Vous êtes sur la page 1sur 26

Business plan

Pistes de réflexion et modèle


pour rédiger son plan d'affaires

Banque Cantonale Vaudoise BCV ENTREPRISES


Place Saint-François 14
Case postale 300
1001 Lausanne

www.bcv.ch /entreprises
TABLE DES MATIÈRES ÉDITORIAL

Page Dans le contexte d’une économie en perpé-


tuelle mutation, un patron d’entreprise doit
Manuel d’utilisation 3
régulièrement se remettre en question, se
1er niveau : situer par rapport au marché et évaluer ses
bref descriptif des rubriques 4 forces et ses faiblesses. Cependant, la mar-
2e niveau : che quotidienne des affaires et le manque
présentation détaillée de temps rendent cet exercice difficile.

- résumé 5
Partenaire de près de 70% des entreprises
- portrait de l’entreprise, vaudoises, la BCV entend non seulement
management 6
les accompagner dans leurs opérations fi-
- produits et services 7 nancières, mais aussi leur apporter un sou-
- marché, clients 8 tien dans la gestion. C’est pour cette raison
- entreprises et produits qu’elle vous propose aujourd’hui un modèle
concurrents 9 de business plan. En effet, il nous a paru
- plan marketing 10 utile de mettre à votre disposition un outil de
- infrastructures, technologie 11 travail complet, simple d’accès et adapté aux
- gestion financière 12 besoins de toutes les entreprises, qu’elles
soient en création, en phase de croissance,
- planification financière 13
momentanément en difficultés ou à un tour-
- évaluation des risques 14 nant de leur activité.
- annexes 14
Check-list 15 Je suis convaincu que chaque chef d’entre-
prise trouvera dans ce document des rensei-
La vision BCV : gnements précieux et des pistes de réflexion
interview de deux conseillers 17 qui lui permettront non seulement d’élabo-
Le point de vue de Genilem 20 rer son business plan, mais également de
faire le point sur ses activités et de préparer
Budget de trésorerie 22
ses succès futurs.
Budget opérationnel 23
Jean-François Schwarz,
Adresses des centres de conseils PME 24
Directeur général
Division Entreprises
Photo : Régis Colombo

1
BUSINESS PLAN BCV :
COMMENT L’UTILISER ?

Selon la taille de votre entreprise, ses ob-


jectifs commerciaux et son domaine d’acti-
vité, les thèmes de réflexion varieront. Pour
s’adapter à vos besoins, le modèle de busi-
ness plan BCV comprend ainsi plusieurs ni-
veaux :

1er niveau Quelques remarques préliminaires :


Il s’agit d’une description succincte de cha- • En préparant un dossier aussi complet
cune des rubriques qui formeront votre bu- que possible, vous anticiperez les de-
siness plan. En quelques minutes, vous pour- mandes de votre conseiller bancaire et
rez vous faire une idée précise de ce qui vous gagnerez ainsi du temps.
est demandé. • Votre document doit être simple à lire
et à comprendre. Essayez d’éviter le lan-
2e niveau gage trop technique.
Chaque rubrique est ensuite présentée en • Soignez la présentation de votre busi-
détail. Il ne s’agit pas d’un questionnaire, ness plan, en intégrant des images, des
mais de pistes de réflexion. Il est probable tableaux et des graphiques commentés.
que certains des points ne vous concernent
pas, mais que d’autres soient essentiels dans
le cadre de vos activités. Veillez donc à Internet
ce que votre business plan les traite claire- Pour faciliter votre travail, ce modèle busi-
ment. ness plan BCV est également téléchargea-
ble, sur notre site internet www.bcv.ch/
Check-list entreprises. Grâce à des liens hypertextes,
Les points principaux de votre travail sont vous pourrez naviguer de manière simple et
repris sous forme de mots-clés. Cette étape rapide entre les différents niveaux.
vous permettra de vérifier que vous avez
traité tous les points qui vous touchent.

3
BREF DESCRIPTIF
DES RUBRIQUES

1. Résumé 6. Plan marketing


En une seule page, vous présentez de ma- Le but du marketing est de vendre les bons
nière synthétique votre société. Vous expli- produits aux bonnes personnes, au bon prix,
quez vos objectifs et la manière de les at- au bon endroit et au bon moment, et ceci
teindre. Vous indiquez enfin l’objet de votre de la manière la plus lucrative possible.
demande.
Sur la base de cibles clientèle déterminées, le
2. Portrait de l’entreprise, plan marketing précise la stratégie produit,
management en termes de prix et conditions, de promo-
Présentation détaillée de votre entreprise : tion et communication, ainsi que de distri-
- son histoire bution.
- sa forme juridique
- sa structure interne (organigramme, col- 7. Infrastructures (production et
laborateurs en nombre et en genre, lo- gestion), technologie
calisation, actionnariat, conseil d’admi- De quelles infrastructures disposez-vous pour
nistration, etc.) la réalisation de vos objectifs ? Sont-elles
- son management (élément primordial) : adaptées ? Evaluez votre environnement de
les compétences des cadres sont à pré- production (équipements, véhicules, immeu-
senter ainsi que les mesures prises en vue bles…), décrivez votre organisation tant au
de leur succession/suppléance niveau de la production que de l’administra-
- son environnement externe. tion et identifiez les évolutions nécessaires à
une activité optimale.
3. Produits, services
Présentation de vos produits/services et de 8. Gestion financière
leur raison d’être. Quels sont les développe- En se donnant les moyens d’analyser rapide-
ments en cours et les évolutions prévues, de ment le passé, un dirigeant peut plus facile-
manière à vous adapter aux besoins de la ment planifier le futur. Quels outils utilisez-
clientèle ? vous à cet effet ?

