (ordonnance motivée).
L’ordonnance doit comporter l’énoncé des considérations de fait et de droit portant le caractère
insuffisant des obligations du contrôle judiciaire et de l’assignation à résidence avec surveillance
électronique. Elle doit comporter aussi le motif de la détention.
La décision de placement en détention provisoire peut être l’objet d’un recours, dans les 10 jours
suivant la notification de l’ordonnance le mis en examen peut interjeter appel devant la Chambre
de l’Instruction, sans que cet appel soit suspensif. Loi 24 août 1993 modifié par loi 30 déc 1996,
permet d’introduire un recours devant le Psdt de la Chambre de l’Instruction. Cette requête est
qualifiée de référé-liberté, et doit être exercée en même temps que l’appel, et présentée au plus tard
le jour suivant de la détention provisoire.
Détention provisoire : la durée dépend de la nature de l’infraction, mais elle ne peut excéder une
durée raisonnable au regard de la gravité des faits et de la complexité des investigations qui sont
nécessaires. Cass : estimation de cette durée relève de l’appréciation souveraine de la Chambre de
l’instruction (Crim 3 juin 2003). CEDH : elle procède à un examen plus attentif des faits.
En matière criminelle, la détention provisoire ne peut pas par principe excéder 1 an. Toutefois elle
peut être prolongée pour 6 mois maximum, par une ordonnance motivée du JLD, avec débat
contradictoire. La prolongation peut elle-même être renouvelée. Donc durée totale de la détention
provisoire : 2 ans pour une peine encourue jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, 3 ans dans les autres
cas.
Aux termes de ses investigations, le JI communique le dossier au Proc, et avise les parties. Il décide
de prononcer une ordonnance de non-lieu, ou de renvoyer la personne mise en examen devant la
juridiction de jugement.
L’ordonnance de non-lieu est celle par laquelle le JI considère que les charges sont trop insuffisantes
pour justifier la présentation devant une juridiction de jugement. Il y a non-lieu à poursuivre. Au
ordonnance de renvoi, si charges suffisantes.
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Titre 3 : Le jugement
Lorsqu’une infraction a été commise, il faut déterminer la juridiction qui devra juger l’auteur.
Règles de compétence : ont un caractère d’ordre public. Ce qui signifie que les parties au procès
pénal ne peuvent jamais y déroger, que l’incompétence peut être opposée par les parties à toutes les
étapes de la procédure pénale (appel et cassation), que la juridiction saisie à tort doit relever
d’office cette incompétence et se déclarer incompétente ;
CPP prend 3 critères en considération.
65
En matière de délit, tribunaux correctionnels dans les ressorts desquels l’infraction aura été
commise, mais aussi les tribunaux correctionnels du lieu de résidence du prévenu, ou encore du lieu
d’arrestation de ce dernier.
En matière de crime, c’est la Cour d’Assises du lieu de commission de l’infraction qui est
compétente. Cependant, en raison du principe de plénitude de juridiction, une Cour d’Assises saisie
d’un crime, commis dans un ressort territorial autre que le sien, demeure compétente pour juger les
auteurs de ce crime.
Si la poursuite a comporté une instruction préparatoire, la juridiction de jugement sera saisie par
une ordonnance de renvoi du JI (ou du juge des enfants si celui-ci était compétent). Un arrêt de
renvoi de la Chambre de l’instruction est aussi susceptible de saisir la juridiction de jugement. Dans
tous les cas c’est le ministère public qui, en exécution de la décision rendue, fait citer le prévenu
devant la juridiction compétente.
Ces deux procédés peuvent être mis en œuvre tant en matière correctionnelle qu’en matière
contraventionnelle.
La citation directe est un exploit d’huissier délivré à la requête du Proc ou de la partie lésée.
Loi 30 déc 1985 : institue un nouveau mode de saisine, assimilée à la citation et qui produit les
mêmes effets, la convocation. Ce procédé n’est ouvert qu’au Proc : convocation notifiée au prévenu
par les soins du greffier ou d’un OPJ ou APJ, ou du chef d’un établissement pénitentiaire si le
prévenu est détenu, ou d’un agent de la DGCCRF en matière économique. Notification constatée par
PV signée par l’intéressé, de telle sorte qu’elle équivaut à une citation faite à personne. Elle doit
comporter les mêmes mentions que la citation. Délais à respecter, afin que le prévenu ait le temps
de préparer sa défense : 10 jours, 1 mois si la partie citée dans un département d’outre-mer réside
dans un autre département d’outre-mer, ou dans un territoire d’outre-mer, ou se trouve dans un
état membre de l’UE, 2 mois si elle se trouve à l’étranger hors UE.
