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République du Bénin

Fraternité-Justice-Travail

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI INSTITUT NATIONAL DE LA STATIS TIQUE


ET DE L’ANALYSE ECONOMIQUE

ECOLE NATIONALE D’ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT (ENEAM)

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE


TECHNICIEN SUPERIEUR (DTS)
FILIERE : Statistique OPTION : Economie Appliquée
34e PROMOTION
ANNEE ACADEMIQUE : 2015-2016

ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION


PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Réalisé et présenté par


Bignon Frédys Marcos ABOH & Aurel Céphas Ogoudjobi ATTERE
Sous la direction de

Maître de Stage Directeur de Mémoire


Djabar Dine ADECHIAN Firmin VLAVONOU, ISE, Ph.D.

Ingénieur Statisticien Démographe Enseignant Chercheur à l’UAC

Directeur des Etudes Démographiques à l’INSAE

MARS 2017
ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

L’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management


n’entend donner ni approbation, ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.

i Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Nous certifions que le présent mémoire a été rédigé par ses


auteurs. Il est arrivé à terme et peut-être soutenu devant un
jury

Cotonou, le…………………

Signatures

Maître de Stage Directeur de Mémoire

M. Djabar Dine ADECHIAN, Firmin VLAVONOU,

Ingénieur Statisticien Démographe Ingénieur Statisticien Economiste, Ph. D.

ii Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Dédicace

Je dédie ce mémoire à mes parents en témoignage de leurs multiples efforts et sacrifices quotidiens,
de même qu’à mes proches pour leur affection. Puisse ce travail vous rendre fier.

Bignon Frédys Marcos ABOH

Je dédie ce mémoire à mes parents en témoignage de leurs multiples efforts et sacrifices quotidiens,
de même qu’à mes proches pour leur affection. Puisse ce travail vous rendre fier.

Aurel Céphas Ogoudjobi ATTERE

iii Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Remerciements
Au seuil de ce travail, avant tout développement, il apparaît opportun de remercier :

 Professeur Rosaline Dado WOROU HOUNDEKON, Directrice de l’ENEAM


 Docteur Théophile DAGBA, Directeur Adjoint de l’ENEAM

Nos remerciements vont également à l’endroit de :

 Docteur Firmin VLAVONOU, notre Directeur de Mémoire, Enseignant chercheur à l’ENEAM,


 Monsieur Djabar Dine ADECHIAN, notre Maitre de Stage, Directeur des Etudes Démogra-
phiques à l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique,
 Docteur Gilles GOHY, Docteur Vincent KIKI et Docteur Barthélémy SENOU, les Chefs Dé-
partement de la filière Statistique :
 Tout le personnel administratif et enseignant de l’ENEAM,
 Monsieur Gillis GOGAN, Chef Service de la Coordination Statistique à l’INSAE pour sa per-
pétuelle spontanéité et disponibilité,
 Monsieur Remy HOUNGUEVOU, Chef Service Etat et Perspectives de la Population à l’INSAE
pour ses conseils et orientations,
 Monsieur Corneille DESSOUASSI pour ses conseils et orientations,
 Madame Séphora KEREKOU,
 Les sieurs Rosnel SESSINOU, Fiacre MIGAN-PEDRO, Canut SAGBO, Eugène KPANOU,
 Tous les cadres et fonctionnaires de la Direction des Etudes Démographiques (DED) à l’INSAE,
 Tous les stagiaires de l’INSAE en occurrence ceux de la Direction des Etudes Démogra-
phiques,
 Tous nos camarades de la 34ème promotion de la filière Statistique de l’ENEAM,
 Nos parents et amis, tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l’élaboration de ce
mémoire.

A toutes et à tous, nous disons un sincère merci et implorons la bénédiction du Seigneur sur tout un
chacun.

iv Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Sigles et abréviations
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
al : Alliés
ANPE : Agence Nationale Pour l’Emploi
BIT : Bureau International du Travail
BM : Banque Mondiale
CAPOD : Projet de renforcement des Capacités en Analyse et conception des Politiques de Déve-
loppement
DED : Direction des Etudes Démographiques
EMICoV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages
ENEAM Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management
ETVA : Enquête sur la Transition de l’école vers la Vie Active
FNPEEJ : Fonds National de Promotion des Entreprises et de l’Emploi des Jeunes
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
MICS : Multiples Indicators Cluster Surveys (Enquête par grappes à indicateurs multiples)
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du Travail
ONU : Organisation des Nations Unies
PPEA : Projet de Promotion de l’Entrepreneuriat Agricole
RGPH-4 : 4ème édition du Recensement Général de la Population et de l’Habitation
ROCARE : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education
ZD : Zone de Dénombrement

v Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Description des variables explicatives -----------------------------------------------------13


Tableau 2 : Tableau descriptif des profil-colonnes de la situation d’emploi sur le marché du
travail par les variables explicatives -----------------------------------------------------------------------19
Tableau 3 : Description de la classe Emploi Satisfaisant par les modalités des variables
indépendantes -------------------------------------------------------------------------------------------------21
Tableau 5 : Résultats du test de Brant --------------------------------------------------------------------22
Tableau 6 : Résultats d’estimation du modèle logit stéréotype de la situation d’emploi ----23

Liste des Figures

Figure 1: Répartition (en pourcentage) des jeunes suivant le sexe --------------------------------18


Figure 2: Répartition (en pourcentage) des jeunes selon la situation d’emploi sur le marché
du travail ---------------------------------------------------------------------------------------------------------18
Figure 3 : Répartition (en pourcentage) de la population d’étude suivant le niveau
d’instruction des jeunes --------------------------------------------------------------------------------------19
Figure 4 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant : A- le lien avec le chef de
ménage et le sexe ; B- le niveau d’éducation et le milieu de résidence --------------------------26
Figure 5 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant la première expérience et
le niveau d’éducation -----------------------------------------------------------------------------------------27

vi Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Résumé

Notre travail vise à analyser les déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes au Bénin. Il a
été réalisé sur 1.358.901 jeunes béninois âgés de 15-29 ans extrait de la base de données de l’Enquête
sur la Transition de l’Ecole vers à la Vie Active effectuée en 2012 par l’Institut National de la Statis-
tique et de l’Analyse Economique. A cet effet, après avoir procédé à une analyse descriptive (univa-
riée, bivariée et multidimensionnelle) des données, une modélisation économétrique a été effectuée
grâce aux logiciels EXCEL, STATA v13 et R v3.2.3. Des résultats obtenus, il ressort que les jeunes
enquêtés sont majoritairement mariés, du sexe masculin et très peu instruits. Par ailleurs, le fait pour
le jeune d’être une femme, d’être marié, de vivre en milieu rural, d’avoir travaillé et réalisé un stage
durant les études et d’avoir réussi à obtenir un emploi de quelque nature à sa première expérience
professionnelle affectent positivement le jeune dans son processus d’insertion professionnelle au Bé-
nin. Au regard de ces résultats, nous suggérons aux autorités politiques de renforcer le système édu-
catif en préparant les jeunes à l’auto-emploi et en leur accordant des stages durant le cursus scolaire.

Mots clés : Insertion professionnelle, jeune, analyse, déterminant, marché du travail, Bénin.

Abstract

Our work aims to analyze the determinants of the professional integration of young people in Benin.
It was produced on 1,358,901 young Beninese aged 15-29 years extracted from the database of the
School Transition Survey to Active Life carried out in 2012 by the National Institute Statistics and
Economic Analysis. For this purpose, an econometric modeling was carried out, after a descriptive
analysis (univariate, bivariate and multidimensional) using the EXCEL, STATA v13 and R v3.2.3
software. Results show that young respondents are predominantly married, male and very poorly ed-
ucated. Moreover, the fact that the young person is a woman, being married, living in a rural area,
having worked and completed an internship during the studies and having succeeded in obtaining a
job of any kind First professional experience positively affect young people in their process of pro-
fessional integration in Benin. In view of these results, we suggest that the political authorities
strengthen the education system by preparing young people for self-employment and granting them
placements during the school curriculum.

Keywords: Professional integration, youth, analysis, determinant, labor market, Benin

vii Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Table des matières


Dédicace .................................................................................................................................................................................................iii
Remerciements.........................................................................................................................................................................................iv
Sigles et abréviations ................................................................................................................................................................................. v
Liste des Tableaux .....................................................................................................................................................................................vi
Liste des Figures .......................................................................................................................................................................................vi
Résumé .............................................................................................................................................................................................. vii
Abstract .............................................................................................................................................................................................. vii
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ................................................................................................. 2
1.1. Présentation de l’INSAE ................................................................................................................................... 2
1.1.1. Mission et attribution ................................................................................................................................ 2
1.1.2. Fonctionnement et organisation ................................................................................................................ 2
1.2. Déroulement du stage académique ................................................................................................................... 3
1.2.1. Présentation de la Direction d’accueil ....................................................................................................... 3
1.2.2. Activités menées lors du stage .................................................................................................................. 3
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ................................................................. 4
2.1. Problématique et intérêt de l’étude ................................................................................................................... 4
2.1.1. Problématique ........................................................................................................................................... 4
2.1.2. Intérêt de l’étude ....................................................................................................................................... 5
2.2. Objectifs et hypothèses de recherche ................................................................................................................ 5
2.2.1. Objectifs de recherche ............................................................................................................................... 5
2.2.2. Hypothèses de recherche........................................................................................................................... 6
2.3. Revue de littérature et méthodologie d’étude ................................................................................................... 6
2.3.1. Revue de littérature ................................................................................................................................... 6
2.3.2. Méthodologie de travail .......................................................................................................................... 12
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS .............................................................................................................. 18
3.1 Analyse descriptive de la population .............................................................................................................. 18
3.1.1. Analyse uni variée .................................................................................................................................. 18
3.1.2. Analyse bivariée ..................................................................................................................................... 19
3.1.3. Analyse multivariée ................................................................................................................................ 21
3.2 Analyse économétrique .................................................................................................................................. 22
3.2.1. Modèle logit ordonné.............................................................................................................................. 22
3.2.2. Modèle logit stéréotype .......................................................................................................................... 23
3.2 Synthèse des résultats ..................................................................................................................................... 27
3.3 Préconisation opérationnelle........................................................................................................................... 28
CONCLUSION ....................................................................................................................................................................... 29
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................................. 30
~ANNEXE~ ........................................................................................................................................................................... a

viii Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

INTRODUCTION
L’emploi est un paramètre indispensable à prendre en compte pour assurer et maintenir une croissance
économique soutenable. Il génère des revenus pour les ménages et stimule la demande globale des
biens et services. C’est dans ce sens que l’Organisation des Nations Unies (ONU) et ses Etats membres
ont consacré le 8ème des objectifs de développement durable à la promotion d’une croissance écono-
mique durable et inclusive à travers l'emploi et un travail décent pour tous.

Reconnus au plan mondial comme la population la plus active, les jeunes sont confrontés à d’énormes
difficultés dans leur insertion sur le marché du travail. Leur situation est particulièrement préoccupante,
car ils courent presque trois fois plus le risque d’être au chômage que les adultes (BIT, 2012). Dans les
pays en voie de développement, l’extension des emplois précaires, de faibles productivités et pour la
plupart concentrés dans le secteur informel accentuent la pauvreté. Le chômage des jeunes et le sous-
emploi devenant de plus en plus grandissant freinent l’appareil de production et empêchent le décollage
économique réel de ces Etats.

Au Bénin, représentant 23% de la population totale, les jeunes sont largement défavorisés sur le marché
du travail. Ils sont confrontés à un chômage plus important que les adultes. Par ailleurs, si 9,1% des
jeunes de 15-29 ans sont exposés au chômage, près de 4 chômeurs sur 10 sont des primo-demandeurs
d’emplois (INSAE, 2012). Cette situation est la cause de l’incapacité des milliers de diplômés du se-
condaire et du supérieur à trouver un emploi salarié dans les structures publiques et privés ou ne peu-
vent créer de l’emploi en raison d’une préparation insuffisante à l’entrepreneuriat durant leur forma-
tion. Alors, dans un contexte où la pression démographique devient forte, la résorption du chômage
des jeunes doit donc retenir davantage l’attention des gouvernants béninois au risque de constituer un
facteur d’insécurité nationale, de déstabilisation sociale, de frustration et de tension au sein de la société
à l’image des « révolutions » en Afrique du Nord, particulièrement en Tunisie et en Egypte.

Cette situation peu reluisante de la jeunesse béninoise mérite donc une réflexion plus approfondie.
Dans cette optique, l’analyse des facteurs explicatifs qui gouvernent l’insertion professionnelle du
jeune béninois, permettra d’instaurer et de mettre en œuvre diverses politiques économiques et so-
ciales, concrètes et objectives dans le secteur de l’emploi, notamment celui des jeunes. Intitulée, « Ana-
lyse des déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes au Bénin », cette étude vise à ressortir
les facteurs qui influencent l’insertion professionnelle du jeune au Benin. Elle est structurée en trois
(3) chapitres : le premier présente le cadre institutionnel de l’étude ; le deuxième concerne le cadre
théorique et méthodologique ; le troisième quant à lui est consacré à la présentation et à l’interprétation
des résultats.

1 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

CHAPITRE 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE


Ce chapitre présente le cadre institutionnel de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Econo-
mique (INSAE), structure d’accueil de notre stage.

1.1. Présentation de l’INSAE


1.1.1. Mission et attribution

L'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (I.N.S.A.E), conformément à l'ordon-


nance N° 73-72 du 16 Octobre 1973, est un établissement public à caractère scientifique, placé sous la
tutelle du Ministère chargé de la Statistique. Depuis Avril 1997, l'Institut fut doté du statut d'établisse-
ment public à caractère scientifique et de la personnalité morale disposant de l’autonomie financière.
Il assure le secrétariat du Conseil National de la Statistique et de ses commissions techniques dont il
est un organe. Sa mission est de coordonner et de développer l'activité statistique et l'information socio-
économique.

A ce titre, il est chargé de préparer les réunions dudit Conseil, et celles de ses commissions techniques.
La tâche essentielle de l'institut consiste à rassembler, dépouiller, analyser et présenter au Gouverne-
ment dans les délais convenus des statistiques sûres, scientifiquement élaborées dont les indicateurs et
agrégats macroéconomiques d'évolution de l'économie ou de toutes autres activités nationales. Il veille
aussi à assurer ou aider au traitement des informations statistiques et comptables des organismes pu-
blics, parapublics et autres qui lui en font la demande. Ses attributions ci-dessus citées sont exercées
sur toute l'étendue du territoire national.

1.1.2. Fonctionnement et organisation

L'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique comporte une Direction Adminis-


trative et Financière et des Directions techniques, toutes rattachées à la Direction Générale. L'ins-
titut entretient des rapports de collaboration avec les autres organes du Conseil National de la Sta-
tistique, sans dépendance hiérarchique et qui sont des organes extérieurs à l'INSAE.

L'institut comporte également les organes de Direction suivants :

 Un Conseil d'Administration (CA)


 Une Direction Générale de l’INSAE composée de :
o le Secrétariat Particulier ;
o la Direction Administrative et Financière ;
o la Direction des Statistiques et Etudes Economiques ;
o la Direction des Etudes Démographiques ;
o la Direction des Statistiques Sociales ;

2 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

o la Direction du Traitement de l’Information et des Publications ;


o la Direction de la Coordination Statistique, de la Formation et de la Recherche.
 Un Comité de Direction qui est un organe consultatif de la Direction Générale.