4. Marché, clients 9. Planification financière et


Pour vendre ses produits, votre entreprise se opérationnelle
doit de bien connaître son marché. Il s’agit Les besoins en financement sont identifiés
aussi de déterminer qui sont vos clients par le biais d’un budget de trésorerie, d’in-
actuels et potentiels, tout en identifiant vestissement et/ou d’un budget opération-
d’éventuelles dépendances. nel. Il s’agit ensuite d’évaluer les moyens
de financement (internes ou externes), leurs
5. Entreprises et produits conséquences (service de la dette, inciden-
concurrents ces fiscales...), ainsi que le calendrier des
La concurrence représente une base de com- opérations.
paraison et de réflexion stratégique très im-
portante. Prenez le temps d’étudier votre 10. Evaluation des risques
marché, de voir qui en sont les principaux Chaque activité est source de risques : il
acteurs et comment ils évoluent. Vous situer s’agit de les identifier et de définir les mesu-
dans votre branche d’activité permet d’éva- res applicables.
luer votre environnement concurrentiel.
11. Annexes
Voir liste

4
1. RÉSUMÉ

Condensé en une seule page du contenu du k) Où se trouve le siège de votre entre-


business plan. Vous montrez le bien-fondé prise ?
de votre démarche en présentant de ma- l) De quelle manière le chiffre d’affaires,
nière synthétique votre société, en mettant le cash flow et le bénéfice ont-ils évo-
en avant son objectif, comment l’atteindre lué au cours des trois dernières années ?
et éviter les écueils. Vous indiquez enfin vo- m) Quelles sont vos prévisions quant au
tre demande. cash flow et au bénéfice pour les trois à
cinq prochaines années ?
a) Quel but votre business plan poursuit-il n) Où résident vos plus grandes opportu-
(demande de financement, de partena- nités (celles qui vous permettront de
riat, etc.) ? progresser) ? Expliquez pourquoi vous
b) Quel est votre champ d’activité princi- êtes persuadé de la réussite de votre pro-
pal (dans quel secteur évoluez-vous et jet.
quels facteurs le rendent attractif) ? o) Votre activité présente-t-elle des risques
c) Quels produits et/ou prestations de ser- particuliers ?
vice proposez-vous ? p) De quelle manière ces risques pour-
d) Quel est votre volume de marché raient-ils se répercuter sur votre projet ?
aujourd’hui ? Et demain (potentiel) ? q) Quels sont vos besoins financiers ? Pour-
e) Quels sont vos principaux segments de quoi avez-vous besoin de capital supplé-
clients (ménages, entreprises, restau- mentaire ?
rants, etc.) ?
f) Quels sont vos avantages par rapport à
la concurrence ?
g) Quelle est votre stratégie commerciale ?
Et votre stade de développement ?
h) Quels sont les principaux faits marquants
de l’histoire de votre entreprise ?
i) Qui est (sont) le(s) responsable(s) de
votre entreprise (cadres) ?
j) Combien avez-vous de collabora-
teurs ?

5
2. PORTRAIT DE
L’ENTREPRISE,
MANAGEMENT

Votre entreprise doit être présentée en dé- Encadrement


tail, tant dans sa structure interne (orga- g) Etes-vous affilié à un groupe, une asso-
nigramme, nombre de collaborateurs, lo- ciation, etc. ?
calisation, flux et processus, actionnariat, h) Quelle est votre fiduciaire ? Quel est son
conseil d’administration, etc.) que dans son mandat ?
environnement. i) Bénéficiez-vous d’un encadrement ex-
terne autre que celui de la fiduciaire
La question du management est primordia- (consultants, par exemple) ?
le. En effet, vous devez montrer que vous j) Quelles sont vos relations bancaires ?
disposez des connaissances adéquates pour
diriger votre entreprise en termes de ressour- But
ces humaines, de gestion financière et de k) Quel est le but de votre entreprise selon
production. Et même si le sujet n’est pas le Registre du commerce ? Décrivez suc-
d’actualité, la question de la succession des cinctement vos produits et/ou services et
principaux animateurs de l’entreprise doit se à qui ils s’adressent.
poser.
Historique
Localisation l) Quel est l’historique de votre entreprise ?
a) Quelle est l’adresse du siège social et Citez sa date de création, le nom des
du ou des bureaux ? fondateurs, son premier objectif com-
mercial, ses évolutions, ses change-
Forme juridique ments de stratégie. Quelles sont ses
b) Quelle est la forme actuelle de l’entre- plus grandes réussites et ses plus grands
prise et, cas échéant, quelle sera-t-elle échecs ?
dans le futur ?
c) S’agit-il d’une société en nom propre, Chiffres-clés
et si oui le propriétaire est-il activement m) Quels sont vos résultats, vos chiffres-
engagé dans la gestion de l’entreprise ? clés des trois/cinq dernières années ainsi
d) Quel est le capital (actions, social, pro- que vos projections ?
pre) ? Dans le cas d’un capital-actions,
précisez la valeur des parts en actions Personnes-clés et leur succession
ainsi que la structure de l’actionnariat. n) Qui sont les dirigeants ou autres colla-
borateurs importants de l’entreprise :
Organisation qualifications, formations, expériences,
e) Décrivez votre organisation, précisez rôles, forces et faiblesses ?
votre politique de ressources humaines o) La succession/suppléance des person-
(nombre de collaborateurs, types de nes précitées est-elle envisagée ? Pour
postes, qualifications, politique salariale, quand ? Des candidats sont-ils déjà dési-
etc.). gnés ?
f) Qui préside et qui siège au conseil d’ad- p) Existe-t-il un nombre suffisant de cadres
ministration, le cas échéant ? capables d’accéder sans délai aux fonc-
tions dirigeantes ?
q) Quels sont les points forts du manage-
ment de votre entreprise ?
r) Constatez-vous des points faibles au
sein du management ? Si oui, quelles
mesures sont prévues pour y remédier ?

6
3. PRODUITS, SERVICES

La pérennité d’une entreprise est liée à la du- g) Quelle part de chiffre d’affaires/
rée de vie des produits/services qui en cons- bénéfice réalisez-vous avec chacune de
tituent le fondement. Dans votre cas, quels vos prestations commerciales ?
sont les développements en cours et les évo- h) Qu’avez-vous prévu pour faire évoluer
lutions prévues, de manière à vous adapter vos produits ?
aux besoins de la clientèle. i) Depuis combien de temps vos produits/
services sont-ils commercialisés ? Quelle
a) Quels sont vos produits/services (gam- est l’évolution du chiffre d’affaires par
me, qualité, caractéristiques techniques, produit ? Quel est le cycle de vie des dif-
brevets) ? férents produits ? Vos produits sont-ils
b) Quelles sont les forces de vos produits ? soumis à des modes ? La demande varie-
Et leurs faiblesses ? t-elle en fonction des saisons, de la con-
c) Quelle importance attribuez-vous à la joncture ?
gestion de la qualité ? Avez-vous obte- j) Disposez-vous d’un assortiment large
nu une certification reconnue en la ma- ou restreint ? Le design joue-t-il un rôle
tière ? important ? Quelle est l’importance de
d) Quels sont les facteurs déterminants en la qualité ? Qu’est ce qui compte le plus
fonction desquels vos clients achètent entre le produit ou le service qui y est
vos produits ? lié ?
e) Quel est le produit phare ? L’entreprise k) Quelles quantités comptez-vous ven-
est-elle dépendante d’un seul ou de dre ? Pouvez-vous estimer les parts de
quelques produits ? Si oui, est-ce qu’elle marché que vous pouvez atteindre ?
est capable de le faire évoluer, de le pro- l) Offrez-vous un service après-vente ?
poser sous d’autres formes ? Quelle est la part de ce service dans le
f) A combien se monte la contribution du chiffre d’affaires ? Quelles charges repré-
produit principal au chiffre d’affaires et sente-t-il ?
au bénéfice ?

