Titre :
AÉROGÉNÉRATEURS
N° de Série :
Auteur :
Dr. Abdelhafidh MOUALDIA
Année : 2014-2015
Approuvé par le Conseil Scientifique de la Faculté en date du :
Table de matière
Avant-propos
Ce document regroupe des notes de cours enseignés à l'université Dr Yahia Fares Médéa en
Master 1 spécialité Energie solaire photovoltaïque.
La polycopie constitue une étude sur les aérogénérateurs. Son objectif est de présenter les
notions de base de l’énergie éolienne ainsi que la méthode utilisé pour modéliser un système
éolien et les différentes structures des aérogénérateurs. Nous avons donné un peu d’historique
sur L’énergie éolienne qui est une source d’énergie utilisée depuis des siècles, pour faire
avancer les bateaux en mer, mais ce type d’énergie a été exploité aussi sur terre durant au
moins les 3000 dernières années, En effet, des moulins à vent étaient déjà utilisés pour
moudre du grain. Ainsi, dans un premier temps, l’énergie cinétique du vent était uniquement
transformée en énergie mécanique. Après, la technologie des aérogénérateurs ont évidemment
évoluée.
Ceci a permis, à l’énergie éolienne, de devenir ces dernières années une alternative aux
sources d’énergie traditionnelles. Afin de rendre notre présentation plus concrète, nous avons
adopté le logiciel Matlab/Simulink afin de simuler le comportement des éoliennes connecté au
réseau électrique ou isolé. Il comprend des données et perspectives qui montrent l’importance
et l’évolution dans le temps de ce processus de production d’énergie au niveau mondiale. Des
notions de bases du système éolien ont été données un aperçu sur les différents types
d’éoliennes (à axe vertical, horizontal et offshore).
Dans ce polycopié, nous commençons par la présentation des caractéristiques de vent dans le
chapitre I. Les perspectives énergétiques ne sont pas des prévisions mais des analyses
d’hypothèses, qui dessinent une "réalité" possible pour montrer les effets, sur le système
énergétique, des prix de l’énergie, de la croissance économique et démographique, des
prescriptions, ainsi que les effets des instruments tarifaires et des instruments
d’encouragement dans le domaine énergétique. Dans le chapitre III est consacré pour la
présentation des différentes architectures des aérogénérateurs que ce soit à vitesse fixe ou à
vitesse variable.
Notre polycopie se termine par le chapitre IV qui porte sur la modélisation d’une chaîne de
conversion éolienne basée sur une génératrice synchrone à aimants permanents, et constituée
d’un redresseur, un bus continu ; l’ensemble est relié au réseau via un onduleur à MLI, et un
filtre.
Introduction Générale
L'agence d'Énergie Internationale (IEA) prévoit qu'avant 2030, les besoins d’énergie
dans le monde seront presque soixante pour cent plus élevés que maintenant. Le deux-tiers de
cette augmentation concerne la Chine, l’Inde et dans d’autres économies en voie de
développement; ces pays représenteront presque la moitié de consommation d'énergie globale
avant 2030. Face à cette demande, et loin de l’utilisation des énergies fossiles polluantes
(pétrole et gaz), et de façon à limiter l'emploi de centrales nucléaires, plusieurs pays sont
tournés vers une nouvelle forme d'énergie dite "renouvelable". En effet, un véritable challenge
mondial est pris au sérieux aujourd’hui, aussi bien sur la politique de réduction des émissions
de gaz à effet de serre, en les ramenant à leur niveau de 1990 , que sur celui de l’exploitation
des ressources d’énergie renouvelable. Ceci a été recommandé à la 3ème Conférence des
Parties de la convention – cadre des nations unies sur les changements climatiques qui se sont
tenue à Kyoto en décembre 1997.
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Introduction générale
Le premier chapitre présente les caractéristiques du vent, les types de vent existant en Europe
ou en Algérie, la variation de la vitesse de vent avec la hauteur, moyens de mesure de la vitesse de
vent et la distribution du vent en Algérie présentés dans la polycopie.
Par la suite, le deuxième chapitre discute les éoliennes, leurs constitutions, technologies,
principes de fonctionnement et spécificités des générateurs éoliens.
Dans le troisième chapitre nous abordons Différents types de machines électriques peuvent
être utilisés pour la génération de puissance éolienne. Des facteurs techniques et économiques fixent
le type de machine pour chaque application.
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre I : Caractéristiques du vent
Chapitre I :
Caractéristiques du vent
I.1. DEFINITION
Le vent est de l'air qui se déplace des anticyclones ( hautes pressions ) vers les
dépressions ( basses pressions ) ; le vent "coule" comme une rivière dévalerait une pente d'une
montagne ; du coup, plus la pente est raide, plus l'eau coule vite ; c'est la même chose pour le
vent : plus la différence de pression est grande, plus le vent souffle fort ; nous parlons de
cisaillement ( ou sautée de vent )lorsque la variation de l'intensité de la vitesse du vent et la
variation de l'intensité de la direction du vent varient fortement en altitude . Par exemple, lors
de la tempête du 26 Décembre, il y avait une dépression dont le centre atteignait 950 hPa et
une autre dépression dont le centre atteignait 1000 hPa ; d'où le vent très fort qui circulait à ce
moment-là. Voyons d'un peu plus près les caractéristiques du vent.
Le vent est très irrégulier. En effet il est faible dans la zone polaire nord et dans la zone
intertropicale ; il est maximal vers ± 55 o de latitude. Il est fort en mer. En Eurasie, il décroît
d’ouest en est. À ces évolutions à grande échelle, se superposent de nombreuses irrégularités à
échelle beaucoup plus petite, parfois de quelques dizaines de kilomètres carrés. La vitesse du
vent est une fonction croissante avec la hauteur au-dessus du sol et avec l’altitude (par rapport
au niveau de la mer). La loi de répartition de la vitesse suivant une verticale dépend, d’une
part, du relief local et, d’autre part, de la rugosité de la région. Au sommet d’une colline
arrondie, on a un accroissement local de vitesse dont l’effet peut inverser le gradient de
vitesse habituel et faire que la vitesse au sol soit plus grande qu’à une certaine hauteur. En
terrain plat, on peut représenter la variation de vitesse v en fonction de la hauteur h au-dessus
du sol par la loi :
(1)
= α
Avec
v0 : vitesse à la hauteur h0 de référence au-dessus du sol,
α : coefficient caractéristique du lieu .Le coefficient α a sensiblement les valeurs suivantes :
— sur un rivage : α = 0,16 ;
— en mer : α= 0,13 ;
— en plaine : α = 0,2 ;
— en plaine boisée : α= 0,24 ;
— en ville : α= 0,3.
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
Le vent possède des caractéristiques bien précises ; il y a en fait 2 types de vent : le vent
géostrophique et le vent au sol (le vent tel que nous le ressentons).
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
ressentons : le vent géostrophique se calcule à partir d'une carte d'isohypses (même altitude) et
de la loi de Laplace :
Vg = ( g / f ) ( dz / dl ) (3)
dP = -pag dZ (5)
d'où
Zb-Za = [(Ra.Tvm) ln (Pb/Ps)] / g (6)
b : altitude b
Za : altitude a
pa : masse volumique de l'air sec
Ra : constante spécifique du gaz en présence d'un air sec
Tvm : température virtuelle
g : norme du champ de pesanteur
D'où
Après détermination de la vitesse de vent au sol, il ne reste plus qu'à indiquer dans votre
prévision météorologique la force associée à la vitesse du vent ; c'est pour cela que je vous
rappelle l'échelle anémométrique (parce que nous mesurons la vitesse du vent avec un
anémomètre) de Beaufort (créée par l'amiral anglais, François Beaufort en 1802) :
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
Crée par le météorologiste ANGOT, c'est une indication de l'évolution du vecteur vent à
chaque altitude. Elle tient compte des paramètres suivants :
b) Le coefficient de pénétration
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
Les véhicules qu'ils volent (avions), qu'ils flottent (bateaux) ou qu'ils roulent (voitures)
subissent les effets de la vitesse du vent apparent (vitesse dépendant de la vitesse des
véhicules par rapport à la direction du vent et à la vitesse du vent). Ainsi, nous mettons en
évidence le coefficient de pénétration dans l'air d'un corps (noté Cx) qui ne dépend que de la
forme du corps dans l'espace : plus le Cx diminue, plus la résistance de l'air diminue et moins
nous consommons de l’énergie. Nous en avons un parfait exemple sur la manière de courir
qui fait que nous pourrons parcourir une distance plus ou moins grande . Un autre exemple
concerne les voitures de formule 1 dont les concepteurs modifient l'aérodynamisme pour que
l'air circule plus facilement au sein des véhicules et diminuer ainsi les consommations en
essence. Continuons dans les courses avec en altitude une concentration en molécules d'air
moins importante diminuant la résistance de l'air : c'est pour ça que la plupart des records du
moindre dans le domaine du sport sont battus en altitude comme en cyclisme à La Paz
(Bolivie).
En France
Autan blanc (vient du latin "Alta nus" qui veut dire "originaire du large») : comme
son nom l'indique, c'est un vent de Sud-Est qui, attiré par les basses pressions du
Massif Central, déverse son lot de pluie entre le Massif Central et les Pyrénées. Est à
l'origine de ce qu'on appelle l'effet de Foehn (vent sec et chaud).
Autan noir : souffle d'Est en Ouest entre le Massif Central et les Pyrénées ; apporte
des orages l’été.
Mistral : vent de Nord-Est puis très rapidement de Nord qui souffle très fort en
Méditerranée (jusqu’à 160 km / h parfois) après le passage d'une perturbation.
Tramontane : vent de Nord-Ouest qui souffle du Massif Central très fort pendant
l’hiver.
Dans le monde
Alizés Est ou easterlies : ce sont des vents chauds et plus ou moins humide selon les
tropiques qui soufflent uniquement au niveau de l'équateur ou plus précisément la
Zone de Convergence Intertropical (ZCI). Les Alizés sont responsables avec l'air froid
continental de pluies torrentielles dans le Sud de l'Inde pendant les moussons
(Décembre-Février et Juin-Août) ; ce vent souffle de l'Est vers l’Ouest.
Alizés Ouest ou westerlies : même définition sauf que ce vent souffle de l'Ouest vers
l’Est.
Harmattan : vent sec soufflant du Sahara vers les côtes du Sud-Ouest de l'Afrique ;
est à l'origine lors de sa rencontre avec l'Alizé de l'Océan Atlantique de fortes
précipitations pouvant entraîner des inondations catastrophiques. Ces fortes
précipitations ont lieu pendant les moussons (Décembre-Février et Juin-Août).
