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RÉPONSES T SPÉCIFIQUES ANTI-VHC CHEZ LES SUJETS COMPARTIMENTATION DU VIRUS DE L’HÉPATITE C
EXPOSÉS NON INFECTÉS DANS LES CELLULES MONONUCLÉES SANGUINES ET
RÉPONSE À UNE BITHÉRAPIE PAR INTERFÉRON-ALPHA
G Janvier (1), ML Chaix (2), A Vallet-Pichard (3),
A Mogenet (4), JL Bresson (4), S Pol (3), Y Riviére (1) PÉGYLÉ ET RIBAVIRINE
(1) Immunopathologie Virale, URA CNRS 1930 et ANRS, CG Diliberto (1), AM Roque-Afonso (2, 3), R Kara (3),
Institut Pasteur, (2) Virologie, (3) Unité d’hépatologie et D Ducoulombier (3), E Dussaix (2, 3), D Samuel (3),
INSERM U-370, (4) Centre d’investigation clinique, Hôpital C Féray (1)
Necker. (1) INSERM 481, Faculté Xavier Bichat, Paris 75018,
(2) Laboratoire de virologie, Hôpital Paul Brousse, Villejuif,
Rationnel : Des réponses lymphocytaires T cytotoxiques sont
94800, (3) Centre hépato-biliaire, UPRES 3541, Hôpital Paul
détectées dans le sang périphérique et dans le foie de malades Brousse, Villejuif, 94800.
infectés chroniques par le VHC, souvent après plusieurs
cycles de stimulation spécifique in vitro. Un rôle bénéfique de Des travaux récents démontrent le tropisme lympho-monocy-
ces réponses T spécifiques est suggéré au cours de l’hépatite taire de certains variants du VHC. Des mutations décrites dans
aiguë : une réponse cellulaire T vigoureuse est observée chez la région 5’non-codante (5’NC), site d’entrée du ribosome,
les malades qui guérissent spontanément ; chez les chimpan- suggérent une adaptation aux différents types cellulaires infec-
zés infectés expérimentalement, la présence de réponses tés. L’influence de ce tropisme différentiel sur l’histoire natu-
T CD8 intrahépatiques dirigées contre de multiples régions du relle ou thérapeutique du VHC est inconnue.
VHC est corrélée à la guérison. Malades et méthodes : Cent dix-neuf malades naïfs infectés
Buts : 1) Étudier la présence de réponses T spécifiques chez par le VHC sont inclus (ANRS HC 012 et 016) ; chez
des sujets exposés non infectés (partenaires sexuels stables de 62 d’entre eux, moins de deux mois avant un traitement par
sujets chroniquement infectés par le VHC) qui pourrait expli- interféron-alpha pégylé (Virapeg) et rébétol. Les régions 5’NC
quer leur protection de l’infection des conjoints en l’absence de l’ARN VHC du plasma et des cellules mononuclées san-
de détection des antiVHC. 2) Identifier les épitopes viraux guines (CMS) étaient analysées par SSCP, line probe assay et
impliqués dans la protection. clonage.
Méthodes : Caractérisation des réponses T spécifiques anti- Résultats : Les profils SSCP étaient différents chez 54/112
VHC des cellules mononucléées du sang périphérique fraîches (48 %). Les clonages montraient que plus de 4 mutations cor-
et stimulées in vitro de 20 sujets exposés non infectés, de leur respondaient dans tous les cas à des profils SSCP différents.
20 conjoints infectés chroniques et de 20 volontaires sains non Parmi les 54 malades ayant une compartimentation définie par
exposés non infectés. La spécificité des réponses T était analy- SSCP, 27 étaient coinfectés par deux types ou sous-types dont
sée par des tests Elispot gamma-interferon en utilisant un l’un n’était détectable que dans les CMS (N = 25) ou dans le
panel de peptides de 15-mer recouvrant pour 10 résidus et plasma (N = 2). La compartimentation SSCP était plus fré-
couvrant toute la région du core. quente chez les usagers de drogues (31/51 ; 60 % ; P < 0,001)
et les multitransfusés (4/5 (P = 0,01) que chez les autres (19/56 ;
Résultats : Des cellules T effectrices étaient présentes chez 34 %) ; moins fréquente en cas de génotype plasmatique 1b
55 % des infectés chroniques, plus fréquemment que chez (11/46 (24 %) vs 43/66 (65 %, P < 0,01) mais indépendante de
leurs conjoints exposés non infectés ou que chez les volontai-