7
4. MARCHÉ, CLIENTS

Pour vendre vos produits, il importe de i) Dans quelle mesure pensez-vous que vo-
connaître votre marché, de déterminer vos tre entreprise apporte quelque chose de
clients actuels et potentiels, tout en identi- nouveau sur le marché ?
fiant d’éventuelles dépendances. j) A combien s’élèvera, d’après vous, le
taux de croissance des marchés cibles
Le marché se définit par rapport à un produit dans les cinq prochaines années ?
ou un service, ou par rapport à un groupe
de produits, dans un territoire défini. On dé- Clients
limite ainsi, par exemple, le marché vaudois k) Qui sont les principaux clients ? Et où
de la construction. se trouvent-ils ?
l) Qui sont vos principaux prospects ? Et
Par ailleurs, vos produits peuvent être liés à où se trouvent-ils ?
un marché complémentaire. Par exemple, la m) Quel est le pourcentage des ventes que
vente d’huiles de moteur dépend du marché votre entreprise réalise avec ses clients
de l’automobile. Si cela est le cas, il est inté- les plus importants ?
ressant de connaître les résultats enregistrés n) Y a-t-il des risques de pertes sur débi-
sur ce marché complémentaire ainsi que ses teurs ?
perspectives.
Fournisseurs
Marché o) Quel est le pourcentage des achats réa-
a) Existe-t-il un marché rentable pour la lisés avec votre fournisseur le plus im-
commercialisation de vos produits ? Jus- portant ? Nommez ce fournisseur et
tifiez votre réponse en vous référant à donnez également le montant des achats
vos résultats précédents ou à ceux de vos annuels faits auprès de celui-ci. Décrivez
concurrents. brièvement la relation que vous entrete-
b) Quels besoins des consommateurs cou- nez avec lui.
vrez-vous avec vos produits/services ?
c) Quels sont vos principales cibles ? Quels Points forts et faibles
sont vos critères de segmentation du p) Quels sont vos points forts par rapport à
marché (critères géographiques, démo- votre marché et à vos clients (flexibilité,
graphiques, autres) ? disponibilité, etc.) ?
d) Pour quelles raisons certains prospects q) Et quels sont vos points faibles ? Quelles
n’ont-ils pas été convaincus ? Comment mesures sont prévues pour y remédier ?
y remédier ?
e) Y-a-t-il des effets de monopole, de car-
tellisation ou de réglementation de sec-
teur ?
f) Quel est l’historique du marché, son
évolution ?
g) Avez-vous remarqué certaines tendances
ou modes ?
h) Y-a-t-il de nouvelles technologies qui
affectent l’évolution du marché ?

8
5. ENTREPRISES ET PRODUITS
CONCURRENTS

La concurrence représente une base très


importante de comparaison et de réflexion b) Quelles sont les forces principales de
stratégique. Dès lors, il importe de prendre vos concurrents ? Et leurs faiblesses?
le temps de vous situer dans votre branche Quelles sont leurs stratégies identifia-
d’activité et de voir comment y évoluent les bles ? Quels avantages concurrentiels es-
principaux acteurs. sentiels possèdent-ils ? Comment se pré-
sente leur situation actuelle concernant
Si vous êtes seul dans votre domaine, prenez leur chiffre d’affaires, leurs parts de mar-
en compte des activités similaires exercées ché ? Quelle politique de produits adop-
dans d’autres régions ou pays. tent-ils ? Quel est leur niveau de prix ?
Pouvez-vous estimer leur structure de
Sur la base de ces réflexions, évaluez les coûts, leur bénéfice ou leur situation fi-
perspectives qu’offre votre environnement nancière ?
concurrentiel. c) L’entrée de votre entreprise sur le marché
est-elle entravée par des obstacles tech-
a) Décrivez vos concurrents actuels et niques, financiers ou réglementaires ?
potentiels en indiquant leur nom, leur d) Existe-t-il un risque d’apparition de
position et leur influence sur le marché. nouveaux produits en concurrence direc-
Ne vous contentez pas des concurrents te avec le(s) vôtre(s) ? Ou de produits de
les plus importants. Pensez aussi à ceux substitution ?
qui sont susceptibles de gagner des parts e) Comment réagirez-vous face aux stra-
de marché. Leurs réussites/échecs éven- tégies suivantes de vos concurrents : ré-
tuels ont-ils suscité une réaction de votre duction de prix, développements tech-
part ? Quelles sont leurs réactions présu- nologiques, innovation en matière de
mées à vos actions sur le marché ? produits, présence accrue sur le mar-
ché.

9
6. PLAN MARKETING

Le marketing est l’ensemble des moyens Produits/services


dont dispose une entreprise en vue de créer, a) Voir le chapitre 3)
conserver et développer son marché, respec-
tivement sa clientèle. Les instruments de la Prix et conditions
politique marketing concernent : b) A quel prix proposez-vous vos biens et/
ou services ?
• le produit : assortiment, marque et em- c) Disposez-vous d’un service après-
ballage, service client vente ?
• les prix et conditions : prix, crédit, rabais d) Comment fixez-vous vos prix ?
et escomptes e) Comment procédez-vous pour différen-
• la communication : publicité, promotion, cier vos prix ?
relations publiques f) Quelle est votre stratégie en matière de
• la distribution : canaux de distribution, prix ?
vente
Communication
Le but du marketing est donc de vendre g) Quels moyens publicitaires (affiches,
les bons produits aux bonnes personnes, au mailing, annonces, etc.) et de promo-
bon prix, au bon endroit et au bon moment, tion (présence sur le lieu de vente, mani-
et ceci de la manière la plus lucrative possi- festations, démonstrations, etc.) utilisez-
ble. Il est dès lors important de prendre les vous ?
mesures adéquates pour atteindre cet ob- h) Quel est votre budget publicitaire ?
jectif. i) Qui est votre soutien en matière de con-
ception publicitaire ?
j) Comment contrôlez-vous l’efficacité de
la publicité ?

