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THESE
DOCTEUR DE L'INPG
Krunoslav ROMANJEK
Le Mardi 9 Novembre 2004
Titre:
Directeur de thèse:
Gérard GHIBAUDO
'
JURY
THESE
DOCTEUR DE L'INPG
Krunoslav ROMANJEK
Le Mardi 9 Novembre 2004
Titre:
Directeur de thèse:
Gérard GHIBAUDO
'
JURY
2
A mes parents,
Hvala za sve
3
Table des matières
Introduction 10
I.1 Introduction 13
4
I.4.5 Effet DIBL 34
I.4.6 Perçage 36
I.5.4 Synthèse 41
5
II.2.1 b) Description des transistors du lot « MDX » 67
II.2.1 c) Description des transistors du lot « HKC » 68
II.2.1 d) Récapitulatif 69
II.2.2 Partition du courant de grille 70
II.2.2 a) Coefficients de partition du courant de grille αd et αs 71
II.2.2 b) Extraction de αd,s en régime ohmique : méthode gd-gs 73
II.2.2 c) Extraction de αd,s en régime ohmique : méthode Direct Reverse 79
II.2.2 d) Extraction de αd et αs quelque soit la tension de drain 82
II.2.2 e) Modèle de partition du courant de grille 85
II.2.2 f) Conclusion sur la partition du courant de grille 91
II.2.3 Résultats expérimentaux 91
II.2.3 a) Principaux résultats sur le lot « GRI » 91
II.2.3 b) Principaux résultats sur le lot « MDX » 99
II.2.3 c) Principaux résultats sur le lot « HKC » 103
II.2.3 d) Comparaison des lots « GRI », « MDX » et « HKC » 109
II.3 Transistors ultracourts nMOS Si:C 113
6
II.4.2 c) Conclusion intermédiaire sur les pMOS SiGe 149
II.5 Conclusion 151
7
Chapitre IV : Bruit électrique Basse Fréquence 192
Conclusion 222
Remerciements 226
Références 228
Publications 234
Annexes 236
8
9
Introduction
Figure 1 : Évolution de la longueur de grille des transistors (d'après la feuille de route ITRS 2001)
Au cours de cette thèse nous nous sommes attaché à proposer ou améliorer des
méthodes expérimentales et des modèles physiques pour caractériser le transport électrique
pour trois types d’architecture de transistors MOS conçus pour des longueurs de grille de
50nm et en deçà. Il s’agit de transistors à oxyde ultrafin (1.2nm) fruits d’une collaboration
avec STMicroelectronics, de transistors nMOS à incorporation de Carbone (Si:C) et de
transistors pMOS à hétérojonction Silicium-Germanium (SiGe) fruits d’une collaboration
avec le CEA-Leti. Nous avons décidé d’organiser ce mémoire en fonction des divers types de
caractérisation électrique utilisés et non en fonction des diverses architectures de transistors
MOS afin de mettre en avant le travail effectué pour adapter ces méthodes de caractérisation
électrique et les modèles décrivant le comportement des paramètres extraits par ces méthodes
aux longueurs de grille ultracourtes. Bien sûr, pour chaque type de caractérisation électrique
seront présentés et discutés les résultats obtenus sur les différentes architectures étudiées.
10
Le premier chapitre présentera tout d’abord ce qu’est un transistor MOS à effet de
champ, puis décrira son principe de fonctionnement ainsi que les équations de base régissant
en terme de courants les différents modes de fonctionnement dans lesquels sont utilisés les
transistors MOS. Les effets qu’entraîne la miniaturisation d’un transistor MOS sur les
principaux paramètres électriques conditionnant son fonctionnement seront alors présentés
ainsi que quelques solutions technologiques couramment employées pour des filières 50nm
permettant de limiter certains de ces effets néfastes. Seront ensuite décrites les principales
procédures d’extraction de paramètres basées sur des mesures courant-tension dont la
méthode dite « Fonction Y », principale méthode employée lors de cette thèse.
Le troisième chapitre montrera une optimisation pour les canaux courts de la méthode
Split C-V basée sur des mesures capacitives pour pouvoir extraire séparément la longueur de
grille effective et la mobilité effective de ces transistors, tout cela dans le but de comprendre
l’origine physique de la dégradation de mobilité constatée au second chapitre sur les trois
architectures aux plus courtes longueurs de grille. Grâce à cette méthode nous pourrons
comprendre les mécanismes physiques engendrant une dégradation de la mobilité, lorsque
c’est le cas, pour chacune de nos architectures. Par exemple, grâce à l’application de cette
méthode à basse température, nous caractériserons les défauts présents dans la couche
enterrée des transistors pMOS SiGe qui peuvent expliquer en partie la dégradation de la
mobilité aux courtes longueurs de grille de ce type de dispositifs.
Le dernier chapitre sera consacré à l’étude du bruit électrique basse fréquence pour deux
architectures. Nous montrerons comment l’étude du bruit en excès dans les transistors MOS
dit bruit 1/f permet de caractériser la qualité de l’oxyde de grille et comment il apporte des
informations utiles au transport électrique des dispositifs. Pour les oxydes ultrafins nous
montrerons que l’oxyde de grille reste de bonne qualité même aux plus courtes longueurs de
grille et pour les transistors à canal enterré SiGe nous montrerons et modéliserons le fait que
leur niveau de bruit 1/f en forte inversion est nettement inférieur à celui de transistors de
référence à canal surfacique et cela même aux plus courtes longueurs de grille.
Finalement nous conclurons sur les principaux résultats pour chaque architecture et sur
l’intérêt de ce type d’études pour des filières CMOS 50nm et en deçà.
11
Chapitre I :
Le transistor MOS
12
Chapitre I : Le transistor MOS
I.1 : Introduction
Avant toute présentation de résultats il est indispensable de rappeler les principes de base
des transistors Métal-Oxyde-Semiconducteur à effet de champ.
Pour cela, une approche simple des équations modélisant le fonctionnement du transistor
MOS sera utilisée afin notamment de relier la valeur des paramètres électriques extraits aux
grandeurs physiques telles que la mobilité, le dopage etc.
Ainsi, le début de ce paragraphe s’efforcera de présenter les équations de base d’un
transistor MOS dans ses différents régimes de fonctionnement. Tout d’abord sera défini ce
qu’est un transistor MOS d’un point de vue technologique, puis seront posées les équations de
base régissant son fonctionnement électrique et cela selon les polarisations appliquées à sa
structure.
Ensuite, les effets de la miniaturisation des dispositifs sur les paramètres électriques d’un
transistor MOS seront présentés. En effet, la miniaturisation des transistors MOS permet
l'augmentation de la densité d'intégration, la réduction de coûts de fabrication, la réduction du
temps de transit des porteurs dans le canal et la réduction de la consommation. Mais la
réduction de la géométrie des transistors MOS entraîne aussi des modifications néfastes de
certains paramètres électriques dont nous présenterons les principaux effets.
Pour contrebalancer ces effets néfastes de la miniaturisation seront présentées certaines
des principales solutions technologiques couramment utilisées dans les technologies CMOS les
plus avancées.
Pour finir, seront présentées les diverses méthodes d’extraction des paramètres électriques
d’un transistor MOS ainsi que celle utilisée principalement dans toutes nos études.
13
Chapitre I : Le transistor MOS
tOX
+
y n xj n+
Canal L W
x Substrat P
Vsub
Figure 1 : Structure schématique de base du transistor Métal-Oxyde-Semiconducteur (canal N).
14
Chapitre I : Le transistor MOS
15
Chapitre I : Le transistor MOS
16
Chapitre I : Le transistor MOS
d'où :
qΨs
−
Q SC = (2ε kTN A ) e (8)
12 2 kT
17
Chapitre I : Le transistor MOS
qΨ 12 qΨS
ni 2 kTS 2ε kTni2
QSC = (2ε kTN A ) ≈ e 2 kT
12
e (12)
NA NA
On appelle cette charge la charge d'inversion et on la note Qi. On peut distinguer :
o l’inversion faible : Φ F < ΨS < 2Φ F et donc Qi << Q D
o l’inversion forte : ΨS > 2Φ F et donc Qi >> Q D
Oxyde
Métal Semiconducteur
EC EFm EC
φf
EFm Ei Vg<0 Ei
EF EF
EV EV
(a) (b)
EC EC
Ei Ei
EF EF
Vg>0 EV Vg>0 EV
EFm
EFm
(c) (d)
Figure 4 : Diagrammes de bandes d'énergie du système Métal-Oxyde-Semiconducteur à canal N :
(a) bandes plates, (b) accumulation, (c) déplétion ou faible inversion et
(d) forte inversion [Sze'81].
18
Chapitre I : Le transistor MOS
Nous commençons par le régime ohmique bien que le régime principal de fonctionnement
d’un transistor MOS soit le régime de saturation car c’est dans ce régime que sont faites
principalement les mesures courant-tension servant à extraire les paramètres électriques du
transistor MOS (voir § I.6).
Le régime ohmique est caractérisé par de faibles tensions de drain. Dans ce cas, le canal
du transistor se comporte comme une résistance quasi bidimensionnelle contrôlée par la tension
de grille. Le courant de drain s’écrit alors :
W
Id = µ eff QiVd (13)
L
où Qi est la charge absolue d’inversion et µeff la mobilité effective des porteurs dans le canal.
La mobilité effective dépend de la charge d’inversion selon [Ghibaudo ’86] :
µo
µ eff =
Q (14)
1+ i
Qc
où µo est la mobilité sous champ électrique faible, et Qc est la charge critique qui caractérise la
diminution de mobilité aux fortes tensions de grille. Une valeur typique de Qc est 1013 q.cm -2 .
La transconductance du transistor g m = dI d dVg s’obtient à partir des relations (13) et
(14) et de l’équation de neutralité électrique (conservation de la charge) :
W µ eff
2
Ci
gm = C oxVd (15)
L µ o C ox + C d + C ss + C i
où Cox, Cd, Css, Ci sont les capacités associées respectivement à l’oxyde de grille, à la zone de
déplétion, aux états d’interface et à la couche d’inversion. Cette relation décrit la
transconductance de façon continue de la faible à la forte inversion.
