Les modes de financement des entreprises marocaines ont connu une profonde évolution. A
côté des instruments traditionnels permettant de procurer des crédits ou de renforcer les fonds
propres des entreprises, plusieurs nouveaux instruments originaux et complexes ont fait leurs
apparitions dans la plupart des pays en voie de développement. Face à cette situation, les
entreprises cherchent à déterminer la meilleure stratégie de financement. L'entreprise devrait-
elle réinvestir la majeure partie de ses bénéfices ou les verser en dividendes ; en cas de
besoins de fonds supplémentaires, devrait-elle émettre d'autres actions ou emprunter ? Le
choix d'un mode de financement particulier dépend d'un grand nombre de facteurs qui doivent
être pris en considération au moment de la décision. L'Analyse des composantes de
l'alternative, de l'intérêt de ses divers moyens de financement ; de leurs caractéristiques ; de la
manière dont ils se complètent permet une première approche globale de financement de la
firme. Même si la tentative d’explication de la structure d’endettement des entreprises est un
sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis les travaux de Modigliani et Miller en
1958, il n’existe toujours aucune théorie consensuelle de l’endettement. En 1981, dans la
première édition des Principales of corporate finance, Brealey et Myers proposaient une liste
de dix questions encore irrésolues en finance d’entreprise. Parmi celles-ci figurait en septième
position la question suivante : « Comment peut-on expliquer la structure de financement des
entreprises ? ». Plus de 25 années plus tard, cette même interrogation subsiste toujours. Cela
prouve que, malgré les multiples travaux empiriques et théoriques, nombreuses sont les zones
d’ombre qui subsistent concernant la détermination de la structure financière des entreprises.
Où en sont les recherches scientifiques à l’heure actuelle ? Trahan et Gitman (1995)
affirmaient que les préceptes financiers théoriques en matière d’endettement n’étaient que très
peu validés sur le terrain et qu’il n’existait toujours aucun consensus, au sein même des
théoriciens de la finance, quant aux facteurs qui déterminaient le comportement des
entreprises en matière d’endettement. Sur ce dernier point, les conclusions de Charreaux
(1997) rejoignent celles de Trahan et Gitman (1995) puisqu’il confirme l’existence d’un grand
fossé entre la théorie financière et la pratique financière. Carpentier (2000, p. 3) écrivait :
« près de quarante années après les articles pionniers de Modigliani et Miller (1958, 1963),
force est de constater que l’on ne dispose toujours pas de théories capables d’expliquer et de
guider les choix de financement des entreprises ».
o Il existe deux types d’emplois qui sont les emplois temporaires comme les
acquisitions de moyens immatériels, matériels ou financiers, etc., et les
emplois permanents liés l’activité de la société comme les charges
d’exploitation, financières, etc.,
C’est le bilan d’une entreprise qui permet d’obtenir la meilleure image de sa structure
financière puisqu’il fournit la balance comptable des ressources et leur emploi La structure
financière est la combinaison de la dette et du capital-actions sur le bilan d’une entreprise.
Elle indique dans quelle mesure une entreprise est financée par les créanciers et les
propriétaires, et permet également d’évaluer le coût du capital de l’entreprise, à savoir
combien coûte le capital de l’entreprise aux propriétaires. Elle est fonction de la nature des
activités qu'elle développe et des décisions stratégiques prises en matière d'investissement et
de financement. Consiste aussi pour une entreprise à satisfaire ses besoins de capitaux en
trouvant un parfait équilibre entre ses ressources provenant de son endettement et ses fonds
propres. La structure financière a néanmoins fait l'objet de nombreux développements
théoriques (Modigliani et Miller) et empiriques, tendant à démontrer, qu'en présence de
marchés parfaits et sous certaines conditions, les différentes formes de financement sont
équivalentes.
Avant 2002, la problématique de la structure financière des entreprises faisait l’objet de deux
théories principales : la théorie du financement hiérarchisé et la théorie du compromis
optimal. La première, celle du financement hiérarchisé, explique que l'entreprise suit une
hiérarchie des financements précise, dictée par la nécessité de fonds externes.
La deuxième, la théorie du compromis, avec la prise en compte de la fiscalité et des coûts de
faillite suggèrent l'existence d'un ratio optimal de dette (Target Ratio).
En 2002, Malcolm Baker et Jeffrey Wurgler publient un article intitulé Market Timing and
Capital Structure et donnent ainsi un nouveau cadre théorique à la problématique de la
structure financière des entreprises. Ce cadre est référencé sous l’appellation « Market Timing
Theory of Capital Structure. » Selon ces auteurs, le choix d’une structure financière est avant
tout guidé par la volonté des dirigeants de « timer » le marché, c'est-à-dire d’un comportement
opportuniste des dirigeants, qui consiste à émettre des actions lorsque le marché est favorable
et les racheter ou contracter des dettes lorsque les conditions de marché sont défavorables. En
conséquence, les variations du prix des actions influencent la structure financière des
entreprises. Cette théorie est principalement basée sur l’existence de « fenêtres d’opportunité
» sur les marchés financiers (Huang et Ritter, 2005).
1 Les types
Pour une entreprise, le choix d’une structure financière revient à faire un choix entre
endettement et capitaux propres. Qu’il soit financé par endettement ou par capitaux propres, le
coût d’un financement (dettes ou capitaux propres) a pour but d’acheter un actif dont la
rentabilité doit excéder celui de cette ressource pour que l'opération soit rentable.
Le choix entre dette et capitaux propres dépendra de plusieurs facteurs. Parmi les principaux,
on peut citer :
1.1 Autofinancement :
C'est la part de la C.A.F consacré au financement de l'entreprise, C'est la ressource interne
disponible après rémunération des associés. C'est surplus monétaire dégagé par l'entreprise au
cours d'un exercice. C`est le fait pour une entreprise de financer son activité, et notamment
ses investissements, à partir :
· De ses capitaux propres existants,
· De son épargne,
· Et de ses amortissement comptables
Il peut être défini comme l'épargne de l'entreprise. L'autofinancement c'est la machine qui
permet de transformer l'énergie (argent) en travail (la valeur) ; c'est une machine de
rendement égal à 1 ; lorsque la rentabilité des capitaux propres réinvestis est égale à la
rentabilité exigée par l'actionnaire. Son rendement énergétique devient bien faible lorsque la
rentabilité des capitaux propres ainsi réinvestis est faible. Il y a alors perte effective d'énergie ;
autrement dit destruction de valeur. Il ne se limite pas aux conséquences monétaires des
opérations d'exploitation. Le surplus monétaire global inclut donc non seulement l'EBE. Les
produits et charges financière ; mais aussi les éléments exceptionnels qui sont représentatifs
de flux monétaires.
Il peut d'abord provenir des ressources exceptionnelles résultant d'opérations sur le capital
mené par l'entreprise :
Cession d'immobilisation ; cession de participations dans des filiales qui n'entrent plus dans la
stratégie définie par les dirigeants de la firme.
Mais le financement interne de la firme est avant tout dégagé par son activité courante, ce sont
les disponibilités qu'à l'entreprise après avoir rémunéré l'ensemble de ses parties prenantes.
L'excédent brut d'exploitation dégagé par l'entreprise est affecté à la rémunération des
capitaux utilisés ; aux prélèvements en faveur de l'état et des salariés, et à l'autofinancement,
qui regroupe les dotations aux amortissements et le bénéfice non distribué. Le niveau
d'autofinancement est aussi soumis à des contraintes et tributaires de choix opérés par
l'entreprise.
