Chapitre 13
l,il prltgmatique lirrguistique s'est largement dóveloppće sur la base de la
Le acte-s de langage lh*tirie ttęs aites cle langage, qui en ł constituó historiquement le crelset,
ł,uit lhilorie des actes de langage a pour thóse
principalc 1'idóe que la fonc-
{'irltt rlu langage, tnóne dans les phrases dćclaratives, n'est pas tant de
ilłl1,1 il,t' le mclnde que d'accorrrplir des actions,
comme i'ordre, la promcsse,
ls trrrlltćme. etc, Son dóveloppement par Searle, i la suite d'Austin qui en
łt rlą'tt1'le pionnier, a largement influencć le dćveloppement de la pragmati-
rltlt linfuistique, Pourtant le dóveloppement rćcent de la pragmatique
;iilprritiń a rćduit l'impońance des actes de langage et a simplifić grande-
lłlirtt la thóorie que l'on peut 1eur appliquer.
!,,:,P,-1,T,.,1".,,'$.H* ,s,l.,3.|jf":..,9"_ę,,|,lil,*.s.,*:"
l,n th(orie des actes de langage se fonde sur une trppositiorr łr <l'illusion
rlrl.rilltivtste n oui vcut quc le llnpage rit pour fonction prenllbrc dc dćcrire l.,
rćillilLit,l quc lę; ćllollcćs iftirmatifi ńicnr ioujounsrrlis ou faux, selon la thću
łlłtjtls ltcles de lalgage, au contraire, la fonction du langagc cst.lout autant
tl'llliil,stlr la róalitó ót i" perrnettre i cetui qui prcrduit un ćnoncó d'accomplir,
ttt, i'tilsłnt, une action. Daiis cette optique, les ćnoncćs ne sont ni vrais ni 1aux.
l.cr pr*tniers sont dits constatifs, alors que les seconds sont perftlr-
łt|łltlllł,l,cs prerniers peuvent recevoir une valeur de vóritó : ainsi (l ) est
x.l]li i *t scltlIcnrent si le chat est suf le paillasson. Les seconds ne peuvellt
łi
i]
W,
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] 136 . tntraductiotl ż la lingttistique contefiporaine Les actes de langage ł 137
ź1 '::
łl
il,ł
pas recevoir de va]ęur de vćritć. Toutefois,
# ils peuvent tre h ursux grźrce au langage. On peut ainsi disLinguer trois types d'actes de
neu1rćussir ou ćchotłer.t, oe mem.'q"ńlfi;il,i 1rlil
:*.1"::.:l::] 1cl_eaux ćtloncćs locutionnaires que 1,on accomplit dćs lors qu.1,on dit quelque
.il
! :::i:: ":T,:ircs .constetifs tlćpendent a.s co"aiiioń- l'i|l'i:;;-
:H
,, l. }Jii" iic a i"{ffi
;:, ;},.#;;rffi i,lttrsc ct indćpęndamment du sens que l'on commuruquc ;
!,l ;;:1; i#".J;: ti,".lff ł ;,i;;;.;tllilutionnaires que 1,on accomplit en disant quelque chose et
glttlsc ile la signification de ce que 1lon dit ;
iil;G;,Ńfi;uiióonul.uu qu" 1,orr accomplit par le fait d,avoir dit
Les ćnoncćs rl'flrmatifs Deuvent ótre constatifs:
ils ,on'olor,
;ńń;E";;,;d,.;""J iJiii,u
**frilTffi "'---Śiión;^
ou*ruo" ctrńę et qui relóvent dei consóq-uence gę 99 qlg l'on a dit, . ,
1
L.esćnoncćs :f:*]l1i:y
ffi,.::l:,:l affirmadfi-peuven;
l11l il;;;};;;;;i'r,"i']r!',l,iil'ir3iJ qui les regissent.
i reńent l'exemple (2), le simple fait d'avoir ónoncó la
!x".ii-rT,ilti
o etre heureux ou nralheureux suivan( ies conOitioni
Oe tJii.lie q"i r.iiifri."nL tlltrirsc corręspondante. mćme in I'absence d'un destinataire, suffit }r
(3) Ję t'ęlnm nerai au cinóma dernain. : ii,,, ,..,ńińi, ou actes juridi ques (acquitter, condamner, dócrćter, ętc,) i
i i,,- *-i..nr, (dó g r adei, c omiuł tde r, o rd anne r, p ardonner,
lć gue r, ę,Ąc,) i
:
"""i#;Hild:rJi'illfr
,
ł,' Łfl
:T:lł"1*1l_pedormatif
ment
explicite, .o,r,,r,"
la distinction performatii/consiatii,
ir#
- - 141, qui r u'uv Jjł:,iri]uiri,,,ri
uuuluu YsT]]łrl
"" ii..-.-r,":iiilr'(affinner'niei.postuler,reftnrquer,elc.).