Distribution
k) Quelle est votre politique de vente (di-
recte, indirecte, intensive, personnalisée,
etc.) ?
l) A quels canaux de distribution faites-
vous appel (direct, grossistes, détaillants,
vente par correspondance) ?
m) Comment êtes-vous organisé en matière
de réseau de vente ?
n) Quelles localisations (distributeurs)
avez-vous choisi ?
o) Avez-vous prévu d’étendre vos points
de distribution ? Si oui, comment et
dans quel délai ? Quels en sont les avan-
tages ? Et les inconvénients ?
p) Comment stimulez-vous vos vendeurs ?
Et les prescripteurs éventuels ?

10
7. INFRASTRUCTURES
(PRODUCTION ET
GESTION), TECHNOLOGIE

Que ce soit en matière de production, de ven- i) Quelle est l’évolution du potentiel de


te ou d’administration, votre activité nécessi- production sur les cinq prochaines an-
te des infrastructures plus ou moins comple- nées ?
xes. Celles-ci, bien qu’adaptées à un moment j) Votre activité peut-elle entraîner des ris-
donné, doivent constamment faire l’objet ques écologiques ? Si vous êtes soumis
d’une réflexion quant à leur adéquation avec à une réglementation en la matière, tou-
les orientations de votre entreprise. tes les mesures ont-elles été prises ? Si
non, quels coûts impliquera la mise en
Un contrôle de qualité constant permet non conformité de votre outil ?
seulement de satisfaire au mieux vos clients, k) Faites une brève évaluation critique de
mais également d’assurer une maîtrise de l’infrastructure de production (risques et
vos produits et services. opportunités).

Votre organisation doit aussi tenir compte Vente/administration


d’événements imprévus, qui peuvent en- l) Comment la vente est-elle organisée ?
gendrer des pertes de temps et des coûts. Annexez une copie de l’organigramme.
m) De quelle infrastructure disposez-vous
Production (informatique, installations, bureaux,
a) Utilisez-vous des procédés spécifiques ? etc.) ? Dressez une liste des équipements
Avez-vous déposé un brevet ? Des recher- disponibles avec leur potentiel.
ches sont-elles entreprises pour amélio- n) Des acquisitions (renouvellement, adap-
rer vos procédés ? tation technologique, compléments, etc.)
b) De quelle infrastructure de production sont-elles prévues dans le cadre de vos
disposez-vous pour la réalisation de vos objectifs ? Si oui, description et coûts.
objectifs ? Etablissez une liste des prin- o) Quels sont les points forts et les points
cipaux équipements disponibles avec la faibles de vos installations de vente et
date de leur mise en service et leur po- d’administration?
tentiel.
c) Des acquisitions de machines (renouvel- Locaux/immeubles
lement, adaptation technologique, aug- p) Où sont localisés l’outil de production
mentation de la production, etc.) sont-el- ainsi que les services administratifs ?
les prévues ? Si oui, description et coûts. q) Etes-vous locataire ? Si oui, quelle est
d) Possédez-vous des véhicules (légers ou l’échéance du bail à loyer.
lourds) ? Quel est leur état et leur date r) Si vous êtes propriétaire, quelles sont
de mise en circulation ? les charges immobilières et financières
e) Quelles sont vos capacités de stockage liées à votre bien-fonds ? Quel est l’état
et de production ? de votre(vos) immeuble(s) ? Avez-vous
f) Travaillez-vous avec des sous-traitants ? des projets d’acquisition ou d’agrandis-
Listez-les en précisant les volumes et sement ? Avez-vous des locataires ? Si
chiffres d’affaires réalisés. oui, quelles sont les conditions de loca-
g) Comment êtes-vous organisé en matière tion ?
de production ? Une copie de l’organi-
gramme est à annexer.
h) Quelles sont les trois moyens les plus
importants mis en place pour assurer le
contrôle de qualité ?

11
8. GESTION FINANCIÈRE

Toute action au sein de votre entreprise doit a) Comment est composé votre tableau
être enregistrée pour permettre de connaî- de bord permettant de suivre la vie
tre, à tout instant, son état de santé. C’est de votre entreprise ? Disposez-vous d’un
en vous donnant les moyens d’analyser le budget d’exploitation, d’un budget de
passé que vous pourrez planifier le futur. Il trésorerie permettant la comparaison
faut en outre bien identifier tous les proces- avec les résultats effectivement obtenus
sus internes et externes, pour réagir rapide- (doit/est), d’un récapitulatif des entrées
ment en cas de dysfonctionnements. de commande, d’une analyse par pro-
duit, par centre de profit, par centre de
Quelle que soit la taille de votre entreprise, charge, etc. ?
la mise en place d’un outil de gestion fi- b) A quelle fréquence mettez-vous à jour
nancière, avec ou sans l’aide de spécialistes votre tableau de bord ? Avez-vous un
externes, doit intervenir le plus tôt possible. outil permettant non seulement la saisie
de votre comptabilité, mais également
l’édition d’un tableau de bord ?
c) Quelles sont les qualifications de la per-
sonne chargée de la comptabilité et de
l’établissement des tableaux de bord ?
d) Quelle est votre fiduciaire ? Quelle est la
portée de son mandat ? Se limite-t-elle à
établir les comptes annuels ou dispense-
t-elle des conseils en suivant leur mise en
application ?
e) Avez-vous mandaté d’autres personnes
externes à l’entreprise (consultants, par
exemple) ?
f) Quelle est la part actuelle de vos fonds
propres, comment est-elle rémunérée ?
g) Quelle est la part actuelle des fonds
étrangers ? Joignez la liste détaillée des
créanciers, en précisant les conditions
contractuelles (intérêts, amortissements,
toutes clauses spéciales).

12
9. PLANIFICATION FINANCIÈRE
ET OPÉRATIONNELLE

Avant de présenter votre demande de fi-


nancement, il s’agit de montrer les résultats
obtenus ces dernières années ainsi que vos
projections en termes opérationnels et de li-
quidités. Chaque augmentation, diminution
ou même stabilisation des produits et char-
ges doit être justifiée et commentée.