-Il y a autofinancement lorsque tout ou une partie du bénéfice comptable est retenu par
l'entreprise et non réparti entre l'ayant droit.
-L'autofinancement n'est pas une invention récente de la technique financière ; l'idée de ne pas
consommer la totalité du profit de l'exploitation et d'en réemployer une partie de ses bénéfices
dans son affaire était au XIX siècle, une des conditions de la borne gestion et de
l'enrichissement de l'entrepreneur.
1.1.3 La fiscalité :
-La déductibilité des charges d'amortissement et la provision est un facteur qu'influence
l'autofinancement dans la mesure où celui-ci est calcul é après impôts.
.Quand l'entreprise n'est financée que par fond-propre ; il n'y a pas d'endettement. Le coût de
cette ressource est donc la rémunération qu'attendent les actionnaires (propriétaires des fonds
internes), compte tenu du risque en couru ; c'est-à-dire le coût des fonds-propres.
L'exigence de rentabilité exprimée par les actionnaires est valablement approchée par la
relation du MEDAF :
+Dans le cas où l'entreprise est financée par des dettes ; l'autofinancement servira surtout à
rembourser les dettes financière déjà contractées.
+Le coût de l'autofinancement sera le coût des nouvelles dettes qui servent à financier de
nouveaux investissements. En somme ; le coût de l'autofinancement, influencent le taux de
rentabilité exigé des investissements; résultera du coût moyen pondéré du capital prenant en
considération le coût des capitaux propre et celui des dettes.
1.1.4.2 Le coût d'opportunité :
+D'autres auteurs ont approché de manière plus pragmatique le coût de l'autofinancement en
le considérant comme un coût d'opportunité résultant de la moyenne pondéré du coût des
bénéfices mis en réserves et du coût des dotations aux amortissements.
Des actionnaires qui en attendent des gains en capital et une rémunération nette d'impôt
meilleure.
Des dirigeants qui acquièrent un degré de liberté et de décision plus élevé. Des créanciers qui
trouvent crédibilité dans l'amélioration de la capacité de remboursement de l'entreprise. Des
salariés ; qui au de la des revendications salariales, trouvent réconfort dans le renfoncement de
la capacité de création de voleur de leur entreprise. L'autofinancement contribue ainsi à
sauvegarder le contrôle de l'affaire et à préserver l'indépendance ; la flexibilité ; la rapidité des
décisions de ses dirigeants. Par ailleurs un autofinancement lourd ; au point d'éliminer le
recours aux dettes : peut priver l'entreprise et les actionnaires d'une rentabilité des fonds
propres pouvant être amélioré par « l'effet de levier de l'endettement ».
+Les entreprises ayant ce comportement font parties des domaines d'activité dans lesquels la
technologie est stabilisée ou les possibilités d'accroissement de production sont limitées. Un
tel Régine d'autofinancement correspond à un gâchis de ressources et à une limitation non
justifié des possibilités de développement des entreprises de l'économie nationale. Cette
situation nécessite la mobilisation financière permettant de déplacer les surplus de certaines
unités vers celles qui ont des besoins de financement soit directement ; soit par intermédiation
d'où la nécessité d'un financement externe.
Dans la première :
Il constitue le capital initial de l'entreprise. Cet apport est régi par là ; et peut prendre la forme
soit d'un versement d'une sonne d'argent (apport en numéraire) ; soit d'un apport en bien
matériels (apport en nature) soit plus rarement un apport de connaissances ou de savoir-faire
(apport en industrie).
-Il y a alors augmentation de capital ; augmentation qui se traduit par une émission de
nouveau titres de propriété.
Cependant ; il reste limité par les ressources des propriétaires et leur désire d'investir
d'avantage dans sa firme. Quant aux augmentations du capital ; elle risque de modifier la
répartition de la propriété du capital et d'ouvrir ainsi des conflits de pouvoir. Ces deux
obstacles font de l'apport en capital une source de financement rarement suffisante pour
financer le développement d'une firme. L'appel aux ressources dégagées par l'entreprise
(autofinancement) ou aux ressources externes (l'emprunt) se révèle souvent nécessaire.
Dans le second :
+ Les marchés financiers Marocains peuvent être divisés entre les financements à court terme
et les financements à long terme. Les financements à long terme sont pourvus par les marché
des capitaux ; le financement à court terme par les marchés monétaire. Les emprunts et les
prêts sur les marchés monétaires concernent des volumes importants. De telles opérations sont
assorties de faibles risques et elles sont de courte durée. C'est précisément parce qu'ils se
dénouent dans le court terme que les coûts de transaction sont élevés en comparaison des
intérêts qui peuvent être perçues. Et puisque les coûts de transaction sont élevés par rapport
aux intérêts potentiels, les transactions sur le marché monétaire tendent à s'appliquer à des
montants importants. On entend généralement par court terme une période de « moins un
an » même si ; de fait ; plupart de l'activité d'un marché monétaire relève d'une échéance
comprise entre un jour et une semaine.
+Transmet un signal fort au marché et renforce la crédibilité de l'entreprise vis-à-vis des tiers
et des pourvoyeurs de fonds.
-Si l'apport est un actif immobilisé ; l'augmentation des capitaux permanentes est compensées
par cet apport et ; de ce fait le fonds de roulement demeure inchangé.
Si l'apport est un actif d'exploitation ; le fonds de roulement augmente d'un montant identique
à l'accroissement parallèle et simultané de besoin en fond de roulement.
+Ce type d'augmentation de capital peut être réalisé soit par augmentation de la valeur nette
des actions ; soit par distribution d'actions gratuites nouvelles. Dans ce cas, elle s'accompagne
de la création de droits d'attribution au profit des anciens actionnaires en vue de compenser la
baisse du cours induite par la distribution d'actions gratuites. Les actionnaires anciens
bénéficient d'un droit à l'occasion de l'émission de nouvelles actions lors de l'augmentation de
capitale par incorporation de réserves et ceci proportionnellement au nombre d'actions qu'ils
possèdent. Il s'agit du droit d'attribution qui est destiné à indemniser les actionnaires anciens
pour la baisse de la valeur de l'action due à la hausse du nombre d'actions. Ce droit est
négociable dans les mêmes conditions que le droit préférentiel de souscription.
1.3.6 Augmentation de capitale par conversion des dettes :
-Dans certains cas d'entreprise peut chercher à intéresser ses créanciers à convertir leurs
créances en actions afin de réduire son endettement tout en s'engageant sur un futur meilleur ;
l'exemple le plus frappant fut au cours des années 90 ; celui de la société ; en naturel (France -
britannique). Devant l'importance de son endettement ; surcoût d'investissement et le retord de
démarrage de l'exploitation ; les banquiers créanciers ont dû transformer une partie de leurs
créances en capital et doivent ainsi attendre un futur meilleur et lointain pour rentabiliser leur
engagement financiers. Cette pratique permet d'accélérer le redressement financier de
l'entreprise qui dispose de perceptives d'exploitation favorable. Ce faisant ; elle remonte des
dettes dans le capital social et fait évoluer certains de ses bailleurs de fonds du statut de
créancier à celui d'actionnaire.
Notons que seule la conversion de dettes à court terme améliore l'équilibre financier. Puisque
le fonds de roulement augmente du montant de la conversion alors que la remontée des dettes
à moyen et long terme n'a aucune incidence sur le fonds de roulement. Si cette conversion
concerne des obligations convertibles antérieurement obligataires. Dans tous les cas ; aucune
amélioration en trésorerie n'est constatable à l'occasion d'une augmentation de capital par
conversion de dettes.