Les Quarantièmes rugissants : nous employons ce terme pour parler de la course de
voiles autour du monde ; c'est un vent d'Ouest très froid qui souffle dans les mers
australes.
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
Le Shamal : en arabe, "shamal" veut dire "Nord" ; c'est un vent du golfe Persique qui
souffle très fort pendant quelques jours après le passage d'un talweg ( ligne orageuse )
; en hiver, des dépressions en Méditerranée naissent et essaient d'atteindre le Golfe
Persique tout en "entrant en collision" avec l'anticyclone confortablement installé et
qui ne bouge jamais ; en été, la Mousson Indienne génère de nombreuses dépressions ;
été comme hiver, le gradient de pression augmente, l'écoulement de l'air des hautes
couches de l'atmosphère aussi ; du coup, le vent souffle très fortement et provoque un
temps sec ; un peu comme le Mistral en France .
(8)
Où le paramètre c (m/s) est dénommé facteur d’échelle et k est le facteur de forme, sans
dimension, caractérisant l’asymétrie de la distribution. On donne à la figure 6 la densité de
probabilité pour le cas k = 2, paramétré par c. Le calcul des paramètres c et k est fait en
partant du diagramme des fréquences cumulées mesurées et en utilisant la méthode des
moindres carrés. Cette courbe statistique permet d’évaluer l’importance des tranches de
vitesse de vents pour la production d’énergie. En fonction des caractéristiques de la turbine, le
potentiel énergétique ainsi défini sera plus ou moins bien exploité en fonction des contraintes
physiques comme les limitations du système électromécanique et les efforts s’exerçant sur la
structure.
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre I : Caractéristiques du vent
2 2 (7)
Avec ρ masse volumique de l’air (ρ ≈ 1,25 kg/m3 dans les conditions normales de
température et de pression au niveau de la mer). La puissance varie donc comme le cube de
la vitesse v du vent.
La masse volumique étant faible, la puissance éolienne est une puissance diluée puisque la
vitesse v ne vaut, le plus souvent, que quelques mètres par seconde. On parle plutôt d’énergie
annuelle. Dans des régions à vent très faible, l’énergie théorique ne peut être que de 200
kWh/m² et par an. Dans certaines régions privilégiées, en Bretagne, Normandie et Roussillon,
elle atteint 4 000 kWh/m² et par an à 40 m au-dessus du sol. En moyenne en France, elle est
de 800 kWh/m² et par an.
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
A. Direct : Conservation de l’énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un
véhicule (navire à voile ou char à voile), pour pomper de l’eau (moulins de Majorque,
éoliennes de pompage pour abreuver le bétail) ou pour faire tourner la meule d’un moulin.
Les éoliennes sont conçues de manière à produire un maximum de puissance pour des vents
de force moyenne fréquemment rencontrées. Elles atteignent leur puissance nominale pour
une vitesse de vent de 50 km/h (14 m/s). Si le vent devient plus violent, la machine subit des
contraintes plus importantes. Elle est alors freinée grâce à un système de régulation
électronique qui lui permet de rester à la puissance maximale (atteinte dès 50 km/h) tout en
limitant les efforts sur la structure. Au-delà d'un certain seuil (90 km/h, soit 25 m/s), la
régulation ne suffit plus. La machine est alors stoppée afin de lui éviter de subir des charges
trop importantes.
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Chapitre I : Caractéristiques du vent
Le vent est un paramètre important de l’état de l’atmosphère. Même en dehors des épisodes
tempétueux au cours desquels les effets du vent sont parfois dramatiques, la connaissance de
la direction et de la vitesse du vent est souvent indispensable pour gérer au mieux un certain
nombre d’activités. A proximité de la surface de la Terre, c’est la composante horizontale du
vent qui prédomine très largement et les appareils usuellement mis en œuvre pour mesurer
vitesse et direction du vent ne prennent en compte que cette composante.
I.7.1. Girouettes
Du point de vue technique, il est assez facile de déterminer la direction du vent, et l’invention
de la girouette est très ancienne.
A l’heure actuelle, il existe une vaste gamme de dispositifs qui reposent presque tous sur le
même principe: la rotation d’un système mécanique autour d’un axe vertical.
sont contradictoires et une réalisation soignée de l’axe de rotation ainsi qu’un bon équilibrage
de la partie mobile sont nécessaires. Dans les modèles pour amateurs, on peut compter sur une
précision de l’ordre de 3° à 5°. Au fil du temps, la pénétration d’eau et de poussières peut
générer des frottements sur l’axe, affecter l’électronique et altérer le fonctionnement d’une
girouette.
I.7.2. Anémomètres
Il est possible d’estimer la vitesse du vent par l’observation des effets de celui-ci sur
l’environnement. Cet aspect est largement illustré par l’échelle Beaufort, utilisée surtout en
mer ou sur le littoral, mais pour quantifier précisément la « force du vent » (en réalité, sa «
vitesse »), un anémomètre est indispensable. Ce dernier permet de mesurer le vent instantané
et d’accéder au vent moyenné sur une durée de quelques minutes, si on dispose d’une centrale
d’acquisition et du logiciel adéquat. Les anémomètres les plus répandus dans le domaine
amateur sont les modèles à coupelles ou à hélice.
L’anémomètre à coupelles peut fonctionner pour toute direction du vent, sans qu’il soit
nécessaire de l’orienter préalablement. L’anémomètre à hélice est toujours combiné à une
girouette pour que son hélice soit face au vent. Moins répandu que l’anémomètre à coupelles,
car plus coûteux, il est réputé mieux supporter les vents forts.
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre I : Caractéristiques du vent
- à l’instant t1, A émet une impulsion ultrasonore qui est reçue par B au bout de tA->B.
- à l’instant t2, B émet une impulsion ultrasonore qui est reçue par A au bout de tB->A.
Un ultrason étant une perturbation mécanique de l’atmosphère,
S’il n’y a pas de vent, tB->A = tA->B
S’il y a du vent, tB->A diffère de tA->B (dans l’exemple choisi, tB->A < tA->B. Ainsi,
avec 3 ou 4 transducteurs (et au prix de quelques calculs), on peut déterminer direction et
vitesse du vent.
Le prix des anémomètres à ultrasons que l’on trouve sur le marché se situe encore à des
niveaux élevés (plus de 500 €), mais on peut espérer qu’avec une diffusion plus large les prix
baisseront…
Comme il est montré sur la Figure I.10 la production de l’énergie éolienne connaît
depuis quelques années. La capacité mondiale a atteint 196630 MW, dont 37642 ont été
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre I : Caractéristiques du vent
ajoutés en 2010, soit légèrement moins qu'en 2009 [03]. En 2010, la capacité mondiale
installée a atteint 196630 MW, après 159766 MW en 2009. Les investissements dans les
nouveaux équipements ont diminué dans de nombreux pays du monde. Pour la première fois
depuis plus de 20 ans, le marché est inférieur à celui de l'année précédente et a atteint un
volume global de 37642 MW, après 38312 MW en 2009.
L'énergie éolienne a montré une croissance de 23.6%, la plus basse depuis 2004 et la
seconde plus basse de la décennie passée. 23.6%, le taux de croissance de 2010. Le
taux de croissance est le rapport entre la capacité ajoutée la capacité totale de l'année
précédente. Avant 2010, le taux de croissance annuel n'avait cessé de croître depuis
2004, culminant à 31.7% en 2009, la plus forte valeur depuis 2001. Le plus fort taux
de croissance de 2010 se trouve en Roumanie, qui a multiplié sa capacité par 40. La
seconde région au taux de croissance de plus de 100% est la Bulgarie (+112%). En 2009,
quatre marchés avaient plus que doublé leur capacité éolienne : Chine, Mexique, Turquie et
Maroc.
L’Algérie présente un potentiel éolien considérable qui peut être exploité pour la
production d’énergie électrique, surtout dans le sud où les vitesses de vents sont élevées et
peuvent dépasser 4m/s (6m/s dans la région de Tindouf), et jusqu’à 7m/s dans la région
d’Adrar.
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre I : Caractéristiques du vent
Les ressources énergétiques de l’Algérie ont déjà été estimées par le CDER depuis les
années 90 à travers la production des atlas de la vitesse du vent et du potentiel énergétique
éolien disponible en Algérie. Ceci a permis l’identification de huit zones ventées susceptibles
de recevoir des installations éoliennes :
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POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS
Chapitre II : éoliennes
Chapitre II.
ÉOLIENNES
II.1. HISTORIQUE
L’énergie éolienne est la plus ancienne énergie utilisée par l’homme en dehors de son énergie
musculaire. L’utilisation de la force du vent pour suppléer l’énergie humaine ou animale n’est pas
nouvelle. On peut ainsi trouver la trace d’ancêtres des éoliennes modernes jusque dans la Perse
ancienne. Plus près de nous, certains pays ont, depuis le Moyen Âge, largement fait usage de ce type
d’énergie par le biais des moulins à vent (moulins hollandais) ou des éoliennes dites américaines
que ce soit pour moudre le grain ou pomper l’eau.
Au cours des siècles, on a vu ainsi la technologie des moulins évoluer grâce à l’apparition de
toits orientables permettant une utilisation plus intensive, puis de moulins complets montés sur pivot.
Enfin, la dernière évolution marquante a été l’adoption de profils semblables à des ailes d’avion, en
lieu et place de la toile tendue sur une structure en bois, du fait de la compréhension des phénomènes
aérodynamiques, acoustiques et aéroélectriques impliqués.
II.2.CONTEXTE ACTUEL
Bien que ne pouvant envisager de remplacer totalement les sources traditionnelles d’énergie,
l’énergie éolienne peut toutefois proposer une alternative intéressante et renouvelable. Elle s’inscrit
parfaitement dans l’effort global de réductions des émissions de CO2, etc. Son développement s’est
fortement accéléré depuis 1995 avec une progression moyenne de 20 % par an dans le monde. Cette
progression s’accompagne par une évolution de la fiabilité, de la taille des éoliennes et de leur
rendement (tableau 1). Le coût de production du kilowattheure a progressivement baissé pour atteindre
un niveau compétitif par rapport aux autres sources d’énergie. Dans l’ensemble de la puissance
installée, l’Europe est le leader suivie par l’Amérique du Nord.
L’intérêt d’une éolienne se justifie par la possibilité qu’elle apporte de récupérer l’énergie cinétique
présente dans le vent. Cette énergie est transformée en énergie mécanique de rotation. Cette énergie
mécanique peut être exploitée principalement de deux manières :
soit directement pour entraîner par exemple une pompe de relevage d’eau,
soit pour entraîner une génératrice électrique.