Même si un budget ne présente pas de cer- Point de situation sur le passé


titudes, il permet de mettre en question cha- a) Joignez vos comptes et bilans des trois
que processus. Ensuite, lorsque l’exercice dernières années.
budgété est entamé, il permet de détecter
rapidement les écarts et de prendre les me- Projections
sures qui s’imposent. b) Etablissez un budget opérationnel
pour les trois prochaines années.
Le besoin en financement peut être de dif- c) Quels objectifs de vente poursuivez-
férents niveaux : vous pour les cinq prochaines années?
d) Quels sont les trois produits les plus
• financement de départ : vous devez performants dans votre planification et
acquérir l’infrastructure, constituer les quel est le chiffre d’affaires annuel prévu
premiers stocks et assumer toutes les pour ces produits ?
charges inhérentes aux premiers mois e) Quels sont vos trois plus importants
d’activité de votre entreprise clients, existants ou potentiels, qui sont
• financement d’expansion : votre activité compris dans le chiffre d’affaires pré-
existe déjà et vous souhaitez faire de visionnel pour les trois prochaines an-
nouveaux investissements pour répon- nées ?
dre à un besoin du marché f) Votre entreprise est-elle exposée à des
• financement de trésorerie : vous avez be- besoins saisonniers de trésorerie ? Si
soin d’un appui pour surmonter un man- nécessaire, joignez votre budget de tré-
que temporaire de liquidités. sorerie pour les trois prochaines années.
g) Comment les nouvelles acquisitions vont-
Il s’agit ensuite de déterminer quelles seront elles être financées ? Joignez votre bud-
les capacités de votre entreprise à fournir get d’investissement pour les cinq pro-
des garanties et à assurer le service de la chaines années en précisant les moyens
dette (intérêts et amortissements). de financement prévus.

Financement
h) Quelle est votre capacité actuelle et fu-
ture de paiement/remboursement ?
i) Quelles sûretés/garanties pouvez-vous
fournir à un bailleur de fonds ?
j) Utilisez-vous ou envisagez-vous le
leasing ? Citez la liste des contrats en
cours ou à prévoir.
k) Avez-vous évalué l’implication fiscale
des différentes méthodes de finance-
ment ? Si oui, présentez vos conclu-
sions.

13
10. ÉVALUATION DES RISQUES 11. ANNEXES

L’entrepreneur, par une vision positive et Plan marketing :


optimiste de son affaire, minimise, voire - étude de marché
omet de considérer certains événements qui - analyse de la concurrence
pourraient entraver la bonne marche de ses - analyse de la clientèle
plans. - liste des clients les plus importants
- brochures publicitaires des produits/
Toute activité présente un ou plusieurs ris- services de l’entreprise
ques. Dès lors, il s’agit d’identifier ceux qui - descriptif des procédés techniques des
sont présents dans votre activité et de vous produits
préparer à leur apparition. - coupures de presse.

a) Quelles circonstances pourraient met- Organisation :


tre en péril les stratégies contenues dans - curriculum vitae des dirigeants
ce business plan ? - organigramme
b) Quels sont les risques internes (organi- - statuts
sation, management, production, etc.) ? - attestation de l’Office des poursuites et
c) Quels sont les risques commerciaux (mar- faillites
keting, marché, clients, produit, etc.) ? - copie de l’inscription au Registre du com-
d) Quels sont les risques financiers (hausse merce
des coûts, des taux, etc.) ? - copies des brevets, licences
e) Quels sont les risques exogènes (ris- - copies de contrats importants
ques écologiques, juridiques, change- - lettres de recommandation.
ments politiques, mode, etc.) ?
f) Quelle est la probabilité d’apparition de Finances :
ces différents risques ? Quelles mesures - bilan d’ouverture (ou trois derniers bilans
prenez-vous pour les contrer ? effectifs)
g) Votre entreprise réalise-t-elle plus de - budget opérationnel (sur trois ans)
30 % de son chiffre d’affaires en mon- - budget d’investissement (sur cinq ans)
naies étrangères, et si oui couvre-t-elle - budget de trésorerie (sur trois ans)
son risque de change de manière pru- - liste des débiteurs ouverts
dente ? - liste des créanciers ouverts
h) Existe-t-il des risques environnemen- - copie des contrats de crédit ou leasing
taux liés à vos activités, et si oui ont-ils existants
été identifiés et corrigés ? - copie déclaration fiscale (raison indivi-
duelle).

Infrastructure, production, immobilier :


- liste des équipements de production
- liste des véhicules
- liste des prix de revient des marchandises
produites par des sous-traitants
- organigrammes des services de produc-
tion, d’administration et de vente
- extraits registre foncier
- copie bail à loyer
- plans/permis de construire (si projet).

14
CHECK-LIST

Résumé Marché, clients


† But du business plan † Marchés-cibles, groupes-cibles, segmen-
tation
† Champs d’activité de l’entreprise,
produits/services, clients † Evolution du marché-cible, historique,
modes, évolutions technologiques, taux
† Equipe dirigeante, nombre de collabo-
de croissance
rateurs
† Influence de l’entreprise sur son marché
† Chiffre d’affaires, cash flow et bénéfice
des trois dernières années + prévisions † Principaux clients, leur participation au
chiffre d’affaires, leur solvabilité
† Opportunités et risques
† Principaux prospects, moyen de les con-
† Stratégie commerciale
vaincre
† Besoins financiers
† Fournisseur le plus important, achats
annuels auprès de celui-ci
Portrait de l'entreprise, management
† Points forts et faibles par rapport au
† Forme juridique, structure du capital, marché et aux clients
but et localisation
† Organisation interne Entreprises et produits concurrents
† Encadrement externe (fiduciaire, asso- † Concurrents actuels et potentiels
ciations, etc.), relations bancaires
† Analyse de la concurrence
† Historique
† Obstacles techniques, financiers ou ré-
† Chiffres-clés des trois/cinq dernières an- glementaires sur le marché principal
nées
† Produits en concurrence directe ou po-
† Personnes-clés de l’entreprise, leur CV, tentielle
succession, suppléance. Points forts et
† Réaction face aux stratégies des concur-
faibles du management
rents en matière de prix ou d’innovation
† Perspectives offertes par l’environne-
Produits/services
ment concurrentiel
† Caractéristiques des produits et services
proposés (gamme, qualité, brevets, etc.)
Plan marketing
† Qualité, certification en la matière
† Stratégie de prix des produits et services
† Forces et faiblesses des produits et servi-
† Stratégie de communication (moyens de
ces
promotion, budget, soutien, contrôle)
† Produit phare et son importance par
† Politique de vente (directe, indirecte,
rapport au chiffre d’affaires et au béné-
etc.), canaux de distribution
fice
† Motivation des vendeurs, prescripteurs
† Evolutions prévues en termes de pro-
duits et de résultats
† Service après-vente