Le potentiel de surface dépend peu de la tension de grille en forte inversion. Le courant
s’obtient alors avec l’aide des relations (2) et (3) :
W V g − Vt
Id = µ o C oxVd (16)
L 1 + θ 1 (V g − Vt )
19
Chapitre I : Le transistor MOS
Pour des transistors de faible longueur de grille, il faut tenir compte du « second facteur
de réduction de la mobilité » θ2 qui tient compte de la rugosité de surface à l’interface Si/SiO2.
Dans ce cas, le courant de drain s’écrit [Hong '87]:
V g − Vt − V d 2
I d = Gm Vd
1 + θ 1 (V g − Vt − Vd 2) + θ 2 (V g − Vt − Vd 2 )
2 (18)
W
avec G m = µ0 C ox le paramètre de transconductance.
L
La transconductance devient dans ce cas :
g m = G mV d
[1 − θ (V
2 g − Vt − V d 2 )
2
]
[1 + θ (V
1 g − Vt − Vd 2 ) + θ 2 (V g − Vt − Vd 2 ) ]
2 2
(19)
Les expressions (18) et (19) sont très importantes car ce sont elles qui servent de base à
l’extraction des paramètres électriques du MOSFET.
20
Chapitre I : Le transistor MOS
Une estimation de la densité d'états d'interface Nss peut être effectuée si on calcule
l'inverse de la pente en inversion faible S (en anglais "subthreshold swing") :
∂VGS kT C D + C SS
S = = 2.3 1 + (23)
∂logI DS VDS = const. q C ox
Ce paramètre S a une grande importance car il permet de savoir si une technologie ne
présente pas trop d’états d’interface, donc il caractérise la qualité de l’interface Si/SiO2. Mais
surtout il gouverne (en fonction aussi de la tension de seuil) le courant de drain à l’état « off »,
c'est-à-dire à tension de grille nulle. Ainsi, une faible valeur du paramètre S permet de garantir
une interface de bonne qualité, ce qui améliore le transport dans la couche d’inversion, et
garantit une faible consommation du transistor à l’état « off » pour peu que la tension de seuil
soit bien maîtrisée.
En regardant la formule (23), on se rend compte qu’il y a une valeur minimale de cette
kT
pente sous le seuil qui vaut S min = 2.3 , ce qui donne environ 60mV par décade de courant à
q
température ambiante. Pour des technologies Silicium massif, une valeur satisfaisante pour le
paramètre S est d’environ 80mV par décade.
Log(Id) Id
Vd << Vd,sat
Inversion Inversion
faible forte effet
d’atténuation de
S la mobilité
Inversion Inversion
Vd << Vd,sat faible forte
0 Vt Vg 0 Vt Vg
Figure 5 : Caractéristique Id-Vg en régime ohmique schématisée en échelle logarithmique (a) et linéaire (b).
21
Chapitre I : Le transistor MOS
Vd
W 1
I d,sat = ∫
0
L
µ eff Q i dΦ c ≈ G mV d2, sat
2
(24)
L ε
où V E = Vd , sat avec λ 0 = Si x j t ox .
λ0 ε ox
C’est dans ce régime avec Vd=VDD , VDD étant la tension d’alimentation du transistor, que
sont généralement utilisés les transistors MOS, c’est ce qu’on appelle l’état « on ». Le transistor
MOS se comporte alors comme une source de courant dont l’intensité est contrôlée par une
grille de commande (Vg).
Si on continue à augmenter la tension de drain, le champ électrique longitudinal Ex
deviendra très important. Les porteurs dans le canal peuvent alors acquérir des énergies
suffisantes pour générer des paires électron-trou par ionisation par impact. A leur tour, les
porteurs générés par impact, accélérés par le fort champ, peuvent générer des nouvelles paires
électrons-trous. Ce phénomène d'avalanche conduit à une forte et brusque augmentation du
courant de drain.
Id
effet
régime régime d’avalanche
ohmique de saturation
Id,sat
Vg >> Vt
0 Vd,sat = Vg - Vt
Vd
Figure 6 : Caractéristique Id-Vd en forte inversion schématisée.
22
Chapitre I : Le transistor MOS
La tension de seuil Vt est la valeur de tension de grille pour une valeur particulière du
potentiel de surface ψ s = 2φ F , φ F représentant le potentiel de Fermi. Il y a différentes
définitions pour Vt et différentes méthodes d'extraction de la tension de seuil.
Vtcc est la tension de grille pour laquelle le courant de drain en régime ohmique vaut
W
0.1µA × . Ce type d'extraction est utilisé dans les études de fiabilité parce que sa
L
détermination est rapide et simple.
Vt ext est égale à la tension de grille extrapolée linéairement à partir du point d'inflexion de
la caractéristique Id(Vg) en régime ohmique au maximum de la transconductance (voir figure
7) :
I d max
g m max = (26)
V g max − Vt ,ext
En utilisant l'équation précédente on obtient :
1 + θ 1 (V g max − Vt − Vd 2 ) + θ 2 (V g max − Vt − Vd 2 )
2
d'où :
θ 1 (V g max − Vt − Vd 2 )2 + 2θ 2 (V g max − Vt − Vd 2)3
Vt ,ext = Vt + V d 2 − (28)
1 − θ 2 (V g max − Vt − V d 2)
2
Donc :
Si θ 2 = 0 , Vt ext = Vt + Vd 2 − θ 1 (Vgmax − Vt − Vd 2)
2
•
• et si θ 1 = 0 , Vt ext = Vt + Vd 2
Donc Vt ext est une sous-estimation de Vt à partir du moment où le phénomène de
réduction de la mobilité et l'effet parasite de résistance source - drain ne sont pas négligeables.
23
Chapitre I : Le transistor MOS
gm,max
Id
gm
Id(gm,max)
Vd << Vd,sat
0 Vt,ext Vg
Figure 7 : Illustration de la méthode pour extraite la tension de seuil extrapolée.
Si θ 2 = 0 la fonction Y est donc une droite qui coupe l'axe des abscisses à
Vg = Vt ch + Vd 2 d'où Vtch.
Dans le cas des transistors avancés θ 2 ≠ 0 et l'extraction devient délicate, mais des
méthodes d'extraction ont été proposées.
Le paragraphe I.6 présentera en détail cette méthode d’extraction de paramètres appelée
« Fonction Y » notamment pour extraire la tension de seuil. C’est cette méthode que nous avons
utilisée préférentiellement lors de nos études. Nous appellerons donc par la suite dans ce
mémoire tension de seuil la tension de seuil de charge calculée par cette méthode.
La mobilité traduit l'aptitude des porteurs à se déplacer dans la couche d’inversion sous
l'effet d'un champ électrique. C’est un paramètre clef des transistors MOS car c’est elle qui
gouverne le niveau du courant de drain à polarisation fixe. Une technologie donnant une bonne
mobilité permet d’obtenir un bon niveau de courant ce qui est crucial pour des transistors MOS.
Elle dépend de nombreux paramètres : le champ électrique, l’orientation du cristal, le dopage du
substrat ou encore la température. Dans ce paragraphe, nous allons passer en revue les
24
Chapitre I : Le transistor MOS
principaux effets qui influent sur la mobilité et en particulier, les différents mécanismes de
collision qui détériorent la mobilité des porteurs dans la couche d’inversion.
Ces mécanismes de collisions sont nombreux, on peut citer entre autres :
• les collisions sur les phonons acoustiques ou optiques
• les collisions Coulombiennes
• les collisions sur la rugosité de surface
• les collisions porteurs-porteurs
• les collisions sur les impuretés neutres.
L’influence de ces mécanismes sur la mobilité dépend fortement des conditions
intrinsèques et extérieures (dopage, température, etc.). Les trois mécanismes de collisions
dominants sont les collisions sur les phonons, coulombiennes et sur les rugosités de surface
[Jeon '89].
Ce type de collisions résulte des vibrations du réseau. Pour une température inférieure à
100K, on trouve les phonons acoustiques, donnant des collisions quasi-élastiques à faible
champ qui conduisent à une mobilité à l’interface de la forme [Sah '72, Jeon '89] :
µpha ∝ Ninv1/3 T-1 (30)
où Ninv est la concentration de porteurs de la couche d’inversion, T la température
absolue.
A des températures plus élevées (100K≤ T ≤ 370K), on trouve les phonons optiques. Ils
conduisent à l’expression de la mobilité suivante [Sah'72, Jeon'89] :
µpho ∝ Ninv1/τ T-n (31)
où τ=3.6 et n=1-1.5, ces deux constantes dépendant essentiellement de l’orientation
cristallographique.
Ce mécanisme est dû aux sites chargés près du canal. Dans la plupart des cas, ces charges
sont localisées principalement près de l’interface Si/SiO2. Ces collisions coulombiennes
commencent à se manifester à des températures suffisamment basses lorsque les collisions sur
les phonons ne sont pas dominantes. Elles sont importantes en situation de faible inversion,
mais deviennent moins effectives lorsqu’on passe en forte inversion à cause de l’effet
d’écrantage des charges par les porteurs minoritaires. L’atténuation de la mobilité est donnée
par l’expression analytique suivante [Sah '72] :
µcc∝Ncs-1T (32)
où Ncs est la concentration de charges de surface, comprenant la charge fixe de l’oxyde et la
charge d’états d’interface, plus la charge localisée due aux impuretés ionisées.
25
Chapitre I : Le transistor MOS
Les défauts à l'interface Si/SiO2 constituent une importante source de collisions. Ces
collisions sur les rugosités de surface sont indépendantes de la température et dominantes pour
les forts champs électriques. Elles peuvent être modélisées par [Jeon '89] :
µsr ∝ Eeff-2 (33)
Eeff étant le champ électrique transversal effectif, donné par [Sun'80]:
q (η .Ninv + Ndep)
E eff = (34)
εsi
où q est la charge électronique, Ninv et Ndep les densités de charge des zones d’inversion et de
déplétion, εsi la permittivité du silicium et η une constante (1/2 pour les e- et 1/3 pour les h+).