1.2. Déroulement du stage académique


1.2.1. Présentation de la Direction d’accueil

Le stage académique en vue de la réalisation du présent mémoire de fin de formation s’est déroulé
à la Direction des Etudes Démographiques (DED) de l’INSAE. En tant que structure technique
rattachée à la Direction Générale, la DED est chargée de collecter et analyser les informations pour
la connaissance de l’état de la population. Elle est également chargée d’analyser la structure et le
mouvement de la population et de décrire les ressources humaines. Elle comprend 3 services à
savoir :

 Le Service de la Cartographie, des Méthodes de Sondage et d'Enquêtes (SCMSE)


 Le Service de l'Etat et des Perspectives de Population (SEPP)
 Le Service des Mouvements de Population (SMP)

1.2.2. Activités menées lors du stage

Au cours de notre stage, nous avons eu l’opportunité de participer à plusieurs travaux :

 les projections départementales issues des résultats de la 4ème édition du Recensement Général
de la Population et de l’Habitation (RGPH-4), conduit par le SEPP ainsi qu’aux disséminations
des résultats de l’enquête par grappes à indicateurs multiples réalisée en 2014 (MICS-2014)
dans le cadre de la dissémination nationale, et ceux du RGPH-4 dans le cadre de la dissémina-
tion départementale du Littoral ; ces différents travaux nous ont offert un cadre de travail ex-
ceptionnel où nous avons eu le plaisir de mettre en pratique nos connaissances théoriques et
de nous familiariser au lieu de travail ainsi qu’au milieu professionnel ;
 la réalisation de la maquette des cartes des 77 communes du Bénin menée par le SCMSE et
l’initiation à la version 3.2 du logiciel de cartographie Arcview GIS ; cette expérience des plus
enrichissantes nous a permis d’élargir le champ de nos connaissances et de nous familiariser
avec certains termes techniques propres à la cartographie ;
 une formation organisée par le cabinet STATCAB en Statistique Agricole.

Notre stage s’est déroulé dans une ambiance de travail conviviale. Le personnel de la DED nous a
permis de consolider nos acquis en recherches scientifiques et de trouver des solutions à nos di-
verses préoccupations.
3 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE
ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE


Le présent chapitre expose le cadre théorique et méthodologique de l’étude. Il s’articule autour de (3)
parties à savoir : l’énoncé du problème et l’intérêt de l’étude ; les objectifs et hypothèses de recherches et
enfin la revue de littérature et la méthodologie.

2.1. Problématique et intérêt de l’étude


2.1.1. Problématique

La question de l’emploi des jeunes constitue l’une des préoccupations essentielles de tous décideurs
politiques, des institutions internationales et des Etats. En effet, l’emploi étant la pierre angulaire de la
croissance économique et du développement (Banque Mondiale 2013), sa « santé » attire de ce fait
tous les regards. Outre l’importance cruciale qu’il revêt pour le bien-être des personnes, il est essentiel
à la réalisation de nombreux objectifs généraux concernant la société, tels que la réduction de la pau-
vreté, la croissance de la productivité et la cohésion sociale.

La crise économique mondiale de 2008 et d’autres événements récents ont replacé la question de l'em-
ploi au cœur du débat sur le développement. Alors que le monde tente de sortir de cette crise, près de
75 millions de jeunes sont sans emploi (environ 13,6%) ; soit 4 millions de plus qu’en 2007 (Bureau
International du Travail, 2012). La main d’œuvre jeune a connu en dix ans une augmentation d’environ
4,3%, passant ainsi de 577 millions à 602 millions (Organisation Internationale du Travail, 2012). Sur
le marché du travail, les jeunes sont près de deux à cinq fois plus exposés au chômage que les adultes
dans certaines régions du globe (Graphique A1.11). Par ailleurs, les régions qui enregistrent de fortes
croissances de la population sont caractérisées par des taux de chômage juvénile très élevés. Or
l’Afrique possède la population de jeune la plus importante au monde et celle qui augmente le plus
rapidement (Gharbi, 2015).

Le constat est clair : la main-d’œuvre jeune est en progression à travers le monde et surtout en Afrique.
Parallèlement, le chômage comme l’inactivité des jeunes augmentent rapidement au fil du temps.
Ainsi, le taux de participation à la main-d’œuvre des jeunes a diminué dans le monde, passant de 54,4%
à 51% entre 1999 et 2009 : la main-d’œuvre jeune ouvré a donc reculé (OIT, 2012). Il parait donc sans
équivoque que la problématique de l’emploi des jeunes constitue un grand défi planétaire auquel notre
pays le Bénin ne peut échapper.

Au cours de ces dix dernières années, le Bénin a connu une croissance économique moins erratique
(5,62% en moyenne) avec une population majoritairement jeune et une population active représentant
51,5% de la population totale (EMICoV, 2011). De 2007 à 2011, la courbe du taux d’occupation des

1 Confer ANNEXE

4 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

jeunes (15-34 ans) présentait une allure décroissante passant de 68,2% en 2007 à 59,3% en 2011 (Gra-
phique A1.2)2. Marqué de surcroît par une prépondérance du secteur informel et un taux de chômage
chez les jeunes (15-29 ans) estimé à 9,1% (ETVA, 2012), le Bénin est caractérisé également par un
taux d'insertion des jeunes très faible. En plus, la durée moyenne du chômage atteignant près de trois
ans (32,3 mois) met ainsi à nue de grandes difficultés d’insertion, sans compter que le chômage de
longue durée (attente de plus d’un an d’un emploi) touche en fait, 6 chômeurs sur 10 (CAPOD, 2010).

En dépit des multiples actions mises en œuvre par les autorités béninoises pour faciliter l’intégration
des jeunes au monde professionnel, le diagnostic précédent montre à suffisance que des efforts impé-
rieux restent encore à faire. Il s’avère donc nécessaire de s’interroger sur les facteurs gouvernant l’in-
sertion des jeunes sur le marché du travail. Pour ce faire, il s’agira de répondre aux interrogations
suivantes : Quels sont les facteurs socioéconomiques influençant l’insertion professionnelle des jeunes
au Bénin ? Au regard de ces facteurs, quelles sont les combinaisons qui permettent de dresser le profil
du jeune ayant le plus de chance d’être inséré sur le marché de l’emploi béninois ?

2.1.2. Intérêt de l’étude

Le caractère pertinent de l’emploi des jeunes dans la lutte contre la pauvreté et le sous-développement
au Bénin n’est plus à démontrer. De ce fait, analyser et ressortir les différents facteurs qui déterminent
l’insertion professionnelle des jeunes tout en relevant leurs degrés d’influences respectives à travers
une étude aussi bien théorique qu’empirique, permettront aux autorités de mieux comprendre la pro-
blématique de l'emploi au Bénin ainsi que les différences dans la structure des emplois. Ainsi, cette
étude sera d’un apport certain pour l’amélioration de l’environnement du marché de travail béninois à
travers une catégorisation de ce dernier et une expansion économique du pays. Elle permettra de mai-
triser les facteurs sur lesquels il faudra agir dans l’élaboration des politiques de lutte contre les freins
à l’insertion des jeunes.

2.2. Objectifs et hypothèses de recherche


2.2.1. Objectifs de recherche

L’objectif général de cette étude est d’identifier et d’analyser les déterminants de l’insertion profes-
sionnelle des jeunes au Bénin. De façon spécifique il s’agira de :

Objectif.1 : mettre en évidence les facteurs socioéconomiques de l’insertion professionnelle


des jeunes au Bénin ;
Objectif.2 : déterminer le profil d’insertion des jeunes.

2
Confer ANNEXE

5 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

2.2.2. Hypothèses de recherche

Pour atteindre ces objectifs, deux hypothèses sont formulées :

Hypothèse.1 : Par rapport aux jeunes femmes, les jeunes hommes s’insèrent plus facilement
sur le marché du travail Béninois.
Hypothèse.2 : Les jeunes chefs de ménage ayant recherchés un emploi depuis plus d’un an et
vivant en milieu urbain représente le profil de jeune ayant le plus de chance d’être inséré.

2.3. Revue de littérature et méthodologie d’étude


2.3.1. Revue de littérature
2.3.1.1. Eléments théoriques de l’insertion
 Jeune

L’ONU définit la jeunesse comme étant la tranche d’âge comprise entre 15 et 24 ans et marquée par
une transition vers l’âge adulte. Cette transition est caractérisée d’une part, par le départ des jeunes de
l’école, des centres de formation ou d’apprentissage pour le travail, afin de se lancer dans une carrière
et d’autre part, par la prise de nombreuses décisions qui les conduiront ou non à fonder une famille et
à vivre sainement. La plupart d’entre eux commence à assumer les droits et devoirs de citoyen, à la
recherche de leur indépendance économique acquise à travers un emploi stable et satisfaisant. Il n'est
toutefois pas facile d'être une jeune personne sur le marché du travail aujourd'hui. Dans le cadre de
cette étude, il sera considéré comme jeune tout individu ayant un âge compris entre 15 et 29 ans3.

 Insertion professionnelle

Les premières études scientifiques et formalisées sur le concept polémique de l’insertion profession-
nelle datent du début des années 70. Bien que de nombreux auteurs se soient penchés sur cette question,
l’impression qui domine reste toutefois celle d’un certain flou face à un domaine de recherche qui reste
mal cerné thématiquement (Tanguy et al. 1986). Quoique le concept d'insertion soit utilisé de façon
courante, il faut reconnaître que les chercheurs ne s'entendent pas sur sa définition. L’origine de cette
imprécision, est d’une part liée aux divers travaux qui répondaient à des demandes sociales différentes,
et d’autre part à l’existence d’une pluralité de vocabulaire se référant au même concept : insertion,
transition, entrée dans la vie active, trajectoire ou même parcourt.

Cependant, un trait commun semble se dégager de cette fécondité conceptuelle : la notion de passage
d'un état à un autre ; un passage qui le plus souvent se prolonge dans le temps et s'analyse comme un
processus, (Vincens, 2001), ne présentant pas une fin définitive. D'après le dictionnaire encyclopédique
de l'éducation et de la formation (1994), l'insertion professionnelle est un processus d'accès à l'emploi,

3 Définition adoptée dans l’Enquête sur la Transition de l’Ecole vers la Vie Active

6 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

faisant intervenir ainsi les capacités d'effectuer avec succès la transition entre l'école et le marché du
travail. Dans le même sens, Vincens (1981) cité par le ROCARE (2011), assimile l’insertion profes-
sionnelle à une « quête d’emploi » qui débute lorsqu’une personne consacre son temps à la recherche
d’un emploi et se termine lorsqu’elle obtient un emploi en lien avec sa formation et son projet de vie
personnel, tout en lui procurant une autonomie financière et une certitude de maintenir cette autonomie.
Plus loin, il souligne comme Mansuy et al (2001) ainsi que Dominique (1995), que l’insertion profes-
sionnelle est perçue comme un mécanisme par lequel un individu – jeune sans expérience profession-
nelle initiale (Vernières, Fourcade et Paul, 1994) – passe de l’état de sortie du système de formation
initiale à celui d’emploi stable. Le processus d’insertion sera pour ces individus (primo-demandeurs
d’emplois) le moyen d’acquérir la compétence nécessaire pour obtenir cette stabilité sur le marché du
travail.

 Marché du travail

Couramment définie comme le lieu théorique de rencontre de l'offre de travail (par la population active)
et de la demande de travail (par les entreprises publiques ou privées), le marché du travail dans son
contexte économique, s'oppose au sens courant, car l'offre de travail est détenue par ceux qui sont à la
recherche d'un emploi et la demande détenue par ceux qui offrent les emplois. Tous deux font référence
à la population active (individus en âge de travailler4). Cette offre de travail correspond à la force de
travail fournie par les individus en échange d'un salaire. C’est donc ses capacités physiques et/ou in-
tellectuelles qu'un individu propose. La demande, quant à elle, représente l'ensemble des offres d'em-
plois faites par les agents producteurs de biens et de services.

Du point de vue économique, la notion d’emploi peut se définir comme un ensemble de tâches et de
devoirs devant être exécutés par une même personne. Dans son sens le plus courant, l'emploi définit
l'exercice d'une profession dans le cadre d'une activité rémunérée par un salaire, un traitement (dans la
fonction publique) ou des honoraires (pour les indépendants). Il est alors régi par un contrat signé entre
un employeur et un employé pour la réalisation d’un travail par l’exercice d'une profession, ou bien
pour un travailleur indépendant. Au sens du BIT, est employé, toute personne ayant travaillé ne serait-
ce qu’une heure durant une semaine de référence. Cette notion, au sens du recensement de la popula-
tion, concerne les personnes ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire.

A la lumière de cette clarification conceptuelle, il en ressort toute une panoplie de réflexions théoriques
sous-tendant les facteurs qui pourraient gouverner l’insertion professionnelle des jeunes. En effet, se-
lon l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (1977, 1979), les paramètres qui
seraient responsables des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes sont essentiellement liés au

4
10 à 64 ans au BENIN dans le cadre des RGPH

7 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

fonctionnement du marché du travail (économiques), à la pertinence du système éducatif et à l’effica-


cité de la formation. Toutefois, d’autres approches peuvent être appréhender dans l’explication de l’in-
sertion des jeunes sur le marché du travail.

i. Les causes économiques et les théories du marché du travail


L’analyse des faits montre que le paysage économique a une certaine influence sur l’insertion profes-
sionnelle des jeunes par le simple fait que la récession économique entrave la création de nouveaux
emplois (demande de travail) qui devrait permettre d'absorber les nouveaux venus sur le marché du
travail (offre de travail) (OCDE 1977, 1979). Dans le même sens, Diagana (2014) explique que le
climat des affaires est un déterminant fondamental de l’insertion des jeunes sur le marché du travail.
En effet, la constance du nombre d’emplois fourni par l’Etat (et même sa diminution) prouve que ce
dernier n’a pas pour vocation de créer l’emploi mais de faciliter les investissements privés. Le secteur
privé devient de ce fait le principal pourvoyeur d’emploi. En raison de la maximisation de leurs profits,
les entreprises ne recrutent (demande de travail) que si leurs demandes anticipées sont élevées (bon
climat des affaires). Le travail étant considéré comme un bien, son échange sur le marché est soumis à
une asymétrie d’informations.

En effet sur le marché, l’offre de travail est une relation croissante du salaire, tandis que la demande,
est une fonction décroissante du salaire (réel). La théorie néo-classique utilise ce mécanisme du marché
du travail pour expliquer le caractère volontaire et non durable du chômage. Pour les néo-classiques,
le marché du travail est régulé par la loi de l’offre et de la demande ; leur confrontation détermine un
salaire d’équilibre et une quantité de travail d’équilibre (plein emploi). Si l’offre de travail est supé-
rieure à la demande (chômage), il faudra baisser le salaire. En effet, selon ces auteurs, la cause du
chômage est l’absence d’ajustement à la baisse du salaire réel. Cette variable stratégique devrait per-
mettre selon eux, de réaliser l’équilibre sur le marché en la réduisant, afin d’accroitre la demande de
travail des entreprises. Ainsi, les employés qui auraient refusé de travailler au prix d’équilibre seront
confrontés à un chômage qualifié de volontaire.