15
Infrastructure (production et gestion), Planification financière et
technologie opérationnelle
† Procédés de fabrication utilisés, brevets † Comptes et bilans des trois dernières
années
† Infrastructure de production actuelle
† Budget opérationnel pour les trois pro-
† Planification d’acquisition de machines
chaines années
† Etat des véhicules légers et lourds
† Objectifs de vente pour les cinq prochai-
† Capacité de stockage et de production, nes années
potentiel sur les prochaines années
† Les trois produits les plus performants
† Volume réalisé avec des sous-traitants
† Les trois clients les plus importants
† Organigramme de production
† Budget de trésorerie pour les trois pro-
† Moyens de contrôle de qualité de la pro- chaines années
duction
† Budget d’investissement pour les cinq
† Risques de production, notamment éco- prochaines années
logiques
† Emprunts : capacité de remboursement,
† Organigramme de la garanties
vente/administration
† Liste des contrats de leasing actuels et
† Infrastructures actuelles des bureaux de envisagés
vente et d’administration, acquisitions
prévues
Evaluation des risques
† Localisation des outils de production et
† Risques internes
des services administratifs
† Risques commerciaux
† Conditions d’utilisation des locaux (pro-
priétaire : prêt hypothécaires, état des † Risques financiers
immeubles ; locataires : baux à loyer)
† Risques exogènes
† Projets immobiliers
† Risques de change

† Risques environnementaux
Gestion financière
† Composition du tableau de bord (bud-
gets, suivi des commandes, etc.), mises
à jour
† Qualification des personnes chargées de
la comptabilité
† Fiduciaire et son mandat, autre enca-
drement externe
† Fonds propres, rémunération

† Fonds étrangers, détail des créanciers et


conditions d’emprunt

16
BUSINESS PLAN :
LA VISION BCV

La remise d’un business plan à son con- - Les chefs d’entreprise se prêtent-ils vo-
seiller est une étape indispensable de lontiers à cet exercice ?
la relation entre la BCV et sa clientèle.
Catherine Desfayes, conseillère commer- C.D. : Les patrons savent qu’un business
ciale à Vevey, et Stéphane Binggeli, plan est nécessaire pour entrer en matière
conseiller commercial à Lausanne, par- sur une demande de crédit. Bien sûr que
tagent leur point de vue sur cette dé- cette étape est parfois difficile, surtout lors-
marche et sur ce qu’ils en attendent. que la société doit remettre en question ses
produits, ses prix ou certaines décisions stra-
- Dans quel cadre demandez-vous à vos tégiques. Mais l’avenir de l’entreprise et sa
clients de réaliser un business plan ? rentabilité en dépendent.

Stéphane Binggeli : Un business plan est de- S.B. : Si la banque a besoin de transparence
mandé pour chaque nouveau client. Mais et d’informations précises sur le cadre d’ac-
plus généralement, ce document est néces- tivité de l’entreprise, le business plan a aussi
saire à partir du moment où il y a une nou- son importance pour le patron. Il peut s’en
velle orientation ou une nouvelle étape dans servir comme d’un outil de suivi, d’audit et
la vie de l’entreprise, en termes de croissan- de contrôle de sa société. Notons aussi qu’il
ce, de produits ou de nouveaux marchés. n’est pas seul dans cette démarche. Il est
épaulé dans certains cas par un directeur
Catherine Desfayes : C’est également le cas financier ou alors par sa fiduciaire. Cela per-
lorsqu’il faut préparer une succession ou met d’aller plus en détail dans les chiffres.
une transmission de l’entreprise. Par ailleurs,
pour les sociétés qui traversent une période
plus difficile, l’établissement d’un business
plan permet de cerner tous les aspects du
métier et de voir les points à améliorer.

- Quels sont les avantages d’un bon bu-


siness plan ?

C.D. : Pour la banque, il est rassurant de


constater que le chef d’entreprise maîtrise
tous les aspects de sa société, aussi bien sur
Photo : Régis Colombo

le plan comptable que sur ceux du manage-


ment ou de la connaissance des marchés.

S.B. : D’autre part, ce document regroupe


toutes les informations et tous les chiffres
dont la banque a besoin pour apprécier la
situation et décider. Il permet également de
comprendre de façon précise l'activité de
l'entreprise et son fonctionnement.

17
C.D. : Pour le patron qui fait tout, de l’ate- - Y a-t-il des erreurs à éviter lors de la
lier à l’administration en passant par la ven- rédaction ?
te, il est effectivement difficile de trouver le
temps de le faire. Il vaut toutefois la peine de S.B. : Les gens oublient bien souvent de par-
prendre connaissance des points traités dans ler de leurs points faibles. C’est vrai qu’en
cette démarche pour anticiper les difficultés. se lançant dans un nouveau challenge le pa-
Trop souvent les questions se posent trop tron a tendance à être euphorique et à pen-
tard, lorsque les affaires vont mal. ser que tout ira bien. Or, le but d’un busi-
ness plan n’est pas de vendre l’entreprise,
- Quels sont les points auxquels vous ac- en soulignant uniquement les aspects posi-
cordez le plus d’importance ? tifs. C’est une présentation qui ne doit pas
cacher les points à améliorer, les risques de
S.B. : De par notre métier, les chiffres retien- l’activité ou la situation de la concurrence.
nent en premier lieu notre attention. L’es-
sentiel est que le client présente des infor- C.D. : Un autre point souvent oublié est ce-
mations crédibles. Chaque point du budget lui des fonds réellement investis par les diri-
doit être le résultat d’une analyse faite dans geants avant le lancement. Ils sont souvent
le cadre du business plan. Ensuite, les bud- mentionnés dans les documents remis, mais
gets sont étudiés attentivement par la ban- en réalité ils sont difficilement chiffrables ou
que. Sinon, il faut rester relativement syn- prouvables. Il est clair que le patron doit aus-
thétique et ne pas mettre des éléments qui si s’investir financièrement dans son projet,
ne servent à rien. Les tableaux, graphiques c’est la preuve qu’il y croit. Cette situation
ou annexes doivent éclairer certains points conduit des entrepreneurs à préparer leur
et apporter une réelle plus-value. nouvelle activité tout en continuant l’ancien-
ne. Cela prendra davantage de temps, mais
C.D. : Il est toujours délicat de définir un c’est un signe de prudence.
chiffre d’affaires futur et d’établir un bud- D’autre part, dans les erreurs à ne pas com-
get, surtout pour le lancement d’un nou- mettre, et même s’il est mieux pour le fi-
veau produit ou dans le domaine des nou- nancier d’avoir trop d’informations que pas
velles technologies ou de la santé. Mais les assez, il est inutile d’écrire cent pages au
chiffres doivent être réalistes : il n’y a rien de risque de se répéter. Un document d’une
pire qu’un client qui obtient un crédit et qui vingtaine de pages suffit pour exposer tous
revient trois mois plus tard pour demander les éléments demandés.
une rallonge.
Je prends aussi connaissance en priorité du
CV du patron. Dans le cas d’une nouvelle
affaire, cela permet de déterminer à qui on
a affaire, tant sur le plan de la formation que
sur celui de la pérennité de l’entreprise.