- '"i.,, ń;t
j. J;łu"in l.a empćchć de poursuivre ses travaux et le dóvelop_
(4) J'afllrme que le chat est rlr le paillassorr. 1o,,,u:,,i l" ńćońe des acies de langrge a ćtó poursuivi par la suite par
,łż.
L'opposition entle conditions de fćlicitó ęt conrjitions
|li,uf'll
}rrllrl cłtrlc,
dę vćrirć,'**tii"iiąltli
pir. |..:
complćte (elles peuvent se combiner ,*. r.
9:.1"contrecollp, ilłi.
ffi;ij,Tl.iiH
l'opposition entre perfornatirs et consratif;;ńi.'il;'-:ffi
i.:
aussi tranchće qu'il y parai.ssait i-un prcmiei;^il;;,
j]
Austin en q9fleln1=],],.'i
* ćn o ncćs. có n s tutit. . i l n.o"eil;;iffiffi;)
iil ".i;,*
vaut *:j, :: :,1. ;hR
mieux :_of :"
clistinguer entre les oirt*""ir-^.i*il;;i;fiJ'ffiffil'ił o,,
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13B . lntródućtióń a la finEuistique C2ntempol:aine de langage , 139
acres
3. Les actes de dans la version searlienne la diffćrence entre le rócit cl,un óvćnement passć et une prćdiction sur
lc
tutur ;
3,1. Le principe d'exprimabilit| de Searle iiu le but illocutiorrrraire est reprćsentć, qui dćpend du
to... avec laqtlelle
degró d'explicitation de 1'acle:
r, Gs statuń respectifs du locuteur et de l,interloctrteur et ]eur influence
sut,
Searle commence par ajouter i la thćorie austinienne des actes de langage
de l'ónoncó
::,.|il']Ł'"
veut d,re peut Rłr s X"d:: łr yy"a,! j!ł a,sel
i:*etre|:. dit, "i
on lequel to nt ..qu.'ń la force i1locutionnaire ;
formulation exacte de x. l l,existence ou non d,un verbe pertbrmatif correspondant ż 1,acte illocu_ i
tionnaire; ,
A le style de l'accomplissentetrt de i'acte.
, Ce principe implique unę vision de la ńćorie des actes de langage
]!
selon laquelle les deuł notions centrales sarfi 7' intention .t tu,, oii"nfń-, Cei ensemble un peu hćtóroclite dę critBres p Imet a Searle de dćgager ,i
le locuteur qui 'adre ć h son interlocuteur a l'lntention Je iui majeurei d,actes de langage, classification bas e principalc_
"inq.rasr*,
merit sur les quatre premiers critćres ł
quer un_certain contćRu et.le lui,,cornmunique grice i ru.ignń;ution ";ńil- :
conyentionnellement assoc i ć,e aux expres siońs fi ńguistiqnes q,i' ir r, les reprósentatifŚ (assertion. affirmation, etc,) ;'
e"|"". rles diiectifs (ordre, demande, conseil, etc,) ;
pour ce faire. La cenrdlić des notiqns d'intentio"n et de
coivention ne r les promissifs (promesse, offte, invitation, etc,) ;
crrnstitue pas róellernent une rupture par rapport h la thóorie austinienne
de la9qlqe : plutót, Searle só .onńt. d'indiquer .*pri.ii.rn"ni r les ixpressifs (fćlicitatiorr, remerciement, etc,).;
*:
oes. notlons qui ćtaient restćes davantage implicites r-les dóclaratifs (dćclaration de guene, nomination, bapt0me, etc,).,
=lę: chez Austin. L'inno- prrur en finir avec l,impact cló la thćorie searlienne des actes de lan_
*vation.principale rle earle consiste f dirtńgueł a.o--p..r,", .lu"-'ii,. de ]a thóorjc
le marq}eur contenu propositńnnel .t I.'ń;d;; s^g.,-;o not"r. qu* 1es teniatives actuelles de formalisation
ónoncó_; de.
force illocutionrraire. Si l'on_en revient i t'e*"mpi.
;; Ó"i o"t., de langage s'appuient sur les travaux de Searle,
1z1, on esi
facile d'y di'tinguer, comme.dans la plupart aes pórtońatlrs "oiłquł
maĘueur cle contenu propositionnelie i'enm\nżrai au cinćma'demain
"*plliit"r,-i.et hćse performative et le- doxe
lę mlrqy.eur de force illocutionnaire je ib promets. si cette !; !9!:$lrłlii#i:,l.
distinction esi i}i],],]nlł']'f
plus facile. Łappliquer aux performałfs eiplicites comme (2),
le principe
d'expńmabilitć ś_up!o9 nćanmoins qo" t., performatifŚ' irnplicltós, 4.1 . L'hypothćse performative
contme (3), sont ćquivalents aux performatifs explicites et que,
mesure, la distinction errtre marqueur de force illocutionnairb
da;s cettę Sur la base du principe <1,exprimrbi,litć, un, lingrriste du courant cie la
de contenu propositionnel peut Ś'y appliquer.
et lnarqueur iómantique gónóiative, Ross, a proposó,ęn'-l97.0.une hypothbse^qui a ren-
.órt J oir" f rtune cenaine sous 1,appellation d,hypothćse performative.