Loi 27 mai 2014 : en cas de citation directe ou de convocation, les avocats des parties peuvent
désormais consulter le dossier au greffe du TI.
Dans tous les cas d’infraction flagrante, si la peine encourue est au moins égale à 6 mois
d’emprisonnement.
Egalement si l’infraction n’est pas flagrante, mais le Proc estime que l’affaire est en état d’être
jugée, à raison par ex des charges qu’il estime réunies, et que la peine encourue atteint au moins 2
ans d’emprisonnement.
Mais cette procédure n’est pas applicable aux mineurs, ainsi qu’en matière de presse ou en ce qui
concerne les délits politiques ou les infractions dont la procédure est prévue par une loi spéciale.
Généralement, le Proc décide de faire traduire le prévenu sur le champ, devant le TC : tel est l’objet
de la saisine par comparution immédiate. Le prévenu est alors retenu jusqu’à la comparution, qui
doit avoir lieu le jour même. Droit à l’assistance d’un avocat.
Si le tribunal ne peut se réunir le jour même, et si le Proc estime que le prévenu ne peut être laissé
en liberté, il le fait traduire devant le JLD qui statuera en chambre du conseil. Le Proc requiert alors
66
la mise en détention provisoire, et le JLD statue par ordonnance non susceptible d’appel, après
avoir fait procéder à une enquête d’urgence. Si l’ordonnance décide la détention provisoire, elle doit
naturellement être motivée. Dans ce cas, le prévenu doit comparaître au plus tard le 3 e jour
ouvrable suivant, à défaut il sera remis d’office en liberté.
Si le Proc n’estime pas nécessaire de recourir à la comparution immédiate, et pense que le prévenu
peut être laissé en liberté, il invite la personne déférée à comparaître dans un délai qui ne peut être
inférieur à 10 jours, sauf renonciation expresse de l’intéressé en présence de son avocat, sachant
que ce délai ne peut être supérieur à 2 mois. L’intéressé reçoit copie de cette notification, laquelle
vaut citation à personne. Si le Proc estime qu’il faut placer le prévenu sous un contrôle judiciaire, ou
qu’il soit assigné à résidence, sous surveillance électronique, il sollicite cette mesure du JLD.
Procédure simplifiée, dite d’ordonnance pénale simplifiée, par la loi du 9 sept 2002. Procédure
correctionnelle simplifiée pour plusieurs délits, par ex pour les délits prévus par le Code de la Route,
délits prévus par la réglementation des transports terrestres, délits prévus par le Code de
Commerce pour lesquels une peine d’emprisonnement n’est pas encourue.
La loi du 6 mars 2012 a étendu le champ de l’ordonnance pénale à d’autres infractions, comme le
vol, la filouterie, le détournement de gages, ou la destruction de lieux privés. Autres infractions
encore, comme le délit de fuite, ou la vente à la sauvette.
L’ordonnance pénale simplifiée ne peut être mise en œuvre contre un mineur, ou en cas d’infraction
routière accompagnant un délit d’homicide involontaire, ou encore en matière de récidive. Elle
requiert l’établissement des faits et des renseignements sur les ressources de l’individu. Si les
conditions sont réunies, le Proc transmet au Psdt du Tribunal le dossier de la procédure ainsi que
ses réquisitions. Celui-ci statue sans débat préalable par une ordonnance pénale, portant relaxe ou
condamnation à une amende et à une peine complémentaire. Si le Psdt estime qu’un débat
contradictoire est utile, ou qu’une peine d’emprisonnement peut être prononcée, il renvoie le
dossier au ministère public.
Complétant ce dispositif d’ordonnance pénale simplifiée, la loi du 9 mars 2004 a mis en place une
procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. En pareil cas, la personne
peut être présentée aussitôt au Psdt du tribunal saisi d’une requête en homologation, qui lui sera
présentée par le Proc.
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L’équité exige que nul ne soit condamné sans avoir pu faire valoir ses arguments. Principe du
contradictoire.
Pour ce motif, contre les décisions des tribunaux de police ou des tribunaux et CA correctionnels
rendues par défaut : la procédure d’opposition. A l’égard des décisions rendues par les Cours
d’Assises, il avait prévalu une procédure de purge de la contumace, remplacée en 2004 par une
procédure identique de défaut.