1.3.7.1 Rentabilité
L'adoption de la politique du renforcement des fonds- propres se traduit par une diminution
corrélative de l'endettement ; l'entreprise réalise de ce fait des économies des frais financiers
qui viennent augmenter l'autofinancement. Ce dernier peut également être renforcé du fait que
l'entreprise peut se dispenser de verser des dividendes mais pas de payer les frais financiers
qui constituent une charge permanente en cas d'endettement. Par ailleurs les actionnaires vont
recevoir des rémunérations sous forme de dividendes plus consistantes et de plus-value de
cession. Les économies, ainsi réalisées ; sont générées par la diminution du volume de
l'endettement ; qui dégage des ressources pouvant permettre la diminution du coût de
l'endettement ; par la modification de sa structure, « il est certain que les entreprise profitent
de ce surcroît de ressource ; pour supprimer le recours aux formes les plus onéreuses de
crédit ; en opérant une structuration de leur endettement par consolidation pour un montant au
mieux équivalent- si l'on retient le ratio des banques de concours en dettes à court terme ».
Cette amélioration de l'assise financière permet aux entreprises d'améliorer la négociation de
leurs conditions débitrices.
En effet la relation entre fondes-propres et inflation s'explique par le fait que les entreprises
confrontées à des évolutions des charges d'intérêt issues de la progression de l'endettement;
cherchent à les répercuter sur les prix à fin de préserver leurs marges. Par contre la distinction
du recours à l'endettement au profit des fondes-propres a un effet favorable sur le purin qui
contribue à la maîtrise de l'inflation.
Il est évident que si cet effet de dilution Jouait à plein; tous les actionnaires refuseraient
l'augmentation du capital ce qui conduirait à interrompre la croissance de toutes les
entreprises. Or de nombreuses techniques que nous aurons à l'occasion de présenter par la
suite ont été insaturées pour réduire les distorsions susceptibles d'être dérivés de
l'augmentation du capital.
Cet effet de dilution est généralement rattrapé en cas d'amélioration de la rentabilité procurée
par la croissance et la productivité des investissements nouveaux.
Ce recours intense aux crédits bancaires trouve son origine dans deux causes principale:
l'insuffisance de l'autofinancement et le manque d'alternatives de sources de financement
offertes aux Entreprises.
+ L'emprunt est le capital prêté à une Entreprise pour son financement par un contrat; qui
prévoit la stipulation d'un intérêt; et le remboursement en une ou plusieurs échéances fixées
lors de la conclusion du contrat. Des modalités différentes concernant la durée de l'emprunt;
ses remboursements et ses garanties caractérisent le contrat.
- La loi bancaire 1993 a défini l'établissement de crédit comme « toute personne morale qui
procède; titre profession habituelle; la réception de fonds du public à la distribution de crédits
ou à la mise à la disposition de la clientèle de tous moyen de paiement ou à leur gestion». Les
banques sont des établissements de crédit.
Les sociétés de financement englobent les sociétés de leasing; les sociétés de crédits à la
consommation et les sociétés d'affacturage (factoring) et sont régie par une réglementation
spécifique.
- La concurrence aidant les banques deviennent de plus en plus regardants quant à leur coût
d'exploitation et en particulier leur frais généraux
- A côté des crédits qu'elle octroie ; la banque pour faire face à la concurrence et maintenir ses
parts de marché; est accumulé à s'orienter vers des métiers nouveaux.
L'emprunt obligataire est un moyen de financement particulier réservé aux sociétés par action
pouvant satisfaire à des conditions rigoureuses pour accéder à l'épargne public .Les emprunts
obligataires sont généralement de montant élevés.
L'émission d'obligation ne peut être le fait que des grandes entreprises aptes à répondre aux
conditions d'émission ; celle-ci doit avoir aux principaux critères suivants.
- Les comptes et états de synthèse des deux derniers exercices doivent être certifiés et
approuvé.
- insertion au bulletin officiel d'une notice d'information sur la société émettrice et sur les
caractéristiques de l'emprunt à mettre: Garanties; remboursement; rémunération.
- Introduits au Maroc par la loi 35-94 du 26/1/95 ; les TCN y sont définis comme des titres
financiers à échéance et matérialisent un droit de créance portant intérêt ; ce droit est
librement négociable sur le marché secondaire. Les TCN regroupent trois catégories de titres ;
les certificats de dépôt négociable (CDN) ; les billets de société de financement (BSF) et les
billets de trésorerie (BT).
Ces derniers n'ont pas intérêt à s'engager dans des opérations d'endettements lourds pour
éviter de mettre l'entreprise entre les mains des créanciers. De même ils évitent généralement
les ouvertures du capital pour garder la structure du contrôle et la stabilité de la répartition des
bénéfices par action.
L'autonomie financière peut être appréciée par le ratio DLMT/CP, qui donne aux organismes
préteur une idée sur le risque. Plus ce rapport est élevé plus le préteur verra son risque
augmenter ainsi que l'entreprise verra son autonomie financière se dégager.
- L'effet de levier peut jouer les deux sens s'il peut accroître la rentabilité des capitaux propres
à la rentabilité économique. Il peut aussi dans certains cas, la minorer, le rêve devient alors
cauchemar.
Ce surplus revient aux actionnaires et majore la rentabilité des capitaux propres ; l'effet de
levier de l'endettement augment donc la rentabilité des capitaux propres, d'où son nom.
Notre expérience est que sue la durée ; seule une rentabilité économique croissante est le gage
d'une progression régulière de la rentabilité des capitaux propres.
2 Les objectifs
2.1 L'endettement
L’endettement a deux objectifs :
dans le cas d’une dette à long terme, financer un investissement qui sera remboursé
par les futurs cashflow.
L'endettement est aussi un outil à double tranchant. S'il permet à l'entreprise de se développer
et peut faire partie d'une stratégie d'optimisation fiscale, mal maîtrisé, il représente un
véritable danger pour la pérennité de l'entreprise.
Pourquoi s'endetter ?
Dans le cadre de son développement, l'entreprise a plusieurs solutions pour financer ses
investissements ou ses charges courantes, lorsque ses capitaux disponibles sont insuffisants :
L’augmentation de capital ;
L’autofinancement ;
L’endettement ;
Bien encadré, l'endettement peut également être utilisé comme outil de gestion financière.
2.1.1 Les différents types de dettes
Les dettes incluent les emprunts bancaires, mais plus généralement, ce sont l'ensemble des
sommes que l'entreprise est tenue de rembourser dans l'exercice de son activité :
les dettes de court terme, dont l'objectif est de financer l'activité opérationnelle, ou le
besoin en fonds de roulement : dettes d'exploitation (crédits fournisseurs), dettes hors
exploitation (impôt sur les sociétés, cotisations sociales, ainsi que les avances et
acomptes reçus sur commandes etc.) ou dettes bancaires ;
les dettes de moyen et long terme, dont l'objectif est de financer le cycle
d'investissement : emprunt supérieur à un an, obligations pour les entreprises cotées
etc.
Financer l’investissement par la dette qui lui couterait 3€, elle aura un rendement du
capital de (20+8-3)/200 soit 12,5%.
sa solvabilité ;
sa capacité d'emprunt.
