I N ST I T U T DE TECHNOLOGIES D’OWENDO
Libreville - GABON
Droit d u t r a v a il
NIVEAU : BTS 2
Intervenant :
M. Laurent NGOGHE ENDAMNE
Juriste d’Affaires,
Enseignant permanent à l’ITO e-
mail : laurentngoghe7@yahoo.fr
Plan du Cours
Introduction générale
OBJECTIFS du Cours
Le module de droit du travail est dispensé aux étudiants de deuxième année BTS.
INTRODUCTION GENERALE
Le droit du travail et le droit de la sécurité social forment le droit social. Autrement dit, le
droit social est composé du droit du travail et du droit de la sécurité social. Le droit social
n’est pas le droit du travail encore moins le droit de la sécurité sociale.
Le droit du travail peut être défini comme l’ensemble des règles qui régissent les
relations de travail entre un employeur et un ou plusieurs salariés et régissant les
rapports individuels (salaires, congés payés, licenciements…). Par contre, le droit de la
sécurité sociale est perçu comme un ensemble de normes assurant les bonnes
conditions de vie sociale au salarié (encore appelé travailleur ou employé) notamment la
Mais ces deux pans du droit social ne pourront pas être examinés à la fois, seul le droit
du travail fera l’objet d’une étude minutieuse.
Le droit du travail gabonais a une histoire qui mérite d’être rappelée, car elle permet de
dégager son objet, ses caractéristiques ainsi que ses différentes sources.
C’est une histoire partagée avec l’ensemble des pays africains sous domination
française. Elle pourrait se résumer en deux périodes :
Le code n’en présentait pas moins quelques erreurs : d’une part il s’agissait d’un code
partiel (parce qu’un pan entier du droit du travail n’avait pas été réglementé : droit
collectif, droit des enfants et de la femme) ; mais aussi partial parce que
discriminatoire, les travailleurs d’origine européenne restaient soumis au code du travail
métropolitain.
Malgré ces lacunes révélées, ce code des territoires d’outre-mer est resté en vigueur
Jusqu’à l’avènement de l’indépendance des pays africains.
Avec la liberté retrouvée, chaque législateur africain s’est empressé de trouver un code
du travail.
Le droit du travail s’applique aux travailleurs du secteur privé. Il ne concerne donc pas
les travailleurs indépendants qui sont sous aucune autorité. On cite, à ce titre, les
commerçants, les artisans, les membres des professions libérales. De même il ne
s’applique pas aux fonctionnaires (sauf ceux qui sont en situation de détachement) et aux
agents des collectivités publiques locales.
Le droit du travail n’est pas une invention ex nihilo, car il s’inspire de certaines
prémices qui s’organisent en trois ensembles :
▪ Les sources internationales ;
▪ Les sources nationales ;
▪ Les sources particulières.
Les sources internationales du travail sont de deux ordres, d’une part les conventions
signées par les Etats et les recommandations de l’OIT (Organisation Internationale du
Travail), et d’autre part les traités bilatéraux et multilatéraux.
Quant aux recommandations, elles constituent des résolutions prises par l’OIT. Celles- ci
sont, en principe, dépourvues de force obligatoire pour les Etats membres. Mais elles ont
pour objectif principal l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs.
C’est pour cette raison que les Etats doivent les faire appliquer.
Il existe, toutefois, deux types de traités, les bilatéraux et les traités multilatéraux. Les
traités bilatéraux émanent de deux parties alors que les traités multilatéraux sont le fait
de plusieurs parties (plus de deux). Tous ces traités sont conclus dans le dessein
d’améliorer le vécu quotidien des travailleurs.
lois prises par le chef de l’Etat sur habilitation du parlement pendant l’intersession
parlementaire dans la matière relevant du domaine de la loi et nécessitant une
célérité (il s’agit précisément des ordonnances). Elles sont prises en conseil de
ministres après avis du conseil d’Etat et signé par le Président de la République ;
▪ Les règlements : ce sont les décrets présidentiels (décret n°544 du 24 juin 1969
fixant le statut particulier de l’administration du travail) et les arrêtés
ministériels, préfectoraux et municipaux qui adaptent les textes généraux aux
réalités ou aux structures professionnelles ;
▪ La jurisprudence : c’est l’ensemble de décisions concordantes rendues par les
juridictions sur une question de droit. Elle permet une meilleure interprétation de
la loi et une bonne application sur des cas particuliers ;
▪ La coutume et les usages : ils sont plus présents en droit du travail qu’en droit
civil en raison de la nature professionnelle des relations envisagées ; on les
retrouve très souvent dans le corps des conventions collectives. A défaut de la
règle de droit, les praticiens du droit se réfèrent aux pratiques anciennes et
constantes de la profession et du milieu géographique du travail ;
▪ La doctrine : c’est la suggestion et les orientations données par les spécialistes du
droit du travail à travers les livres, les commentaires de textes et décisions de
justice dans les revues et enfin dans les thèses de doctorat et mémoires de master.