Section 1 : L’opposition
La procédure d’opposition est une voie de recours ouverte contre les décisions rendues par les
juridictions pénales rendues par défaut. En effet, pour qu’une juridiction pénale se prononce sur la
culpabilité d’un individu, il n’est pas nécessaire que celui-ci soit présent. Dans ce cas, le jugement a
été rendu par défaut. Faute de comparaître, ce défaut n’ouvre droit de faire opposition que si la
citation n’a pas été délivrée à la personne du prévenu, ou s’il n’est pas établi qu’elle a eu
connaissance de la citation, sauf s’il a été fait application du CPP art 411. Dans tous les autres cas le
prévenu, bien que n’ayant pas comparu, est jugé d’une manière contradictoire ou par jugement
contradictoire à signifier, et dès lors, la voie de l’opposition ne lui est pas ouverte.
B) La procédure
Seuls peuvent faire opposition le prévenu, la partie civile victime de l’infraction, et la personne
civilement responsable du fait du prévenu. De surcroît, depuis loi 8 juil 1983, lorsque des poursuites
pénales sont exercées en matière d’homicide ou de blessures involontaires, les assureurs appelés à
garantir le dommage peuvent exercer les voies de recours dans les mêmes conditions que les
personnes civilement responsables et les parties civiles.
L’opposition est portée à la connaissance du ministère public. Lorsque c’est le prévenu qui a fait
cette signification, le ministère public en avise la partie civile. Si l’opposant est détenu, l’opposition
peut être faite par une déclaration au chef d’établissement. Le ministère public ne peut en principe
pas faire opposition, puisque la juridiction ne serait pas valablement composée en son absence. Il
n’en est autrement que pour l’ordonnance pénale prise par le juge correctionnel ou de police sans
débat. En ce cas le ministère public peut former opposition à son exécution par déclaration au
greffe du tribunal.
De son côté, le prévenu visé par l’ordonnance pénale bénéficie de l’opposition dans un délai de 45
jours, et de 30 jours en matière de contravention. L’opposition doit être faite dans un délai de 10
jours à compter de la signification faite à sa personne du jugement par défaut, si le prévenu réside
en France métropolitaine, dans un délai d’un mois dans le cas contraire.
L’opposition anéantit les effets de la décision principale qui en est frappée : art 489 CPP. Elle ne
peut plus dès lors être exécutée, cependant le mandat d’arrêt intervenu au cours de la procédure
intérieure, y compris celui éventuellement décerné par la juridiction de jugement, conservera ses
effets. Effet dévolutif de l’opposition : elle saisit de nouveau les juges. L’anéantissement de la
décision précédente rend les juges libres de prendre un parti différent de celui pris avant :
adoucissement ou aggravation de la sanction prise par défaut.
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Si l’opposant fait à nouveau défaut au moment où la juridiction est à nouveau saisie, les effets de
l’opposition sont annulés, la 1 e décision reprend sa valeur : c’est l’itératif défaut. Mais qu’à la
condition que l’intéressé ait personnellement été avisée de la date de l’audience.
Lorsque, après un arrêt de mise en accusation, l’accusé n’avait pu être appréhendé, ou que laissé
libre il ne se représentait pas dans les 10 jours de la signification de l’arrêt qui a été faite à son
domicile, le Psdt de la Cour d’Assises rendait avant une ordonnance selon laquelle cet individu était
tenu de se présenter dans un nouveau délai de 10 jours, faute de quoi il était déclaré rebelle.
Procédure contestée par CEDH, abrogée par la loi du 9 mars 2004, qui a organisé une procédure de
défaut, pour le cas où l’affaire ne serait pas renvoyée à une session ultérieure.
Depuis lors, si l’accusé se constitue prisonnier, ou s’il est arrêté avant que la peine soit éteinte par
prescription, l’arrêt de la Cour d’assisses est non avenu en toutes ses dispositions, et il est procédé à
un nouvel examen de l’affaire. Le mandat d’arrêt vaut mandat de dépôt en l’espèce, et l’accusé
demeure détenu jusqu’à sa comparution devant la Cour d’Assises, qui doit intervenir dans le délai
d’1 an (art 181 CPP). L’accusé ne peut pas faire appel.
Section 2 : L’appel
Les décisions susceptibles d’appel. De très nombreuses décisions peuvent être l’objet d’un appel. Les
ordonnances juridictionnelles rendues par les JI. Les décisions rendues en matière criminelle
peuvent aussi être l’objet d’un appel, depuis les années 2000. Jugements rendus en matière
correctionnelle, en matière contraventionnelle mais seulement lorsque l’amende encourue est celle
prévue pour les contraventions de 5e classe ou lorsqu’a été prononcée la peine de suspension du
permis de conduire ou lorsqu’encore la peine d’amende prononcée est supérieure à 150 euros.
