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INTRODUCTION
Le droit des procédures collectives est une branche spécialisée du droit des
affaires, en effet les règles ou solutions particulières qu’il contient sont justifiées
par les nécessités de la vie des affaires.
Le droit des procédures collectives est conçu pour se substituer aux voies
d’exécution individuelles du droit civil et assurer un règlement collectif des
créanciers.
Le droit des procédures collectives comportent des règles tant pour les débiteurs
que pour les créanciers.
A- LA QUALITE DE DEBITEUR
B/ LA DESIGNATION DU CONCILIATEUR
A/ EN L’ABSENCE D’ACCORD
B/ EN CAS D’ACCORD
En droit OHADA, si un accord intervient entre les parties cet accord est déposé
au rang des minutes d’un notaire ou bien homologué ou exéquaturé par la
juridiction compétente statuant à huit clos. La décision d’homologation ou
d’exéquatur n’est susceptible d’aucun recours. L’homologation ou l’exéquatur
est de droit et ne peut être refusé que si l’accord est contraire à l’ordre public et
aux bonnes mœurs. Le greffier lorsqu’il est saisi appose la formule exécutoire et
des copie valant titre exécutoire….La décision d’homologation ou d’exéquatur
ne fait l’objet d’aucune publicité et le contenu du rapport reste confidentiel.
Pendant la durée de son exécution, l’accord conclue interrompt ou interdit toute
action en justice et arrête ou interdit toute poursuite individuelle tant sur les
meubles que les immeubles du débiteur, dans le but d’obtenir le paiement des
créances qui en font l’objet. En outre, les personnes ayant consenti une sûreté
personnel ou ayant affecté ou cédé un bien en garanti et les coobligés peuvent se
prévaloir des dispositions de l’accord (ils ne pourront pas être poursuivi).
ceux qui l’on accepté, les créanciers signataires sont tenues par les remises de
dettes ou les délais de paiement octroyé, toute poursuite du débiteur ou de ses
coobligé est interdite.
En droit Français la valeur juridique de l’accord amiable diffère selon qu’il est
soumis à homologation.
Le débiteur soucieux de ne pas ébruiter ses difficultés peut opter pour une
simple constatation de l’accord (voir art L611-8-1). Celle-ci résulte d’une
décision du président du tribunal rendu sur requête conjointe des parties et non
susceptible de recours, elle donne force exécutoire à l’accord amiable ce qui
permet au créancier signataire d’obtenir un titre en vue d’une éventuelle
exécution forcé. Le président statut au vue d’une déclaration du débiteur
attestant qu’il n’est pas ou n’est plus en cessation des paiements, la
confidentialité de la procédure est alors maintenu ce qui est généralement une
condition de son succès. Cette confidentialité se paie au prix d’une relative
insécurité car une telle décision n’a aucune autorité de chose jugé à l’égard des
tiers, elle ne met donc pas le débiteur et les créanciers signataires à l’abri des
contestations en cas de procédures collectives ultérieurs.
Le tribunal vérifie que le débiteur n’est pas ou n’est plus en cessation des
paiements que l’accord est de nature à assurer la pérennité de l’activité de
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l’entreprise et que l’accord ne porte pas atteinte aux intérêts des créanciers non
signataires.
Elles sont relatives à la qualité du débiteur qui peut initier une procédure de
règlement préventif et à sa condition financière et économique.
Les personnes visées dans la procédure de conciliation sont les mêmes que les
personnes visées dans la procédure de règlement préventif.
Sous l’acte uniforme de 1998, le débiteur devait dans les 30 jours suivant la date
de dépôt de sa requête déposer une offre de concordat préventif à défaut de
dépôt de ce document dans les délais prévus sa requête en règlement préventif
était déclaré irrecevable, désormais le projet de concordat préventif doit être
joint à la demande à peine d’irrecevabilité.
L’article 7 de l’acte uniforme précise le contenu de l’acte de concordant.
Le projet de concordat préventif doit notamment préciser les mesures
envisagées pour permettre le redressement de la situation financière de
l’entreprise. Ses mesures peuvent prendre la forme de délai de paiement ou de
remise de dette ou d’une cession d’un actif ou d’une branche d’activité de
l’entreprise ou la location gérance d’une branche d’activité.