I.3.4 d) : Synthèse
77K
300K
collisions sur les phonons
LOG Ninv
avec :
26
Chapitre I : Le transistor MOS
W
θ 1 = θ 1, 0 + µ0 C ox R sd (36)
L
où Rsd est la résistance série source-drain (voir § I.4.3).
On peut alors dire que le premier facteur d’atténuation de mobilité représente les
collisions sur les phonons (θ1,0) et la perte de mobilité dans les accès source et drain et le second
facteur d’atténuation de mobilité représente les collisions sur les rugosités de surface à
l’interface Si/SiO2. Le terme µ0 est la mobilité à bas champ, ce qui veut dire en terme de
caractéristique Id-Vg que c’est la mobilité des porteurs sous le seuil (dans la partie exponentielle
du courant) ; celle-ci est généralement considérée constante avec la tension de grille et ne
dépends donc principalement que du dopage.
27
Chapitre I : Le transistor MOS
Afin de comprendre l’origine des effets de canaux courts, nous reprenons ici une étude
proposée par T. Nguyen et J. Plummer [Nguyen '81].
L'équation de Poisson, qui donne l'évolution du potentiel dans la structure s'exprime par :
∂Ex ∂Ey
εsi ( x, y ) + εsi ( x, y ) = ρ ( y ) (37)
∂x ∂y
La composante verticale du champ électrique Ex provient principalement de l'électrode de
grille. La composante latérale Ey du champ électrique est originaire des jonctions de source et
de drain. On peut associer le premier terme de l'équation à une densité de charge de grille qNg et
le deuxième à une densité de charges de jonction qNj. La somme de qNg et qNj peut être
interprétée comme la densité de charge totale.
Dans le cas des transistors à canaux long, la composante transversale de champ Ey peut
être négligée. L'équation de Poisson se résume dans ce cas à sa forme unidimensionnelle :
qNg = ρ (38)
En réduisant les dimensions des transistors, la composante latérale du champ n’est plus
négligeable et le terme qNj ne peut plus être ignoré. La charge n’est alors plus contrôlée
28
Chapitre I : Le transistor MOS
uniquement par la grille. Comme la densité de charges de jonction est dépendante des
dimensions du transistor et des polarisations appliquées, la tension de seuil dépend également de
ces grandeurs.
La miniaturisation du canal change la distribution du potentiel qui passe d’une
distribution unidimensionnelle à une distribution bi-dimensionnelle. On voit donc que
l’approximation du canal graduel faite dans le cas des canaux longs n’est plus valable pour les
transistors MOS à canaux courts. Par la suite, nous allons décrire les principales conséquences
de cette distribution de potentiel bi-dimensionnelle.
µ no
µn =
1 + θ G (Vg − Vt ) + θ D (Vd − Vs )
(40)
29
Chapitre I : Le transistor MOS
Vg
Rs Rd
Id
V’d Vd
30
Chapitre I : Le transistor MOS
kT Na.Nd
où Vbi est la tension interne de jonction donnée par: Vbi = ln .
q ni 2
Une conséquence majeure du rapprochement des jonctions source et drain est la perte par
la grille du contrôle d’une partie des charges situées à sa verticale. C’est ce que l’on nomme
« partage de charge », ses répercussions sont importantes sur certains paramètres électriques,
nous discuterons principalement de la tension de seuil de charge.
Un transistor MOS est constitué de deux jonctions de part et d'autre de la grille: la
jonction source-substrat et drain-substrat. On discute le cas d'un transistor à canal de type n. Les
jonctions mentionnées sont maintenues bloquées par les polarisations appliquées. Soit le
substrat est au même potentiel que la source et seul le potentiel de diffusion Vbi de la jonction en
assure le blocage, soit Vb est négative par rapport à la source (jonction en inverse) pour
améliorer l'isolation électrique. La tension de drain est positive pour collecter les électrons du
canal. La jonction drain-substrat voit une chute de potentiel égale à Vd-Vb-Vbi. Toute
polarisation en inverse crée une zone de charge d'espace où la densité des porteurs libres est
négligeable. Plus la polarisation est élevée, plus la zone de désertion s'étend du côté le moins
dopé c'est-à-dire dans le substrat et sous la grille pour ce qui concerne la surface du silicium.
Lorsque les extensions des zones de désertion de jonction sont de l'ordre de grandeur de la
longueur de grille, la part de la surface du semiconducteur contrôlée par la grille diminue. La
charge positive du substrat P avant de former la couche d'inversion diminue ce qui se traduit par
une réduction de la tension de seuil.
En résumé, avec la réduction de la longueur de canal, la charge Q n'est plus contrôlée
seulement par tension de grille, mais une bonne partie est générée par les tensions appliquées
sur le drain et la source.
31
Chapitre I : Le transistor MOS
Vg
grille
grille Vd
L
xj
source xd
drain
L’
ZCE ZCE
E i − E F k.T Na
Φf = = ln (49)
q q n i
En développant en série la racine carré de l'équation (48), la simplification suivante est
obtenue [Merckel '77] :
Vt = VFB + 2Φ f + K (2Φ f + Vs )
12
(1 − θ B (Vs + 2Φ f )1 2 ) (50)
32
Chapitre I : Le transistor MOS
12
1 2ε
avec θ B = s .
L qN A
En diminuant la longueur de grille, la partie de la charge contrôlée par les jonctions de
source et de drain devient non négligeable devant celle effectivement contrôlée par la grille, ce
qui induit une réduction de la tension de seuil. L’influence de Wd peut également être amplifiée
quand Vd augmente (voir relation (45)).
1,2
1
Tension de seuil (V)
0,8
W = 10µm
0,6 tox = 2nm
0,4
0,2
0
0,01 0,1 1 10
Longueur de grille (µm)
Figure 12 : Exemple d'effet de canal court sur la tension de seuil.
La figure 12 donne un exemple typique de l’effet du partage de charge sur la tension de
seuil. Par la suite nous parlerons plus générale d’effet de canal court ou SCE (Short Channel
Effect) lorsque nous étudierons la variation de la tension de seuil avec la longueur de grille.
Vt = VFB + 2Φ f + k (Vs + 2Φ f )
12
(1 − θ B (VS + 2Φ f )1 2 )1 + π
xd
2 W
(51)
33
Chapitre I : Le transistor MOS
Vg
Isolation Isolation
latérale grille latérale
W
xd xd
xd
0,5
L = 50nm
0,4 tox = 2nm
Tension de seuil (V)
0,3
0,2
0,1
0
0,1 1 10
Largeur de grille (µm)
34
Chapitre I : Le transistor MOS
La barrière de potentiel à la source peut donc être réduite en raison de cette influence du drain.
La figure 15 illustre ce phénomène [Chamberlain '86]. L’importance de cet effet dépend, bien
sûr, de la longueur de canal mais également de la profondeur de jonction ou encore du dopage.
La conséquence de l’abaissement de la barrière de potentiel de la source est une injection
d’électrons de la source entraînant une augmentation du courant de drain.
Dans le modèle de Grotjohn et al [Grotjohn '84], il a été établi que l’augmentation du
potentiel de surface, au premier ordre, peut être reliée à la polarisation de drain par la relation
∆ψs=BVds, où B est le coefficient de DIBL donné par :
ε si t ox 1 1
B= L − L* pour L<L* et B=0 pour L> L* (52)
ηε ox
où εsi et εox sont les permittivités respectives du silicium et de l’oxyde de grille, η est un
paramètre géométrique, L est la longueur du canal, et L* une longueur du canal en dessous de
laquelle le perçage devient apparent.
35
Chapitre I : Le transistor MOS
∂I d dVt
g d = g do + = g do + λg m (55)
∂Vt dV d
où g do est la conductance de sortie en l'absence de DIBL et g m est la transconductance.
Dans la région de saturation g do s'annule, et l'équation (55) devient :
g dsat = λg msat (56)
où g msat est la transconductance en régime de saturation.
L'équation précédente montre que le rapport de la conductance de sortie à la
transconductance en régime de saturation doit mettre en évidence un plateau, qui permet
d'extraire la valeur de λ.
Pour illustrer l’effet du DIBL sur les caractéristiques Id-Vg, il suffit de faire deux mesures,
l’une en régime ohmique (Vd<<Vd,sat) et l’autre en saturation (Vd>Vd,sat) :
1.10
−4
3.552 ×10
1 .10-3
3
1.10
1 .10-4
4
Vd = 50mV
Vd = 1V
Courant de drain (A)
1.10 -55
1 .10
〈 0〉
IDa
1.10
1 .10-6
〈 0〉
6
IDb
〈 9〉
IDa
1.10 . -77
〈 9〉 1 10
IDb
1.10
1 .10-8
8
L=50nm L=1µm
1.10
1 .10-9
9
− 10
1.10
10 1 .10 -10
10
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Vgd 0,6 0,7 0,8 0,9 1
0.99
Figure 16 : Courant de drain en fonction de la tension de grille pour un transistor long (L=1µm) et
un transistor ultracourt (L=50nm) à faible (50mV) et forte (1V) polarisation de drain.
La figure 16 montre bien que pour un transistor court, la tension de seuil est plus faible à
forte qu’à faible polarisation de drain, donc si on se place à une valeur de Vg fixe, le DIBL
entraîne une hausse du courant.
I.4.6 : Perçage
Pour des tensions de drain élevées, les zones de déplétion de part et d’autre du canal
peuvent se toucher, dans ce cas Ws + Wd = Lg. Cette situation extrême porte le nom de perçage
(punchthrough en anglais). Les porteurs majoritaires de la source (les électrons dans le cas d’un
transistor MOS de type N) peuvent être injectés directement dans le canal entièrement déplété et
collectés par le drain.
