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Introduction
Le droit pénal des affaires (D.P.A) est une sous branche du droit pénal spécial qui lui-même
est une branche du droit pénal.
Le droit pénal comporte le droit pénal général qui règle les questions qui s’appliquent à
toutes les infractions (constitue une infraction, tout fait, action ou omission qui trouble ou
est susceptible de troubler l’ordre ou la paix publique en portant atteinte au droit légitime
soit des particuliers, soit des collectivités publiques ou privées et qui comme tel est
légalement sanctionné.)
Lorsque les règles de droit pénal général ne s’appliquent pas à certaines infractions, cela ne
peut être que par exception.
Il y a ensuite la procédure pénale qui est l’ensemble des règles d’organisation des
juridictions répressives et déroulement du procès pénal. Enfin, il y a le droit pénal spécial
qui traite de chaque infraction en particulier ; en définit les éléments constitutifs et en
détermine les modalités de répression.
Le droit pénal des affaires est une branche particulière du droit pénal spécial. Il peut être
présenté dans une 1ère approche considérée comme l’aspect concret sous lequel se
présentent légalement les infractions relatives aux affaires. Cette branche particulière du
droit pénal spécial pose en soi plusieurs problèmes. Il ya un problème de définition. Il est
difficile de définir ce que c’est que le droit pénal des affaires, parce que l’aspect auquel il se
réfère manque de précision.
Le terme affaire est lui-même ambigüe, néanmoins on peut s’accorder à définir le droit des
affaires comme l’ensemble des règles qui régit et organise les activités relatives au
maniement de l’argent.
Le droit des affaires transcende les divisions traditionnelles du droit. Il appelle les règles
fiscales, les règles sociales, les règles du droit commercial et certaines règles de droit
économique. Le droit pénal des affaires peut être considéré comme l’ensemble des règles
relatives aux infractions résultant des affaires irrégulières ou malhonnêtes.
Le 2ème problème que pose le droit pénal des affaires est celui de sa justification. Est-ce que
les affaires sont compatibles avec le droit pénal ? Cette question résulte du fait que dans
une économie libérale, la concurrence est la règle, et normalement on doit admettre la
concurrence quelque soit sa vigueur ou la rigueur de ses effets. Une telle idée de la
concurrence conduit normalement à exclure toute règlementation contraignante du
domaine des affaires ; et même en admettant la nécessité de la règlementation, certains
pensent que les problèmes posés peuvent être résolus avec les armes du droit civil et du
droit commercial. Il ne serait donc pas nécessaire de recourir aux rigueurs du droit pénal
pour résoudre les problèmes résultant des relations d’affaires. On a donc proposé la
dépénalisation du droit des affaires et cette proposition a été suivie par certaines législations
notamment celles des pays développés. Mais le législateur ivoirien a plutôt tendance à
multiplier les infractions relatives aux affaires. Le droit pénal des affaires apparaît comme
une nécessité incontournable si on se réfère à l’aspect criminologique du monde des
affaires. Dans ce domaine, la criminalité peut avoir des conséquences plus graves que la
criminalité normale. En effet, certaines infractions peuvent causer des préjudices à une
multitude de personnes. La criminalité des affaires peut parfois ébranler l’Etat lui-même.
Ces aspects criminologiques de la criminalité des affaires explique certains des traits
caractéristiques du droit pénal des affaires. Le droit pénal des affaires peut être considéré
comme le gendarme de toutes les autres branches du droit des affaires. Pour cette raison, le
droit pénal des affaires est forcement un droit pluridisciplinaire, sa connaissance implique
parfois une connaissance approfondie du droit commercial, du droit économique et parfois
de la gestion et de la comptabilité.
Le droit pénal des affaires est également un droit que l’on peut qualifier de flexible dans la
mesure où certains concepts juridiques sont utilisés en fonction de la finalité des institutions
auxquelles on les applique.
Le droit pénal des affaires a surtout la réputation d’être un droit rigoureux dans le sens de la
sévérité. En effet, si l’on s’en tient aux textes, le droit pénal des affaires apparaît à plusieurs
points de vue plus sévère et plus rigoureux que le droit pénal commun. Au niveau des
incriminations, les infractions sont réduites à l’élément matériel plus exactement leur
élément moral qui est souvent une simple faute contraventionnelle. Par ailleurs, le
législateur adopte parfois des définitions vagues des éléments constitutifs de l’infraction.
Enfin les infractions sont souvent des infractions d’omission.
Au niveau de la répression, les sanctions prévues par le législateur sont souvent plus
rigoureuses que dans le droit pénal commun. Et il existe souvent des peines
complémentaires obligatoires ou facultatives ou encore des peines accessoires. Il existe aussi
des présomptions de faute voire des présomptions de responsabilité pénale.
Au demeurant, il ne s’agit pas du seul point de rapprochement car le droit pénal des affaires
empiète parfois sur le domaine du droit pénal commun. Certaines infractions du droit pénal
commun s’applique dans le monde des affaires en s’adaptant à certains principes. Mais il y a
des infractions spécifiques au monde des affaires.