La dette est un outil de contrôle et de pression qui oblige les dirigeants à n’investir que sur des
projets rentables (Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen, 1986). Selon Kessler (2001), lorsque
l’entreprise recourt largement à l’endettement, elle est tenue de donner des informations à son
ou ses banquiers. Pour Ziane (2004), l’endettement de l’entreprise peut être vu comme un
moyen efficace de résoudre une partie des coûts d’agence des fonds propres puisque celui-ci
favorise la convergence des intérêts des actionnaires et du dirigeant. L’usage de la dette
présente dès lors deux utilités. Elle déprécie le degré de ressources pouvant être accaparées
par les gestionnaires, elle accroît la probabilité de faillite de l’entreprise et la perte du pouvoir
décisionnel qui y est associé (Jensen, 1986). Une faillite serait une catastrophe non seulement
pour les actionnaires mais aussi pour les dirigeants dont la réputation serait fortement ternie et
qui auraient du mal à retrouver une situation et un poste similaire. En donnant ainsi la
possibilité aux investisseurs de prendre le contrôle de l’entreprise dans les mauvais états de la
nature, la dette comme source de financement agit comme un mécanisme disciplinaire envers
les gestionnaires (Jensen, 1986). En outre, le propre de la dette est d’être remboursé à
échéance, avec les intérêts payés indépendamment du niveau de rentabilité de l’entreprise, ce
qui oblige les dirigeants à générer des liquidités pour satisfaire ses obligations. La discipline
imposée par l’endettement signifie donc que les dirigeants utiliseront les ressources
de l’entreprise de manière efficiente sur les projets qui sont susceptibles de créer de la valeur.
le capital social ;
le report à nouveau.
Les capitaux propres (la notion de fonds propres est très proche) constituent une masse située
en haut du passif du bilan. C’est la partie du patrimoine généralement la plus stable dans le
temps. Les capitaux propres correspondent aux ressources financières propres à l’entreprise.
Ces fonds proviennent principalement des apports des associés (capital) et
des bénéfices réalisés par l’entreprise.
Une question revient souvent de la part des non-initiés en finance : pourquoi ces capitaux
sont-ils inscrits au passif du bilan, comme les dettes ? Pour répondre, il faut d’abord rappeler
qu’une entreprise appartient avant tout (au moins d’un point de vue juridique) à ses
propriétaires (les associés, pour une société). Les capitaux propres constituent ainsi la
« dette » de l’entreprise à l’égard de ses associés. En cas de liquidation de la société, le
montant des capitaux propres sera restitué aux associés (en cas de liquidation judiciaire, pour
insolvabilité, les capitaux propres sont très souvent négatifs…et les associés perdent tous
leurs apports).
Le capital : il représente les apports (en numéraire ou en nature) des associés lors de la
création de la société ou en cours de vie (augmentation de capital),
Le résultat de l’exercice : bénéfice (ou perte) réalisé par l’entreprise au cours du dernier
exercice écoulé. Il est obtenu par différence entre les produits et les charges. En cas de perte,
ce poste apparaît avec un signe « – » dans le bilan.
D’autres postes sont bien moins connus, comme les réserves légales, autres réserves et report
à nouveau. Ces trois postes sont issus de l’affectation du résultat.
En cas de bénéfice, les sociétés doivent dans les 6 mois de la clôture du dernier exercice
comptable, réunir une assemblée générale des associés afin de décider de l’affectation de ce
résultat. Les associés disposent de trois grandes familles de choix :
Le versement de dividendes au profit des associés : ce montant va ainsi quitter les capitaux
propres
Les réserves : les sommes correspondant au bénéfice restent alors dans la société, afin qu’elles
puissent financer son développement
Dans certaines sociétés commerciales (SA, SAS, SARL, SCA), la constitution de réserves est
obligatoire. Chaque année, une réserve légale doit être dotée de 5 % du bénéfice de l’exercice,
jusqu’à ce que son montant total atteigne 10 % du capital.
En cas de résultat négatif (perte), le choix est beaucoup plus restreint ! Si les associés peuvent
couvrir les pertes en réduisant le capital (perte pour ces derniers), la plupart du temps, le
résultat est porté en report à nouveau débiteur, avec un signe « -« .
Enfin, les capitaux propres intègrent également les subventions d’investissements. Il s’agit de
fonds qui proviennent d’organismes publics et qui ne nécessitent pas de remboursement. Les
provisions réglementées sont des avantages fiscaux accordés par la législation fiscale en cas
de réalisation de certaines dépenses ou investissements.
D’ailleurs compte tenu de l’équilibre du bilan (total actif = total passif), on peut dresser le
calcul suivant : capitaux propres = actif du bilan – Dettes. Pour obtenir une valorisation plus
réaliste d’une entreprise, il est d’usage de réévaluer les immobilisations selon leur valeur de
marché et d’ajouter le « Good Will«. Ce dernier terme correspond à la valorisation de
l’avenir de la société en termes de flux de trésorerie prévisionnels.
Au premier coup d’œil du bilan, un analyste financier pourra procéder aux étapes suivantes (il
n’y a pas vraiment d’ordre à respecter) :
2.2.2.1 Analyse du capital :
Le niveau peut permettre d’évaluer la capacité d’une entreprise à attirer des investisseurs
bénéficiaire:
Si ce résultat est considéré comme plutôt stable dans le temps, il est possible de calculer le
taux de rentabilité financière (ou ROE : return on equity).
Ce taux représente le rendement annuel dégagé à partir des capitaux propres. Il s’agit de la
logique des associés ou actionnaires. Cet indicateur peut être comparé au taux d’intérêt d’un
placement financier.
Exemple : Un ROE de 20% signifie que pour 100 € de capitaux propres, l’entreprise dégage
20 € de bénéfice net annuel.
Pour toute entreprise, différents moyens de financement lui permettent d’assurer un équilibre
au niveau de sa structure financière. Un tel équilibre est apprécié à travers l’aptitude de
D’un point de vue fonctionnel, l’analyse de la structure financière d’une entreprise permet de
déterminer l’origine de ses difficultés de trésorerie liées à son fonctionnement courant. D’un
point de vue statique, l’analyse de la structure financière permet :
Il faut préciser que deux facteurs ont permis aux entreprises d’élargir leur gamme de
ressources, de gérer leurs dettes et d’équilibrer leurs structures financières :
1 Contraintes
Les PME rencontrèrent des grandes difficultés pour disposer de services financières
appropriés et adéquates. En effet, les enquêtes menées (Mukadi. J. 2006) ont démontré que le
rôle du système bancaire dans le financement de ce type d’entreprises est très faible. Elles
recourent généralement à leurs fonds propres et aux secteurs financiers informels. Les
modèles indiqués pour cette réalité sont notamment : le modèle de Stiglitz et Weiss (1981) :
rationnement des crédits et asymétrie d’information ex post (quoique ne faisant pas l’objet de
cette étude). Deux contraintes essentielles expliquant la répugnance des établissements de
crédit financer ce genre d’entreprises :
La première, essentiellement d’ordre externe, est liée à la nature et aux caractéristiques des
banques. Les établissements de crédit évitent de prendre des risques excessifs en matière de
distribution de fonds. Cette préoccupation s’accentue bien entendu quand il s’agit de la PME.
Pour se prémunir contre ce risque supposé élever, les banques exigent des garanties réelles
que la quasi-totalité de ces PME sont dans l’incapacité d’offrir, ce qui les exclut tout
naturellement des financements bancaires.