Le phénomène est essentiellement lié à la hauteur de la barrière de potentiel entre la
source et le drain à travers le volume du substrat. Il est fortement dépendant de l'extension des
régions de déplétion sous le canal. Le punchthrough peut être minimisé par un dopage adéquat
36
Chapitre I : Le transistor MOS
Les porteurs acquièrent de l'énergie grâce au champ électrique et en dissipent une partie
au réseau cristallin par des collisions sur les phonons acoustiques et optiques. Lorsque le champ
électrique longitudinal augmente, les porteurs gagnent plus d'énergie qu'ils n'en dissipent. En
utilisant une distribution Maxwellienne, on peut dire que Tp > Tr , où T p est la température
correspondant aux porteurs et Tr la température thermique du réseau. Donc, sous l'action du
champ électrique longitudinal les porteurs peuvent devenir des porteurs "chauds".
Le champ électrique et ainsi les effets des porteurs chauds seraient plus grands avec
l'augmentation de potentiel entre drain et source et/ou avec la réduction du canal.
Une des conséquences principales des effets de porteurs chauds est la génération de paires
électron-trou (voir figure 17). Ce phénomène se produit lorsque les électrons ou les trous ont
une énergie suffisante pour ioniser par impact les atomes du réseau. Nous pouvons distinguer
deux stades d'ionisation par impact. L'ionisation primaire dont les porteurs du canal sont
responsables : les trous générés vont constituer le courant de substrat alors que les électrons
seront collectés par le drain (dans le cas d'un nMOSFET). Et l'ionisation secondaire pour
laquelle une partie des porteurs créés par ionisation primaire constitue la source de cette
ionisation secondaire. Un courant de grille en est issu.
Vg
Vs Vd
n+ n+
Vb < 0
Ig
e- e-
Io n isa tio n
h+ p rim aire
h+
Io n is atio n
Isu b se co n d a ire
Figure 17 : Diagramme illustrant les mécanismes d'ionisation par impact dans un MOSFET.
37
Chapitre I : Le transistor MOS
La compréhension des mécanismes d'ionisation par impact est nécessaire pour évaluer les
situations de dégradation maximale due aux porteurs chauds selon deux principaux critères : la
structure technologique et la polarisation de cette structure.
Aux faibles longueurs de grille, la résistance source-drain influe sur le courant de drain
comme nous l’avons expliqué au paragraphe I.4.3. Afin d’enrayer la baisse du courant de drain
qui en résulte, on peut chercher à diminuer la valeur des résistances d’accès source et drain.
Pour cela, on siliciure les accès source et drain pour les métalliser et ainsi diminuer la valeur de
leur résistance carrée. Pour cela on peut utiliser plusieurs alliages à base de Silicium : parmi les
premiers utilisés il y eu le Siliciure de Titane (TiSi2), puis le Siliciure de Cobalt (CoSi2) alors
que les dernières générations de transistors s’orientent plutôt vers le Siliciure de Nickel (NiSi).
Figure 18 : Formation du TiSi2 dans un procédé CMOS afin de siliciurer les accès source et drain
[Skotnicki ’2000].
La figure 18 donne un exemple de siliciuration en utilisant du siliciure de Titane (TiSi2).
Elle procède en quatre étapes [Skotnicki’2000] :
• Pulvérisation du Titane.
• Recuit sous Azote (formation du TiSi2 par réaction avec le Silicium et de TiN aux
endroits dépourvus de Silicium).
38
Chapitre I : Le transistor MOS
Au paragraphe I.4.7 ont été présentés les effets de porteurs chauds. Rappelons qu’à forte
polarisation de drain, se forme une ionisation par impact primaire et secondaire qui crée des
défauts dans l’oxyde près du drain provoquant une baisse de la transconductance car ces défauts
dégradent la mobilité des porteurs. Ce phénomène entraîne un vieillissement prématuré du
transistor affectant donc sa fiabilité. Pour limiter ce phénomène, des extensions LDD (Lightly
Doped Drain) sont aujourd’hui couramment utilisées.
Figure 19 : Formation des extensions LDD dans un procédé CMOS [Skotnicki ’2000].
Les extensions LDD sont des extensions des zones source et drain sous la grille mais avec
un dopage plus faible. La figure 19 en montre les étapes technologiques.
Les extensions LDD permettent une réduction du champ électrique effectif maximal coté
drain. Comme les extensions LDD ont une résistivité assez importante, le champ latéral ne
chute pas à zéro au bord du LDD comme pour une jonction profonde HDD, mais se répartit tout
au long du LDD. Ainsi la différence de potentiel entre le point de pincement du canal et la
jonction [Skotnicki ’2000] est de V d − 0,5 E max L N − − Vd , sat , LN- étant défini sur la figure 19, au
lieu de V d − Vd , sat dans le cas d’une jonction profonde HDD. Le champ électrique maximal
s’écrit donc en fonction de celui sans extensions LDD comme suit :
1 LN −
E max, LDD ≈ E max 1 − (58)
2 λ 0
39
Chapitre I : Le transistor MOS
ε Si
où λ 0 = t ox x j .
ε ox
Il en résulte que la diminution de l’énergie des porteurs est d’autant plus efficace que la
taille des extensions LDD (LN-) se rapproche de λ0.
Mais l’utilisation d’extensions LDD rajoute une composante aux résistances d’accès
source et drain. C’est pour cette raison que l’on trouve parfois la dénomination « extensions
MDD » pour Medium Doped Drain, ce sont des extensions LDD un peu plus dopées pour éviter
de trop augmenter la résistance série source-drain.
grille
grille Vd
L
xj
source drain
substrat ZCE
40
Chapitre I : Le transistor MOS
1,2
W = 10µm
tox = 2nm
1
0,6
0
0,01 0,1 1 10
Longueur de grille (µm)
I.5.4 : Synthèse.
Si on combine ces trois ajouts technologiques, nous pouvons alors garder une architecture
en Silicium massif classique garantissant de bonnes performances électriques jusqu’à des
longueurs de grille décananométriques.
41
Chapitre I : Le transistor MOS
Extensions Siliciuration
LDD
Grille des accès
Source Drain
Poches de
surdopage
Substrat
Figure 22 : Effet des poches de surdopage sur le partage de charge.
La figure 22 schématise un transistor MOS Silicium massif optimisé pour des longueurs
de grille inférieures à 100nm qui utilise les trois types d’ajouts présentés précédemment. Ce
n’est pas un hasard si nous avons présenté ces trois ajouts là car c’est notamment ce genre de
dispositifs qui ont été étudiés en terme de transport électrique au cours de cette thèse. Il existe
aussi d’autres façon de faire plus originales pour contrecarrer les effets de canaux courts, et
nous avons notamment étudié deux d’entre elles que nous présenterons à part au chapitre
suivant (voir § II.3 et § II.4).
42
Chapitre I : Le transistor MOS
W
Avec θ 1 = θ 1, 0 + µ0 C ox R sd (60)
L
A partir de cette expression plusieurs méthodes existent pour remonter aux paramètres
électriques tels que Vt, µ0, θ1, θ2 …etc
Rs Rd
Id
V’d Vd
43
Chapitre I : Le transistor MOS
1.34 ×10 10
L : 10µm à 50nm
1.10
1 .10-4
4 1.10
1 .109
9
L : 10µm à 50nm
1.10
1 .107
7
1.10
1 .10
-66
L=10µm 1.10
1 .106
6
1.10
1 .10-7
7
ID0a R 1.10
1 .105
5
1.10
1 .10-8
8 L=10µm
1.10
1 .104
4
1.10
1 .10-9
9
1.10
1 .103
3
1.10
1 .10 -10
10 L=50nm
1.10100
2
1.10
1 .10
-11
11
1.10110
− 12
6.224 ×101.10
1 .10 -12
12
0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
1.10
1 01
0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
-0,2
− 0.2
0 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4 1,6
1.48
-0,2
− 0.2
0 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4 1,6
1.48
10
10
1.10
1 .109
9
L : 10µm à 50nm
1.10
1 .10 88
1.10
1 .107
7
1.10
1 .106
6
1.10
−S 1 .105
5
L=10µm
1.10
1 .104
4
1.10
1 .103
3
L=50nm
1.102100
1.10110
1.10
1 01
0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
-0,2
− 0.2
0 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4 1,6
1.48
44
Chapitre I : Le transistor MOS
Puis on calcule cette variance en fonction de δ. Alors la valeur de δ pour laquelle cette
fonction est minimale sera la valeur exacte du décalage entre la tension de seuil du transistor
long et celle du transistor court. Ainsi, il suffit d’extraire préalablement la tension de seuil du
transistor long pris comme référence, puis d’appliquer cette méthode pour chaque transistor
de longueur de grille plus courte afin d’obtenir la tension de seuil de chaque transistors.
Pour ce qui est de la longueur effective, elle sera égale au quotient de la longueur de
grille du transistor long avec la valeur moyenne du rapport r, d’où le terme « Ratio », prise
pour la valeur de δ minimisant sa variance.
Vt = Vt ( Llong ) − δ (min(< σ r2 >) (66)
Llong
Leff =
S long (V g ) (67)
< >
S L (V g − δ (min(< σ r >))
2
Les autres paramètres sont extraits par d’autres méthodes, cette méthode est centrée sur
l’extraction de la longueur de grille effective.
Plusieurs limitations existent pour cette méthode. En premier lieu, la dépendance de
cette méthode à la plage de tension de grille choisie. En effet, la façon générale est de choisir
les valeurs de Vg en forte inversion car si on incluait la faible inversion dans le calcul de la
variance du rapport r nous serions sensibles à la variation de la pente sous le seuil entre le
transistor court et le transistor long de référence. Mais même en restant uniquement en forte
inversion, le calcul de la variance du rapport r est très sensible. Donc, selon la tension de
grille de départ, les résultats peuvent varier significativement ce qui conduit à ce que
l’extraction de la tension de seuil soit sensible à la fenêtre de tension de grille choisie pour le
calcul.