En revanche, les keynésiens réfutent cette construction théorique des néo-classiques par l’introduction
d’une approche macroéconomique. Keynes, dans la « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de
la monnaie » (1936), déclare que le chômage peut être involontaire du fait de l’insuffisance de la de-
mande effective sur le marché des biens. Il fonde sa critique sur le fait qu’une baisse des salaires réduira
le pouvoir d’achat des travailleurs, et donc la demande de biens adressée aux entreprises. De ce fait,
on assistera à un manque d’incitation de ces dernières à embaucher des employés pour accroître leur
production. Fort de ce raisonnement, bien qu’il conçoive aussi que la demande du travail est une fonc-
tion décroissante du salaire réel, il fustige l’existence d’un réel marché de travail car l’offre de travail
est liée à court terme à la demande effective (les ventes attendues par les entreprises) plutôt qu’au

8 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

salaire. En conséquence, contrairement aux classiques qui optent pour une autorégulation du marché
du travail, la théorie keynésienne prône une stimulation de la demande anticipée de biens par une
politique interventionniste de l’Etat afin d’encourager les entreprises à embaucher. Par ce dénouement
théorique, il ressort que le marché du travail touche essentiellement aux mécanismes de création d’em-
plois.

Toutefois, quand bien même des emplois supplémentaires seraient créés, les offreurs de travail (surtout
les primo-demandeurs d’emploi) se retrouvent bien souvent dans une situation où ils ne savent pas où
trouver les employeurs potentiels. En effet, l'information sur la demande de travail circule surtout dans
des milieux restreints et n’est pas toujours accessible à l'ensemble de la population. D'où un processus
de quête d’emploi rationnel dans une économie où les emplois ne sont pas interchangeables. Apparue
en 1970, la théorie de la quête d’emploi ou « Job Search » repose sous l’hypothèse d’une asymétrie
d’informations entre les offreurs et les demandeurs d’emplois dans un régime de concurrence pure et
parfaite du marché du travail. Stigler (1962) illustrait cette théorie par le fait que le salarié qui cherche
un emploi ne sait pas où sont les employeurs potentiels. Du coup, dans un contexte où les emplois sont
diversifiés, les offreurs de travail auront tendance à chercher l’emploi souhaité jusqu’au moment où le
coût de la recherche excède le gain supplémentaire espéré, allongeant ainsi par la même occasion la
durée du processus d’insertion. À travers le modèle classique de flexibilité des salaires, Vincens (1998)
démontre que le demandeur d’emploi est capable de donner son accord au salaire qui lui est proposé
en l’acceptant ou en le refusant. Tel que le souligne, la théorie du salaire de réserve, il existe un salaire
en dessous duquel le chercheur d’emploi refuserait tout poste.

Face à cette exploration théorique, la conclusion qui semble se dégager est la suivante : l’insertion
professionnelle des jeunes serait influencée par la demande de travail, les mécanismes de quête de
l’emploi mis en place sur un marché de flexibilité de l’information ainsi que l’existence ou non d’un
salaire de réserve.

ii. Les causes éducatives et les théories du capital humain et du filtre


Selon Diagana (2014), l’acquisition de compétences avérées, d’outils du système scolaire permettant
de répondre aux besoins du marché du travail sont des atouts à l’obtention d’un emploi. Cette assertion
admet pour fondement théorique, l’analyse du capital humain. Développé par Schultz (1961) et Becker
(1964, 1975), le capital humain désigne l’ensemble des compétences, qualifications et autres capacités
(savoir-faire, expériences…) possédées par un individu à des fins productives (Véronique, 2003). Ces
capacités, pouvant être soit innées, soit acquises lors d’un cursus scolaire ou universitaire, ou durant
une expérience professionnelle. Mais, ces capacités productives doivent améliorer l’activité écono-
mique (OCDE, 1998).

9 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Distingué du capital physique par son caractère personnel, limité et opaque, le capital humain se veut
être un facteur de production. De ce fait, l’éducation et la formation sont des investissements consti-
tuant une plus-value productive tant pour l’employé que pour l’employeur ainsi que pour toute la so-
ciété. De même, la perspective de revenus futurs, croissant à la hauteur des qualifications et compé-
tences est une facette importante de la théorie et une source de motivation. C’est pourquoi, contraire-
ment aux théories du marché du travail, Tremblay (1997) souligne que les salaires ne résultent pas de
la confrontation de la loi de l'offre et de la demande, mais du rendement en aptitudes professionnelles.
En conséquence, cette théorie porte sans aucun doute un intérêt déterminant au capital humain dans
l’explication de l’insertion sur le marché du travail, notamment celle des jeunes.

Cependant, le niveau de formation et d’éducation des demandeurs d’emplois fait l’objet d’un filtre par
les employeurs. Cette assertion, confortée par la théorie du filtre prônée par Arrow (1973) vient dé-
montrer qu’il ne suffit pas d’accumuler des capacités productives en investissant dans l’éducation et la
formation pour s’insérer sur le marché de l’emploi. Stipulant que la théorie du capital humain explique
peu les faits, il explique que la formation, en particulier le diplôme n’apporte que des informations
individuelles (intelligence, capacité de travail). De ce fait, compte tenu des qualités recherchées par les
employés, l’éducation apparait donc comme un signal permettant d’apprécier les potentialités des of-
freurs de travail, ne servant ainsi qu’à les identifier ou à les sélectionner dans le but de pouvoir les
filtrer.

Par conséquent, la théorie du capital humain renforcée par celle du filtre donne au niveau et au type de
diplôme obtenu, une importance toute légitime dans l’analyse de l’insertion professionnelle.

iii. Autres approches des déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes


La démographie est un facteur essentiel dans l’explication de l’insertion professionnelle des jeunes
(OCDE,1997, 1979). L’arrivée d’un nombre élevé et croissant de jeunes à un même instant sur le
marché entraine des difficultés d’embauche de ces derniers du fait du nombre limité d’emploi qui
existerait sur le marché.

Sur le plan géographique, le milieu où réside le jeune est supposé avoir un effet sur son insertion
professionnelle (Allard et Ouellette, 1995). A cet effet, selon Hotchkiss et Borow (1984,1990), les
jeunes qui grandissent dans un milieu rural ont une vision plus étroite et une moindre aspiration de la
structure professionnelle du pays par rapport à ceux qui ont grandi en milieu urbain.

Par ailleurs, l’environnement familial est sensé également impacter les aspirations professionnelles des
jeunes. Pour Allard et Ouellette (1995), les vécus professionnels des membres de la famille sont sup-

10 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

posés influencer les perceptions du marché du travail des enfants. Les niveaux d’éducation et profes-
sionnelle qu’atteignent les parents pourraient donc déterminer les convictions des jeunes à l’égard du
marché du travail (Hotchkiss et Borow, 1984,1990).

2.3.1.2. Déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes

De nombreux travaux empiriques sur l’insertion professionnelle accordent une place essentielle au
capital humain à travers le niveau d’instruction. Par exemple, Duffour et Peretti (2008) montrent qu’à
la sortie du système scolaire, les jeunes ayant un faible niveau d’instruction sont confrontés à
d’énormes difficultés d’insertion. Dans la même perspective, à travers leur étude sur le rôle du diplôme
dans l’insertion sur le marché du travail, Nauze et Tomasini (2002) constatent que le diplôme favorise
l’accès à des emplois qualifiés et bien rémunérés. En revanche, dans leur modélisation de l’insertion
professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur, Mourji et Gourch (2008), ont montré qu’au
Maroc, la détention d’un titre universitaire ne garantit pas l’obtention d’un emploi porteur sur le mar-
ché du travail. Plus loin, dans l’analyse économétrique sur l’impact du capital humain dans l’insertion
des jeunes sur le marché du travail ivoirien menée par Camara et Zanou (2011), le même paradoxe fut
évoqué. Les résultats indiquent que l’acquisition d’un niveau d’éducation supérieur au niveau « sans
instruction » diminue de façon croissante les chances d’être employé.

En outre, à travers cette même recherche, Camara et Zanou (2006) ont prouvé que les jeunes ivoiriens
vivants en milieu urbain ont une probabilité plus faible d’obtenir un emploi que ceux en milieu rural.
Dans le même sens, une étude menée au Cameroun en 2010 sur les facteurs explicatifs de l’insertion
des jeunes camerounais sur le marché du travail par l’Institut National de la Statistique, a abouti à la
même conclusion en précisant que les jeunes en milieu urbain courent 3 fois plus le risque d’être chô-
meur plutôt que d’être actif occupé sur le marché du travail. Il montre également que l’état matrimonial
du jeune influence sa probabilité d’être inactif, chômeur ou actif occupé sur le marché du travail. A cet
effet, par rapport à un jeune célibataire, ceux mariés (ou en union libre) et ceux divorcés (ou veufs) ont
respectivement 0,8 et 1,2 fois plus de risque d’être chômeur plutôt qu’actif occupé.

Les conclusions d’une étude réalisée par Mambou dans la ville de Yaoundé en 2006 sur les stratégies
d’insertion professionnelle des jeunes de cette ville révèlent que l’environnement familial influence
significativement leur insertion professionnelle. Le fait qu’un jeune soit le chef de ménage, le fils ou
la fille du chef de ménage impacte négativement son accès au marché du travail tandis que l’existence
d’enfants de moins de 14 ans et le nombre d’actifs occupés dans le ménage augmentent la probabilité
du jeune de s’insérer. L’étude établit aussi que l'accès des jeunes à l'emploi est fortement influencé par
l’environnement économique du chef de ménage notamment son niveau d’instruction et son secteur
d'activité. De manière générale, les jeunes qui vivent dans les ménages où le chef travaille ont beaucoup

11 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

plus de chances de participer au marché du travail. En effet, toutes les variables relatives au secteur
d'activité du chef de ménage sont toutes significatives et positives. Explicitement, les jeunes dont le
chef de ménage travaille dans le secteur formel (public et privé) ont moins de chances de s'insérer que
ceux dont le chef de ménage exerce dans l'informel. Par ailleurs, il utilise également le carré de l’âge
du jeune et le coût d’opportunité de la recherche d’emploi pour montrer d’une part que les jeunes de
la ville de Yaoundé devraient en principe avoir une longue expérience sur le marché du travail avant
de pouvoir accéder à un emploi et d’autre part, qu’ils sont de moins en moins regardants quant à la
qualité des emplois qu'ils exercent, expliquant ainsi leurs accès aux emplois de nature précaire.

Plusieurs études d’analyse des facteurs explicatifs de l’insertion professionnelle des jeunes mettent
également en exergue une discrimination caractérisée par une inégalité d’accès à l’emploi en défaveur
des femmes (Bolly et al (2009) ; El-Baradiy et Louhmadi (2014)). Elles indiquent aussi que l’accès
d’un jeune sur le marché du travail est également influencé par sa croyance religieuse, son réseau
relationnel, sa maîtrise de l’outil informatique et ses compétences en technique de recherche d’emploi
(ROCARE, 2011).

2.3.2. Méthodologie de travail


2.3.2.1. Données

Cette étude se fonde sur les données issues de l’édition 2012 de l’Enquête sur la Transition de l’école
vers la Vie Active (ETVA-BENIN) conduite par l’INSAE. L’enquête est conçue pour permettre de
collecter une quantité d’informations nécessaires sur les caractéristiques du marché du travail Béninois.
Elle porte sur la qualité des contrats, les rémunérations, la satisfaction au travail, la protection des
travailleurs et la facilité ou la difficulté du passage à la vie active. Ces données ont l’avantage de
permettre l’élaboration d’un cadre de compréhension de la transition de l’école vers la vie active à
partir d’enquêtes menées auprès des jeunes âgés de 15 à 29 ans.

2.3.2.2. Population d’étude et méthode d’échantillonnage

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de ménages et d’unités de production dans 38 des 77
communes du Bénin. Au total, 6917 jeunes âgés de 15 à 29 ans ont été interrogés dans 4000 ménages
et des chefs d'entreprises dans 750 unités de production sur la base de trois questionnaires : un ques-
tionnaire ménage, un questionnaire jeune et un questionnaire employeur. L’échantillon de l’ETVA fût
constitué à partir d’un sous-échantillon de l’EMICoV et porte sur 200 des 750 ZD de cette dernière.
Dans le cadre de cette étude, on ne s’intéressera qu’à la base jeune qui après apurement est constituée
de 3338 individus5.

5 Lorsqu’on pondère la base, on obtient 1.358.901 jeunes âgés de 15-29 ans

12 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

2.3.2.3. Identification des variables

La variable dépendante Y mesurant l’insertion des jeunes dans le cadre de cette étude est représentée
par la situation d’emploi des jeunes et prend 0 lorsque l’individu est inactif, 1 si l’individu est au
chômage, 2 si l’individu a un emploi non satisfaisant et 3 si l’emploi est satisfaisant. Les inactifs ici
représentent la catégorie des jeunes n’ayant pas d’emploi et n’en recherchant pas. L’insertion profes-
sionnelle se termine lorsque l’individu obtient un emploi satisfaisant et stable. Les individus de notre
base ayant tous déclaré avoir un emploi stable pour ceux qui ont répondu, nous nous sommes finale-
ment appuyés sur la satisfaction. Ainsi donc sera considéré comme inséré, tout individu ayant déclaré
être satisfait de l’emploi qu’il a. Nous tenterons d’expliquer cette variable à l’aide des variables expli-
catives retenues à l’aide du test d’indépendance de Khi-deux. Les variables retenues ainsi que les fon-
dements théoriques gouvernant leur choix sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Description des variables explicatives

N° VARIABLES DESCRIPTION SOURCE EFFETS ATTENDUS


0 Féminin*6 Indique le sexe de Bolly et al (2009) ; El-Ba-
1 SEXE
1 Masculin l’individu radiy et Louhmadi(2014) +
0 Rural* Indique le milieu de Camara et Zanou (2006)
2 MILIEU
1 Urbain résidence du jeune et INS-Cameroun (2010) +
0 15-19 ans*
AGE
3 1 20-24 ans Indique l'âge du jeune Mambou (2006) +
(C_AGE)
2 25-29 ans +
0 Aucun*
NIVEAU D'INSTRUCTION
1 Primaire Indique le niveau Duffour et Peretti (2008); -
4 DU JEUNE
2 Secondaire d'instruction du jeune Camara et Zanou (2011) +
(EDUC_J)
3 Supérieur +
ETAT MATRIMONIAL 0 Pas Marié * Indique si l’individu
5 INS-Cameroun (2010)
(ETAT_MAT) 1 Marié est marié ou pas +
0 Aucun*
LIEN AVEC LE CHEF DE 1 Chef de Ménage Indique le degré de +
6 MENAGE 2 Conjoints parenté avec le chef Mambou (2006) -
(LIENS_CM) 3 Fils/Fille du ménage -
4 Autres -
0 Pas rechercher d'emploi/S'occuper du
foyer*
1 Recherche d’emploi Indique la première +
PREMIERE EXPERIENCE
2 Apprentissage/Stage/Formation expérience vécue par +
7 PROFESSIONNELLE
le jeune après l'obten-
(FIRST.EXP)
3 Travail Non Rémunéré tion du diplôme +
4 Travail Indépendant +
5 Travail Salarié +
TRAVAIL PENDANT LES 0 Non* A travailler pendant
8 Théorie du capital humain
ETUDES (TRAV_ETUD) 1 Oui ses études +
STAGE PENDANT LES 0 Non* A fait un stage pen-
9 Théorie du capital humain
ETUDES (STAGE) 1 Oui dant ses études +
0 Moins de 3 Mois*
1 3 à moins de 6 mois Indique la durée de -
DUREE DE LA RE-
recherche d’emploi ou
10 CHERCHE D'EMPLOI 2 6 à moins de 12 mois -
de chômage à la date
(DUR_RECH_EMPL) 3 12 à moins de 24 mois +
de l’enquête
4 24 mois ou plus +

