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Les actes łle langałę , 135

Chapitre 13
l,il prltgmatique lirrguistique s'est largement dóveloppće sur la base de la
Le acte-s de langage lh*tirie ttęs aites cle langage, qui en ł constituó historiquement le crelset,
ł,uit lhilorie des actes de langage a pour thóse
principalc 1'idóe que la fonc-
{'irltt rlu langage, tnóne dans les phrases dćclaratives, n'est pas tant de
ilłl1,1 il,t' le mclnde que d'accorrrplir des actions,
comme i'ordre, la promcsse,
ls trrrlltćme. etc, Son dóveloppement par Searle, i la suite d'Austin qui en
łt rlą'tt1'le pionnier, a largement influencć le dćveloppement de la pragmati-
rltlt linfuistique, Pourtant le dóveloppement rćcent de la pragmatique
;iilprritiń a rćduit l'impońance des actes de langage et a simplifić grande-
lłlirtt la thóorie que l'on peut 1eur appliquer.

!,,:,P,-1,T,.,1".,,'$.H* ,s,l.,3.|jf":..,9"_ę,,|,lil,*.s.,*:"

1,1, tes actes de langage : les fondements historiques


dr. la pragmatique
{'}ll 1rcrrt considćrer que 1a pragmatique nait err 1955 h Harvard, lorsque
,ltilrri Austin y donne les conlórences William James et introduit la notion
llllllvillle d'a'cte de l,angage. Airrsi, contrairenent ) ce que 1'on pourrait
łl|rtit,t:, |a pragmatique prend racine dans les ffavaux d'un philosophe_ qLri
łni:livu crlnrJ la traclition dans laquelle i1 a ćtó ódLrquć et selon laquelle le
lllll1.1ltlic scrt principa]e nlent i łlćcrire Iar6alltó. Austin, en opposition avec
r.łtii, i,t,lrcepiion < vćriconditionnaliste > dę la forrction du langage, qu'it
gpllt:llc, de taqon pójorltive, l'illusion descriptive, dćfend une vision
hri,,,t,,lull plus < općrationrlaliste > selon laquelle le larrgage sęń i accom-
ultl rlts ltctes. Il tonde sa thćorie du langage et de son usage sur l'ęxarnetl
;l't,lIllllcćs cle forme atfirmatlve, ir la l'" personne du singulierde 1'indicatif
!}t(-::"L:ut, voix active. ćnoncós qui ont pour caractćristiques de ne
rien
ilr:rrir,:. .le n'ćtre donc ni vrai ni faux et de correspondre żr l'exćcution
il'tttlrl uction.

l,n th(orie des actes de langage se fonde sur une trppositiorr łr <l'illusion
rlrl.rilltivtste n oui vcut quc le llnpage rit pour fonction prenllbrc dc dćcrire l.,
rćillilLit,l quc lę; ćllollcćs iftirmatifi ńicnr ioujounsrrlis ou faux, selon la thću
łlłtjtls ltcles de lalgage, au contraire, la fonction du langagc cst.lout autant
tl'llliil,stlr la róalitó ót i" perrnettre i cetui qui prcrduit un ćnoncó d'accomplir,
ttt, i'tilsłnt, une action. Daiis cette optique, les ćnoncćs ne sont ni vrais ni 1aux.

l,}, Performat f versus constatif


l,rr tltłl*c tl'Austin, dans sa prenrióre version tout au mtrins, s'appuie sur
ltllrl łlixlirlction parrni les Ćnoncós allirrnatifs entfe ceux qui dócrivent le
ll}ł,ll(ls 0t ccux qui accomplissent une actlon :

l l I Ll,cllilt usl sur le prillassorr.


{J} Jc lc |]ronets que je t"cmmónerai au cinóma demaitr.

l.cr pr*tniers sont dits constatifs, alors que les seconds sont perftlr-
łt|łltlllł,l,cs prerniers peuvent recevoir une valeur de vóritó : ainsi (l ) est
x.l]li i *t scltlIcnrent si le chat est suf le paillasson. Les seconds ne peuvellt
łi
i]
W,

#;
] 136 . tntraductiotl ż la lingttistique contefiporaine Les actes de langage ł 137
ź1 '::