De plus, l’extraction de la longueur de grille présuppose que la valeur moyenne du
quotient r est égale au rapport des longueurs effectives des transistors. Or ceci est valable si et
seulement si la mobilité à bas champ µ0 est la même quelque soit la longueur de grille du
transistor. Or, cette hypothèse peut être mise à mal pour certains types de transistors
notamment les transistors sub-0.1µm (voir Chapitre II).
Au final, la méthode Shift&Ratio est une méthode peu sensible au bruit, car elle ne fait
intervenir qu’une dérivée, et qui permet d’extraire efficacement la tension de seuil et la
longueur de grille effective, mais présentant néanmoins quelques limitations.
La méthode McLarty [McLarty ‘95] se base sur deux dérivées successives de l’inverse
du courant de drain par rapport à la tension de grille afin d’extraire précisément les deux
facteurs d’atténuation de mobilité ainsi que la tension de seuil et la mobilité à bas champ. En
partant de l’équation (59), nous obtenons alors :
∂ 1 1 −1
= + θ (68)
∂V g I d A (V g − Vt ) 2
2
et
∂2 1 1 2
2
= (69)
∂V g I d A (V g − Vt )
3
Avec A = C oxVd µ0 W L .
45
Chapitre I : Le transistor MOS
Id
2,5.100.025
-2
Mc(Vg ) = =
2
(V g − Vt )
W µ C V
2
dVg
Fonction Mc (A1/3V2/3)
L
0 ox d
2.100.02
-2 Vd
pour •Vd <<Vd,sat
•Vg>>Vt
1,5.10〈 4〉 -2
diff2 0.015 SMc µ0
1.100.01
-2
5.100.005
-3
Vt
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
00 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4
1.25
1
d
Id 2 1
− = −θ2
(Vg − Vt )
2,5.10-2
W µ C V
2
dVg
0 ox d
L
5
1.5 .10
- (d(1/Id)/dVg (A-1V-1)
Vd
2.10-2
pour •Vd <<Vd,sat
1,5.10
( − diff)
〈 4〉 1 .10-2
5
•Vg>>Vt
1.10-2
5 .10
4
θ2 S µ0
5.10-3
00 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
0
0 2 4 6 8 10
xx
12 14 16 18 20
20
1/(Vg-Vt)2 (V-2)
Figure 26 : Schéma d’illustration de l’extraction du second facteur d’atténuation de mobilité.
En ayant extrait le second facteur d’atténuation de mobilité θ2, ainsi que la tension de
seuil et la mobilité à bas champ, il est simple d’en déduire le premier facteur d’atténuation de
mobilité θ1 en utilisant l’équation (59) :
46
Chapitre I : Le transistor MOS
1 W V g − Vt
θ1 = µ0 C oxVd − 1 − θ 2 (V g − Vt ) 2 (71)
V g − Vt L I d
Il est à souligner que la mobilité à bas champ est préférentiellement extraite à partir de
la première dérivée de l’inverse du courant de drain car celle-ci est moins bruitée que sa
dérivée seconde.
Pour ce qui est des longueurs et largeurs effectives, il suffit d’utiliser plusieurs
transistors de géométrie variables et de tracer le paramètre A en fonction de la longueur et de
la largeur de grille, les valeurs en zéro nous donne la différence entre les longueurs et largeurs
dessinées et les longueurs et largeurs effectives. Néanmoins, cette méthode présuppose une
invariance de la mobilité à bas champ avec la réduction des dimensions.
L’avantage principal de cette méthode est qu’en utilisant les dérivées de l’inverse du
courant de drain, on supprime l’influence de la résistance série source – drain Rsd ; en effet les
équations (68) et (69) ne dépendent pas du premier facteur d’atténuation de mobilité θ1 qui
W
contient la résistance série source-drain : θ 1 = θ 1, 0 + µ0 C ox R sd . Ceci est un avantage certain
L
surtout pour les transistors ultra courts où, comme le montre l’équation précédente, la
résistance série va influencer plus fortement la mobilité effective via le premier facteur
d’atténuation de mobilité.
Le principal défaut de cette méthode est le bruit induit par une dérivée seconde sur
l’inverse du courant de drain. En effet la fonction Mc(Vg) est en général très bruitée et seul un
lissage artificiel permet d’extraire des valeurs correctes de tension de seuil. De plus,
l’extraction du second facteur de mobilité va dépendre fortement des valeurs extraites de
tension de seuil, ce qui introduit une incertitude supplémentaire. De même, par effet domino,
le calcul du premier facteur d’atténuation de mobilité, qui lui dépend des valeurs de Vt, µ0 et
θ2 extraites précédemment, va comporter une incertitude encore plus importante.
Au final, « Mc Larty » est une méthode efficace pour extraire les paramètres électriques
notamment pour les transistors ultracourts mais elle peut induire une assez grande incertitude
sur leurs valeurs extraites.
La méthode Hamer [Hamer’86] se base aussi sur l’équation (59) et n’est en fait qu’un
ajustement mathématique des courbes Id-Vg en régime ohmique expérimentales via quatre
paramètres : Vt, µ0, θ1 et θ2 directement à partir de cette expression du courant de drain. En
fait, il suffit de programmer une fonction d’erreur entre l’équation (59) avec 4 variables libres
(Vt, µ0, θ1 et θ2) et les valeurs mesurées du courant de drain, puis de faire tourner une
procédure de minimisation de cette fonction erreur qui ajuste automatiquement les 4 variables
à notre disposition (Vt, µ0, θ1 et θ2), par exemple en utilisant un algorithme de régression non-
linéaire de type Levenberg-Marquardt.
Néanmoins, il faut avoir une fenêtre de calcul en forte inversion, en règle générale la
tension de grille minimale est prise au maximum de la transconductance à laquelle on ajoute
100mV pour se retrouver au-delà du point d’inflexion de la transconductance dans sa partie
convexe en forte inversion (voir figure 27) :
47
Chapitre I : Le transistor MOS
1,8.10
1.8 .10 -4
4
1,2.10-4
Courant de drain, Transconductance (A)(S)
−4 −4
1.697 ×10 1.2 ⋅10
W V g − Vt
Id = µ0 C ox Vd
1 + θ 1 (V g − Vt ) + θ 2 (V g − Vt )
1,6.10
1.6 .10 -4
4
Zone d’ajustement 2
L
1,4.10
1.4 .10 -4
4 1,1.10
1.1 .10-4
4
mesure
1.10
1 .10-4
4
paramètres
Id10
〈 2〉 1.10
1 .10 -4
4
y
〈 2〉
d’ajustement
gmd10 →
8.10-55
8 .10 F ( x , A , B , C , D)
9.10 -55
9 .10
6.10
6 .10 -5
5
données paramètres
4.10
4 .10 -5
5
W = 10 µm µ0 = 176 cm2 V-1 s-1
L = 50 nm Hammer Vt = 0,402 V
8.10
8 .10-5
5
2.10
2 .10 -5
5 tox =2,2 nm θ1 = 1,99 V-1
Vd = 10mV θ2 = 0,13 V-2
00 0
−5
0
0
0 0.2
0,2
0.4
0,4
0.6
0,6 Vg
0.8
0,8 1
1 1.2
1,2
1.4
1,4
1.3
7.10
7.232 ×10 7 .10-5
5
0.7 0.8 0.9 1 1.1 1.2
0.7
0,7 0,8 0,9 x
1 1,1 1,2 1,3
1.3
Tension de grille (V)
Tension de grille (V)
Figure 27 : Illustration de la méthode Hamer pour un nMOSFET ultracourt (L=50nm).
La figure 27 illustre la méthode pour un transistor ultracourt. Les valeurs obtenues
semblent raisonnables compte tenu des informations technologiques en notre possession sur
ce type de transistor.
L’avantage majeur de cette méthode est son extrême simplicité à être programmée. Le
point crucial est d’avoir suffisamment de points dans la fenêtre de mesure et bien sûr d’avoir
une procédure de minimisation efficace. C’est notamment pourquoi cette méthode est utilisée
préférentiellement pour des tests systématiques notamment en milieu industriel.
Par contre, elle a plusieurs inconvénients majeurs. Le premier est quelle dépend de la
fenêtre de mesure que l’on choisit. Ainsi, si on a plusieurs transistors dont on sait par avance
qu’ils auront des tensions de seuil décalées (effet de canaux courts ou étroits), il faut adapter
le départ de la mesure par rapport à la courbe de transconductance de chaque transistor ; ceci
se fait en rajoutant une procédure automatique. Mais même avec cette procédure, nous serons
dépendant du décalage choisi à la valeur de tension de grille pour laquelle la transconductance
est maximale. En effet, pourquoi prendre 100mV plutôt que 50mV ou 200mV ? Cela reste
arbitraire et selon notre choix, l’ajustement automatique donnera des valeurs différentes pour
les quatre paramètres à ajuster.
Mais le défaut le plus rédhibitoire de cette méthode est sa forte dépendance aux valeurs
initiales des paramètres ajustables que l’on injecte dans la procédure de minimisation, comme
indiqué dans le tableau de la figure 28 :
Choix A Choix B Choix C
paramètres initiaux finaux initiaux finaux initiaux finaux
µ0 (cm2 V-1 s-1) 175 176.338 200 201.824 240 233.997
V t (V) 0.4 0.402 0.4 0.432 0.5 0.474
θ1 (V-1) 2 1.995 2.5 2.466 2.8 2.938
θ2 (V-2) 0.1 0.128 0.1 0.088 0.5 0.194
48
Chapitre I : Le transistor MOS
1,2.10
−4
1.2 ⋅10
-4
Choix A
1,1.10
1.1 .10-4
4
Choix B
Choix C
y
→
F ( x , A , B , C , D)
9.10 -55
9 .10
W = 10 µm
L = 50 nm
tox =2,2 nm
8.10
8 .10-5
5
Vd = 10mV
−5
7.10
7.188 ×10
7.232 7 .10-5
5
0.7 0.8 0.9 1 1.1 1.2
0.7
0,7 0,8 0,9 1
x
1,1 1,2 1,3
1.3
Il est à noter que ces transistors sont « classiques » c’est-à-dire sans ajouts de poches de
surdopage ni de LDD et l’oxyde de grille, bien que fin, a une épaisseur suffisante pour que le
courant de grille ne perturbe pas le courant de drain.