6 Modalité référence

13 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

N° VARIABLES DESCRIPTION SOURCE EFFETS ATTENDUS


PLUS HAUT NIVEAU 0 Aucun* Indique le plus haut
Hotchkiss et Borow
11 D'INSTRUCTION DU PERE 1 Primaire niveau d’instruction +
(1984,1990)
(EDUC_P) 2 Secondaire ou plus du père du jeune +
PLUS HAUT NIVEAU 0 Aucun* Indique le plus haut
Hotchkiss et Borow
12 D'INSTRUCTION DE LA 1 Primaire niveau d’instruction +
(1984,1990)
MERE (EDUC_M) 2 Secondaire ou plus de la mère du jeune +
0 Aucun*
1 10-30 Salaire en dessous +
SALAIRE DE RESEVE Théorie du salaire de ré-
13 duquel le jeune refu-
(SAL_RES) 2 31-60 serve et Vincens (1998) -
serait tout poste
3 61 ou Plus -

2.3.2.4. Outils et modèle d’analyse

2.3.2.4.1) Outils d’analyse

Les variables utilisées dans le cadre de cette étude ont été préalablement sélectionnées parmi celles
que nous offraient la littérature, au moyen du test d’indépendance de Khi-deux au seuil de 5% entre la
variable d’intérêt et les autres variables. Les hypothèses de ce test sont les suivantes :

𝐻o (ℎ𝑦𝑝𝑜𝑡ℎè𝑠𝑒 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒): 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑑é𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠


{
𝐻1 (ℎ𝑦𝑝𝑜𝑡ℎè𝑠𝑒 𝑎𝑙𝑡𝑒𝑟𝑛𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒): 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑖é𝑒𝑠

Les variables sélectionnées dans cette étude sont celles qui se sont révélées être liées à la variable
d’intérêt. Les méthodes employées pour leur analyse sont aussi bien descriptives, qu’explicatives. Les
méthodes descriptives auront pour but de structurer et de représenter l’information contenue dans les
données à travers un portrait synthétique de la situation de transition de l’école vers la vie active des
jeunes. Tandis que les méthodes explicatives permettront de valider ou de réfuter les hypothèses de
recherche.

Les méthodes descriptives regroupent des techniques d’analyses univariée, bivariée et multidimen-
sionnelle. L’analyse univariée permettra de voir comment se répartissent les jeunes de 15-29 ans entre
les modalités de la variable décrivant la situation d’activité et celles des quelques autres variables visant
à l’expliquer. L’analyse bivariée quant à elle permettra l’étude des relations entre la variable d’intérêt
et chacune des variables explicatives à travers la lecture et l’analyse d’un tableau profil-colonne. Les
variables étant toutes qualitatives ou discrétisées, la méthode de description multidimensionnelle adap-
tée est l’Analyse des Correspondances Multiples (ACM). L’ACM est une technique de description
factorielle des données qualitatives, bien adaptée à l’exploration d’enquêtes où les questions sont à
réponses multiples et qui consiste à décrire les relations existant entre plusieurs variables de natures
catégorielles. La variable d’intérêt sera mise en élément supplémentaire afin de caractériser les types
d'individus ayant réussi à s’insérer sur le marché du travail.

14 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

La méthode explicative quant à elle fait référence à la modélisation économétrique. La modélisation


économétrique est une méthode d’analyse multivariée puissante permettant d’obtenir une quantifica-
tion de l’association entre une variable et chacun des facteurs l’influençant, tout en tenant compte de
l’effet simultané des autres facteurs. Elle permet ainsi de contrôler de possibles biais de confusion. La
variable dépendante étant qualitative, nous avons donc recourt aux modèles de l’économétrie des va-
riables qualitatives.

2.3.2.4.2) Modèle d’Analyse

Notre variable d’intérêt est une variable qualitative polytomique ordonnée ; de ce fait, la spécification
du modèle nous met en présence de deux types de modèles couramment utilisés dans la littérature : le
modèle logit et le modèle probit. Nous avons opté pour le modèle logit en raison d’une part, de sa forte
utilisation dans la littérature et compte tenu de son extrême flexibilité et de sa grande simplicité numé-
rique d’autre part.

Dans le cadre de cette étude, la variable dépendante – la situation d’emploi – fait partie de la catégorie
des variables polytomiques ordonnées. On cherche à modéliser la probabilité d’avoir un emploi satis-
faisant au regard de certaines caractéristiques sociodémographiques et économiques. Toutefois, étant
donné que les inactifs ne participent pas activement au marché du travail, la modalité « inactif » ne
sera pas utilisée dans le cadre de la modélisation économétrique.

Par ailleurs, l'emploi de modèle classique de régression est habituellement déconseillé lorsque la va-
riable dépendante est catégorielle ordinale et la littérature économétrique nous propose différentes ap-
proches pour analyser ce type de variable ; entre autre, nous avons : le Modèle à Odds Proportionnel
(MOP) de McCullagh (1980). Ce modèle permet d’estimer des logits cumulatifs (P (Y≤t/Xj) ou P
(Y≥t/Xj)) ; ce qui le rend facile à interpréter. De plus, il est estimé sous l’hypothèse de « pentes paral-
lèles », qui stipule que la relation entre chaque variable indépendante Xj et la variable dépendante Y
ne varie pas quelle que soit la modalité t de la variable dépendante considérée, c’est-à-dire ∀ t, βtj= βj.
Ainsi dans ce modèle, quelle que soit la modalité t considérée, une variable explicative j donnée à la
même influence.

Bien souvent cette assertion est violée ; et dans ce cas, plusieurs alternatives sont proposées dont no-
tamment : le Modèle Stéréotype. Ce modèle a pour base le logit multinomial auquel on ajoute certaines
contraintes. Il a moins de paramètres que le multinomial mais est emboité toutefois dans ce dernier.
Comme lui, il estime la probabilité d’être dans une catégorie donnée par rapport à une catégorie de
référence. Mais contrairement au multinomial qui suppose que K-1 combinaisons linéaires permettent
de discriminer les catégories de la variable dépendante, le Modèle Stéréotype suppose qu’une seule
combinaison linéaire est suffisante. En raison de la nature ordinale de la variable, des poids ϕt repré-

15 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

sentant la distance entre les modalités sont affectés aux coefficients afin de reproduire l’ordonnance-
ment ; ce qui donne βjs=ϕtβj. Lorsque la variable dépendante est effectivement ordinale et que l’ordre
choisi est le bon on a : 0=ϕ1 ≤ ϕ2 ≤...≤ ϕK=1. Ce modèle offre l’avantage de conserver la bonté de
l’estimation du modèle multinomial et offre un meilleur ajustement pour les variables catégorielles
ordinales (Lunt, 2001 et Abreu et al., 2009). En considérant Y la situation d’emploi et X la matrice des
P variables explicatives on a :

1 si le jeunei est au chômage



yi  2 si le jeunei possède un emploi mais n'en est pas satisfait
3 si le jeunei possède un emploi et en est satisfait

Y peut naturellement s’écrire à l’aide d’une variable latente Y* (non observable) représentant ici la
propension à l’emploi définit par certaines caractéristiques sociodémographiques de l’individu. Cette
idée se traduit donc par cette équation :

yi*  Xi    i Avec

 Xi= (Xi1..., XiP) la matrice (N, P) des valeurs des P variables explicatives du modèle ∀i = 1…, N ;
 𝛽= (𝛽1…, 𝛽P)’ la matrice (P, 1) des coefficients du modèle

εi le terme d’erreur identiquement et indépendamment distribué de paramètre (0, σ²) et ε𝑖/ σ𝑖 suit
une loi de fonction de répartition F(.).

Bien qu’étant inobservable, au regard de la situation d’emploi des jeunes on fait l’hypothèse que lors-
que cette propension prend certaines valeurs l’individu a soit un emploi satisfaisant, non satisfaisant
ou est au chômage. Le modèle polytomique s’écrit donc sous la forme suivante :

1 si yi*  c1

yi  2 si c1  yi*  c 2 i  1..., N ; Avec c1  c2  c3
3 si yi*  c 2

La variable latente Yi* étant aléatoire du fait du terme d’erreur εi, naturellement on a :

Prob( yi  1)  Prob( yi*  c1)  Prob( Xi    i  c1)



Prob( yi  2)  Prob(c1  yi*  c 2)  Prob(c1  Xi    i  c 2)
Prob( yi  3)  Prob( yi*  c 2)  Prob( Xi    i  c 2)

En imposant une loi particulière à l’erreur, les probabilités pourront être calculées en faisant référence
à cette loi. Celle choisi dans le cadre de cette modélisation est la loi logistique ; donc on a F(.)=Λ(.).

eX
F(X) =
1+ e X

16 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


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En outre, la fonction de vraisemblance associée à l’échantillon, et qui permet d’estimer les paramètres
du modèle à l’aide du programme de maximisation, est la suivante :

N P
1 si yij  j
L( y,  , c1 , c2 ,   )   Pr ob ( yi  j ) ij avec yij  
y

i 1 j  0 0 sinon
Pour le modèle ordonné, les logits cumulatifs s’obtiennent en faisant :

𝑃(𝑌 ≤ 𝑡) exp(𝑐𝑡 + 𝛽𝑗 𝑋𝑖 )
𝑙𝑜𝑔𝑖𝑡(𝑃(𝑌 ≤ 𝑡)) = log( ) avec 𝑃(𝑌 ≤ 𝑡/𝑋𝑖) =
𝑃(𝑌 > 𝑡) 1 + ∑𝑡=1 exp(𝑐𝑡 + ∑𝑃𝑗=1 𝛽𝑗 𝑋𝑖 )
𝐾

2.3.2.3.1) Test de validation du modèle : Test des pentes parallèles

L’hypothèse des pentes parallèles sera vérifiée à l’aide du test de Brant implémenté sous STATA ver-
sion 13. Il permet de vérifier le parallélisme pour chaque variable du modèle ainsi que pour le modèle
complet (Long et Freese, 2006). Pour ce faire, une série de régression logistique binaire pour chaque
explicative est estimée :

1 si Y m
Zm   avec m  1, 2,..., K  1
0 si non

Le test de Brant présente les Khi-Deux de Wald et les probabilités associées, pour chaque variable et
pour le modèle tout entier ; l’hypothèse nulle testée au seuil choisi – ici 5 pour cent –est celle des
pentes parallèles.

2.3.2.3.2) Analyse des résultats du modèle retenu

L’analyse des résultats de ce type de modèle économétrique se fait au moyen du signe des coefficients,
de leur significativité, du calcul des odd-ratios et des effets marginaux. La valeur numérique des para-
mètres (coefficients) estimés n’a pas vraiment d’intérêt en soi. La seule information réellement utili-
sable est le signe des paramètres, indiquant en cas de significativité du paramètre, si la variable associée
influence la variable dépendante de façon positive ou négative. L’odd-ratio ou rapport de chances,
comme son nom l’indique, est une mesure statistique permettant d’exprimer de façon relative le degré
de dépendance entre les modalités de la variable explicative et celles de la variable dépendante. Toutes
les analyses sont effectuées à l’aide des logiciels Excel, Stata et R.

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ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS


Le présent chapitre expose les résultats obtenus après le traitement des données et leurs interprétations.
Deux types d’analyse ont été réalisées : une analyse descriptive et une analyse économétrique. Ce chapitre
présente également les recommandations qui découlent de la présente étude.

3.1 Analyse descriptive de la population


3.1.1. Analyse uni variée
3.1.1.1) Répartition des jeunes suivant le sexe
Figure 1: Répartition (en pourcentage) des jeunes suivant le sexe

39,85

60,15

FEMININ MASCULIN

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

L’analyse de la figure 1 révèle que notre population d’étude est majoritairement constituée d’hommes.
En effet, la proportion de jeunes hommes (60,15%) est plus élevée que celle des jeunes femmes
(39,85%).

3.1.1.2) Répartition des jeunes suivant la situation d’emploi

Figure 2: Répartition (en pourcentage) des jeunes selon la situation d’emploi sur le marché du travail

EMPLOI SATISFAISANT 33,21

EMPLOI NON SATISFAISANT 13,81

CHOMAGE 37,16

INACTIF 15,81

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

De la figure 2, on constate que les jeunes ayant un emploi représentent près de 47% de notre population
d’étude dont 33,21% en sont satisfaits. Aussi, des 52,97% de la population ne disposant pas d’emploi,
70,15% sont des chômeurs et 29,85% sont des inactifs.

18 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


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3.1.1.3) Répartition de la population d’étude selon le niveau d’instruction

Figure 3 : Répartition (en pourcentage) de la population d’étude suivant le niveau d’instruction des jeunes

SUPERIEUR 2,49

SECONDAIRE 13,38

PRIMAIRE 25,70

AUCUN 58,43

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

La figure 3 fait ressortir la prépondérance des jeunes non instruits (soit une proportion de 58,43%). Par
suite, on remarque que la proportion des jeunes de 15-29 ans diminue au fur et à mesure que le niveau
d’instruction augmente. Cette décroissance est caractérisée par une faible présence des jeunes ayant un
diplôme universitaire.

3.1.2. Analyse bivariée

Tableau 2 : Tableau descriptif des profil-colonnes de la situation d’emploi sur le marché du travail par les variables
explicatives

SITUATION D'EMPLOI
INACTIF CHOMAGE EMPLOI NON SATISFAISANT EMPLOI SATISFAISANT
FEMININ 38,22 36,22 44,79 42,64
SEXE
MASCULIN 61,78 63,78 55,21 57,36
15-19 20,35 30,04 14,18 14,8
AGE (C_AGE) 20-24 30,36 31,35 32,8 26,43
25-29 49,29 38,61 53,02 58,77
AUCUN 74,65 48,25 71,38 56,73
NIVEAU D'INSTRUCTION DU PRIMAIRE 19,57 31,11 18,67 25,49
JEUNE (EDUC_J) SECONDAIRE 5,25 16,91 8,55 15,3
SUPERIEUR 0,53 3,74 1,4 2,47
PAS RECHERCHER D'EMPLOI/S'OCCUPER DU FOYER 21,79 18,7 10,95 6,82
RECHERCHE D'EMPLOI 11,98 20,68 1,49 1,84
PREMIERE EXPERIENCE PRO- APPRENTISSAGE/STAGE /FORMATION 2,08 21,16 8,05 15,26
FESSIONNELLE (FIRST_EXP) TRAVAIL NON REMUNERE 41,99 22,83 32,01 26,63
TRAVAIL INDEPENDANT 21,19 14,09 42,88 40,05
TRAVAIL SALARIE 0,97 2,54 4,62 9,4
TRAVAIL PENDANT LES NON 99,22 97,03 93,53 95,35
ETUDES (TRAV_ETUD) OUI 0,78 2,97 6,47 4,65
STAGE PENDANT LES ETUDES NON 99,88 96,94 99,31 96,66
(STAGE) OUI 0,12 3,06 0,69 3,34
0 A MOINS DE 3 MOIS 83,55 86,23 84,74 85,2
3 A MOINS DE 6 MOIS 3,12 4,68 6,34 3,53
DUREE DE LA RECHERCHE
6 A MOINS DE 12 MOIS 3,27 3,18 2,62 2,53
D'EMPLOI (DUR_RECH_EMPL)
12 A MOINS DE 24 MOIS 2,51 2,46 1,67 3,52
24 MOIS OU PLUS 7,56 3,46 4,63 5,22
AUCUN 100 90,66 87,08 77,1
SALAIRE DE RESEVE 10-30 0 2,21 6,1 4,26
(SAL_RES) 31-60 0 4,04 4,79 10,31
61 OU PLUS 0 3,08 2,03 8,34
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

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3.1.2.1) Répartition de la situation d’emploi des jeunes suivant le sexe

A la lecture du tableau n°2, on note une prédominance de la population masculine quelle que soit la
situation d’emploi. En effet, les jeunes hommes représentent plus de la moitié des jeunes inactifs
(61,78%), chômeurs (63,78%), des jeunes disposant d’un emploi non satisfaisant (55,21%) et de ceux
qui en sont satisfait (57,36%).