Les établissements du crédit ont très ou d’expérience dans le domaine des prêts à la PME en
général. Ils apparaissent souvent incapables et non outillés pour faire la distinction entre les
bonnes et les mauvais emprunteurs (Fournier, C., 1991). Et pour contourner les difficultés
qu’elles rencontrent pour évaluer les risques courus au niveau de ces PME, les banques leur
alourdissent les procédures et exigent d’elles d’importantes garanties, diverses assurances
(incendies, vol, …) et même souvent une garantie hypothécaire. La méconnaissance du milieu
de la PME par les banques ainsi que les frais élevés inhérents aux crédits à ce type
d’entreprises (faibles montants, coûts de l’information, …) font que le coût de traitement, de
gestion et de suivi des dossiers de crédit pour ces entreprises soit énormément onéreux.
La seconde, cependant d’ordre interne, est relative à la structure financière de ces entreprises
et à leur organisation interne. En effet, une structure financière déséquilibrée, une organisation
centralisée et personnalisée, un manque de transparence, un très faible encadrement ne font
que renforcer les réticences des banques à financer cette population de PME. Celle-ci se
caractérise tout d’abord par la grande faiblesse de leurs fonds propres, ce qui constitue une
contrainte majeure de l’obtention de financement bancaires.
Les dirigeants propriétaires sont très réticents quant à l’ouverture de leur capital à d’autres
personnes étrangères en raison du caractère familial de ces entreprises et du souci de préserver
l’autonomie financière en matière de gestion et de décision. De plus, l’absence de
transparence dans la gestion à travers notamment la manipulation des documents comptables
et financiers, voire leur inexistence, ne fait qu’effriter leur crédibilité et altérer leur image de
marque auprès des établissements du crédit, un déficit de confiance qui affecte sérieusement
les relations banques-PME est une grande incompréhension mutuelle.
En vue de réduire au mieux le niveau de risque que s’uniraient les banques et bien offrir des
services financiers aux PME, Damon (1984) différencie deux types de contrôle qu’exerce les
préteurs sur les emprunteurs :
Pour le PME, le canal strict du crédit justifie la sensibilité financière de leur endettement sous
les trois hypothèses suivantes :
La première hypothèse s’applique aux PME. Le rôle d’appui bancaire est particulièrement
apparent en phase de développement. Au stade du démarrage, d’autres sources de
financement sont sollicitées par ces entreprises telles que le capital-risque. En revanche la
phase de développement peut entrainer un recours plus intensif au financement bancaire. Le
conseil National du Crédit et du Titre (1999) souligne, alors le rôle prépondérant à la fois de
l’autofinancement et des dettes bancaires à moyen terme dans la pérennité des PME. De
même, l’observatoire des PME européennes (2003) constate que 80% des entreprises ont au
moins une ligne de crédit de 41% des lignes de crédits avec une seule banque. La dette
bancaire est, donc primordiale dans le financement des PME plus que les grandes entreprises
(Graham et Harvey, 2001).
L’originalité d’Opler et Titman (1994), est de mettre en évidence l’existence des coûts
indirects nuisibles (perception néfaste des clients, perte de pouvoir de marché…) à
l’entreprise. Les auteurs montrent que ces coûts, facteurs de dégradation de performance sont
d’autant plus élevés en période de récession économique. Toutefois, l’excès d’endettement
peut être préjudiciable aux obligataires. Un taux d’endettement excessif peut générer des
conflits entre actionnaires et obligataires (Galai et Masulis, 1976).
Dans une situation où une entreprise est sur le point de faire faillite, il y a de fortes
probabilités que dans un avenir proche, la valeur de l’entreprise soit abandonnée aux
obligataires. Les représentants des actionnaires ont alors tendance à gérer l’entreprise dans
leur seul intérêt, au détriment des obligataires, ils veulent provoquer un transfert de valeur
entre obligataires vers les actionnaires. Il en découle des décisions d’investissements erronées.
Toutes ces décisions contribuent à diminuer la valeur globale de l’entreprise.
Modigliani et Miller (1963) affirment qu’une valeur maximale de la firme va de pair avec un
endettement maximum. Cependant, ce résultat n’est plus valable s’il y a probabilité de faillite
des entreprises. En effet, un endettement excessif engendre un accroissement du risque de
défaut de l’entreprise qui s’accompagne par des difficultés financières qui surgissent lorsque
l’entreprise ne remplit plus ses promesses à l’égard de ses créanciers ou quand elle y parvient
avec difficulté. Ces difficultés financières inquiéteront les investisseurs et vont se refléter dans
la valeur de marché des titres de l’entreprise endettée. Ainsi, la valeur de la firme est divisée
en trois parties : Valeur de l’entreprise est égale à la valeur de l’entreprise financée
entièrement par fonds propres plus la valeur actuelle de l’économie d’impôt moins la valeur
actuelle des coûts de faillite qui correspond selon Cavalier (1998) à la combinaison de deux
éléments : la distribution de probabilité de survenance de la faillite d’une part et le montant
des coûts lorsque la faillite a réellement lieu d’autre part
2 Défis
Ici nous pouvons parlez de l’équilibre financier comme défis de la structure financière. La définition
de l'équilibre financier d'une entreprise peut être cernée par référence à des normes elles-mêmes
déterminées par le contexte et les objectifs de l'analyse financière.
Ces normes renvoient à des visions différentes de l'entreprise qui ont évolué au fil du temps. La
conception patrimoniale de l'équilibre financier est la plus ancienne et a constitué l'approche
dominante de l'analyse financière jusqu'au début des années soixante-dix. Selon cette conception, le
bilan est un inventaire à un instant donné des biens physiques ou financiers et des dettes de l'entreprise
réalisé afin d'évaluer le patrimoine des actionnaires ou associés. Celui-ci est mesuré par l'actif net ou
les capitaux propres, différence entre les actifs et les dettes externes.
Compte tenu de leur nature, il apparaît nécessaire de financer la totalité des emplois stables par des
ressources durables. Cependant, pour certains, cet équilibre financier minimum est insuffisant.
L'exploitation de l'entreprise (fonctionnelle) nécessite la couverture des besoins de financement qui
d'une part sont la conséquence des décalages temporels liés aux délais de règlements des charges et
des produits (crédits obtenus des fournisseurs et crédits consentis aux clients) et d'autre part sont liés à
l'existence de stocks. Il existe donc un besoin permanent de ressources pour financer le cycle
d'exploitation (le BFR). Ce besoin nécessite l'utilisation de ressources durables pour assurer son
financement. Selon le type d'analyse réalisée, deux concepts de fonds de roulement sont retenus :
· Le fond de roulement net global qui résulte d'une analyse fonctionnelle du bilan et qui
représente la part des ressources durables qui n'est pas utilisée au financement des emplois
stables,
· le fond de roulement permanent qui résulte d'une analyse financière du bilan et qui
représente la part des capitaux permanents (à long terme) qui n'est pas utilisée au financement
des immobilisations.
Ø Équilibre parfait : la situation de rêve. Le FR couvre non seulement la totalité du BFR mais
dégage en plus une trésorerie excédentaire.
Ø Equilibre normal : le FR couvre presque totalement le BFR, le reste est couvert par le
découvert bancaire ou le crédit de trésorerie comme l'escompte d'effets de commerce, etc.
Analyse de la solvabilité
Actif Passif
Actif à long terme Capitaux propres
Existe-t-il une structure financière optimale c’est-à-dire une combinaison d’endettement net et
de capitaux propres permettant de maximiser la valeur de l’actif économique de l’entreprise et
plus globalement la richesse des actionnaires ?