LE DROIT PENAL COMMUN
ère
1 PARTIE : APPLIQUE AUX AFFAIRES
Le DPG est l’ensemble des règles qui s’appliquent à toutes les infractions. Ces
règles sont en principe prévues quelque soit la nature et l’objet de l’infraction.
Cependant, le caractère particulier de certaines situations conduit le législateur
et le juge à adopter des solutions dérogatoires. Il en est ainsi en droit pénal des
affaires particulièrement pour deux principes, à savoir le principe de la légalité
et le principe de la personnalité des délits et des peines.
Le droit pénal a été conçu pour les personnes physiques, mais les
personnes morales ont acquis une certaine puissance criminologique
et il existe de plus en plus d’infraction qui ne peuvent être commises
que dans le cadre des activités d’une personne morale.
Les vols simples sont punis d’une amende de 300 000 F CFA à 3.000.
000 FCFA et d’un emprisonnement de 5 à 10 ans.
Le vol ordinaire est régi par l’article 457 du nouveau code pénal qui
punit quiconque qui soustrait frauduleusement une chose qui ne lui
appartient pas.
Dans l’application, les éléments constitutifs de cette infraction font
l’objet d’une interprétation particulière tant du point de vue de
l’élément matériel que de l’élément moral.
A. L’élément matériel
P2 : Les vols particuliers aux affaires (art 463 du nouveau code
pénal)
Ainsi, celui qui se fait servir des boissons ou des aliments qu’il
consomme sur place dans un établissement destiné à cet effet, tout
en sachant qu’il ne peut en payer le prix, commet un vol qui est
spécial.
Celui qui prend en location une voiture en sachant qu’il ne peut pas
payer commet également une infraction.
Elle est prévue par l’article 103 du code pénal. Ce texte dispose que
les infractions contre la propriété ne peuvent donner lieu qu’à des
réparations civiles que lorsqu’elles sont commises entre membre de
la même famille. Mais les membres qui peuvent bénéficier de cette
immunité sont limitativement énumérés par l’article 103 du code
pénal.
Le problème est de savoir si les Coauteurs et les complices peuvent
bénéficier de l’immunité familiale, s’ils ne sont pas membre de la
famille au sens de l’article 103 du code pénal.
1) Les contrats
Le prêt à usage : dans ce contrat, l’une des parties livre une chose à
l’autre à charge pour la 2nde de la rendre après s’en être servi.
2) La chose
2) L’élément moral
3) La preuve de l’abus
A. La tromperie
Le législateur donne la liste des biens qui peuvent être remis. Cette
énumération est limitative.
P5 : la répression
Les articles 307 et suivants et 479 du code pénal réprime les faux en
écriture publique ou authentique, les faux en écriture privée de
commerce ou de banque.
L’écriture publique est l’œuvre ou est réputé être l’œuvre qui émane
d’un officier public ou d’une personne préposée par la loi pour
dresser certains actes ou faire certaines constatations.
Les écritures privées sont toutes celles qui ne sont pas publiques ou
authentiques ni commerciales. On peut citer les reçus et les
quittances de règlement amiable entre commerçants, les
attestations, les constats amiables, les testaments olographes, les
calques de plans, les contrats…
d) La teneur de l’écrit
Un écrit peut devenir un titre selon l’usage que l’on en fait. La forme
prise par l’acte importe peu. Ainsi il peut s’agir d’un document sur
lequel est portée une écriture manuscrite, imprimé ou
dactylographiée. Cependant le document doit avoir une existence
certaine.
2) L’altération de l’écrit
Pour que l’écrit falsifié soit punissable trois éléments doivent être
réunis, à savoir : l’altération de la vérité causant un préjudice et une
intention criminelle.
a) L’altération de la vérité
Elle peut se réaliser soit par commission soit par omission. Mais il est
nécessaire que le fait énoncé dans le document soit inexact.
- L’altération matérielle
*soit à signer un acte d’un nom qui ne lui appartient pas ou de celui
d’une personne imaginaire.
- L’altération intellectuelle
A la différence de l’altération matérielle, l’altération intellectuelle ne
laisse aucune trace physique.
b) Le préjudice
c) L’intention coupable
B- La répression du faux
Prévu et réprimé par l’article 309 du code pénal, l’usage de faux sera
souvent plus facile à poursuivre, l’identité de l’usager étant plus facile
à connaître que celle de l’auteur.
L’usage de faux suppose un acte d’usage portant sur une pièce fausse
et causant un préjudice.
Selon l’article 477 du code pénal, le recel de chose est retenu contre
ceux qui, sciemment, auront recelé en tout ou partie, des choses
enlevées, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit
ou tout autre objet d’origine délictueuse.