Toutes ses mesures ne doivent pas être limitatives et exclusives les unes des
autres. L’offre devra également précisée le nom des personnes chargées
d’exécuter le concordat préventif et l’ensemble des engagements souscris par
elle qui s’avèrent nécessaire au redressement de l’entreprise, et les modalités du
maintien et du financement de l’entreprise y compris les moyens suggérer pour
le paiement du passif exigible et les licenciements pour motif économique ou le
remplacement de dirigeant envisagé dans le cadre de ce projet. (Article 7)
B/ LA DECISION DU TRIBUNAL
Le président de la juridiction qui constate que des créanciers ont refusés de
consentir des délais de paiement ou des remises de dettes aux débiteurs s’investi
et provoque de nouvelle négociation. Si malgré cette implication, un accord
n’est pas trouvé et si le concordat préventif comporte une demande de délai
n’excédant pas 2ans la juridiction peut rendre ce délai opposable à tous les
créanciers qui ont refusé tous délai ou toute remise, à condition que cela ne
mette pas péril l’entreprise des créanciers voir l’article 15 de l’acte uniforme.
La juridiction saisie a trois possibilités :
- 1ère issue
La juridiction compétente constate la cessation des paiements et rend une
décision d’ouverture de redressement judiciaire ou de liquidation des biens.
- 2ème issue
La juridiction compétente estime que la situation du débiteur ne relève
d’aucune procédure collective (la procédure de règlement préventif n’est pas
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La liquidation des biens quant à elle est défini par l’article 2 alinéa 4 de l’acte
uniforme comme une procédure collective destinés à la réalisation de l’actif de
l’entreprise débitrice en cessation des paiements dont la situation est
irrémédiablement compromise pour apurer son passif. Une définition similaire
apparait à l’article L640-1 du code de commerce Français.
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expressément visé par l’article 1-1 est également assujetti aux procédures
collectives.
Il faut noter que l’activité professionnelle indépendante est celle où l’on agit en
son nom et pour son compte personnel ce qui exclut les salariés et les
mandataires.
Le fait de viser spécialement les activités agricole a pour but de s’assurer que
les professionnels exerçant dans ce secteur d’activité sont visés ou concernés
par les procédures collectives, bien sûr il ne s’agira pas des cultivateurs qui
mènent une agriculture de subsistance.
La formule de l’article 1-1 de l’acte uniforme embrasse les professions libérales
qui auraient dû être visés explicitement parce que sur le plan pratique ça sera le
principal domaine de l’extension. L’art L620-2 du code de commerce français
vise expressément les professions libérales.
B/ LE CAS DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET DES ENTREPRISES
ASSIMILES
Ce cas est traité par l’article 1-1 alinéa 2 de l’acte uniforme selon lequel le droit
commun des procédures collectives s’applique aux entreprises visées sous
réserve de l’application de leur règlementation spécifique. Cela n’implique que
la réglementation spécifique sur le droit commun que constitue l’acte uniforme
AUPC. Pour l’essentiel il faut noter que les réglementations spécifiques visées
(sont la loi bancaire, le code CIMA…), exigent que l’ouverture de la procédure
se fasse sur demande des autorités bancaires ou de la CIMA ou avec leur
accord. Sur un plan général les dérogations au droit commun ne sont pas
anormales puisque le règlement UE ° 1346-2000 du 29 Mai 2000 relatif aux
procédures d’insolvabilités en son article 1 er exclu carrément de son champ
d’application les établissements de crédit et les compagnies d’assurance.
La cessation des paiements est définit par l’acte uniforme de l’OHADA comme
l’état dans lequel le débiteur se trouve dans l’impossibilité de faire face à son
passif exigible avec son actif disponible, à l’exclusion des situations ou les
réserves de crédit ou les délais des paiements dont le débiteur bénéficie de la
part de ses créancier lui permettent de faire face à son passif exigible.(Voir
l’article 25-2).
Devant le silence du législateur, il faut entendre par passif exigible les dettes qui
sont arrivées à échéances et qui doivent être payé. Les dettes prises en
considération pour apprécier l’état de cessation des paiements sont plus
précisément les dettes certaines, liquides et exigibles. Le débiteur est fondé à ne
pas payer les dettes qui ne présente pas ses trois caractères et son attitude ne
révèle pas une défaillance justifiant une procédure collective.