Pour commencer l’extraction de paramètres il est définit comme suit une fonction Y :
I W
Y (V g ) = d = µ0 C oxVd ⋅ (V g − Vt ) (72)
gm L
en se plaçant en régime ohmique et en prenant :
49
Chapitre I : Le transistor MOS
W W (V g − V t )V d
Id = µ eff Q i V d = C ox µ 0 (73)
L L 1 + θ 1 (V g − V t )
∂I d W Vd
gm = = C ox µ0
∂V g
Vd
L (1 + θ1 (V g − Vt ))2 (74)
4
L=50nm
1 .10 -4
1.10
Courant de drain (A)
1,5.10
1.5 .10 -4
Transconductance (A)
L=50nm
8.10
8 .10 -5
5
5
Id10 6.10
6 .10 -5
1.10-44
gmd10 1 .10
4.10
4 .10 -5
5
5.10
5 .10
-5
5
2.10
2 .10 -5
5
L=1µm
− 15 L=1µm
1×10
0 0
0
0
0.2
0,2
0.4
0,4 0,6
0.6
0,8
0.8 1
1
1.2
1,2
1.4
1,4 00 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
0 Vg 1.3
0
0 0,2 0,4 0,6 Vg
0,8 1 1,2 1,4
1.3
1,5.100.015
-2
Fonction Y (A1/2V1/2)
L=50nm
1.10 -2
Y10 0.01
5.100.005
-3
L=1µm
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
0
0 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4
1.275
50
Chapitre I : Le transistor MOS
Ainsi en forte inversion (Vg > Vt) la fonction Y(Vg) varie linéairement avec Vg ce qui
permet d’obtenir aisément la tension de seuil Vt en extrapolant la valeur à zéro de la partie linéaire
de la courbe Y(Vg) comme le montre la figure ci-dessous :
1,6.10
0.015
-2
0.016
µ0CoxVd (Vg − Vt )
Id W
1,4.10 -2
0.014
Y (Vg ) = =
dI d L
1,2.10 -2
Fonction Y (A1/2V1/2) 0.012
dVg pour •Vd <<Vd,sat
Vd
1.100.01
-2 •Vg>>Vt
8.10
〈 2〉 -3
Y10 0.008 SY µ0
6.10 -3
0.006
4.10 -3
0.004
2.10 -3
0.002
Vt
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
0
0
0,2 0,4 0,6 Vg
0,8 1 1,2 1,4
1.275
0,70.7
0,60.6
Tension de seuil (V)
0,50.5
0,40.4
Vt10
0,30.3
0,20.2
0,10.1
00 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
00 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 L 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1
1.1
Figure 31 : Tension de seuil en fonction de la longueur de grille pour les transistors de démonstration.
Sans s’étendre sur le résultat obtenu, l’effet de canal court classique faisant chuter la
tension de seuil au fur et à mesure que la longueur de grille diminue apparaît clairement ici
(voir figure 31).
A partir de là, la méthode classique est de tirer la mobilité à partir de la pente de la
partie linéaire de la fonction Y(Vg ) notée par la suite Sy.
S Y2 L
µ0 = (75)
C oxVd W
Puis en calculant la fonction X(Vg)=1/(gm1/2) on obtient la valeur du coefficient
d’atténuation de mobilité θ1 en multipliant les pentes des deux fonctions X et Y en forte
inversion. :
51
Chapitre I : Le transistor MOS
1 L
X (VG ) = =( )1 / 2 (1 + θ 1 (VG − Vt )) (76)
gm Wµ0 C oxVd
θ1 = S x .S y
A partir de θ1, on peut remonter à la résistance série source-drain Rsd et à l’écart ∆L entre
la longueur de grille technologique (L) et la longueur de grille effective (Leff) :
W
θ1 = θ1,0 + µ0 C ox RSD (77)
L
Pour cela on reporte les valeurs de θ1 pour différents L à même W en fonction de Gm
définit par Gm = SY2/Vd = (W/L)µ0Cox ; la pente nous donne RSD et l'ordonné à l'origine θ1,0 . Pour
∆L on extrapole la valeur de L pour laquelle l'inverse de Gm(L) s'annule on obtient ainsi la valeur
de ∆L :
1 L − ∆L
= (78)
G m Wµ 0 C ox
Mais l’extraction de paramètres faite au cours de cette étude est plus subtile que cette
méthode classique. En effet pour des transistors à canaux courts intervient souvent un second
coefficient d’atténuation de la mobilité θ2 définit comme suit :
µ0
µ eff =
1 + θ 1 (V g − Vt ) + θ 2 (V g − Vt )
2 (79)
Une première méthode (faire le parallèle avec la méthode McLarty) est de dériver deux
fois le courant de drain par rapport à la tension de grille. Mais cette méthode est très sensible au
bruit, or nos caractéristiques Id(Vg) sont assez bruitées pour les transistors à canaux courts.
Une autre façon de faire est d’utiliser une itération de la fonction Y(Vg) en calculant un
Ynew(Vg) (voir § I.6.2 f)) qui élimine les effets du second facteur d’atténuation de mobilité θ2 .
Puis on refait l’extraction complète avec cette nouvelle fonction Ynew(Vg) [Mourrain’2000].
Tout d’abord, après avoir extrait les tensions de seuil on calcule une fonction θeff :
S2 1
θ eff = y − (80)
I d V g − Vt
On trace θeff en fonction de Vg à Vg>>Vt . Dans ce cas, θeff varie linéairement avec Vg :
( ) ( )
θ eff V g >> Vt = θ 2 ⋅ V g − Vt + θ 1 (81)
Il est alors aisé d’en sortir les valeurs de θ1 (ordonnée à l’origine Vg=Vt) et de θ2
(pente).
52
Chapitre I : Le transistor MOS
44 4
L=50nm
3 3
1 1
L=1µm
00 0
0.7 0.8 0.9 1 1.1 1.2 1.3
0,7
0.7
0,8 0,9 1Vg 1,1 1,2 1,3
1.3
θ1 = θ1,0 + Rsd ⋅ Gm
3 3
Têta 1 (V-1)
θ1a 2 2 RSD
1 1
RSD = 69Ω
θ1,0 θ1,0 = 0,04V-1
00 0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06
00 0,01 0,02 0,03
Gm10 0,04 0,05 0,06
0.06
53
Chapitre I : Le transistor MOS
S y2
Ensuite, à partir de θ1 on tire Rsd et θ1,0 en traçant θ1 en fonction de Gm = (voir
Vd
figure 33). On trouve une valeur standard pour la résistance série source-drain de 690 Ω.µm.
100
100
80 80
60 60
Um10
40 40
∆L = +21nm
20 20 ∆L
00 0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
00.05 50 100 150
L 200 250 300
0.3
1,5.100.015
-2
Fonction Y (A1/2V1/2)
L=50nm
1.10
Y10 -2
0.01
5.100.005
-3
L=1µm
0 0 0
0 0.001 0.002 0.003 0.004
0
0 1.10-3 2.10
Y10
-3
〈 9〉 3.10-3 4.10− -3
3
3.514 ×10
54
Chapitre I : Le transistor MOS
On obtient ainsi :
L(µm) Leff(µm) L+∆L(µm)
0,05 0,046 0,071
0,055 0,058 0,076
0,06 0,068 0,081
0,075 0,089 0,096
0,1 0,118 0,121
0,15 0,189 0,171
0,175 0,233 0,196
0,25 0,3 0,271
0,5 0,503 0,521
1 1 1,021
Tableau 4 : Valeurs de la longueur effective par les deux méthodes pour les transistors de démonstration.
La seconde méthode à l’air plus juste (voir tableau 4), surtout pour les transistors de
petite longueur de grille car les grilles de ces transistors ont été lithographiée par e-beam ce
qui garantit normalement une longueur effective très proche de la longueur de grille dessinée.
Toutefois, à l’instar de la méthode précédente, l’hypothèse d’invariance de la mobilité à bas
champ doit être nécessairement posée pour cette méthode, la validité de la longueur effective
ainsi extraite dépend de l’exactitude de cette hypothèse.
Enfin on calcule la mobilité à bas champ, pour chaque longueur de grille, d’après la
formule :
L + ∆L
µ 0 = Gm ⋅
W ⋅ C ox
L(µm) µ0 (cm2 V-1 s-1)
0,05 295,66
0,055 295,65
0,06 295,62
0,075 295,48
0,1 295,40
0,15 295,38
0,175 295,39
0,25 295,45
0,5 295,54
1 295,60
Tableau 5. : Valeurs de la mobilité à bas champ pour les transistors de démonstration.
On peut aussi calculer une mobilité moyenne µ0slope = 295.5 cm2 V-1s-1. Cette valeur
est raisonnable compte tenu du dopage substrat de ces transistors ( Na = 1,5 ⋅ 1018 at.cm −3 ).
Remarque : La relative constance des valeurs trouvée pour la mobilité à bas champ par
rapport à la diminution de la longueur de grille est artificielle. En effet, la méthode
d’extraction de la longueur effective présentée ci-dessus n’est valable si et seulement si la
mobilité à bas champ est constante. Dans ce cas la formule utilisée est juste et la méthode est
valide, ce qui est le cas dans les transistors sans ajouts technologiques. Mais si pour une
raison ou pour une autre la mobilité à bas champ varie avec la longueur de grille, par exemple
diminue progressivement, cette méthode donnera une mauvaise évaluation, dans ce cas une
surévaluation, de la longueur effective car elle tend à imposer des valeurs de longueur
effective rendant la mobilité à bas champ constante. Ce problème vient de la dépendance de la
55
Chapitre I : Le transistor MOS
fonction Y au rapport µ0/Leff car pour étudier la variation de Leff il faut bien présupposer que
µ0 est constante. Dans la suite de ce mémoire, pour certains dispositifs étudiés, il sera
nécessaire de violer l’hypothèse de constance de la mobilité à bas champ avec la longueur de
grille. Il faudra alors trouver un moyen de calculer séparément la longueur de grille effective
et la mobilité. Ce sera l’objet du chapitre III. Pour l’instant, poursuivons la présentation de la
méthode Y dans le cas où la mobilité à bas champ est considérée comme constante.