Dans le cas de production d’énergie électrique, on peut distinguer deux types de configuration :
l’énergie est stockée dans des accumulateurs en vue de son utilisation ultérieure,
l’énergie est utilisée directement par injection sur un réseau de distribution.
On constate ainsi les applications électriques de l’énergie éolienne, à savoir d’une part la
complémentarité avec les moyens traditionnels de production (centrales thermiques classiques ou
nucléaires, barrages...) pour des régions disposant d’une infrastructure existante et d’autre part la
possibilité de production sur des sites non raccordés à un réseau de distribution traditionnel. Il est
particulièrement intéressant de souligner les possibilités offertes par l’énergie éolienne en ce qui
concerne le désenclavement de régions peu urbanisées et ses applications dans les pays en voie de
développement.
Elles sont très peu mises en œuvre de nos jours car elles sont moins performantes que celles à axe
horizontal. La conception verticale offre l’avantage de mettre le multiplicateur et la génératrice au sol
directement facilement ainsi les opérations de maintenance, mais cela impose que l’éolienne
fonctionne avec le vent proche du sol, moins fort qu’en hauteur car freiné par le relief, ce qui induit un
faible rendement de ce type d’éolienne. De par son axe vertical, il y a symétrie de révolution et le vent
provenir de toutes les directions sans avoir à orienter le rotor. Par contre, ce type d’éolienne ne peut
pas démarrer automatiquement, il faut la lancer dès l’apparition d’un vent suffisamment fort pour
permettre la production. Ils sont classés selon leur caractéristique aérodynamique en deux familles ; les
aérogénérateurs conçus sur la base de la portance (Aérogénérateurs à rotor de Darrieus : conçu par
l’ingénieur français George Darrieus) et ceux basés sur la traînée (Aérogénérateurs à rotor de Savonius
: inventé par le finlandais Siguard Savonius en 1924).
Ce type d’aérogénérateur est basé sur le fait qu’un profil placé dans la direction d’écoulement de
l’air est soumis à des forces de direction et d’intensité variables selon l’orientation de ce profil (Fig.
II.1).
L’illustration la plus courante de ce type d’éolienne est le rotor de Savonius (figure II.2), du
nom de son inventeur, un ingénieur finlandais qui l’a breveté à la fin des années 1920. Le
fonctionnement est ici amélioré par la circulation de l’air rendue possible entre les deux demi-
cylindres, ce qui augmente le couple moteur. On peut aisément imaginer que, lors du démarrage de ce
type de machine (phase d’établissement du vent), les cylindres soient orientés par rapport au vent de
telle manière que le couple résultant soit nul. L’éolienne ne pourra donc pas démarrer spontanément.
La superposition de plusieurs rotors identiques, mais décalés d’un certain angle l’un par rapport à
l’autre, permet de remédier à ce problème, rendant ainsi la machine totalement autonome.
Le rotor de Savonius, étant très simple, présente un intérêt pour les pays très peu industrialisés
car il est facile à fabriquer. Il a été développé aussi pour de petites éoliennes conçues pour la
navigation de plaisance (recharge de batteries). De plus, il démarre à de faibles vitesses de vent, de
l’ordre de 2 m/s. Les dimensions des machines à rotor de Savonius restent toutefois modestes, 3 à 4 m
de hauteur maximale pour des diamètres de 2 m environ.
forces génère alors un couple moteur. En fait, les différents angles auxquels sont soumis les profils,
proviennent de la combinaison de la vitesse propre de déplacement du profil (en rotation autour de
l’axe vertical) et de la vitesse du vent. Ce principe de fonctionnement a été breveté au début des années
1930 par le Français Darrieus. De tels rotors peuvent être de forme cylindrique, tronconique,
parabolique... (Figure II.5).
Le principal avantage des machines à axe vertical est que le dispositif de génération électrique
repose sur le sol, ne nécessitant donc pas l’édification d’une tour. Par ailleurs, une éolienne à axe
vertical fonctionne quelle que soit la direction d’où souffle le vent, permettant donc de s’affranchir
d’un dispositif d’orientation de la machine.
En revanche, le fait qu’une telle éolienne soit érigée près du sol signifie que le capteur
d’énergie se situe dans une zone peu favorable, ce qui réduit significativement l’efficacité de la
machine. Par ailleurs, le principe même de fonctionnement, basé sur des variations incessantes de
charge aérodynamique sur les pales, fait que ces éoliennes sont très sujettes aux problèmes
d’aéroélasticité. Enfin, pour des éoliennes de grande puissance, la surface occupée au sol par le
haubanage est très conséquente.
(repère fixe) et le moyeu (repère tournant). Cette installation hydraulique est notamment utilisée pour
la régulation du fonctionnement de la machine (pas des pales variable, freinage du rotor.)
a) Le rotor
L’utilisation de rotor à trois pales est prédominante dans l’ensemble des machines de moyenne
et grande puissance (> 30 kW), exploitées ou construites dans le monde soit environ 80 % du marché.
En termes de poids, une éolienne monopale doit être munie d’une masse inerte permettant
l’équilibrage de la pale : elle est donc sensiblement équivalente à une machine bipale.
Dynamiquement, la configuration tripale est la plus équilibrée. Elle doit cependant accepter un
chargement cyclique plus important. Aérodynamiquement, les études montrent un léger avantage à
posséder plusieurs pales (réduction des pertes d’extrémités). On augmente ainsi le coefficient de
puissance d’environ 10 % en passant d’une pale à deux, de 3 % en passant de deux à trois, de 1 % en
passant de trois à quatre, etc.
Le choix résulte donc d’un compromis entre l’efficacité aérodynamique du rotor, le poids, la
dynamique des structures et le prix associé.
b) Les pales
La pale d’une éolienne est en réalité le véritable capteur de l’énergie présente dans le vent. De
ses performances dépend la production d’énergie de l’installation, puis par conséquent l’intérêt
économique de la machine.
La conception d’une pale doit faire appel à un compromis délicat entre le rendement
aérodynamique, la légèreté, la résistance statique, la tenue en fatigue.
Ainsi le choix des profils, leur répartition en envergure, la forme en plan (évolution de la corde en
fonction de l’envergure) et le vrillage de la pale doivent être soigneusement étudiés. Par exemple,
selon le type de régulation choisi et selon la taille de l’éolienne, le vrillage pourra différer
significativement d’une machine à l’autre.
Pour une machine de grande taille à pas variable, on pourra envisager de démarrer la rotation
en s’aidant du générateur utilisé en moteur. Par contre, pour une petite éolienne régulée au décrochage,
le vrillage, notamment au pied de la pale, devra permettre un démarrage autonome de la machine. À
ces contraintes s’ajoutent bien évidemment les critères relatifs au vent que la machine devra « utiliser
». Les constructeurs sont ainsi amenés à proposer différents types de pales pour une même puissance
en fonction de la vitesse moyenne rencontrée sur les sites d’implantation.
Après le choix d’une première configuration aérodynamique, il faut concevoir une structure
résistante et légère. Là encore, les conditions de vent (vitesses, taux de turbulence) influent sur la
conception (charges extrêmes, tenue en fatigue). On s’aperçoit donc aisément que la conception d’une
pale est en fait un procédé itératif avec de nombreux paramètres et de nombreuses contraintes. Il est
indéniable que l’apparition de logiciels de calcul évolués associés à des optimiseurs facilite
grandement la tâche du concepteur.
II.6.2.La nacelle
La nacelle est une véritable salle des machines perchée dans le ciel. Elle comporte une ou deux
génératrices, une boîte de vitesses, un système de freins à disque et différents équipements automatisés
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 31
Chapitre II : éoliennes
d’asservissement. On construit maintenant des éoliennes énormes de 1 500 kW sur des tours de près de
50 mètres et qui sont surtout limitées non par la technologie, mais par les grues gigantesques qu’elles
nécessitent. La figure 8 présente une coupe de la nacelle avec ses différents composants :
A. Le multiplicateur de vitesse :
Il sert à élever la vitesse de rotation entre l’arbre primaire et l’arbre secondaire qui entraîne la
génératrice électrique. En effet, la faible vitesse de rotation de l’éolienne ne permettrait pas de générer
du courant électrique dans de bonnes conditions avec les générateurs de courant classiques. La boîte de
vitesse permet d’avoir un rotor tournant lentement (30 à 40 tours/min) pouvant se coupler à un
générateur de série, donc peu cher, qui tourne lui 40 à 50 fois plus vite. Dans les pays froids on doit
réchauffer ces grosses boîtes d’engrenages.
B. L’arbre secondaire :
C. La génératrice :
C’est elle qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique. C’est un alternateur. Les plus
simples et robustes sont des générateurs à induction, mais il faut alors contrôler leur excitation par des
condensateurs ou les relier au réseau, ce qui n’est pas facile. On doit essayer de stabiliser la vitesse de
ces moteurs asynchrones près de leur puissance nominale (vers 1 800 tours) pour avoir en bout de
ligne une fréquence et une tension régulières. Voilà pourquoi certains fabricants installent 2
génératrices, l’une exploitant les basses vitesses de vent, l’autre pour les hautes vitesses.
On peut utiliser une génératrice auto excitée : un moteur synchrone à aimants permanents. Plus
facile à gérer, ce type d’alternateur est plus cher et comporte de nombreuses pièces mécaniques. Enfin,
l’avenir pourrait bien se situer dans les génératrices à basse vitesse car elles suppriment tout recours à
un multiplicateur. La nouvelle génératrice discoïde de Jeumont Industrie est une innovation majeure
car elle réduit la taille, normalement imposante, de ces alternateurs multi pôles. Toutefois, le courant
produit doit passer par un onduleur de grande puissance. Il s’agit là aussi d’une technologie de pointe.
Ces équipements peuvent nécessiter un système de refroidissement liquide, ce qui leur permet
d’avoir une taille plus réduite. Ci-contre : le plan d’une nacelle éolienne conventionnelle. On y voit le
rotor, la boîte de vitesses puis la génératrice. Ci-contre le plan des éoliennes dites « à attaque directe »,
c’est à dire qui ne possède pas de multiplicateur mais doivent alors disposer d’un alternateur
spécialement conçu, à aimants permanents, synchrone. De tels alternateurs sont importants en taille et
nécessitent la conception d’un onduleur assez complexe.
