Définition
L'utilisation de lubrifiants, indispensable à tout travail mécanique, génère le plus souvent des
huiles usagées. Cependant, dans le cas des lubrifiants dits "à usage perdu", comme par
exemple les huiles de chaîne de tronçonneuses, les huiles de moteur 2 temps, les graisses,
les lubrifiants sont entièrement consommées pendant leur utilisation.
Les "huiles usagées" sont des déchets dangereux. Elles ne doivent pas être confondues avec
les huiles solubles usagées et autres fluides aqueux d'usinage, les huiles de friture d'origine
végétale, les mélanges eaux-hydrocarbures pour lesquels les circuits de collecte et
d'élimination sont complètement différents.
Sources et origine
Les lubrifiants usagés apparaissent lors des opérations de maintenance et lors de la fin de
vies des équipements qui les contiennent.
On distingue deux catégories principales d'huiles usagées :
o les huiles noires, fortement dégradées et contaminées, qui comprennent les huiles de
moteurs et certaines huiles industrielles (huiles de trempe, de laminage, de
tréfilage,…)
o les huiles claires, peu contaminées et chargées en général d’eau et de particules, qui
proviennent des transformateurs, des circuits hydrauliques et des turbines.
C'est le type de traitement que ces huiles doivent subir pour être réutilisées qui a conduit à
cette classification.
Trier et stocker
Le stockage des huiles usagées chez les détenteurs doit impérativement respecter les
prescriptions de l'article 2 du décret du 21 novembre 1979 modifié. Les huiles usagées et
lubrifiants ne doivent être ni abandonnés, ni brûlés à l'air libre.
Les huiles usagées et lubrifiants ne doivent pas être déversés dans les réseaux d'évacuation
d'eaux usées, ni rejetés dans le milieu naturel ou les ordures ménagères. Tout contrevenant
est passible d’une contravention de 5ème classe.
A noter que les industriels détenteurs d'huiles usagées peuvent être soumis de par leurs
activités à la législation ICPE et à une autorisation d'exploiter. L'article 10 de l'arrêté du 2
février 1998 stipule notamment que tout stockage d'un liquide susceptible de créer une
pollution des eaux ou des sols est associé à une capacité de rétention .
Collecte et traitement
Le traitement des huiles usagées donne lieu à une véritable valorisation.
o Les huiles usagées noires sont soit régénérées pour la production d'huiles de base
destinées à la formulation de lubrifiants, soit incinérées en cimenterie ou en centre
spécialisé (valorisation énergétique).
o Les huiles usagées claires sont principalement destinées au recyclage. C'est le cas
des huiles usagées isolantes qui sont facilement recyclées et reformulées pour
élaborer des huiles de démoulage et de décoffrage.
o Les huiles usagées peuvent être utilisées comme combustible dans les cimenteries
autorisées. La température élevée de cuisson du mélange de matières premières
minérales nécessaire à la fabrication du ciment (1 450°C) permet l'incinération de
déchets dangereux combustibles.
Pour le traitement des huiles usagées, le plus simple est de faire appel à l'un des ramasseurs
agréés pour la collecte des huiles usagées dans votre département. Ces entreprises ont pour
principale obligation de se déplacer dans un délai de quinze jours, dès lors que le volume
d'huiles usagées détenue est au moins égal à 600 litres. Les coordonnées de ces ramasseurs
agréés sont disponibles en préfecture.
Pour des petites quantités, il est possible d’apporter les huiles dans des déchèteries qui
disposent de conteneurs spécialisés.
Liens utiles :
o Guide de bonnes pratiques pour la gestion des déchets dangereux - Septembre 2006
- CCIP 93 - www.ccip93.ccip.fr
o Notice ADEME sur les huiles usagées :
http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?catid=14777