b) : La source patronale
C’est le règlement intérieur. Il fixe les règles de marche de l’entreprise sur le plan
disciplinaire, hygiénique, sécuritaire et éthique. Les notes de service et les instructions le
précisent.
Le contrat individuel de travail est une convention par laquelle +une personne (le salarié
ou employé ou encore le travailleur) s’engage à mettre son activité professionnelle
sous la direction et l’autorité d’une autre personne
(l’employeur ou le Chef d’entreprise ou encore le Patron) qui s’oblige à lui payer en
contrepartie une rémunération (art. 18 CTG).
§I : La prestation de travail
La prestation de travail est l’engagement exprès ou verbal pris par le salarié aux fins
d’accomplir une tâche physique ou intellectuelle pour le compte de l’employeur.
L’accomplissement de cette tâche lui donne droit à une rémunération.
§II : La rémunération
C’est la contrepartie pécuniaire promise à l’employé à la suite du travail qui lui a été
confié. Autrement dit, la rémunération représente le salaire que l’employeur verse au
travailleur qui a convenablement rempli sa prestation. C’est l’application de l’adage «
travail égale salaire ».
C’est la subordination juridique qui est l’élément fondamental du contrat de travail, car
en son absence il ne peut pas avoir contrat de travail. Elle permet par ailleurs de
distinguer le contrat de travail des autres contrats voisins.
Le consentement est l’accord des parties (le salarié et l’employeur). Il doit être
librement et personnellement exprimé par le contractant. En cas de constatation d’un vice
de consentement (l’erreur, le vol et la violence), le contrat de travail n’est plus valable.
Quant à l’objet, le contrat de travail ne peut porter que sur un objet licite c'est-à-dire un
objet qui n’est pas prohibé par la loi. La cause, quant à elle, est la raison de
l’engagement contractuel des parties.
Il s’agit ici d’examiner les droits et obligations des principaux acteurs du contrat de
travail qui sont l’employeur et le salarié.
N.B : cette dernière obligation est observée par le salarié pendant l’exécution de son
contrat mais aussi après sa rupture pendant douze (12) mois dans un rayon cinq (5)
kilomètres de l’entreprise de son ex-employeur. C’est l’obligation de non concurrence
qui figure au contrat sous la clause de non concurrence.
§I : L’engagement à l’essai
Selon l’article 28 du code du travail gabonais, l’engagement à l’essai précède la
conclusion d’un contrat définitif. Il a pour but de permettre à l’employeur de juger des
aptitudes professionnelles et du comportement du travailleur et à ce dernier
d’apprécier les conditions générales de travail, d’hygiène et de sécurité. Il s’agit en
réalité d’un précontrat.
En outre, l’engagement à l’essai doit être, à peine de nullité, expressément constaté par
écrit. Ce qui veut dire a contrario qu’un engagement verbal à l’essai n’est pas valable. Il
peut être inclus dans un contrat définitif.
La durée de l’essai est déterminée. Ainsi, elle est de six (6) mois pour les cadres, trois
mois (3) pour les agents de maîtrise et techniciens, et un (1) mois pour les autres
salariés. Il ne peut être renouvelé qu’une seule fois pour la même durée.
Aussi, lorsque le contrat à durée déterminée, arrive à terme, se poursuit par la volonté
même tacite des parties, cette prolongation confère au contrat le caractère de contrat à
durée indéterminée, nonobstant toute clause prohibant la tacite reconduction (art.24 du
CTG).
Par ailleurs, le contrat de travail à durée déterminée ne peut être rompu par
l’employeur avant son terme, sauf si le salarié a commis une faute grave ou lourde.
Précisons in fine, que le contrat de travail à durée déterminée a plusieurs variantes.