D. Un contrôleur électronique :
Il est chargé de surveiller le fonctionnement de l’éolienne. Il s’agit en fait d’un ordinateur qui
peut gérer le démarrage de la machine lorsque la vitesse du vent est suffisante (de l’ordre de 5 m/s),
gérer le pas des pales, le freinage de la machine, l’orientation de l’ensemble rotor + nacelle face au
vent de manière à maximiser la récupération d’énergie et réduire les efforts instationnaires sur
l’installation. Pour mener à bien ces différentes tâches, le contrôleur utilise les données fournies par un
anémomètre (vitesse du vent) et une girouette (direction du vent), habituellement situés à l’arrière de la
nacelle. Enfin, le contrôleur assure également la gestion des différentes pannes éventuelles pouvant
survenir.
II.6.3.La tour
Son rôle est d’une part de supporter l’ensemble rotor + nacelle pour éviter que les pales ne
touchent le sol, mais aussi de placer le rotor à une hauteur suffisante, de manière à sortir autant que
possible le rotor du gradient de vent qui existe à proximité du sol, améliorant ainsi la captation de
l’énergie. Trois grands types de tour peuvent se rencontrer :
1) mât haubané :
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 33
Chapitre II : éoliennes
Il est simple de construction mais s’adresse essentiellement aux machines de faible puissance. Une
intervention au niveau de la nacelle nécessite en général de coucher le mât. Il présente toutefois
l’avantage de pouvoir soustraire l’éolienne à des conditions météorologiques extrêmes (forte tempête,
cyclone).L’emprise au sol du haubanage peut devenir un obstacle à son utilisation.
2) tour en treillis :
Son avantage essentiel est sa simplicité de construction, qui la rend attractive pour les pays en voie de
développement. Pour des machines de grande taille, son aspect inesthétique devient un handicap
certain.
3) tour tubulaire :
Bien que de construction plus complexe, elle a la faveur des constructeurs car elle permet d’abriter
certains dispositifs de régulation ou de commande et apporte une protection évidente aux personnels
chargés de la maintenance qui doivent grimper jusqu’à la nacelle (installation aisée d’une échelle voire
d’un ascenseur intérieur). Son aspect esthétique est de plus un atout pour l’intégration visuelle
harmonieuse de l’éolienne.
Pour les petites éoliennes, la solution la moins coûteuse est un tuyau en sections qui se trouve
amplement haubané. La dimension du tuyau d’acier est surtout fonction du poids de l’éolienne, car ce
sont les haubans qui assurent la stabilité de l’ensemble. Plus il y a de haubans et de structure porteuse,
plus le bruit est élevé dans les grands vents. Les tours en treillis sont les moins chères, mais souvent
mal acceptées. La dernière alternative, la tour tubulaire est beaucoup plus élégant, (aucun hauban n’est
alors nécessaire) mais le prix d’une telle tour peut atteindre trois ou quatre fois celui d’un pylône
haubané. La solidité de la fondation deviendra un élément important. C’est la solution pour les grandes
éoliennes.
Remarque : la fondation
Avec ses 400 tonnes de ciment et de fer d’armature, c’est un élément important d’une grande éolienne.
La forme est ronde ou carrée mais peut aussi être en étoile pour réduire l’usage du ciment.
II.7.PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT
Le rotor d’une éolienne fonctionne suivant le même principe que toute autre hélice. Les
développements qui vont suivre s’attacheront à préciser les aspects, notations ou notions propres à
l’univers de l’éolien.
II.7.1.Fonctionnement aéromoteur
Les modes de fonctionnement d’une hélice peuvent être représentés de la façon suivante (figure
II.9) : Un élément de pale, situé à un rayon r, est soumis à un flux local de vitesse relative W . Celui-ci
Le domaine A correspond à celui d’une hélice tractrice où l’énergie est fournie au fluide par l’élément
de pale (avion). Lorsque la résultante P se situe dans le domaine C, c’est le fluide qui fournit de
l’énergie à la pale : on se trouve alors dans le cas d’un fonctionnement aéromoteur caractéristique des
éoliennes.
II.7.1.1.Formule de Betz
Lorsque l’hélice est aéromotrice, le flux est ralenti au passage du disque rotor (figure II.10) :
S1 surface du rotor
P= Ec donne :
V0 V2 (4)
V1 et l’expression de P correspondante.
2
dP
L’étude de la variation de la puissance en fonction de la vitesse à l’aval, , fournit une seule racine
dV2
V0
ayant un sens physique : V 2 , correspondant au maximum de puissance. En définissant le
3
coefficient de puissance CP= P , on aboutit à la limite de Betz, première personne ayant
1
S 1V 0 3
2
développé la théorie globale du moteur éolien à axe horizontal :
16
C PMAX 0.593 (5)
27
Qui caractérise la limite maximale de l’énergie, due à la masse d’air amont, susceptible
d’être captée par une éolienne.
Ce coefficient de puissance permet de classer les différents types d’éoliennes suivant leur nature
(figure II.11).
Il est donc à noter que les meilleures machines à axe horizontal, bipale ou tripale, se situe à 60-65 % de
la limite de Betz : on ne récupère donc globalement que 40 % de l’énergie due au vent.
II.7.1.2.Modélisation du sillage
La manière la plus simple de modéliser une hélice est de la considérer comme un disque rotor :
cela permet de réaliser des approches rapides mais, bien sûr, inexactes. De nombreux modèles
analytiques, numériques, avec des corrections empiriques ou semi empiriques ont été développés, que
ce soit pour les hélices, les rotors d’hélicoptère ou les éoliennes. La méthode la plus répandue se base
sur la théorie tourbillonnaire développée par Glauert à laquelle s’ajoutent des corrections telles que
celles de Prandtl. Un tourbillon (figure II.12) résulte de la compensation naturelle provoquée par la
discontinuité de vitesse entre l’intrados et l’extrados d’un profil. On peut alors calculer des circulations
puis des vitesses induites qui modifient les caractéristiques locales du vent vu par le profil.
Le tourbillon d’extrémité de pale est très important. C’est un effet 3D qui est responsable de la chute
de portance en extrémité. Dans son ensemble, le sillage comporte des phénomènes de convection,
d’expansion et de déviation ainsi que des interactions de pales avec les tourbillons émis auparavant. Il
est donc très complexe de le modéliser complètement. Le plus simple est de considérer un sillage dit «
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 37
Chapitre II : éoliennes
prescrit » où la géométrie de l’ensemble est figée sur les premiers tours (figure II.13). Enfin, certains
développements utilisent maintenant un sillage dit libre.
II.7.3.Aéroélasticité
II.7.3.1.Sollicitations
Une éolienne est une machine permettant la transformation de l’énergie cinétique du vent en
énergie mécanique par conversion d’efforts d’origine aérodynamique en couple moteur. Cependant, les
efforts aérodynamiques ne sont pas les seuls efforts à s’exercer sur une éolienne lors de son
fonctionnement. Il faut également considérer les efforts d’origine inertielle (gravité, force centrifuge,
efforts gyroscopiques) et les efforts d’origine élastique (déformations des pales). La prise en compte
des interactions mutuelles de ces efforts — aérodynamiques, inertiels et élastiques — constitue
l’étude aéroélastique d’une éolienne.
II.7.3.1.1.Modélisation
L’ensemble d’une éolienne, pales, moyeu, arbres, multiplicateurs, génératrice, tour, peut être
représenté comme illustré sur la figure II.14. L’étude de certains sous-ensembles de ce modèle (ligne
d’arbres, tour) n’est pas spécifique au cas des éoliennes et ne sera donc pas abordée ici. On se
consacrera plus particulièrement au comportement des pales et aux sollicitations qu’elles transmettent
au moyeu puis à l’ensemble de la machine.
a) Modes de pale
L’étude dynamique de structures élancées et souples telles que les pales fait généralement appel à des
résolutions basées sur l’utilisation de modèles de type éléments finis. Ces derniers permettent une
description détaillée du mouvement des pales en prenant en considération un nombre élevé de modes,
éventuellement couplés, de la structure.
Une modélisation simplifiée est ici utilisée, faisant l’hypothèse que seuls les premiers modes de
flexion (battement, traînée) encastrés d’une pale sont retenus (figure II.16). De plus, un tel mode d’une
pale réelle est approximé par le mode de corps rigide d’une pale articulée par l’intermédiaire d’un
ressort (figure II.17). On considère également que la masse de la pale équivalente est uniformément
répartie en envergure.
G K
²[1 1 cos ] 0 (6)
² Ib
Avec,
gM p rp
G
Ib
3
1
2(1 )
β angle de battement
Ω vitesse de rotation Voir figure II.15
Ψ azimut
Kβ raideur de l’articulation de battement
K
[ 2 ² G cos ] 2 G sin 0 (7)
Ib
Avec
3
2
2(1 )
K
[² ] 0 (8)
It
Avec
θ angle de torsion
Kθ raideur de l’articulation de torsion
It moment d’inertie en torsion
II.8.IMPACTS DIVERS
L’implantation d’une éolienne et, a fortiori, d’une ferme éolienne doit prendre en compte des
critères très différents : environnementaux, économiques, politiques, sociologiques... Pour obtenir
l’autorisation d’implantation d’éoliennes en France, il est obligatoire de procéder à une étude d’impact
environnemental, à la fois pour mesurer les problèmes éventuels et assurer une certaine transparence et
communication avec la population et les organismes locaux.
• Interférence électromagnétique :
La réflexion des signaux sur les pales du rotor, structure tournante, peut provoquer d’éventuelles
interférences sur les systèmes de télécommunication, TV, radars... Une concertation avec les
organismes militaires et civils concernés est donc requise.
• Impact visuel :
L’influence sur le paysage doit être consciencieusement étudiée et présentée pour éviter de mener à
l’annulation d’un projet. Même si certaines populations sont plutôt volontaires pour l’arrivée d’une
technologie propre, il ne faut pas provoquer une situation de rejet. Des études sur l’éblouissement ou,
principalement, l’ombre provoquée par la présence d’une machine sur les habitations peuvent être
conduites. Des images de synthèse sont élaborées pour montrer l’impact visuel. Dans la plus grande
majorité des cas, les enquêtes réalisées montrent une réelle acceptation des populations voisines ou
visitant un site éolien.
• Faune :
De nombreuses études ont été menées, dans les pays fortement développés en matière d’énergie
éolienne, suite à des mouvements de protestation. Le fonctionnement propre de l’aérogénérateur n’est
pas à mettre en cause. Les oiseaux réagissent très bien et les risques de collision sont très faibles. La
faune est généralement plus dérangée par l’activité humaine, surtout liée à la construction du site. En
phase d’exploitation, la faune s’adapte et reprend son mode de vie (cas des ours par exemple).