L'état actuel de l'analyse de la structure de capital comprend une grande variété d'approches
mais il n'existe pas une approche universellement acceptée et appliquée. Autrement dit, il
n'existe pas une théorie universelle concernant le choix entre fonds propres et dettes. Les
différentes théories de la structure optimale du capital dépendent de l'aspect économique et
des caractéristiques financières de la firme. Par exemple, la théorie dite du compromis met
l'accent sur les taxes, la théorie du financement hiérarchique se base sur l'existence de
l'asymétrie de l'information, la théorie de l'agence repose sur l'existence des coûts d'agence et
la théorie du signal se fonde sur l'envoi des signaux aux apporteurs de capitaux.
Pour une entreprise, le choix d’une structure financière revient à faire un choix entre
endettement et capitaux propres. Qu’il soit financé par endettement ou par capitaux propres, le
coût d’un financement (dettes ou capitaux propres) a pour but d’acheter un actif dont la
rentabilité doit excéder celui de cette ressource pour que l'opération soit rentable.
Le choix entre dette et capitaux propres dépendra de plusieurs facteurs. Parmi les principaux,
on peut citer :
1 Les Théories
2.4 La théorie de Trade Off
Pour la TOT, l’analyse de la structure financière est basée sur le ratio du cout d’opportunité
entre les ressources internes et externes à l’entreprise. Il s’agit donc d’un arbitrage en terme
d’avantages et inconvénient de deux principales sources de financement en prenant en compte
les diverses incidences qui prédéterminent cet arbitrage, entre autre : la fiscalité, les coûts de
défaillance ou ceux de mandat, etc. c’est en fait le prolongement du modèle de Modigliani et
Miller (1985) prônant la neutralité de la structure financière par rapport à la valeur de la firme
sous restriction de certaines hypothèses : les marchés sont parfaits, les agents économiques
peuvent prêter ou emprunter à un taux fixe et sans limite, non existence des coûts de faillite,
présence de deux types des titres (actions et obligations) non prise en compte des effets de la
fiscalité, constance de tous les flux et donc aucune croissance possible, absence d’asymétrie
d’information entre les agents et la poursuite par les intérêts des actionnaires. Les résultats de
ce modèle renseigne que toutes les formes de financement sont équivalentes sur les marchés
financiers parfaits du fait que les écarts d rentabilité corrigent exactement les écarts de risque,
le cout moyen pondéré du capital reste constant pour des firmes apparemment à la même
classe de risque et la taille n’intervient pas dans la détermination du cout, etc. d’autres auteurs
se sont penchés sur la question relative à la problématique de la théorie de la TOT, en
l’occurrence de Jensen et Pecking (1976). Harris et Raviva (1990), Pettit et Singer (1985) et
Ang (1991). Leurs travaux laissent entendre que quand les entreprises sont rentables, elles
devraient préférer la dette pour bénéficier de la déductibilité des intérêts financiers. En outre,
si la rentabilité passée est un bon indicateur pour la rentabilité future, les entreprises rentables
seront moins soumises au rationnement et aux autres contraintes financières. Concernant
spécifiquement les PME, Ang (1991), montre que le taux d’imposition réduit dont bénéficient
ces entreprises limite, à un certain point la pratique d’une politique d’endettement
conditionnée à la déductibilité des charges d’intérêts. De plus la réalisation des économies
d’impôts liées à l’endettement est influencée par la variabilité supérieure des investissements
et le caractère moins prévisible des bénéfices réalisés par ce type d’entreprise (Petit et Singer.
1985).
A l’inverse des théories de la TOT, celles de la POT privilégient l’élaboration d’une règle de
comportement générale sur la détermination d’un montant optimal d’endettement de
l’entreprise. Cette règle de comportement se traduit par l’existence d’une hiérarchie des
sources de financement établie principalement selon les hypothèses d’asymétrie
d’information, laquelle hiérarchie intègre également des éléments décisionnels réalités à
l’objectif principal poursuivi par le dirigent d’entreprise et qui sont particulièrement
pertinents dans un cadre d’analyse dédié aux PME (Mohamed. A. 2009).
La théorie de financement hiérarchique, développée par Myers et MajLuf (1984) est comme
dit tantôt, la conséquence de l’asymétrie d’information qui existe entre les acteurs internes
(propriétaire, dirigent) et les acteurs externes (bailleurs de fonds) à l’entreprise. Les dirigent
adoptent une politique financière qui a pour but de minimiser les couts associés et ils préfèrent
le financement interne au financement externe. Selon cette théorie, le dirigeant doit respecter
la hiérarchie suivante : l’autofinancement, la dette non risquée, la dette risquée.
L’autofinancement du capital. Le respect de cette hiérarchie a pour avantage de dividendes
pour augmenter l’autofinancement, de réduire le coût du capital en limitant le plus possible le
recours aux emprunts. Les dettes ont donc plus de financement interne disponible.
L’état actuel de l’analyse de la structure de capital comprend une grande variété d’approches
mais il n’existe pas une approche universellement acceptée en appliquée (Myers 2001, Harris
et Raviv 1991). Autrement dit, il n’existe pas une théorie universelle concernant le choix entre
fonds propres et dettes. Les différentes théories de la structure optimale du capital dépendent
de l’aspect économique et des caractéristiques financière de la firme. Par exemple, à l’instar
de deux théories précédemment énoncées, la théorie d’agence repose sur l’existence des coûts
d’agence et la théorie du signale se fonde sur l’envoie des signaux aux apporteurs des
capitaux. La théorie des coûts d’agence dont l’origine est l’article de Jensen et Peckling
(1976) est basée sur une relation d’agence que ces auteurs définissent plus clairement en ces
termes : « Une relation d’agence est un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le
principal) engage une autre personne (l’agent) pour exécuter en son nom une tâche
quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir de décision à l’agent ».
Dans le contexte des PME, il n’y a pas ou très peu de coûts d’agence entre les dirigeants et
actionnaires parce que dans ces entreprises les dirigeants sont probablement des propriétaires.
Si non, ces coûts intègrent les coûts de contrôle ou de surveillance, les coûts de limitation et
les couts d’opportunité.
La théorie du signal suppose que les agents internes à l’entreprise plus informés que les agents
externes qui sont principalement les banques, dans le cas des PME, ont intérêt à transmettre
une partie de l’information à ces derniers par le billet de signal afin d’accéder à la dette. Cette
signalisation peut se transmettre soit par niveau de l’endettement de la firme (Ross, 1977) ou
par le degré d’implication du dirigeant lui-même dans le financement des projets
d’investissement (Leland et Pyle).
3 Les apports
3.1 Apports des théories modernes de la firme
La remise en cause des hypothèses de la théorie néoclassique de la firme est à la base de la
quatrième vague de travaux théoriques ayant contribué au débat sur la structure financière des
entreprises. Ces travaux de recherche, connus sous l’appellation de théories modernes de la
firme, sont nés du rejet du postulat néoclassique de gratuité et symétrie d’information entre
les acteurs économiques. Dès lors, la problématique de la structure de financement est
abordée en tenant compte des asymétries informationnelles entre les différents agents. La
première théorie ayant pris en compte ces asymétries d’information est la théorie du signal qui
affirme l’existence d’une corrélation positive entre la valeur de la firme et son niveau
d’endettement. La levée d’une autre hypothèse de la théorie néoclassique de la firme, à savoir
l’absence de coûts d’agence, a donné naissance à la théorie des mandats selon laquelle une
structure financière optimale résulte d’un arbitrage entre les coûts d’agence de fonds propres
et les coûts d’agence des dettes. Deux autres théories, plus récentes en matière de structure de
financement, se sont succédé pour appréhender les déterminants d’une structure financière. La
première considère que, sous l’effet des asymétries d’information, il n’existe pas de structure
financière optimale mais une structure de financement qui résulte de préférences hiérarchisées
de financement. La deuxième, affirme que la structure du capital est la résultante des
décisions financières antérieures qui dépendent du climat sur le marché financier.