1,2.100.012
-2
avant itération
L=75nm
1.100.01
-2 après itération
Fonction Y (A1/2V1/2)
Y10i ,6
8.10
Ynew10i ,6
-3
0.008
Y10i ,9
Ynew10i ,9 -3
6.10 0.006 L=175nm
Y10i ,3
Ynew10i ,3
4.100.004
-3
2.100.002
-3
L=1µm
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
0
0
0,2 0,4 0,6 Vgi
0,8 1 1,2 1,4
1.275
56
Chapitre I : Le transistor MOS
L’écart sur la tension de seuil et sur le premier facteur d’atténuation de mobilité est
faible (voir tableau 6) lorsqu’on tient compte de l’influence de θ2 mais autant utiliser les
valeurs corrigées. On peut ajouter que la différence apparue sur le premier facteur
d’atténuation de mobilité entraîne une légère variation sur la valeur extraite de la résistance
série source-drain : 710 Ω.µm au lieu de 690 Ω.µm.
Une fois l’extraction terminée, une vérification s’impose en calculant, par exemple, un
courant de drain théorique en fonction de la tension de grille en régime ohmique, utilisant les
paramètres extraits, et en le comparant aux valeurs expérimentales. Pour cela on utilise la
formule suivante (valable en forte inversion) :
W (V g − Vt ) ⋅ Vd
Id = ⋅ µ0 ⋅ C ox ⋅
1 + θ 1 ⋅ (V g − Vt ) + θ 2 ⋅ (V g − Vt )
2 (83)
Leff
W
Avec θ 1 = θ 1,0 +
⋅ µ0 ⋅ C ox ⋅ Rsd (84)
Leff
L’extraction de paramètres a permis de déduire les valeurs de Leff , Vt , µ0, θ1,0 , Rsd et
θ2 pour chaque transistor utilisé, ceci nous permet alors de calculer un courant de drain
théorique en forte inversion que l’on compare à celui mesuré pour ces transistors.
1,2.10
1.2 .10-4
−4
4
1.122 ×10
mesure L=50nm
1.10 -44
1 .10
Courant de drain (A)
calcul
8.10 -55
8 .10
Id10
6.10
ID0a
6 .10-5
5
4.10
4 .10-5
5
2.10
2 .10-5
5
L=1µm
00 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
0 0 0,2 0,4 0,6 Vg 0,8 1 1,2 1,4
1.3
Jusqu’à présent, pour extraire les paramètres, étaient utilisées les courbes courant de
drain en fonction de la longueur de grille Id-Vg en régime ohmique c'est-à-dire à une
polarisation de drain très inférieure à la tension de drain de saturation Vd<<Vd,sat. Plaçons
nous maintenant en saturation c'est-à-dire à Vd>Vd,sat afin d’étudier notamment le DIBL ainsi
que la vitesse des porteurs (voir § I.4.5).
57
Chapitre I : Le transistor MOS
Commençons par le DIBL. Comme présenté au paragraphe I.4.5, le DIBL est une
augmentation du courant de drain dû à un abaissement de la barrière de potentiel source-
substrat provoqué par une forte polarisation de drain. Cet effet sera d’autant plus présent que
le transistor est court. Pour illustrer l’effet du DIBL sur les caractéristiques Id-Vg, il suffit de
faire deux mesures, l’une en régime ohmique et l’autre en saturation :
3.552 ×10
1.10
−4
1 .10-3
3
1.10
1 .10-4
4
Vd = 50mV
Vd = 1V
Courant de drain (A)
1.10 -55
1 .10
〈 0〉
IDa
1.10
〈 0〉
1 .10-6
6
IDb
〈 9〉
IDa
1.10 . -77
〈 9〉 1 10
IDb
1.10
1 .10-8
8
L=50nm L=1µm
1.10
1 .10-9
9
− 10
1.10
10 1 .10 -10
10
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Vgd 0,6 0,7 0,8 0,9 1
0.99
Ce qui nous donne une valeur en mV/V que l’on peut tracer en fonction de la longueur
de grille du transistor :
60 60
55.129 100100
65.134
Id = 0,1 µA Id = 0,1 µA
50 50 Vdfaible = 50mV Vdfaible = 50mV
Vdfort = 1V Vdfort = 1V
DIBL (mV/V)
DIBL (mV/V)
40 40
Dibl
0.4
30 30
Dibl L
1 .7
10 10 α 1/L1,7
2
0 .7
L
20 20
10 10
α 1/L0,7
00 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 11 1
00.05 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 L 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1
1.1
0.01
0,01
0.1
0,1
1
11
0.05 L
58
Chapitre I : Le transistor MOS
d’une valeur de -0,7 alors que pour les transistors plus courts que cette valeur de 0,2µm, le
DIBL suit une loi en puissance d’une valeur de -1,7. Ces résultats se rapprochent de deux
modèles élaborés pour le DIBL. Ainsi le modèle de Gronjohn [Gronjohn ’84] prévoit une loi
en puissance en 1/L, alors que le modèle de Skotnicki [Skotnicki ’2000] prédit une loi en
puissance en 1/L2. La transition entre les deux régimes dépend de la technologie utilisée et
notamment du dopage canal et de l’épaisseur d’oxyde.
Poursuivons par la détermination de la tension de polarisation Vd,sat . Rappelons que
cette tension est la valeur de la polarisation appliquée au drain pour laquelle le canal
d’inversion se pince et cela à tension de grille fixe en forte inversion. Soit la fonction G
définie ainsi [Yang ’88] :
d( 1 )
gd dI
G (Vd ) = g d avec g d = d (86)
dV d dV d V
g
Alors, la valeur de tension de drain pour laquelle cette fonction G est maximale est la
tension de saturation [Yang ’88].
1.10
−3
9.755 ×10
-2
0.01 12 12
10.567
L=50nm d( 1 )
Vg = 1,2V 10 10
L=50nm G (Vd ) = g d
gd
8.100.008
-3
dVd
Courant de drain (A)
dI d
8 8
avec gd =
Fonction G (V-1)
6.100.006
-3
dVd Vg
Id12V G12V 6 6
L=1µm
4.100.004
-3
4 4
L=1µm
2.100.002
-3
2 2
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
0
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
0
0
0,2 0,4 0,6 0,8
Vd
1 1,2 1,4 1,6
1.5
00 0,2 0,4 0,6 0,8
Vd
1 1,2 1,4 1,6
1.44
0,70.7
Tension de saturation (V)
0,60.6
0,50.5
Vdsat12V
0,40.4
1.2 − Vt
0,30.3
Vg - Vt
0,20.2
Vd,sat
0,10.1
00 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
00.05 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 L 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1
1.1
59
Chapitre I : Le transistor MOS
b)), nous obtenons une assez bonne adéquation. En effet, la plupart du temps, la valeur de
tension de saturation n’est pas extraite méthodiquement mais prise égale à Vg-Vt. Il est
néanmoins utile d’avoir une méthode précise pour extraire Vd,sat si l’on a pas la valeur de la
tension de seuil.
Finissons par la vitesse de dérive des porteurs. Cette vitesse de dérive est définie comme
suit [Sodini ‘84] :
g dI
v deriv = m avec g m = d (87)
WC ox dV g
On démontre qu’en forte inversion et en régime de saturation que la vitesse de dérive se
confond avec la vitesse des porteurs près de la source [Sodini ‘84]. L’étude de cette vitesse
permet de se renseigner sur les limitations possibles des performances électriques en mode
passant des transistors. Notamment il est intéressant de regarder cette vitesse en fonction de la
polarisation de drain. Pour cela il suffit d’avoir deux caractéristiques Id-Vd à deux valeurs
proches de tension de grille en forte inversion. Leur rapport à chaque polarisation de drain
divisé par le produit W.Cox nous donne alors la vitesse de dérive (voir équation 87) :
1.10
−3
-2
0.01
9.755 ×10 2.623 ×10
3.10
6
3 .106
6
Vg = 1,1V
8.100.008
-3 L=50nm
Courant de drain (A)
L=50nm
2.10
2 .106
6
〈 5〉
6.10 -3
Id11V 0.006
〈 5〉
Id12V
〈 9〉 1,5.10
Vderiv21.5 .106
6
Id11V
〈 9〉 -3
4.10
Id12V 0.004
1.10
1 .106
6 L=1µm
2.100.002
-3
L=100nm 5.10
5 .105
5
0 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
00 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
00 0,2 0,4 0,6 0,8
Vd 1 1,2 1,4 1,6
1.5 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Vd
1 1,2 1,4 1,6
1.5
60
Chapitre I : Le transistor MOS
1.10
1 .107
6
8.1 ×10
7
〈 1〉
Vderivmax
〈 1〉
Vderivmax0
1.10
1 .10
66
( Vderivmax0〈 1〉 ) 0
L
1.10 0.01
5
3.934 ×10 1 .105
5
0.1 1
0,01
0.05 0,1
L 11
Dans ce paragraphe, a été présentée la méthode dite « Fonction Y » avec laquelle nous
avons extrait les paramètres électriques des transistors que nous avons étudiés. Rappelons que
cette méthode est particulièrement adaptée pour les transistors les plus courts, notamment
grâce à son indépendance vis-à-vis de la résistance série source-drain. Cette méthode est
néanmoins restreinte à la forte inversion, mais c’est à cette plage de tension de grille que
s’utilisent principalement les transistors MOS.
61
Chapitre I : Le transistor MOS
I.7 : Conclusion
Ce premier chapitre avait pour but de présenter ce qu’est un transistor MOS à effet de
champ, ses équations de base et la façon de faire pour extraire ses paramètres électriques.