łl
il,ł
pas recevoir de va]ęur de vćritć. Toutefois,
# ils peuvent tre h ursux grźrce au langage. On peut ainsi disLinguer trois types d'actes de
neu1rćussir ou ćchotłer.t, oe mem.'q"ńlfi;il,i 1rlil
:*.1"::.:l::] 1cl_eaux ćtloncćs locutionnaires que 1,on accomplit dćs lors qu.1,on dit quelque
.il
! :::i:: ":T,:ircs .constetifs tlćpendent a.s co"aiiioń- l'i|l'i:;;-
:H
,, l. }Jii" iic a i"{ffi
;:, ;},.#;;rffi i,lttrsc ct indćpęndamment du sens que l'on commuruquc ;
!,l ;;:1; i#".J;: ti,".lff ł ;,i;;;.;tllilutionnaires que 1,on accomplit en disant quelque chose et
glttlsc ile la signification de ce que 1lon dit ;
iil;G;,Ńfi;uiióonul.uu qu" 1,orr accomplit par le fait d,avoir dit
Les ćnoncćs rl'flrmatifs Deuvent ótre constatifs:
ils ,on'olor,
;ńń;E";;,;d,.;""J iJiii,u
**frilTffi "'---Śiión;^
ou*ruo" ctrńę et qui relóvent dei consóq-uence gę 99 qlg l'on a dit, . ,
1
L.esćnoncćs :f:*]l1i:y
ffi,.::l:,:l affirmadfi-peuven;
l11l il;;;};;;;;i'r,"i']r!',l,iil'ir3iJ qui les regissent.
i reńent l'exemple (2), le simple fait d'avoir ónoncó la
!x".ii-rT,ilti
o etre heureux ou nralheureux suivan( ies conOitioni
Oe tJii.lie q"i r.iiifri."nL tlltrirsc corręspondante. mćme in I'absence d'un destinataire, suffit }r

li*r,i,uoiiri"i..nt d,un acte 1ocutionnaire. Ert revanc.he, on a accompli par


si I,on
Les conditions de fólicitć dćpendent cle l'existence i il,,;;ś;" (2) un acte illocutionnaire de promesse si et sęulemęqt
de procć<iures cłfiłi
,, iir,,iiun.e ()i en s,adressant a un destinłaire susceptible
de comprendre
:::li:].l:l|*
(parfois instiru.donllelle, , ,"r;og".'Uopie",.l"i.l
i. rlii,
ńil.ifiń6;, "ńiifil
que si les
r,,'ri*iiii"^,i"ń a" tzl .t cet acte illocutionnŃe ne seró heureux
i,i,rt,ii,n,, ai reri.ite qui lui sont attachćes sorrt remplies. Enfią on aura
de s ćtats
111' Tli.,:.
prićs :,::: l,";]
du ""11oa,
me
du locuteur, fait que",,ta
l'interlocuteur soit conforrne
conouite-iiń"ii;';;'ffi;;i"ii';;',l i$ lii

;;;;'-i;J,r*.i^,*. de (2') accornpli un acte perlocutionnaire uniquement si


prescriptions lióes a l.".i. O" l*euiirrrr,l a pour
accompli, Pius gónćralement, il.aux
y a deux condition, a. ro..o, pr-r*iiiiiii.=,l i,r.,,u,prer,"n.ion de la signification de (2) par le destinatairepeul
r,l,,,r",r",uun"" un changemerii dans ses cloyan es : par ex mple, il Otre
r' le locuteur doit s'adresser i quelqu'un
; ""'*""ir i-,,.,,"'Je, gia.. a ien'on.lurion de (2), qu-e lę locuieur a une certaine bięn_
t son interlocuteur doit łvoir compris ce qui lui a ćtć dit dans i.ilJ'
ir son ćgard.
I'ćnonei vr,tlIlrncc
," "
ijii p."r ńuńer les dóf,initions de ce fioi ty.pes d,actes de ia rnanidre
łrtivttnt*:
performatif/constatif et l", aire.unti*i
]:F {:r!"ction l.'trctc locutionnaire est accgmplr pu le_fait de dire quelque
l.'n,ctc illtlcuiionnake est accompli en disant quelque crrose,
chose,