Ainsi, il peut être un contrat de travail journalier ou hebdomadaire ou un contrat pour
l’exécution d’une tâche ou d’ouvrage déterminé. Tous ces contrats sont écrits et
comportent un terme.
juridiques. Le mandataire est tenu de respecter la volonté du mandant, mais il n’est pas
sous son autorité pour la conduite de son activité.
Par contre dans le contrat de travail, le salarié est le préposé de l’employeur : à ce titre il
lui est subordonné et est placé sous son autorité. C’est lien de subordination qui permet
en réalité de distinguer le contrat de travail du mandat.
➢ L’horaire de travail : Le travailleur est tenu par les heures de l’entreprise alors
que l’entrepreneur est libre de temps mais tenu par les délais.
A : Le pouvoir de commandement
Il implique la gestion, la direction et la règlementation du travail.
• La gestion et la direction : c’est la conséquence du lien de subordination.
L’employeur recrute, repartit les tâches, détermine le rythme de la production,
l’utilisation des matériel, les horaires du travail, l’attribution des postes et
l’avancement des travailleur. Il peut modifier le contrat de travail à condition que
celui-ci n’emporte pas rétrogradation ou diminution de rémunération voir perte
de la qualification professionnelle.
• La règlementation du travail : renvoie à l’édiction des règles de l’entreprise
faite par l’employeur. Il s’agit précisément du règlement intérieur qui est
élaboré par le chef d’entreprise mais ne rendre en vigueur qu’après
l’appréciation de l’inspecteur du travail.
B : Le pouvoir disciplinaire
Le pouvoir disciplinaire du chef d’entreprise se résume au droit de sanctions. Ces
sanctions sont d’ordre moral, pécuniaire ou professionnel.
Quant au contrôle technique, il porte sur les normes techniques et vise la conformité des
installations, le respect des conditions d’hygiène, la précaution de sécurité, la
médecine du travail, la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles.
L’Inspecteur du Travail, muni de sa carte professionnelle, peut au titre de
prérogatives :
➢ Pénétrer librement de jour comme de nuit, sans avertissement préalable dans toute
entreprise qui emploie des personnes assujetties à la législation du travail ;
➢ Visiter les entreprises et y circuler ;
➢ Effectuer les enquêtes qu’il juge nécessaire ;
➢ Se faire communiquer les registres obligatoires comme les registres de paie ;
➢ Requérir les services des techniques médecins et experts notamment en ce qui
concerne l’hygiène et la sécurité ;
➢ Requérir la force publique ou se faire assister par un délégué du personnel ; ➢
Entendre avec ou sans témoin toute personne dans l’entreprise sans restriction ;
➢ Prélever aux fins d’analyse toute substance utilisée.
La modification est le biffage des clauses du contrat de travail du salarié par l’employeur.
Alors que la suspension est une interruption momentanée des obligations contractuelles
des parties sans qu’il y ait rupture du contrat de travail.
Le pouvoir de modification reconnu à l’employeur ne porte que sur certains éléments tels
que le lieu d’exécution du contrat de travail et le poste de travail. Ceux-ci sont considérés
comme des éléments non substantiels du contrat de travail.
pas sa force de travail à l’employeur. Mais tous deux restent juridiquement engagés par
le contrat de travail qui demeure en vigueur.
La résiliation est l’acte par lequel l’une des parties exerce son droit de mettre fin au
contrat de travail. Elle est faite par écrit et prend effet le lendemain du jour de la
notification. On parle de résiliation dans un contrat de travail à durée déterminée et de
rupture dans un contrat à durée indéterminée.
Mais cette résiliation doit intervenir avant le terme assigné à l’engagement à l’essai. Au-
delà de ce terme, la résiliation n’est plus possible car l’engagement à l’essai s’est mué en
un véritable contrat de travail, et sa résiliation nécessite l’observation d’une procédure.
Toutefois, la résiliation du contrat de travail est valable pour les causes de commission de
fautes (lourde ou grave), de force majeure ou d’accords des parties. L’appréciation de la
faute lourde est laissée au juge social.
Dans tous les cas, la faute doit être de nature à rendre insupportable le lien de travail.
Pour être valable, cette résiliation doit être communiquée préalablement à l’inspection du
travail du ressort sous peine d’amende égale à trois mois de la rémunération.
- La démission ; - Le licenciement.
Les ayants droit du travailleur décédé bénéficient d’un certain nombre de droits, à savoir
les salaires de présence, l’allocation de congé et les indemnités de toute nature acquises à
la date du décès. De ces droits, l’on déduit les avances et acomptes contractés par le
de cujus auprès de son employeur.