3.1.2.2) Situation d’emploi et groupe d’âge

Le tableau n°2 met en avant l’évolution croissante des proportions de jeunes des différents groupes
d’âge (15-19 ans, 20-24 ans, 25-29 ans) quelle que soit la situation sur le marché de l’emploi. De plus,
il permet de constater que la proportion des jeunes âgés de 15 à 19 ans passe sous la barre des 15% au
sein des différentes classes caractérisant la possession d’un emploi. De plus, ces classes sont caracté-
risées par une forte présence des jeunes âgés de 25-29 ans (respectivement 53,02% et 58,77%).

3.1.2.3) Situation d’emploi du jeune et son niveau d’instruction

Les statistiques présentées dans le tableau n°2 permettent de corroborer le constat effectué dans la
population d’étude. En effet, la proportion des jeunes diminue lorsque le niveau d’instruction de ces
derniers augmente qu’ils soient inactifs, chômeurs ou employés. Dans le même sens, même si environ
1 jeune chômeurs sur 2 n’a aucun niveau d’instruction, il est important de noter que 20,65% de ces
jeunes chômeurs ont au moins le niveau du secondaire, une proportion non négligeable par rapport à
celle des jeunes disposants d’un emploi et ayant ce même niveau (9,95% et 17,77%).

3.1.2.4) Situation d’emploi et première expérience professionnelle sur le marché du travail

Le tableau 2 montre qu’essentiellement les jeunes inactifs (64,15%) ont connu au moins une période
de travail (Salarié, Indépendant ou Non Rémunéré) avant d’occuper leur statut actuel à la date de l’en-
quête. On note en effet que, près de 42% des jeunes inactifs au moment de l’enquête ont obtenu lors
de leur première expérience sur le marché du travail, un emploi non rémunéré. Par ailleurs, lors de leur
première expérience sur le marché du travail, les jeunes chômeurs ont pour la plupart soit obtenu un
travail non rémunéré (soit 22,83%) soit entrepris (14,09%) ; notons néanmoins que 21,16% était en
apprentissage, en stage ou ont suivis une formation. En ce qui concerne les jeunes pourvu d’un emploi,
ils ont dans leurs grandes majorités connues à leurs début une période de travail indépendant ou non
rémunérés (soit respectivement 74,89% pour les jeunes employés non satisfait et 66,68% pour les
jeunes employés satisfait).

20 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


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3.1.2.5) Situation d’emploi, travail pendant les études et stage pendant les études

D’après le tableau 2, les jeunes n’ont quasiment (à plus de 93% pour le travail et 95% pour les stages)
pas eu à travailler ou à effectuer un stage pendant leurs études quelle que soit leur situation d’emploi.
Cette situation est à mettre en rapport avec le niveau d’instruction des jeunes majoritairement caracté-
risé par les niveaux « Aucun », « Primaire » (84,13%).

3.1.2.6) Répartition de la situation d’emploi des jeunes selon leur durée de recherches d’emploi

Le tableau 2 montre qu’à la date de réalisation de l’enquête, dans leur grande majorité, les jeunes ont
passé moins de 3 mois à rechercher un emploi quelle que soit leur situation sur le marché du travail. Il
en ressort par la même occasion qu’environ 17 jeunes sur 20 ayant un emploi quelle que soit la satis-
faction tirée, l’on obtenu en moins de 3 mois.

3.1.3. Analyse multivariée

Comme annoncée ci-dessus, une analyse des correspondances multiples a été effectuée afin de faire
ressortir les modalités décrivant le mieux les individus ayant réussi à s’insérer sur le marché de l’em-
ploi. Mais en raison de la très faible représentation de la situation d’emploi sur les différents axes
factoriels, on a dû faire recourt à une description des modalités de la situation d’emploi par celle des
variables explicatives à travers la fonction « catdes » du Package « FactoMineR » de Le, Josse et Hus-
son (2008. Les résultats de l’ACM seront toutefois présentés en annexe.

Tableau 3 : Description de la classe Emploi Satisfaisant par les modalités des variables indépendantes

EMPLOI SATISFAISANT
Cla/Mod Mod/Cla Global p.value v.test
C_SAL_RES2=61 OU PLUS 66,02 8,34 4,19 0,00 Inf7
C_SAL_RES2=31-60 61,26 10,31 5,59 0,00 Inf
C_SAL_RES2=10-30 45,90 4,26 3,08 0,00 Inf
DUR_RECH_EMPL=12 A MOINS DE 24 MOIS 43,11 3,52 2,71 0,00 Inf
STAGE=OUI 47,02 3,34 2,36 0,00 Inf
TRAV_ETUD=OUI 42,17 4,65 3,67 0,00 Inf
FIRST_EXP=TRAVAIL SALARIE 64,29 9,40 4,86 0,00 Inf
FIRST_EXP=TRAVAIL INDEPENDANT 47,82 40,05 27,81 0,00 Inf
EDUC_J=SECONDAIRE 37,99 15,30 13,38 0,00 Inf
EDUC_M=SECONDAIRE OU PLUS 44,43 2,82 2,11 0,00 Inf
ETAT_MAT=MARIE 35,77 60,21 55,91 0,00 Inf
C_AGE=25-29 39,84 58,77 48,98 0,00 Inf
SEXE=FEMININ 35,53 42,64 39,85 0,00 Inf
LIENS_CM=CM 46,28 25,14 18,04 0,00 Inf
EDUC_P=SECONDAIRE OU PLUS 37,38 9,00 7,99 0,00 30,15
MILIEU=URBAIN 34,43 38,54 37,17 0,00 23,17
FIRST_EXP=APPRENTISSAGE/STAGE/FORMATION 35,25 15,26 14,37 0,00 20,66
DUR_RECH_EMPL=24 MOIS OU PLUS 35,70 5,22 4,85 0,00 13,86
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

7 Infini

21 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

L’examen des résultats obtenus permet de dire que les individus ayant réussi à avoir un emploi satis-
faisant sont fortement caractérisés par des valeurs particulières pour les variables Première expérience
professionnelle, Catégorie d’âge, Lien avec le Chef de Ménage, Salaire de réserve, Niveau d’éducation
du jeune, Durée de recherche d’emploi, Etat Matrimonial, Travail pendant les études, Stage pendant
les études, Milieu de résidence et le Niveau d’instruction des parents.

En effet, les individus en situation d’insertion sur le marché du travail sont majoritairement des jeunes
femmes, sont mariés et âgés de 25 à 29 ans, qui après l’obtention de leur diplôme ont soit eu un travail
salarié, soit essayé d’entreprendre ou encore suivi un apprentissage/stage/formation, et qui durant leurs
études ont eu à travailler et à effectuer un stage. Ils vivent dans leur grande majorité en milieu urbain
et sont les chefs de leur ménage. L’insertion de ces jeunes a duré entre 12 et moins de 24 mois pour la
majeure partie et plus de deux ans pour d’autres. De plus, ils se distinguent par l’existence d’un salaire
de réserve et le secondaire comme niveau d’éducation caractéristique. Les parents de ces jeunes, quant
à eux, ont un niveau d’instruction supérieur ou égale au secondaire.

3.2 Analyse économétrique


3.2.1. Modèle logit ordonné
3.2.2.1. Présentation des résultats d’estimation du logit ordonné

Le tableau ci-dessous présente les résultats obtenus après estimation du logit ordonné. A la lecture de ce
tableau, on constate aisément que toutes les variables sont fortement significatives au seuil de 5% dans
l’analyse des déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes au Bénin sauf la modalité chef de
ménage. De plus, la probabilité associée au ratio de vraisemblance est inférieure à 5% ; ce qui atteste
de la significativité globale du modèle.

3.2.2.2. Test de validation du logit ordonné – Test de Brant


Le test de Brant a été effectué sous Stata afin de vérifier l’hypothèse des pentes parallèles.

Tableau 4 : Résultats du test de Brant

Modèle complet KHI2 246,8 Pr (>khi2) 0 df 30


KHI2 Pr (>khi2) df KHI2 Pr (>khi2) df
MILIEU: URBAIN 7,45 0,01 1 EDUC_J: SUPERIEUR 2,48 0,12 1
LIENS_CM: CHEF DE MENAGE 3,13 0,08 1 FIRST_EXP: RECHERCHE D’EMPLOI 4,00 0,05 1
LIENS_CM: CONJOINT 0,72 0,40 1 FIRST_EXP: APPRENTISSAGE/STAGE/FORMATION 6,78 0,01 1
LIENS_CM: FILS/FILLES 0,35 0,56 1 FIRST_EXP: TRAVAIL NON REMUNERE 0,87 0,35 1
LIENS_CM: AUTRES 0,05 0,82 1 FIRST_EXP: TRAVAIL INDEPENDANT 5,11 0,02 1
SEXE: MASCULIN 1,22 0,27 1 FIRST_EXP: TRAVAIL SALARIE 0,19 0,66 1
C_AGE: 20-24 7,80 0,01 1 TRAV_ETUD: OUI 3,43 0,06 1
C_AGE: 25-29 2,38 0,12 1 STAGE: OUI 0,15 0,70 1
ETAT_MAT: MARIE 1,22 0,27 1 DUR_RECH_EMPL: 3 A MOINS DE 6 MOIS 4,21 0,04 1
EDUC_P: PRIMAIRE 1,72 0,19 1 DUR_RECH_EMPL: 6 A MOINS DE 12 MOIS 0,02 0,88 1
EDUC_P: SECONDAIRE 0,03 0,85 1 DUR_RECH_EMPL: 12 A MOINS DE 24 MOIS 2,74 0,10 1
EDUC_M: PRIMAIRE 0,70 0,40 1 DUR_RECH_EMPL: 24 MOIS OU PLUS 0,01 0,93 1

22 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

KHI2 Pr (>khi2) df KHI2 Pr (>khi2) df


EDUC_M: SECONDAIRE 0,04 0,85 1 SAL_RES: 10-30 10,53 0,00 1
EDUC_J: PRIMAIRE 23,46 0,00 1 SAL_RES: 31-60 1,08 0,30 1
EDUC_J: SECONDAIRE 16,27 0,00 1 SAL_RES: 61 OU PLUS 0,59 0,44 1
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Les résultats présentés ci-dessus nous montrent que l’hypothèse des pentes parallèles a été violée. En
effet, la probabilité associée au Khi2 du modèle complet est inférieure à 5 pour cent ; ce qui traduit un
rejet global de l’hypothèse nulle ; les variables responsables de cette situation sont celles mises en gras.

3.2.2. Modèle logit stéréotype


3.2.3.1. Présentation des résultats d’estimation du logit stéréotype

Tableau 5 : Résultats d’estimation du modèle logit stéréotype de la situation d’emploi

Coefficient z value Coefficient z value


Constante 1 : 1,56 105,99 **** EDUC_J: PRIMAIRE 0,35 58,95 ****
Constante 2 : -0,74 -109,26 **** EDUC_J: SECONDAIRE 0,53 64,21 ****
MILIEU: URBAIN 0,04 8,65 **** EDUC_J: SUPERIEUR 1,70 84,21 ****
LIENS_CM: CM -0,26 -19,70 **** FIRST_EXP: RECHERCHE D’EMPLOI 1,66 131,77 ****
LIENS_CM: CONJOINT 0,10 7,96 **** FIRST_EXP : APPRENTISSAGE/STAGE/FORMATION -0,67 -78,64 ****
LIENS_CM: FILS/FILLES 0,08 6,46 **** FIRST_EXP: TRAVAIL NON REMUNERE -1,27 -166,51 ****
LIENS_CM: AUTRES 0,15 11,93 **** FIRST_EXP: TRAVAIL INDEPENDANT -1,82 -234,55 ****
SEXE: MASCULIN 0,16 25,27 **** FIRST_EXP: TRAVAIL SALARIE -2,16 -155,13 ****
C_AGE: 20-24 -0,53 -78,75 **** STAGE: OUI -0,34 -20,95 ****
C_AGE: 25-29 -0,72 -97,64 **** DUR_RECH: 3 A MOINS DE 6 MOIS 0,08 7,27 ****
ETAT_MAT: MARIE -0,25 -31,97 **** DUR_RECH: 6 A MOINS DE 12 MOIS 0,02 1,75 .
EDUC_P: PRIMAIRE -0,02 -2,03 * DUR_RECH:12 A MOINS DE 24 MOIS -0,23 -16,55 ****
EDUC_P: SECONDAIRE OU PLUS -0,01 -0,55 DUR_RECH: 24 MOIS OU PLUS -0,43 -37,84 ****
EDUC_M: PRIMAIRE 0,62 60,66 **** SAL_RES: 10-30 -1,34 -97,20 ****
EDUC_M: SECONDAIRE OU PLUS -0,56 -31,84 **** SAL_RES: 31-60 -1,36 -117,83 ****
TRAV_ETUD: OUI -0,50 14,21 **** SAL_RES: 61 OU PLUS -1,49 -102,24 ****
Nombre de modalités à expliquer: 2 Phi 1 1,00
Nom des modalités a expliqué: log (m [,1]/mu [,3]), log (mu[,2]/mu[,3]) Phi 2 0,07 23,19 ****
LR1 Khi2 331467,00 Log likelihood Modèle Stéréotype -980610,00
p.value 0,00 Log likelihood Modèle multinomiale -1006327
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Les résultats de cette estimation révèlent que presque tous les coefficients du modèle estimé sont si-
gnificatifs au seuil de 5% sauf celui de la modalité 6 à moins de 12 mois de la variable Durée de
recherche d’emploi qui n’est significatif qu’au seuil de 10% et la modalité Secondaire ou plus du ni-
veau d’instruction du père qui n’est pas du tout significatif. De plus, la statistique LR1 Khi2 présente
le likelihood ratio test qui permet d’attester de la significativité globale du modèle. La probabilité as-
sociée à ce test est inférieure à 5 pour cent ; ce qui implique que le modèle estimé est globalement
significatif.