i. ili; ;;;ń;iióńi." accoinpli par le fait de dire quelque chose,


"ińVB, "rr
2,1 , Actes locutionnaire, illocutionnaire et perlocutionnaire
,
ł,l, Taxin,omie des actes illocutionnaires selon Austin
Cependant, la distincti,on nerforrrralif/constatif.
basće comme elle ułi.il.Tił i
{lJlrłllillnrónręnt ses doutes quant i
la distinction constatif/perfonnatif,
13"f :,TT:iff:T:"..:ś:,,".1''
j{idt",tć";";ffiń*I.',er,Z',Y;nff_;$
i ]'examen sćvdre auquel Austin I'a ''*' }iii-ii,i ,ij,*t que toute ónonciation d,une phla ę grammaticale complóto
rósistó
.ńri;, il ;""rr-i,r""''rffiŹifr]l if ;;i;i; ;ilń;jiiións notmales correspond d" cę fait m6nre
b l,_accomplis_
explicites ."-ń. izi, j l . o?r'ii.1o',;;". t ffi;,;;.1fi;illl1qcutionrraire. Cei acte pęut prendre des valeursgrandes dit,f&
implicites comme (3), qui peut ;";,; iil;ń;
tifs. H:,,.^?j:".:^pj:|:"T."tńr
*#:
ńi;;;"';;;Xł;;W:::,,? [iiiiirr'*r"" l"
typ. d,acte accompii etĄustin distingue cinq
tnajs oD ie verbe promettre rr'"ri pas expri"it.*eiiffiloyJ: '--'*'":::Ęff$
łlłt**estl'uctęs illocutionnairęs i ,

(3) Ję t'ęlnm nerai au cinóma dernain. : ii,,, ,..,ńińi, ou actes juridi ques (acquitter, condamner, dócrćter, ętc,) i
i i,,- *-i..nr, (dó g r adei, c omiuł tde r, o rd anne r, p ardonner,
lć gue r, ę,Ąc,) i
:

De plus, les constatifs correspondent ) c]es


actes de langage implicjl Jt.
i i;;;;ffiŃi* (pro*",ttru, faire voeu de, 4ąrantir, parier, jurer de,,
e"t sqnt dónc soumis }, a., ńaio-oni
:::::]1'^9:'::1]""
comnle a. iżji*ir*il )
l e. sont les peńrmatlr,s.
l"ii,,-ii,' plu tt,. ]

*l,in'.,,nrpootatits (s'excuser, remercier, dćplorer, critiquer,


otc,) ; ,o
,

"""i#;Hild:rJi'illfr
,
ł,' Łfl
:T:lł"1*1l_pedormatif
ment
explicite, .o,r,,r,"
la distinction performatii/consiatii,
ir#
- - 141, qui r u'uv Jjł:,iri]uiri,,,ri
uuuluu YsT]]łrl
"" ii..-.-r,":iiilr'(affinner'niei.postuler,reftnrquer,elc.).
- '"i.,, ń;t
j. J;łu"in l.a empćchć de poursuivre ses travaux et le dóvelop_
(4) J'afllrme que le chat est rlr le paillassorr. 1o,,,u:,,i l" ńćońe des acies de langrge a ćtó poursuivi par la suite par
,łż.
L'opposition entle conditions de fćlicitó ęt conrjitions
|li,uf'll
}rrllrl cłtrlc,
dę vćrirć,'**tii"iiąltli
pir. |..:
complćte (elles peuvent se combiner ,*. r.
9:.1"contrecollp, ilłi.
ffi;ij,Tl.iiH
l'opposition entre perfornatirs et consratif;;ńi.'il;'-:ffi
i.:
aussi tranchće qu'il y parai.ssait i-un prcmiei;^il;;,
j]
Austin en q9fleln1=],],.'i
* ćn o ncćs. có n s tutit. . i l n.o"eil;;iffiffi;)
iil ".i;,*
vaut *:j, :: :,1. ;hR
mieux :_of :"
clistinguer entre les oirt*""ir-^.i*il;;i;fiJ'ffiffil'ił o,,

]..1

i:::.ś
13B . lntródućtióń a la finEuistique C2ntempol:aine de langage , 139
acres

3. Les actes de dans la version searlienne la diffćrence entre le rócit cl,un óvćnement passć et une prćdiction sur
lc
tutur ;