Toutefois, la rupture par démission est conditionnée par l’observation d’un préavis qui
varie en fonction de l’ancienneté du travailleur au sein de l’entreprise :
- 1 ou moins d’un an d’ancienneté = 15 jours de préavis
- 1 an à 3 ans= 1 mois
- 3 ans à 5 ans= 2 mois de préavis
- 5 ans à 10 ans= 3 mois de préavis
- 10 ans à 15 ans= 4 mois de préavis
Au-dessus de 30 ans, une majoration de 10 jours est accordée par année d’ancienneté.
Ces délais sont des minima. Les conventions collectives peuvent prévoir des délais plus
favorables. Le délai de préavis court à compter de la notification faite à l’employeur.
L’indemnité compensatrice de préavis est égale au salaire mensuel multiplié par la durée
du préavis correspondant à l’ancienneté du travailleur.
Chacun de ces licenciements a une procédure qui lui est propre. Il sied donc de les
explorer séparément pour une bonne maîtrise.
Tout licenciement doit être justifié par une cause réelle et sérieuse. Une cause
fallacieuse rend le licenciement abusif. Il y a motif réel lorsque l’acte (par exemple la
faute professionnelle) posé par l’employé est évident ou vérifiable. Le motif sérieux
quant à lui, revêt un certain degré de gravité qui rend impossible le maintien des
relations de travail au sein de l’entreprise. C’est le juge social qui apprécie la gravité de
la faute.
Le motif réel et sérieux peut être aussi une impéritie ou une inaptitude physique
professionnelle telle que le manque de qualification ou l’insuffisance professionnelle, la
maladie contagieuse etc.
Seules les fautes lourde et grave peuvent justifier le licenciement d’un travailleur. La
faute lourde ne donne prive le salarié de toutes indemnités pour rupture du contrat alors
que la faute grave laisse subsister les indemnités. 2) Les conditions de forme
Il doit avoir pour motif un fait étranger au comportement et aux activités du salarié. Il
doit résulter soit de la réorganisation de l’entreprise, soit de la suppression d’activités,
soit d’une réduction d’activités.
§I: Le préavis
C’est une période, variable en fonction de l’ancienneté du travailleur, au cours de
laquelle les parties prennent des mesures permettant une rupture non surprenante. Elle
court à partir de la notification de licenciement. Pendant le préavis les parties restent
tenues à leurs obligations contractuelles.
Toutefois, le salarié dispose d’un jour ouvrable, sans déduction du salaire, pour
chercher un nouvel emploi. S’il a déjà accompli son préavis, il peut rejoindre un autre
emploi à condition d’en prévenir son ex- employeur quarante-huit (48) heures avant. En
cas d’inobservation du préavis, il est dû une indemnité dite de préavis (IP) qui est égale
au salaire mensuel (SM) (rémunération plus avantages de toute nature) multipliée par le
durée du préavis (DP).
IP =SM*DP
§II: L’indemnité de licenciement
Elle est due à tout travailleur congédié (licencié) pour un motif autre qu’une faute
lourde et comptant au moins 2 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Toutefois, ce délai
est de 1 an d’ancienneté pour le licenciement économique(LE). Cette indemnité
équivaut à
La moyenne mensuelle du salaire (SMM) globale des douze dernier mois multipliée par
20% et multipliée par l’ancienneté.
Cette base de calcul est variable selon que l’ancienneté est chiffrée par année, par mois
ou par jour
❖ Ancienneté en années
IL = Moyenne de 12 salaires X 20% X Nbre d’année
❖ Ancienneté en mois
❖ Ancienneté en jours
IL= Moyenne de 12 salaires X 20 X Nbre de jours
36500
employeur), une indemnité pour service rendu (ISR) lui est dû, même à ses ayants droit,
et se calcule comme suite :
La durée du congé est variable : il est de 2 jours ouvrables par mois de travail effectif
pour les majeurs : congé principal
Une ancienneté de 3 à 5 ans donne 2 jours supplémentaires et au-delà de 5 ans on a 1 jour
par année de plus.
Enfant de moins de 16 ans= un jour de plus par enfant mineur de moins de 16 ans. La
femme de 18 ans qui travaille à 1 jour de plus ; si elle a un enfant c’est 2 jours.