• Bruit :
C’est un critère souvent évoqué, mais qui ne trouve plus de fondement réel. Les nouvelles machines
ont fortement évolué. Les bruits mécaniques ou aérodynamiques ont été réduits par l’utilisation de
nouveaux profils, extrémités de pale, mécanismes de transmission etc. et ne sont plus une gêne, même
proche des machines (50-60 dB équivalent à une conversation). Une distance d’environ huit fois le
diamètre permet de ne plus distinguer aucun bruit lié à cette activité (< 40 dB). De plus, il faut
souligner que le bruit naturel du vent, pour des vitesses supérieures à 8 m/s, a tendance à masquer le
bruit rayonné par l’éolienne.
II.9.INTERETS
Deux faits essentiels dominent le problème de l’utilisation de l’énergie du vent: d’une part, la grande
dilution de cette énergie dans l’espace et, d’autre part, son irrégularité à la fois considérable et
imprévisible. La séduisante gratuité de cette énergie donne toute son importance à l’économie de
construction.
En production d’électricité, le générateur éolien peut fonctionner isolément ou en parallèle avec une
autre source d’énergie électrique, qui doit d’ailleurs être pratiquement beaucoup plus puissante que lui.
Dans ces deux cas, les considérations économiques seront différentes. Le générateur isolé est, le plus
souvent, de puissance assez faible (jusqu’à 10 ou 20 kW), le prix de revient de l’énergie produite,
quoique important, peut être relativement secondaire par rapport aux possibilités de disposer de cette
énergie. Dans ce cas, le groupe éolien est très voisin, du point de vue conception, de l’éolienne
entraînant une pompe centrifuge et les organes de stockage jouent un rôle très important.
Pour un fonctionnement en parallèle avec d’autres sources d’énergie électrique, les puissances sont
beaucoup plus importantes (100 kW et plus) ; le prix de revient minimal du kilowattheure produit est
l’objectif qui imposera le dimensionnement, le choix et la disposition des différents composants. Dans
ce cas, et pour des éoliennes à axe horizontal, il est intéressant de donner des ordres de grandeur
relatifs à chacun des principaux composants :
Une fraction importante de la construction reste constante quelle que soit la vitesse du vent et, d’autre
part, les vents à prendre en considération pour les calculs des efforts sont les vents maximaux et non
les vents moyens.
Il semble que, compte tenu des conditions actuelles de production d’énergie électrique par les autres
sources d’énergie, seuls les sites donnant des vents annuels d’au moins 8 m/s soient susceptibles
d’accueillir des générateurs éoliens suffisamment rentables.
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 43
Chapitre II : éoliennes
Éolienne 71
Supportage, fondation 14
Montage 8
Terrain 7
D’après le tableau précédent, on voit que le capteur représente environ la moitié du coût de l’ensemble,
d’où l’intérêt de le simplifier le plus possible, ce qui, par ailleurs, en augmente la fiabilité. C’est
l’intérêt actuel en particulier des machines type Darrieus pour les panémones.
En ce qui concerne les générateurs isolés, le problème du stockage de l’énergie électrique joue un rôle
très grand dans les considérations économiques. Le dispositif de stockage et de retransformation
éventuelle de l’énergie stockée en courant directement utilisable peut atteindre, voire dépasser, le coût
du reste de l’installation. Il est bien certain alors que, si de nouvelles possibilités étaient au point
(l’hydrogène, en particulier), l’énergie éolienne pourrait avoir un développement important dans les
lieux isolés où la fourniture d’énergie électrique est élevée par suite en particulier de l’éloignement du
réseau de distribution.
Exemple : sur un site isolé, un aérogénérateur de 5 m de diamètre et d’une puissance de 6 kW par vent
moyen de 6,5 m/s peut produire 30 kWh par jour. Son prix est d’environ 15 245 €. Le coût du
kilowattheure se situe entre 0,12 et 0.16 € et est souvent nettement moins élevé que celui sur le réseau
qui est entaché par la distance.
Le facteur d’échelle est très favorable, spécialement pour les grands aérogénérateurs de 300 à 500 kW.
Le coût de l’investissement se situe de 366 à 549 € par mètre carré de surface balayée par le rotor ou
est de 1 067 € le kilowatt installé, en comptant sur un amortissement du capital à 5 %, la durée de vie
de l’installation étant estimée à 20 ans. Le kilowattheure se situe alors entre 0,04 et 0,08 € mais est
encore supérieur à celui produit par les grandes sources classiques : charbon, gaz ou nucléaire.
L’énergie éolienne, tirée directement du vent, est d’abord une énergie d’utilisation individuelle, sur site
isolé, mais, depuis quelques années, des considérations écologiques font qu’elle se développe dans des
pays venteux pauvres en énergie classique. Le groupement d’un certain nombre de machines (de 10 à
50) assure une production nationale non négligeable (quelques pour-cent), à un coût qui se rapproche
de celui du réseau électrique classique.
II.10.AVANTAGES ET INCONVENIENTS
La production d’énergie électrique à l’aide d’éoliennes fait appel à des compétences poussées dans des
domaines multiples et variés : aérodynamique, mécanique, résistance des matériaux, génie électrique et
électronique, BTP, réglementation, auxquels s’ajoutent bien évidemment les aspects
environnementaux.
Si l’implantation d’une machine isolée de faible puissance est relativement aisée, en revanche la
réalisation d’une ferme éolienne de grande puissance, sur terre ou mieux encore en offshore, est un
véritable défi technologique et humain. Toutefois, le développement d’outils informatiques, aptes à
traiter chacune des étapes nécessaires à l’aboutissement d’un projet de grande envergure et à permettre
d’exploiter au mieux les possibilités d’un gisement de vent, permet d’envisager sereinement une part
de plus en plus conséquente de ce type d’énergie dans la production mondiale d’électricité.
Chapitre III.
Systèmes Aérogénérateurs
III.1.PRINCIPE DE CONVERSION DE L’ENERGIE
Différents types de machines électriques peuvent être utilisés pour la génération de puissance
éolienne. Des facteurs techniques et économiques fixent le type de machine pour chaque application.
La génératrice peut être liée directement ou indirectement au réseau. Les générateurs
habituellement rencontrés dans les éoliennes sont présentés dans ce qui suit. Avec une éolienne, deux
possibilités s'offrent au particulier concernant la production d'électricité :
La connexion au réseau électrique et donc la revente de son électricité ou bien le recours à un système
autonome pour utiliser directement l'énergie produite.
III.1.1.Mode autonome
III.1.2.1.Vitesse fixe
Lorsque l'éolienne est connectée au réseau, la vitesse de rotation de la génératrice doit rester
pratiquement constante de façon à ce que la génératrice reste proche de la vitesse de synchronisme,
principal critère pour un fonctionnement stable de la génératrice. La fréquence du réseau impose la
vitesse de rotation de la machine. Le générateur à vitesse fixe, en liaison directe avec le réseau, est
nécessairement muni d'un multiplicateur de vitesses. L'éolienne tourne à une vitesse de rotation donnée
pour une plage restreinte de vitesses de vent, ces applications sont donc limitées. Deux génératrices
asynchrones sont souvent utilisées dans ce type d’aérogénérateur. Un générateur dimensionné pour des
faibles puissances correspondant à des vitesses de vent faibles et un générateur dimensionné pour des
fortes puissances correspondant à des vitesses de vent plus élevées.
Pour connecter l'éolienne au réseau dans cette configuration, on procède en deux temps : le
premier temps consiste à connecter les enroulements statoriques au réseau par l'intermédiaire de
résistances afin de limiter les courants statoriques transitoires. Pendant cette phase, les pales de
l'éolienne sont orientées de façon à ce que le couple fourni soit nul. Après quelques secondes, les
résistances sont éliminées (elles sont court-circuitées) puis le système de régulation oriente les pales
pour accroître la puissance. Pour améliorer le rendement du dispositif précédent, certains constructeurs
utilisent un système à base de machine asynchrone à double stator.
III.1.2.2.Vitesse Variable
Pour optimiser la puissance débitée en fonction du vent, il est souhaitable de pouvoir régler la
vitesse de rotation de l'éolienne. L'idée est de réaliser un générateur à fréquence fixe et vitesse
variable. Le générateur à vitesse variable permet de fonctionner pour une large gamme de vents donc
de récupérer un maximum de puissance tout en réduisant les nuisances sonores lors d'un
fonctionnement à faible vitesse de vent. En vitesse variable, on régule le système de façon à ce que
pour chaque vitesse de vent, l'éolienne fonctionne à puissance maximale. C'est ce qu'on appelle le
Maximum Power Point Tracking. La puissance maximale est atteinte pour une vitesse de rotation de la
turbine donnée par la caractéristique de l'éolienne P (Ω).
Aujourd’hui la plupart des machines synchrones utilisées dans les petites éoliennes sont des
machines synchrones à aimants permanents par rapport à la machine à excitation. La caractéristique
d’auto excitation du GSAP lui permet de fonctionner avec un facteur de puissance élevé et un bon
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 49
Chapitre III : Système aérogénérateurs
rendement avec un coût réduit. Cependant, dans les applications de plus grande puissance, les aimants
et le convertisseur (lequel doit faire transiter toute la puissance générée), en font le moins compétitif.
La machine synchrone à aimants permanents et à entrefer axial dite "discoïde" peut être constituée,
dans sa structure élémentaire (étage), soit d’un disque rotorique entouré par deux disques statoriques,
soit de deux disques rotoriques entourant le disque statorique.
Un disque rotorique est constitué d’un circuit magnétique torique portant les aimants
permanents sur une ou deux faces. Le disque statorique est constitué d’un circuit magnétique torique à
section rectangulaire portant les bobinages statoriques. Ces derniers peuvent être enroulés autour du
tore statorique, ou encore, ils peuvent être logés dans des encoches disposées radialement tout au long
de l’entrefer. Cette structure axiale permet de réaliser une machine modulaire en disposant plusieurs
étages les uns à côté des autres et en les connectant en parallèle.
Cette topologie est une technologie nouvelle et intéressante. Ses principaux atouts sont : un très
grand couple massique et la possibilité d’avoir un grand nombre de pôles (avantageux pour
l’entrainement direct). Cependant, ces avantages sont contrebalancés par une grande complexité de
conception et une réactance synchrone importante qui dégrade le facteur de puissance. La commande
de cette machine pose quelques difficultés cause de la forme de l’induction non sinusoïdale dans
l’entrefer et aux fortes saturations locales.
C’est à partir des années 1970 que la MRV prend son essor grâce à l’apparition d’une
électronique de commande performante. La MRV a une structure saillante au rotor et au stator avec un
stator actif où sont situés les bobinages et un rotor massif. Le rotor massif distingue la MRV des
machines synchrones et asynchrones. La MRV présente l’avantage d’une grande simplicité de
construction mécanique, d’un faible coût, d’une bonne robustesse et d’un couple massique élevé. Les
machines à réluctance variable sont actuellement dédiées aux applications éoliennes. Elles possèdent
des caractéristiques intéressantes pour les basses vitesses de rotation. On notera que malgré son
potentiel, la MRV n’a pas encore trouvé son application dans l’éolienne. On distingue plusieurs types
de MRV.