3,1. Le principe d'exprimabilit| de Searle iiu le but illocutiorrrraire est reprćsentć, qui dćpend du
to... avec laqtlelle
degró d'explicitation de 1'acle:
r, Gs statuń respectifs du locuteur et de l,interloctrteur et ]eur influence
sut,
Searle commence par ajouter i la thćorie austinienne des actes de langage
de l'ónoncó
::,.|il']Ł'"
veut d,re peut Rłr s X"d:: łr yy"a,! j!ł a,sel
i:*etre|:. dit, "i
on lequel to nt ..qu.'ń la force i1locutionnaire ;

r les relations de l,ónoncć avec les intćrćts du locuteur et de l,interlocuteur ;

r les relations au feste du discours ]


Principe d'expńmabilitó r lcs diffćrences entfe les acl-es qui passent nócessairernent par le langage
Pour to,ute signification X, e[ pour tout locuteut L, chaque fois que ęići.. r"rrn"nt) et ceux qui peuveni s'accomplir avec ou sans le langagc
]- veut sipni- (dćcider) ;
Iler (a j,lnlenllon de transmettrc, dćsire comnltrniquer, etc.) X"a]ors
i] est Jos-
sible qu'existe une expression a. t"ir" q""E ,ó'iilj.-ńffi;:-;illfli; r la diff3rence entre les actes instituńonnels et les actes rron_institutionnels ;

formulation exacte de x. l l,existence ou non d,un verbe pertbrmatif correspondant ż 1,acte illocu_ i
tionnaire; ,
A le style de l'accomplissentetrt de i'acte.
, Ce principe implique unę vision de la ńćorie des actes de langage
]!

selon laquelle les deuł notions centrales sarfi 7' intention .t tu,, oii"nfń-, Cei ensemble un peu hćtóroclite dę critBres p Imet a Searle de dćgager ,i

le locuteur qui 'adre ć h son interlocuteur a l'lntention Je iui majeurei d,actes de langage, classification bas e principalc_
"inq.rasr*,
merit sur les quatre premiers critćres ł
quer un_certain contćRu et.le lui,,cornmunique grice i ru.ignń;ution ";ńil- :

conyentionnellement assoc i ć,e aux expres siońs fi ńguistiqnes q,i' ir r, les reprósentatifŚ (assertion. affirmation, etc,) ;'
e"|"". rles diiectifs (ordre, demande, conseil, etc,) ;
pour ce faire. La cenrdlić des notiqns d'intentio"n et de
coivention ne r les promissifs (promesse, offte, invitation, etc,) ;
crrnstitue pas róellernent une rupture par rapport h la thóorie austinienne
de la9qlqe : plutót, Searle só .onńt. d'indiquer .*pri.ii.rn"ni r les ixpressifs (fćlicitatiorr, remerciement, etc,).;
*:
oes. notlons qui ćtaient restćes davantage implicites r-les dóclaratifs (dćclaration de guene, nomination, bapt0me, etc,).,
=lę: chez Austin. L'inno- prrur en finir avec l,impact cló la thćorie searlienne des actes de lan_
*vation.principale rle earle consiste f dirtńgueł a.o--p..r,", .lu"-'ii,. de ]a thóorjc
le marq}eur contenu propositńnnel .t I.'ń;d;; s^g.,-;o not"r. qu* 1es teniatives actuelles de formalisation
ónoncó_; de.
force illocutionrraire. Si l'on_en revient i t'e*"mpi.
;; Ó"i o"t., de langage s'appuient sur les travaux de Searle,
1z1, on esi
facile d'y di'tinguer, comme.dans la plupart aes pórtońatlrs "oiłquł
maĘueur cle contenu propositionnelie i'enm\nżrai au cinćma'demain
"*plliit"r,-i.et hćse performative et le- doxe
lę mlrqy.eur de force illocutionnaire je ib promets. si cette !; !9!:$lrłlii#i:,l.
distinction esi i}i],],]nlł']'f
plus facile. Łappliquer aux performałfs eiplicites comme (2),
le principe
d'expńmabilitć ś_up!o9 nćanmoins qo" t., performatifŚ' irnplicltós, 4.1 . L'hypothćse performative
contme (3), sont ćquivalents aux performatifs explicites et que,
mesure, la distinction errtre marqueur de force illocutionnairb
da;s cettę Sur la base du principe <1,exprimrbi,litć, un, lingrriste du courant cie la
de contenu propositionnel peut Ś'y appliquer.
et lnarqueur iómantique gónóiative, Ross, a proposó,ęn'-l97.0.une hypothbse^qui a ren-
.órt J oir" f rtune cenaine sous 1,appellation d,hypothćse performative.
L,hypothase performative consiiie h traiter les perfomatifs implicites,
3.2, La taxinomie des actes de langage selon Searle comme'(3), comme óquivalents aux performatifs explicites, comme
(2) :