Ce congé supplémentaire doit être majoré d’un jour lorsque le travailleur exerce loin de
son domicile, c'est-à-dire hors du lieu d’implantation des principaux intérêts et de la
famille.
A ces indemnités s’ajoutent des droits qui les accompagnent toujours, à savoir le
certificat de travail, le reçu pour solde de tout compte et les dommages et intérêts qui
sont fixé par le juge social en de contentieux entre le salarié et l’employeur.
Les congés payés sont des périodes de repos accordées à tout employé ayant effectué sa
prestation de travail sans discontinuité pendant un an. Durant cette période il est
rémunéré comme s’il était en activité.
C’est un droit qui varie en fonction de la durée et du montant des allocations allouées au
salarié bénéficiaire.
Mais cette durée du congé principal est augmentée en fonction de certains cas pris en
compte par le législateur gabonais :
➢ Les salariés âgés de moins de 18 ans : ils ont droit à 2,5 jours ouvrables par
mois effectif de travail, soit 30 jours par an ;
➢ Les salariées mères de famille : lorsqu’elles ont des enfants mineurs de moins de
16 ans. On parle des enfants qui donnent droit à un (01) jour de plus par enfant à
charge. Un enfant infirme droit à deux (02) jours ouvrables de congé
supplémentaire.
➢ Les salariés ayant une ancienneté variable entre 3 et 5 ans : ils bénéficient de
deux jours (02) jours de congé supplémentaire.
➢ Les salariés ayant une ancienneté de plus de 5ans : ils ont un (01) jour de plus
par année supérieure à 5 ans dans la même entreprise.
➢ Les salariés recrutés hors de leurs lieux de travail : ils ont droit à un (01) jour
supplémentaire, appelé délai de distance.
Pour le calcul des durées, certaines périodes ne doivent pas être déduites, à savoir :
• Les absences pour accidents du travail ou maladie professionnelle ;
• Les périodes de congés de maternité ;
• Les périodes d’absence pour une maladie dûment constatée par un médecin ;
• Les permissions pour évènements familiaux.
Toutefois, toutes les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul des allocations de
congé payé. Sont donc exclues :
➢ Les primes de rendement ;
➢ Les primes d’assiduité ;
➢ Les indemnités pour risque professionnelle ;
➢ Les indemnités représentant les frais autre que ceux inhérents à l’obligation de
logement.
Allocation principale
➢ Adulte= salaire annuelle /12
➢ Mineur de moins de 18 ans = Salaire annuel X 5
12
Parler de l’organisation des relations collectives revient à scruter deux aspects importants à
savoir la représentation du personnel et la négociation collective.
Il existe trois institutions principales dont la mission est d’assurer, au sein de l’entreprise,
la représentation du personnel auprès de l’employeur : les délégués du personnel, le comité
d’entreprise et les délégués syndicaux. Les deux premières institutions sont élues par les
salariés de l’entreprise tandis que les délégués syndicaux sont désignés par un syndicat
représentatif.
§1 : La représentation désignée
Il s’agit ici du syndicat professionnel dont il sied de rappeler son organisation ainsi que
son rôle. Mais avant, il faut d’abord définir la notion de syndicat.
❖ Définition et rôle :
Les syndicats peuvent regrouper des salariés ou des employeurs. Ils ne peuvent avoir pour
objet que « l’étude et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant
collectifs qu’individuels, des personnes visées par leur statut.
Leur objet est donc exclusivement professionnel : tant les activités religieuses que
commerciales (actes de commerce) sont interdits aux syndicats. Les syndicats peuvent
toutefois participer à des activités d’ordre politique, bien que cela leur soit de prime abord
interdit. La qualité de syndicat est différente des objectifs purement politiques d’un
groupement.
La libre adhésion à un syndicat constitue un principe constitutionnel qui est réaffirmé par
les dispositions du code de travail gabonais (article 269 et suivants).
Les syndicats peuvent se constituer librement. Il faut toutefois en pratique désigner les
dirigeants du syndicat et rédiger ses statuts. Sur le plan interne, le syndicat fonctionne
autour de trois organes : le conseil d’administration et le bureau assurent sa gestion et son
fonctionnement sous le regard de l’assemblée générale.
§2 : La représentation élue
Les délégués du personnel et membres du comité d’entreprise sont élus par les salariés de
l’entreprise ou de l’établissement. Le principe des électeurs est le même mais les missions
sont différentes.