Par ailleurs, la comparaison du log likelihood du modèle stéréotype à celui du modèle multinomial
permet de tester les deux modèles afin d’évaluer s’il y a une perte significative d’information due au
contrainte du stéréotype (Lunt, 2001). Cette comparaison a permis de constater qu’il y a eu une perte

23 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

d’information d’environ 3% ; ce qui garantit la conservation de la bonté de l’ajustement. En outre, on


obtient ϕ3=0< ϕ2=0,07< ϕ1=1, on en déduit d’une part, qu’il existe bien un ordonnancement entre les
modalités de la variable dépendante et d’autre part que le modèle stéréotype nous suggère d’inverser
notre échelle. Ainsi donc, la modalité mise en référence est celle de l’emploi satisfaisant. Les odd-
ratios sont obtenus en faisant l’exponentielle du produit ϕtβj. Les odd-ratios obtenus de cette manière
donnent les chances de prendre ou de ne pas prendre la modalité chômage ou emploi insatisfaisant par
rapport à emploi satisfaisant. Afin d’obtenir ceux d’être ou de ne pas être en emploi satisfaisant plutôt
qu’au chômage ou en emploi insatisfaisant, on fait l’inverse de ces derniers.

3.2.3.2. Interprétation des résultats


3.2.3.2.1. Commentaires généraux
Selon les résultats de l’estimation du modèle, les individus de sexe féminin, les jeunes mariés, ceux
vivant en milieu rural et ceux ayant eu à effectuer un stage au cours leur formation ou à travailler ont
plus de chances d’être en emploi satisfaisant plutôt que de se retrouver au chômage ou en emploi
insatisfaisant, de même que les individus ayant un salaire de réserve. De plus, le signe négatif des
facteurs 20-24, 25-29, Chef de ménage, secondaire ou plus du niveau d’éducation de la mère, des
durées de recherche d’emploi supérieur à un an, des premières expériences telles que le travail non
rémunéré, le travail indépendant, le travail salarié, l’apprentissage/stage/formation, révèle un impact
positif de ces facteurs sur la probabilité d’insertion des jeunes.

En effet, l’analyse des résultats du modèle établit que les jeunes femmes présentes sur le marché du
travail ont 1,17 fois et 1,02 fois plus de chance d’être inséré plutôt que d’être au chômage ou d’avoir
un emploi non satisfaisant en comparaison aux hommes. Cet état de chose serait dû à la nature des
activités généralement menées par ces jeunes femmes (service, commerce, etc.), qui ne demandent pas
une main d’œuvre qualifiée. Par ailleurs, le programme d’accès au microcrédit aux plus pauvres et
d’autres initiatives en faveur de la création d’activité génératrice par les femmes peuvent être à l’ori-
gine de ce constat. De plus, les jeunes âgés de 20 à 24 ans d’une part, de 25 à 29 ans d’autre part, ont
respectivement 1,69 et 2,05 fois plus de chance d’être inséré qu’au chômage, ainsi que 1,03 et 1,05
fois plus de chance d’avoir un emploi satisfaisant qu’un emploi insatisfaisant. Cela pourrait être dû au
fait que d’une part, les jeunes âgés de moins de 20 ans sont généralement encore dans le système
éducatif. D’autre part, la mise en relation avec la nécessité d’acquérir une certaine expérience profes-
sionnelle sur le marché de l’emploi et la durée moyenne de chômage au Bénin renforce cette explica-
tion.

Par ailleurs, le mariage permet d’accroitre les chances d’insertion de 1,28 fois par rapport à celle d’être
au chômage et de 1,02 fois par rapport à l’emploi insatisfaisant. En effet, étant donné que le mariage
implique de lourdes responsabilités et induit bien souvent l’augmentation du nombre de personnes à

24 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

charge, l’obtention d’un emploi satisfaisant permettra de ce fait au jeune de subvenir efficacement aux
besoins de sa petite famille. En d’autres termes, les personnes responsables d’une famille sont beau-
coup plus portées à rechercher activement un emploi, ce qui peut s’avérer payant. De la même façon,
le fait d’être chef de ménage augmente respectivement de 1,29 fois et de 1,02 la probabilité d’être en
emploi satisfaisant plutôt que celle d’être au chômage ou d’avoir un emploi non satisfaisant.

L’étude a également permis de révéler que les individus qui ont fait des stages pendant leurs études
voient leur chance d’insertion croitre de 1,5 fois et 1,12 fois par rapport respectivement au chômage et
à l’emploi insatisfaisant. Pareillement, les individus ayant eu à travailler durant leurs études présentent
de meilleures prédispositions à l’obtention d’un emploi satisfaisant. En effet, grâce au stage et au tra-
vail pendant les études, les jeunes acquièrent déjà une certaine expérience professionnelle, notamment
pratique avant la fin de leurs formations. Ils permettent aussi au jeune de nouer des relations avec le
monde professionnel. Lorsque la mère du jeune possède un niveau d’instruction supérieur ou égale au
secondaire, elle accroit de 1,75 fois la probabilité d’être en emploi satisfaisant comparativement au
chômage et de 1,04 fois celle de se retrouver insérer plutôt qu’insatisfait dans l’emploi. Ce résultat
n’est guère surprenant, car généralement en Afrique, des deux parents les mères sont celles qui sont le
plus en contact avec les enfants, et de ce fait participent significativement à leur éducation. Ainsi donc
un niveau d’instruction plus élevé de la mère impacterait significativement les chances d’insertion de
ses progénitures, car ces derniers pourraient bénéficier ainsi de son expérience. Tandis que, lorsque ce
niveau est égal au primaire, on observe une diminution respective de cette probabilité qui est de 0,53
fois et de 0,95 fois.

Concernant les premières expériences sur le marché du travail après l’obtention du diplôme, on cons-
tate que plus on évolue vers un travail salarié plus l’impact des modalités se fait grand allant de 1,95
fois à 8,63 fois pour ce qui est de la probabilité d’insertion par rapport au chômage et de 1,04 à 1,16
fois pour la probabilité d’avoir un emploi satisfaisant plutôt qu’un emploi non satisfaisant. En effet,
cela permet au jeune d’acquérir de bon réflexes professionnelles et contribue à affirmer sa personnalité
sur le marché ainsi qu’à enrichir son curriculum vitae. Par contre, les individus ayant recherché acti-
vement un emploi sans en trouver à leur première expérience sont exposé à un risque 5,26 fois plus
élevé d’être au chômage plutôt qu’inséré. Le fait d’avoir un salaire de réserve induit une variation des
chances d’insertion allant de 3,82 fois à 4,43 fois par rapport à ceux qui n’ont pas rechercher un emploi
pour ce qui est de la probabilité d’insertion par rapport au chômage et de 1,09 à 1,10 fois pour la
probabilité d’avoir un emploi satisfaisant plutôt qu’un emploi non satisfaisant au fur et à mesure que
le salaire croit. La définition d’un salaire de réserve traduit non seulement les exigences du jeune envers
l’employeur mais aussi la confiance du jeune en ses capacités et aptitudes de même que sa détermina-
tion à avoir un emploi satisfaisant.

25 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Lorsque l’on examine de plus près ces résultats, on aboutit aux conclusions suivantes :
3.2.3.2.2 Lien avec le chef de ménage & Sexe et Niveau d’instruction du jeune & Milieu de résidence

Au sein des jeunes actifs sur le marché de l’emploi, les femmes présentent de meilleures prédisposi-
tions à l’insertion que les hommes. De même, le fait d’être le chef de son ménage augmente les chances
d’insertion quel que soit le sexe. Par ailleurs, cette probabilité tend globalement à décroitre au fur et à
mesure que le lien avec le chef de ménage s’affaiblit. De la même manière, les jeunes vivant en milieu
rural bénéficient de meilleures perspectives d’insertion par rapport à leurs congénères du milieu urbain,
mais ne tirent aucun avantage de l’acquisition d’un niveau d’éducation supplémentaire, bien au con-
traire. Cela pourrait être expliqué d’une part par le fait qu’en milieu urbain les conditions de vie sont
souvent difficiles. D’autre part, la faiblesse relative de la scolarisation en milieu rural et l’entrée pré-
coce des jeunes dans les activités agricoles, caractéristique des milieux ruraux pourrait expliquer cet
état de chose. En effet, ce genre d’activité ne requiert pas un niveau d’éducation très avancé. En outre,
la pratique d’activité agricole peu différenciée justifierait le fait que la satisfaction de ces jeunes soit
vite atteinte, facilitant ainsi leurs insertions.

Figure 4 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant : A- le lien avec le chef de ménage et le sexe ; B-
le niveau d’éducation et le milieu de résidence

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

3.2.3.2.3 Première expérience après l’obtention du diplôme & niveau d’instruction du jeune

Les premières expériences impactent plus significativement la probabilité d’insertion des jeunes
n’ayant aucun niveau par rapport à ceux ayant un niveau primaire. De même, de ceux n’ayant aucun
niveau à ceux ayant un niveau primaire également pour ceux ayant atteint le secondaire, l’évolution
des chances d’insertion est similaire. Par contre, les jeunes ayant un niveau supérieur ne tirent grand
avantage des premières expériences quant à leur chance de trouver un emploi satisfaisant. Ainsi, plus

26 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

le niveau d’éducation croit, moindre est l’avantage tiré des premières expériences pour l’obtention
d’un emploi satisfaisant.

Figure 5 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant la première expérience et le niveau d’éducation

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

3.2 Synthèse des résultats


De la mise en relation des résultats obtenus, il ressort que 33,21% des jeunes étudiés ont un emploi
satisfaisant et sont donc en situation d’insertion. Parmi ces individus, 57,36% sont des hommes, et
56,7% n’ont aucun niveau. De plus, la majorité de ces individus ont réussi à s’insérer après une re-
cherche d’emploi de moins de 3 mois sans aucun salaire de réserve pour la plupart.

La détermination du profil des jeunes ayant réussi à s’insérer compte tenu des données dont nous dis-
posons nous a permis de constater que les jeunes insérés, pour la plupart sont des femmes, sont mariés
et sont des chefs de ménage. Ils vivent en milieu urbain et ont un âge compris entre 25 et 29 ans.
Concernant leur formation le plus haut niveau d’éducation est le secondaire. De plus, durant leurs
études, elles ont eu l’opportunité d’effectuer des stages et de travailler. En outre, à leur première ten-
tative d’insertion sur le marché de l’emploi, elles ont soit essayé d’entreprendre ou eu un travail salarié.
Certaines ont préféré suivre un apprentissage/stage/formation. La durée de l’insertion de ces jeunes est
comprise entre un an et plus de deux ans. Ils se distinguent également par l’existence d’un salaire de
réserve. Les parents de ces jeunes, quant à eux ont un niveau d’instruction supérieur ou égale au se-
condaire.

L’analyse économétrique nous a permis de découvrir que les facteurs : mariage, milieu rural, sexe
féminin, stage, travail pendant les études, salaire de réserve, les durées de recherche d’emploi supé-
rieure à un an ainsi que les modalités chef de ménage, 20-24 ans, 25-29 ans, secondaire ou plus du
niveau d’éducation de la mère, les premières expériences telles que le travail non rémunéré, le travail

27 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

indépendant, le travail salarié, l’apprentissage/stage/formation influencent positivement la probabilité


d’insertion. De plus, au sein des insérés le niveau d’éducation impacte négativement tandis que ce sont
les jeunes sans niveau d’éducation dans notre base qui présentent de meilleures perspectives.
Au regard de cette synthèse, il ressort que seule la deuxième hypothèse de cette étude est vérifiée.

3.3 Préconisation opérationnelle

Au terme de cette étude et au regard des variables entrant dans l’explication des facteurs qui favorisent
l’insertion d’un jeune sur le marché du travail béninois, des actions concrètes doivent être mise en
œuvre par les autorités politiques pour l’amélioration de l’environnement du marché de travail béni-
nois. Plus spécifiquement, il est nécessaire pour eux de :

- Mettre l’accent sur les disciplines et pratiques entrepreneurial dans le système éducatif ;
- Initier des programmes de formation parallèles spécifique afin d’améliorer le niveau d’éducation
des jeunes peu instruits. En effet, un haut niveau de formation augmenterait les capacités d’adap-
tation et d’innovation et les rendra plus entreprenants et plus performants ;
- Favoriser un climat économique nécessaire à la création d’emploi afin de permettre au marché de
pouvoir convenablement exploiter le potentiel que représentera cette main d’œuvre qualifiée ;
- Mettre en place des politiques d’octrois de stages aux jeunes durant leur formation scolaire et
universitaire. Ces politiques permettront, en effet, de mieux préparer les jeunes aux réalités du
marché du travail en leur forgeant ainsi une certaine personnalité, accélérant du coup leur inser-
tion ;
- Créer et mettre en œuvre sur toute l’étendue du territoire des projets surtout dans les secteurs pri-
maire et tertiaire qui faciliteront l’auto-emploi des jeunes ;
- Sensibiliser les ménages sur l’importance de la formation professionnelle pour l’emploi.

28 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

CONCLUSION

Le problème crucial que pose l’accès des jeunes au marché du travail dans le monde nous a amené à
analyser les déterminants de l’insertion professionnelle des jeunes dans le cadre particulier du marché
béninois. On s’est intéressé dans cette étude à l’influence de certaines caractéristiques socio-écono-
miques du jeune sur son insertion sur le marché du travail au Bénin.

Pour cela, nous avons réalisé une régression logistique stéréotype sur 3338 jeunes Béninois à l’aide du
logiciel R. A l’issue des analyses, se dégagent les résultats suivants : le sexe est significatif dans l’ex-
plication de l’insertion professionnelle des jeunes au Bénin à travers un avantage des femmes par rap-
port aux hommes dans l’obtention d’un emploi satisfaisant ; le niveau d’instruction des jeunes, l’exis-
tence d’un salaire de réserve, leur durée de recherche d’emploi et leur première expérience profession-
nelle influencent significativement leur insertion professionnelle. De même, les résultats prouvent éga-
lement que la situation géographique (rural), matrimonial (marié) et surtout la réalisation pour le jeune
d’un stage durant son cursus scolaire ou universitaire et le fait d’avoir travaillé pendant les études
impactent positivement l’obtention d’un emploi satisfaisant par un jeune au Bénin.

Ainsi, nous suggérons aux pouvoirs publics d’accorder une place de choix au capital humain dans leurs
politiques économiques de développement. En effet, le renforcement du système éducatif par la pré-
paration des jeunes à l’auto-emploi et l’accord de stage permettra aux jeunes d’avoir les compétences
nécessaires pour obtenir plus facilement un emploi stable. Aussi, est-il indispensable pour l’Etat de
promouvoir un climat économique favorable à la création d’emplois, en occurrence par le secteur privé.

29 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

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30 Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

~ANNEXE~

a Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

ANNEXE 1 Encadrés complémentaires

Encadré 1 Autres déterminants de l’insertion professionnelle

§Diagana (2014) estime qu’une croissance démographique supérieure à la croissance économique freinera l’ex-
pansion des activités économiques, et donc la création d’emplois. De même, la natalité, la migration, la propor-
tion de plus en plus élevée de femmes sur le marché du travail et la longue espérance de vie sont autant de
caractéristiques démographiques qui devraient avoir des conséquences significatives sur l’insertion profession-
nelle des jeunes (Langlois, 1985).

À l’instar de l’OCDE (1977,1979), Mason (1985) a tenté de montrer qu’il est souhaitable de s’attendre à ce que
l’insertion professionnelle des jeunes soit aussi influencée par l’atmosphère politique du pays. Il pense que les
lois ou règlements qui régissent les activités reliées au travail (les salaires minima et les impôts par exemple)
peuvent influencer la période d’insertion professionnelle.