searle a ćgalemont donnó sa version des rĘles s'appliguant (2) Je te promets quc.ir t'enlmbnerai au cinĆma delnain,
aux diffćrents
types d'actes de langage, et a prople taxinomie łię cis aifferenis (3) Je t'emmćnerai au clnettta denlrin,
d'actes de langage. Cćtte taxinómje s'appuie sur un certain
tńs plus pr.ócisóment, dans le cadre de la distinction gćnćrativiste entre
no*t.Ó'O" perfor-
critdres: structure'de suńace et sfiucture profonde (cf. chap,7), l'hypothdse
r le but de l'acte ilioćufiónnaire ; mative consiste i supposet qu'un ÓnoncĆ qrri a,.(3).comme śtfucture de Sur-
(J)
r la direction d'ajustement entre les mo(s et le monde soit les mots face oartase nćarrmóins la mćmc structurebrotbnde qu'un ćnoncć qui a
<(s_ajustent> au nonde, comme daii*Yne - aoań. ,ńo"ture de surface. En d'autres termes, tout ćnoncó a dans sa
< s'ajuste )) aux mots, comme dans une promesse
asGffi,
,oii ]r-Lóra*
itructure profonde une prćface performative (je promets que,
j.'o.rdonne

r les ćtats psychologlques exprimćs ; que, j'assŻrte que, etc,), qile cette próface performative soit exp}icitement
;

r,les diffórences dans,ló contenu propositionnel qui sont dótorminćes par i


Óipri*e" 1qu'Ólle appartienne sa structure de sur{ace) ou qu'elle ne 1e
des mćcanismes ljćs i la force iiloĆutńnnaire ,oit pu*. iótte trypóriuse avait 1,avantage, 9e q.u! explique,le retentisse_
- irrristrees, par exemple, par meni qu,elle u eu,'d. donner une base plus sfire itra distinction seariienne 1
ł

i
i4
i
14o . lntroduction ż la lin4uislique contemporaine
Lu actu de langage. 141

|.,']
ntre mafqueur de force illocutionnaile et marqueur
proposifionnel : la de
orćface perforlltalive. p;;a.,rt; dans tous
contenu La pragruatique linguistique, qui paftait de la thóorie des actes de lan-
les ćnoltcćs par gage, a eu tęndance Ą iruister sur l'aspęct conyentionnel et codique du
hypothćse. correspondair au matqueur tle
langage et e ignoref sa sous-dóterrnination. Face i un ćnoncć, en effet,
Xl
fot.ce illocurtonnalre.
}a thóotie des aótos de langage, i cause notammont du priircipe dlexprima-
+: 4.2. Le performadoxe
\l bilitó, admet que llinterprćtation se fait ess.ęntięllomęnt de fagon conven- .,
I ełcnjant t'łlypothdse performadve s'est heurtće tionnelle. Les dix ii quiuzę demićres annóes ont cependant vu l'ćrnergence
le perJormadole. Le performadoxe
i une objection de fond,
;l
d faiie-remarquer que, dans la d'un courgnt.prągr_natiqqe, ognitiviste, qui, Ł la suite de l'ćcole gćrrćrative,
la structure profonde _consiste
voit dans |p ląngage d'ąbord un moyen dc desqiptioł dę la rdalitó et seu-
.]