MRV pure : Elle est utilisée dans l’industrie pour les systèmes d’alterno-démarreur, dans les
véhicules hybrides ou les avions mais aussi pour les systèmes de génération d’électricité dans
l’aérospatial.
MRV Vernier : Différemment à la MRV précédente, elle est alimentée par des courants
sinusoïdaux, et excitée au rotor et au stator d’où on peut insérer des convertisseurs électroniques.
La vitesse de rotation est inversement proportionnelle au nombre des dents du rotor.
MRV hybride : Cette machine met en œuvre des aimants surfaciques et exploite l’effet Vernier
avec une alimentation sinusoïdale. Le grand nombre de dents rend cette structure intéressante pour
les forts couples. Cette machine utilise des aimants à terre rare spéciaux afin d’éviter leur
démagnétisation.
MRV à flux axial : Cette machine a été appliquée à la propulsion marine au début des années
1970.
Figure III.8. Machine synchrone liée au réseau par un ensemble redresseur à diode, convertisseur et
onduleur MLI
La machine synchrone avec deux convertisseurs à MLI. Cette structure, permet donc de faire
fonctionner à vitesse variable et donc de maximiser la puissance (figure III.9).
L'approche utilisée actuellement consiste à mettre en place une topologie utilisant des
convertisseurs (back-to-back) de plusieurs modules connectés en parallèle (Figure III.10). Cette
disposition permet un fonctionnement en mode dégradé en assurant ainsi la production de la puissance
même dans le cas d’une défaillance de l’un des modules.
Figure III.10. MS à aimants permanents utilisant plusieurs modules de convertisseurs statiques à deux
niveaux en parallèle.
réactive est compensée par la connexion d’un groupe de condensateurs en parallèle avec le générateur,
ou par la mise en œuvre d’un convertisseur statique de puissance.
La stabilité du système est effective lorsque la vitesse de rotation reste proche du synchronisme, c'est-
à-dire g≈0. Cette topologie est très simple et ne demande pas beaucoup d’entretien mais consomme de
l’énergie réactive et de ce fait le facteur de puissance est altéré.
Trois enroulements sont logés dans les encoches d’un cylindre ferromagnétique feuilleté
constituant le rotor. Celui-ci présente le même nombre de pôles que le stator. Ces enroulements
rotoriques sont reliés à trois bornes par l'intermédiaire de bagues, solidaires du rotor, et de balais
frottant sur ces bagues. Le rotor bobiné doit être fermé sur lui-même directement (mis en court-circuit)
ou par l'intermédiaire de résistances.
L’excitation est fournie par le système de bagues et balais ou par un système sans balais avec un
redresseur tournant. La mise en œuvre d’un convertisseur dans un système multipolaire sans
engrenages permet un entraînement direct à vitesse variable. On utilise un dispositif d’électronique de
puissance pour adapter la fréquence variable de la machine asynchrone à la fréquence du réseau. Les
enroulements du stator sont connectés aux convertisseurs de puissance. Les deux convertisseurs, par le
biais du bus continu permettent de découpler la fréquence du réseau de la fréquence du stator de la
machine asynchrone.
La configuration présentée dans la figure (III.13) est composée d’une machine asynchrone, d’un
multiplicateur, un redresseur et un onduleur inséré entre le stator de la machine et le réseau. Ceci
augmente considérablement le coût et les pertes qui peuvent avoir une valeur de 3% de la puissance
nominale de la machine. Puisque le redresseur est unidirectionnel, pour la magnétisation de la
machine, on a besoin des condensateurs en parallèle au stator.
Figure III.14. Générateur asynchrone connectée au réseau par l’intermédiaire de deux onduleurs
De nos jours, la machine asynchrone à double alimentation (GADA) est la machine à vitesse
variable la plus couramment utilisée dans des unités de production supérieure à 1MW grâce à ses
caractéristiques. La machine asynchrone à double alimentation (GADA) à rotor bobiné présente un
stator triphasé identique à celui des machines asynchrones classiques et un rotor différent des autres
machines, les enroulements du rotor sont couplés en étoile et les extrémités sont connectées à des
bagues conductrices. Des balais viennent frotter les bagues lorsque la machine fonctionne. Les
enroulements du stator sont directement connectés au réseau alors que les enroulements du rotor
passent par les convertisseurs de puissance bidirectionnels pour assurer la variation du glissement cette
topologie est, actuellement, le meilleur choix des fabricants dans la plupart des projets de centrale
éolienne pour de nombreuse raisons comme la réduction des efforts sur les parties mécaniques, la
réduction du bruit et la possibilité du contrôle des puissances actives et de cette façon, de découpler la
commande des puissances active et réactive, ainsi la possibilité de se magnétiser à partir du rotor sans
prélever au réseau la puissance réactive nécessaire. Il est aussi capable d’échanger de la puissance
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 54
Chapitre III : Système aérogénérateurs
réactive avec le réseau pour assurer la commande de tension. Il vient du fait que c’est le seul schéma
dans lequel la puissance générée peut être supérieure à la puissance nominale de la machine utilisée.
La GADA offre la possibilité de fonctionner dans les quatre quadrants. C'est-à-dire que ce n’est
plus la vitesse de rotation qui définit le mode de fonctionnement en moteur ou en générateur. Lorsque
la GADA fonctionne en génératrice, mode hypo-synchrone une partie de la puissance transitant par le
stator est réabsorbée par le rotor. En mode hyper synchrone, la totalité de la puissance mécanique
fournie à la machine est transmise au réseau aux pertes près. Une partie de cette puissance
correspondant à g.Pmec est transmise par l’intermédiaire du rotor. Grâce à la production ou
l’absorption de la puissance réactive du rotor, la GADA à la possibilité d’assurer le fonctionnement à
facteur de puissance unitaire.
Une des configurations (figure III.15) en forte croissance dans le marché des turbines éoliennes est
connue sous le nom de générateur asynchrone doublement alimenté (DFIG) dont le stator est relié
directement au réseau de puissance et dont le rotor est connecté à un convertisseur de type source de
tension en (back-to-back), qui fait office de variateur de fréquence. La double alimentation fait
référence à la tension du stator prélevée au réseau et à la tension du rotor fournie par le convertisseur.
Ce système permet un fonctionnement à vitesse variable sur une plage spécifique de fonctionnement.
Le convertisseur compense la différence des fréquences mécanique et électrique par l’injection d’un
courant à fréquence variable au rotor.
La figure III.16 montre la technologie qui permet une variation limitée de la vitesse à environ 10%
autour de celle de synchronisme par le changement de la résistance rotorique. Outre la plage de
variation de vitesse limitée, l’inconvénient de cette solution est la dissipation de la puissance rotorique
dans les éléments résistifs.
Afin d'autoriser un flux d'énergie bidirectionnel entre le rotor et le réseau, cette topologie
consiste a remplacée l’association redresseur-onduleur par un cyclo-convertisseur. La plage de
variation de vitesse est doublée par rapport à la structure de la Kramer.
Cette structure est aussi connue sous la dénomination (topologie statique Scherbius). Formellement, le
principe de Scherbius est basé sur l’utilisation de machines tournantes au lieu des convertisseurs de
puissance.
Cette structure consiste à utiliser deux ponts triphasés d’IGBT commandables par modulation de
largeur d’impulsion. Ce choix permet d’agir sur deux degrés de liberté pour chaque convertisseur ; un
contrôle du flux et de la vitesse de rotation de la génératrice asynchrone du côté de la machine et un
contrôle des puissances active et réactive transitées du côté du réseau. Il est à noter cependant que le
fonctionnement en MLI de l’onduleur du côté réseau permet un prélèvement des courants de meilleure
qualité.
A. Deux cyclo-convertisseurs
Ce montage présente un fonctionnement dans les quatre quadrants en précisant le fonctionnement hypo
et hyper-synchrone. Il adopte le contrôle vectoriel pour la commande. Ses objectifs consistent à
minimiser les harmoniques du couple en agissant sur la fréquence du stator et à assurer un
synchronisme des champs tournants en contrôlant les phases des tensions statoriques et rotoriques. Il
centre son intérêt aux échanges énergétiques entre les enroulements rotoriques et statoriques dans
l’entrefer.
Figure III.21. Alimentation de la GADA par deux onduleurs avec deux bus continus indépendants.
Dans cette structure, la MADA offre quatre degrés de liberté : le flux, le couple, la fréquence et le
facteur de puissance et procède à un contrôle indirect du flux d’entrefer en introduisant un courant
magnétisant.
Figure III.22. Alimentation de la MADA avec deux onduleurs et un bus continu commun.
Figure III.23. GADA en utilisant plusieurs modules de convertisseurs statiques à deux niveaux en
parallèle.
La structure en cascade (Figure III.25) peut être considérée comme la première réalisation
pratique d’une machine tournante sans balais doublement alimentée. Grâce à l’ensemble
convertisseur/machine-2 on peut maîtriser le courant du rotor 1, et ainsi, on peut fonctionner à
fréquence et amplitude constante même si la vitesse du rotor est loin du synchronisme. La puissance à
travers l’ensemble convertisseur/machine-2 est proportionnelle au glissement du Rotor1.
III.3.3.10. Machine en Cascade Avec une Carcasse Unique et un Rotor à Cage D’écureuil
En partant du concept initial, on peut essayer d’optimiser des aspects tels que l’encombrement,
la robustesse, etc. Les deux stators peuvent être inclus dans la même carcasse et le rotor peut adopter
une structure à cage (Figure III.26). Les barres rotoriques sont croisées entre les deux machines. La
modélisation et la commande de cette machine ne présente pas de problèmes particulier : il y a deux
machines indépendantes couplées au niveau des courants du rotor. On peut continuer avec
l’optimisation si l’on intègre les deux bobinages des deux stators dans le même circuit magnétique.
Figure III.26. Machine en cascade avec une carcasse unique et un rotor à cage d’écureuil croisé.
Une autre solution a pour but d’améliorer le rendement du dispositif précédent, certains constructeurs
utilisent un système en cascade où l’une des deux machines asynchrones est à double étoile (stator), et,
où les deux étoiles sont décalées de 30° entre elles. (Figure III.27).