18
- Quels sont vos arguments pour con- S.B. : Je dirais encore que si certains des thè-
vaincre un chef d’entreprise de la né- mes abordés dans le modèle business plan
cessité d’un business plan ? BCV ne seront pas importants pour une en-
treprise, d’autres seront décisifs et devront
S.B. : Ce document est nécessaire à la ban- être particulièrement développés.
que pour comprendre l’activité de l’entre-
prise, pour apprécier sa demande de crédit C.D. : Signalons aussi que le fait de rédiger
et y donner suite le cas échéant, tant au un business plan ne représente pas l’assu-
niveau des éléments chiffrés que pour ce qui rance d’obtenir un crédit. C’est bien sûr une
touche à l’entreprise. Cela peut aussi être un première étape indispensable. Mais d’autres
outil de suivi. aspects, comme par exemple la question des
fonds propres ou des garanties, sont à ré-
C.D. : Aujourd’hui, il est important qu’il y ait soudre avant de prendre une décision de
une relation de confiance entre la banque crédit.
et son client. Le business plan permet de
partir sur une base claire. Les clients savent
d’ailleurs que personne ne prend de déci-
sion au niveau commercial sans ce docu-
ment sous les yeux.

Photo : Régis Colombo

19
BUSINESS PLAN : LE POINT DE
VUE DE GENILEM

Soutenu par les pouvoirs publics et finan- Le lecteur potentiel d’un business plan ne
cé par des entreprises et des institutions, réagit pas différemment. Il va d’abord être
Genilem est un centre de compétences attiré par sa première page, par son titre,
qui offre formation, conseils et outils aux qui doit être compréhensible, et il va en lire
entrepreneurs qui se lancent. De nom- le résumé. Dès les premiers pas, le lecteur
breuses sociétés innovantes de Suisse ro- doit être mis en confiance. Il faut expliquer
mande bénéficient ainsi de son soutien ce que l’on fait avec des mots simples et
pour traverser les premières étapes diffi- bannir dans toute la mesure du possible le
ciles de leur existence. Pierre-Yves Tappo- vocabulaire technique, qui devient très vite
nier, directeur de Genilem, a donc l’habi- hermétique pour le non-professionnel. Le
tude de recevoir et de lire des business document doit être aéré, agrémenté de pho-
plans. Il s’adresse ici aux entrepreneurs tos, de schémas et de graphiques qui ren-
qui s’apprêtent à lancer leur start-up dent la compréhension plus aisée. Le look du
et cherchent un financement prioritaire- business plan doit être en adéquation avec
ment par le biais du capital-risque. votre domaine d’activité. Un graphiste réali-
sera par exemple un document qui reflète
En écrivant votre business plan, son savoir-faire par une mise en page irré-
pensez qu’il doit être lu ! prochable.

Le contenu d’un business plan est primordial La distribution du business plan


puisqu’il doit souvent déboucher sur un fi-
nancement. Mais cet objectif ne pourra être Quand l’entrepreneur arrive à un document
atteint que si ce document est lu ! Une so- finalisé, des questions se posent : A qui
ciété d’investissement reçoit des dizaines de vais-je le transmettre ? Comment le distri-
dossiers par mois, et pour que l’un d’entre buer ? Comment atteindre les pourvoyeurs
eux attire l’attention, il doit se faire remar- de fonds ?
quer. Il faut donc apporter un grand soin à
sa présentation. La recherche de fonds est une démarche
commerciale auprès d’investisseurs en vue
Avant d’acheter un livre, on regarde d’abord de leur vendre une partie du capital de la
sa couverture. On saisit ensuite le livre, on lit société. Il faut dès lors mettre au point une
son titre et le nom de l’auteur, on le sou- stratégie. Ces «clients» recherchent en effet
pèse, on parcourt le résumé, puis on s’inté- une plus-value en capital, qu’ils ne pourront
resse à l’épaisseur du volume, à la qualité de réaliser que s’il y a des acheteurs futurs pour
l’impression, aux illustrations, etc. Ce n’est les actions qu’ils acquièrent. Avant de pren-
qu’après ces étapes que l’on décide ou non dre contact avec eux, il faut donc les iden-
d’acheter, puis de lire ce livre. tifier et connaître leur politique d’inves-
tissement. Il est inutile de contacter un
investisseur qui recherche des projets en bio-
technologie si l’entreprise est active dans
l’électronique. Il n’est pas utile non plus de
soumettre un dossier à un «Business Angel»
si plusieurs millions sont recherchés.

Pour connaître les différentes structures d’in-


vestissement, il existe plusieurs sources d’in-
formation, par exemple le site du SECO
w w w. p m e i n f o . c h ou le «Guide du fi-
nancement en démarrage d’entreprise» édi-
té par Genilem.
20
Il est fortement déconseillé de faire un envoi
massif du business plan, car les investisseurs
se rencontrent. Une opportunité d’investis-
sement dont tout le monde parle perd rapi-
dement de son intérêt : ceux qui l’ont reçu se

Photo : Régis Colombo


demanderont pourquoi les autres n’ont pas
investi, et ils chercheront alors les failles du
projet. Il vaut mieux favoriser une approche
ciblée et prendre contact avec des investis-
seurs soigneusement sélectionnés. Il est im-
portant d’obtenir un rendez-vous afin de
présenter l’entreprise de vive voix et d’avoir
en direct les réactions du pourvoyeur de
fonds potentiel. Même en cas d’échec im-
médiat, ces réactions seront utiles pour la
suite : elles permettront de faire évoluer le
business plan et la présentation du projet.

Comment rédiger un business plan ?