:1T:::, :i d'une phrase'i.lo"sponO i


son analvse
óŃ;; ilffi#';;
{i
lement de falon accessoire un moyen d'action et qui lnsiste sur la sous,
::,T"ll:qi:,
quesuon. : !iK:
] llypothćse !",r:g") aux conditio,'s,J"
pertbrlnative
ę1
conduit ) un paradoxe p""; i. dćtermination langagiBre et sur l'importance de plocessus infórentiels dans
des asserlions, Selon l'hvpothćse performative.r'"}i.'. ;];p; l''interprćtation des ćnoncćs, Cette nouvelle appr,pclre des problBmes prag-
ii (]) a la m6mę strLrcture piofo",l. q";;;;hrur" une phrase comme
matiques a maint nant largement droit de citĆ ęJ sęs autęur , Dan Sperber
""irrę rąl
,# ,
(l i Le char est sur.le paillassorl, et Deirdrę Wilson, oąt rnis en cause un cęrtain.nołnbre des principes sous-
,Ą (4) J'aff'lrlne que ie cńat est sur
le paillassolI. jacents Ą la thćorie des actes <le langage (cf. chap. l7 pour uno prósentalion
si c'ćtait ie d"ensemble de cette approche).
ł
,łl
, cas, alors les conditions cle vćriić de
de 14) seraicnt identioueą,pui.qo'"ri".
(l) et les conditions
I
p".'Ó"rł."' la m6me sffucture
protbnde. En <l'aucres i..r.r, on ne.pourrait 5.2. Prag,matique cognitive et dctes de langage
i:
plus dire que 1l) est vraie si
et seulement si le chat e.l.|u!
i. puiiturron,'ńuii;; d;;;#iii;;
est vraie si et seulemęnt si j'affirńe qr"
i" .łrui'ó.ti"r le paillasson. or, il
;$iij Outrc le pńncipe d'exprimabititć, dont les difficulćs rencontrćes par
va de soi que la vóritó de (i.l.ne Oepei,J l'hypothćŚe performative indiquent les limites, .perber et Wilson mettent
p* Jr"i'f;i; il.
]e locuteur affirme ęn cau e la pertinence móme des classifications des actęs de langage pro-
quoi que cc soit. lnais dónend bien'du
rtr qr.'i. soit sur le paillasson. posćes pat Aruti-rr et par Searle. Ils remarqueni,li juste titre, que si ią dĆter-
L"hypothćse performative . ,lon. pou-I" .onJ,i".n".
"t.'i
tous les ćnoncćs une prćface pe*brmarlve q;i;'"''-' d'imposer pour mination d'une fórce illocutionrraire prćciseest tout Ł la fois possible (et
solt ne dolt pas 6tre interprótde sómantiquement (pour nócessąirę) fulrs certains caś, dans de nońbreux autro ca , elle est trbs
conditions de vóritć incorręctes), mais'aes -ic,rs'-iu ne pas gónórer de difficile, pour no pas dire impossible, et _ne trlaral| pa,s indispensable d
interprĆtable ; ;;;;i-p;;
phń;; l:interprćtatióIt d'un ónoncó. Ainsi" dans l'exemple (5), ou ne sait pas bBs
A 50il doit ćtre interprćtće sćmantiquenlent (potlr bien si cet ćnoncć correspond i un acte de pro$esse, de prćdiction ou de.
que 1ł phrase soit inter-
mellace et iL ne semble effectivement pas quę dóterminer s'il s'agit de l'un
;1111'61-,"r jei cont]itions de vćritć
prćtable). nrais dds lors la phrase se v6i1
incorrectes. ou de l'autre soit indispensable i l'interprćtation de (5) :

Ces deux corrsćquences ćtant inacceptables, l'auteur


,
Lycan, etr conclut que l'hypoth se p".rÓ,muUuf du perfornradoxe,
--'
(5) ll pleuvra demain.
aoii6t." uUunaonnO*" La suggestion de Sperber et Wilson est d9 rćduire drastiquement les
classes d'ąctes de langage } trois classes qui peuvent ćtre repóróes linguis-
5. La róvision de la thóorie des actes de langage tiquement (via le lexique ou Ia syntaxe) i savoir les actes de dire que, de
si:
ln
dire rle et,de demander ,',
9*r':'J *,:"?,jJ -,*,:-J*-ff*p,r.,l'*i-9*Y'rl:.g- *|,*y,-:** les actę .de dire que corresponderrt grossi&rement aux phrases dĆclara-
iŁii*tłw,
tives et notamilrent aux assertions, aux promB. e , aux pródictions, etc. ;
$r
il
5.1. La pragmatique cognitive les acte de ilire de conespondent glossibrement aux pirases impórati-
^
ves, aux ordTes, aux conseils, etc, ;
Nous avons commencć ce chapitre en incliquant
que la pragmatique lin- les acte dę demander si correspondent aux phrases interrogativ .s et
8uistigue s'est,dćveloppće sur'la base d; ;ł;;ń;"slin de <
,*i

