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OBJECTIFS
1. Définir l’éclampsie
2. Décrire les phases de la crise éclamptique
3. Décrire les complications de l’éclampsie
4. Citer les symptô mes prodromiques qui annoncent l’imminence de la crise
éclamptique
5. Enumérer les gestes systématiques à poser chez une femme enceinte en état
convulsif
6. Décrire la conduite du traitement par le sulfate de magnésium et par le
diazépam
PLAN
Introduire
Physiopathologie
Etude clinique
Diagnostic
Evolution-Pronostic-Complications
Traitement
Conclusion
INTRODUCTION
Définition
Intérêt
L’éclampsie est une urgence médico-obstétricale extrême car elle met en jeu le
pronostic vital materno-fœtal.
La crise est facile à reconnaître sur le plan clinique
Environ 5% des gestantes et surtout des primigestes sont concernées
La prise en charge de l’éclampsie se fait dans un centre spécialisé, avec la
collaboration d’anesthésiste-réanimateur, d’obstétricien et de néonatologiste
Le principe majeur de son traitement est d’évacuer l’utérus le plus tô t possible.
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1 - EPIDEMIOLOGIE
2 - PHYSIOLOPATHOLOGIE
3 - ETUDE CLINIQUE
3- 1 Circonstances de survenue
Phase d’éclampsie
La crise éclamptique
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La crise éclamptique évolue en quatre phases stéréotypées : phase d’invasion,
phase tonique, phase clonique et phase de coma.
La phase d’invasion
La phase tonique
La phase tonique dure 30 secondes et s’installe une minute après et est
impressionnante. Elle est caractérisée par la contracture de tous les muscles de
l’organisme.
La tête s’immobilise latéralement : la face se fige ; les globes oculaires sont fixes et
regardent en haut et en dehors. La mâ choire inférieure s’accole à la mâ choire supérieure
dans un trismus au risque de mordre la langue. Les membres supérieurs sont étendus,
les mains en pronation, dans une attitude de rigidité extrême. Le tronc est contracturé.
Les membres inférieurs sont immobilisés en extension. La patiente est en apnée et sa
face pâ le se cyanose. De la mousse apparaît aux commissures des lèvres et des yeux
s’injectent de sang. La patiente est menacée d’asphyxie.
La phase clonique
La phase clonique dure 1 à 2 minutes avec atténuation progressive du rythme des
contractions.
Après une longue inspiration qui met fin à la phase tonique, les muscles sont animés
d’intense mouvement de nystagmus et la langue est projetée hors des arcades dentaires.
Les membres supérieurs sont accolés au corps et en demi- flexion ; les mains en
pronation forcée. Cette phase clonique n’atteint pas les membres inférieurs.
La phase coma
La phase clonique va en se dégradant jusqu'à laisser la patiente dans un état
d’hébétude. Si les crises se répètent, le coma remplace l’hébétude. Ce coma est complet
avec perte totale de la conscience, abolition de la sensibilité et des réflexes, mais
maintien de la motricité. La patiente dans le coma fait de temps en temps de
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mouvements brusques et désordonnés. Ces mouvements se font sur place avec peu de
risque de faire tomber la patiente.
La phase de coma dure plus ou moins longtemps, une demie heure à plusieurs heures
ou jours, selon l’intensité et la répétition des crises.
Examen pulmonaire : il existe des signes d’œdème aigu du poumon (mousses aux lèvres
et de râ les crépitants à l’auscultation)
Examen urinaire : la sonde vésicale ramène très peu d’urine (oligurie ou oligo-anurie),
haute en couleur ou sanglante avec protéinurie en masse.
3.3.Examens biologiques
-NFS Plaquette
4 - EVOLUTION
En l’absence de traitement
Les crises ont tendances à se répéter dans un même déroulement sans durée similaire.
Le nombre de crise varie entre 6 et 10, et rarement dépasse 20. Les crises peuvent être
subintrantes et aboutir à un état de mal éclamptique, avec des signes neurovégétatifs
inquiétants(hyperthermie, poussées hypertensives, encombrement pulmonaire,
cyanose).La mort peut alors subvenir par hémorragie cérébro-méningée ou par
défaillance cardiaque.
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Sous traitement
5 - FORMES CLINIQUES
Formes symptomatiques :
Autres formes
L’éclampsie peut compliquer une prééclampsie pure, une néphropathie ou une HTA
gravidique.
Elle peut aussi s’associer à un hématome rétroplacentaire.
6 - DIAGNOSTIC
Diagnostic positif
Le diagnostic d’éclampsie ne prête pas à confusion car c’est une complication de HTA
gravidique, de la protéinurie et des œdèmes ; et les circonstances d’apparition et
prodromes lui sont propres.
Diagnostic différentiel
L’épilepsie
L’épilepsie est antérieure à la grossesse. Elle peut revêtir le masque de l’éclampsie
mais sans s’accompagner de HTA ni de protéinurie. De plus l’épilepsie n’entraine pas
de chute brutale ni de déficit post critique.
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L’hystérie
L’hystérie est caractérisée par l’atypie de la crise. Absence de morsure de la langue
et de la perte involontaire d’urines, terrain psychiatrique, absence de retentissement sur
l’état de la mère du fœtus.