Un business plan est un document difficile à Après cette étape de mise au point, la pre-
écrire, qui évolue et n’est jamais finalisé. La mière version du business plan pourra être
première étape consiste à clarifier ses pro- rédigée, puis présentée à des investisseurs.
pres idées et, le cas échéant, à vérifier si elles
sont partagées par ses associés. Un moyen Le business plan présente une opportunité
simple et recommandé est de demander à d’investissement et doit convaincre les
chaque associé de répondre par écrit à quel- bailleurs de fonds qu’ils vont gagner de l’ar-
ques questions concernant l’avenir de l’en- gent en participant au projet. L’entrepreneur
treprise. Quel sera son chiffre d’affaires dans ne demande pas de l’argent pour sa société.
deux, trois, quatre ans ? Combien y aura-t-il Il offre à un investisseur, soigneusement sé-
d’employés ? Quel rôle chacun y jouera-t-il ? lectionné, la possibilité de faire fructifier une
Quelle sera l’image de l’entreprise sur le mar- partie de son patrimoine.
ché ? Que seront les produits de demain ?
A partir de cette «prise de température», Les investisseurs existent, les projets d’entre-
il est possible de comparer les différentes prises aussi. Ils sont souvent sur deux planè-
visions d’avenir et de voir s’il est possible tes différentes. Le business plan est le pont
d’en concevoir une qui fédère tout le mon- qui les relie et qui permet de trouver du fi-
de. Dans le cas contraire, prendre les déci- nancement pour l’entreprise en démarrage
sions qui s’imposent et se séparer avant les et une opportunité de gain pour les investis-
conflits vaudra mieux pour tout le monde. seurs.
On ne peut pas choisir comme partenaire
quelqu’un qui a des vues diamétralement Pierre-Yves Tapponnier
opposées aux siennes. Directeur Genilem

21
BUDGET DE TRÉSORERIE

1er 2e 12e Cumulé


mois mois .... mois annuel

Encaissements des débiteurs (en milliers) A

./. Paiements des fournisseurs B

./. Salaires C

./. Autres frais d’exploitation D

...

...

Surplus brut (manco) opérationnel E (A–B–C–D)

Autres produits ordinaires F

Frais généraux G

Charges financières H

Impôts I

Leasing J

Loyers K

...

...

Total frais fixes L (G+H+I+J+K)

Surplus net (manco) de liquidités M (E+F)–L

Investissements / vente de biens d’invest. N

Emprunt / remb. de fonds étr. à long terme O

Modification fds propres (capital / emprunts) P

...

Solde des investissem. / opérations fin. Q (N+O+P)

Excédent des recettes / (dépenses) R (M–Q)

Limite bancaire en compte-courant S

Amortissements financiers T

Position du compte-courant déb. U


au début du mois

Disponible (manco) V (S–T–U)

Excédent des recettes / (dépenses) W (R)

Réserve de crédit (manco) en fin de mois X (V+W)

22
BUDGET OPÉRATIONNEL : COMPTE DE PERTES ET PROFITS PRÉVISIONNEL

1re 2e ....
année année année

Produit des ventes A

Produit des prestations de services B

Total du chiffre d’affaires C (A+B)

Coût des marchandises D

Coût des prestations de services E

Total des charges directes F (D+E)

Marge brute G (C–F)

Frais de personnel H

Loyer I

Entretien et réparations J

Frais d’assurances K

Frais administratifs L

Frais de publicité M

Total des charges d’exploitation N (H+I+J+K+L+M)

Résultat d’exploitation I O (G–N)

Charges financières P

Amortissements Q

Impôts R

Résultat d’exploitation II S (O–P–Q–R)

23
Impressum
Banque Cantonale Vaudoise, mars 2004

Informations juridiques importantes

Exclusion de responsabilité. Bien que nous fas-


sions tout ce qui est raisonnablement possible pour
nous informer d’une manière que nous estimons
fiable, nous ne prétendons pas que toutes les infor-
mations contenues dans le présent document sont
exactes et complètes. Nous déclinons toute respon-
sabilité pour des pertes, dommages ou préjudices
directs ou indirects consécutifs à ces informations.
Adresses des centres de conseils PME Les indications et opinions présentées dans ce docu-
ment peuvent être modifiées à tout moment et sans
que nous soyons obligés de vous les communiquer.
Région Centre
Lausanne
Absence d’offre et de recommandation. Ce do-
Place St-François 14
cument a été élaboré dans un but exclusivement
Case postale 300 informatif et ne constitue ni un appel d’offre ni une
1001 Lausanne offre d’achat ou de vente, ni une recommandation
Lutry personnalisée d’investissement. Nous vous propo-
Route de Lavaux 166 sons de prendre contact avec vos conseillers pour
un examen spécifique de votre profil de risque et de
Case postale 265
vous renseigner sur les risques inhérents, notam-
1095 Lutry
ment en consultant notre brochure relative aux ris-
ques dans le commerce de titres, avant toute opé-
Région Est ration. Nous attirons en particulier votre attention
Vevey - Montreux sur le fait que les performances antérieures ne sau-
Place de la Gare raient être prises comme une garantie d’une évolu-
Case postale 160 tion actuelle ou future.
1800 Vevey 1
Intérêts sur certaines valeurs ou auprès de
Aigle tiers. Il est possible que notre établissement, des
Rue du Collège 2 sociétés de son groupe et/ou leurs administrateurs,
Case postale 449 directeurs et employés détiennent ou aient détenu
1860 Aigle des intérêts ou des positions sur certaines valeurs,
qu’ils peuvent acquérir ou vendre en tout temps,
Région Ouest ou aient agi ou négocié en qualité de teneur de
Morges marché («market maker»). Ils ont pu et peuvent
avoir des relations commerciales avec les émetteurs
Place de l’Hôtel-de-Ville 2
de certaines valeurs, leur fournir des services de fi-
Case postale 556
nancement d’entreprise («corporate finance»), de
1110 Morges marché des capitaux («capital market») ou tout
Nyon autre service en matière de financement.
Rue Morâche 5
1260 Nyon Restrictions de diffusion. Certaines opérations et/
ou la diffusion de ce document peuvent être interdi-
tes ou sujettes à des restrictions pour des personnes
Région Nord dépendantes d’autres ordres juridiques que la Suisse
Yverdon (notamment Allemagne, Royaume-Uni, USA et «US
Avenue de Grandson 60 persons»). La diffusion de ce document n’est auto-
risée que dans les limites de la loi applicable.
1400 Yverdon
adresse postale : Marques et droits d’auteur. Le logo et la marque
Case Postale 76 BCV sont protégés. Ce document est soumis au droit
1422 Grandson 2 d’auteur et ne peut être reproduit que moyennant la
mention de son auteur, du copyright et de l’intégra-
Payerne lité des informations juridiques qu’il contient. Une
Rue du Temple 9 utilisation de ce document à des fins publiques ou
Case postale 64 commerciales nécessite une autorisation préalable
1530 Payerne écrite de la BCV.

24

Vous aimerez peut-être aussi