Appel possible également lorsque le jugement a statué sur l’action civile.
Les personnes pouvant interjeter appel. Il s’agit du prévenu, de la personne civilement responsable
ou l’assureur quant aux intérêts civils uniquement, la partie civile mais seulement pour ce qui
concerne la décision intervenant sur l’action civile, le Proc, les administrations poursuivantes le cas
échéant, ou encore le Proc Général près la CA.
La question s’est récemment posée de savoir si la limitation de l’appel au bénéfice des parties
civiles, sur les intérêts civils, était ou non contraire à la constitution. Saisi d’une QPC le 31 janv 2014
a considéré que l’article 497 du CPP, qui limite l’appel des parties civiles, n’était pas contraire à la
Const. Ce ne sont donc bien que les parties au procès pénal, ministère public et personne poursuivie,
et non les parties au procès civil, qui peuvent faire appel sur l’action publique.
Formes de l’acte d’appel. Elles prennent la forme d’une déclaration faite au greffe de la juridiction
qui a rendu la décision. A titre exceptionnel, le condamné détenu peut faire une déclaration auprès
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CPP 506 et 549, la décision frappée d’appel ne peut en principe recevoir exécution. Exceptions
toutefois. Ainsi, le prévenu en détention est immédiatement libéré en cas de jugement portant
relaxe, exemption légale de peine ou condamnation soit à une peine d’amende soit à de
l’emprisonnement avec sursis, ou lorsque la peine à laquelle il a été condamné est déjà couverte par
la détention provisoire.
Le tribunal peut également décerner mandat de dépôt ou mandat d’arrêt contre un prévenu
condamné à une peine d’au moins 1 an d’emprisonnement sans sursis, laquelle décision continue à
produire ses effets en toutes circonstances. Les jugements avant dire droit échappent également à
l’effet suspensif. Quant aux condamnations civiles, elles peuvent être exécutoires par provision (CPP
434 al 2 et 3).
L’appel saisit du procès la juridiction supérieure à celle qui s’était prononcée, que dans les limites
fixées dans l’acte d’appel, et par la qualité de l’appelant.
La CA ne peut connaître que des faits déférés au 1 e juge, et ne peut pas statuer à l’égard de
personnes situées hors de l’instance. Le juge d’appel ne peut de même statuer que sur le ou les chefs
de condamnation frappés d’appel. De plus, l’appel formé par le ministère public est sans effet sur
l’action civile.
L’appel formé par la partie civile (ou par le tiers civilement responsable ou par l’assureur) ne saisit
la CA que de l’action civile, l’action publique étant éteinte par chose jugée.
La CA ne peut aggraver le sort du condamné ou de la partie civile sur son seul appel : interdiction
de la reformatio in pejus.
L’appel incident est prévu par le CPP. Il est formé par les autres parties lorsque l’une des parties a
déjà interjeté appel, cette partie vient se greffer, vient greffer son appel incident à l’appel principal.
Dans ce cadre, les parties disposent d’un allongement du délai, de 5 jours, pour faire appel. L’appel
incident fait disparaître également l’interdiction de la reformatio in pejus. Quant au désistement
par le prévenu ou la partie civile de son appel principal, il peut avoir lieu dans un délai d’1 mois à
compter de l’appel, et entraîne la caducité des appels incidents.
Seuls les arrêts de condamnation rendus par la Cour d’Assises en 1 e ressort peuvent faire l’objet
d’un appel (CPP 380-1 sqq). La faculté d’appeler appartient à : accusé, ministère public, partie
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Il se peut qu’une décision passée en force de chose jugée, alors que toutes les voies de droit sont
épuisées, soit pourtant entachée d’une erreur de fait. S’il s’agit d’une décision d’acquittement, cela
fait un coupable impuni, ce qui est un désordre compensé finalement par la sécurité qu’apporte à la
société le principe de l’autorité de la chose jugée. Si au contraire il s’agit d’un innocent qui a été
condamné injustement, il y a là une injustice qui justifie un ultime recours très particulier, il s’agit
du pourvoi en révision (CPP art 622 à 626).