- les marchés de capitaux sont parfaits. Il n’y a ni coûts de transaction ni effets de taxation ;
- les coûts d’agence sont nuls mais l’information sur le marché est asymétrique. Les dirigeants
détiennent des informations privilégiées sur la qualité de leur entreprise ;
- le modèle se situe dans un monde à deux périodes et il n’existe que deux types de firmes sur
le marché. Les firmes performantes et les firmes non performantes ;
Sur la base de ces hypothèses, ROSS conclut que le niveau d’endettement des entreprises
performantes est supérieur à celui des entreprises de qualité médiocre. Il en découle que la
valeur d’une firme est positivement corrélée avec son degré d’endettement.
Nous constatons alors, que le modèle de ROSS converge en termes de résultat avec la
deuxième thèse de Modigliani et Miller (un endettement maximum signifie une valeur
maximale de la firme). Néanmoins ces deux apports divergents en termes de démarche ayant
permis l’aboutissement à ce résultat. Alors que Modigliani et Miller justifient la corrélation
positive entre la valeur de la firme et son niveau d’endettement par l’existence d’économies
d’impôt liées à la déductibilité des charges financières, Ross aboutit à cette corrélation en
fondant son modèle sur l’hypothèse d’asymétrie d’information entre dirigeants et
investisseurs externes. Cependant, Ross n’intègre pas les coûts d’agence qui seront pris en
compte dans le cadre de la théorie d’agence qui fait l’objet d’une présentation dans le
paragraphe suivant.
3.3 Apport de la théorie d’agence à l’étude de la structure financière
La théorie d’agence qui propose des explications aux comportements financiers observés des
entreprises, apporte une contribution au débat sur la structure financière des firmes. La
présentation de cette théorie de même que l’analyse de son apport à l’étude de la structure
financière fait l’objet des deux points suivants :
Cette dernière se définit comme étant un contrat par lequel, une personne appelée principal ou
mandat a recours aux services d’une autre personne, agent ou mandataire, pour réaliser en son
nom et pour son compte une tâche déterminée qui implique la délégation de certaines
décisions du mandat au mandataire. Dans l’entreprise, il existe une relation d’agence entre les
actionnaires et les dirigeants : les premiers délèguent une part de leurs pouvoirs aux seconds,
et cette délégation peut être source de conflits potentiels. Les dirigeants s’engagent à agir dans
l’intérêt des mandataires, mais peuvent être tentés de maximiser avant tout leur richesse.
Ce type de comportement peut s’expliquer par le fait que les dirigeants ne détiennent pas
personnellement la totalité des droits de propriété de l’entreprise. Il résulte alors de la
délégation du pouvoir dont bénéficient les dirigeants des coûts d’agence. En effet, vu que le
mandataire ne bénéficie pas du profit total de son activité, il peut détourner les richesses non
financières de l’entreprise. Ce détournement est à la base de conflits entre actionnaires et
dirigeants qui peuvent engendrer selon Jensen (1986) des coûts d’agence qui peuvent être de
trois types:
- les coûts de contrôle : il s’agit des dépenses résultant de la nécessité pour le principal de
surveiller les actions de l’agent et de l’inciter à agir dans son intérêt ;
- les coûts de justification: qui comportent des dépenses engagées par le mandataire pour
prouver la qualité des décisions prises et convaincre le mandat qu’il agit bien dans son intérêt.
- les coûts résiduels : les coûts de justification résultant de la volonté des deux parties
contractantes de limiter la perte de valeur entrainée par le caractère sous optimal des
décisions prises par le mandataire.
Cette perte de valeur ne peut être réduite à néant, car à partir d’un certain seuil de contrôle, le
coût marginal engendré dépasse le revenu marginal généré par l’activité de contrôle.
A ce niveau, il apparait important de signaler qu’il existe aussi des conflits d’intérêt entre
actionnaires et créanciers dont les principales sources sont la substitution d’actifs, le sous-
investissement, la dilution des créances et la politique de dividendes
- les coûts liés à la possibilité de détournement par les dirigeants des fonds prêtés par les
créanciers à des fins plus risqués que prévu de sorte à maximiser la valeur de l’endettement au
détriment du risque. Les créanciers n’accepteront alors de prêter à l’entreprise qu’à un prix
intégrant le choix des projets d’investissement les plus rentables, prix qui sera, par définition,
élevé.
- les coûts de contrôle engagés par les créanciers pour vérifier la qualité de gestion des
dirigeants, ces coûts seront intégrés par les créanciers dans le coût d’endettement de
l’entreprise et auront pour effet le renchérissement du coût de la dette.
- les coûts d’une éventuelle faillite qui seront à leur tour pris en compte par les créanciers dans
la détermination de leur niveau de rémunération.
L’existence de tous ces coûts conduira les entreprises désireuses de maximiser leur valeur à
s’endetter jusqu’au point où l’accroissement de leur valeur due aux investissements financés
par endettement sera égal aux coûts d’agence marginaux générés par un surcroit
d’endettement.
Selon Myers (1984), les investissements de l’entreprise sont, tout d’abord, financés par des
fonds internes (autofinancement), puis par des émissions nouvelles de titres d’emprunt, et
enfin, par des émissions nouvelles d’actions. Les augmentations de capital n’interviennent
qu’en dernier ressort, quand l’entreprise a dépassé sa capacité d’endettement. L’ordre de
préférences que nous venons de présenter s’explique par le fait que l’autofinancement ne pose
pas de problèmes d’asymétries informationnelles qui peuvent coûter cher à l’entreprise. En
effet, en choisissant de se financer de manière interne, l’entreprise n’aura pas à justifier ses
décisions d’investissement puisqu’elle financera ces derniers par les ressources générées de
son activité. Ce problème de justification se pose lorsque l’entreprise manifeste un besoin de
financement externe. Elle aura alors à choisir entre l’émission de titres d’emprunt et
l’augmentation de capital pour combler son déficit. Le financement par émission de nouvelles
actions apparait plus coûteux pour l’entreprise que le financement par endettement. Ceci
s’explique par le fait que les actionnaires exigent un plan détaillé des projets et des
perspectives d’avenir de l’entreprise. La communication de ce plan revient chère à l’entreprise
et donne une information précieuse à ses concurrents. De plus, l’augmentation du capital pose
des difficultés techniques qui engendrent des coûts supplémentaires. On comprend alors
pourquoi l’entreprise opte d’abord pour l’endettement en cas de déficit interne de
financement. En effet, l’émission des titres d’emprunt est une opération moins coûteuse que
l’augmentation du capital dans le sens où les créanciers exigent moins d’information que les
actionnaires sur les investissements projetés du fait qu’ils ont droit à une rémunération fixe.
Le constat à tirer de cette théorie, est que la structure financière d’une entreprise est le résultat
cumulé des décisions de financement individuelles dans lesquelles les dirigeants suivent une
hiérarchie.