Figure III.27. Système éolien basé sur le couplage en cascade de deux MADA, l’une à une étoile et la
seconde à double étoile
L'inconvénient principal du raccordement indirect au réseau est son coût. Car pour un
raccordement indirect au réseau, l'éolienne a besoin d'un rectificateur et de deux inverseurs, un pour
contrôler le courant du stator, et un autre pour produire le courant de sortie. Actuellement, le prix de
l'électronique de puissance a un coût élevé.
La puissance des éoliennes tend vers 5 MW, ce qui semble constituer une limite de faisabilité. Ainsi, la
réalisation de fermes de plusieurs centaines de MW nécessite la mise en parallèle de plusieurs unités.
Là encore, les architectures de regroupement (en clusters) des aérogénérateurs au sein d’un parc éolien
et les techniques de connexion au réseau sont diversifiées : regroupement en étoile (star cluster) ou en
chaîne (string cluster). La différence majeure entre ces deux types de regroupement est liée à la
disponibilité de l’énergie des générateurs, moins bonne pour un cluster en chaîne dans lequel le câble
de raccordement est commun à l’ensemble du cluster. En contre -partie, chaque cluster en étoile
nécessite une plate-forme.
Les architectures de raccordement à vitesse fixe (figure III.25 : AC1, AC3) ou variable (AC2, AC4)
sont assez proches. Le dimensionnement des câbles et des transformateurs diffère selon l’architecture
et la puissance des générateurs. Par exemple, pour une architecture en étoile, on peut éviter l’utilisation
de transformateurs si les tensions des générateurs sont suffisamment élevées (AC3, AC4).
Sur les liaisons en alternatif, en particulier si la puissance de la ferme devient non négligeable par
rapport à la puissance du réseau, on intercale souvent des équipements type UPFC (Unified Power
Flow Controller) chargés de limiter les variations de puissance et de stabiliser l’ensemble en dépit des
variations de vent (AC4).
Les liaisons réseaux s’effectuent classiquement en alternatif pour des questions de coût, en
particulier dans les parcs terrestres (onshore) ou les parcs offshore proches du rivage. Pour les parcs
éloignés du rivage, les liaisons continues à haute tension HVDC (High Voltage Direct Current)
deviennent intéressantes (DC 1, 2, 3,4), cela d’autant plus que la puissance de la ferme augmente vis-à-
vis de la puissance de court-circuit du réseau. En effet, les liaisons sous-marines à courant alternatif
sont limitées à quelques dizaines de kilomètres en raison des échauffements dus aux courants
capacitifs. Pour les systèmes à vitesse variable, le nombre de convertisseurs AC-DC et DC-AC peut
varier selon que l’on connecte un convertisseur par générateur (AC2, AC4, DC1) ou un convertisseur
par cluster (DC2, DC3), voire un seul convertisseur pour le parc complet (DC4). Dans le premier cas,
la vitesse de chaque turbine peut être individuellement asservie en fonction du vent. Dans le second et
troisième cas, on agit indirectement sur l’ensemble du cluster ou de la ferme, ce qui nécessite que les
conditions de vent soient homogènes, ce qui est fréquent en mer.
III.6.SYNTHESE
Chapitre IV :
Modélisation de l’aérogénérateur
IV.1.INTRODUCTION
Le système de conversion de l’énergie éolienne (Figure IV.1) est un système complexe à cause de la
multiplicité des domaines existants, à savoir, le domaine aérodynamique, mécanique, électrique et les
facteurs déterminant la puissance mécanique, comme la vitesse du vent, la dimension et la forme de la
turbine. Un modèle dynamique rassemblant tous ces paramètres est nécessaire pour comprendre le
comportement de la turbine, et le recours à la modélisation est devenu une nécessité pour contrôler ces
performances et satisfaire les caractéristiques opérationnelles voulues. L’énergie en provenance du
vent traverse la turbine éolienne qui est un élément d’interface entre le domaine de la mécanique des
fluides et de la mécanique traditionnelle.
La partie mécanique de la turbine qui sera étudiée comprend trois pales orientables et de longueur R.
elles sont fixées sur un arbre d’entraînement tournant à une vitesse Ω qui est relié à un multiplicateur
de gain G. ce multiplicateur entraîne une génératrice électrique.
IV.2.MODELE DE LA TURBINE
Considérons une turbine éolienne munie de pales de longueur R entrainant une génératrice à travers un
multiplicateur de vitesse de G (Figure IV.2).
P_v=(ρ.S.V^3)/2 (IV.1)
La turbine permet de convertir l’énergie aérodynamique du vent en énergie mécanique. Son couple
aérodynamique C_aéro est donné par l’expression suivante :
C_p : est le coefficient qui caractérise le rendement aérodynamique de la turbine (Figure. IV.3). Il
dépend des caractéristiques de la turbine (les dimensions de la pale, le ratio de la vitesse λ et l’angle
d’orientation de la pale β).
Le ratio de vitesse est défini comme le rapport entre la vitesse de la turbine et la vitesse du vent, son
expression est donnée comme suit :
R t
(IV.4)
V
Pour une éolienne de 7.5Kw, l’expression du coefficient de puissance est donnée par:
C C5
C p f , C 1 2 C 3 C 4 exp C 6 (IV.5)
i i
Avec :
Les performances de la turbine éolienne à vitesses variables et à réglage par orientation des palles, sont
déterminées par les caractéristiques des courbes reliant le coefficient de puissance, la vitesse spécifique
et l’angle de calage. Ces courbes peuvent être obtenues à partir de relevés réels réalisés sur différentes
catégories d’éoliennes, ou des formules non linéaires. Des approximations numériques ont été
développées dans la littérature pour calculer le coefficient Cp, et différentes expressions ont été
roposées. Nous présentons ci-dessous un tableau les expressions les plus utilisées dans les articles
scientifiques et les ouvrages.
Le multiplicateur de vitesse, qui est disposé entre la turbine éolienne et la génératrice, a pour but
d’adapter la vitesse de la turbine Ω , assez lente, à celle que nécessite la génératrice Ω . il est
modélisé par les deux équations suivantes :
Ω = Ω (IV.7)
C = C é (IV.8)
Exponentielle
Sinusuidale
Polynomiale
(IV.9)
La Figure (Figure IV.7) Représente le vent simulé avec une vitesse moyenne de 7,5 m/s.
(IV.11)
(IV.12)
(IV.13)
Si en remplace les fux par leurs expression dans le système d’équation (IV.12) en obtient :
(IV.14)
c) Equation de couple
(IV.15)
d) Equation mécanique
(IV.16)
(IV.17)
(IV.18)
On fait lancer la génératrice à l’aide d’un couple moteur égale à 6.28Nm pour une durée de 0.01s, puis,
on la laisse tourner librement. Etant donné que le frottement considéré dans ce cas est nul, on constate
d’après la figure (Figure IV.11) que la vitesse est stabilisée à une valeur de 78.5 rad/s, et les tensions
de phases sont parfaitement sinusoïdales avec une crête de 55V et une fréquence de 50Hz.
(IV.18)
(IV.19)
L'onduleur est modélisé en associant à chaque bras une fonction logique de connexion Fi.
Fi 1 si Vref2 Vp ; f i 0 si Vref2 Vp
V ref r sin ( 2 f ) t 2 ( i 1)
3
r: taux de modulation qui est le rapport de l'amplitude de la modulante par celle de la porteuse:
Vm
r
Vmp
fp
m Indice de modulation :
f
(IV.20)
Le redresseur devant fournir sous la tension de batterie un courant variable en fonction de la charge, et
comme la tension de la batterie est susceptible de varier, celui-ci doit être contrôlable en courant. De
plus, le taux d’ondulation du courant fourni par le redresseur doit rester acceptable pour minimiser les
pertes dans la batterie. La batterie fonctionne dans ces conditions de telle sorte que son courant moyen
en régime établi est nul. Le premier critère de choix de la structure de redresseur se résume au fait que
l’on puisse agir sur la valeur moyenne du courant fourni et sur son taux d’ondulation. A ce critère, on
ajoute évidements les critères fondamentaux liés la compacité et la fiabilité,
A ce stade, nous envisageons quatre types de redresseurs qui sont les suivants :
1. Pont redresseur triphasé à thyristors.
2. Pont redresseur triphasé à diode muni d’un hacheur dévolteur.
3. Pont redresseur commandé à transistors IGBT à structure courant.
4. Pont redresseur commandé à transistors IGBT à structure tension.
IV.8.5.1.Modélisation du redresseur triphasé double alternance à diodes
Ce redresseur comporte trois diodes (D1, D2, D3) à cathode comme assurant l’aller du courant Id et
trois diodes (D4, D5, D6) à anode comme assurant le retour du courant Id. le redresseur est alimenté
par un réseau triphasé équilibré de tension :
(IV.20.a)
(IV.20.b)
IV.8.5.2.Modélisation du filtre
Le filtre est constitué par une inductance Lf en série avec une résistance r et une capacité Cf permet
d'obtenir à l'entrée de l'onduleur une tension Udc sensiblement constante et d’absorber le courant
négatif restitué par la charge. L'inductance Lf permet de réduire les ondulations du courant id.
(IV.20.c)
Après avoir simulé le modèle de la génératrice synchrone à aimants permanents en charge, on a obtenu
les résultats présentés par la figure (Figure IV.14). Pour obtenir l’effet de la charge électrique sur le
comportement de la génératrice en fonction de la puissance mécanique fournie, deux couples moteurs
différents sont appliqués, on constate que la vitesse de la génératrice est faible et loin de celle de
synchronisme, ce qui traduit par des faibles fréquences de tension et courant. Ce-ci est expliqué par le
fait que le couple moteur appliqué est insuffissant. En diminuant le couple moteur de 6.28Nm à
4.2Nm, la vitesse mécanique varie de 277tr/min jusqu'à 185tr/min la tension et le courant diminuent
respectivement de 77.17V à 51.6V, et 1.54A à 1.03A. Il est clair donc, que la puissance électrique de
la charge est dirrectement liée à la puissance mécanique fournie.
(IV.21)
Un fonctionnement idéal du système éolien nécessite un suivi parfait de cette courbe. Pour s’approcher
de ce but, une commande spécifique connue sous la terminologie :
Maximum Power Point Tracking (MPPT) correspond à la zone 2 doit être utilisée. La stratégie de cette
commande consiste à contrôler le couple électromagnétique afin de régler la vitesse mécanique de
manière à maximiser la puissance électrique générée. On distingue deux approches possibles :
1. La première approche, la moins classique, considère que la caractéristique Cp=f(λ) n’est pas
connue.
2. La deuxième approche considère que la caractéristique Cp=f(λ) est connue. Il suffit de suivre la
courbe optimale de puissance pour que l’éolienne soit dans les conditions optimales.