La révision consiste à remettre en cause le principe de l’autorité de la chose jugée. Il s’agit donc
d’une voie très exceptionnelle qui a été récemment réformée par la loi du 20 juin 2014. Cette loi a
procédé à la réforme des procédures de réforme et de réexamen en fusionnant les 2 institutions,
confiées à une cour de révision et de réexamen, composée de 18 magistrats de la Cour de cassation.
Chaque membre est représenté par 3 magistrats, le Psdt de la Chambre Criminelle préside cette
71
cour. Les magistrats sont désignés par l’Assemblée Générale de la Cour de Cassation, pour une
durée de 3 ans renouvelable 1 fois.
La Cour désigne en son sein, pour une durée de 3 ans, 5 magistrats titulaires + 5 suppléants
composant la Commission d’instruction des demandes de révision et de réexamen. Ces magistrats
ne peuvent siéger dans la formation de jugement, qui comprend les 13 autres magistrats.
Le parquet général de la Cour de Cassation assure les fonctions de ministère public auprès de ces 2
formations. Ne peuvent bien sûr siéger au sein de la Cour de révision et de réexamen les magistrats
qui, dans l’affaire soumise à cette cour ont, au sein d’autres juridictions, soit fait un acte de
poursuite ou d’instruction, soit participé à une décision relative à la culpabilité du requérant.
La loi a limité la possibilité d’un recours en révision ou en réexamen, car ce recours constitue
une exception au principe d’ordre public de l’autorité de la chose jugée.
Pour ce qui concerne la révision, elle « peut être demandée au bénéfice de toute personne
reconnue coupable d’un crime ou d’un délit lorsque, après une condamnation, vient à se
produire un fait nouveau ou à se révéler un élément inconnu de la juridiction au jour du procès
de nature à établir l'innocence du condamné ou à faire naître un doute sur sa culpabilité ». Cette
phrase nouvelle de l’art 622 du CPP englobe finalement les anciens cas de révision prévus par
la loi.
Quant au réexamen, il peut être demandé au bénéfice de toute personne reconnue coupable d'une
infraction lorsqu'il résulte d'un arrêt rendu par la CEDH que la condamnation a été prononcée en
violation des dispositions conventionnelles.
Révision et réexamen peuvent être demandés par le ministère de la justice, le Proc Général près la
Cour de Cassation, le condamné ou son conjoint (partenaire, concubin, …) ou son enfant après sa
mort. La révision peut également être demandée par les Proc généraux près la CA.
La demande de révision ou de réexamen doit être adressée à la Commission d’instruction, qui se
prononce sur sa recevabilité. Si la demande est manifestement irrecevable, le Psdt de la commission
peut la rejeter par une ordonnance motivée, qui sera insusceptible de recours.
Préalablement à la saisine de la Commission, les personnes physiques peuvent demander au Proc de
rechercher les actes utiles à la révélation d’un événement jusque là inconnu. La commission peut
alors ordonner l’exécution d’un supplément d’information, confié à l’un ou plusieurs de ses
membres, aux fins de procéder dans les formes du CPP à tout acte utile à l’instruction de la
demande. La Commission, après avoir recueilli les observations, écrites ou orales, du requérant ou
de son avocat, celles du ministère public, et éventuellement celles de la partie civile, va se saisir en
formation de jugement si la demande lui paraît recevable.
Saisie d’une demande de révision, la Commission va prendre en compte l’ensemble des faits
nouveaux, ou des éléments inconnus, et juger de l’opportunité de prononcer la révision.
§ 2 : Les effets
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requérant devant une juridiction de même ordre, et de même degré, mais autre que celle dont
émane la décision annulée.
En cas de demande de réexamen, et si le réexamen du pourvoi dans des conditions conformes à la
CESDH est de nature à remédier à la violation constatée, la formation de jugement va renvoyer le
requérant devant l’Ass Plén de Cass. s’il y a impossibilité de procéder à de nouveaux débats (en
raison d’une amnistie, décès, etc), la formation de jugement, après l’avoir constaté, va statuer au
fond en présence des parties civiles. si la formation de jugement, statuant en réexamen, annule la
condamnation sans ordonner la suppression de son exécution, la personne exécutant une peine
privative de liberté demeure détenue sans que la détention puisse excéder la durée de la peine
prononcée jusqu’à la décision de la Cour de cassation ou de la juridiction du fond. Cette décision
doit cependant intervenir sous 1 an, faute de quoi la personne sera remise en liberté. Pendant ce
délai, elle pourra néanmoins demander sa mise en liberté aux conditions des art 148-6 et 148-7 du
CPP.
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