Il faut noter que l’actif disponible comprend les éléments d’actif figurant au
bilan qui sont suffisamment liquide pour permettre de faire face aux dettes
exigibles, il s’agit de la trésorerie disponible ainsi que des valeurs
immédiatement réalisables tel que des effets de commerce échus ou susceptible
d’être escomptés ou encore des titres de placements facilement négociable. Au
contraire, ne sont pris en considération ni les stocks de marchandises ni les
immobilisations. Il faut noter que l’actif disponible au sens du droit des
procédures collectives est une notion spécifique dont le bilan du débiteur ne
rend pas nécessairement compte. L’actif disponible comprend également la
réserve de crédit dont dispose le débiteur : si un bailleur de fond accepte de
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Pour autant, la cessation des paiements n’est pas constituer du seul fait du
défaut de paiement d’une ou plusieurs dettes. L’état de cessation des paiements
révèle une défaillance qui cause un trouble à l’environnement économique du
débiteur, cette situation est établit au moyen d’une comparaison du passif
exigible avec l’actif disponible.
preuve eu égard aux documents exigés (bilan, état de la trésorerie, état chiffré
des créances et des dettes). Il est en revanche plus difficile pour les
créanciers qui sont demandeur de fournir les mêmes éléments de preuve.
Toutefois, les créanciers peuvent se prononcer sur des protes pour défaut de
paiement ou sur des voies d’exécution vainement engagées. Quant à la
juridiction compétente (peut être demandeur aussi), elle peut analyser les
moyens ruineux des effets de complaisance des ventes à perte qui ont retardés la
cessation des paiements.
En droit Français, c’est la même chose lorsqu’il s’agit d’une personne physique
c’est le lieu du principal centre d’exploitation de l’activité, et pour la personne
morale c’est le lieu du siège social. Le tribunal compétent à défaut est celui ou
le débiteur personne physique ou morale à son centre d’exploitation en France.
En cas de cessation des paiements le tribunal peut être saisi aux fins d’ouverture
d’une procédure collective de liquidation ou de redressement. L’acte uniforme
de l’OHADA et le droit français offre plusieurs modalités de saisine.
ou de liquidation des biens dans les délais d’un an à compter de la date du décès
soit sur déclaration d’un héritier soit sur assignation d’un créancier ou à la
requête du ministère public. La juridiction compétente peut également se saisir
d’office dans le même délai.
d) La saisine en cas de radiation du débiteur du registre de commerce
L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des
biens peut être demandé dans le délai d’un an à compter de la radiation du
débiteur du RCCM de sa cessation d’activité voire l’article 31 de l’acte
uniforme de l’OHODA. Mais il faut relever que la cessation des paiements doit
être antérieure à la radiation ou résulté en tout ou partie de l’activité
antérieurement exercée. De même il est possible de demander l’ouverture des
mêmes procédures contre un associé d’une personne morale de droit privé
indéfiniment et solidairement responsable du passif de celle-ci dans le délai
d’un an à compter de la mention de son retrait au RCCM. (art 31 de l’acte
uniforme de l’OHADA). Dans ces deux hypothèses, la juridiction peut se saisir
d’office, elle peut aussi être saisi sur assignation d’un créancier ou à la requête
du ministère public.
des paiements à une autre date que celle fixée par la décision d’ouverture n’est
pas recevable après la convocation de l’assemblé concordataire (redressement
judiciaire) ou après expiration d’un délai d’un an à compter de la décision
prononçant la liquidation des biens.
En droit Français, l’action en report de la date de la cessation des paiements doit
être exercée dans le délai d’un an à compter du jugement d’ouverture.
Le jugement d’ouverture prononce l’ouverture d’une procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens. En droit Français si le tribunal ouvre une
procédure de redressement judiciaire il détermine la durée de la période
d’observation nécessaire en vue d’élaborer un projet de plan.
Le tribunal désigne enfin dans le jugement d’ouverture les organes de la
procédure (ex : le juge commissaire ou le mandataire). Le tribunal décide s’il y
a lieu l’apposition de sceller sur les biens du débiteur. Le jugement d’ouverture
est susceptible d’appel ou d’opposition. Le jugement d’ouverture est publié
conformément aux dispositions du droit OHADA et du droit Français.
B/ LA PUBLICITE DU JUGEMENT D’OUVERTURE
Le droit Français et le droit OHADA prévoit plusieurs modalités de publicité.
1. En droit OHADA
Le greffier adresse sans délai une copie de la décision d’ouverture au ministère
public, ensuite il porte également sans délai mention de la décision d’ouverture
de la procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens au RCCM
voire article 36. Si le débiteur est une personne morale de droit privé non
commerçante la mention est portée au registre chronologique, en outre une fiche
est établie au nom du débiteur au fichier alphabétique avec mention de la
décision indiquant l’identité des dirigeants sociaux ainsi que le siège de la
personne morale.