l.illusion ^
plus g nóralement aux question ęt Bux demandęs d'infbrmation.
A clescltpllve ", la ńćse selon.laquellc le langagŚ
sert A dćcrire lu rearite-. On pourrait objecter ir cette approche quielle ne prend pa . ęn compte
Austin, et Searle i sa suite. lui bnt subsiiiu3-;%;;.
$ thdse, celle selon les actes institutionnels. Sperber et Wi]son anticipent cette objection et y
laqueJle. la fonction principale au rr"ga.
ertl;;; .r, le montle plurót
que dc le dćcrire. D'autre.part. l iaeE ieron rópondent par avance en soulignant que les rigles qui rćgissent ]es actes
Iaqu?rl.'or, ćnonce d'une
j]

institutionnels (le baptóme, le mariage, la condamnation, l'ouvęrture dę


compidte correspond Oe ce'rali'meme i
|]]il]:r:f:^,"rticale
cuuonnalre_a pou_r corollaire un acte i[Jo- sóance, les annonce au bridge, etc.) ne sont ni des r gles linguistiques, ni
la nćcessitó d'identifier, Ń;;;;ń des rdgles cogrritives, mais relóvent davantage il'urę ófude sociologique et
erroncć, sa force illocutionnaire. qui est'-,n.
- -",- pr.ti"inaispe,isaut"
rqltiv llrr oe śon que les acte ir151iluliqnnels pęuvent ęntrer dans la premióre grande classe,
intcrpretation.
cellę de dire que.
142 . tntroducfion la linguistique
.) rort"*pruiu"

Reste une .bjection possible


qu'eile implique une nouvelle i cette approche : on pourrait penser
version au pJffoińuao*-*.
admet qu'un ćnoncć,comm" sl, en effet, on
ól "ri?q"*"ń;';;*iiłqu"
la paillassolz, il est_bi.n er.i"iriiue le chat
cele interprćtation aura les est §ur
l' hypo'nar" p",ł".*"ti mómes
,::fi-fi:'fi:i .que u*, ."il'.
JJ'Jroaui." des condi-
admettred;i,,,*i",f,.".jT.fi
pragmatique qui liv'e, ;"#::i"Tj§"*l.."Th[.+* #l'*fi
non i'ńlprćtation sćmintigue
l,ónoncć, mais un enrichissem.nił.-.ór* complćte
dans la dćterminati"" J., inr.ń.jruii"" q'i, n'intervient de
."roiii"r, n. oas
(cf. chap. ";il;'j;'i;#,* l7).
Lectures conseillóes
,;.lli:it
łź:,.;lś*,ił:ili.iiiJł,llżr,:iiĘiłiiśi\:.:iiŻiqiii::ti
]iś_l:Y!?;ij;i!:ii

on lira obligatoireT.nl,Ł"_r textes


gage, savoir Austin. i tlqzoi
fondateurs_de ia thóorie
gizj, de actes de lan-
dćveloppements standaro
oe'la"iś"*i"
u śZłi.iibsrl contient les
tłl'#i" a., ,.i;;;i;*"*"
taxinomie, actes de
performative a ćtć ii.fiJ"i L'hypothćse
'"T*'ini;;#;, #,fiil,
(sens littćral,
Juni-no*,
rrÓZO1 .r^i"ń.ir.
.rii"o"juiir",
"^plLi"te.
Le performua"**
(.1976i). dans Lakoff
fique cognitive. nous rexvoyons !Yq"ń Ó.98;5:'a"rr Ia pragma-
i Sperber &'Wti#iiób'gl
tation d'ensemble .t oJtuliń"" j."|u"'r*,e*i. Une prćsen-
l'hYPothćse Performativ9 ;;;";.;.."o" langage, de
& Reboul (1994, chap. 1 et"i_o-"
.-"""'
pl'.#*uooxe est donnóe dans
Moesch]er
3;-

msił*yiłl$ilzłus:tń§#ĘiĘ#ięlui:$ó§d.$ięt
.r La thóorie des a
s.est constituće p.;;pp;;;-
ż IIaa thóorie .f,,,:::J,T9"ę:
tition
on
p,ioT:;:"
ctpale du langage*:est de
OeórirJ ia rćafite
iŃ fi:i',:lfi; #ilriil:
e, La thćo.i" J..**i*
-*dJ3i.tingu"
naire, illocutionnaire-.t 9: p.ńJutionnai.e, les actes locution-
tuant Ia nofion centrale le second consti-
a* lu tlrJ".j..

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i;Fqi em e s d e prag mat i q u e on t

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