❖ Le délégué du personnel
Il est institué des délégués du personnel dans les établissements occupant habituellement
plus de dix salariés (art.290 du CTG). Ils sont élus pour une durée de trois ans
renouvelable ; les conditions de participation ou d’éligibilité sont fixées par un arrêté du
ministre chargé du travail.
Selon l’article 298 du code du travail gabonais, les délégués du personnel ont pour mission
:
- de présenter aux employeurs toutes les réclamations individuelles ou collectives qui
n’auraient pas été directement satisfaites concernant les conditions de travail et la
Si l’autorisation n’est pas accordée, le délégué est réintégré avec paiement des salaires
afférents à la période de suspension. La réponse de l’inspecteur du travail doit intervenir
dans un délai d’un mois ; pendant ce temps le délégué ne doit est suspendu et ne doit pas
apparaître dans l’entreprise. Passé ce délai, l’autorisation est réputée accorder, à moins que
l’inspecteur du travail ne notifie à l’employeur qu’un délai supplémentaire d’un mois lui
est nécessaire pour parachever l’enquête. Soulignons enfin, que la décision de l’inspecteur
de travail est susceptible de recours. Ce recours relève du contentieux administratif.
❖ Comité d’entreprise
Le comité d’entreprise existe depuis 1945. Il dispose d’attributions sociales qui le rendent
proche des salariés, mais aussi et surtout d’attributions économiques en nombre croissant
qui l’associent à la gestion de l’entreprise aux côtés du chef de celle-ci.
Au Gabon, l’exigence d’instituer ce comité au sein des entreprises est affirmée par les
dispositions de l’article 302 du code du travail. Selon ce texte, des comités permanents de
concertation économique et sociale sont institués dans toutes les entreprises commerciales,
industrielles, forestières, agricoles et minières, quelle qu’en soit la forme juridique,
employant habituellement au moins cinquante salariés.
- il étudie, propose et donne son avis sur toute mesure relative à l’organisation
générale du travail, à la productivité, à la rentabilité, à l’amélioration de la qualité
de la production, à l’utilisation des installation à l’introduction des innovations et
des machines nouvelle, à l’utilisation rationnelle et efficiente des ressources
humaines de l’entreprise, à la discipline et à la condition des travailleurs, à
l’exception des questions relatives aux salaires ;
- il participe, en liaison avec le ministère compétent, à l’élaboration des programme
de formation professionnelle et de perfectionnement du personnel ainsi qu’à toute
mesure propre à renforcer la responsabilité des travailleurs dans les tâches dont ils
ont la charge ;
- il contrôle ou assure la gestion de toutes les œuvres sociales établies dans
l’entreprise au bénéfice des salariés ou de leurs familles, propose la création ou la
suppression de toute œuvre sociale de l’entreprise.
En outre le comité est informé sur toutes les questions intéressant la gestion, la situation
financière et la marche de l’entreprise.
Il n’existe pas une source unique et omniprésente du droit du travail. La loi régit les
relations du travail mais une grande part de la réglementation est issue de l’action
normative des partenaires sociaux, c’est-à-dire des syndicats de salariés et des
groupements patronaux.
Aujourd’hui, une place de plus en plus importante est laissée à la négociation collective
qui revêt d’ailleurs des formes diverses et parfois atypiques.
La convention ou l’accord collectif s’imposent aux sources inférieures que sont l’usage et
le contrat de travail.
La grève est l’arrêt concerté du travail par un groupe de salariés. Elle est une modalité de
défense des droits et des intérêts professionnels, économiques et sociaux. Par contre le
lock-out, est une décision par laquelle un employeur interdit aux salariés l’accès de
l’entreprise à l’occasion d’un conflit collectif.
Section I : La grève
Aujourd’hui, chacun sait ce que recouvre la notion de grève. La grève peut être
définie comme une cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des
revendications professionnelles.
- de la cessation du travail ;
- de la décision concertée et collective ;
- de l’existence de revendication professionnelle.
Section II : Le lock-out
Le lock-out est entendu comme la cessation de l’activité de l’entreprise décidée par
l’employeur à la suite ou à l’occasion d’un conflit collectif. En schématisant, on peut
dire que le lock-out c’est la grève de l’employeur. Mais on a discuté de sa légitimité que
l’on a fortement contestée même si en droit gabonais, cette contestation ne peut
prospérer parce que le lock-out accède légalement à la vie juridique.