En revanche, si le débiteur est une personne physique exerçant une profession
ou une activité libérale soumise à un statut règlementé la décision est notifiée au
représentant légal de son ordre professionnel ou à son autorité à la diligence du
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2/ EN DROIT FRANCAIS
Une triple publicité du jugement d’ouverture est assurée par le greffier du
tribunal ayant ouvert la procédure :
- Ce jugement est mentionné selon la qualité du débiteur au registre du
commerce et des sociétés (RCS) au répertoire des métiers ou sur un
registre spécial tenu au greffe du tribunal de grande instance ;
- Un avis du jugement est publié au bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales (BODACC) ;
- Le même avis est publié dans un journal d’annonce légale du département
du siège social ou de l’adresse professionnelle du débiteur et le cas
échéant des départements où se trouve les établissements secondaires.
Le juge d’ouverture produits immédiatement certains effets.
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Pour bien remplir sa mission, le juge commissaire recueille tous les éléments
d’informations qu’il juge utile. Pour se faire il peut entendre le débiteur ou tout
autre personne y compris le conjoint ou l’héritier du débiteur prédécédé, le
secret professionnel lui est inopposable, aussi peut-il obtenir communication par
les commissaires aux comptes, comptables, établissements bancaires, autorités
fiscales, organes de prévoyance social, de tout renseignement de nature à lui
donner une information exacte sur la situation financière, économique, fiscale et
social de l’entreprise. Le syndic doit dans le mois de son entrée en fonction lui
faire rapport de la situation du débiteur, par la suite le juge commissaire est tenu
informé par le syndic du déroulement des opérations selon une périodicité qu’il
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PARAGRAPHE 2 LE SYNDIC
1/ LE STATUT DU SYNDIC
En droit Français, les syndics sont séparés en deux corps distincts, les
administrateurs et les liquidateurs d’entreprise. En cas de redressement ou de
liquidation judiciaire, le tribunal désigne un administrateur judiciaire ou un
liquidateur pour assister ou représenter dans certains cas le débiteur ainsi qu’un
représentant des créanciers. En droit Français, l’administrateur ou le liquidateur
n’est pas le représentant des créanciers comme en droit OHADA. Le tribunal
désigne un mandataire judiciaire qui représente les créanciers et défend leur
intérêt lorsqu’une entreprise est en difficulté.
3/ LA RESPONSABILITE DU SYNDIC
Le syndic doit agir dans le strict respect de ses attributions, dans le cas contraire
il engage sa responsabilité civile ou pénale. Il engage sa responsabilité civile
vis-à-vis du débiteur, de la masse des créanciers, d’un créancier pris
individuellement pour un préjudice qui lui est propre ou d’un tiers. Les faits
susceptibles d’engager sa responsabilité sont nombreux, exemple il doit vendre
les biens du débiteur sujet à dépérissement ou à dépréciation rapide, il doit
recouvrer les créances du débiteur et verser les sommes recueilli sur un compte
ouvert par lui au nom de la procédure, il répond de l’accomplissement régulier
de l’ensemble des opérations que la loi lui confi. Au plan pénal deux infractions
visent principalement le syndic, l’infraction prévue à l’article 243 de l’acte
uniforme et l’abus de confiance. Ses infractions sont punies des peines prévues
par le droit pénal en vigueur par chaque état parti au traité OHADA.
En droit OHADA, les contrôleurs assistent le ou les syndics dans leurs fonctions
et le juge commissaire dans sa mission de surveillance du bon déroulement de la
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procédure, il veille aussi aux intérêts des créanciers, à ce titre ils peuvent
demander des comptes au syndic, vérifier la comptabilité, les recettes faites y
compris les versements effectués. Les contrôleurs sont obligatoirement
consultés pour la continuation de l’entreprise, au cours de la vérification de la
créance et à l’occasion de la réalisation des biens du débiteur. En cas de carence
du syndic, ils sont habilités à agir dans l’intérêt collectif, ils peuvent saisir le
juge commissaire de toutes contestations. Les fonctions de contrôleur sont
gratuites et doivent être exercé personnellement. Les contrôleurs ne répondent
que de leur faute lourde.
