PAR PUROLATOR
PAR COURRIEL
Mesdames,
Messieurs,
Les soussignés font partie d’une grande communauté et d’une grande famille soit celle
des sports de combat. Cette communauté des sports de combat inclus notamment la
boxe amateure et professionelle, le judo, le jujitsu, le karaté et les arts martiaux mixtes.
Ceux-ci représentent par la présente lettre, à la fois leurs intérêts personnels mais
également l’intérêt supérieur de leur sport respectif.
signataires de la présente lettre qui pratiquent un sport de combat ont dû cesser leur
entraînement régulier et pour certains, cesser leurs activités professionnelles reliées aux
sports de combat.
Suite à la COVID-19, plusieurs des personnes soussignées ont vu leurs combats annulés
et leur carrière professionnelle mise en suspens. En plus de perdre leurs revenus
provenant de leurs bourses, la plupart des athlètes ont vu leurs commanditaires se retirer,
considérant qu’ils n’étaient plus en mesure de leur offrir la visibilité promise dans leur plan
de commandite. Au surplus, n’ayant pour la plupart aucun équipement d’entraînement à
leur disposition, les athlètes ont été contraints de s’entraîner de manière artisanale à leur
résidence.
De plus, nos combattants poursuivant leur carrière au niveau local ou national sont
condamnés à s’entraîner individuellement, sans partenaire d’entrainement. En plus de ne
pas être en mesure de combattre au Québec, ceux-ci sont pour la plupart, dans
l’impossibilité d’accepter des combats à l’extérieur du Québec ou du Canada, puisqu’ils
ne peuvent se préparer adéquatement dans le cadre d’un camp d’entraînement structuré.
Les conséquences de la COVID n’ont pas fait qu’affecter les athlètes amateurs ou
professionnels. En effet, les nombreux gymnases et lieux d’entraînement qui accueuillent
des milliers d’athlètes ont été fermés et les entraîneurs ont été forcés de cesser leurs
activités. Plusieurs de ces gymnases sont actuellement en situation financière très
précaire. Les directives actuelles de la santé publique privent les gymnases et leurs
entraîneurs d’importants revenus provenant des cours privés, puisqu’il leur est encore
interdit d’utiliser les mitaines de frappe lors des entraînements. La communauté des
sports de combat a malheureusement appris la fermeture définitive dans les derniers
mois de plusieurs gymnases de boxe et d’arts martiaux mixtes.
Nous avons suivi de près le déconfinement progressif des sports et activités sportives,
qu’ils soient pratiqués à l’extérieur comme à l’intérieur. Or, nous avons constaté que
depuis au moins le 17 juin 2020, tous les sports pratiqués à l’extérieur et à l’intérieur sont
désormais permis, incluant les sports qui impliquent des rapprochements et des contacts,
sauf les sports de combat. C’est ainsi que les athlètes amateurs et professionnels sont
désormais autorisés à exercer en équipe des sports tels le hockey, le soccer et le football.
Page |3
La lecture des plans de déconfinement des fédérations sportives reliées aux sports ci-
haut mentionnés nous permet de constater que les enfants et les adultes sont désormais
autorisés, sans test de dépistage préalable, à participer à des matchs et ce, en suivant
les règles habituelles régissant leur sport respectif. Par exemple, deux équipes de hockey
balle (DEK hockey) composées de 12-15 joueurs chacune, de deux entraîneurs et de
deux arbitres, peuvent désormais pratiquer leur sport de contact, sans visière et sans test
de dépistage préalable. Dans pareille situation, de 30 à 35 personnes sont régulièrement
en contact avec des gouttelettes de salive provenant des joueurs impliqués dans l’action
ou provenant de joueurs revenus à leur banc.
Depuis le 17 juin 2020, plusieurs médias ont rapporté que les promoteurs de boxe
québécois travaillaient sur un plan de déconfinement et de reprise des activités reliées
aux combats professionnels. Ce plan, n’ayant toujours pas été rendu public, semble être
calqué sensiblement selon les règles appliquées par des organisations de renommée
internationale telles la UFC et TOP RANK.
Selon notre compréhension, il a été proposé que des combats soient à nouveau permis
au Québec et ce, sous la supervision de la Régie des alcools, des courses et des jeux
(RACJ). Le protocole établirait que les combats soient tenus à huis clos, sans accès au
public et précédés de tests de dépistage pour les différents intervenants impliqués dans
les combats, incluant les combattants, les arbitres, les juges et les entraîneurs.
Dans les jours qui ont suivi, les représentants des promoteurs et les fédérations de boxe
ont décrié avec véhémence l’absence de dialogue entre la Direction de la santé publique
et les principaux intervenants issus des sports de combat.
Ayant identifié une situation qui n’avait jamais soulevé de problématique jusqu’à
maintenant, Marie-Pier Houle, Thérapeute en réadaptation physique et boxeuse
professionnelle, a constaté qu’il n’existait aucune fédération ou d’association destinée à
promouvoir les droits et les revendications des combattants professionnels. Leurs
revendications étant plutôt mises de l’avant par leur promoteur ou agent respectif.
Considérant que les intérêts supérieurs de son sport étaient en jeu, sans égard à l’identité
du promoteur ou du réseau de télévision avec lequel le combattant a un lien contractuel,
celle-ci a décidé de sonder sa communauté.
C’est ainsi que le 9 juillet 2020, un groupe de réflexion a été mis sur pied sur Facebook.
La réponse de la communauté a été immédiate. En moins de quatre jours, ce groupe
composé de membres invités, est déjà composé de plus de 500 personnes issues de la
communauté des sports de combat. Des centaines de messages d’appui à la
communauté affluent quotidiennement.
C’est ainsi que nous proposons de participer à l’ensemble des discussions qui devraient
avoir lieu entre les membres du gouvernement et de la Direction de la santé publique et
les représentants des intervenants des sports de combat. Nous devrions au cours des
prochains jours, identifier un ou des représentants qui auront le mandat de participer
activement aux discussions en lien avec les problématiques ci-haut mentionnées.
Boxeurs/Boxeuses/MMA :
Entraîneurs :