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En termes simples, une institution de microfinance est une organisation qui offre des
services financiers à des personnes à faibles revenus qui n’ont pas accès ou
difficilement accès au secteur financier formel (banques classiques).
Au sein du secteur, le terme institution de microfinance renvoie aujourd’hui à une
grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et
leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d’épargne et de crédit,
société anonyme, banque, établissement financier etc.).
Selon les pays, ces institutions sont réglementées ou non, supervisées ou non par les
autorités monétaires ou d’autres entités, peuvent ou ne peuvent pas collecter l’épargne
de leur clientèle et celle du grand public.
L’image que l’on se fait le plus souvent d’une IMF est celle d’une ONG « financière
», une organisation totalement et presque exclusivement dédiée à l’offre de services
financiers de proximité qui vise à assurer l’auto-promotion économique et sociale
des populations à faibles revenus.
Le microcrédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les
premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en
particulier et dans quelques autres pays. Par rapport à la situation antérieure qui se
caractérisait grosso modo par l’octroi de crédits subventionnés effectués le plus
souvent par des non spécialistes, la différence tient à l’importance accordée au
remboursement, à la fixation d’un taux d’intérêt couvrant le coût de la prestation du
crédit, et au ciblage de groupes de clients n’ayant le plus souvent pour seule autre
source de crédit que le secteur informel. En Afrique, les pratiques de la microfinance
sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite
épargne. Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun par exemple, les
premières coopératives d’épargne et de crédit ont vu le jour au cours des années 60.
Le client type des services de microfinance est une personne dont les revenus sont
faibles et qui n’a pas accès aux institutions financières formelles faute de pouvoir
remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d’identité, garanties,
dépôt minimum etc.). Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus
dans le cadre d’une petite entreprise familiale.
Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes
possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit
commerce.
Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants,
prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.
C’est surtout au niveau du crédit que la microfinance montre ses limites. En effet, tel
qu’il est pratiqué aujourd’hui, le microcrédit, comme tout crédit d’ailleurs, doit être
remboursé. Il nécessite donc de la part de l’emprunteur une bonne capacité de
remboursement, aptitude qui bien entendu s’amoindrit si la personne est très pauvre,
sans revenus fiables pour lui permettre de rembourser un prêt. Octroyer un prêt à de
tels individus risque plutôt d’aggraver leur situation d’endettement et de pauvreté.
Le microcrédit se révèle par contre le plus utile pour ceux qui ont identifié une
opportunité économique et qui sont en situation de faire fructifier cette opportunité
s’ils ont la possibilité de se procurer une petite somme d’argent au moment où ils en
ont besoin.
Fournir des services financiers à des personnes à revenus modestes revient cher,
particulièrement en proportion des montants des transactions concernées. C'est
d’ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles les banques classiques
n’octroient pas de petits prêts. Un prêt de 100 €, par exemple, exige pour son
traitement le même personnel et les mêmes ressources qu’un prêt de 10.000 €, ce qui
augmente considérablement le coût par unité de transaction.
En microfinance, les agents de crédit doivent rendre visite au client à son domicile ou
sur son lieu de travail, évaluer sa solvabilité sur la base d’entretiens avec la famille, le
voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi rapproché et fréquent par le
biais de visites pour renforcer la culture de remboursement.
Les coûts de gestion d’une multitude de petits prêts sont donc très importants, ce qui
oblige les institutions à appliquer un taux d’intérêt généralement plus élevé que
celui du secteur bancaire.
L'expérience prouve aussi que les clients sont prêts à payer des taux d'intérêt assez
élevés pour s’assurer un accès permanent au crédit. En effet généralement, le retour
sur les investissements réalisés grâce au capital obtenu peut s’avérer bien supérieur au
taux d'intérêt du crédit. Ils reconnaissent aussi que les alternatives – faire appel par
exemple aux prêteurs sur gages, aux usuriers du secteur financier informel – ou
l’absence de toute source de crédit sont beaucoup plus pénalisants pour eux. A titre
d’exemple, les taux d'intérêt dans le secteur informel peuvent atteindre 20 % par jour
pour certains vendeurs sur le marché.
La pérennité fait référence à la capacité d’inscrire ses activités dans le long terme et
d’assurer une offre de service durable. La pérennité, en particulier financière, n’est pas
une fin en soi, mais un moyen pour atteindre le maximum de clients. Si les IMF sont
dépendantes des fonds publics ou de bailleurs internationaux, par définition limités,
elles risquent de ne pas pouvoir garantir un accès continu à leurs services et de servir
un nombre limité de clients.
Les pauvres épargnent en permanence, même si cette épargne prend des formes moins
« courantes » que l’argent :
bijoux en or,
animaux domestiques,
matériaux de construction, etc.
Après tout, ils font face comme nous tous aux mêmes évènements imprévus ou
récurrents qui nécessitent une somme d’argent urgente :
maladie,
frais de scolarité,
agrandissement de l’habitat,
enterrement, etc.
Ces services d’épargne doivent être adaptés pour répondre à la demande particulière
des pauvres et à leur cycle de trésorerie. Le plus souvent, les pauvres ne souffrent pas
seulement de la faiblesse de leurs revenus mais aussi de leur irrégularité.
Ainsi, pour optimiser l’épargne des pauvres, les institutions doivent proposer des
dispositifs souples, à la fois en terme de montants déposés et de fréquence des dépôts
et retraits.
Pour les pauvres, le besoin d’épargne est tout aussi important que le besoin de
crédit.
Dès lors, ces institutions ne rempliraient plus leur mission originale, c'est-à-dire de
permettre aux pauvres de sortir de leur situation de précarité. D’où la tendance
aujourd’hui de développer également des instruments de mesure des performances
sociales de ces institutions en complément de ceux habituellement utilisés pour
mesurer leurs performances financières.
Par contre, les gouvernements ont un rôle important à jouer dans le développement du
secteur au plan national. Ils peuvent promouvoir la microfinance en établissant un
environnement légal et réglementaire favorable. Dans les pays où la microfinance est
la plus développée ils peuvent, en concertation avec les autres acteurs, aboutir à la
définition et à l’adoption d’une politique sectorielle (ou stratégie nationale de
microfinance).
13. Que fait le secteur de la microfinance pour protéger les pauvres des pratiques
de crédit abusives ?
Nombreux sont ceux qui se disent, à raison, préoccupés par l’impact de taux d’intérêt
excessifs, de pratiques de crédit abusives et de cas de surendettement des clients
pauvres. Depuis quelques années deux tendances affirmées répondent à ces
préoccupations dans le secteur de la microfinance.
La plupart des IMF ont une mission sociale qu’elles considèrent comme fondamentale,
et au moins aussi importante, voire plus, que leur objectif financier. Mesurer les
performances sociales oblige l’institution à centrer son attention sur cette dimension et
à prendre en compte ces aspects dans la gestion courante et stratégique. Un certain
nombre d’indicateurs reconnus ont été définis à cette fin.
15. Où puis-je trouver des données sur la performance des IMF dans le monde
entier ?
Un certain nombre d’informations sur les IMF des pays francophones du monde en
développement sont aussi disponibles dans les profils pays du Portail.