Dans l’acte uniforme, il ne reste plus qu’une assemblée des créanciers chargé de
voter le concordat en cas de redressement judiciaire. Mais cette unique
assemblée n’est pas de rigueur si le concordat ne contient pas de demande de
remise de dette mais seulement des demandes de délai de paiement n’excédant
pas deux ans. Mais ce rôle réduit pourrait être considérer comme exorbitant en
ce qu’il confère aux créanciers un droit de vie ou de mort sur l’entreprise qui
pourrait ne pas être exercé à bon escient et aboutir à sa suppression comme cela
est le cas en France depuis 1985.
Il s’agit d’une part de l’apposition des sceller et d’autres part des actes
conservatoire que le syndic ou le débiteur va accomplir.
Les actes conservatoires sont ceux qui tendent à préserver les droits du débiteur
et d’une manière générale à conserver la consistance du patrimoine du débiteur.
Lorsque le syndic est nommé il est tenu d’accomplir tous les actes nécessaires à
la conservation des droits du débiteur. A ce titre, il requiert au nom de la masse
l’inscription d’hypothèque sur les immeubles des débiteurs du débiteur et d’une
manière générale l’inscription ou le renouvellement des suretés dont bénéficie le
débiteur. Exemple d’acte conservatoire L’exercice de l’action oblique par le
syndic, la vente des biens sujets à dépérissement ou dépréciation.
L’inventaire doit commencer dans les 3 jours qui suivent l’apposition des
scellés. Dès l’ouverture du redressement judiciaire ou de la liquidation des biens
le syndic procède à l’inventaire des biens du débiteur en sa présence. Lorsque le
débiteur exerce une profession libérale soumise à un statut réglementé,
l’inventaire est effectué en présence d’un représentant de l’ordre professionnel
ou de l’autorité dont il relève. En cas de décès du débiteur l’inventaire est
dresser en présence de ses héritiers connu ou dûment appeler. Le ministère
public peut assister à l’inventaire, le syndic peut se faire aider par toutes
personnes qu’il juge utile pour la rédaction de l’inventaire comme pour
l’estimation des biens. L’inventaire est établi en double exemplaire, une copie
est immédiatement déposée au greffe de la juridiction compétente, l’autre reste
entre les mains du syndic. En cas de liquidation des biens et en raison de la
finalité de celle-ci, une fois l’inventaire terminé tout le patrimoine du débiteur
est remis au syndic qui en prend charge au bas de l’inventaire afin de
commencer les opérations liquidatives. Le débiteur peut seulement obtenir des
secours fixer par le juge commissaire sur son actif pour lui et sa famille voir
l’article 64 de l’acte uniforme, le juge commissaire ne peut prendre la décision
que si le syndic est entendu.
1. L’ASSISTANCE
Dans le cadre du redressement judiciaire l’assistance signifie que tous les actes
important concernant la gestion du patrimoine du débiteur requièrent le
concours du débiteur et du syndic. Mais le débiteur peut accomplir seul les
actes conservatoires et même les actes de gestion courante entrant dans
l’activité habituelle de l’entreprise. La procédure de redressement judiciaire
laisse donc au débiteur des pouvoirs contrôlés.
2. LE DESSAISISSEMENT
Le dessaisissement du débiteur à l’ouverture de la procédure de liquidation
judiciaire signifie que les différents acte ou action du débiteur se rapportant à
son patrimoine sont accompli ou exercer par le syndic qui agit seul en
représentation du débiteur. Le dessaisissement entraîne l’indisponibilité des
biens du patrimoine du débiteur et les actes accomplis par ce dernier en
violation de ses règles sont déclarés inopposables à l’ensemble des créanciers
constitués en union. Toutefois, dans le cadre de la liquidation des biens le
débiteur peut accomplir des actes conservatoires.
B/ LE DOMAINE DE L’ASSISTANCE ET DU DESSAISISSEMENT
L’assistance et le dessaisissement qui suivent la décision d’ouverture ont un
domaine étendu.
- Dans le temps l’assistance et le dessaisissement vont du jugement
d’ouverture de la procédure à sa clôture. Les actes passés avant le
jugement d’ouverture ne peuvent être atteint que par les inopposabilités
de la période suspecte voir l’article 65 de l’acte uniforme. Après la
clôture le débiteur retrouve la libre administration et disposition de ses
biens.