Encadré 2 Résultats en contexte ivoirien

Dans l’analyse économétrique sur l’impact du capital humain dans l’insertion des jeunes sur le marché du travail
ivoirien menée par Camara et Zanou (2011), le même paradoxe fut évoqué, montrant qu’en Côte d’Ivoire, les
jeunes non instruits accèdent plus facilement au marché de travail. Les résultats indiquent que l’acquisition d’un
niveau d’éducation supérieur au niveau « sans instruction » diminue de façon croissante les chances d’être em-
ployé, soit respectivement de 0,07 fois pour le primaire, 0,30 fois pour le secondaire et 0,76 fois pour le supé-
rieur. Ils justifient ce contraste par le fait que les jeunes qui ont un niveau d’instruction élevé ne sont pas disposés
à exercer de petits métiers ou ne le déclarent pas lors des enquêtes et se considèrent comme chômeurs.

b Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Encadré 3 Analyse méthodologiques des études antérieures

La confrontation des hypothèses de recherche aux données empiriques suppose l’utilisation de tech-
niques statistiques spécifiques. On observe une certaine uniformité dans l’usage de ces techniques dans
la littérature en ce qui concerne l’étude de l’insertion professionnelle ; toutefois deux grandes tendances
peuvent être décelées.

D’une part, il est récurrent l’usage de données longitudinales provenant d’enquêtes rétrospectives ef-
fectuées à une année n et ciblant les individus diplômés depuis l’an n-x. L’analyse de ces données, fait
recourt à l’utilisation des modèles de régression logit en raison de la nature qualitative de la variable à
expliquer. L’étude des déterminants de l’insertion socioprofessionnelle des diplômés des institutions
d’enseignement supérieur guinéennes sorties au cours de la période 2000-2010 menée en 2011 par le
ROCARE, en est un exemple. La variable d’intérêt étant la situation d’emploi (avoir un emploi ou
non), les chercheurs du ROCARE ont eu recourt au modèle logit en raison de sa nature dichotomique.

D’autre part, on note l’usage de technique d’analyse qualitative dans l’analyse des déterminants de
l’insertion professionnelle. Garry (2003) dans son étude exploratoire des diplômés du système univer-
sitaire guinéen a opté pour une analyse qualitative d’entretiens semi-directif de 40 diplômés sortis il y
a 1 ou 2 ans et âgés de 23 à 30 ans, car mieux adaptée aux travaux de terrain en science sociale. L’en-
semble des points abordés par le truchement du guide d'entrevue sont : le devenir professionnel des
diplômés universitaires, l'origine sociale, les formations complémentaires, les stages et le rôle des ré-
seaux dans l'insertion. La méthode d’analyse employée se base sur celle de Gibert et Jumel (1997) qui
dans un premier temps recommande un repérage thématique et dans un second temps un traitement
qualitatif des récits. Le repérage thématique a pour but d’une part de repérer ce qui a trait aux thèmes
prévus par le schéma d'entrevue et d’autre part vise à mettre en lumière le sens constitutif contenu dans
les entrevues. Quant au traitement, il a consisté « en une étude comparative des données et en une
analyse des écarts ». Il s'agit d'abord de déceler la présence ou l'absence des sous-thèmes, puis de
mettre en évidence les analogies ou oppositions entre ces derniers.

c Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Encadré 4 Test d’indépendance du Khi-deux

Pour effectuer le test de Khi-deux, on se donne une marge d’erreur α généralement égale à 0,05. La règle de
décision est la suivante :

 Lorsque la probabilité associée à la statistique du Khi-deux est inférieure au seuil de significativité


de 5 pour cent, on rejette l’hypothèse nulle car il y a assez d’évidence statistique contre H0, donc les
deux variables sont liées ;
 Dans le cas contraire, il n’y a pas assez d’évidence statistique pour rejeter H0, donc H0 est acceptée :
les deux variables sont indépendantes.

Relativement simple à mettre en œuvre, ce test ne peut être valablement utilisé pour tester l’indépendance
de deux caractères que si certaines conditions très précises sont remplies :

 L’effectif total du tableau de contingence doit être supérieur ou égale à 20 ;


 Les effectifs marginaux du tableau de contingence doivent toujours être supérieurs ou égale à 5 ;
 Les effectifs théoriques des cases du tableau de contingence doivent être supérieurs à 5 dans 80%
des cases du tableau.

Encadré 5 Modèle de regression pour variable qualitative ordinale

L'emploi de modèle classique de régression est habituellement déconseillé lorsque la variable dépendante
est catégorielle ordinale et la littérature économétrique nous propose différentes approches pour analyser
ce type de variable ; entre autre, nous avons : le Modèle à Odds Proportionnel (MOP) de McCullagh (1980),
le Modèle à Odds Partiellement Proportionnel (MOPP) de Peterson et Harrell (1990), le Modèle à Odds
Non Proportionnel (MONP) de Fu (1998), le Modèle Stéréotype (MS) développé par Anderson (1984) ;
Greeland (1994) ; Long et Freese (2006) etc... Notre choix s’est porté sur le modèle à odds proportionnel.
En effet, ce modèle permet d’estimer des logits cumulatifs (P (Y≤t/Xj) ou P (Y≥t/Xj)) ; ce qui le rend facile
à interpréter. De plus, il est estimé sous l’hypothèse de « pentes parallèles », qui stipule que la relation
entre chaque variable indépendante Xj et la variable dépendante Y ne varie pas quelle que soit la modalité
t de la variable dépendante considérée, c’est-à-dire ∀ t, βtj= βj. En d’autres termes, cette hypothèse permet
de dire que les modalités de la variable dépendante sont parallèles entre elles, et donc les coefficients des
variables explicatives sont identiques quels que soit le niveau de la variable d’intérêt, tandis que les cons-
tantes diffèrent. Ainsi dans ce modèle, quelle que soit la modalité t considérée, une variable explicative j
donnée à la même influence. Bien souvent cette assertion est violée ; et dans ce cas, plusieurs alternatives
sont proposées dont notamment : le Modèle à Odds Partiellement Proportionnel, le Modèle à Odds Non
Proportionnel et le Modèle Stéréotype entre autres. Ce dernier est une forme non-linéaire du modèle mul-
tinomial contraint.

d Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Encadré 6 Test de Brant

L’hypothèse des pentes parallèles sera vérifiée à l’aide du test de Brant. Il permet de vérifier le parallélisme
pour chaque variable du modèle ainsi que pour le modèle complet (Long et Freese, 2006). Ainsi, si les pro-
babilités obtenues sont inférieures au seuil choisi alors l’hypothèse nulle est rejetée. Par conséquent, si pour
le modèle complet le test n’est pas significatif, dans ce cas l’hypothèse des pentes parallèles est violée pour
l’ensemble du modèle. Pour identifier la (ou les) variables responsables, on interprète les probabilités obte-
nues pour chaque variable explicative du modèle.

L’hypothèse des pentes parallèles étant violée, les coefficients estimés par le modèle logit ordonné présente
de ce fait un fort risque de biais. En effet, cela remet en cause le caractère ordonné des modalités de la
variable expliquée. Pour pallier à cet état de chose, le modèle logit stéréotype a été estimé.

Encadré 7 Logits modèle stéréotype

Pour le modèle stéréotype, les logits s’obtiennent en faisant :

𝑃 (𝑌 = 𝑡 ) exp(𝑐𝑡 + 𝜙𝑡 𝛽𝑗 𝑋𝑖 )
𝑙𝑜𝑔𝑖𝑡(𝑃(𝑌 = 𝑡)) = log ( ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑃(𝑌 = 𝑡/𝑋𝑖) =
𝑃 (𝑌 = 𝐾 ) 1 + ∑𝑡=1 exp(𝑐𝑡 + 𝜙𝑡 ∑𝑃𝑗=1 (𝛽𝑗 𝑋𝑖 ))
𝐾

Encadré 8 Caractérisation automatique des modalités d’une variable nominale

L’intérêt de cette procédure est de caractériser la variable dépendante en explorant automatiquement l’ensemble
des liaisons qu’elle entretient avec toutes les autres variables indépendantes. Ces liaisons ne seront interprétables
que lorsque la valeur test sera supérieure en valeur absolue à 2. Les valeurs tests significatives et positives défi-
nissent les modalités qui caractérisent fortement la classe, tandis que les valeurs test significatives et négatives
indiquent les modalités qui caractérisent faiblement la classe.

Encadré 9 Limite de l’étude

La principale limite de cette étude est le fait que nous n’ayons pas considéré tous les facteurs qui peuvent expliquer
l’insertion professionnelle des jeunes au Bénin tels que le coût de la recherche d’emploi, le mode d’obtention ou
de recherche de l’emploi, la taille du ménage, le nombre de personnes à charge dans le ménage etc…

e Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

ANNEXE 2 : Eléments justificatifs du problème d’insertion des jeunes

Graphique A2.1 : Quelques rapports du taux de chômage des jeunes sur celui des adultes en 2011 8 dans le monde

Afrique subsaharienne 2
Afrique du Nord 3,9
Moyen-Orient 4
Amérique latine et Caraïbes 2,3
Asie de l'Est 2,7
Asie du Sud-Est et Pacifique 5
Asie du Sud 4,3
Europe centrale et du Sud-Est (non-UE) & CEI 2,5
Economies développées et Union européenne 2,5

Source : OIT, Tendances mondiales de l’emploi, janvier 2010

Graphique A2.2 : Taux d’occupation des jeunes de 15-34 ans de 2007 à 2011 au Bénin

70
68
66
TAUX D'OCCUPATION (%)

64
62
60
58
56
54
52
50
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
ANNEE

Source : INSAE, 2013

8 Estimations préliminaires 2011

f Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

ANNEXE 3 : Complément d’analyse descriptive

Graphique A3.1 : Répartition en pourcentage des jeunes suivant le milieu de résidence

URBAIN 37%
RURAL 63%

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

On remarque que la majeure partie des jeunes de notre base vivent en milieu rural.

Graphique A3.2 : Répartition en pourcentage des jeunes suivant la catégorie d’âge

25-29 49

20-24 30

15-19 21

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Le graphique ci-dessus nous permet de constater qu’il y a plus de jeunes adultes et d’adultes que d’ado-
lescents.

Graphique A3.3 : Répartition en pourcentage du genre du jeune suivant le lien avec le chef du ménage

MASCULIN FEMININ

AUTRES 5,90
5,76

FILS/FILLES 13,01
18,06

CONJOINT 34,66
0,09

CM 2,79
15,25

AUCUN 3,78
0,70

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

g Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

L’analyse de la répartition du sexe suivant le lien entretenu avec le chef de ménage permet de constater
qu’il y a plus de femmes chef de ménage que d’hommes et inversement plus de d’hommes époux du chef
de ménage que de femme.

Graphique A3.4 : Répartition en pourcentage du milieu de résidence des jeunes suivant le niveau d’instruction

URBAIN RURAL

SUPERIEUR 2,18
0,31

SECONDAIRE 8,49
4,89

PRIMAIRE 12,21
13,49

AUCUN 14,29
44,14

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Tableau A3.1 : Résultat du test de Khi-deux

N° VARIABLES KHI-DEUX DDL P.value Décision


1 SEXE 6000 3 <2e-16 Liaison
2 MILIEU 20000 3 <2e-16 Liaison
3 AGE 50000 6 <2e-16 Liaison
4 NIVEAU D'INSTRUCTION DU JEUNE 60000 9 <2e-16 Liaison
5 ETAT MATRIMONIAL 20000 3 <2e-16 Liaison
6 LIEN AVEC LE CHEF DE MENAGE 70000 10 <2e-16 Liaison
7 PREMIERE EXPERIENCE PROFESSIONNELLE 300000 20 <2e-16 Liaison
8 TRAVAIL PENDANT LES ETUDES 10000 3 <2e-16 Liaison
9 STAGES PENDANT LES ETUDES 10000 3 <2e-16 Liaison
10 DUREE DE LA RECHERCHE D'EMPLOI 10000 10 <2e-16 Liaison
11 PLUS HAUT NIVEAU D'INSTRUCTION DU PERE 40000 6 <2e-16 Liaison
12 PLUS HAUT NIVEAU D'INSTRUCTION DE LA MERE 20000 6 <2e-16 Liaison
13 SALAIRE DE RESEVE 90000 9 <2e-16 Liaison
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Tableau A3.2 : Tableau profil-colonne

SITUATION D'EMPLOI
INACTIF CHOMAGE EMPLOI NON SATISFAISANT EMPLOI SATISFAISANT
FEMININ 38,22 36,22 44,79 42,64
SEXE
MASCULIN 61,78 63,78 55,21 57,36
RURAL 68,94 57,71 72,89 61,46
MILIEU
URBAIN 31,06 42,29 27,11 38,54
15-19 20,35 30,04 14,18 14,80
AGE
20-24 30,36 31,35 32,80 26,43
(C_AGE)
25-29 49,29 38,61 53,02 58,77
AUCUN 74,65 48,25 71,38 56,73
NIVEAU D'INSTRUCTION DU
PRIMAIRE 19,57 31,11 18,67 25,49
JEUNE
SECONDAIRE 5,25 16,91 8,55 15,30
(EDUC_J)
SUPERIEUR 0,53 3,74 1,40 2,47

h Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

SITUATION D'EMPLOI
INACTIF CHOMAGE EMPLOI NON SATISFAISANT EMPLOI SATISFAISANT
PAS MARIE 40,29 52,40 36,46 39,79
ETAT MATRIMONIAL (ETAT_MAT)
MARIE 59,71 47,60 63,54 60,21
AUCUN 3,11 5,82 2,87 4,32
CHEF DE MENAGE 11,67 10,91 27,42 25,14
LIEN AVEC LE CHEF DE MENAGE
CONJOINTS 40,54 32,06 35,50 34,70
(LIENS_CM)
FILS/FILLE 33,93 37,23 24,52 25,54
AUTRES 10,75 13,98 9,70 10,30
PAS RECHERCHER D'EMPLOI/S'OCCUPER
21,79 18,7 10,95 6,82
DU FOYER
PREMIERE EXPERIENCE PROFES- RECHERCHE D'EMPLOI 11,98 20,68 1,49 1,84
SIONNELLE APPRENTISSAGE/STAGE /FORMATION 2,08 21,16 8,05 15,26
(FIRST_EXP) TRAVAIL NON REMUNERE 41,99 22,83 32,01 26,63
TRAVAIL INDEPENDANT 21,19 14,09 42,88 40,05
TRAVAIL SALARIE 0,97 2,54 4,62 9,4
TRAVAIL PENDANT LES ETUDES NON 99,22 97,03 93,53 95,35
(TRAV_ETUD) OUI 0,78 2,97 6,47 4,65
STAGE PENDANT LES ETUDES NON 99,88 96,94 99,31 96,66
(STAGE) OUI 0,12 3,06 0,69 3,34
0 A MOINS DE 3 MOIS 83,55 86,23 84,74 85,20
DUREE DE LA RECHERCHE D'EM- 3 A MOINS DE 6 MOIS 3,12 4,68 6,34 3,53
PLOI 6 A MOINS DE 12 MOIS 3,27 3,18 2,62 2,53
(DUR_RECH_EMPL) 12 A MOINS DE 24 MOIS 2,51 2,46 1,67 3,52
24 MOIS OU PLUS 7,56 3,46 4,63 5,22
PLUS HAUT NIVEAU D'INSTRUC- AUCUN 89,34 73,16 88,04 78,32
TION DU PERE PRIMAIRE 7,86 16,32 7,24 12,69
(EDUC_P) SECONDAIRE ET PLUS 2,81 10,52 4,72 9,00
PLUS HAUT NIVEAU D'INSTRUC- AUCUN 95,46 88,29 95,96 91,16
TION DE LA MERE PRIMAIRE 3,91 9,27 2,84 6,02
(EDUC_M) SECONDAIRE ET PLUS 0,63 2,43 1,20 2,82
AUCUN 100,00 90,66 87,08 77,10
10-30 0,00 2,21 6,10 4,26
SALAIRE DE RESEVE (SAL_RES)
31-60 0,00 4,04 4,79 10,31
61 OU PLUS 0,00 3,08 2,03 8,34