Ainsi Baxter et Urger (2002) affirment que la structure du capital est la résultante de la
volonté successive de « time » le marché. Dans cette condition, la structure du capital des
firmes ne résulte plus du choix conscient d’un ratio cible d’endettement, ni de préférences
hiérarchisées de financement, mais de l’accumulation des décisions prises dans le passé en
fonction du contexte boursier du moment. En somme, dans cette section nous venons de
présenter une synthèse des contributions au débat sur la structure financière et montrer que le
choix d’une structure financière dépend de plusieurs variables. En effet, la théorie de
compromis met en œuvre une structure financière qui résulte d’un arbitrage entre les
économies d’impôts liés à l’endettement et les coûts d’une éventuelle faillite. La théorie des
préférences hiérarchisées de financement montre que la structure financière est influencée par
les asymétries d’information. La théorie de « Market Timing » affirme que celle-ci dépend
des conditions du marché.
La relation inverse – la structure détermine la stratégie – est plus délicate à montrer, sauf à
envisager des entreprises dans lesquelles les membres désireux de maintenir l’organisation
existante orientent la stratégie afin qu’elle préserve la structure. Deux sociologues anglais,
Tom Burns et Georges Stalker, en s’appuyant sur l’étude empirique d’une vingtaine de
sociétés, ont mis en évidence que les conditions environnementales avaient un impact fort sur
les structures. Ils distinguent les structures mécanistes et les structures organiques. Ces
travaux ont été complétés par ceux de Lawrence et Lorsch.
Autorité Centralisation
Organigramme Plat
Autorité Décentralisation
Les travaux de Lawrence et Lorsch montrent que l’environnement n’agit pas de façon
identique sur les différents services ; chacun va donc se différencier. Un service comptable
peu sensible aux changements environnementaux va opter pour une structure mécaniste. À
l’inverse, un service commercial va adopter une structure plus organique. On parle alors de
« différenciation organique ». L’entreprise doit aussi avoir le souci de sa cohérence globale. Il
en résulte un second processus d’intégration organisationnelle. La complexité de
l’environnement se mesure par le nombre de variables à maîtriser. La stabilité se mesure par
le degré d’incertitude des variables.
Section 3 : L’influence de l’âge et de la taille du mode de production et de la
culture de l’entreprise
LA MATURITÉ :
LA LA CROISSANCE LA CROISSANCE (PHASE
RECENTRAGE SUR UN
CRÉATION (PHASE 1) 2) : DIVERSIFICATION
MÉTIER
Fathi et Gailly (2003), puis Ziane (2004) constatent par ailleurs une influence positive du taux
de croissance de l’entreprise sur la structure financière. Ils expliquent ce résultat par le fait
que les entreprises à forte croissance ont de plus en plus recours au financement externe. Cela
est d’autant plus vrai que la croissance peut être source d’asphyxie financière si elle n’est pas
financièrement assurée. Pourtant, une forte croissance devrait impliquer une bonne santé
financière de l’entreprise, donc une grande capacité d’autofinancement. Cette explication
converge avec l’incidence négative observée par Redis (2004) et Latrous (2007).
En ce qui concerne la rentabilité économique des investissements, les taux élevés supposent
l’accumulation d’une quantité importante de ressources pour l’autofinancement. Il est certes
vrai que, dans le cadre des théories de l’équilibre général statique, de l’agence et du signal,
une incidence positive de la rentabilité sur le niveau d’endettement est conjecturée ; toutefois,
le contraire a été démontré dans des travaux comme ceux de Ziane (2004) ou de Redis (2004).
Dans le même ordre d’idées, un degré élevé du risque de l’activité économique a un effet
défavorable sur le potentiel d’accès à l’endettement ; par conséquent, une augmentation de la
volatilité des flux attendus fait baisser l’offre de crédit (Bradley, Jarrell et Kim, 1984) puisque
dans ce cas, le recouvrement de la créance devient problématique. Ainsi, quel que soit le
niveau de rentabilité, un accroissement du risque implique un niveau d’endettement inférieur
(Fathi et Gailly, 2003). Prise isolément, l’incidence de chacune de ces variables peut être
mineure, mais leurs effets simultanés pourraient être déterminants pour l’accès aux
financements. D’une façon générale, la structure financière observée dans une entreprise est
donc la résultante d’un certain nombre de variables de nature économique et financière (le
taux d’immobilisation des actifs, le taux de croissance de l’entreprise, sa rentabilité
économique et le niveau de risque économique que présentent ses activités).
4.2 La taille
L’influence positive peut être validée théoriquement à l’aide de la TOT et de la théorie du
signal. En effet, plus la taille de l’entreprise est importante, plus l’entreprise est à même de
disposer d’activités diversifiées ce qui, in fine, réduit le risque d’apparition de coûts de
détresse financière et le risque de faillite. Les arguments qui tentent d’expliquer le sens
négatif de l’influence de la taille de l’entreprise sur sa structure financière relèvent plus du
domaine de la théorie de l’information. En effet, la taille serait une mesure inverse de
l’information divulguée par l’entreprise à ses investisseurs externes. Les entreprises
sembleraient éviter de s’endetter si les investisseurs externes ne connaissent pas le niveau de
risque de l’entreprise (Halov & Heider, 2005).
le mode de production unitaire ou en petite unités, qui appelle des structures réactives
avec une division verticale du travail réduite de type organique ;
le système de production en série, qui nécessite une organisation de type mécaniste
fortement hiérarchisée et avec une division horizontal du travail plus importante ;
le système de production en continu, qui nécessite une structure à la fois fortement
standardisée pour ne pas interrompre le processus de fabrication, et en même temps
capable de s’ajuster très vite aux imprévus. La décentralisation y est forte.
Des études montrent cependant que le développement des nouvelles technologies atténue ce
lien entre technologie et structure. En effet, les technologies d’information et de la
communication (TIC) rendent plus flexibles les structures mécanistes dans des secteurs
d’activité industrielle à forte standardisation (ex. : le secteur automobile). Inversement, les
TIC contraignent les structures flexibles à rationaliser leur fonctionnement.
5.2 La culture
La notion de culture doit se comprendre au sens national. C’est l’ensemble des valeurs
partagées par un ensemble géographique homogène : on parle de « culture anglo-saxonne »,
de « culture chinoise »… Mais la culture a également une signification interne : la culture
d’entreprise constituée des valeurs qui réunissent les salariés autour d’un projet commun. Les
travaux conduisent par Hofstede montre, par exemple, qu’en France et dans les pays latins, le
fort besoin de contrôle et l’incertitude de l’environnement génèrent des structures dans
lesquelles la distance hiérarchique est très marquée. On y retrouve des structures pyramidales
et fonctionnelles. À l’inverse, dans les pays anglo-saxons où l’acceptation de l’incertitude est
forte, les distances hiérarchiques sont réduites, les structures sont donc plus flexibles.
Conclusion : La deuxième chapitre a présenté une synthèse des contributions au débat sur la
structure financière et a montré que le choix d'une structure financière dépend de plusieurs
variables. En effet, la théorie de compromis met en œuvre une structure financière qui résulte
d'un arbitrage entre les économies d'impôts liés à l'endettement et les coûts d'une éventuelle
faillite. La théorie des préférences hiérarchisées de financement montre que la structure
financière est influencée par les asymétries d'information. La théorie de Market timing
affirme que celle-ci dépend des conditions du marché.
Kadiatou