L’infraction préalable
Le recel a nécessairement pour objet une chose d’origine
délictueuse. L’infraction peut être un crime ou un délit mais non une
contravention. Peu importe que l’auteur de l’infraction première
soit déjà punis ou qu’il ne puisse l’être. L’importance des faits
délictueux commis par ceux qui profitent de vols ou qui les suscitent,
a conduit le législateur a donné son autonomie à cette infraction qui
avant 1995 était sanctionnée dans le cadre de la complicité. Il faut
noter qu’en France, la loi n°87-962 du 30 novembre 1987 relative à la
vente ou à l’échange d’objets mobiliers a aggravée la répression du
recel.
A. La chose recelée
Le recel peut porter sur l’objet matériel ou des sommes d’argent, sur
des choses fongibles ou non fongibles provenant de l’infraction
première.
B. La détention de la chose
A. Le recel simple
L’article 477 du code pénal punit d’une peine d’emprisonnement de
1 à 5 ans et d’une amende de 300.000 FCFA à 3.000.000 FCFA
quiconque recèle sciemment en tout ou partie une chose enlevée,
détournée ou obtenue à l’aide d’un délit ou d’un crime.
B. Le recel aggravé
Dans tous les cas, ces pratiques doivent être limitées à ce qui est
nécessaire au progrès économique. Ces infractions sont punies d’un
emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 300.000 F à
100. 000. 000 F.
Ainsi aux termes de l’article 887 de l’acte uniforme portant droit des
sociétés commerciales, seront punis les fondateurs, les présidents,
les administrateurs, les directeurs généraux ou les gérants qui dans la
déclaration notariée déposée au greffe du tribunal en vue de
l’immatriculation de la société au registre de commerce ou de
l’inscription modificative des statuts au dit registre, auront affirmé
sciemment des faits matériellement faux ou omis de relater la
totalité des opérations effectuées pour la constitution de la société.
Pour les sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne, la loi dispose
que les versements sont constitués par un certificat du dépositaire
établi au moment du dépôt des fonds sur présentation de la liste des
actionnaires mentionnant les sommes versées par chacun d’eux.
Les personnes punissables sont celles qui ont pour mission de faire la
déclaration des souscriptions et des versements, à savoir les fondateurs lors de
la constitution de la société et les administrateurs en cas d’augmentation du
capital.
Les complices sont également punissables. Ainsi, pourront être retenus comme
complices, tous ceux qui auront aidés les fondateurs à constituer
irrégulièrement la société, à savoir les banquiers par exemple qui auront
délivrés des listes de fausses souscriptions ou des certificats de complaisance.
La loi prévoit donc des sanctions pénales contre les associés qui font dans l’acte
de société une fausse déclaration concernant la répartition des parts sociales
entre les associés, la libération des parts ou le dépôt des fonds, ou ont omis
cette déclaration.
Le délit est constitué même en cas de libération partielle des apports et en cas
d’apport d’une créance irrévocable par la société.
En ce qui concerne les sociétés par actions, la loi punit des mêmes peines le
président , les administrateurs ou les gérants qui n’auraient pas procédé aux
appels de fonds pour réaliser la libération intégrale de capital dans le délai
légal ou qui auront émis ou laissé émettre des obligations ou bons alors que le
capital social n’était pas intégralement libéré sauf si les obligations sont émises
en vue de leur attribution au salarié au titre de la participation de ceux-ci aux
fruits de l’expansion de l’entreprise.
En ce qui concerne les SARL, les personnes punissables sont celles qui ont
frauduleusement attribuées à un apport en nature une valeur supérieure à sa
valeur réelle et dans les S.A les personnes punissables sont celles qui
sciemment dans la déclaration notariée constatant la souscription et les
versements ont affirmé sincère et véritable les souscriptions qu’elles savaient
fictives.
Les peines sont les mêmes que dans les autres infractions sus cités
Section 2 : Les abus des biens et du crédit de la société (art 891 AUSCM/GIE)
L’abus de biens sociaux est une infraction qui a été créée pour rendre plus
facile la poursuite, qui autre fois ne pouvait être exercée que sur la base de
l’abus de confiance. Il vise un certain nombre d’opérations financières portant
pratiquement sur le maniement des fonds
Les biens de la société doivent s’entendre de tous les éléments constituant son
patrimoine mobilier ou immobilier.
Faire usage de biens sociaux, c’est accomplir sur eux non seulement des actes
de disposition comportant aliénation ou cession au profit d’un tiers, mais aussi
peut-être de simples actes d’administration tels que les prêts, avances, les
baux.
Ce sont des dépenses somptuaires aux frais de la société. La mauvaise foi doit
s’apprécier au moment ou les actes incriminés ont été commis sans que
l’aboutissement heureux des opérations pour la société puisse effacer le
caractère délictueux des faits.
Le non-respect de ces obligations est sanctionné pénalement selon les cas d’un
emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 300.000 F à 3.000.000 F
2) Le délit d’action
La publication ou présentation, est tout procédé ayant pour but et pour effet
de faire connaître aux tiers, dans le cadre de l’administration de la société et
pour les besoins de celle-ci, la situation exacte des fonds sociaux.