En premier lieu a été présenté le principe de fonctionnement d’un transistor MOS qui
consiste en la possibilité de modifier en surface la concentration et le flux de porteurs entre une
source et un drain par l’application d’une tension sur une électrode de commande située en
surface du flux de porteurs appelée grille.
Puis ont été décrits en termes de courant les différents régimes de fonctionnement d’un
transistor MOS avec au passage la définition d’un certain nombre de paramètres électriques
clefs régissant les caractéristiques électriques d’un transistor MOS tels que la tension de seuil ou
bien la mobilité.
Ensuite, nous nous sommes penché sur les effets qu’entraîne la miniaturisation d’un
transistor MOS notamment sur ces paramètres électriques. La miniaturisation est une méthode
principalement employée pour pouvoir augmenter la densité d’intégration des transistors sur
une puce ainsi qu’entre autres pour augmenter leur temps de commutation. Mais cette
miniaturisation entraîne une suite d’effets néfastes sur les caractéristiques des transistors dont
nous avons présenté les principaux. Afin de contrecarrer ces effets néfastes ont été introduits
progressivement au cours de ces dernières années des ajouts technologiques dont nous avons
donné trois exemples parmi les plus utilisés aujourd’hui.
Pour finir, si on veut étudier le fonctionnement des dernières générations de transistors il
faut pouvoir extraire les paramètres électriques de ceux-ci à partir de mesures électriques
notamment. Pour cela, a été fait un état de l’art ainsi qu’une présentation complète d’une
méthode d’extraction appelée « Fonction Y » qui a été préférentiellement utilisée au cours de
nos études.
Il s’agit maintenant de présenter les résultats obtenus pour les dispositifs que nous avons
étudié au cours de cette thèse. Le but n’est pas de dresser une liste exhaustive des résultats
obtenus pour chaque architecture mais plutôt de présenter les améliorations et les innovations
que nous avons pu apporté sur l’extraction de paramètres. Ces innovations ont été
développées au fur à mesure de l’étude de ces dispositifs afin de résoudre certains problèmes
particuliers que la méthode classique présentée dans ce paragraphe ne pouvait résoudre.
62
Chapitre I : Le transistor MOS
63
Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
Chapitre II :
Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm
à base de mesures courant-tension
64
Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
II.1 : Introduction
Le chapitre précédent a présenté ce qu’est un transistor MOS à effet de champ, ses
équations de base ainsi que les méthodes pour extraire ses paramètres électriques.
Maintenant, passons aux choses concrètes, c'est-à-dire à la présentation des dispositifs
que nous avons étudiés au cours de cette thèse ainsi que les résultats obtenus sur le transport
électrique de ces transistors aux faibles longueurs de grille. Pour cela nous utiliserons la
méthode présentée au chapitre précédent répondant au nom de « Fonction Y ».
Au cours de cette thèse nous avons pu étudié trois architectures différentes de transistors
MOS Silicium massif sub-0,1µm grâce aux collaborations menées avec ST Microelectronics à
Crolles et le CEA-Leti à Grenoble.
En premier lieu, sera présentée l’étude menée sur des transistors MOS sur Silicium
massif à oxyde ultrafin (tox = 1.2nm) et ultra courts (L = 30nm pour le plus court) fabriqués
par ST Microelectronics. Dans cette partie, sera présentée au préalable une adaptation de la
méthode « Fonction Y » tenant compte de l’influence du courant de grille sur le courant de
drain qui s’avérera indispensable afin d’extraire correctement les paramètres électriques de ce
type de transistors.
En second lieu, seront caractérisés des transistors MOS sur Silicium massif à canal n
Si:C, c'est-à-dire ayant une couche enterrée de Silicium à laquelle on a implanté du Carbone
afin de limiter les effets de canaux courts. Ces transistors sont optimisés pour une longueur de
grille de 50nm et fabriqués par le CEA-Leti.
En dernier lieu, seront caractérisés des transistors MOS sur Silicium massif à canal p
SiGe, c'est-à-dire ayant une couche enterrée d’alliage Silicium-Germanium afin
principalement d’augmenter la mobilité des porteurs et de réduire le bruit électrique. Ces
transistors sont optimisés pour une longueur de grille de 50nm et fabriqués par le CEA-Leti.
Pour tous ces dispositifs une attention toute particulière sera apportée sur la mobilité des
porteurs en inversion. En effet, la mobilité est un paramètre clef pour les MOSFETs très
sensible aux défauts qui peuvent apparaître lors des nombreux processus de fabrication des
transistors, surtout dans le substrat et dans l’oxyde de grille. Au cours de cette discussion est
apparu nécessaire de violer l’hypothèse communément admise par les méthodes d’extraction
classiques d’invariabilité de la mobilité à bas champ avec la réduction de la longueur de grille.
Une adaptation de la méthode « Fonction Y » avec variation de mobilité à bas champ sera
donc présentée dans ce chapitre.
65
Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
15
SiO2
L 0.5 CMOS Courant de fuite
tox ≈
Épaisseur d’oxyde (nm)
10
40
0.35 CMOS
0.25 CMOS
5
0.18 CMOS
0.12 CMOS
0.05 CMOS
0
0 0.2 0.4 0.6
Longueur de grille (µm) Épaisseur physique d’
d’oxyde (Å
(Å)
Figure 1 : Prévision concernant l’épaisseur d’oxyde pour chaque génération de MOSFETs (a) ainsi que
l’augmentation de la densité de courant de fuite en résultant (b).
Ceci a pour conséquence une augmentation exponentielle du courant de fuite à travers la
grille qui entraîne une augmentation importante de la consommation ainsi qu’une perturbation
du courant de drain. En effet, le courant de grille varie proportionnellement à la surface de la
grille ( I g ∝ W .L ) alors que le courant de drain varie, au premier ordre, inversement
proportionnellement à la longueur de grille ( I d ∝ W ). On s’attend donc à ce que le courant
L
de grille ne soit gênant uniquement que pour les transistors à grande surface. Le courant de
drain des transistors ultracourts ne doit donc pas être perturbé par le courant de fuite vers la
grille. Tout ce raisonnement est correct lorsqu’on a des transistors nominaux, c'est-à-dire
isolés avec chacun leur grille, source et drain propres. Or, dans la plupart des cas, la
caractérisation électrique, surtout lors des mesures courant-tension visant à étudier l’impact de
la réduction de la géométrie des transistors sur les paramètres électriques, se fait sur des
batteries test de transistors à source et grille communes. Dans cette configuration le courant de
grille est le même pour tous les transistors et est équivalent à celui d’un transistor ayant une
surface égale à la somme des surfaces de grille des transistors de la batterie. Ainsi nombre de
transistors voient leurs caractéristiques Id-Vg perturbées et pas seulement les transistors de
grande surface.
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Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
Figure 2 : Photo TEM du transistor MOS à canal n le plus court (L=45nm) du lot MDX.
Le lot MDX est technologiquement très proche du lot GRI, voilà pourquoi la photo
TEM de la figure 2 représentant un transistor du lot MDX peut illustrer aussi ceux du lot GRI.
Voici les principales caractéristiques technologiques du lot « MDX » :
• Oxyde de grille en silice (SiO2) de 12Å d’épaisseur réalisée par RTN (Rapid
Thermal Nitridation).
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Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
Le lot HKC est assez différent des deux lots précédents. Voici les principales
caractéristiques technologiques du lot « HKC » :
• Oxyde de grille en silice (SiO2) de 12Å d’épaisseur réalisée par PN (Plasma
Nitridation), c'est-à-dire un oxyde où la nitruration est assitée par plasma [Tavel
’2003]. La figure 3 montre une photo TEM de l’oxyde obtenu par cette
technologie.
• Grille en poly-silicium de 1200Å d’épaisseur.
• Extensions LDD (Low Doped Drain) d’Arsenic (As) dosées à 1.1015 e- par cm2
implantée à 0,5keV pour les nMOS et Fluorure de Bore (BF2) dosées à 5.1014 e-
par cm2 implantée à 0,5keV pour les pMOS.
• Poches de surdopage Fluorure de Bore (BF2) dosées à 4.1013 e- par cm2
implantée à 27keV sous un angle de 25° pour les nMOS et Arsenic (As) dosées à
3.1013 e- par cm2 implantée à 65keV sous un angle de 25°pour les pMOS.
• Recuit d’activation à 1055°C pendant environ une fraction de seconde (pic de
recuit).
• Siliciuration des zones HDD (High Doped Drain) source et drain avec du
Siliciure de Nickel (NiSi).
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Chapitre II : Caractérisation électrique de MOSFETs sub-0,1µm à base de mesures courant-tension
PolySi
PN oxide
11.5Å
Si-substrate
Figure 3 : Photo TEM de l’oxyde de grille du transistor MOS à canal n de longueur de grille de 65nm du
lot HKC.
La figure 3 montre un zoom d’une photo TEM au niveau du canal d’un MOSFET court
du lot « HKC ».
II.2.1 d) : Récapitulatif
Deux lots de technologie similaire « GRI » et « MDX » sont à notre disposition ainsi
qu’un lot utilisant une technologie plus avancée « HKC ». A chaque génération la longueur de
grille minimale est diminuée (de 55nm à 30 nm en passant par 45nm).
L’étude a été menée principalement sur des transistors en batterie à grille et source
communes de largeurs de grille 10µm et dont les longueurs de grille physiques (mesurées par
TEM) sont données dans le tableau ci-dessous :
Lot GRI Lot MDX Lot HKC
0,03
0,055 0,045 0,2 0,04
0,085 0,075 0,22 0,05
0,105 0,095 0,26 0,06
0,125 0,115 0,3 0,07
0,145 0,145 0,34 0,08
0,185 0,185 0,54 0,09
0,285 0,285 0,74 0,1
0,465 0,465 1 0,12
1 1 2 0,14
5 5 5 0,16
10 10 10 0,18
Tableau 1 : Valeurs des longueurs de grille physiques pour les batteries de transistors à source et grille
communes des trois lots « GRI », « MDX » et « HKC ».
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