Le paludisme grave
L’intoxication à l’eau
Ce diagnostic est important car l’intoxication à l’eau peut survenir chez la
prééclampsie à la suite d’un abus d’administration de sérum glucosé sans contrô le de la
diurèse. Il existe souvent dans l’intoxication à l’eau, des signes digestifs, et la natrémie
est inférieure à 12O micromol /1.
L’urémie convulsive
Le diagnostic difficile car HTA et protéinurie sont aussi présentes. Mais le myosis est
révélateur de l’urémie et le dosage de l’azotémie est indispensable à son diagnostic.
Le phéochromocytome
Il existe dans les antécédents de la patiente des accès paroxystiques d’HTA brutaux
et transitoires. Son association à la grossesse est exceptionnelle et dans l’urgence , son
traitement est comparable à celui de l’éclampsie
L’intoxication à la cocaïne
Le purpura thrombocytopénique
Ils peuvent donner des signes de localisation après la crise. Ce diagnostic est
d’évocation tardive ; mais il faut l’évoquer tout surtout en cas de problèmes
neurologiques au réveil de la patiente après anesthésie générale.
Coma urémique
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L’installation lente du coma et le chiffre de l’urémie font la différence. L’urémie
n’entre pas brutalement dans le coma comme dans l’éclampsie .
Coma diabétique
Il est caractérisé par la respiration de Kusmaul, l’odeur acétonique de l’haleine et
l’acétonurie massive (souvent sans glycosurie). Il n’y a pas d’HTA sauf elle est due à une
autre cause.
Devant une femme enceinte qui présente de lésion du crâ ne ou de cuir chevelu, la
question est de savoir s’il s’agit d’une blessure primitive avec phénomènes cérébro-
méningés ou une blessure secondaire à une crise éclamtique.
7 - PRONOSTIC
Pronostic maternel
Pronostic fœtal
Le fœtus meurt une fois sur deux. La mort du fœtus in utero entraine la disparition
rapide de tous les signes maternels avec débacle urinaire suivie de reprise progressive
de la conscience.
COMPLICATIONS
Complications maternelles
Complications maternelles immédiates
Pendant la crise , le coma peut s’approfondir ou la mort maternelle peut subvenir ;
- par asphyxie par inhalation de vomitifs(syndrome de Mendelson)
- apnée prolongée provoquée par les spasmes laryngés dû s aux convulsions.
- Accident vasculaire cérébral surtout si les convulsions se répètent et la tension
artérielle est très élevée
- Décompensation cardiovasculaire
- Insuffisance rénale suivie d’anurie
Après la crise ,des complications peuvent survenir :
- complications cardiovasculaires
- AOP lié à l’hyperperméabilité capillaire ou à un accident de surcharge : il
répond mal au traitement
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- Hémorragie cérébro-méningée avec des signes de localisation (mydriase
unilatérale) qui entraine souvent mort maternelle ; le scanner cérébral permet
de faire le diagnostic
- Insuffisance rénale aigue fonctionnelle ou organique avec souvent diurèse
conservé ou oligo-anurie ; elle peut être due à une nécrose tubulaire ou
corticale bilatérale, de mauvaise pronostic
- Troubles de l’hémostase liés à une CIVD ; ils peuvent s’accompagner d’une
hémorragie de la délivrance ou d’une hémorragie post-césarienne
- Rupture hépatique avec douleur épigastrique et de l’hypocondre droit, ictère,
collapsus cardio-vasculaire, hémopéritoine, élévation des transaminases
hépatiques
- Troubles oculaires : diplopie par altération de la IVe paire de nerfs crâ niens
amaurose régressive en règle après accouchement, mais pouvant mettre
plusieurs jours pour disparaître.
TRAITEMENT
Traitement prophylactique
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Soins infirmiers
Traitement médical :
- oxygénothérapie à 6 l/mn
- anticonvulsivants : sulfate de magnésium 4g en IVD en 5 mn plus 5 g en IM
profonde dans chaque fesse, soit au total 14g ; ou diazépam (valium) 10mg en
IVD, et perfusion de 40 mg dans 500ml de SGI 5%. Attention à l’effet
dépresseur du valium sur le fœtus
- rééquilibration hydroélectrolytique : 1l/24 h de SGI 5%
- antihypertenseur : clonidine 300mg dans 500ml de SGI, 8 à 24 gouttes/mn ou
1amp en IM toutes les 4h si TA >à 14/9
- évaluer rapidement l’état général et l’examen clinique rapide, les antécédents
médicaux, l’histoire et l’évolution de la grossesse actuelle en consultant le
carnet de la CPN et l’interrogatoire de la famille
Traitement obstétrical
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Eviter l’utilisation simultanée de sulfate de magnésium et de nicardipine ou de
nifédipine à cause du risque accru d’hypotension
Surveillance de la mère
- les paramètres vitaux : pouls, TA, ROT, la fréquence respiratoire, tus les 5mn
puis tous les 15mn
- la protéinurie et la diurèse. Diurèse < à 30ml , arrêter le sulfate de magnésium
et faire de Ringer lactate
- rechercher les signes de l’OAP
- bilan biologique minimal : créatininémie, uricémie, protéinurie de 24h ,
transaminase, plaquettes et txHb, TS TCK
- surveillance du bien être fœtal (RCF, echographie..)
- consultation ou avis de l’ophtalmologue, cardiologue, néphrologue, même dans
le post-partum
Conclusion
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