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Les actes accomplis par le débiteur seul sont inopposables à la masse des
créanciers. Cette inopposabilité a un caractère plus général que celle de la période
suspecte puisqu’elle s’applique à tous les actes quel que soit la bonne ou
mauvaise foi du cocontractant du débiteur. Concrètement l’inopposabilité
implique que celui qui a payé au débiteur doit payer une nouvelle foi entre les
mains du syndic, celui qui a acheté un bien au débiteur et en a pris livraison doit
le rendre au syndic, celui qui a été payé par le débiteur doit restituer la somme
perçue au syndic. L’inopposabilité a un caractère définitif à l’égard de la masse :
le créancier qui a méconnu les règles de l’assistance ou du dessaisissement est un
créancier or de la masse. Ainsi, le créancier qui a acheté un bien au débiteur non
seulement doit le rendre au syndic représentant la masse mais en plus il ne
produire sa créance pour obtenir le remboursement du prix payé au débiteur.
2. LES EFFETS POSITIFS
Les effets positifs varient selon qu’il s’agit du redressement judiciaire ou de
la liquidation des biens, dans le premier cas il y’a assistance du débiteur
tandis que dans le second cas il y’a représentation.
a) L’assistance du débiteur dans le redressement judiciaire
Au terme de l’article 52 de l’acte uniforme, la décision qui prononce le
redressement judicaire emporte de plein droit à partir de sa date jusqu’à
l’homologation du concordat de redressement assistance obligatoire du débiteur
pour tous les actes concernant l’administration et la disposition de ses biens.
Lorsque le débiteur n’a pas observé cette règle les actes accomplis pourront être
déclaré inopposables à la masse des créanciers, de plus le syndic peut se faire
autoriser par le juge commissaire à agir seul si le débiteur ou les dirigeants
refusent de faire un acte nécessaire à la sauvegarde du patrimoine du débiteur. A
ce titre, ils peuvent prendre des mesures conservatoires, il peut même procéder
aux recouvrements des effets de commerce et des créances exigibles. En sens
inverse, le débiteur ou les contrôleurs peuvent contraindre le syndic à accorder
son assistance pour accomplir des actes d’administrations ou de disposition par
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Hypothèse 2 : si après avoir exigé l’exécution d’un contrat en cours dans lequel
la prestation du débiteur porte sur le paiement d’une somme d’argent le syndic
ne sens plus en mesure de fournir la prestation promise ou s’il lui apparait qu’il
ne disposera pas des fonds nécessaires pour remplir les obligations du terme
suivant qu’il s’agit d’un contrat à exécution successif. En état de cause lorsque
la résolution ou la résiliation a été prononcée elle peut donner lieu à des
dommages et intérêts au profit du cocontractant dont le montant est déclaré au
passif de la procédure. Ces dommages et intérêts peuvent se compenser avec les
créances résultant de l’inexécution du contrat antérieur à la décision d’ouverture
de la procédure collective.
Pour la production des dommages et intérêts au passif, le cocontractant dispose
d’un délai de 30 jours à compter de la résolution ou de la résiliation du contrat.
Le principe du maintien des contrats en cours ne s’applique pas de façon
automatique au contrat de travail qui bénéficie de règles spécifiques.
c-3 ) La spécificité du contrat de travail
Lorsque le débiteur est assujetti à une procédure de redressement judiciaire ou
de liquidation des biens ses salariés à l’instar de ses créanciers éprouvent des
difficultés de recouvrement de leur créance de salaire mais en raison du
caractère alimentaire du salaire les rédacteurs de l’acte uniforme ont accordé
des privilèges aux salariés. Toutefois, il n’est pas exclu qu’en cas de nécessité
ses salariés soient licenciés.
Les privilèges des salariés
Le code du travail offre deux privilèges aux salariés : le privilège général des
salaires et le super privilège des salariés.
- le privilège général
La créance du salaire est privilégiée sur les biens meubles et immeubles du
débiteur pour les 12 derniers mois de travail. En cas de liquidation des biens le
créancier privilégier est placé sur la vente des immeubles en 5ème positions et sur
la vente des meubles en 8ème position dans les mêmes conditions.