IV.9.1.1.MPPT avec la connaissance de la courbe caractéristique de la turbine éolienne
Cette façon de procéder exige du constructeur de l’éolienne des essais de caractéristique (soufflerie) ou
des simulations du profil de pales. Une telle caractéristique permet de simplifier considérablement
l’algorithme de la recherche de puissance maximale et d’utiliser des convertisseurs plus classiques et
moins coûteux. Deux familles de structures de commande sont présentées dans cette approche:
(IV.22)
En mettant
(IV.23)
L’algorithme MPPT contrôlé à l’aide de la vitesse de rotation mesurée dans l’étape K,détermine le
couple de référence dans l’étape K+1 de la façon montrée sur la figure (IV.16).
Le fonctionnement de la MPPT peut être expliqué sur la figure (IV.17) Supposons pour cela que la
vitesse du vent est de 10m/s et qu’initialement, le système est au point (ῼtur1, Ptu1). La MPPT calcule
alors la vitesse ῼtu2 à imposer à la génératrice correspondant à Ptu1. Le système se place alors au
point (ῼtur2, Ptu1). Une fois la vitesse de référence envoyée, le système va évoluer en Ptu2 et se
retrouver au point (ῼtur2, Ptu2). L’MPPT calcule à nouveau la vitesse ῼtu3 correspondant à Ptu2 et le
système se place alors au point (ῼtur3, Ptu2). Le système évolue donc vers le point de puissance
optimale quelle que soit la vitesse de vent.
La valeur optimale du ratio de vitesse λ_opt (à β constant et égal à 2°) permet d’obtenir la valeur
maximale du Cp_opt.
Figure IV.18. Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour un angle de calage
optimal (2°)
De la figure (IV.18), on déduit le coefficient de puissance optimale ainsi que la vitesse spécifique
optimale. = 9.81 _ = 0.35.
Le schéma bloc du modèle de la turbine est représenté sur la figure (IV.19) comme suit:
c) Les tensions
Les tensions statoriques de la GSAP ont pris leurs formes sinusoïdales et sont aussi adaptées à la
variation de la vitesse du vent.
f) Courants statoriques
Les courants statoriques, ont pris leurs formes sinusoïdales et sont aussi adaptés à la variation de la
vitesse du rotor. La fréquence rotorique dépend de la variation de rotation de l’éolienne.
A partir des figures précédents, on observe l’influence de la vitesse du vent, et par la suite son énergie
cinétique sur les amplitudes des courants et des tensions. Avec l’augmentation de la vitesse du vent, les
valeurs du courant et de la tension deviennent plus importantes, que ce soit du côté génératrice ou bien
du côté charge.
Travaux Dirigés
Exercice 1 :
Une bouilloire électrique possède une indication sur sa puissance consommée. Celle-ci est de P = 1
200 W.
Cet appareil est utilisé pendant une durée Δt = 5 minutes
1. Rappeler la relation entre l’énergie consommée E, la puissance P et la durée de fonctionnement Δt.
Indiquer les unités appropriées pour avoir une énergie E en Joule (J)
2. Exprimer Δt dans l’unité appropriée et déterminer l’énergie électrique consommée E en Joules (J)
lors de l’utilisation de cet appareil.
3. On veut exprimer cette énergie E en kilowattheure (kWh), quelles conversions d’unités doit-on
effectuer.
Exercice 2
1. Quelle est la forme d’énergie captée par ces éoliennes ? S’agit-il d’une ressource renouvelable ?
2. Déterminer la puissance totale P restituée par ce parc en kW.
3. Déterminer l’énergie totale E restituée par ce parc et l‘exprimer en kWh.
4. Ce parc fournit 2% de l’énergie totale ET consommée
Quelle est l’énergie totale ET consommée ? L’exprimer en kWh.
Exercice 3
Nous souhaitons dimensionner les pales d'une éolienne à vitesse fixe pour obtenir une puissance
mécanique de 750 kW pour une vitesse de vent de 13,8 m/s. On considère un coefficient de puissance
Cp égal à 0,2. Quel sera la longueur de notre pale ou le rayon de la surface balayée par la turbine ?
Exercice 4
Exercice 5
L'énergie électrique que va fournir l'éolienne dépend de la puissance du vent qu'elle va récupérer.
L'exercice va nous permettre de déterminer quelle quantité de vent la turbine va récupérer.
On modélise le passage du vent, dans le rotor de l'hélice par un tube de courant, avec , , les
vitesses du vent avant les pales, aux pales, et après les pales. L'air est déterminé par sa masse
volumique en , la surface balayée par les pales est S en m².
Exercice 6
On donne quelques paramètres d'une éolienne de 300 kW:
Exercice 7
Montrer que le couple mécanique produit par la turbine peut s'exprimer par
Exercice 8
L’hélice de l’éolienne effectue 24 tours par minute.
1. Calculer la fréquence f du mouvement en tour par seconde ainsi que sa période T sachant que
f=1/T.
2. Le passage d’une pale devant le poteau supportant l’éolienne génère un bruit. Sachant que
l’éolienne a trois pales, quelle est la fréquence en tour par seconde du bruit généré par le passage
des pales devant le poteau ?
Exercice 9
Sur le lieu d’implantation de l’éolienne, une étude sur la vitesse du vent durant un mois a donné les
résultats suivants :
Vitesse (m/s) [0-5] [5-10] [10-15] [15-20] [20-25] [25-30]
Nombres de jours 2 10 6 5 5 2
1. En considérant que l’effectif de chaque classe est affecté au centre de la classe, déterminer la
vitesse moyenne vm du vent au cours du mois considéré et l’écart-type σ de la série.
Les résultats seront arrondis au dixième.
2. D'après les données du constructeur, l’utilisation d’une éolienne est rentable si vm- σ et vm+ σ sont
compris entre 5 et 25 m/s.
Est-ce le cas de l’éolienne étudiée dans cet exercice ? Justifier la réponse.
Pour éviter un effet de mur quand on les observe depuis la côte, les éoliennes off-shore (en mer) sont
installées en arc de cercle. Pour des raisons de sécurité, la zone délimitée en pointillés sur la carte ci-
dessous est interdite à la navigation.
Quelle est la superficie de la zone interdite à la circulation sur le plan ci-dessus ? On choisira une unité
appropriée. Bien expliquer chaque étape de la démarche, même si elle n’aboutit pas complètement.
Rédiger une phrase après chaque calcul intermédiaire.
1. Calculer la distance d parcourue en une seconde par un vent faible dont la vitesse est de 18 km/h.
2. Calculer la surface balayée par une éolienne dont le rotor a un diamètre de 90 m.
3. Déduire des réponses précédentes le volume d’air brassé en une seconde par une éolienne dont le
rotor a un diamètre de 90 m quand le vent souffle à la vitesse de 18 km/h.
4. a. La densité de l’air est de 1,225 kg /m3 1. En déduire alors la masse d’air brassée en une seconde
par une éolienne dont le rotor a un diamètre de 90 m quand le vent souffle à la vitesse de 18 km/h.
4.b. En considérant que le poids d’un éléphant adulte est en moyenne de 6 tonnes, calculer le nombre
d’éléphants brassés en une seconde (!) par une éolienne dont le rotor a un diamètre de 90 m quand le
vent souffle à la vitesse de 18 km/h.
5. Reprendre les questions précédentes pour une éolienne géante 2 dont le rotor a un diamètre de 164
m (éolienne offshore) avec un vent fort de 45 km/h.
Exercice 13
Lorsqu’une éolienne atteint son plein régime, son rotor effectue 16 tours par minute. Si l’on considère
une éolienne dont le rotor a un diamètre de 90 m, quelle est alors la vitesse en km/h à l’extrémité des
pales ?
2. Quelle est en m² la superficie de la surface balayée par une éolienne dont le rotor a un diamètre de
90 m ?
3. On remplace le rotor d’un diamètre de 90 m par un rotor de diamètre 112 m.
a. Par combien environ le diamètre est-il multiplié ?
b. Quel pourcentage d’augmentation du diamètre cela représente-t-il à peu près ?
c. Par combien alors la surface balayée par les pales est-elle multipliée ?
d. En déduire la surface balayée par une éolienne dont le rotor a un diamètre de 112 m. Comparer avec
la surface d’un terrain de football de dimensions 125 m par 90 m.
e. Quel est environ le pourcentage d’augmentation de la surface balayée par les pales quand on passe
d’un rotor de diamètre 90 m à un rotor de diamètre 112 m ?
E = P x Δt
2. Δt = 5 min = 5 x 60 = 300 s
Sol (Exercice 2) :
1. C’est une énergie mécanique produite par le vent. C’est une énergie renouvelable, car inépuisable.
2. La puissance totale P (en kW) produite par ce parc éolien est :
Chaque éolienne produit 600 000 W, soit 600 kW. Il y a 84 éoliennes dans ce parc, soit une puissance
P de
84 x 600 = 50 400 kW.
3. L’énergie totale E (en kWh) produite est : E = P x Δt
P = 50 400 kW et Δt = 5 000 h Soit E = 50 400 x 5 000 = 252 000 000 kWh ou 252 millions de kWh.
E = 2% x ET = 2/100 x ET alors ET = 100 x E/2 = 50 x 252 000 000 = 12 600 000 000 kWh.
Sol (Exercice 3) :
Sol (Exercice 4) :
Sol (Exercice 5) :
1)- P = S ( - )
2)- De : P = soit :
Par simplification:
Alors :
3)-
soit :
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 91
Bibliographie
On trouve alors :
Cpmax=(16/27)=0.59.
Sol (Exercice 6) :
1)-
3)- On utilise le rapport du multiplicateur : 35 et la vitesse nominale de rotation du rotor : 43 tr/min. La vitesse
nominale de la génératrice recherchée est donc :
Sol (Exercice 7) :
Par simplification :
On obtient :
POLYCOPIE DE COURS DES AÉROGÉNÉRATEURS 93
Bibliographie
Bibliographie
1. Le GOURIERES, Energie éolienne, théorie, conception et calcul pratique des installations,
Eyrolles, 1982.
2. Jean-Marc NOËL, Énergie éolienne pour la fourniture d’électricité, Editions T.I, BE 8585
3. Marc RAPIN et Philippe LECONTE, Éoliennes, Editions T.I, BM 4640v2.
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transient stability studies », IEEE PSCE 2006, PP. 986-992.
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Sites internet
1- http://www.edf.com/html/panorama/production/renouvelable/hydro/fonctionnement.html
2- http://www.smallwindenergy.ca/fr/Overview/HowTheyWork/ElectricityFromWind. Html
3- http://www.owen.eru.rl.ac.uk/
4- http://www.espace-eolien.fr/
5- http://www.eole.org/