L,hypothase performative consiiie h traiter les perfomatifs implicites,
3.2, La taxinomie des actes de langage selon Searle comme'(3), comme óquivalents aux performatifs explicites, comme
(2) :
searle a ćgalemont donnó sa version des rĘles s'appliguant (2) Je te promets quc.ir t'enlmbnerai au cinĆma delnain,
aux diffćrents
types d'actes de langage, et a prople taxinomie łię cis aifferenis (3) Je t'emmćnerai au clnettta denlrin,
d'actes de langage. Cćtte taxinómje s'appuie sur un certain
tńs plus pr.ócisóment, dans le cadre de la distinction gćnćrativiste entre
no*t.Ó'O" perfor-
critdres: structure'de suńace et sfiucture profonde (cf. chap,7), l'hypothdse
r le but de l'acte ilioćufiónnaire ; mative consiste i supposet qu'un ÓnoncĆ qrri a,.(3).comme śtfucture de Sur-
(J)
r la direction d'ajustement entre les mo(s et le monde soit les mots face oartase nćarrmóins la mćmc structurebrotbnde qu'un ćnoncć qui a
<(s_ajustent> au nonde, comme daii*Yne - aoań. ,ńo"ture de surface. En d'autres termes, tout ćnoncó a dans sa
< s'ajuste )) aux mots, comme dans une promesse
asGffi,
,oii ]r-Lóra*
itructure profonde une prćface performative (je promets que,
j.'o.rdonne
r les ćtats psychologlques exprimćs ; que, j'assŻrte que, etc,), qile cette próface performative soit exp}icitement
;
i
i4
i
14o . lntroduction ż la lin4uislique contemporaine
Lu actu de langage. 141
|.,']
ntre mafqueur de force illocutionnaile et marqueur
proposifionnel : la de
orćface perforlltalive. p;;a.,rt; dans tous
contenu La pragruatique linguistique, qui paftait de la thóorie des actes de lan-
les ćnoltcćs par gage, a eu tęndance Ą iruister sur l'aspęct conyentionnel et codique du
hypothćse. correspondair au matqueur tle
langage et e ignoref sa sous-dóterrnination. Face i un ćnoncć, en effet,
Xl
fot.ce illocurtonnalre.
}a thóotie des aótos de langage, i cause notammont du priircipe dlexprima-
+: 4.2. Le performadoxe
\l bilitó, admet que llinterprćtation se fait ess.ęntięllomęnt de fagon conven- .,
I ełcnjant t'łlypothdse performadve s'est heurtće tionnelle. Les dix ii quiuzę demićres annóes ont cependant vu l'ćrnergence
le perJormadole. Le performadoxe
i une objection de fond,
;l
d faiie-remarquer que, dans la d'un courgnt.prągr_natiqqe, ognitiviste, qui, Ł la suite de l'ćcole gćrrćrative,
la structure profonde _consiste
voit dans |p ląngage d'ąbord un moyen dc desqiptioł dę la rdalitó et seu-
.]
l.illusion ^
plus g nóralement aux question ęt Bux demandęs d'infbrmation.
A clescltpllve ", la ńćse selon.laquellc le langagŚ
sert A dćcrire lu rearite-. On pourrait objecter ir cette approche quielle ne prend pa . ęn compte
Austin, et Searle i sa suite. lui bnt subsiiiu3-;%;;.
$ thdse, celle selon les actes institutionnels. Sperber et Wi]son anticipent cette objection et y
laqueJle. la fonction principale au rr"ga.
ertl;;; .r, le montle plurót
que dc le dćcrire. D'autre.part. l iaeE ieron rópondent par avance en soulignant que les rigles qui rćgissent ]es actes
Iaqu?rl.'or, ćnonce d'une
j]
msił*yiłl$ilzłus:tń§#ĘiĘ#ięlui:$ó§d.$ięt
.r La thóorie des a
s.est constituće p.;;pp;;;-
ż IIaa thóorie .f,,,:::J,T9"ę:
tition
on
p,ioT:;:"
ctpale du langage*:est de
OeórirJ ia rćafite
iŃ fi:i',:lfi; #ilriil:
e, La thćo.i" J..**i*
-*dJ3i.tingu"
naire, illocutionnaire-.t 9: p.ńJutionnai.e, les actes locution-
tuant Ia nofion centrale le second consti-
a* lu tlrJ".j..
;.3;;,:r§§,T,.::::::,".l f|1,
i;Fqi em e s d e prag mat i q u e on t