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- Le super privilège
D’après le code du travail en cas de redressement ou de liquidation des biens, la
rémunération de toute nature du salaire au salarié et apprenti pour les 60
derniers jours de travail ou d’apprentissage doivent déduction faite des
acomptes déjà perçus doit être payer dans les 10 jours suivant le jugement
déclaratif nonobstant l’existence de toute autre créance privilégier jusqu’à
concurrence d’un plafond mensuel identique pour toutes les catégories de
bénéficiaire. Les salariés de l’entreprise débitrice bénéficient ainsi d’un super
privilège pour les 60 derniers jours de salaire échus avant l’ouverture…
Comme son nom l’indique le super privilège est mieux classé que le privilège
dans l’ordre de classement des créanciers, il est classé en seconde position sur le
prix de réalisation des immeubles, et en 3 ème position sur le prix de vente des
meubles lorsque le débiteur est en situation normal.
Si le débiteur est soumis à une procédure de redressement judiciaire ou de
liquidation des biens il est classé en seconde position sur le prix de vente des
immeubles et en 3ème position sur le prix de vente des meubles.
Mais chaque immeuble ou meuble ne supporte qu’une portion de la créance de
salaire en proportion de ce qu’il représente par rapport à l’ensemble de l’actif du
débiteur.
En plus, l’article 96 de l’acte uniforme a prévu le paiement prioritaire des
créances super privilégié de salaire par le syndic ou les tiers avec possibilité de
subrogation dans les droits des travailleurs.
LA RUPTURE DES CONTRATS DE TRAVAIL
Lorsqu’il est devenu indispensable ou urgent de réduire la masse salariale, il est
possible que soit prononcé des licenciements pour motif économique. C’est au
syndic qu’il appartient de procédé au licenciement avec accord du juge
commissaire. Il lui revient d’établir l’ordre de licenciement conforment au code
du travail. En droit ivoirien son proposer en premier lieu le licenciement des
travailleurs présentant les moindres aptitudes pour les postes concernés et en cas
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Sur le contenu des droits des créanciers on peut remarquer que la décision
d’ouverture arrête le cours des inscriptions de toutes sûreté immobilière ou
mobilière. En outre, l’ouverture de la procédure collective agit sur l’exigibilité
des dettes voire article 75. La décision ne rend exigible les dettes non échues
qu’en cas de liquidation des biens et à l’égard du débiteur seulement voir
l’article 76. Lorsque les dettes sont exprimées en monnaies étrangères elles sont
converties en monnaie du lieu ou la décision d’ouverture du redressement
judiciaire ou de la liquidation des biens a été prononcé selon le court du change
à la date de cette décision voire l’article 76-1. Par ailleurs, la décision
d’ouverture arrête à l’égard de la masse seulement le cours des intérêts légaux et
conventionnelle ainsi que tous intérêts et majorations de retard de toutes les
créances qu’elles soient ou non garanties par une sûreté. Toutefois, s’agissant
d’intérêts résultant de contrat de prêt conclu pour une durée égale ou supérieur à
1 an ou de contrat assorti d’un paiement différé d’un an au plus, le cours des
intérêts se poursuit durant la procédure de redressement judiciaire, cette règle
bénéficie également aux personnes physiques coobligés ayant consenti une
sûreté personnelle ou ayant affecté ou cédé un bien en garanti.
2/ LES EFFETS SUR L’EXERCICE DES DROITS DES CREANCIERS
Ses effets sont déterminés par les articles 75 et 75-1, selon ses dispositions la
décision d’ouverture :
- Interrompt ou interdit toutes les actions en justice de la part de tous les
créanciers composant la masse. Ses actions doivent avoir pour objet la
condamnation du débiteur au paiement d’une somme d’argent ou la
résolution d’un contrat pour défaut de paiement ;
- Interdit toutes les procédures d’exécution de la part des créanciers tant sur
les meubles que sur les immeubles ainsi que toute procédure de
distribution n’ayant pas produit un effet attributif avant la décision
d’ouverture ;
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L’obligation de produire pèse aussi sur les créanciers qui introduis avant la
décision d’ouverture une procédure en condamnation du débiteur en vertu d’un
titre ou défaut de titre pour faire reconnaître leur droit.
Toutefois, ne sont pas assujetti à l’obligation de production des créances les
créanciers d’aliments ils sont totalement exonérés de cette obligation.
réalisation de l’actif sera entièrement absorbé par les créances privilégiées ainsi
que par les frais de justice et les créances super privilégiées à moins que
s‘agissant d’une personne morale il y ait lieu de mettre à la charge des
dirigeants sociaux de droit ou de fait tout ou parti des actifs dans les conditions
des articles 183 et suivant.