Tableau A3.3 : Catégorisation automatique de l’insertion des jeunes par les modalités surreprésentées

EMPLOI SATISFAISANT
Cla/Mod Mod/Cla Global p.value v.test
SAL_RES=61 OU PLUS 66,02 8,34 4,19 0,00 Inf
SAL_RES=31-60 61,26 10,31 5,59 0,00 Inf
SAL_RES=10-30 45,90 4,26 3,08 0,00 Inf
DUR_RECH_EMPL=12 A MOINS DE 24 MOIS 43,11 3,52 2,71 0,00 Inf
STAGE=OUI 47,02 3,34 2,36 0,00 Inf
TRAV_ETUD=OUI 42,17 4,65 3,67 0,00 Inf
FIRST_EXP=TRAVAIL SALARIE 64,29 9,40 4,86 0,00 Inf
FIRST_EXP=TRAVAIL INDEPENDANT 47,82 40,05 27,81 0,00 Inf
EDUC_J=SECONDAIRE 37,99 15,30 13,38 0,00 Inf
EDUC_M=SECONDAIRE 44,43 2,82 2,11 0,00 Inf
ETAT_MAT=MARIE 35,77 60,21 55,91 0,00 Inf
C_AGE=25-29 39,84 58,77 48,98 0,00 Inf
SEXE=FEMININ 35,53 42,64 39,85 0,00 Inf
LIENS_CM=CHEF DE MENAGE 46,28 25,14 18,04 0,00 Inf
EDUC_P=SECONDAIRE 37,38 9,00 7,99 0,00 30,15
MILIEU=URBAIN 34,43 38,54 37,17 0,00 23,17
FIRST_EXP=APPRENTISSAGE/STAGE/FORMATION 35,25 15,26 14,37 0,00 20,66
DUR_RECH_EMPL=24 MOIS OU PLUS 35,70 5,22 4,85 0,00 13,86
EDUC_P=PRIMAIRE 33,65 12,69 12,52 0,00 4,14

i Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Tableau A3.4 : Catégorisation automatique de l’insertion des jeunes par les modalités sous-représentées

EMPLOI SATISFAISANT
Cla/Mod Mod/Cla Global p.value v.test
EDUC_J=PRIMAIRE 32,94 25,49 25,70 0,00 -3,93
LIENS_CM=AUCUN 32,00 4,32 4,49 0,00 -6,51
EDUC_M=AUCUN 33,11 91,16 91,44 0,00 -8,13
EDUC_M=PRIMAIRE 30,98 6,02 6,46 0,00 -14,59
DUR_RECH_EMPL=6 A MOINS DE 12 MOIS 29,00 2,53 2,90 0,00 -18,21
MILIEU=RURAL 32,49 61,46 62,83 0,00 -23,17
EDUC_P=AUCUN 32,72 78,32 79,49 0,00 -23,75
EDUC_J=AUCUN 32,24 56,73 58,43 0,00 -28,38
DUR_RECH_EMPL=3 A MOINS DE 6 MOIS 27,41 3,53 4,28 0,00 -30,83
FIRST_EXP=TRAVAIL NON REMUNERE 31,15 26,63 28,39 0,00 -32,16
LIENS_CM=AUTRES 29,34 10,30 11,66 0,00 -35,07
SAL_RES=AUCUN 29,38 77,10 87,14 0,00 -Inf
STAGE=NON 32,88 96,66 97,64 0,00 -Inf
TRAV_ETUD=NON 32,87 95,35 96,34 0,00 -Inf
FIRST_EXP=RECHERCHE D’EMPLOI 5,87 1,84 10,40 0,00 -Inf
FIRST_EXP=PAS RECHERCHER/OCCUPER FOYER 15,98 6,82 14,17 0,00 -Inf
ETAT_MAT=PAS MARIE 29,97 39,79 44,09 0,00 -Inf
C_AGE=20-24 29,49 26,43 29,76 0,00 -Inf
C_AGE=15-19 23,13 14,80 21,26 0,00 -Inf
SEXE=MASCULIN 31,67 57,36 60,15 0,00 -Inf
LIENS_CM=FILS/FILLES 27,30 25,54 31,07 0,00 -Inf

Source Tableau A3.3 & A3.4 : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

ANNEXE 4 : Résultats de l’analyse des correspondances multiples

Graphique A4.1 : Histogramme des valeurs propres

0,25

0,2

0,15

0,1

0,05

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

j Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Graphique A4.2 : Graphique des modalités de l’ACM

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Graphique A4.3 : Graphique des modalités de l’ACM

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

ANNEXE 5 Résultats des analyses économétriques

Tableau A5.1 : Régression logistique ordonnée

Pearson residuals: Min 1Q Median 3Q Max


logit (P [Y>=2]) -82.3 -14.02 4.75 10.1 137
logit (P [Y>=3]) -78.8 -9.52 -4.34 15.5 225

Coefficients: Estimate Std. Error z value Pr (>|z|)


(Intercept):1 -1,10832 0,01282 -86,45 < 2e-16 ***
(Intercept):2 -1,9436 0,01292 -150,43 < 2e-16 ***
MILIEU URBAIN 0,02782 0,00443 6,28 3,4E-10 ***
LIENS_CM CHEF DE MENAGE -0,01344 0,01131 -1,19 0,23457

k Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Pearson residuals: Min 1Q Median 3Q Max


LIENS_CM CONJOINT -0,10271 0,01058 -9,71 < 2e-16 ***
LIENS_CM FILS/FILLES -0,13348 0,01029 -12,97 < 2e-16 ***
LIENS_CM AUTRES -0,18303 0,01104 -16,57 < 2e-16 ***
SEXE MASCULIN -0,07789 0,00537 -14,51 < 2e-16 ***
C_AGE 20-24 0,41265 0,00598 69,05 < 2e-16 ***
C_AGE 25-29 0,65208 0,00641 101,7 < 2e-16 ***
ETAT_MAT MARIE 0,18471 0,00655 28,19 < 2e-16 ***
EDUC_P PRIMAIRE 0,02196 0,00676 3,25 0,00116 **
EDUC_P SECONDAIRE -0,04898 0,00912 -5,37 0,00000008 ***
EDUC_M PRIMAIRE -0,46917 0,00895 -52,39 < 2e-16 ***
EDUC_M SECONDAIRE 0,59608 0,01514 39,36 < 2e-16 ***
EDUC_J PRIMAIRE -0,16323 0,00511 -31,97 < 2e-16 ***
EDUC_J SECONDAIRE -0,26618 0,00719 -37,01 < 2e-16 ***
EDUC_J SUPERIEUR -1,39112 0,01715 -81,1 < 2e-16 ***
FIRST_EXP RECHERCHE D’ EMPLOI -1,68874 0,01185 -142,47 < 2e-16 ***
FIRST_EXP APPRENTISSAGE/STAGE/FORMATION 0,69965 0,00766 91,38 < 2e-16 ***
FIRST_EXP TRAVAIL NON REMUNERE 1,19413 0,00683 174,95 < 2e-16 ***
FIRST_EXP TRAVAIL INDEPENDANT 1,55866 0,00671 232,35 < 2e-16 ***
FIRST_EXP TRAVAIL SALARIE 2,00963 0,01101 182,53 < 2e-16 ***
TRAV_ETUD OUI 0,18796 0,01012 18,58 < 2e-16 ***
STAGE OUI 0,49035 0,01422 34,49 < 2e-16 ***
DUR_RECH_EMPL 3 A MOINS DE 6 MOIS -0,23228 0,00946 -24,56 < 2e-16 ***
DUR_RECH_EMPL 6 A MOINS DE 12 MOIS -0,04017 0,01175 -3,42 0,00063 ***
DUR_RECH_EMPL 12 A MOINS DE 24 MOIS 0,32721 0,01196 27,37 < 2e-16 ***
DUR_RECH_EMPL 24 MOIS OU PLUS 0,35645 0,0095 37,52 < 2e-16 ***
C_SAL_RES 10-30 0,83136 0,0107 77,71 < 2e-16 ***
C_SAL_RES 31-60 1,25743 0,00884 142,18 < 2e-16 ***
C_SAL_RES 61 OU PLUS 1,517 0,01107 137 < 2e-16 ***

Signif. codes: 0 ‘***’ 0,001 ‘**’ 0,01 ‘*’ 0,05 ‘.’ 0,1 ‘ ’ 1
Number of linear predictors: 2
Names of linear predictors: logit (P [Y>=2]), logit (P [Y>=3])
Dispersion Parameter for cumulative family: 1
Residual deviance: 2033389 on 5412 degrees of freedom
Log-likelihood: -1016695 on 5412 degrees of freedom
Number of iterations: 6
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

l Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Tableau A5.2 : Test de Brant sous STATA

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Tableau A5.3 : Régression logistique stéréotype

Coefficients z value odd-ratio (1/3) odd-ratio (2/3) odd-ratio (3/1) odd-ratio (3/2)
Constante 1 : 1,56 105,99
Constante 2 : -0,74 -109,26
Phi 0 1,00
Phi 1 0,07 23,19
Phi 2 0,00
MILIEU: URBAIN 0,04 8,65 1,04 1,00 0,96 1,00
LIENS_CM: CM -0,26 -19,70 0,77 0,98 1,30 1,02
LIENS_CM: CONJOINT 0,10 7,96 1,11 1,01 0,90 0,99
LIENS_CM: FILS/FILLES 0,08 6,46 1,08 1,01 0,92 0,99
LIENS_CM: AUTRES 0,15 11,93 1,16 1,01 0,86 0,99
SEXE: MASCULIN 0,16 25,27 1,17 1,01 0,85 0,99
C_AGE: 20-24 -0,53 -78,75 0,59 0,96 1,70 1,04
C_AGE: 25-29 -0,72 -97,64 0,49 0,95 2,05 1,05
ETAT_MAT: MARIE -0,25 -31,97 0,78 0,98 1,28 1,02
EDUC_P: PRIMAIRE -0,02 -2,03 0,98 1,00 1,02 1,00
EDUC_P: SECONDAIRE OU PLUS -0,01 -0,55 0,99 1,00 1,01 1,00
EDUC_M: PRIMAIRE 0,62 60,66 1,86 1,04 0,54 0,96
EDUC_M: SECONDAIRE OU PLUS -0,56 -31,84 0,57 0,96 1,75 1,04
TRAV_ETUD: OUI -0,50 14,21 0,61 0,97 1,65 1,04
EDUC_J: PRIMAIRE 0,35 58,95 1,42 1,02 0,70 0,98
EDUC_J: SECONDAIRE 0,53 64,21 1,70 1,04 0,59 0,96
EDUC_J: SUPERIEUR 1,70 84,21 5,47 1,13 0,18 0,89
FIRST_EXP: RECHERCHE D’EMPLOI 1,66 131,77 5,26 1,12 0,19 0,89
FIRST_EXP : APPRENTISSAGE/STAGE/FORMA-
-0,67 -78,64 0,51 0,95 1,95 1,05
TION
FIRST_EXP: TRAVAIL NON REMUNERE -1,27 -166,51 0,28 0,91 3,56 1,09
FIRST_EXP: TRAVAIL INDEPENDANT -1,82 -234,55 0,16 0,88 6,17 1,14
FIRST_EXP: TRAVAIL SALARIE -2,16 -155,13 0,12 0,86 8,67 1,16

m Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Coefficients z value odd-ratio (1/3) odd-ratio (2/3) odd-ratio (3/1) odd-ratio (3/2)
STAGE: OUI -0,34 -20,95 0,71 0,98 1,40 1,02
DUR_RECH: 3 A MOINS DE 6 MOIS 0,08 7,27 1,08 1,01 0,92 0,99
DUR_RECH: 6 A MOINS DE 12 MOIS 0,02 1,75 1,02 1,00 0,98 1,00
DUR_RECH:12 A MOINS DE 24 MOIS -0,23 -16,55 0,79 0,98 1,26 1,02
DUR_RECH: 24 MOIS OU PLUS -0,43 -37,84 0,65 0,97 1,54 1,03
SAL_RES: 10-30 -1,34 -97,20 0,26 0,91 3,82 1,10
SAL_RES: 31-60 -1,36 -117,83 0,26 0,91 3,90 1,10
SAL_RES: 61 OU PLUS -1,49 -102,24 0,23 0,90 4,44 1,11
Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Graphique A5.1 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant la durée de recherche d’emploi et la pre-
mière expérience

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Selon la durée de recherche d’emploi, les chances d’obtenir un emploi satisfaisant se trouvent être plus
grande pour les jeunes ayant essayé de s’auto-employer et pour ceux ayant eu un travail non rémunéré ;
par contre lesdites chances sont assez faibles dans le rang des jeunes ayant juste recherché un emploi
et de ceux qui n’ont manifesté aucune volonté de recherche à leur première expérience professionnelle.
En outre, après une année de recherche d’emploi, le travail indépendant, le travail non rémunéré, les
apprentissage/stage/formation sont capitalisés accentuant de ce fait les chances d’insertion.

n Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Graphique A5.1 : Courbes des probabilités d’insertion des jeunes suivant le salaire de réserve et : A- le stage pendant
les études et B- le travail pendant les études

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Les expériences professionnelles capitalisées que ce soit durant un stage ou durant un quelconque tra-
vail effectué pendant les études offrent aux jeunes actifs un avantage comparatif dans la course à l’in-
sertion. De plus, l’existence d’un salaire de réserve accroit considérablement les chances d’insertion
et ceci, quelle que soit la nature de l’expérience acquise. Toutefois, l’élévation du salaire de réserve de
10-30 à 31-60 n’influence quasiment pas les chances d’insertion ; ce qui n’est pas le cas lorsque l’on
passe la barre des 60 000FCFA.

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

ANNEXE 6 Base de données et script code R

Lien 6.1 Base de données

https://drive.google.com/file/d/0BwixSeEox74bdWZmUWNoYXVBOU0/view?usp=sharing

Source : Calculé à partir de la Base ETVA (2012)

Code 6.1 Code QR de la base de données

o Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE


ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES AU BENIN

Lien 6.2 Script R

https://drive.google.com/file/d/0BwixSeEox74bYTlSanhxT0VyVmM/view?usp=sharing

Source : Calculé à partir de la R version 3.2.3 (2015-12-10) -- "Wooden Christmas-Tree"

Code 6.2 Code QR du script R

p Réalisé par Marcos ABOH & Aurel ATTERE

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