La vérification des créances est faite par le syndic au fur et à mesure des
productions en présence de débiteur et des contrôleurs s’il en a été nommé ou en
leur absence s’ils ont été dûment appelés. Elle a lieu dans les 4 mois suivant la
2ème insertion de la décision d’ouverture dans un journal d’annonce légale . Si la
créance ou la sûreté est contestée ou discutée en tout ou en partie, le syndic en
avise le juge commissaire et les créanciers concernés. Cet avis du syndic doit
préciser l’objet et le motif de la contestation ou de la discussion, le montant de
la créance dont l’admission est proposée est contesté et contenir la reproduction
intégrale de l’article 85 de l’acte uniforme. Le créancier dispose d’un délai de
30 jours à compter de la réception de l’avis pour fournir ses explications écrites
et verbales au juge commissaire, passée ce délai il ne peut plus contester la
proposition du syndic, ce
-la nullité
Jusqu’à la loi du 25 janvier 1985, les actes visés étaient déclarés inopposables à
la masse des créanciers selon le schéma de l’action paulienne. L’inopposabilité
est toutefois une technique souvent complexe car elle impose de considérer le
même acte existent ou non selon les personnes en cause. Aussi, le législateur
Français a-t-il simplifié les choses depuis 1985 en déclarant que ses actes sont
annulés à la demande des organes à la procédure collective mais comme seul
ses organes peuvent agir en nullité il reste permis à un créancier d’exercer
isolément en action paulienne dont il tire profit. Cela conduit à reconstituer
l’actif du débiteur en y réintégrant les biens donnés ou vendus à bas prix et les
sommes payées à tord que les bénéficiaires de ses paiements doivent restituer.
La période suspecte à pour but de déterminer les différents qui seraient
inopposables à la masse ou nuls.
a) Les inopposabilités de droit
Au terme de l’article 68 (et L632-1 pour le cc français), sont inopposables de
droits les actes suivants :
- Tous les actes à titre gratuit translatifs de propriété mobilière ou
immobilière ;
- Tout contrat commutatif dans lequel les obligations du débiteur excèdent
notablement celles de l’autre partie ;
- Tout paiement quel qu’en soit le mode, de dettes non échues sauf s’il
s’agit du paiement d’un effet de commerce ;
b) Les inopposabilités facultatives
Selon l’article 69 de l’acte uniforme le juge peut juger inopposables les actes
suivants : voire article 65 et articles L632-2 du cc français.
Mme Bégnara M’bra, begnara.mbra@inphb.ci
2/ LE DROIT DE PROPRIETE
a) Les revendications
L’action en revendication est un droit qui permet au propriétaire d’une chose
détenu par tiers ici le débiteur de reprendre cette chose en établissant son droit
de propriété. En matière immobilière, les propriétaires d’immeuble détenu par le
débiteur ont la faculté de réclamer leurs biens c’est à dire de faire reconnaitre
leur droit de propriété sans restriction particulière si ce droit leur est contesté.
Au contraire les propriétaires de meuble, détenu par le débiteur ont toujours été
soumis à une discipline rigoureuse dans le cadre des procédures collectives.
(Car en matière de meuble possession vaut titre). Ils ont l’obligation de
revendiquer leur bien dans les conditions de formes et de délai déterminé
(article 101 et 101-1 de l’acte uniforme), faute de quoi leur droit sera
inopposable à la procédure de sorte que leur sera compris dans l’actif de celle-
ci. Les opérations de la procédure se poursuivent alors comme si les biens non
revendiquer appartiennent au débiteur, le droit du véritable propriétaire étant
inopposable à la procédure.
b) Les droits du conjoint du débiteur
Les droits du conjoint du débiteur ont connu une évolution notable, le code de
commerce de 1807 était sévère pour la femme du failli car on la soupçonnait
d’être responsable dans une certaine mesure de la faillite de son mari
notamment par son train de vie. Le code de commerce établissait donc une
certaine solidarité dans le malheur. La loi du 28 mai 1838, transposer dans les
colonies était sensiblement plus favorable à la femme du débiteur, car le
législateur a considéré que de nombreuses femmes était plutôt victime que
complice des agissements de leur mari. Par la suite le décret du 20 mai 1955,
tenant compte de l’accès des femmes au commerce a réduit la sévérité du
traitement du conjoint qui peut désormais être indistinctement l’homme ou la
femme. Les lois françaises du 13 juillet 1967, et du 25 Janvier 1985 ont apporté
Mme Bégnara M’bra, begnara.mbra@inphb.ci